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Sous-France et souffrances, voyez-vous une différence ?
Je ne sais pas vous mais moi, à 73 ans, il m’arrive de plus en plus souvent de ne plus faire de différence entre souffrances et sous-France ?
La France va mal. Très mal. Dans de très nombreux domaines pour ne pas dire tous : sécurité, justice, actes de violence et ensauvagement, trafics en tous genres et surtout de drogues et d’armes, éducation, économie, services publics, endettement, fraudes fiscales et sociales, immigration, communautarisme et perte d’identité, énergie maintenant et bien évidemment la santé. Quant au chômage et à l’emploi, Macron et ses acolytes ont une forte tendance à ne citer que les chiffres qui les arrangent oubliant une réalité beaucoup moins avantageuse et en leur défaveur avec 5,659 millions de demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C, sans compter les 1,897 millions de personnes inactives qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas considérées comme étant au chômage, faute de remplir les critères nécessaires. (Source Le Monde du 18 mars 2022). C’est donc 7,556 millions de personnes qui sont à la recherche d’un emploi pérenne soit plus de 10% de la population. Ajoutons les chiffres cataclysmiques de Mayotte souvent exclus de ceux du chômage national est la coupe est encore plus pleine. On est loin des 6 ou 7% dont nos ténors de la politique nous bassinent ! Alors certes, il semblerait que le chiffre de jeunes avec un contrat d’apprentissage qui était de 718.000 fin 2021 ait fortement augmenté et si c’est vrai c’est bien évidemment positif, même s’il faut attendre de voir si ces derniers se transformeront au maximum en contrats de travail. 6 sur 10 selon les chiffres donnés pour l'instant. Dans la réalité, ce chiffre de 718.000 a été sorti de celui donné pour le chômage à fin 2021 par le gouvernement, autre moyen de se faire mousser.
Si j’affirme depuis quelques années que la France va mal, je ne suis pas le seul à le dire. François Bayrou l’a dit il y a quelques jours lors d’une interview. Il est pourtant bien placé pour le savoir en sa qualité de haut-commissaire au Plan, poste où il a été nommé par le président Macron en 2020 et où il est censé réfléchir à ce qui ne tourne pas rond en France, à trouver des solutions, à les planifier en accord avec le président et son gouvernement. Or, il ne dit pas pourquoi la France va mal, il rajoute qu’elle pourrait aller bien mieux mais sans dire pourquoi et comment non plus. Enfin, tout cela pour vous dire qu’il parle pour ne rien dire comme il l’a toujours fait depuis qu’il est un élu de la République et donc un responsable parmi des tas d’autres qui vivent constamment et comme lui au crochet des contribuables que nous sommes. Ils en vivent grassement, sont responsables de cette chienlit mais n’ont jamais aucune solution pour la résoudre du fait même qu’ils ne savent pas pourquoi nous en sommes là ! Ils ont des œillères, souvent idéologiques c’est un constat ! Au jour où j’écris cet article, la France a encore explosé ses prélèvements obligatoires (fiscaux et sociaux) et devient sans doute le « Number One » de toute l’Europe en la matière. Pourtant, et malgré les vaches à lait que nous sommes, peu de choses fonctionnent correctement alors que bien évidemment ça devrait être logiquement le contraire. C’est également un constat dès plus navrant ! A titre de petit exemple et vous comprendrez pourquoi plus loin, la France a dans ses hôpitaux 34% de personnel administratif de plus que l’Allemagne ; et même 54% si on fait le calcul en temps plein ; et pourtant est-ce que ça marche mieux chez nous ? Laissez-moi en douter !
Enfin tout cela n’est qu’un préambule édifiant mais utile au problème que je vous soumets ci-dessous mais dont je doute être le seul à le rencontrer et sans doute à le dénoncer. En quelques mots, ce problème s’est l’impossibilité de joindre très souvent un docteur, une clinique, un service hospitalier au téléphone ! Certains docteurs refusent désormais des patients et si dans les médias, on parle beaucoup et souvent des déserts médicaux dans la ruralité, je pense qu’il y a des déserts médicaux tout court !
Voilà des expériences personnelles récentes. Mon épouse Dany souffre depuis plusieurs années de terribles douleurs aux hanches. Ces dernières années, les douleurs n’ont fait qu’empirer au point que parfois elle en pleure et il y a des jours où elle parle même de se flinguer car souffrant le martyr. En avril dernier, elle a passé 3 jours dans une clinique de la région pour toute une batterie d’examens (analyses, radios, scanner, IRM) où il n’a été décelé que de légères tendinites selon la conclusion succincte qu’elle en a eu. Or mis des séances de kiné et une infiltration d’anti-inflammatoires sous scanner qui n’ont pas été d’une grande efficacité dans la durée, aucun traitement médicamenteux de fond ne lui a été préconisé à sa sortie. De ce fait, ses terribles souffrances devenues chroniques demeurent. Sans solution apparente, sa médecin-traitant lui a donc conseillé de prendre un rendez-vous avec un centre anti-douleurs, lui précisant quand même qu’obtenir un rendez-vous rapide est le plus souvent un vrai parcours du combattant. Ce parcours du combattant, nous étions prêts à le réaliser mais sous la condition qu’on veuille bien nous répondre au téléphone, ce qui n’a jamais été le cas pour les 8 centres anti-douleurs que nous avons contacté. Oui, vous lisez bien, sur les 8 centres contactés, un seul a répondu pour nous dire que le numéro n’était pas correct et que nous étions dans un service de soins palliatifs. Les 7 autres n’ont jamais décrochés. Que faire ? Qu’avons-nous mal fait ?
Dans Google recherche, j’ai tapé « centre anti-douleurs » et j’ai trouvé un site à l’entête conjointe des Ministères de la Santé et de la Prévention et des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapés. Là, une carte vous permet d’accéder à votre région. En cliquant sur votre région, une page de centres anti-douleurs s‘affichent avec les coordonnées de chacun. Mon épouse a donc téléphoné à 4 centres tous situés dans des Centres Hospitaliers les plus proches de notre domicile. En vain, comme indiqué plus haut. Ces échecs l’ont découragée car je suis certain que l’on aurait pu laisser le téléphone sonner pendant des heures sans jamais aucune réponse. Le lendemain, j’ai pris sur moi d’en appeler 4 autres sans qu'elle le sache. En vain également. Le parcours du combattant s’est transformé en guerre perdue d’avance ! Pourquoi ? Selon une source bien informée, il semblerait que tous ses services médicaux soient débordés au point que leurs secrétariats aient reçu comme consigne de ne plus répondre au téléphone ! Alors que fait notre ministre pour résoudre cela ? Est-il au courant même ? Pourquoi 34% de personnels administratifs de plus qu’en Allemagne si déjà les secrétaires ne répondent plus au téléphone ? « Voilà une question qu'elle est bonne » comme aurait dit Coluche.
