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Etape 4 - Caudiès-de-Fenouillèdes - Saint-Paul-de Fenouillet - 26 km

Publié le par gibirando

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Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

4eme étape: Caudiès-de-Fenouillèdes - St-Paul-de-Fenouillet  

26 km- Dénivelé 650 m – Montées cumulées 1.229 m 

Point culminant 900 m au Roc Paradet.

 

-« Vadrouille avec les Chemtrouils ».

 

Ce quatrième matin, avant de quitter le gîte, nous sommes partis faire quelques emplettes au « Vival » du village. En effet, l’épicerie étant à l’opposé de l’itinéraire que nous devions prendre, nous n’avons pas trouvé nécessaire de nous charger inutilement de nos sacs à dos pour aller acheter un peu de pain, quelques fruits, des flans et un morceau de fromage. Ces quelques courses faites, il est 8h30 quand nous déposons les clés du gîte à la mairie et nous prenons aussitôt le balisage bien indiqué au centre du village. Une fois encore, notre itinéraire est commun avec le G.R.36 et dans l’immédiat, il prend la direction du Col Saint-Louis. Pendant que nous sortons de Caudiès, une chose m’étonne bougrement : ce sont toutes ces lignes blanches qu’il y a dans le ciel et que je n’avais pas spécialement remarqué en allant à l’épicerie. Un peu comme si d’innombrables avions avaient volés tous en même temps et dans tous les sens laissant derrière eux de longs panaches d’une fumée blanchâtre. Si ces lignes n’avaient rien d’inquiétantes à première vue, plusieurs choses m’intriguaient quand même et tout d’abord, il n’y avait aucun avion visible dans le ciel puis ensuite c’était le fait qu’il y en avait dans toutes les directions, elles se croisaient, partaient en tous sens et anarchiquement, elles ne disparaissaient pas et bien au contraire, elles semblaient s’élargir au fur et à mesure que nous sortions du village. Plus nous avancions vers la Soula de la Roque, cette haute barre rocheuse que nous devions escalader et plus ces lignes s’élargissaient, ne disparaissaient jamais et j’avais même le sentiment qu’elles se rapprochaient du sol. Or, il y a quelques mois, alors que je cherchais des renseignements sur Internet, j’étais tombé tout à fait par hasard sur un site s’appelant Conspiracy Watch évoquant les attentats du 11 septembre 2001 mais également ces phénomènes parmi bien d’autres. Ce site, souvent très intéressant au demeurant, se présentait comme étant un « Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot ». En développant mes recherches au sujet de ces phénomènes aériens, j’avais surfé de sites en sites et j’avais clairement compris que deux théories s’affrontaient. L’explication officielle était que ces traînées blanches étaient émises suite à la condensation de l’eau contenue dans l’air par les turbines d’avions volant à très haute altitude, les Américains appelant ce phénomène des « contrails » contraction de l’anglais « condensation trails » ou « traînées de condensation » en français et la deuxième théorie était celle que l’on appelle des « chemtrails », contraction anglaise de « chemical trails » ou « traînées chimiques » et qui ne seraient ni plus ni moins que des épandages chimiques volontairement effectués par des avions pour un tas de raisons peu louables selon leurs accusateurs. Cette deuxième théorie était, selon les supporters de la première, tenue par ce qu’on appelle plus communément des  conspirationnistes. En tous cas, après la lecture de ces différentes doctrines complètement opposées, il y avait néanmoins deux points d’accord quand à la création de ces fameux panaches blancs dans nos cieux : Primo, c’est qu’elles étaient laissées par des passages d’avions et secundo dans les deux cas, elles étaient la conséquence de processus chimiques particuliers bien que très différents. En effet, tout le monde a pu constater que quand un avion produit derrière lui ces traînées de condensation, ces dernières ne sont jamais très longues à disparaître, or dans le cas présent, elles ont perduré une grande partie de la journée se transformant même en nuages et en un ciel laiteux dans la soirée.  Or, si dans la première des théories, la condensation était la principale raison de la création de ces phénomènes, il semblerait que leur durée très exceptionnelle comme c’était le cas aujourd’hui serait due à une mélange de cette condensation avec des particules émises par les réacteurs des avions dans des circonstances météorologiques très spéciales. En tous cas, moi qui à l’école n’avait jamais été très doué pour la chimie, matière qui ne m’avait jamais trop intéressé, il faut bien le dire, j’étais très soupçonneux et inquiet quant aux conséquences de ces phénomènes sur la santé des humains. Les conspirationnistes étaient partagés en deux clans, ceux qui prétendaient que les épandages chimiques étaient volontairement effectués pour tuer des humains et d’autres qui disaient qu’ils étaient réalisés pour contrecarrer les effets du réchauffement climatique. En tous cas, sur le plan sanitaire, personne ne semblait trop rien savoir à ce sujet et au moment même où Jérôme et moi vadrouillions dans le fenouil, avec ce sentiment de bon air, de bien-être et de proximité avec la nature, je me posais un tas de questions car nous avions au dessus de nos têtes, ces gigantesques empreintes blanchâtres comme si d’invisibles extraterrestres avaient jeté des fumigants pour mettre fin à toute vie sur Terre. Ici, « contrails » ou « chemtrails », ça me filait la trouille et peu m’importait comment les Américains appelaient ces phénomènes. A vrai dire, moi, je les aurais plutôt appelés « controuils » ou « chemtrouils » tant j’étais dans l’incertitude et tant il y en avait sur ce petit périmètre. Grâce à un panonceau indiquant parfaitement l’itinéraire vers Malabrac et Campeau, nous avons quitté la route du Col Saint-Louis mais pas vraiment