Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

chatte

Le Chemin de Milie à Saint-Estève

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de diverses interprétations de la magnifique chanson "Till There Was You" de Meredith Willson devenue définitivement célèbre grâce aux Beatles. Elle est interprétée ici par Jennifer Judy Heller plus connue sous le nom de J.J Heller (instrumental), par le duo MonaLisa Twins (chant) , par Joscho Stephan Trio (guitares), Paul McCartney (chant) et Bill Tyers (guitare).

Le Chemin de Milie à Saint-Estève

Le Chemin de Milie à Saint-Estève

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

En vous proposant ce « Chemin de Milie » au départ de ma commune de Saint-Estève, autant vous dire de suite de ne pas trop vous fier au tracé que je mets en exergue avec ce récit. Ce tracé est celui que j’ai réalisé ce jour-là mais il n’est qu’un exemple parmi bien d’autres jolis sentiers et chemins qui sillonnent les vignobles et la garrigue stéphanoise. Il n’est donc pas une finalité en soi et bien d’autres itinéraires sont possibles. A vrai dire, en effectuant ce circuit un peu biscornu,  ma vraie finalité était double : aller rendre hommage à « Milie » et démontrer que la campagne stéphanoise est encore très « naturelle » et « sauvage » et ce, malgré toutes les agressions que le progrès et bien d’autres complications ne cessent de lui infliger. Enfin, s’il est aussi biscornu, c’est parce que certains impondérables et une interdiction nouvelle m’ont obligé à zigzaguer. Alors bien sûr, vous vous demandez qui est « Milie » ? Voilà brièvement son histoire. De son vraie nom « Méli », selon son carnet de santé et de vaccination, c’était une jolie petite chatte noire de race Bombay née en 2004, mais les enfants l’avaient immédiatement appelé « Milie » et ce nom lui était resté. Elle avait 6 ans environ quand un soir elle a trouvé la mort heurtée par une voiture. Bien qu’ayant fait de gros progrès de sociabilisation, Milie était restée assez sauvage. La caresser, était toujours très difficile pour le premier venu mais pour nous aussi parfois. Malgré cette difficulté, elle avait une double vie car il lui arrivait presque chaque soir de traverser notre rue pour partir dans le proche voisinage. Où allait-elle ? Que faisait-elle pendant ses longues absences ? Nous n’avons jamais réussi à le savoir malgré quelques investigations auprès des voisins ! Cette double vie lui a donc été fatale. Et quand je pars en balade lui rendre hommage, c’est parce que je l’avais enterrée non loin d’un grand pin parasol de la garrigue stéphanoise. Malheureusement sur le lieu en question, un grand nombre de gravats ont été déversé et Milie est désormais enfouie dessous. Mais je continue à y aller, prenant très souvent des chemins différents et ce prétexte qui me tient toujours à cœur depuis octobre 2010 où elle a trouvé la mort. Oui, comme indiqué en préambule « les Chemins de Milie » peuvent être nombreux. En ce 18 octobre, le temps est superbe et mon envie d’aller courir la campagne en est décuplée. Je démarre de chez moi mais plus véritablement du lieu-dit la Pinède, juste après le parcours sportif où j’allume mon appareil-photo. Là, direction le cimetière ouest encore appelé cimetière du Haut. D’emblée, les oiseaux sont plutôt nombreux et  se présentent sous les traits de quelques merles, pinsons et autres serins. Mais les photographier reste dans l’immédiat très compliqué. Après quelques mètres, un papillon et un écureuil peu craintif et joueur ouvrent enfin mon bestiaire . Le premier oiseau est une pie avec son joli plumage aux reflets noirs et bleutés. Après le cimetière, le chemin se fait plus rectiligne et file presque tout droit vers la D.614 qui va de Pézilla-la-Rivière à Baixas. Ici, fleurs, oiseaux et papillons sont déjà bien présents. Ce chemin qui était plutôt bon est désormais un peu défoncé par endroits suite aux tranchées réalisées récemment pour faire passer la fibre optique. Ce fameux progrès que j’évoquais au début se présente également avec un horizon tout proche où éoliennes et lignes à haute tension se partagent le ciel bleu de leurs têtes et la campagne de leurs gros pieds de béton. Non loin de moi, un hélicoptère s’élève dans le ciel transportant deux hommes dans une nacelle. Le progrès, toujours le progrès, encore le progrès. Si je ne suis pas totalement contre le progrès, je trouve assez dommage que l’on produise beaucoup d’électricité de manière si proche avec ici une grande centrale électrique, de nombreuses éoliennes et de plus en