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serres

Le Pech Cardou ( 795 m) depuis Serres ( 271 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 5 musiques extraites d'une compilation intitulée "Jazz Melodies In Piano" interprétée par Giuseppe Sbernini. Elles ont pour titre "Someone to Watch Over Me" (George Gershwin), "Lullaby Of Birdland" (George Shearing),"What are you doing the rest of your life" (Michel Legrand), "Blue Gardenia" (Lester Lee et Bob Russell) et "Fly Me To The Moon" (Bart Howard).

LE-PECH-CARDOU
PECHCARDOUIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Dans les Corbières qui sont vieilles de 65 millions d’années environ, si j’en crois les géologues, on peut, à cause de leur proximité, considérer le Pech Cardou comme le petit frère du Pech de Bugarach. Ce pech dont le nom de « Cardou » aurait pour origine soit le mot « chardon » ou bien peut-être le mot « cœur » (les avis semblent partagés !) est moins massif, beaucoup moins haut (795 m pour le Cardou contre 1.230 m pour le Bugarach) mais dispose d’un relief de falaises et d’une minéralogie sensiblement identique au Bugarach composée principalement de calcaires reposant sur des marnes plus tendres.  Toutefois, il y a une différence non négligeable pour les randonneurs qui aiment la solitude, c’est que ce petit frère a toujours gardé un incroyable anonymat par rapport à son grand frangin. Alors que le monde entier accourt pour venir grimper ou plus modestement admirer ou vénérer le mythique et mystique Pech du Bugarach, le Pech Cardou attire seulement quelques fêlés de la varappe et de la randonnée pédestre. Bien sûr, cette région mystérieuse de Rennes-le-Château et de Rennes-les-Bains étant fortement étudiée, psychanalysée en détail et commentée en tous sens par de nombreux spirituels et autres visionnaires, le Pech Cardou n’échappe pas à cette règle générale. A titre d’exemples : certains pensent voir le Cardou dans un tableau d'Adrien Dassier intitulé « Achille parmi les filles de Lycomède », d’autres supposent que le tombeau du Christ serait caché au sommet du pech, j’en passe, etc…etc…..  Alors passons sur cet aspect ésotérique du Pech Cardou et revenons à ma randonnée et à des choses plus terre à terre pour dire que si atteindre son sommet en marchant n’est pas véritablement un exploit sportif, ce n’est pas pour autant une simple partie de plaisir. Il faut dire aussi que son ascension n’est pas une obligation si l’on se réfère aux nombreux panneaux de randonnées qui préconisent surtout d’en faire le tour. En réalité, au départ de petit hameau de Serres, déjà évoqué dans ce blog lors du « Sentier des Terres Rouges », vous aurez de multiples choix : vous pourrez y monter sans en faire le tour (trajet direct), vous pourrez en faire le tour sans y monter (itinéraire conseillé à Serres) et enfin si vous êtes aussi curieux que moi, vous pourrez en faire le tour tout en y grimpant.  Ajoutez à cela qu’histoire de ne pas faire comme tout le monde et de sortir un peu des sentiers battus, j’ai atteint et quitté son sommet en effectuant une minuscule boucle. Croyez-moi, même si le Cardou est bien moins haut que le Bugarach, les panoramas à 360° que l’on y embrasse depuis sa crête sommitale sont absolument admirables. A dire vrai, en cette fin du mois d’avril, ce n’était pas seulement l’aspect sportif qui m’avait attiré là mais également l’espoir de découvrir une végétation dont j’avais entendu dire qu’elle était assez remarquable au printemps.  Je n’ai pas été déçu même si la saison n’était sans doute pas suffisamment avancée pour y observer les espèces floristiques les plus emblématiques des Corbières. A Serres, on peut laisser sa voiture à l’entrée du village, à côté du jeu de boules. Ensuite, par la D.613, il suffit de se diriger vers le superbe pont à dos d’âne qui enjambe la rivière Rialsesse.  Sur la gauche de la route, entouré de cyprès et d’oliviers, le beau château de Serres dresse son imposante stature au sommet d’une butte gazonnée d’un vert tendre.  