l’asphalte. En effet, une petite route bitumée a tourné à droite en direction des collines entre vignes et champs fauchés. Ici, j’apercevais enfin les premières balles de foin du pays « Fenolietensis ». Le bitume a laissé la place à un sentier qui est entré dans la garrigue puis ce dernier s’est engouffré dans un petit et sombre bois de chênes verts. Quand nous en sommes sortis, nous avons attaqué presque immédiatement un rude et caillouteux dénivelé. Au dessus de nos têtes, les « contrails » se faisaient de plus en plus large et me laissaient toujours aussi perplexe car je ne voyais toujours aucun avion passer dans le ciel. Pourtant quand je me retournais, je voyais clairement de nouvelles lignes beaucoup plus minces mais jamais aucun avion. J’essayais de me convaincre en me disant que je ne les voyais pas car ils volaient bien trop haut pour cela ou bien qu’ils avaient survolés la région cette nuit ou au petit matin. Connaissant un peu le coin, je me mis soudain à penser au Pech de Bugarach qui se trouvait juste derrière la colline qui nous faisait face et à cette idée saugrenue selon laquelle aucun avion ne devait passer au dessus de lui au risque de voir tous ses instruments électroniques de bord complètement déréglés.  Je ne croyais pas à ces sornettes que l’on trouvait sur le Net ou dans des bouquins car personne n’était apte à donner une explication rationnelle et de plus, j’avais déjà vu à plusieurs reprises des avions survoler le pech alors que je randonnais dans le coin. Comme beaucoup d’autres spéculations concernant le soi-disant « mystique » Bugarach, il s’agissait d’une ineptie et j’en avais encore la preuve aujourd’hui. Enfin la preuve pas vraiment cette fois-ci car je ne voyais aucun avion ! Mais tous ces panaches blancs s’ils n’avaient pas été créés par des avions, qui les avaient dessinés dans le ciel ? Des soucoupes volantes ? Toutes ces pensées faisaient que je montais ce rude dénivelé sans trop réfléchir aux difficultés et seul, mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine me rappelait à l’ordre et de temps à autre me réclamait une pause. Alors que je m’étais arrêté  dans cette difficile montée, un chien de chasse me dépassa sans coup férir puis quelques secondes plus tard, un chasseur est arrivé à ma hauteur. Nous avons continué à monter tout en bavardant et nous avons rejoint Jérôme qui s’était arrêté et m’avait attendu. L’homme affirmait avoir vu un isard avec ses jumelles depuis le bas de la vallée et il était parti dans l’idée de le traquer. J’étais assez étonné de cette affirmation car je ne pensais pas qu’il y avait des isards dans les Corbières mais l’homme me confirma cette présence. Contrairement à l’idée bien souvent inexacte mais préétablie du style « viandard » que je me faisais des chasseurs, celui-ci me semblait très censé, soucieux d’une bonne gestion de la faune et cette très intéressante conversation s’était prolongée assez facilement. Il nous expliquait comment et pourquoi, il y avait une raréfaction du sanglier dans les Fenouillèdes et plus particulièrement dans ce secteur de Caudiès où les tableaux de chasse se faisaient de plus en plus concis d’années en années. Cette rencontre avait mis fin à mes mauvaises pensées concernant les « contrails » et quand l’homme nous a quitté, je ne pensais plus qu’à profiter de cette belle balade. Il faut dire que nous étions arrivés quasiment au sommet de cette rocailleuse difficulté et que de magnifiques vues aériennes se faisaient jour sur Caudiès, sur le verdoyant vallon de la Boulzane, sur les nombreux pechs opposés et sur la longiligne et obscure forêt de Boucheville que nous avions arpentée hier. D’ici, on se rendait mieux compte de la distance que nous avions réellement parcourue hier mais si désormais nous étions sur l’autre versant, nous imaginions aussi et très facilement ce qui nous attendait pour atteindre Saint-Paul-de-Fenouillet : faire quasiment le même chemin mais en sens inverse cette fois-ci. J’étais très satisfait d’avoir atteint le sommet car avec un départ à froid et avec mon sac à dos presque toujours aussi lourd que les premiers jours, cette escalade avait été plutôt rude. Je soufflais comme un bœuf, mon cœur battait la chamade comme jamais et j’avais besoin d’une sérieuse pause pour lui faire retrouver un rythme à peu près normal. Après les cailloux, les pierres et les rochers que nous venions d’arpenter et de grimper, j’étais également heureux de retrouver un agréable sentier souple et herbeux. Nous avons laissé sur la gauche les ruines de Malabrac, hameau que j’avais découvert en février dernier lors d’un beau circuit au Château des Maures et au viaduc de Saint-Louis et nous avons poursuivi l’itinéraire qui a traversé une pré et quelques petits bois de feuillus. L’étroit sentier a rejoint une piste où les hauts feuillus ont peu à peu laissé la place à des bosquets essentiellement composés de grands buis et de petits chênes verts. Au moment où ces bosquets devenaient de hautes haies séparant des petits champs ou des prairies plus vastes, le Pech du Bugarach a fait son apparition, comme sorti de nulle part, Là, sous la haute silhouette blanche du mythique et mystique sommet, l’itinéraire est devenu encore plus plaisant car nous nous sommes mis à traverser de jolis herbages verdoyants encadrés de petites collines boisées. Je suppose qu’avec Jérôme nous avons eu une transmission de pensée et le même plaisir à être là dans ce cadre vert et reposant car comme un seul homme et au même instant, nous avons décidé de stopper pour prendre un petit en-cas. Pendant cette courte pause, deux randonneurs sont passés devant nous et depuis le premier jour où nous avions croisé un groupe au Col Saint-Jean et les deux espagnols criards d’Eus, nous n’en avions pas rencontré d’autres. Ils nous ont salué puis finalement ils se sont arrêtés et chacun y est allé de la description de