plus de panneaux photovoltaïques sans en profiter dans les tarifs qui ne cessent au contraire d’augmenter. Oui, on peut tous regretter ce paradoxe et ce d’autant qu’il était également dit que le compteur Linky devait s’avérer plus économique et plus vert ! Plus économique et vert(ueux) pour qui ? On est en droit de se le demander ! Malgré tout, la Nature reste encore présente dans cette campagne et j’arrive avec bonheur à faire quelques photos naturalistes. Jusqu’à quand ? A force d’empiéter sur la campagne et donc sur la Nature, un jour viendra où il sera trop tard ! Je n’en veux pour preuve une disparation de 30% des oiseaux en 30 ans mais aussi de 60% des vertébrés sauvages à l’échelle de la planète. Je ne vais pas jusqu’à la D.614 préférant bifurquer au préalable pour revenir en empruntant un autre chemin qui traverse les vignobles et les lieux-dits « El Clavell Baix » et « Serrat d’En Farines ». C’est dans ce secteur que j’ai enterré « Milie », mais si je retrouve l’endroit exact,  je n’en retrouve aucune trace et pas même cette petite ardoise que j’avais gravée de son nom le jour où j’avais trouvé les « fameux » décombres déposés sur sa petite tombe. C’était en janvier 2011, quelques mois après sa disparition. Tout a disparu sous ce progrès qui consiste à salir la Nature avec ce qui devient inutile aux hommes alors qu’il existe une déchetterie faite pour ça. Décheterrie certes mais il est vraie payante pour les professionnels. C’est quoi la préférence, protéger à tout prix la Nature ou bien faire de l’argent désormais si essentiel à l’existence des hommes ? A voir comment les richesses sont si mal réparties sur notre planète, on devrait aisément pouvoir faire les deux non ? Enfin, il fait beau, la Nature est là, gratuite de surcroit et même si ce type de questions existentielles m’interpellent assez souvent, je veux profiter de mon après-midi. D’ailleurs, près d’un casot en ciment, d’autres personnes moins enclines à toutes ces questions métaphysiques ont « bu comme des trous » et « ont fumé comme des pompiers » laissant tous leurs détritus sur place dans un carton, ce qui tend à prouver si besoin que la société est mal en point. Je ne suis pas psychiatre mais venir « se torcher » dans la garrigue soulève des questionnements. Oui, la science de l’être humain et de ses réalités qu’on appelle « l’ontologie » a encore « du pain sur la planche ». Moi, je continue « mes petits bonhommes de chemins » zigzaguant entre vignobles et garrigues, toujours à l’affut de la faune et même de la flore, faisant même un petit détour pour aller voir des graffitis plus ou moins bien réussis dans un bâtiment désaffecté au milieu du lieu-dit « Plana de Dessus ». Si je ne suis pas contre ce « street art » ou « art des rues », bien au contraire, parfois très agréable à regarder quand les dessins sont bien faits, bien présentés et colorés, je ne peux que regretter qu’en France plus le moindre morceau de béton ou de métal ne soit « barbouillé » de ces tags obscurs, souvent débiles quand ils ne sont  pas « crasseux », « grossiers » voire carrément « avilissants ». Ici, si la plupart sont relativement bien dessinés, il y en a un très beau et donc parfaitement réussi consacré « Aux enfants de Saint-Estève morts pour la France en 14/18 ». Voilà une belle initiative et qui est à même de réconcilier le présent et le passé, chose de moins en moins fréquente de nos jours ! Enfin, il faut regretter que certains « artistes » aient cru bon de jeter leurs bombes de peinture ou de résine alors que c’est pourtant si facile lorsqu’on est venu avec de les ramener chez soi. « Artiste » ne devrait jamais rimer avec « fumiste » !  Je termine cette balade en évitant de traverser le domaine Bobé appartenant à Monsieur le Maire, ignorant que je suis de l’installation récente d’un grand hangar photovoltaïque. Respecter la propriété privée quand elle est parfaitement indiquée fait partie de l’éducation reçue de mes parents. Enfin peu importe ce petit détour car l’envie de marcher est encore là. Ainsi se termine cette jolie balade au cours de laquelle j’ai pris autant de plaisir à prendre des photos qu’à parcourir la campagne avec ses belles couleurs automnales. Toulouse-Lautrec qui s’y entendait en couleurs, n’a-t-il pas dit que « l’automne est le printemps de l’hiver ». Je n’ai pas enregistré d’éléments de mesures mais j’estime que telle qu’elle est décrite ici, cette balade a été longue d’environ 7 à 7km5 pour une déclivité d’une quarantaine de mètres. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.

