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bombay

Le Chemin de Milie à Saint-Estève

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de diverses interprétations de la magnifique chanson "Till There Was You" de Meredith Willson devenue définitivement célèbre grâce aux Beatles. Elle est interprétée ici par Jennifer Judy Heller plus connue sous le nom de J.J Heller (instrumental), par le duo MonaLisa Twins (chant) , par Joscho Stephan Trio (guitares), Paul McCartney (chant) et Bill Tyers (guitare).

Le Chemin de Milie à Saint-Estève

Le Chemin de Milie à Saint-Estève

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

En vous proposant ce « Chemin de Milie » au départ de ma commune de Saint-Estève, autant vous dire de suite de ne pas trop vous fier au tracé que je mets en exergue avec ce récit. Ce tracé est celui que j’ai réalisé ce jour-là mais il n’est qu’un exemple parmi bien d’autres jolis sentiers et chemins qui sillonnent les vignobles et la garrigue stéphanoise. Il n’est donc pas une finalité en soi et bien d’autres itinéraires sont possibles. A vrai dire, en effectuant ce circuit un peu biscornu,  ma vraie finalité était double : aller rendre hommage à « Milie » et démontrer que la campagne stéphanoise est encore très « naturelle » et « sauvage » et ce, malgré toutes les agressions que le progrès et bien d’autres complications ne cessent de lui infliger. Enfin, s’il est aussi biscornu, c’est parce que certains impondérables et une interdiction nouvelle m’ont obligé à zigzaguer. Alors bien sûr, vous vous demandez qui est « Milie » ? Voilà brièvement son histoire. De son vraie nom « Méli », selon son carnet de santé et de vaccination, c’était une jolie petite chatte noire de race Bombay née en 2004, mais les enfants l’avaient immédiatement appelé « Milie » et ce nom lui était resté. Elle avait 6 ans environ quand un soir elle a trouvé la mort heurtée par une voiture. Bien qu’ayant fait de gros progrès de sociabilisation, Milie était restée assez sauvage. La caresser, était toujours très difficile pour le premier venu mais pour nous aussi parfois. Malgré cette difficulté, elle avait une double vie car il lui arrivait presque chaque soir de traverser notre rue pour partir dans le proche voisinage. Où allait-elle ? Que faisait-elle pendant ses longues absences ? Nous n’avons jamais réussi à le savoir malgré quelques investigations auprès des voisins ! Cette double vie lui a donc été fatale. Et quand je pars en balade lui rendre hommage, c’est parce que je l’avais enterrée non loin d’un grand pin parasol de la garrigue stéphanoise. Malheureusement sur le lieu en question, un grand nombre de gravats ont été déversé et Milie est désormais enfouie dessous. Mais je continue à y aller, prenant très souvent des chemins différents et ce prétexte qui me tient toujours à cœur depuis octobre 2010 où elle a trouvé la mort. Oui, comme indiqué en préambule « les Chemins de Milie » peuvent être nombreux. En ce 18 octobre, le temps est superbe et mon envie d’aller courir la campagne en est décuplée. Je démarre de chez moi mais plus véritablement du lieu-dit la Pinède, juste après le parcours sportif où j’allume mon appareil-photo. Là, direction le cimetière ouest encore appelé cimetière du Haut. D’emblée, les oiseaux sont plutôt nombreux et  se présentent sous les traits de quelques merles, pinsons et autres serins. Mais les photographier reste dans l’immédiat très compliqué. Après quelques mètres, un papillon et un écureuil peu craintif et joueur ouvrent enfin mon bestiaire . Le premier oiseau est une pie avec son joli plumage aux reflets noirs et bleutés. Après le cimetière, le chemin se fait plus rectiligne et file presque tout droit vers la D.614 qui va de Pézilla-la-Rivière à Baixas. Ici, fleurs, oiseaux et papillons sont déjà bien présents. Ce chemin qui était plutôt bon est désormais un peu défoncé par endroits suite aux tranchées réalisées récemment pour faire passer la fibre optique. Ce fameux progrès que j’évoquais au début se présente également avec un horizon tout proche où éoliennes et lignes à haute tension se partagent le ciel bleu de leurs têtes et la campagne de leurs gros pieds de béton. Non loin de moi, un hélicoptère s’élève dans le ciel transportant deux hommes dans une nacelle. Le progrès, toujours le progrès, encore le progrès. Si je ne suis pas totalement contre le progrès, je trouve assez dommage que l’on produise beaucoup d’électricité de manière si proche avec ici une grande centrale électrique, de nombreuses éoliennes et de plus en plus de panneaux photovoltaïques sans en