Quelques jours plus tard, ayant un soupçon de la Maladie de Lyme, j’ai eu besoin ; sur les recommandations de mon médecin-traitant ; de téléphoner au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (SMIT) de l’hôpital. Là pareil, j’ai pendant 2 jours tenté de les joindre au téléphone mais en vain. Matin, après-midi et quel que soit l’horaire, jamais personne n’a répondu au téléphone. J’ai donc été contraint de m’y déplacer et bien évidemment j’ai constaté qu’il y avait un secrétariat avec 2 personnes. Une d’entre-elles m’a reçu, elle a fait une photocopie de la lettre de recommandation que j’avais de mon toubib et m’a promis que l’on me recontacterait au téléphone pour un rendez-vous plutôt rapide. Alors comme je veux franc jusqu’au bout, je dois admettre que cet appel est intervenu très vite, de même que le rendez-vous et c’est donc à mettre à leur crédit. Alors pourquoi dans ce cas de figure, les secrétaires ne répondent pas au téléphone ? Je leur ai bien évidemment posé la question puisque j'étais sur place mais en réponse je n'ai eu droit qu'à un petit sourire narquois. Néanmoins, et parce que je suis à moins d’un quart d’heure de l’hôpital, j’imagine le patient qui habite à l’autre bout du département à une heure voire deux de l’hôpital et je me demande quelle attitude il aura en la circonstance ? Certains se déplaceront et d’autres pas sans doute ! Ces derniers resteront avec leurs souffrances comme mon épouse reste avec les siennes depuis des années.
Il y a quelques jours, nous avons rencontré une amie dans un supermarché. Elle a presque 90 ans et se plaignait elle aussi de l’impossibilité qu’elle avait parfois de joindre rapidement un docteur, un spécialiste, un service médical pourtant indispensable en raison de son âge et de ses affections. De ce fait, et en l’absence de réponse, elle nous expliquait qu’elle changeait régulièrement de médecin devant les défaillances de plus en plus récurrentes de ceux qu’elle connaissait ou avait connu jadis. Par bonheur, ses enfants l’aident dans les circonstances les plus critiques.
Oui, il y a un âge où les souffrances et les douleurs sont là et il est très difficile d’y faire face surtout dans la solitude. La France, elle, est entrain de devenir peu à peu un pays sous développé avec ses déserts médicaux comme si sa superficie était celle de la Chine ou de la Russie. Non, avec sa superficie, la France est un tout petit pays et il n’est pas très normal qu’on y trouve des déserts ; qu’ils soient médicaux ou autres. Non, cette situation désastreuse est due à des politiques désastreuses et ce, depuis 50 ans, et ce n’est pas en installant des immigrés dans le milieu rural comme veut le faire le Président Macron que nous résoudrons les problèmes factuels. Et puis, les demandeurs d’asile et autres migrants voudront-ils rester dans nos campagnes où tout a disparu car tout a été supprimé par la volonté de ceux qui nous ont gouverné ? Les cantonner des autres citoyens dans un milieu spécifique, n’est-ce pas une manière de les isoler puis de les exclure ? N'est-ce pas une façon de leur signifier de rester au sein de leurs propres communautés ? Ce que de nombreux font déjà avec les effets si pervers que l’on constate ! De les laisser à l’écart d’une intégration possible et surtout souhaitable pour un vivre-ensemble plus réussi ?
Oui, la France est en souffrance et je crois qu’il faut se faire à l’idée qu’elle sera de moins en moins apte à s’occuper des nôtres. A moins que…….Je parodie François Bayrou ! Mais rassurez-vous, ça ne va pas plus loin et je n'ai pas l'intention de me présenter à la présidentielle en 2027 ! Je suis juste un râleur !
Le reste à charge zéro, c'est effectivement zéro !
Il paraît ; mais c’est parce que je l’ai lu ; que des milliers de français ont profité de la réforme Macron dite « Reste à charge zéro », soit pour leurs appareils dentaires et d’audition ou leur optique. Je ne sais pas comment ils ont fait ? Mais si vous faites partie de ceux-là, n’hésitez à me tuyauter, après tout un blog c’est aussi fait pour ça, échanger, communiquer et informer !
Non, je ne sais pas comment ils ont fait et j’ai donc essayé de m’informer en lisant pas mal de choses à ce propos. J’en ai conclu que le « Reste à charge zéro », c’est une véritable usine à gaz comme seule la bureaucratie française sait en confectionner. Pour moi, le « Reste à charge zéro, c’est toujours zéro ! ». En voilà un bel exemple, preuve bien évidemment à l’appui avec le document ci-dessus ci-joint.
Il y a quelques jours, mon épouse est allée voir sa dentiste car elle souffrait un peu. Résultat : quelques soins pendant un petit quart d’heure et à la fin un note plutôt salée de 110 euros. Elle lui fit part d’ailleurs de son étonnement quant à cette note si élevée à laquelle à vrai dire elle ne s’attendait pas. Comme elle me dit, « sur l’instant j’ai comparé ces 110 euros à ce que l’on peut mettre dans un chariot de courses et j’ai trouvé cette note très exagérée pour ne pas dire exorbitante ! ». Pour seule réponse, la dentiste lui répondit : « Ne vous inquiétez pas vous serez intégralement remboursée ! », ce qui du coup la tranquillisa immédiatement.
En rentrant, elle me raconta tout ça et je fus tranquillisé moi aussi. Sauf que ?
Sauf que, quelques jours plus tard, ma mutuelle m’informa d’un virement de 33 euros que j’allais recevoir concernant ces soins dentaires. Je me suis dit « tiens après tout c’était vrai, je vais être remboursé intégralement et comme la Sécu a traité l’opération, je m’en vais aller voir sur le site Ameli ce qu’il en est des 77 euros manquants ».
