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Le Sentier du Pêcheur depuis Leucate-Village

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la chanson "La Mer" de Charles Trenet. En anglais "Beyond the Sea". Elle est interprétée ici par divers chanteurs et musiciens dans l'ordre suivant : Robbie Williams (chant), Acker Bilk (clarinette), Biréli Lagrène (guitare), Bobby Darin (chant), Charles Trenet (chant)

Le Sentier du Pêcheur depuis Leucate-Village

Le Sentier du Pêcheur à Leucate

Cliquez sur les photos pour les agrandir. 2 fois pour un plein écran.

 


 

Ne quittons pas les étangs. Après celui de Gruissan, voilà celui de Salses. De Leucate plus exactement car les deux dénominations Salses et Leucate sont justes. En effet, cette balade commence à Leucate-Village et s'intitule le « Sentier du Pêcheur ». Le petit étang de Gruissan ayant une superficie de 1,45 km2 et celui de Leucate de 54 km2, cette fois, par question bien évidemment d’en faire le tour complet, même si les objectifs sont strictement les mêmes. D'ailleurs quels sont-ils exactement ? Le patrimoine historique tout d'abord puis prendre du plaisir à marcher tout en découvrant la Nature. Ici paradoxalement, sur ce « Sentier du Pêcheur », les poissons ne seront pas concernés, en tous cas si peu. Priorité aux oiseaux, car pour moi, il s’agit d’abord de réaliser une balade ornithologique. Les oiseaux des étangs bien sûr et tout le reste quand il se présente. Montrer ce qu'il y a au bord du chemin, c'est aussi un plaisir que j'ai toujours envie de partager. Comme pour le « Sentier du Guetteur » effectué récemment, le démarrage s'effectue depuis la place Pierre Gonzales. Ciel azur et parfaitement pur, rayons du soleil juste tièdes et pas de vent, pour un 16 novembre, c’est une météo merveilleuse qui m’y accueille. Un vaste parking est là. Il y a aussi un point d'information touristique mais je l’ai toujours trouvé fermé. Enfin peu importe, ce n'est pas là l'essentiel, et ce d'autant plus que des panonceaux directionnels sont bien présents juste à côté. Le « Sentier du Pêcheur » est là parmi les autres. Il indique 7,2 km. Le château, lui, est à 600 m seulement et dans le même sens. Je file au bout du parking et emprunte la rue de la Vigne. Au sommet d’un amandier, des étourneaux attirent déjà l’objectif de mon numérique. Leur plumage sombre et brillant tranche dans ce lavis céleste si parfaitement bleu. L’itinéraire passe devant la maison de retraite « Le Château ». Le vrai, lui, ou du moins ce qu’il en reste, est déjà là sur la gauche de la rue de l’Aire. Je délaisse très vite la large voie pour une étroite sente qui y monte plus directement. Des moineaux se coursent dans des cyprès et des amandiers. Un peu plus haut, en arrivant au pied du château, c’est un couple de roitelets huppés qui capte mon attention. Des roitelets dans un château, quoi de plus normal me direz-vous ? Je m’assieds en surplomb d’un grand cèdre pour tenter de les photographier. Bingo ! Apparemment, le cèdre est leur terrain de jeux favori. Jeux de l’amour, je ne sais pas ? Mais du hasard pour moi en tous cas, tant ils se coursent, ne tiennent pas en place et sont difficiles à immortaliser. Il faut dire qu’il y a plusieurs cèdres et qu’ils aiment y batifoler de l’un à l’autre. Il me faut plus d’une demi-heure et un peu de chance pour avoir une ou deux photos à peu près correctes. Etourneaux, moineaux et roitelets sont déjà dans la boîte et le moment est venu de consacrer un peu de temps au patrimoine leucatois. Chapelle et château restent à découvrir et si le tour de la chapelle aux trois croix s’effectue très rapidement, il n’en va pas de même du château et des nombreux panonceaux explicatifs qu’il faut lire. Lire et observer, il faut parfois faire les deux simultanément. De ce modeste pinacle, le château est un monumental champ de ruines qui n’a plus rien de comparable avec le croquis architectural le présentant sur un des panneaux sous la forme d’une étoile à huit branches. On a du mal à imaginer qu’une telle dévastation ait été possible et quand on apprend que la destruction du château a été volontaire et effectuée à l’explosif, on comprend mieux l’image qu’il nous offre. Toutes les branches de l’étoile ont disparu et le reste aussi.  