profiter dans les tarifs qui ne cessent au contraire d’augmenter. Oui, on peut tous regretter ce paradoxe et ce d’autant qu’il était également dit que le compteur Linky devait s’avérer plus économique et plus vert ! Plus économique et vert(ueux) pour qui ? On est en droit de se le demander ! Malgré tout, la Nature reste encore présente dans cette campagne et j’arrive avec bonheur à faire quelques photos naturalistes. Jusqu’à quand ? A force d’empiéter sur la campagne et donc sur la Nature, un jour viendra où il sera trop tard ! Je n’en veux pour preuve une disparation de 30% des oiseaux en 30 ans mais aussi de 60% des vertébrés sauvages à l’échelle de la planète. Je ne vais pas jusqu’à la D.614 préférant bifurquer au préalable pour revenir en empruntant un autre chemin qui traverse les vignobles et les lieux-dits « El Clavell Baix » et « Serrat d’En Farines ». C’est dans ce secteur que j’ai enterré « Milie », mais si je retrouve l’endroit exact,  je n’en retrouve aucune trace et pas même cette petite ardoise que j’avais gravée de son nom le jour où j’avais trouvé les « fameux » décombres déposés sur sa petite tombe. C’était en janvier 2011, quelques mois après sa disparition. Tout a disparu sous ce progrès qui consiste à salir la Nature avec ce qui devient inutile aux hommes alors qu’il existe une déchetterie faite pour ça. Décheterrie certes mais il est vraie payante pour les professionnels. C’est quoi la préférence, protéger à tout prix la Nature ou bien faire de l’argent désormais si essentiel à l’existence des hommes ? A voir comment les richesses sont si mal réparties sur notre planète, on devrait aisément pouvoir faire les deux non ? Enfin, il fait beau, la Nature est là, gratuite de surcroit et même si ce type de questions existentielles m’interpellent assez souvent, je veux profiter de mon après-midi. D’ailleurs, près d’un casot en ciment, d’autres personnes moins enclines à toutes ces questions métaphysiques ont « bu comme des trous » et « ont fumé comme des pompiers » laissant tous leurs détritus sur place dans un carton, ce qui tend à prouver si besoin que la société est mal en point. Je ne suis pas psychiatre mais venir « se torcher » dans la garrigue soulève des questionnements. Oui, la science de l’être humain et de ses réalités qu’on appelle « l’ontologie » a encore « du pain sur la planche ». Moi, je continue « mes petits bonhommes de chemins » zigzaguant entre vignobles et garrigues, toujours à l’affut de la faune et même de la flore, faisant même un petit détour pour aller voir des graffitis plus ou moins bien réussis dans un bâtiment désaffecté au milieu du lieu-dit « Plana de Dessus ». Si je ne suis pas contre ce « street art » ou « art des rues », bien au contraire, parfois très agréable à regarder quand les dessins sont bien faits, bien présentés et colorés, je ne peux que regretter qu’en France plus le moindre morceau de béton ou de métal ne soit « barbouillé » de ces tags obscurs, souvent débiles quand ils ne sont  pas « crasseux », « grossiers » voire carrément « avilissants ». Ici, si la plupart sont relativement bien dessinés, il y en a un très beau et donc parfaitement réussi consacré « Aux enfants de Saint-Estève morts pour la France en 14/18 ». Voilà une belle initiative et qui est à même de réconcilier le présent et le passé, chose de moins en moins fréquente de nos jours ! Enfin, il faut regretter que certains « artistes » aient cru bon de jeter leurs bombes de peinture ou de résine alors que c’est pourtant si facile lorsqu’on est venu avec de les ramener chez soi. « Artiste » ne devrait jamais rimer avec « fumiste » !  Je termine cette balade en évitant de traverser le domaine Bobé appartenant à Monsieur le Maire, ignorant que je suis de l’installation récente d’un grand hangar photovoltaïque. Respecter la propriété privée quand elle est parfaitement indiquée fait partie de l’éducation reçue de mes parents. Enfin peu importe ce petit détour car l’envie de marcher est encore là. Ainsi se termine cette jolie balade au cours de laquelle j’ai pris autant de plaisir à prendre des photos qu’à parcourir la campagne avec ses belles couleurs automnales. Toulouse-Lautrec qui s’y entendait en couleurs, n’a-t-il pas dit que « l’automne est le printemps de l’hiver ». Je n’ai pas enregistré d’éléments de mesures mais j’estime que telle qu’elle est décrite ici, cette balade a été longue d’environ 7 à 7km5 pour une déclivité d’une quarantaine de mètres. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.

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Elle s'appelait Milie....