Alors devinez où ils sont passés les 77 euros ? Je vous le donne en mille. Ils sont effectivement manquants !
C’était sans compter avec les déductions des participations forfaitaires, des franchises et des majorations hors parcours et là la Sécu m’a sorti une liste impressionnante de retenues s’étalant sur des mois et des mois. Du coup, ces 77 euros sont restés dans la poche de la Sécu, c’est-à-dire dans celle de l’Etat. Dans celle de Macron, lequel quand vous l’écoutez, admet qu’il y a beaucoup à faire en France mais qu’il a déjà beaucoup réformé depuis son élection. A titre d’exemple de ce qu’il a fait, je note que ma femme qui voyait sa cure remboursée depuis plus de 25 ans pour une affection de longue durée (polyarthrite chronique) a perdu ce remboursement sous son quinquennat sous le prétexte que notre couple dépassait le plafond des revenus autorisés. Or, quand j’ai appris cette mauvaise nouvelle, j'ai bien évidemment regardé mes revenus. Là, ahuri, j'ai constaté qu'ils avaient baissé, effet consécutif à l’augmentation « macronienne » de la CSG, dont les manifestations des gilets jaunes ont par bonheur engendré une marche à arrière et la récupération des sommes antérieurement retenues ! Mais le mal était fait et le remboursement de la cure disparut à jamais. Oui, l’augmentation de la CSG pour les retraités, c’était il n’y a pas à dire une « belle » réforme Macron ! On pourrait en citer une autre de ce style comme les 5 euros de moins par mois sur les APL ! Dans le même temps, une de ses premières réformes a été de supprimer l’Impôt sur la Fortune (ISF). Normal me direz-vous, c’est ceux qui payaient l’ISF qui avaient financé sa campagne électorale si triomphatrice.
On dit merci qui ? Merci Président Macron. A la fois pour ces avantages perdus pour les citoyens lambda que nous sommes mais aussi pour cette belle réforme du « Reste à charge zéro » pour laquelle il est préférable d’avoir 6 doigts à chaque main pour en bénéficier. Jugez plutôt :
« L’offre 100 % Santé, et donc le reste à charge zéro, est accessible à tous les français bénéficiant d’une complémentaire santé responsable ou de la CMU-C. » (Extrait du site https://reassurez-moi.fr/ que je vous conseille de lire dans son intégralité et vous verrez que l’usine à gaz a bien été élaborée ! » Mon contrat de mutuelle n’étant pas responsable, inutile que j’aille plus loin. Sinon, si je veux un contrat responsable voilà ce que m’a écrit ma mutuelle : « Concernant les contrats Responsables et Non Responsables il faut savoir que le zéro reste à charge est pris en charge totalement par les mutuelles et non par la sécurité sociale, c’est donc vous qui le payez à travers vos cotisations. Votre cotisation sera donc forcément plus importante sur un contrat Responsable que sur un contrat Non Responsable ».
Comme aurait dit Jacques II de Chabannes de La Palice en s'exclamant « en voilà une de belle lapallissade ! »
On pourrait presque chanter la chanson « Merci Macron » parodie de celle des Charlots « Merci patron » ! La voici ci-dessous, histoire de se marrer un peu.
Alors qu'on soit clair, je ne réclame pas une totale gratuité pour ma santé mais je ne veux pas que nos gouvernants nous racontent des craques, et puis enfin, il faut surtout qu'on arrête d'être niais et d'accepter de soigner tous les étrangers gratuitement. Un contrôle sérieux doit être fait entre ceux qui ne viennent en France que pour bénéficier de l'AME (Aide médicale de l'Etat) et ceux qui sont là, qui bossent, participent à la vie économique de la nation et qui de ce fait cotisent et méritent donc d'être soignés tout comme nous.
Oui, pour moi, pas de doute, le « Reste à charge zéro, c’est effectivement zéro ! » et ce n'est pas prêt de changer à la vue des constats qui sont faits par nombre de professionnels.
J’espère que vous serez nombreux à me prouver le contraire. Dans cette attente……..
15 jours en pyjama, « un petit moteur » et la fatalité.
Voilà 2 images que je retiendrais de mon séjour à Médipôle. Un écran éteint sur le meuble de chevet, synonyme de rétablissement et la vue très limitée car barrée par des barreaux anti-soleil que j'avais de ma fenêtre quand j'étais allongé sur le lit.
En cette nuit du 24 mars, qui aurait pu imaginer qu’en partant aux urgences de l’hôpital de Perpignan pour de violentes douleurs au côté droit de la cage thoracique, je partais pour vivre les 15 prochains jours en pyjama ? Qui aurait pu imaginer qu’après une radio, un scanner, un électrocardiogramme et un test PCR, on allait 3 heures plus tard me diagnostiquer une embolie pulmonaire, puis une demi-heure après une positivité à la Covid-19 ? Pas moi en tous cas ! Certes, après les 3 stents qui m’avaient été posés le 19 février, j’avais connu une dizaine de jours de grosse fatigue puis peu à peu tout c’était très vite arrangé. J’avais retrouvé une respiration quasi normale sans les gros essoufflements habituels que je connaissais depuis 5 ans suite à la pause d’une endoprothèse sur l’aorte et les iliaques et à une prise de médicaments dont l’influence avait pour moi toujours été si évidente. J’étais enchanté de ce constat. D’ailleurs, le 10 mars et par une journée quasi estivale, Dany et moi étions partis dans l’Aude pour une jolie randonnée du côté de Caves. J’en étais revenu ravi car je n’avais éprouvé quasiment aucune difficulté ni à marcher ni à respirer y compris dans les petites déclivités jalonnant cette boucle d’une dizaine de kilomètres. Seules mes jambes avaient été un peu lourdes en terminant cette distance. Mais quoi de plus normal ? Cette situation sans gros essoufflements était si rare depuis de longues années que je ne pouvais être qu’entièrement satisfait. Le 16 mars, j’avais renouvelé l’expérience de la marche pédestre avec une balade solitaire et ornithologique de 8 kms autour de chez moi. Ce n’est que le lendemain ou le surlendemain ; je ne sais plus ; que j’ai commencé à ressentir une nouvelle gêne respiratoire avec de nouveaux essoufflements au moindre de mes efforts. Monter 4 marches d’escalier devenait une épreuve. Idem pour