De l’autre côté de la rivière, le Pech Cardou se dresse sous la forme de l’échine d’un immense chameau dont la particularité serait d’avoir trois bosses. Avant la première pile du pont, un grand panneau esquisse les trois randonnées du coin : « Sentier des Terres Rouges, Tour du Pech Cardou et Circuit de la Méridienne ». De l’autre côté du pont, on prend la direction du panonceau indiquant simplement « Cardou ». Deux cent mètres  plus loin, sous un calvaire, socle et croix en pierres, on va préférer l’itinéraire « Cardou par Montferrand » plutôt que celui indiquant « Cardou direct ». Dans l’immédiat, on délaisse donc la direction des trois pitons rocheux que l’on distingue au dessus de la croix au profit d’un étroit sentier qui longe sur la gauche un haut muret soutenant d’anciennes terrasses. Ce sentier entre très vite dans des sous-bois en alternant de verdoyants bosquets de petits feuillus ou bien une sombre forêt aux pins gigantesques. En bordure du chemin, une jolie flore le plus souvent aux tons bleus ou jaunes se dévoile : orchis, violettes, polygales, globulaires, baguenaudier, genêts, pissenlits, etc.….Quant à la faune, même si j’ai eu l’immense privilège d’observer et de photographier très longuement un superbe petit écureuil roux, elle est essentiellement aérienne grâce aux nombreux papillons et oiseaux qui virevoltent en tous sens. Au moment où il surplombe les minuscules hameaux de la Mourette et de Pachevan, le sentier amorce un virage à 90° avec de jolies vues sur le petit pech de Roque Negre  et sur le verdoyant vallon où s’écoule la Sals. Cette rivière surprenante prend sa source près de Sougraigne dans une Fontaine Salée déjà visitée et contée dans ce blog. Etonnamment, le chemin quasiment rectiligne et plat est parfois composé d’un sable très rouge ou parfois très blanc ce qui tend à prouver que la géologie des Corbières est bien plus complexe qu’on l’imagine parfois. Ici, sur ce versant appelé Bac de la Barrière, au pied des falaises préférées des escaladeurs du Pech Cardou et en surplomb de la rivière salée, se développe une flore variée et exubérante : iris, genêts, euphorbes, pensées sauvages, trèfles, ibéris des rochers, saponaires, orpins, etc.… Au moment où le chemin amorce un virage, de belles vues dominent Rennes-les-Bains. De l’autre côté du vallon, on reconnaît bien sûr quelques paysages vagabondés lors de la balade à la Roche Tremblante et au Fauteuil du Diable. Peu de temps après, on rencontre une pancarte indiquant « Montferrand ». Là, on quitte la large piste au profit d’un étroit sentier qui monte en forêt. Le dénivelé commence réellement ici et il ne va pratiquement plus cesser jusqu’au sommet du Cardou. Tout en s’élevant dans un bois, le sentier offre quelques belles fenêtres sur les nombreuses et verdoyantes forêts domaniales de la haute vallée de l’Aude et au loin sur les hauts pics enneigés des Pyrénées audoises et ariègeoises. Quand j’ai rejoint Montferrand,  je n’y ai rencontré âme qui vive et j’ai eu le sentiment d’entrer dans un village abandonné de tous ses habitants tant le silence prédominait. Pourtant, je suppose que ce n’était qu’une simple coïncidence car cet aspect-là des choses contrastait étonnamment avec la vision que j’en avais et qui laissait l’impression d’un hameau en totale reconstruction. En effet, soit les habitations étaient très jolies car entièrement rénovées soit ce n’était que chantiers, bétonnières, échafaudages, madriers et ici tout laissait supposer qu’un seul mot d’ordre avait été lancé : « restaurer à tout prix ! » Seuls les maçons semblaient manquer à l’appel. J’ai traversé très vite le village endormi par une route bitumée qui redescendait dans la végétation, route que j’ai rapidement abandonnée au profit d’un large chemin qui démarrait entre un puits original et un grand lavoir.  Le dénivelé s’accentuant, j’ai prêté attention à l’itinéraire en suivant le balisage jaune d’autant que d’autres chemins partaient en tous sens vers d’autres points d’intérêts : anciennes mines du col de Bazel, Col d’Al Bouich, Montagne des Cornes et lac de Barrenc. J’ai fini par atteindre un collet où le Pech de Bugarach apparaissait enfin dans son intégralité et sa minéralité. Sur la gauche,  son petit frère le Cardou ressemblait à une très modeste pyramide boisée.  