Publié le par gibirando

milie

Hier 3 octobre, en rentrant d’un voyage à Marseille, nos amis Lynda et Jacques étaient inquiets. Ce sont eux, en notre absence, qui s’occupent de nos quatre chats Milie, Zouzou, Chavache et Noxy. Ils étaient anxieux car Jacques avait vu notre petite Milie s’enfuir après s’être fait heurtée par une voiture. Si dans la soirée, les trois autres chats étaient là bien au chaud dans la maison, Dany et moi étions angoissés car Milie ne donnait pas signe de vie. Bien qu’elle était coutumière de ce type d’absence, j’avoue que cette fois-ci j’appréhendais le pire. Avant de partir nous coucher, nous l’avons appelée et cherchée, mais en vain. Au réveil, toujours pas de nouvelles de Milie. Nous l’avons cherchée une partie de la matinée, nous avons interrogé le Fichier National Félin, puis la Mairie et les services de voirie et de fourrière compétents mais sans succès. En fin de matinée, notre voisin,  intrigué par les aboiements de son chien, a aperçu Milie au fond d’une buse en béton qui longe sa maison, mais, ne sachant pas si elle était vivante ou bien morte, il est parti chercher une torche. Avant qu’il ne revienne avec la torche, à mon tour, je me suis penché dans cette canalisation et laissant mes yeux s’habituer à l’obscurité, j’ai rapidement compris que Milie était inerte. Notre petite et gentille Milie était morte, là au fond de ce conduit, sans doute d’une hémorragie interne. Triste destin car Milie était née dans un caniveau.

 

Milie, était une chatte Bombay de 6 ans, toute noire avec juste une petite touffe de poils blancs sur le poitrail, détail qui selon les spécialistes suffisait à la cataloguer comme n’étant pas de race pure mais dont on se foutait comme de notre « première chemise ». Ces yeux étaient d’un jaune intense qui pouvaient varier du jaune ambré au jaune citron et c’est vrai que son regard pouvait parfois impressionner car tout en elle, sauf sa taille, la faisait ressembler à une panthère noire. Mais pour nous qui la connaissions parfaitement, Milie n’avait rien d’un animal féroce bien au contraire. Bien que mangeant à sa faim, Milie était chétive voire famélique, elle était très craintive, peureuse même et elle n’acceptait les caresses que dans certaines conditions. Depuis peu de temps, elle était devenue vraiment affectueuse et les « quatre fers en l’air », elle appréciait les caresses sur le ventre. Quand nous l’avions recueillie en 2004, ce n’était qu’un tout petit chaton abandonné et apeuré trouvé au fond d’un fossé. L'association Les Chats d'Oc de Saint-Estève l'avait récupérée mais très rapidement nous l'avions adoptée. Craintive à l’extrême, Milie avait mis très longtemps à accepter la domestication, et c’est avec une patience infinie que Dany l’avait d’abord allaitée, puis alimentée et enfin apprivoisée. Milie semblait d’ailleurs considérer Dany comme sa mère car presque tous les soirs, elle venait dans notre lit se faire câliner et très souvent elle "têtait" Dany sous le bras comme un petit chaton en manque d’affection. Quand le soir venue, elle n'était pas là, nous nous inquiétons car nous savions qu'elle avait aussi une double vie. Elle partait, traversait la rue mais nous ne savions jamais où elle allait. Cette double vie lui a été fatale. Pourtant, nous aurions tant aimé qu'elle soit comme nos autres chats, autant sociabilisée et nous pensions avoir tout fait pour qu'il en soit ainsi. Malgré cette méfiance qu’elle avait en général vis-à-vis des humains, jamais une seule fois, Milie n’avait sorti ses griffes et eut un coup de pattes déplacé envers quiconque. Milie était la gentillesse même et j’ai beau me dire qu’il faut relativiser la perte d’un animal de compagnie, son absence va être longue, douloureuse et difficile à accepter, surtout pour Dany qui était très attachée à elle. Le jour même et dans les "règles de l'art" ; enroulée dans un linge et avec un peu de chaux ; je suis parti l'enterrer dans la campagne stéphanoise. Comme j'aime marcher dans cette campagne, il est fort probable que j'aille très souvent lui rendre un petit hommage. 

 

Elle s’appelait Milie,

Son pelage était plus noir que la nuit.

De son enfance, elle gardait les blessures

Mais son cœur était beau et pur.

Une touffe de poils blancs sur le cœur,

Qu’elle ne montrait qu’à contrecoeur,

Ses yeux jaunes exprimaient la détresse.

Parfois l’amour, toujours la gentillesse.

Elle est partie sans faire de bruit,

Notre chatte s’appelait Milie.

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