Partager cet article
Repost0

Noxi, les larmes sont toujours les mêmes.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques du duo " Secret Garden" : "Moongate", "Searching For the Past" et "Heartstrings"

 


 

Que l’on pleure un être cher ou que l’on pleure un animal de compagnie, les larmes sont toujours les mêmes. Cette phrase va peut-être en choquer certains mais c’est pourtant la réalité.

Si j'ai écrit cette phrase et l'ai inscrite dans le titre de ce billet, c'est parce qu'elle a tournée constamment dans ma tête à l'instant même où nous avons perdu notre petite chatte Noxi. Si je ne ressentais aucune gêne à pleurer pour elle, j'éprouvais presque un sentiment de culpabilité à pleurer comme je l'avais fait pour des êtres très proches et surtout très chers.

Notre gentille petite chatte venait d’avoir 16 ans. Elle était sans doute née en décembre 2003. Bien que sa fiche auprès du Fichier National Félin et son livret de santé indiquent 12/2004 comme date de naissance, je suppose qu’il y a eu une erreur de transcription car les plus anciennes photos numériques retrouvées datent de mars 2004. Elle n’a donc pas pu naître après avoir déjà été photographiée. Sur la photo, elle a déjà bien grandi et je suppose que ma fille a dû nous la donner en décembre 2003 ou en janvier 2004. Quand elle nous l’a donnée, elle l’avait trouvée dans une bouche d’égout où encore bébé chaton, mais déjà pas mal sevrée, elle avait trouvé refuge. Ces frères et sœurs avaient été tués à coup de pelle par les ouvriers d’un chantier tout proche. Enfin, c’est l’histoire que j’ai toujours entendue à son propos. Je me souviens très bien du premier jour où nous l’avons eue car elle s’était échappée, avait sauté la murette qui nous séparait de notre voisin et était partie se réfugier sous une haie de pyracanthas. Très sauvage, elle continuait à être apeurée comme elle l’avait été dans la bouche d’égout. En me voyant et alors que je tentais de la sortir du bosquet, elle était allée s’écraser contre le grillage d’une haute clôture, clôture trop haute pour elle et ce, malgré son côté déjà très rapide et très leste. Mais ce jour-là, sa toute petite taille avait été un inconvénient. Accrochée au grillage toutes griffes dehors, j’avais eu un mal fou à la dégager. Je me souviens qu’en essayant de la dépêtrer de là, elle avait émis un petit gémissement car elle avait fini par y laisser un ongle. Oui, dès le premier jour, Noxi avait décrété qu’elle ne se laisserait rien imposer or mis par la contrainte voire par la force. Elle demeura ainsi jusqu’à son dernier souffle, le 24 janvier dernier. Oui, Noxi avait un fichu caractère mais elle avait aussi d’immenses élans d’amour. Ce premier jour, malgré son ongle cassé, nous avions réussi à tour de rôle à la calmer et la rassurer en la prenant dans nos bras et contre notre poitrine. Nous avons continué ainsi pendant pas mal de temps. Petit à petit, elle s’est laissée amadouer et malgré les nombreux chats qu’il y avait constamment à la maison, elle avait fini par trouver sa place au sein de la famille et ce, malgré son côté très indépendant. Au départ, sa place était d’aller se cacher dans les coins les plus incroyables de la maison. P’tit bout chou, nous la cherchions partout et avions parfois du mal à la trouver. C’est comme ça qu’un jour, ne la retrouvant plus pendant des heures, nous avions compris que le seul endroit possible était derrière la plinthe d’un meuble de cuisine. Elle y était et avait réussi le tour de force de s’y faufiler dans un trou qu’une souris aurait trouvé à peine à sa taille. La plupart du temps, dans la pénombre d’un recoin inattendu, ses grands yeux verts finissaient toujours par la trahir. Les années passèrent et par sa gentillesse, Noxi prit de plus en plus de place dans nos cœurs. Si elle continuait à être très lunatique ou capricieuse dans ses réactions, voire très souvent indifférente ou bougonne quand elle en avait décidé ainsi, la perte ou la disparition d’autres chats, la conforta dans l’idée que nous lui rendions bien l’amour qu’elle nous apportait. Nous ne la choyions pas plus que les autres, ne l’aimions pas plus que les autres, mais elle avait toujours ce petit plus d’inattendu qui nous faisait constamment craquer. Son poil si doux, sa finesse naturelle mais surtout son beau regard, le plus souvent insondable, faisait le reste. On pouvait y voir ce que l’on avait envie d’y voir, aussi bien de l’indocilité et de la férocité que de la reconnaissance, de la tendresse, de la douceur, de l’amour et bien d’autres choses encore. Ses regards toujours différents faisaient son charme.