En 1661, le château coûte trop cher et les Etats du Languedoc préconise sa démolition. En 1663, Louis XIV donne son accord et le château est démoli en 1664 par un maître maçon s’appelant François Carcassonne. Quel boulot et quel sacrilège pour un bâtisseur que de se voir confier une besogne aussi méprisable ! Si de nos jours, nous détruisions tous les monuments coûtant trop chers à entretenir, il ne resterait que peu de choses de notre patrimoine historique. Adieu certains châteaux de la Renaissance, adieu certaines cathédrales médiévales et Notre-Dame de Paris notamment, dont la toiture va peut-être être restaurée grâce à des fonds d’une souscription « made in U.S.A ». Je quitte le sommet et fait le tour de l’ensemble des vestiges. Plus je m’avance dans ce patrimoine saccagé et plus je me dis quel dommage ! On comprend surtout que les gouvernants de l’époque n’aient pas voulu que ce château tombe entre les mains de leurs ennemis et c’est la seule explication admissible à cette désintégration totale. Il vrai que sous Louis XIV, nombreux sont les catalans tout proches qui se désolent d’avoir été obligés de se rallier de force par le Traité des Pyrénées de 1659. La « Guerre des Faucheurs » est terminée mais les rancoeurs entre catalans, espagnols et français sont encore fortement ancrées. Faut-il que le risque de voir nos adversaires s’emparer du château ait été jugé si angoissant pour que d’une simple signature sur un document et avec quelques bâtons de dynamite, on ait cru bon de balayer un lieu si chargé d’actes de bravoure. Cette bravoure est désormais symbolisée par la statue de Françoise de Cézelly et c’est par là que je termine ma visite. J’ai déjà eu l’occasion de conter son extraordinaire épopée (voir le « Sentier du Guetteur ») et ce spectacle de désolation n’en n’est que plus révoltant. Par bonheur, des rouges-queues noirs et des mésanges bleues sont là pour me distraire et me faire oublier ces ruines. La suite de l’itinéraire est parfaitement indiquée car un nouveau panneau « Sentier du Pêcheur-6,7 km » se présente. Le sentier entre dans une pinède mais presque aussitôt ma curiosité se laisse à nouveau entraîner vers un autre monument que je distingue à peine à travers les branches. Je délaisse le sentier et m’y dirige tant bien que mal. Finalement, il s’agit d’un tombeau monumental ceint d’une haute clôture et clos par un portail qu’il l’est tout autant. Il est plutôt éloigné du cimetière que j’aperçois au bout d’une longue allée située dans mon dos. J’imagine qu’il s’agit de notables de la ville. J’emprunte cette allée. Non loin du cimetière, au lieu-dit « Courbatières » un autre panonceau « Sentier du Pêcheur- 6,5 km » m’assure de la bonne direction à poursuivre. Je suis désormais dans la garrigue mais sur un chemin bitumé. Premières fleurs, premiers papillons puis c’est une fauvette qui joue avec mes nerfs. A l’instant même où je m’apprête à la photographier plutôt correctement, je sursaute en entendant cette exclamation interrogative « mais que photographiez-vous ? » C’est une jeune et jolie joggeuse qui est arrivée dans mon dos qui me pose cette question. Je lui réponds bien sûr et ainsi vont s’enchaîner d’autres questions et somme toute, une agréable conversation qui va durer presque une heure. Pendant cette heure, nous allons nous présenter puis tenter de nous connaître, mais surtout nous allons faire le tour du monde, voyager d’un bout à l’autre de la Terre et sur plusieurs continents. Elle est en vacances actuellement et les partage entre Toulouse et Leucate. Elle travaille dans l’humanitaire et a été amenée à visiter de très nombreux pays. A chaque pays qu’elle évoque, elle rajoute « vous connaissez ? » Et bien évidemment, je ne connais pas ! Il y en n’a déjà pas mal malgré son jeune âge que j’estime à 35 ans environ, à peine plus peut être ? Alors pour faire mon intéressant, je lui parle des pays étrangers ou lointains que j’ai eu le plaisir de découvrir. Il y en a moins bien sûr, mais pour blaguer, je lui dis « vous connaissez ? » Et elle ne connaît pas ou si rarement. Apparemment, les pays où l’humanitaire est nécessaire ne sont pas les mêmes que ceux où l’on part en vacances. Finalement, il n’y a que quelques pays pour nous rapprocher. Nos souvenirs se croisent sur ces pays-là. On se renvoie nos pérégrinations respectives comme deux tennismen se renvoient une balle. On se donne des envies de voyages mutuellement, conscients de ne pas avoir tout vu même dans ces pays-là. Les voyages se poursuivent dans nos têtes respectives mais à une vitesse telle que les arrêts sur