Je suis parti naturellement vers lui par une large piste qui atterrissait quelques minutes plus tard au Col d’Al Pastré sur une vaste esplanade servant à la fois d’aire de pique-nique et de carrefour. De ce fait, les panneaux indicatifs étaient nombreux : Sentier du Cardou, Serres, Montferrand et Borne Méridienne. Par pure curiosité et avant d’attaquer l’ascension du Cardou, je me suis lancé dans cette dernière direction mais je dois l’avouer, dans un sentier mal débroussaillé et ne sachant pas vraiment où se trouvait cette Borne Méridienne, je me suis rapidement lassé et je ne l’ai pas trouvée. Equipé d’un GPS, il m’aurait été facile de la découvrir mais j’ai eu la flemme de me lancer dans un géocaching improvisé d’autant que l’emplacement exact de cette borne ne figurait pas sur ma carte IGN. Après ce revers, il était temps de revenir vers le carrefour et de sortir mon casse-croûte d’autant que tables et bancs m’invitaient gentiment à profiter de leur rudimentaire confort. C’est donc l’estomac bien rempli que j’ai entrepris l’ascension du Cardou non pas en suivant les panonceaux qui me proposaient le chemin le plus logique mais en choisissant un étroit layon, espèce de minuscule sentier forestier le plus à gauche de l’esplanade qui y monte très abruptement mais le plus directement aussi. En raison de la forte inclinaison et du déjeuner non encore digéré, j’ai pas mal peiné dans cette ascension heureusement très courte. En moins de quinze minutes, j’ai atteint le sommet sous un ciel qui malheureusement s’était terriblement assombri depuis mon départ de Serres.  Au moment même où je mettais les pieds au sein d’un grand cromlech qui n’avait rien d’historique ni de mystique puisqu’il est très récent et semble représenter une croix occitane ou templière, un grand rapace vint m’accueillir en effectuant quelques circonvolutions au dessus de ma tête. Sans doute s’agissait-il d’un aigle royal comme ceux magnifiquement aperçus lors de ma balade au Fauteuil du Diable. D’ailleurs, ce rapace semble bien connu dans ce secteur puisqu’un piton rocheux du Pech Cardou a été appelé Roc de l’Aigle. L’aigle disparut dans les nuages aussi vite qu’il était apparu me laissant tout seul à ma contemplation. Malgré un ciel d’orages très menaçant, je pris tout mon temps pour observer l’ensemble des superbes panoramas.  Il faut dire que le sommet du Pech Cardou présente l’avantage indéniable d’être très réduit, offrant ainsi aux visiteurs des vues à 360° que l’on découvre en quelques pas seulement. Bien qu’estimant avoir découvert l’essentiel de ce qu’il y avait à voir, à cause des horizons gris ou bouchés, j’eus la désagréable impression de rester sur ma faim.  Alors au moment de redescendre, cette fois-ci par le sentier balisé effectuant ainsi une petite boucle, je me fis la promesse de revenir pour une autre balade mais un jour où les prévisions météo seront longuement plus clémentes. Avant de redescendre vers Serres, j’ai profité une deuxième fois de l’aire de pique-nique pour finir mon casse-croute et alléger définitivement mon sac à doc. J’ai ensuite amorcé la descente vers Serres en me conformant au panonceau, d’abord par la piste que j’ai abandonnée assez vite au profit d’un étroit sentier descendant au sein d’une très  haute forêt de conifères superbes et variés : pins noirs de Salzmann, pins noir d'Autriche, pins Laricio, pins sylvestres, sapins, cédres, épicéas, etc…. Il est donc conseillé de prêter attention et de suivre le balisage jaune si l’on ne veut pas rallonger inutilement ce circuit. Après une douzaine de kilomètres parcourus avec des montées cumulées de plus d’un kilomètre et un dénivelé de 520 mètres environ, j’ai refermé la boucle en retrouvant l’itinéraire du départ à l’intersection où se trouve le calvaire.  Là, le joli village de Serres, son superbe pont sur le Rialsesse, son château malheureusement privé, son jeu de boules et ma voiture n’étaient plus qu’à quelques foulées. Tous arrêts et flâneries incluses, j’étais resté, à mon plus grand plaisir, cinq heures et vingt minutes sur les chemins et sentiers du Pech Cardou. Carte IGN 2347 OT Quillan-Alet-les-Bains Top 25.

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Le Sentier des Terres Rouges depuis Serres (Aude)

Publié le par gibirando

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Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par la chanteuse britannique Katie Melua. Elles ont pour titre : "My Aphrodisiac Is You", "Tiger In The Night", "Learnin' The Blues" et "Blame It On The Moon".