jardiner ou faire un peu de vélo. J’étais comme un poisson hors de l’eau à la moindre tâche à effectuer. Quelque chose avait de nouveau changé dans mon corps et j’en étais conscient. Nous occupant de temps à autres d’une association de protection animale sur notre commune et ayant bénéficié d’un grand nombre de sacs de croquettes suite à une récolte alimentaire, le vendredi 19 mars Dany et moi sommes montés à Urbanya pour ravitailler un gentil monsieur qui là-haut s’occupe des chats errants du village. Nous y sommes restés jusqu’au lundi 22 après midi profitant de 3 jours de beau temps. J’en avais profité pour réparer un mur de pierres sèches de mon potager qui s’était écroulé suite aux intempéries hivernales puis pour préparer un petit jardinet où j’ai pris pour habitude de planter des pommes de terre dès le début du mois de mai. Si ces travaux ne m’avaient nullement fatigués sur le plan physique, j’avais beaucoup souffert en terme de souffle, chaque geste se transformant en dyspnées nécessitant des pauses répétitives et souvent très rapprochées. Oui, en quelques jours, ma santé s’était soudain dégradée et j’en avais conscience. Dès mon arrivée à la maison, Dany a appelé mon médecin-traitant et pris rendez-vous pour le lendemain mardi 23 dans l’après-midi. Malgré mes indications, mes symptômes dyspnéiques , une très légère douleur à la poitrine, l’auscultation que le docteur réalisa et la prise des constantes ne décélèrent rien d’anormal et la seule ordonnance se résuma à une prise de sang que je devais faire à jeun dès le lendemain matin. Mon médecin-traitant étant plus enclin à penser que mes soucis étaient probablement liées à des soucis cardiaques passagers suite aux efforts consentis. La prise de sang était là pour confirmer ou infirmer ce changement soudain de mon état de santé. La suite, vous la connaissez.
C’est cette entrée aux urgences à 4 h du mat le 24 mars, où là l’ensemble des diagnostics fut posé en quelques heures : pneumopathie, embolie pulmonaire et Covid. Ce dernier étant sans doute responsable des deux autres affections. Si le tout me fut annoncé dans cet ordre et dans un laps de temps qui me laissa pantois, c’est surtout la manière pour m’annoncer la Covid qui fut désastreuse. En effet, si dans un premier temps, la radiologue est venue me prévenir dans le box où je me trouvais de l’embolie pulmonaire, c’est « la gueule enfarinée » qu’un interne est venu me dire sur un ton très désinvolte et comme si de rien n’était « qu’on allait me transférer au plus vite dans une unité Covid ». Bien évidemment et abasourdi sur l’instant, je suis resté « comme deux ronds de flan », mais reprenant aussitôt mes esprits je lui ai demandé « pourquoi j’ai la Covid ? ». Et là sans guère plus de diplomatie, il me répondit : « Oui, vous êtes positif, pourquoi on ne vous ne l’avez pas encore dit ? ». « Et ben non ! » fut la seule réponse qui put sortir de ma bouche. Je l’entendis marmonner quelques paroles qui se voulaient rassurantes mais ma tête était déjà passer dans un autre monde. Bien qu’il m’assurât que ma famille allait être prévenue, et vu ce qui venait de se passer, j’étais réticent à le croire et ce d’autant que les urgences restent des urgences. On y voit beaucoup de personnes aller et venir, parfois courir dans tous les sens et on se demande si « prendre le temps » est une unité qui a cours. Dans mon cas précis, ce n'est pas moins de 6 à 7 personnes différentes qui sont passées à mon chevet en l'espace de quelques heures. On ne peut pas en vouloir au personnel médical quand on sait que les urgences comme l’hôpital en général manquent de tout or mis de personnels administratifs. Le temps de sortir de ce monde dans lequel j’avais soudain basculé et j’ai appelé Dany sur mon smartphone pour lui annoncer ce flot de mauvaises nouvelles. Je savais que mes paroles allaient être catastrophiques mais je les savais indispensables. D’un autre côté, j’ai su ensuite que j’avais bien fait de l’appeler car personne n’avait jamais tenté de le faire. Si je ne peux que louer le travail exceptionnel des urgentistes, là en la circonstance, la psychologie n’avait pas été au rendez-vous. Le mal était fait. Certes le mal était là dans mon corps et dans ma tête et je n’en voulais à personne mais un peu de diplomatie et de prévenance vis-à-vis de mon épouse auraient été bienvenues en la circonstance. Dès que j’eus raccroché, ma tête partit de nouveau dans cet autre monde « covidien ». Quel nom donner à cet état ? Inconscience ? Manque de lucidité ? J’ai beau chercher mais je ne trouve pas. Si je tente de faire appel à mon imaginaire, je dirais qu’il s’agit d’un « petit moteur » dont j’ignorais tout jusqu’à présent, y compris son existence même. Allongé sur mon chariot et enfermé dans mon box, il était là à tourner à toute vitesse. Il posait un tas de questions. Je m’attendais à ce qu’il y réponde mais non, toutes les questions s’emberlificotaient. Elles s’entrechoquaient, me désorientaient, me préoccupaient mais je n’étais devenu qu’un spectateur de ce « petit moteur ». Spectateur de moi-même quand j’ y repense aujourd’hui. Ce « petit moteur » me rappela néanmoins que j’avais vu des images des souffrances et des problèmes que le Covid était capable d’engendrer. Des images de personnes en réanimation, « tuyautés » de toutes parts, trachéotomisées, mises sous coma artificiel, dans des états pas possibles, quelquefois transférées d’un hôpital à un autre dans des conditions incroyablement « saisissantes », des témoignages insensés de souffrances que certaines personnes avaient vécues et qui m’avaient même fait pleurer pour l’une d’entre-elle. Sensible à la souffrance des autres, je ne pleure jamais de mes propres tourments. Oui, le petit moteur était là pour tenter de me rappeler tout ça mais s’adressait-il à moi le spectateur que j’étais devenu ? Non, j’étais comme détaché de tout ça et plus préoccupé par les souffrances terribles que ma cage thoracique s’évertuait à générer à intervalles très irréguliers mais justement redoutables à cause de cette irrégularité .