son propre périple. Les deux hommes avaient démarré de Port-la-Nouvelle, ils marchaient depuis plusieurs jours et effectuaient le Sentier Cathare avec la ferme intention d’atteindre Foix d’ici quelques jours. Ils étaient très étonnés d’apprendre que nous effectuions le Tour des Fenouillèdes car s’ils avaient rencontré des panonceaux mentionnant ce tour, il ne le pensait pas réalisable, n’ayant jamais vu d’informations ni sur Internet ni sur aucun topo-guide. Je leur confirmais qu’ils avaient parfaitement raison mais que je m’étais chargé moi-même de tout organiser. Une fois encore, ils étaient assez surpris car pour leur « Sentier Cathare en liberté », ils disaient être « inévitablement » passés par un tour-opérateur. Je n’ai pas voulu les décevoir en leur disant qu’un tour-opérateur n’était peut-être pas nécessairement obligatoire pour randonner en France et nous en sommes restés là. Bien que depuis Malabrac la déclivité avait été évidente, elle avait été plutôt douce et voilà qu’à l’approche de la Bergerie de la Couillade, elle se faisait légèrement plus sévère mais pour quelqu’un qui sait lire une carte IGN et qui s’intéresse un peu à la toponymie, il n’y avait rien de plus normal à cela. En effet, quand on sait qu’une « couillade » est dans la toponymie pyrénéenne un col large et herbeux, mot que l’on peut rapprocher de la « collada » catalane, quoi de plus normal que l’on y grimpe.  Une fois ce col atteint, nous sommes arrivés devant les ruines d’une grande habitation et de quelques autres plus réduites, c’était la Bergerie. Ici, un petit sentier a basculé dans une vaste pelouse herbeuse où quelques vaches disséminées paissaient deci delà. Je connaissais bien ce secteur pour y être déjà venu à différentes reprises soit avec comme objectif, le Bugarach ou bien encore le Roc Paradet. Je connaissais donc très bien ce collet de la Couillade et quelques autres cols ainsi que tous ces sentiers qui circulent dans ce secteur. Sauf un je l’avoue, celui intitulé le « Chemin du Facteur » que je voyais sur des panonceaux et que je me promettais de faire un jour. Je n’étais donc pas dépaysé quand nous sommes arrivés au hameau oublié et ruiné de Campeau. Il était exactement 11h45 et nous y avons fait une longue halte presque impromptue, à la fois par curiosité mais surtout invités par nos appareils photos à mitrailler tout ce joli coin que Jérôme ne connaissais pas. Nous ne souhaitions pas vraiment y stopper plus longuement mais la beauté du lieu nous avait arrêtés avec une éclatante logique. J’ai donc proposé à Jérôme de déjeuner ici mais il n’avait pas vraiment faim et préférait clairement poursuivre le parcours. Après discussion et un coup d’œil sur la carte, nous avons décrété que le Roc Paradet qui n’était plus très loin maintenant serait notre point de chute pour le pique-nique d’aujourd’hui. Mais pour l’atteindre, nous avons mis encore trois quarts d’heures car il faut bien le dire ce tronçon commun au GR.36, au Tour des Fenouillèdes et au Sentier Cathare avec quelques variantes possibles est une véritable invitation à la flânerie. D’abord le parcours n’incite pas à une course effrénée car il est loin d’être plat et facile avec quelques pentes et bosses qui se succèdent jusqu’à la déclivité plus raide montant au Roc. Ensuite, car dans cette montée, le regard embrasse les premiers vrais panoramas très lointains de la journée et les arrêts deviennent inévitables. Il était exactement 13h30 quand nous avons atteint le sommet du Roc Paradet (900 m).  Ce dernier offrant de grandes et belles vues sur une immense partie du pays Fenouillèdes et des Corbières et bien plus loin encore de la Méditerranée jusqu’aux Pyrénées Audoises et Ariégeoises, nous y sommes restés pendant plus d’une heure à la fois pour y déjeuner mais pour nous y reposer aussi car les organismes en éprouvaient le besoin. Depuis le Paradet, nous apercevions Saint-Paul-de-Fenouillet tout en bas dans la vallée et ainsi, nous prenions conscience que la ligne d’arrivée était encore très loin. Elle était d’autant plus loin que le Relais des Corbières où j’avais réservé se trouvait complètement à l’est de Saint-Paul, sur la D.117 qui se dirigeait vers Maury. Il était donc important de recharger nos accus si l’on voulait terminer convenablement cette étape. Nous avons quitté le Roc Paradet par une piste caillouteuse qui, rectiligne,  est descendu quelques temps puis l’itinéraire a tourné à gauche en direction du Pla de Lagal. Là, une fois les ruines des bergeries éponymes atteintes, l’itinéraire est reparti immédiatement à droite montant dans une végétation de type garrigues mais où l’essentiel des arbres étaient d’abord des arbousiers et surtout des chênes verts ou kermès. Blotti sous l’un d’entre-eux et au bord du sentier, nous avons été très étonnés de trouver un mémorial sous la forme d’une petite stèle surmontée d’un croix. Celle-ci rendait hommage à un certain Moulins, instituteur à Camps (Camps-sur-l’Agly) qui était mort ici en janvier 1881. J’ai lu sur un forum Internet que cet homme serait mort de froid au cours d’une tempête de neige pour être allé chercher du secours à Saint-Paul de Fenouillet pour un enfant malade de Camps mais je ne peux pas vous garantir l’authenticité de cette histoire. Un héros en quelque sorte et qui mérite amplement cette stèle si l'histoire est vraie. Le sentier est arrivé au sommet d’un collet et il a basculé, commençant à descendre en pente douce en suivant un large plateau offrant de très belles vues sur la Serre de la Quille, sur les vallées de la Boulzane et de Maury et sur le long Synclinal de Saint-Paul. Les « contrails » ou « chemtrails » de ce matin que j’avais carrément oubliés depuis, s’étaient transformés au fil du temps en de grandes bandes laiteuses qui s’étaient plus ou moins rejointes et mélangées. Ce ciel crayeux semblait s’ajouter à la chaleur ardente et ça me donnait l’impression d’une atmosphère lourde difficilement respirable. Cette difficulté à respirer était-elle réelle ou subjective au regard de tout ce que j’avais pu lire au sujet de ces étranges « contrails » ? Je n’aurais su le dire mais en tous cas, il faisait désormais très chaud et de surcroît, j’avais, depuis le Roc Paradet, terminé mes trois litres d’eau que j’avais pourtant emportés pensant qu’il me ferait assez aisément la journée. Je commençais donc à souffrir très sérieusement d’un manque évident de liquide car de temps en temps, mes mollets se tétanisaient sous la forme de petites crampes douloureuses mais par bonheur furtives.  