images deviennent quasiment impossibles. Alors je change de conversation. Je lui parle de ma passion de la randonnée pédestre et elle m’avoue être candide en ce domaine. J’évoque mes autres passions ; nature, mer, montagnes, photo et informatique. Ça a l’air de l’intéresser. Je lui parle de mon blog « randos » et elle me promet d’aller le découvrir au plus vite. Je lui donne le nom de mon site : « Mes Belles Randonnées Expliquées ». Finalement, le temps passe et l’ordre du jour ne semble jamais s’épuiser. Je lui dis que le footing en solitaire est un très bon début à la randonnée pédestre. Effort solitaire et trouver du bonheur à courir dans la Nature sont d’excellents prémices à partir marcher en montagne ou ailleurs. Je crois comprendre qu’elle prend cette appréciation comme une éventuelle suggestion, alors gentiment, j’insiste pour lui faire comprendre que ce n’est pas le cas. Elle a sensiblement l’âge de ma fille et avec tout ce qui ce passe, je ne peux pas m’empêcher de la mettre en garde dans le fait de courir seule dans un endroit si isolé comme celui où nous nous trouvons. De surcroît, je considère que de m’avoir accoster comme elle l’a fait n’est peut-être pas très prudent. Elle me remercie de mes conseils me disant qu’elle les trouve très pertinents mais d’un autre côté, « me cloue le bec » en me disant que des risques, elle en a couru de biens pires dans son travail d’urgentiste humanitaire. Elle rajoute qu’elle avait parfaitement compris que je photographiais la Nature et que de ce fait, je lui paraissais plutôt « clean ». Je me vois forcé de la croire. Je la remercie pour ce charmant échange. On se sépare. Elle repart en courant et moi en marchant. La fauvette n’est plus là mais j’ai espoir qu’elle soit déjà dans mon numérique. Voilà déjà plus de 2 heures que j’ai démarré cette balade et il est déjà midi et demi. Pour la rassurer, je téléphone à Dany comme je le fais à chaque fois que je pars randonner tout seul. Je lui explique mon insolite rencontre avec la joggeuse et le retard que j’ai pris à réaliser ce circuit. Nous discutons quelques minutes puis elle me souhaite « bonne balade ». Je raccroche. L’ai-je rassurée ? Je ne sais pas. Je file vers l’étang et seuls quelques oiseaux et des tags sous un pont arrêtent mon envie d’y parvenir pour me poser et prendre un premier en-cas. J’atteins une crique très tranquille. Le petit golfe est clair. Au bord, l’eau y est transparente. Il y a quelques bateaux au mouillage et d’autres au sec, une baraque rouillée, des roseaux mouillés, des filets de pêches entrain de sécher et quelques oiseaux blancs.  Ici tout me rappelle les paroles de « La Mer » de Trenet et il ne manque que les blancs moutons. Il faut dire que l’artiste avait choisi le tout proche et similaire étang de Thau comme source d’inspiration à sa chanson fétiche. En longeant le bord, je continue à marcher jusqu’à l’extrémité de la anse. Là, derrière la pointe, une petite brise venant du nord fait frémir la surface de l’eau. Les voilà les « blancs moutons » de la « bergère d’azur », ici plutôt grisâtre. Ma présence semble déranger un couple de goélands et leurs cris puissants viennent rompre ce silence si agréable. Abstraction faite des décibels très supérieurs, on dirait des bébés que l’on a privés de leur biberon. Je fais demi-tour. Le silence revient. Je m’attable à la terrasse d’un cabanon désert. Un sandwich - triangle fait office d’en-cas. Je garde tout le reste, salade, dessert et fruits pour un peu plus tard. Je profite du calme pour observer des rouges-queues noirs, des rouges-gorges ainsi que des lézards jouant dans les jardinets voisins. Il faut dire que les lieux ne servent plus de jardins potagers depuis très longtemps. Ils sont de véritables capharnaüms où objets divers et variés s’entassent et semblent vivre une fin de vie au grand soleil : rafiots, remorques rouillées, empilements de filets, pneus, barriques, pieux, fanions et autres bouées colorées servent de cache à cette faune volante et rampante que je tente de photographier. Après cet entracte, je repars, en marchant toujours au plus près de la lagune. Côté étang, il y a les oiseaux marins divers et variés, et plus à l’intérieur, une belle variété de passereaux. Alors, je marche le plus souvent en zigzaguant entre les deux. Finalement, j’en oublie presque le « Sentier du Pêcheur » mais mes hésitations incessantes m’offrent des panoramas que je n’aurais