D’ailleurs, au fil des jours qui s’écoulaient, puis de mon transfert de l’hôpital à la clinique Médipôle, je fis le triste constat que dans les moments de douleurs les plus terribles, le « petit moteur » se débinait. C’est ainsi que dans cette terrible nuit du 30 au 31 mars, il me laissa tout seul avec les pires douleurs qu’il m’ait été donné de connaître. Pourtant dieu sait si j’en ai connu des douleurs avec mon hernie discale, mon inflammation de la vésicule biliaire, ma tumeur de la parotide, mes crises de colites ou par deux fois celles de coliques néphrétiques et bien d’autres encore et pas plus tard que le 19 février lors de la pause des stents. Mais là ça dépassait tout ce que j’avais connu antérieurement. J’avais appelé les infirmières mais sans doute trop tard. Trop tard parce que je n’avais pas pris le Tramadol, ce fameux analgésique qui n’agit pas directement sur la douleur mais directement sur le cerveau lui faisant croire que la douleur n’est plus là. Quant vers 18h30, les infirmières étaient passées me voir pour la prise des constantes et le repas, j’avais trop joué franc jeu leur disant que je n’avais pas de douleurs. C’était vrai à l’instant présent et jamais je n’aurais imaginé ce qui allait se passer quelques heures plus tard. La douleur dans ma cage thoracique arriva à une vitesse incroyable et avec une puissance insoupçonnable. Quand j’ai sonné les infirmières mais qu’elles ne sont pas venues immédiatement, c’était déjà trop tard. Et même si elles étaient venues plus vite, ça n’aurait rien changé à mon état ! Je criais, hurlais, suppliais qu’on me vienne en aide, priais pour que l’on allège cette « monstrueuse » douleur. Le moindre mouvement de mon corps la démultipliait. J’étais incapable de bouger et quand les infirmières me demandèrent de m’assoir au bord du lit puis carrément de me relever, j’ai eu l’impression que tout mon être était entrain de subir une véritable torture. Elle ressemblait à celle que l’on imagine quand on pense au supplice de la roue. Oui, mon corps et surtout mon torse et mes bras étaient comme écartelés et comme tiraillés dans tous les sens par cette douleur qui transperçait ma cage thoracique. Dans cette attente d’une réduction de ma souffrance, mon seul recours fut de prendre à bras le corps l’infirmière, laquelle par bonheur était bien charpentée et réussit à soutenir mes 93kg de ses épaules. Soudain et alors que ma souffrance semblait être son apogée et que j’avais le sentiment d’avoir un poignard planté côté droit dans ma cage thoracique, j’ai senti que je vacillais. Je me souviens très bien avoir dit à l’infirmière « je vais mourir ! » à plusieurs reprises et presque dans la continuité le poignard dans ma poitrine se transforma en des spasmes d’une rapidité et d’une violence inimaginable. Là encore, les spasmes démultipliaient mes douleurs et le poignard qui était planté se transforma en autant de coups de couteau supplémentaires autour du premier. C’est à cet instant, qu’une chaleur de plus en plus brûlante monta de mes épaules, envahit mon cou et toute ma tête. Mon cerveau était entrain de devenir une véritable « cocotte-minute », mais aussi vite que cette chaleur était arrivée, je ressentis aussi soudainement une étrange sensation de froid m'envahir. Je sentais que mon corps et ma tête étaient entrain de me lâcher. Mes jambes ne semblaient plus me soutenir et j’avais le sentiment que je ne tenais debout que par la grâce et la poigne de l’infirmière. Je les ai entendu se dire « ô mon dieu qu’il est blême », « qu’il est blanc », puis dans la foulée « monsieur recouchez-vous, je vous en supplie, il faut que vous vous recouchiez, c’est important ! » me criaient-elles. Elles m’aidèrent à le faire, mais les douleurs que mon corps avait endurées pour me lever furent aussi virulentes que celles pour me recoucher. Mon corps tout entier n’était que douleurs. Les souffrances étaient toujours aussi violentes mais elles s’estompèrent peu à peu brisées par l’extrême fatigue qui prenait peu à peu le dessus. Je n’osais plus bouger et même s’il me fallut de très longues minutes pour m’assoupir, je compris peu à peu que je venais de vivre un « instant inoubliable » de mon existence. Avais-je échappé au pire ? J’en suis persuadé car un être humain plus affaibli que moi n’aurait probablement pas résisté à ce supplice que je venais de vivre.
Le « petit moteur » n’avait pas été là, pas plus qu’il ne fut là pour les hallucinations qui hantèrent quatre ou cinq « somnolences » qui surgirent au fil des jours suivants à des moments de grande fatigue. S’agissait-il de l’opium contenu dans le Tramadol qui les provoquait ? Je le suppose mais toujours est-il que ces hallucinations étaient devenues pour moi une certitude. Pris d’une immense fatigue et alors que je voulais dormir, elles arrivaient sans crier gare dans ces instants de profondes léthargies. Ma seule certitude est que je ne rêvais pas et que je les vivais avec conscience. Elles ressemblaient au fonctionnement du « petit moteur », aussi rapide dans leurs manifestations, sauf que ce n’était plus des questions ni des rappels d’actions ou visions antérieures mais franchement n’importe quoi. Elles défilaient les unes derrière les autres à une vitesse phénoménale ne me laissant aucunement le temps de la réflexion sur celle qui était passée dans mon cerveau juste avant. Oui, c’était n’importe quoi, et là où c’est encore plus bizarre c’est que je ne me souviens clairement que de l’une d’entre-elles. Il y était question d’un « grillage qu’il était impératif que j’accroche ». « Quel grillage ? » « Que je devais accrocher où ? » Je n’ai jamais su ! Presque aussi bizarre, une fois entré à la maison, Dany m’a proposé de manger un avocat et là, à l’instant où j’eus le noyau dans mes mains, je me suis souvenu d’une autre hallucination que j’avais eue. Je m’étais vu déterrer un noyau alors que je piochais un lopin de terre. Or je me souvenais très bien avoir connu cette situation alors que j’avais préparé le petit potager à pommes de terre d’Urbanya. Oui, ce jour-là, j’avais trouvé un noyau d’avocat intact dans le compost avec lequel je fertilise mes potagers. Hallucinations et réalités, le « petit moteur » m’avait laissé avec mes souffrances et mes interrogations mais autant le reconnaître il m’avait été d’une aide immense dans ces instants où mes pensées s’étaient détachées de moi face à cette peur terrifiante causée par la Covid.