En juin 2009 et alors que Dany s’apprête à partir en cure à Barbotan, elle revient de chez nos voisins complétement éventrée. Apparemment, elle s’est laissée surprendre par un chien qui l’a mordu lui ouvrant le ventre sur une bonne dizaine de centimètres. La plaie est si impressionnante car si béante que l’on aperçoit ses intestins. Tant bien que mal, la vétérinaire réussit à la recoudre et à soigner sa plaie avec de multiples points mais une présence quasi constante et des soins réguliers deviennent inévitables. Alors que je n’ai pas prévu de partir à Barbotan avec Dany, je prends très vite la décision de l’accompagner et d’emmener avec nous la petite Noxi. On réussit à faire garder nos deux autres chats, Chatvache et Zouzou, et nous voilà partis tous les trois et pour trois semaines à Barbotan. Au début, nous lui mettons une collerette, mais elle ne la supporte pas et de ce fait, elle nous rend la vie impossible. Au tout début, et malgré sa fâcheuse habitude d’essayer de s’arracher le pansement puis les points avec ses griffes ou ses dents, tout se passe plutôt bien ensuite. Là-bas, nous l’amenons régulièrement chez le vétérinaire pour un contrôle et finalement elle se requinque bien plus vite que nous ne l’avions imaginé. Allongée de tout son long sur le rebord d’une fenêtre, elle trouve sa place dans le minuscule studio que nous occupons. Elle y trouve soit le soleil soit la fraîcheur selon les heures de la journée mais surtout, elle peut tout observer de ce qui se passe à l’extérieur. Être en hauteur et pouvoir avoir un œil sur ce qui se passe autour d’elle, elle a toujours adoré ça. Noxi est curieuse. Le soir, nous l’amenons promener dans la forêt ou au bord d’un lac. Attachée à une laisse, nous la laissons vagabonder au gré de ces envies, mais comme l’aurait fait un petit chien turbulent. Si elle se laisse gentiment soigner, car elle a compris que c’est pour son bien, le reste du temps, elle veut continuer à maîtriser sa vie. Cette expérience à Barbotan nous rapprocha encore plus d’elle et elle de nous. Les liens de confiance étaient définitivement tissés. Elle finit par prendre l’habitude de dormir sur notre lit puis enfin au fond de notre lit où sans doute elle trouvait chaleur, réconfort et sécurité.