Heureusement, Jérôme buvait comme un chameau dans un désert et il m’offrit gentiment de son eau ce qui, ajouté à quelques raisins et quelques arbouses bien mûres mais pas vraiment juteuses, me permit de terminer convenablement cette étape.  Au passage, j’ai noté quelques panonceaux indiquant des randonnées au départ de Prugnanes. Des randonnées au nom parfois joli comme le Rêve de Sylvain ou le sentier des Grottes mais à faire impérativement avec de bonnes chaussures de randonnées avec des tiges bien hautes et des semelles bien crantées tant les sentiers sont par ici très caillouteux pour ne pas dire « tord-chevilles » à l’extrême. A cause de très nombreux éboulis, ce « tord-chevilles » n’a fait que s’accentuer mais avec la prudence qui était de mise sur de tels sentiers, nous avons fini néanmoins par arriver au Col de Lenti (382 m) sans aucune entorse. Là, Jérôme et moi, nous avons poursuivi tout droit vers Saint-Paul alors qu’en réalité le vrai itinéraire du Tour des Fenouillèdes continue sa route en direction des magnifiques gorges de Galamus et de son joli ermitage dédié à Saint-Antoine. Bien que nous connaissions ces fameuses Gorges de Galamus par cœur pour les avoir sillonner à pied, en vélo et en voiture maintes et maintes fois, nous aurions sans doute accepté ce petit détour mais le problème était que, tout comme le G.R.36 et le Sentier Cathare, l’itinéraire du Tour des Fenouillèdes monte encore vers le Pech d’Auroux situé à 940 m d’altitude et selon deux variantes possibles que j’ai eu l'occasion de décrire sur mon blog « Mes Belles Randonnées Expliquées ». Alors que le G.R.36 et le Sentier Cathare poursuivent leur route vers Peyrepertuse et sa célèbre forteresse, les deux variantes du Tour des Fenouillèdes se rejoignent au Pla de Brézou avant de redescendre sur Saint-Paul-de-Fenouillet. Or, ces collines et le Pech d’Auroux en particulier, nous les connaissions également par cœur et je ne voyais donc aucun intérêt à faire cette longue et difficile boucle qui aurait nécessité une journée supplémentaire de marche et aurait engendré des frais additionnels. Voilà les raisons pour lesquelles, j’avais fait l’impasse sur les Gorges de Galamus et ce tronçon du Tour des Fenouillèdes et pourquoi nous prenions directement ce tronçon qui va du Col de Lenti à Saint-Paul-de-Fenouillet. Nous avons vu arriver les premiers vignobles de Saint-Paul avec la satisfaction du devoir accompli mais pourtant nous n’étions pas au bout de nos peines car plusieurs kilomètres restaient encore à parcourir et cette fin d’étape était plutôt longue pour mes vieilles jambes endolories et ankylosées par le manque d’eau. Heureusement, quelques grapillonnages sont venus palier ce manque de liquide. L’arrivée a été d’autant plus difficile que le secteur est très bosselé.  Heureusement, une fois encore, j’ai été suffisamment distrait par les paysages et quelques éléments extérieurs pour ne pas trop penser à mes douleurs. Un gentil petit chien roux était sorti de son chenil et s’était mis en tête de suivre Jérôme pour lui faire des fêtes. La scène dura ainsi quelques temps avant que nous comprenions qu’il en avait surtout après un sachet de déchets alimentaires qui pendait au sac à dos. Puis, peu de temps après, en arrivant près d’un passage à niveau, ce fut le Train du Pays Cathare et des Fenouillèdes qui nous a coupé la route. Nous sommes restés plantés là quelques minutes à regarder le joli petit train rouge et échangeant quelques  « coucous » avec plusieurs passagers. Mais Saint-Paul était déjà là avec sa très jolie collégiale qu’ici tout le monde appelle Chapitre et son église du 14eme siècle dédiée à Saint-Pierre et à Saint-Paul bien évidemment. Mais une fois encore, la fatigue aidant et le parcours ne passant pas à proximité de ces monuments, nous en avons fait l’impasse. Nous avons poursuivi la D.117 échappant ainsi aux vieilles ruelles dont j’aurais préféré la découverte et nous sommes arrivés au Relais des Corbières où nous avons été chaleureusement accueillis d’abord par la patronne puis un peu plus tard par le patron qui s’afférait déjà en cuisine. Il était bientôt 18 heures et aujourd’hui, nous étions restés neuf heures trente sur les chemins du Tour des Fenouillèdes. Une fois encore, nous avons profité de la soirée pour nous reposer un peu même si l’envie me démangeait de partir visiter Saint-Paul. Mais il était déjà tard, la ville plutôt éloignée, les monuments sans doute fermés et ce que ma tête désirait mes jambes le refusaient presque catégoriquement. Je suis néanmoins sorti devant l’hôtel mais la D.117 très passagère passait à quelques mètres seulement et ça n’avait rien d’agréable et je ne m’y suis pas trop attardé. Je me suis donc contenté de regarder le ciel quelques minutes et j’étais plutôt content car il était très bleu et très dégagé au dessus de Saint-Paul. Au loin, du côté de Caudiès, les « contrails » aperçus ce matin s’étaient agglutinés les uns aux autres et formaient une nappe dense et blafarde. A l’opposé, du côté de Maury, quelques pâles traînées blanchâtres de condensation subsistaient coupant la vallée transversalement et je ne pouvais m’empêcher de penser : « Est-elle vraiment terminée cette vadrouille avec les chemtrouils ? ».