Quand j’ai commencé à aller mieux, le « petit moteur » disparut à jamais. Mon cerveau reprit en main tous ces questionnements. Le premier de tous a été d’essayer de comprendre comment j’avais pu souffrir autant de la cage thoracique. Les avis médicaux étaient partagés, certains docteurs mettaient ça sur une inflammation de la plèvre, d’autres sur des douleurs musculaires ou intercostales et certains sur des effets secondaires dus à la Covid. Je ne saurais jamais mais je prie pour ne plus avoir à les revivre un jour. De mon côté, je reste persuadé que c’est un amalgame de toutes ces affections qui en ont été la cause. Je savais désormais que le corps humain était capable d'engendrer d'incommensurables souffrances, souffrances si terribles que jamais je n'aurais pu les soupçonner. Avais-je connu le pire ? Je ne le pense pas non plus ! Ensuite, si j’ai été ravi d’apprendre que Dany était négative cela engendra chez moi des énigmes incroyables : « Comment et où avais-je attrapé ce satané virus ? » « Que n’avais-je pas respecté ? » « Pourquoi moi qui prenais peu de risques par rapport à Dany ? ». « Pourquoi moi qui avais peur constamment du virus ? ». Les questions parfois tournaient à la paranoïa et étaient du style « que faudra-t-il que tu changes dans ta vie quotidienne si tu t’en sors ? ». Je n’arrivais pas apporter des réponses claires, ma vie étant d’une simplicité et d’une banalité sans nom depuis le début de la pandémie. Mes amis de mes associations sportives avaient quasiment disparu depuis le 2eme confinement et je ne les avais plus jamais côtoyés sauf par le plus grand des hasards. Je passais les ¾ de mon temps dans mon bureau et devant mon ordinateur et l’autre ¼ dans la campagne autour de chez moi. J’avais une hygiène de vie plutôt correcte ne buvant pas d’alcool, ne fumant pas et mangeant sans excès le plus souvent. Certes depuis la sortie du confinement, je sortais presque chaque jour, « mais mes sorties se résumaient à quoi ? ». Le plus souvent, je prenais mon vélo et partais dans la garrigue pour quelques heures et pour photographier la Nature et notamment les oiseaux. La photographie ornithologique étant devenue une passion. Et puis, je me sentais bien dans ce milieu-là. Parfois et dans des endroits propices aux oiseaux, je m’asseyais longuement pour observer ce spectacle. Quand ce n’était pas en vélo, c’était à pied, inventant à l’occasion des circuits pédestres à partir de mon domicile. Depuis quelques mois et grâce à des appareils de musculation et d’assouplissements qui avaient été installés à l’étang et sur le parcours « santé », je m’attelais à cette activité sportive sauf les jours de grands mauvais temps. Quand j’avais fini avec les appareils, je pensais à me nettoyer les mains avec un gel hydroalcoolique que j’avais toujours dans mon sac à dos. Certes, il m’arrivait d’aller dans un magasin pour dépanner Dany ou chez un marchand de journaux pour faire un Loto Foot ou acheter un magazine mais j’avais toujours le masque et respectais toujours les distanciations y compris quand j’estimais qu’il y avait trop de monde à l’intérieur. Je patientais dehors attendant qu’il y ait moins d’affluence. Je ne jouais pas au Loto Foot pour l’argent, l’argent n'étant plus un ressort de ma vie depuis que j’étais à la retraite. J’estimais que j’avais ce qu’il fallait pour vivre et ça me suffisait. Non, depuis l’apparition de la Covid, le Loto Foot, moins hasardeux que les jeux de tirage, était devenu un petit espoir quasi quotidien dans ce monde qui soudain était devenu sans espérance à court terme. Le Loto Foot, c’était un vrai petit plaisir quand je gagnais et ça n’allait guère plus loin. Simple petite fierté d’avoir trouvé les bons résultats. Voilà qu’elle était ma vie : simple, désintéressée, écologique, sportive et tournée le plus souvent vers la Nature à la moindre occasion. Oui, j’allais mieux mais ces épreuves que je venais de vivre étaient incompréhensibles et j’en voulais à la terre entière de ce qui m’était arrivé en quelques semaines : problèmes cardiaques, pause de stents, embolie et Covid entre le 19 février et ce maudit 24 mars. Jamais, et malgré toutes les hospitalisations que j’avais connues, je n’avais connu pareille « persécution ». J’avais gagné le gros lot de la pire des malchances. Je vivais ça comme une injustice, pire comme une trahison. La terre entière, c’était ce monde-là que j’aimais et qui m’avait trahi, c’était la France, nos gouvernants, la Nature, les chats, les sacs de croquettes, le gentil chat noir Flip que Dany avait redescendu d’Urbanya le 22 mars pour l’amener au véto pour un gros problème oculaire. Oui, un chat noir tel qu’on les imaginait au Moyen-Âge m’avait-il porté malheur ? Oui, seul sur mon lit d’hôpital, mon questionnement « parano » allait d’un motif à une autre sans jamais trouver de réponse. Seule Dany et toute ma famille était exempte de tout reproche. Il faut dire que leur soutien était exceptionnel. Puis allant de mieux en mieux et analysant plus à froid la situation, j’ai finalement compris qu’il n’y avait qu’un seul mot derrière tout ce qui venait de m’arriver : « LA FATALITE ». Certains diront « LE FATALISME » bien que pour moi ce mot est une connotation bien trop négative. J’avais passé 15 jours en pyjama, un « petit moteur » m’avait aidé dans cette terrible épreuve, ma bonne constitution et le fait que j'ai toujours eu un taux d'oxygénation plutôt correct avaient fait le reste et puis surtout j’avais conscience que je m’en sortais bien au regard des 200 à 400 morts qu’il y a chaque jour à cause de la Covid. D’ailleurs, juste avant ma sortie, je me mis en pleurer en regardant un reportage à la télé. Il s’agissait d’une homme de 61 ans qui était entrain de s’étouffer et auquel les médecins réanimateurs étaient entrain d’annoncer qu’ils allaient l’intuber et le mettre dans un coma artificiel. Oui, j’ai éteint la télé et me suis mis à pleurer à la fois sur le sort de ce pauvre malheureux et de joie car lucide d’avoir eu de la chance et d’être encore bien vivant. La vie, être vivant, vivre, j’étais conscient que mes êtres les plus chers, ceux qui m’aimaient et que j’aimais n’attendaient que ça de moi. Moi aussi !