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Ce « Sentier des Terres Rouges » au départ de Serres dans l’Aude, je l’avais découvert pour la première fois sur Internet sur le très intéressant site bien connu de nombreux randonneurs « TraceGPS.com » et depuis quelques temps déjà, je l’avais inscrit dans mes idées de sorties. Mais la présentation et la description de cette boucle me laissaient très perplexe au regard de cette région de la Rialsesse constituée d’une large vallée et de petits pechs que je connaissais un peu. En effet, ce site Internet décrivait ce parcours comme très difficile et j’avoue que cette mention me surprenait quelque peu. Puis, lors de l’achat d’un agréable petit guide « Label Rando - Vos 30 itinéraires dans l’Aude » paru en 2009 aux Editions Rando Editions, j’ai à nouveau retrouvé cette jolie balade. Bien que balisée en jaune comme tout bon P.R qui se respecte, les auteurs insistaient sur une navigation compliquée et la nécessité d’un bon sens de l’orientation en raison des nombreux changements de direction. J’étais donc une nouvelle fois très interrogatif quand à la manière d’aborder cette randonnée d’autant que parmi les cartes IGN que je possédais aucune ne mentionnait ce circuit. Après avoir téléchargé le tracé dans mon GPS sur « TraceGPS.com », il ne me restait plus qu’à aller voir par moi-même mais mon idée était d’attendre un vrai jour propice, c'est-à-dire une belle journée de printemps avec un ciel éclatant où le bleu du firmament contrasterait inévitablement avec les superbes terres rouges décrites me permettant ainsi de prendre de très belles photos.

Je viens d’effectuer ce magnifique circuit dont une copieuse partie se déroule au sein des superbes marnes rouges qui sont un des principaux facteurs de la beauté des paysages d’ici et je tiens à le dire : « Il n’y a aucun problème, cette randonnée s’adresse à tous les randonneurs capables de parcourir une douzaine de kilomètres car il est parfaitement balisé et ne présente vraiment aucune réelle difficulté si ce n’est les quelques modestes dénivelés (440 mètres de montées cumulées pour 205 mètres de dénivelés) qu’il faut bien évidemment gravir si on veut réaliser cette boucle dans son intégralité. Le départ s’effectue de préférence depuis le village de Serres (Aude) où un grand panneau indiquant cette randonnée a été placardé dans la première rue à droite quand, en venant de Couiza, on entre dans le village. La balade commence en empruntant un superbe pont en arc du 17eme siècle parfaitement restauré sous laquelle coule la Rialsesse à l’origine de cette belle vallée. Au loin, le château de Serres perché sur une petite colline surveille le village. Ancienne maison forte du 15 ou 16eme siècle construite sur les ruines d’un château fort féodal où résidait les seigneurs du coin et notamment les évêques d’Alet, elle est aujourd’hui une belle propriété privée habitée qui ne se visite pas. Parfaitement balisé dès le démarrage, le chemin verdoyant suit la fraîche et douce rivière sous le regard majestueux du Pech Cardou et de sa superbe forêt domaniale. Puis, après avoir longé quelques champs de luzerne, l’itinéraire s’écarte du ruisseau, entre dans une pinède pour en ressortir quelques centaine des mètres plus loin sur un petit plateau de terres rouges qui contraste fabuleusement avec la verdure environnante et les près herbeux du hameau de Pébrières que l’on aperçoit sur la droite en contrebas. La descente, pas toujours facile car glissante sur ce rouge sentier sableux et gravilllonneux nous ramène à nouveau au bord de la Rialsesse que l’on franchit grâce un petit gué en béton. On atterrit sur la D.613 que l’on emprunte à gauche vers le hameau des Pontils pour poursuivre notre circuit. Mais si vous vous intéressez au mégalithisme ou si plus simplement vous êtes, comme moi, curieux de tout, vous pouvez partir à droite et faire les quelques centaines de mètres qui vous séparent d’un monumental menhir qu’ici on appelle en occitan « Peiro Lébado », la « Peyro Dreito » ou en français la « Pierre Droite » ou « Pierre Dressée » ou « Menhir de Peyrolles », sachant que le nom de Peyrolles a pour origine le mot « peyre » qui signifie « pierre » et « olla » étant une « urne » peut-être funéraire. Le nom du village aurait donc inévitablement pour origine la présence de cette pierre vraisemblablement tombale selon de nombreux écrits. Outre le fait de mesurer 2,85 mètres de haut et 2 mètres de circonférence, cette pierre présente la particularité d’être extrêmement inclinée. Certains pensent qu’il s’agit d’une pierre druidique d’origine celtique, d’autres supposent qu’il s’agit d’une pierre sacrée, d’autres disent qu’il y aurait sous la pierre une immense excavation, d’autres trouvent mystérieuse la présence de ce mégalithe à