sans doute pas vus en y restant dessus. En effet, l’itinéraire file à l’intérieur de pineraies plutôt touffues et je préfère nettement le bord de l’étang. Après une moisson de photos de l’avifaune présente, je fais définitivement le choix de marcher au plus près de la grève. Ici, la grève, c’est le plus souvent un épais matelas d’algues sèches voire de petits buissons de soude ou de salicornes. Quand le goémon n’est pas sec, mes godillots s’enfoncent et il me faut réagir et sauter au plus vite pour ne pas les voir se remplir d’une eau juteuse et verdâtre. A l’instant même où j’atteins la pointe extrême des Courbatières et que je suis entrain de photographier une Aigrette garzette, qu’elle n’est pas ma surprise de constater qu’un « chat sauvage » observe le même volatile encore plus intensément que moi. Le matou ne m’a pas vu. Pas de doute, le chat guette fixement l’oiseau pour en faire son déjeuner. Le voilà qui sort des roseaux, s’avance en rampant sur le sable d’une large plage. Il est désormais à découvert. Il s’aplatit au maximum pour se faire discret mais il est encore très loin de l’échassier et son instinct inné de la difficulté l’alerte déjà d’un autre danger. Ce danger, c’est moi. Il hésite à se relever mais tournant sa tête dans tous les sens, il finit par me repérer. Il hésite toujours mais l’oiseau est encore loin et je représente un risque. Il se relève, retourne vers les roseaux, s’arrête et m’observe intensément. L’aigrette est là, toujours aussi impassible, mais le chat continue à me regarder toujours aussi fixement. Effet de surprise ? Qu’attend-il de moi exactement ? Que je bouge sans doute ? J’en profite pour le photographier. Il a presque tout du « chat sauvage ». Il est assez massif mais guère plus gros qu’un chat domestique. Il a une grosse tête et des oreilles bien droites et surtout des rayures sombres identiques à celle que l’on peut observer chez le « félis silvestris », le chat sauvage forestier de nos montagnes pyrénéennes. Sauf qu’il est fortement improbable que celui-ci en soit véritablement un. Il s’agit plus sûrement d’un chat haret, chat sauvage certes mais issu du marronnage. En tous cas, celui-ci est très loin de toute habitation et sa gestuelle vis-à-vis de l’aigrette ne laisse planer aucun doute quand à ses intentions belliqueuses. Il chasse pour manger, car si le jeu était sa seule visée, il s’attaquerait probablement à une créature plus petite et présentant moins de risques. Si l’étang est son domaine, il doit savoir que le bec de l’aigrette est un poignard. Je me décide à bouger. Il s’enfuit dans les roseaux et doit me maudire de lui avoir fait louper son plat du jour. Le mien, je n’ai qu’à le tirer de mon sac à dos et c’est chose faite quelques minutes plus tard quand une table et un banc se présente au milieu d’un pré dominant l’étang.  A l’ombre d’un grand pin, je ne pouvais espérer meilleur emplacement pour déjeuner et meilleur observatoire pour les oiseaux qui passent et s’arrêtent parfois : Aigrette garzette, Grande Aigrette, Héron cendré, Goélands, Mouettes rieuses, Grèbe huppée et des passereaux et limicoles pas toujours évidents à identifier ou à photographier. La suite de la balade est du même acabit. Je retrouve le « Sentier du Pêcheur » et histoire de me donner bonne conscience, j’effectue en sens inverse et très rapidement la partie que je n’ai pas accomplie. Trop enfoui au milieu des pins ou du maquis, rien de ce « rebrousse-chemin » ne me fait regretter mon itinéraire perso. Je rebrousse chemin de nouveau jusqu’à atteindre l’anse plus ample de la Caramoun et un petit cap pointu. D’autres oiseaux occupent les salicornes ou la berge. J'y passe beaucoup de temps planqué. Quelques personnes s’y promènent. Pour d’autres, pas de doute, il s’agit bien d’un lieu de rendez-vous. Il faut dire que ce cap est accessible en voiture. Je ne suis plus seul pour la toute première fois depuis la joggeuse de ce matin. Je m’empresse de quitter le cap pour des lieux moins fréquentés. Le lac est un miroir qui commence à se teinter d’or. Le soleil décline déjà et plutôt rapidement. Je suis indécis, entre l’acte de finir cette balade et de ne rien louper de ce spectacle admirable. Je prends de nombreuses photos puis continue l’itinéraire. Plus monotone, il m’entraîne loin de l’étang mais en direction de la ligne d’arrivée. Sur la droite, la « Grotte des Fées » se présente, entourée d’un haut grillage. J’en