Bouillon d'incultures
Le COVID-19 sévit et le monde entier tousse et s’étouffe. Force est de reconnaître que nous sommes tous tombés dans « un bouillon d’incultures » et que nous éprouvons un mal fou à en sortir, bien abasourdis il est vrai. Même dans le plus fou des scénarios, qui aurait imaginé cette catastrophe virologique mais pas logique du tout ? Seuls quelques prétendus « toqués » de la science-fiction sans doute ! A ce jour, même le ministre de l’économie et des finances Bruno Lemaire reconnaît ; dixit ses mots prononcés ce matin sur BFM TV ; « l’épidémie progresse plus vite que prévue……on la connaît mal ». Ainsi, il ne fait reprendre que les mots d’inquiétude du président Macron hier soir dans son allocution télévisée « face à cela, la priorité absolue pour notre nation sera notre santé. Je ne transigerai sur rien…tous les spécialistes nous disent que le virus continue de se propager et de s'accélérer ». Ces mots sont ceux constants depuis de longues semaines du professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé et de bien d’autres spécialistes souvent réunis en comité. Il est clair que cette accélération des événements trahit les nombreuses incertitudes qui subsistent face à l'évolution de ce virus encore mal connu et surtout pas soignable pour l’instant et notamment dans les cas les plus graves. Là se trouve la seule et véritable question : « combien de temps cela va-t-il durer ? » Personne à ce jour ne connaît la réponse à cette question et les spécialistes en sont à se contenter de prédire des situations virales survenues antérieurement. Ils ne savent donc pas grand-chose voire carrément rien de ce COVID-19. Et nous avec eux, nous restons incultes. On compare souvent ce coronavirus aux effets et à la durée de la grippe annuelle mais d’un autre côté, on nous prévient qu’il ne faut pas trop faire de comparaisons entre les deux viroses. D’ailleurs la question est assez simple : « soit tous les effets et conséquences de COVID-19 sont à considérer comme irrationnels soit la grippe est moins grave ? ». La réponse se trouve probablement dans la question ! Seule prédiction que l’on peut estimer juste : « Il faudra encore plusieurs mois voire des années pour qu’un vaccin un tant soit peu efficace soit trouvé pour ce COVID-19 ». On le voit bien, nos gouvernants sont très inquiets et jugent qu’il est utile sans tarder de prendre des mesures sanitaires jamais prises précédemment. Comme si l’inhumanité sur notre Terre n’était déjà pas suffisamment entamée, les préconisations vont dans le sens d’une « solidarité encore plus grande » consistant à s’éloigner les uns des autres : plus de bisous et d’embrassades, plus de serrages de mains et plus globalement de familiarités ou de signes d’humanisme. On arrête toutes manifestations sociales ou simplement amicales. Pire, il est déconseillé aux grands-parents d’aller voir leurs petits-enfants et vice-versa. Terrible situation, difficilement admissible « quand on n’a que l’amour à s’offrir en partage » aurait chanté Brel. De ce fait, quand il ne reste plus que la famille et que même là on nous demande de la diviser, tout semble s’écrouler dans nos sociétés qui étaient devenues à la fois « universelles » mais en même temps si « divisées ». Divisées par des intérêts souvent très divergents : économiques et financiers, géostratégiques, religieux, communautaires, corporatistes, continentaux, régionaux, sportifs et cette liste n’est pas exhaustive bien sûr. Certains pays ferment leurs frontières, d’autres les interdisent sous conditions, les antagonismes s’amplifient et les secteurs qu’on aurait pu croire à l’abri des pires soubresauts tombent comme les fragiles cartes d’un château monté à la va-vite. Toutes les écoles sont fermées de la maternelle à l’université, du public au privé, les transports s’amenuisent (et la Terre retrouve quelques couleurs ! ), les bourses s’effondrent mais il ne faut pas se leurrer, les riches resteront riches et une fois encore seuls les petits porteurs trinqueront et pour longtemps. Comme le principe des vases communicants, la richesse qui ne sera plus dans la poche des moins fortunés sera dans d’autres poches, toujours les mêmes, celles de ceux qui ont trouvé un intérêt à cette mondialisation, principale responsable de cette pandémie contagieuse planétaire. Ce n’est pas une « fake news » ni une « théorie du complot » que de dire ça mais une simple et vraie réalité dont on pourra facilement en juger si les choses s’arrangent d’ici quelques temps, ce que j’espère. Les peuples de la Terre auront donc à réfléchir à une société du futur car celle dans laquelle nous vivons vient de prouver de bien terribles limites. D’ailleurs, dans l’allocution du président Macron et parmi toutes ses phrases, il y en une qui m’a terriblement surpris venant de l’ultra-libéral par excellence qu’il est : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties ». Alors paroles de circonstances ou bien interrogations bien réelles quand à notre futur de français mais surtout de terrien ? L’avenir nous le dira. A deux jours des élections municipales, cette allocution était-elle intéressée ? J’ai la faiblesse de penser que non et je veux faire mienne cette dernière phrase du président : « Le temps est à cette union sacrée qui consiste à suivre tous ensemble un même chemin, à ne céder à aucune panique, aucune peur, aucune facilité, mais à retrouver cette force d’âme qui est la nôtre et qui a permis à notre peuple de surmonter tant de crises à travers l’histoire. La France unie, c’est notre meilleur atout dans la période troublée que nous traversons. Nous tiendrons tous ensemble. » J’ose y croire et l’espérer ! Mais on le voit bien, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes, pas sur les autres. Et l'Europe alors ?
Deux mutuelles de santé qu'il vaut mieux éviter !!!