quelques mètres du méridien de Paris, d’autres y voient comme un système de visée en ligne de mire et en relation avec d’autres lieux mégalithiques ou mystiques plus ou moins proches…. A vrai dire comme un peu partout dans ce secteur de l’Aude, chacun voit ce qu’il a envie, la preuve, moi j’ai cru y distinguer une petite croix gravée et plus grave, Dany a vu un chat stylisé dans un vieux lichen séché. Le soleil tapait sans doute trop fort ce jour-là ou alors, elle aime tellement les chats qu’elle finit par en voir de partout ! Je vous laisse le soin de découvrir tout ce que l’on dit de ce surprenant « peulvan occitan » sur Internet. Après cette énigmatique découverte, nous sommes retournés vers Les Pontils où nous avons retrouvé le balisage jaune qui nous a hissé au dessus du hameau dans une jolie prairie puis sur un large chemin toujours plus rouge bordé de genêts en fleurs et d’innombrables petits massifs bleutés d’Aphyllantes de Montpellier (photo). Marcher dans cette symphonie de couleurs était un vrai bonheur mais avec la Coste de Rousselle, le « plus beau » restait encore à découvrir. Grâce à quelques piquets plantés à bon escient et peints en jaune, nous avons suivi très facilement l’itinéraire et grimpé sans problème au sein de ces magnifiques tertres rouges qui dominent quelques ravines. Ces marnes comme on les appelle, rouges ici mais qui ne sont pas systématiquement rouges ailleurs, sont les sédiments d’anciens marécages érodés par le temps et lessivés par le ruissellement des eaux de pluies ou des sources proches. D’ailleurs des petits filets d’eaux circulaient encore le jour de notre passage. Cette érosion perpétuelle a formé au fil de millions d’années des espèces de petits canyons que les oxydes de fer ont magnifiquement colorés de ces surprenantes teintes qui vont d’une pigmentation lie de vin à l’orangé en passant par des pourpres et pratiquement tous les tons de rouge. Il faut savoir que c’est dans ce type de formation rocheuse que l’on trouve de nombreux animaux fossiles et notamment des œufs de dinosaures. Quelques précieux exemplaires sont visibles non loin de là au Musée d’Espéraza. Sous un ciel bleu éblouissant et purgé de tout nuage, ce « Monde Perdu » est d’autant plus superbe que la verdoyante végétation n’est pas en reste même si elle est parfois assez rase et chétive au fond des petites ravines de ce « Jurassic Park » en miniature. Après avoir quitté cette étroite sente, incertaine par endroits, mais bien balisée, c’est une large piste qui nous amène à Peyrolles où une aire aménagée accueille les randonneurs pour un pique-nique bien mérité. On ressort du hameau par la D.14 et on quitte très rapidement le bitume au profit d’une piste terreuse rectiligne bordée de vignes et de champs, sans doute un peu lassante en raison de sa longueur. Comme souvent, pendant que Dany fonce vers l’arrivée, je comble cette lassitude en prenant des photos de tout ce que je vois et principalement de fleurs sauvages et de jolis papillons. Heureusement, si je puis dire, cette monotonie est vite brisée par un raide dénivelé tout en sous bois qui nous entraîne au sommet d’une haute butte alternant petits bosquets, garrigues parfumées et pacages d’estives. Ici de magnifiques paysages se dévoilent sur une vaste partie de la Vallée de la Rialsesse mais également bien plus loin sur la Haute Vallée de l’Aude et les Pyrénées Ariégeoises encore enneigées. Mais la vue la plus étonnante en descendant vers le village de Cassaignes est d’apercevoir pendant un cours instant les deux sommets mythiques que sont le Bugarach et le Canigou dans le même champ de vision. Image rare et sans doute exceptionnelle ! Plus près, on perçoit le pech Cardou, dons l'ascension peut constituer une balade également au départ de Serres. Après la traversée sans problème du hameau tranquille de Cassaignes, nous avons perdu, dans la descente du bois des Coutious, le fil de cette belle balade. Sans doute plus par inattention et étourderie que par l’absence de balisage. Outre, le fait que nous avons aisément retrouvé notre chemin, nous n’avons pas eu à regretter ce court égarement tant les points de vues sur le vallon, les pechs, la forêt domaniale, sur Serres et son château étaient admirables et colorés. D’ici, nous eûmes un large aperçu de ce circuit d’un peu plus de 12 kilomètres où nous avions flâné pendant presque 6 heures, arrêts et pique-nique inclus. Nous retrouvâmes Serres et notre voiture garée au bord de la Rialsesse. Cette calme rivière, nous nous languissions d’y tremper nos orteils pour voir si l’eau était aussi rafraîchissante que nous l’avions imaginée peu après le départ. Pour le bonheur de nos pieds, elle l’était !!! Carte IGN 2347 OT Quillan-Alet-les-Bains Top 25.

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