En avril 2008 quand je pris ma retraite, et comme je passais beaucoup de temps à mon ordinateur de bureau, elle prit pour habitude de venir s’allonger sur mon sous-main entre mon clavier et mon écran. L’hiver, pour améliorer son confort, je l’enveloppais dans une petite couverture, une polaire ou un pull, enfin tout ce qui me tombait sous la main pour qu’elle soit bien. Elle s’endormait ainsi à mes côtés pour des après-midi entières. Un jour, elle estima que ces petites siestes quasi quotidiennes devaient être améliorées et elle réclama de plus en plus de câlins. Alors elle se roulait sur mon sous-main me faisant comprendre qu’elle ne s’arrêterait que sous la condition expresse qu’elle ait d’abord son lot de caresses. Parfois, elle s’endormait carrément sur mes genoux. Au fil des ans et vieillissant, on sentait bien qu’elle avait besoin d’un amour de plus en plus grand et de plus en plus fort. La confiance entre nous, Dany comprise bien sûr, était devenue totale. Malgré son côté toujours aussi « râleuse » parfois, elle nous rendait cet amour au centuple. C’est ainsi que certains soirs, elle quitta peu à peu le fond de notre lit pour venir se blottir contre nous. Elle avait pris l’habitude de venir s’allonger contre Dany, ventre en l’air, pour que celle-ci la caresse à cet endroit bien précis. Alors elle se mettait à ronronner d’une manière régulière, jamais très fort mais suffisamment pour que nous l’entendions être heureuse. Mes deux « nanas » s’endormaient ainsi une contre l’autre. Avec moi, il arrivait quelquefois qu’elle vienne se blottir contre ma poitrine. Cœur contre cœur, nous finissions par nous endormir dans cette position si douce et si zen pour nous deux.  Comme elle passait toujours des nuits très tranquilles, soit je me réveillais avec elle toujours contre moi, soit elle s’était déjà éclipsée très discrètement.

Oui, voilà quelques instants inoubliables qui me reviennent à l’esprit mais je pourrais en citer bien autres. A Urbanya par exemple, où nous possédons une vieille maison de montagne, il est arrivé quelquefois qu’elle me suive comme un petit chien alors que je partais en forêt photographier la faune et notamment les oiseaux. Arrivé sur un poste d’observation, je m’asseyais par terre guettant ainsi les oiseaux. Surprise, elle me regardait d’abord ne comprenant pas ce que je faisais puis finalement, elle s’allongeait à côté de moi, s’endormant le plus souvent. De ces moments, j’en garde aussi de très bons souvenirs, souvenirs de la voir constamment sauter par-dessus les hautes herbes qu’elles devaient trouver désagréables pour son ventre, souvenirs de photographier des oiseaux alors qu’elle avait toujours essayé d’être leur pire prédateur. Si les oiseaux d’Urbanya avaient toujours échappé à ses griffes, les rongeurs ; mulots, souris et autres musaraignes ; avaient tous disparus des proches alentours de notre maison en seulement quelques semaines. Oui, de la rue où ma fille l’avait extraite, et malgré la facilité que nous avions eue à la sociabiliser, elle avait toujours gardé son instinct « chasseur sauvage ».

Oui, voilà ce qu’était notre petite Noxi, si gentille avec nous et si féroce quelquefois avec les oiseaux, les rongeurs, les lézards, les criquets et autres sauterelles. Un vraie chatte !