 

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Lien vers étape 5 

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Le Chemin du Facteur depuis Caudiès-de-Fenouillèdes.

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons de Renaud extraites de son album "Tournée d'Enfer". Elles ont pour titre : "Morgane de toi", "Marchand de Cailloux" et "Pochtron !".

C’est au cours d'une randonnée au Château des Maures et déjà, au départ de Caudiès-de-Fenouillèdes que j’ai découvert des panonceaux indiquant un « Chemin du Facteur ». En septembre 2011, j’ai de nouveau aperçu ces panonceaux lors de mon Tour des Fenouillèdes et même si je me doutais qu’il s’agissait sans doute de refaire la tournée d’un vieux facteur, j’en ignorais le détail et je me demandais en quoi consistait ce chemin. Je me suis donc mis en quête de renseignements sur Internet car si le panonceau que j’avais aperçu au départ de Caudiès spécifiait la présence de cette randonnée sur le topo-guide du Haut-Fenouillèdes, je ne disposais pas de cet ouvrage. En définitive, j’ai trouvé le circuit en question. Un circuit VTT certes mais un circuit parfaitement réalisable à pied car je pouvais le réduire et le ramener aux 14 kilomètres indiqués sur le panonceau. Il ne me restait plus qu’à programmer ce « Chemin du Facteur » et à croiser les doigts pour que la journée en question soit magnifiquement ensoleillée. Le 24 février, le jour tant espéré arriva et finalement la météo allait bien au delà de mes espérances. Un soleil estival et un ciel pur et bleu m’accompagnèrent jusqu’à Caudiès et ils étaient encore là sur la Promenade des Basses au moment où je m’apprêtais à démarrer cette belle randonnée. J’étais très heureux à la fois de savoir que j’allais sans doute balader avec cette superbe météo toute la journée mais aussi de savoir que cette marche consistait à mettre mes pas dans ceux d’un facteur rural vieux de presque deux siècles. Un facteur rural pour lequel j’avais acquis beaucoup de respect suite à  la lecture de diverses sources d’informations où leurs conditions de travail déplorables étaient mises en exergue. Après des recherches un peu plus approfondies sur le Web, c’est bien en cela que consistait ce chemin, refaire une tournée d’antan telle qu’elle s’était faite en 1830 quand le service rural avait été mis en place pour la première fois. Cette loi instaurant un service postal rural mise en oeuvre par le Baron Joseph de Villeneuve-Bargemont, nouveau Directeur Général des Postes fut, au même titre que l’instauration du timbre-poste en 1849, une véritable révolution. Jusqu’ici  la distribution à domicile du courrier n’était que le privilège des citadins et ce nouveau service consistait en une desserte obligatoire tous les deux jours pour tous les villages de campagne y compris les hameaux les plus reculés. A  l’époque, 5.000 facteurs furent recrutés sur toute la France et la plupart étaient d’anciens militaires que la marche ne devait pas effrayer. Ce chiffre alla crescendo d’année en année jusqu’à atteindre 23.000 en 1910. Deux ans plus tard, en 1832, la tournée des campagnes devint quotidienne. Selon les statistiques de 1877, la tournée moyenne qu’un facteur rural devait accomplir était de 27 kilomètres, chiffre déjà très conséquent,  pourtant le record était paraît-il égal au double de cette distance avec une tournée de plus de 53 kilomètres effectuée par le facteur de Vicq-Exemplet dans l’Indre. A l’époque, l’Administration des Postes estimait qu’une tournée qui ne dépassait pas les 32 kilomètres ne pouvait pas être considérée comme trop longue. Si les facteurs étaient rémunérés en fonction de la distance réalisée, 4 centimes du kilomètre en 1830 puis 5 en 1845,  les salaires restaient très faibles et étaient surtout améliorés grâce à quelques « carottes salariales » pour services rendus en sus. Les facteurs ruraux que l’on utilisait de manière soutenue puisqu’ils marchaient 7 jours sur 7 étaient  peu estimés à la fois par leur Administration mais également par les usagers qui les considéraient très souvent comme des domestiques à leur service. A titre d’exemple, en 1835 et en gagnant 456 francs annuels, un cantonnier était mieux loti qu’un facteur rural car sur la base d’une tournée moyenne de 25 kilomètres et selon la rémunération à la distance mentionnée ci-dessus, un facteur rural gagnait seulement 365 francs annuels en 1830  et 450 francs en 1845. Il est vrai qu’à cette somme venaient s’ajouter des indemnités pour « frais de chaussures » dont on a aucune peine à imaginer la régulière et obligatoire nécessité. Ce n’est qu’en 1893 que les facteurs ruraux furent finalement autorisés à prendre un jour de congé par mois. Mettaient-ils à profit cette journée de congés pour aller randonner ? Laissez-moi en douter ! Comme quoi les temps ont bien changé depuis. Voilà pour l’Histoire de ce « Chemin du Facteur » dans lequel j’étais prêt à me lancer et qui depuis Caudiès-de-Fenouillèdes allait m’entraîner tour à tour vers de minuscules hameaux oubliés ayant pour noms Pescarou, Campeau, les Bergeries de la Couillade et de Malabrac puis le hameau éponyme lui-même. Si les ruines de ces derniers étaient encore