Sans doute avez-vous une mutuelle pour les remboursements complémentaires de vos frais médicaux ? C’est mon cas aussi. Ce mois-ci, si je veux vous parler des mutuelles, vous aurez deviné que ce n’est pas pour en dire du bien. Si vous lisez régulièrement mes coups de gueule, vous commencez à me connaître. Bon, je vais me limiter à vous dire du mal des deux que j’ai connues depuis que j’ai arrêté par la force des choses celle dont je disposais dans mon travail. La mutuelle de mon travail consistait en un contrat groupe avantageux en garanties et en tarif puisque mon employeur en prenait une partie à sa charge. Il s’agissait d’Axa et j’avoue que pendant de très longues années, je n’ai jamais eu en m’en plaindre. Maintenant, quand j’ai pris ma retraite, en 2008, elle était bien trop chère pour que je puisse la poursuivre tout seul, alors à l’époque, j’avais opté pour Swisslife. Une mutuelle qui m’avait été conseillée par un ami mais qu’il faut impérativement éviter car dès la première année, les gestionnaires de cette assurance ont cru bon de donner un coup de canif dans le contrat en ne voulant pas me rembourser une garantie pourtant inscrite au contrat et qui était un forfait cure dont devait bénéficier Dany, mon épouse. Une cure thérapeutique indispensable pour elle qui souffre de problèmes articulaires et rhumatismaux (polyarthrite et fibromyalgie) depuis très longtemps et cure, bien évidemment, prescrite par son médecin traitant et acceptée par la Sécurité Sociale. Tous les éléments étaient donc réunis pour que le remboursement intervienne mais Swisslife a refusé, trouvant toujours plus de prétextes puérils au refus d’honorer une garantie pourtant très simplement mentionnée dans les conditions particulières et générales. Je n’ai pas insisté et suis parti voir ailleurs au bout de cette première année. J’ai fait le choix d’April Prévoyance Santé car eux aussi disposaient d’un forfait cure annuel de 300 euros. Quelles étaient les conditions contractuelles pour l’obtention ? Que la cure soit thérapeutique, d’au moins 3 semaines et donc prescrite par un médecin et qu’elle soit acceptée par la Sécurité Sociale. Dany a toujours rempli toutes ses conditions, bénéficiant même d’une ALD (affection de longue durée) à 100% pour cette maladie chronique.
Mais il était dit que l’histoire se répéterait car comme l’a si bien dit et écrit Karl Marx, (il n’a pas dit et écrit que des conneries, loin s’en faut !) « L’histoire se répète tout d’abord comme une tragédie, après comme une farce », mon histoire de mutuelle et de forfait cure s’est répétée comme une tartufferie.
Pendant 7 longues années, April a remboursé à mon épouse le forfait cure de 300 euros annuels figurant au contrat et en 2017, patatras….plus de forfait cure à partir de 2018. Pourtant rien n’a changé, ni du côté de mon épouse, ni à la CPAM, ni ailleurs et seule la mutuelle April estime que le remboursement de ce forfait n’est plus justifié. Pourtant ils affirment que le contrat n’a pas été modifié. Voilà la fameuse farce qu’évoquait Karl Marx. En réalité, mes interlocuteurs inventent de multiples raisons. Un coup, ils avancent avoir remboursé ce forfait cure à titre commercial pendant 7 ans, une autre fois, ils disent avoir remboursé par erreur, les fois suivantes ce sont d’autres prétexte (erreur constatée suite un audit chez eux ou refus de l'assureur la Mutuelle Mieux Être, etc….). Vous parlez d'un "mieux être", plus on paye et moins on est remboursé ! Un coup, ils deviennent fermes et disent que c’est ainsi et le lendemain, ils affirment étudier mon dossier. Mais cette fois-ci, je ne baisserais pas facilement les bras et s’il faut aller au clash et jusqu’au médiateur voire plus, j’irais ! Voilà, en conclusion, les récents problèmes que j’ai connu avec mes mutuelles et que je connais encore à ce jour, à l’instant où j’écris ce billet. Il faut donc éviter Swisslife mais éviter April aussi, les deux sont à mettre dans le même panier ! Toutes ces grandes mutuelles sont une voyoucratie organisée dont le seul but est de faire du fric sur notre dos. Ils n’ont de mutuelle que le nom et d’ailleurs, vous noterez que ces deux-là emploient rarement ce mot. Ils préfèrent « prévoyance santé ». En 7 ans, les cotisations de ma mutuelle April ont augmenté de 58% mais les garanties, elles, n’ont jamais évolué, bien au contraire, et maintenant ils veulent m’en sucrer ! Alors passez votre chemin et allez voir ailleurs, c’est le conseil que je vous donne ce mois-ci et rappelez vous la définition du mot « prévoyance » du Larousse : « qualité de quelqu’un qui sait prévoir et qui prend des dispositions en conséquence ». Quand à la définition de la société mutualiste la voici : « organisme de droit privé sans but lucratif, géré par ses adhérents et qui a pour objet d'assurer la protection de ceux-ci contre diverses éventualités (assurance, risques sociaux) ». Sans but lucratif et d’assurer la protection des adhérents ? C’est une farce, dont je ne sais si elle est "marxiste" mais effectivement très marrante et je vous renvoie à un article du Parisien de septembre 2011 intitulé « le pactole caché des mutuelles de santé ». Tout y est dit ou presque ! D’un autre côté, ne vous inquiétez pas trop car même sans ces deux mutuelles-là, vous aurez encore le choix parmi les 400 ou 450 mutuelles disponibles en France. Un chiffre en constante diminution, non par à cause de faillites, mais à cause des nombreuses fusions entre-elles car le secteur est excessivement juteux. Les économistes appellent cela une consolidation de secteur, moi j'appelle ça "des attrapes-couillons", car nous ne leurrons cette concentration c'est le tout début d'un monopole ! 5 millions de français n'ont pas les moyens de s'en payer une selon un article d'Ouest-France de 2016. La devise des mutuelles de santé est « l’union fait la force », une force qu’elles utilisent pour faire de plus en plus d’argent, contre leurs adhérents avec des contrats de plus en plus contraignants, des garanties moindres et des tarifs de plus en plus chers, surtout si vous êtes vieux, à la retraite et avec des maladies chroniques. Alors, faut-il se passer de mutuelle et à la place mettre 100 euros de côté tous les mois par individu. Moi, je crains le gros pépin, style hospitalisation de longue durée, mais certains, de plus en plus nombreux d’ailleurs, ont franchi le pas et ont entamé cette démarche. Alors si vous avez une expérience positive en ce domaine, je suis preneur !
Ne va pas chez Swisslife,
Car il ne couvre pas ta wife,
Ne va pas chez April,
Tu t’y feras de la bile !