Oui, jamais en ce 24 janvier et quand la décision de l’euthanasier fut à prendre, je ne m’étais rendu compte de la place que ce « tout petit animal » avait pris dans notre cœur. Quelques jours auparavant, le 20 exactement, nous l’avions déjà amené à notre véto pour un problème à l’œil. Bon an mal an, elle y était sujette mais les traitements avaient toujours été efficaces et Noxi en avait guéri. Ce jour-là, la véto avait remarqué plusieurs boules au ventre qui ne présageaient rien de bon. « Rien à faire » nous avait-elle dit, ajoutant au passage qu’une radio ne servirait à rien car vu son âge et même avec un cancer, une opération n’était pas raisonnablement envisageable. Il est vrai que cet été Dany avait souvent remarqué du sang dans ses selles mais ce n’était jamais régulier et surtout elle paraissait en bonne forme malgré une période antérieure où elle avait beaucoup maigri. Nous avions mis cela sur le compte que n’ayant presque plus de dents, elle éprouvait des difficultés à manger des croquettes, sans doute trop dures pour ses gencives. Le blanc de poulet était venu remplacé très efficacement les croquettes et elle avait retrouvé un poids quasi normal et une bonne forme. En effet, il n’était pas rare de la voir courir dans tous les sens, montant aux arbres du jardin ou bien tentant de s’attraper la queue comme elle l’avait toujours fait auparavant. Mais cette fois, et malgré un traitement encore plus fort, il n’y eut pas d’amélioration à son œil. Au contraire, l’état de son œil se dégradait. Mais au-delà de ce problème, plus grave encore était son attitude si inhabituelle en ces 21, 22 et 23 janvier. Elle resta trois jours prostrée au fond d’un placard et nous étions contraint de l’en sortir pour qu’elle mange un peu et qu’elle fasse ses besoins. Le 24 au matin, elle était sortie seule de son placard, demandant à sortir très brièvement dans le jardin mais rentrant aussitôt pour s‘endormir sur le canapé et ne plus bouger. Sans force, voulait-elle passée ses derniers instants à nos côtés ? Cette idée m’a traversé l’esprit. Dans l’après-midi une nouvelle visite chez la véto était programmée. Vu son état général, elle s’imposait. La suite vous la connaissait et si j’éprouve le besoin d’écrire ce qu’a été notre vie avec Noxi, je ne peux rien écrire sur la façon dont elle est partie. C’est encore trop dur et sans doute encore trop frais pour moi.

Oui, nous vivons des choses avec nos animaux de compagnie que nous ne vivrons jamais même avec les gens que l’on aime le plus au monde.

Oui, j’ai versé des flots de larmes pour ma petite Noxi et je n’éprouve aucune gêne à le dire ou à l’écrire.

Oui, ces instants où dans le lit nous fusionnons cœur contre cœur me manqueront inévitablement.

Oui, elle me manque beaucoup de ne plus la voir couchée sur mon bureau. Oui, elle me manque d’autant plus que j’ai une photo d’elle sous un plateau de verre de mon bureau. Je n’imagine pas une seconde pouvoir enlever cette photo même si quand je la regarde, il me vient encore les larmes aux yeux 15 jours plus tard. Ça me passera probablement ? Elle manque beaucoup à Dany aussi et nous éprouvons le besoin d’en parler. Nous en parlons toujours avec cette inévitable nostalgie comme quand on parle des êtres que l’on a aimé très fort.

Peut-être que la période de deuil sera plus courte que si j’avais perdu un être cher…..Pour l’instant il est encore trop tôt pour le dire…..

Oui, les larmes que l’on verse sont toujours les mêmes et les déchirures du cœur aussi !

Partager cet article
Repost0

Elle s'appelait Milie....