visibles deci delà, ils devaient sans doute y avoir d’autres dessertes dans des lieux encore plus lointains voire encore plus isolés mais aujourd’hui complètement disparus car enfouis sous la végétation. La Promenade des Basses puis la Départementale 20 m’ont entraîné très rapidement en dehors du village. Après le pont sur la Boulzane, l’itinéraire toujours sur le bitume s’est mis à longer un instant la rivière dont le lit est aujourd’hui peu profond mais qui dans des temps plus reculés, était paraît-il navigable. Il y avait même un port à Caudiès comme l’atteste une « impasse du Port ». Si au départ l’itinéraire est commun au Sentier Cathare balisé ici en jaune et bleu, il faut ensuite le quitter, aussi malgré des routes et des chemins partant un peu dans tous les sens, les panonceaux « Chemin du Facteur » et le balisage jaune bien présents sont toujours les bienvenus et rendent judicieusement impossible tout égarement. Il en est ainsi jusqu’au pied de la Soula de la Roque où un unique et étroit sentier plutôt caillouteux met fin à la piste forestière qui elle-même a pris très rapidement le relais de l’asphalte de la D.20 allant vers Prugnanes. Le panonceau « Chemin du Facteur » suivant, je ne l’ai vu que quelques kilomètres plus loin en arrivant à Campeau puis, je n’en ai plus vu jusqu’à Malabrac et ça, on peut le regretter car si personnellement je connais très bien ce secteur autour de Bugarach, j’imagine aisément que tous les randonneurs venant ici ne sont pas dans mon cas. Au pied de la Soula de la Roque, le sentier s’est mis à grimper en suivant puis en dominant en balcon le minuscule Ravin de Missaut. De ce fait,  il laisse entrevoir de superbes vues sur Caudiès et la sombre et dense forêt de Boucheville, ubac de la vallée de la Boulzane qui s’étire dans une verdoyante mosaïque. Tout en montant, j’arrivais  aisément à reconnaître quelques sommets antérieurement cheminés comme le Sarrat Naout, les Pechs de Fraissinet et des Escarabatets ou bien encore le Pic d’Estable et tous me rappelaient d’excellents souvenirs de balades familiales ou solitaires. Puis le sentier s’est rapproché du ravin et les panoramas ont aussitôt disparus dès lors que le parcours est entré dans d’obscurs sous-bois de chênes verts et de buis. Ici en raison de la difficulté du sentier qui était devenu étroit, rocailleux et sombre, j’essayais de me mettre à la place des courageux vététistes qui l’arpentaient sans doute en sens inverse, c'est-à-dire dans le sens de la descente et finalement, j’étais plutôt content de monter. Toutefois, ne voyant plus du tout le soleil ni la moindre parcelle de firmament, j’avais l’impression de marcher non plus dans la forêt domaniale du Moyen-Agly mais au sein d’une véritable jungle amazonienne sombre et inquiétante. Ce ténébreux sous-bois s'étalait un peu trop en longueur à mon goût. Finalement, ce n’est qu’une heure plus tard qu’une première fenêtre s’est entrouverte sur  un coin de ciel bleu puis les arbres s’éclaircirent et je reconnus les collines ondulées et les grandes prairies verdoyantes augurant le hameau de Campeau. Au loin et à la lisière d’un bois, j’ai aperçu un chevreuil aussi surpris que moi mais qui n’accepta qu’une seule photo et qui détala ensuite à la deuxième. Puis en arrivant devant la petite mare de Campeau, ce fut autour d’un limicole d’être immortalisée dans mon numérique. L’oiseau ne demanda pas son reste et s’envola bruyamment. A mon retour à la maison, je fus très étonné de constater qu’il s’agissait sans doute d’un Chevalier culblanc (Tringa ochropus)  sans doute un peu perdu dans sa quête migratoire. J’étais parti dans l’idée de m’arrêter assez longuement dans le hameau ruiné mais un gentil cheval devenant un peu trop pressant à mon goût, semblait en avoir décidé autrement. Il n’arrêtait pas de me suivre alors je lui fis quelques caresses sur le front mais quand il vit que je l’abandonnais, il me poussa dans le dos et finalement, je fus si surpris que j’ai été contraint de « prendre mes jambes à mon cou » pour repartir bien plus vite que je ne l’avais envisagé vers la Bergerie de la Couillade. Heureusement, les arbres et les ruines de Campeau m’avaient très efficacement servi de bouclier. Après cet épisode plutôt cocasse où j’avais ri « jaune » sur la fin, je me suis mis à penser à ce pauvre facteur rural qui, lui, devait être confronter quotidiennement à ce type de désagréments avec les chevaux bien sûr mais surtout avec les chiens de troupeaux car à cette époque de très nombreuses bergeries très actives jalonnaient sa tournée. Finalement, en arrivant à la Bergerie de la Couillade, bien qu’il soit midi passé, je pris la décision de poursuivre jusqu’à ce que le Canigou magnifiquement enneigé soit la toile de fond de mon déjeuner sur l’herbe. Un déjeuner sur l’herbe certes sans muse dénudée car solitaire, mais dont la lumière extraordinaire des paysages n’aurait sans doute pas déplu à un Edouard Manet fin connaisseur en la matière. Après cet agréable pique-nique, j’ai eu un mal fou à lever le camp mais comme je savais que la flânerie serait de mise, je me suis mis en route sans trop gamberger. Contrairement au facteur, moi  je n’avais aucune missive à délivrer à personne, tout le temps pour retrouver Caudiès et ma seule tournée était celle que j’étais entrain d’accomplir autour de l’emblématique Pech de Bugarach qui apparaissait sans cesse au dessus de petites collines débonnaires. L’expérience du cheval de Campeau étant encore toute fraîche dans ma mémoire et l’itinéraire m’entraînant vers un grand groupe de chevaux que je vis de très loin du côté des ruines de la Bergerie de Malabrac, je pris la sage décision de quitter le sentier pour marcher derrière une haie bien à l’abri du regard des équidés. Ce choix eut pour effet d’arrêter net ceux qui avaient déjà pris la décision de venir vers moi. Peu de temps après, le sentier tourna le dos au Bugarach et se mit à descendre sur une large piste parfaitement balisée car commune au Tour des Fenouillèdes et au G.R.36. Juste avant Malabrac, je pris la décision de rester sur ce balisage et donc de quitter la large piste au profit d’un étroit sentier puis, finalement, je me suis ravisé et juste avant d’amorcer l’abrupte descente de la Soula de la Roque que j’avais déjà prise dans ce sens lors de la balade au Château des Maures, je fis demi-tour et partit vers le vieil hameau abandonné. Après tout, le hameau de Malabrac constituait une étape essentielle pour le facteur de Caudiès et je ne me sentais pas le droit de l’oublier dans ma propre balade. Une fois au village, et de fil en aiguille, je pris la décision de poursuivre sur la piste qui filait en dessous du plateau de la Gorbelhe. Je savais que la randonnée ferait quelques kilomètres supplémentaires et non plus 14 kilomètres comme prévue initialement mais ce n’était pas bien grave. Il faisait un temps splendide et j’avais encore beaucoup de temps pour arriver. Si ce tronçon en forêt puis en balcon sur le Ravin dels Adoutx offrant de très belles vues sur Caudiès fut plutôt agréable, les 4 kilomètres du retour sur l’asphalte de la D.9 jusqu’à l’arrivée furent tout de même relativement fastidieux. Comme très souvent, je mis à profit ce languissant épilogue pour photographier tout et n’importe quoi mais aussi quelques oiseaux, histoire de voir si je pouvais garnir mon album ornithologique d’un nouveau volatile. Lors du dernier kilomètre avant l’arrivée à Caudiès, je fis la connaissance d’un vieux papy qui revenait da sa vigne et avec lequel la conversation s’engagea. Enfin c’était surtout lui qui parlait et moi je ne faisais que l’écouter. Il me paraissait très alerte pour les 90 printemps qu’il venait de m’annoncer mais au fil de la teneur de notre entretien, son ardeur s’estompa. Il faut dire que sur les quelques décamètres qu’il nous fallut faire pour atteindre sa maison, il me raconta toute son existence parfois de manière répétitive et assez désordonnée : son enfance et sa jeunesse à Saint-Laurent-de-Cerdans, la rencontre avec son épouse qui était espagnole, son mariage dans les années 40, sa vie professionnelle dans une fabrique de vigatanes, sa retraite à Caudiès, ses enfants qui ne venaient pas suffisamment le voir. Mais dans ce flot de récits, un seul revenait comme une litanie et semblait lui tenir le plus à cœur c’était de me parler de son épouse bien-aimée qui atteinte de la terrible maladie d’Alzheimer avait récemment fini sa vie ballottée entre des services spécialisés, l’hôpital de Quillan pour finalement décédée à celui de Perpignan. Tout en parlant, il sanglotait et n’arrêtait pas de répéter « ils me l’ont laissé mourir de faim à l’hôpital de Perpignan ! » puis inlassablement « elle me manque beaucoup, vous savez ! ». A coup sûr, la récente solitude pesait comme un énorme fardeau sur les épaules de ce brave homme et il paraissait dans une grande détresse. Quand finalement, nous arrivâmes devant le seuil de sa porte, à mon tour j’avais les larmes aux yeux. Il me serra la main puis il mit la sienne sur mon épaule et me dit « merci, allez ça va aller ! » puis il tourna les talons et rentra chez lui. Avec, ce « allez ça va aller », parlait-il de lui ou de moi ? Je ne le saurais jamais. Ce matin, j’étais parti sur ce « Chemin du Facteur » le sourire aux lèvres et voilà que je terminais cette balade la larme à l’œil et bouleversé par l’histoire pathétique de ce nonagénaire caudiésois. Jean qui rit, Jean qui pleure, ainsi va la vie ! Telle qu’expliquée ici, cette randonnée a été longue de 19 kilomètres environ pour un dénivelé de 517 mètres et des montées cumulées égales à 1.122 mètres. Vous pourrez bien sûr réduire tous ces chiffres en empruntant le vrai « Chemin du Facteur » qui revient par le Soula de la Roque plutôt que par la longue D.9 que j’ai empruntée pour finir. Cette balade figure sur le topo-guide Chamina Edition intitulé Corbières Fenouillèdes- Vallée de l’Agly –Pyrénées-Orientales- 36 circuits de petite randonnée. Cartes IGN 2347 OT Quillan-Alet-les-Bains et 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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Le Pech de Bugarach (1.230 m) depuis La Bastide (588 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques du duo Secret Garden extraites de leur album "Dawn of a New Century" et ont pour titres : "Dreamcatcher""Sona" et "In Our Tears" .


Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Que n’a-t-on pas dit et écrit sur le Pech de Bugarach ! Pour s’en convaincre, il suffit de taper « Bugarach » dans Google Recherche et ce n’est pas moins de 919.000 résultats qui sont consultables, évoquant au moins une fois ce nom-là. Autant dire que visiter tous ces sites est impossible ! La plupart font la part belle aux mystères, contes, légendes et autres racontars qui circulent sur cette « montagne sacrée » appelée aussi « montagne aux sorcières »  qui, avec ses 1.230 mètres d’altitude, reste avant tout le plus haut sommet du Massif des Corbières. Alors que ce soit sur le Net ou bien dans des livres, on évoque une base d’Ovnis avec présence d'extra-terrestres, des ondes telluriques bénéfiques aux rites celtiques, on parle d’une étrange cavité ou d’un immense dôme souterrain que des satellites espions auraient détectés, la montagne renfermerait dans son cœur les archives d’un monde disparu ou bien le mystérieux trésor de l’abbé Bérenger Saunière, le célèbre curé de Rennes-le-Château tout proche, y serait caché dans une grotte, les avions auraient interdiction de le survoler pour cause d’affolement des boussoles et autres instruments de bord, pour certains, le Pech représenterait une des portes d’une énergie magique, d’autres y voient des visages sculptés dans les falaises, d’autres une ressemblance avec le Mont Sinaï dont il serait l’antithèse, des hommes illustres comme Jules Verne, Victor HugoFrançois Mitterand ou Steven Spielberg y seraient venus, la plupart en catimini, etc.…..Les plus folles rumeurs circulant, je laisse le soin à ceux que ça intéresse d’aller voir sur Internet et je laisse les mystiques à leurs croyances et à leurs visions. Mes visions personnelles sont plus terre à terre et en escaladant le Bugarach pas une magnifique journée de printemps, outre l’aspect sportif, je me suis contenté d’observer, depuis son sommet, tous les beaux paysages qui défilent à 360° de le Mer Méditerranée jusqu’aux contreforts de la Montagne Noire en passant par la longue chaîne des Pyrénées encore enneigées et la belle Vallée de l’Aude ; tout ça dans une nature, il est vrai, merveilleusement magique, car on ne sait jamais au juste si on est à la campagne, en forêt ou à la montagne. Mais pour donner encore plus d’intérêt à cette randonnée, j’ai choisi une boucle qui alterne cette diversité de paysages et de contrastes. Elle part du minuscule hameau de La Bastide, non loin de Camps-sur-l’Agly. On accède à La Bastide par la D.14, on traverse le hameau et l’on gare sa voiture juste avant le lieu-dit Les Pastressis à proximité d’une réserve d’eau en béton. Sur la droite de la route, vous remarquez un panonceau indiquant le Bugarach et sur votre gauche, un autre, indiquant Péchines. C’est ici, à cette intersection, que ma longue boucle se refermera dans quelques heures. Mais d’abord, il faut emprunter cette route bitumée qui se transforme en piste après Les Pastressis pour aboutir au Col du Linas. Cette portion du chemin constitue une bonne mise en jambes avant d’attaquer les choses sérieuses, car la vraie escalade commence beaucoup plus loin que le Col du Linas. Vous allez d’abord monter tout droit vers le Pech, puis contourner la montagne en bifurquant plein ouest dans une forêt de grands buis et de hêtres avant de grimper vraiment à la mythique éminence. En montant sur une sente de plus en plus rocailleuse, on a souvent tendance à regarder les hautes falaises blanches qui nous dominent mais dans le ciel, aucun ovni et seulement une multitude de grands rapaces (circaètes Jean le Blanc, vautours fauves ou percnoptères et busards cendrés sont présents sur le site) qui tournoient sur nos têtes donnant le seul aspect « angoissant » à cette ascension rocheuse mais praticable. Et hormis, un court passage en pelouse non loin du sommet, cela va être pierreux jusqu’au bout, le mamelon final en étant l’apothéose, lui qui est très souvent balayé par un cers violent et froid qui laisse peu de chance à une quelconque flore de se développer à sa juste mesure. En ce qui concerne les panoramas, ils sont si sublimes que vous n'attendrez pas d'être arrivé au sommet pour les observer. Au fond de sa vallée, le village de Bugarach est si minuscule au milieu de cette verdoyante Nature qu'on se demande parfois comment il a pu faire pour donner son nom à ce mastodonte rocheux si imposant ? Mais un fois le sommet atteint, et après avoir profiter des panoramas époustouflants à 360°, vous comprenez que ces quelques cailloux que vous avez polis de vos lourds godillots dans la montée ne sont rien au regard de la descente qui vous attends et qui est réservée aux randonneurs expérimentés comme l’indiquent par ailleurs les panneaux situés de chaque côté de la montagne au départ du Pech. Cette descente très difficile, elle s’appelle "La Fenêtre", sans doute à cause d’un trou perforé à même la roche. Dans cette pente terreuse et gravillonneuse, il faut redoubler de vigilance, s’aider autant de ses mains que de ses pieds et surtout regarder où l’on met ces derniers. Et quand on en a terminé avec la cheminée et les éboulis et qu’on rejoint les premiers herbages, c’est un vrai soulagement d’être arrivés jusque là sans encombre. Au pied du Pech, le balisage étant parfait, il faut prendre la direction du Col de Péchines balisée en orange et bleu (variante du sentier cathare). Bien que le Pech constituait le principal dénivelé, on n’en a pas terminé avec les montées et c’est sur un bon sentier qui alterne prairies et sous-bois qu’on finit par croiser le G.R.36 et atteindre les ruines du hameau oublié mais féerique et mystérieux de Campeau où circule également le Tour du Fenouillèdes. Dans un cadre pourtant bucolique à souhait, ici tout est désolation et la vie semble s’être arrêtée comme sur un étrange coup de baguette magique. Du hameau abandonné, on a un autre aperçu du Pech de Bugarach : il paraît plus débonnaire, plus massif et moins découpé, comme un gros dinosaure couché. Le sentier monte encore et il suffit de suivre les panneaux indiquant La Bastide à travers les prés parsemés de blanches pâquerettes, d’aubépines encore plus blanches et de jaunes primevères pour atteindre le Col de Péchines qui n’est plus qu’à quelques encablures. Au col, le sentier redescend dans une sombre hêtraie aux talus plantés de violettes puis dans des prés où poussent d’innombrables orchidées sauvages. Le sentier laisse très vite la place à une piste plus large qui finit par aboutir à la source captée cimentée et à la voiture. Ici se termine cette magnifique mais sportive boucle de 16 kilomètres environ pour des montées cumulés de 1.290 mètres, l’ascension au sommet représentant à elle seule 642 mètres de dénivelé. Bâtons de marche et surtout bonnes chaussures à tiges montantes et semelles bien crantées sont vivement recommandées sur ce tracé. Si la saison est chaude, pensez à emporter suffisamment d’eau car vous n’en trouverez pas de potable sur ce parcours. Carte IGN 2347 OT Quillan - Alet-les-Bains – Couiza Top 25

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