Publié le par gibirando

milie

Hier 3 octobre, en rentrant d’un voyage à Marseille, nos amis Lynda et Jacques étaient inquiets. Ce sont eux, en notre absence, qui s’occupent de nos quatre chats Milie, Zouzou, Chavache et Noxy. Ils étaient anxieux car Jacques avait vu notre petite Milie s’enfuir après s’être fait heurtée par une voiture. Si dans la soirée, les trois autres chats étaient là bien au chaud dans la maison, Dany et moi étions angoissés car Milie ne donnait pas signe de vie. Bien qu’elle était coutumière de ce type d’absence, j’avoue que cette fois-ci j’appréhendais le pire. Avant de partir nous coucher, nous l’avons appelée et cherchée, mais en vain. Au réveil, toujours pas de nouvelles de Milie. Nous l’avons cherchée une partie de la matinée, nous avons interrogé le Fichier National Félin, puis la Mairie et les services de voirie et de fourrière compétents mais sans succès. En fin de matinée, notre voisin,  intrigué par les aboiements de son chien, a aperçu Milie au fond d’une buse en béton qui longe sa maison, mais, ne sachant pas si elle était vivante ou bien morte, il est parti chercher une torche. Avant qu’il ne revienne avec la torche, à mon tour, je me suis penché dans cette canalisation et laissant mes yeux s’habituer à l’obscurité, j’ai rapidement compris que Milie était inerte. Notre petite et gentille Milie était morte, là au fond de ce conduit, sans doute d’une hémorragie interne. Triste destin car Milie était née dans un caniveau.

 

Milie, était une chatte Bombay de 6 ans, toute noire avec juste une petite touffe de poils blancs sur le poitrail, détail qui selon les spécialistes suffisait à la cataloguer comme n’étant pas de race pure mais dont on se foutait comme de notre « première chemise ». Ces yeux étaient d’un jaune intense qui pouvaient varier du jaune ambré au jaune citron et c’est vrai que son regard pouvait parfois impressionner car tout en elle, sauf sa taille, la faisait ressembler à une panthère noire. Mais pour nous qui la connaissions parfaitement, Milie n’avait rien d’un animal féroce bien au contraire. Bien que mangeant à sa faim, Milie était chétive voire famélique, elle était très craintive, peureuse même et elle n’acceptait les caresses que dans certaines conditions. Depuis peu de temps, elle était devenue vraiment affectueuse et les « quatre fers en l’air », elle appréciait les caresses sur le ventre. Quand nous l’avions recueillie en 2004, ce n’était qu’un tout petit chaton abandonné et apeuré trouvé au fond d’un fossé. L'association Les Chats d'Oc de Saint-Estève l'avait récupérée mais très rapidement nous l'avions adoptée. Craintive à l’extrême, Milie avait mis très longtemps à accepter la domestication, et c’est avec une patience infinie que Dany l’avait d’abord allaitée, puis alimentée et enfin apprivoisée. Milie semblait d’ailleurs considérer Dany comme sa mère car presque tous les soirs, elle venait dans notre lit se faire câliner et très souvent elle "têtait" Dany sous le bras comme un petit chaton en manque d’affection. Quand le soir venue, elle n'était pas là, nous nous inquiétons car nous savions qu'elle avait aussi une double vie. Elle partait, traversait la rue mais nous ne savions jamais où elle allait. Cette double vie lui a été fatale. Pourtant, nous aurions tant aimé qu'elle soit comme nos autres chats, autant sociabilisée et nous pensions avoir tout fait pour qu'il en soit ainsi. Malgré cette méfiance qu’elle avait en général vis-à-vis des humains, jamais une seule fois, Milie n’avait sorti ses griffes et eut un coup de pattes déplacé envers quiconque. Milie était la gentillesse même et j’ai beau me dire qu’il faut relativiser la perte d’un animal de compagnie, son absence va être longue, douloureuse et difficile à accepter, surtout pour Dany qui était très attachée à elle. Le jour même et dans les "règles de l'art" ; enroulée dans un linge et avec un peu de chaux ; je suis parti l'enterrer dans la campagne stéphanoise. Comme j'aime marcher dans cette campagne, il est fort probable que j'aille très souvent lui rendre un petit hommage. 

 

Elle s’appelait Milie,

Son pelage était plus noir que la nuit.

De son enfance, elle gardait les blessures

Mais son cœur était beau et pur.

Une touffe de poils blancs sur le cœur,

Qu’elle ne montrait qu’à contrecoeur,

Ses yeux jaunes exprimaient la détresse.

Parfois l’amour, toujours la gentillesse.

Elle est partie sans faire de bruit,

Notre chatte s’appelait Milie.

Partager cet article
Repost0