fais le tour sans jamais ne rien voir de cet aven. Alors que je suis sur le point de repartir, je constate qu’il y a un énorme trou au bas du grillage, lequel à cet endroit-là a été largement soulevé. Je m’y glisse sans aucune difficulté. L’aven est là à mes pieds, avec plusieurs boyaux dont un est plutôt facile d’accès au prima abord. J’ y descends, conscient de braver une interdiction mais lucide aussi que ma curiosité excessive prenne une fois encore le pas sur ma raison. Je finis par me rendre compte que c’est d’autant plus irréfléchi qu’il n’y a rien d’intéressant et en tous cas, rien qui n’étanche ma soif de découverte. Je prends quelques photos, mais autant que je me souvienne, car c’est plutôt récent, elles sont probablement identiques à celles que j’ai vues sur le site Wikipédia. J’ai lu pas mal de choses à son propos et bien évidemment tout cela n’a plus de raison d’être, sauf à descendre encore plus profondément, ce que les archéologues et les spéléos ont sans doute tenter de faire depuis très longtemps déjà. Je n’y pense pas une seule seconde et au contraire, l’aven plus profond qui se trouve à mes pieds me fout les jetons. Je crois savoir qu'il y a de l'eau. J’en m’en éloigne tout en me disant que si j’avais malencontreusement glissé dedans, personne n’aurait peut être eu l’idée de venir me chercher au fin fond de ce gouffre. Ouf ! Me voilà à l’air libre !  Il n’y avait pas de fées dans cette grotte ! Les seules « enchanteresses » de la journée auront été cette balade et la gentille joggeuse qui avait envie de converser. Ces pensées suffisent à mon bonheur et si la grotte est là au bord du chemin, rien n’oblige à y descendre. Un conseil : N’y allez pas !  Je poursuis l’itinéraire toujours dans un décor de garrigues mais les cabanons isolés puis les premières villas se font plus nombreuses. Au loin, un bout de l’étang et le Canigou se révèlent sous un soleil blondissant. Je presse le pas car mon idée est de voir le soleil se coucher sur l’étang. L’itinéraire se complique dès lors qu’il faut franchir la départementale D.627. J’allume mon G.P.S et compulse ma carte I.G.N. Je trouve aisément le passage en zigzags qui m’amène sous le pont. Sous l’ouvrage, d’autres tags, dont certains plutôt amusants, accaparent une fois encore mon attention et celle de mon appareil-photo. Leucate-Village est là mais je suis au sud et ma voiture est au nord-est. Alors, je me laisse guider par le tracé enregistré dans mon G.P.S. Premiers lotissements, piscine, complexe sportif, rue rectiligne. Je débouche sur la rue principale. La rue Francis Vals. Je la connais bien et il ne me reste plus qu’à la remonter jusqu’au parking Pierre Gonzales. J’accélère encore le pas pour ne rien manquer du coucher du soleil. Même le jolie centre-ville ne ralentit pas mon ardeur. Le ciel est encore très bleu mais quelques nuages rosissent déjà. Ma voiture est là. J’y jette mon sac à dos sur le siège arrière et file en direction de la Franqui. Finalement, je m’arrête à la sortie de Leucate sur la vaste esplanade d’un camping. Quel spectacle !  Quelle métamorphose que ce ciel changeant de couleurs en quelques secondes et sans que l’œil humain ait le temps suffisant d’en enregistrer toutes les beautés et toutes les nuances : bleus, gris, ocres, jaunes, bruns, oranges, rouges. Seules mes nombreuses photos révéleront cette splendeur si incroyable. Le temps presse et je suis bien trop loin de l’étang. Je reprends la route, direction Le Barcarès cette fois. Je stoppe au bord de l’étang. Le ciel rougeoie. Un obscur Massif du Canigou se détache dans cet horizon incandescent mais éphémère car trop rapidement changeant. Ce soir, le Canigou, Seigneur des Pyrénées ou Olympe des Catalans, justifie pleinement tous les superlatifs qu’on lui attribue habituellement. L’étang ressemble à une couche de braises lisse et sans défaut. Seule l’image inversée de la Montagne sacrée vient assombrir cette belle et écarlate verrière. Ce « fond d’écran » flamboyant n’est pas sans me rappeler ceux de mon ami Bruno Carrias, pêcheur d’images dont la passion est de photographier le pic du Canigou depuis la Provence ou Marseille, distante de plus de 250 km. Images encore plus insolites car souvent qualifiées de « mirages » ou de « miraculeuses », quand on sait que la terre est ronde et que depuis Notre-Dame de La Garde à Marseille, le sommet du Canigou est censé être sous l’eau à 120m de profondeur. Cet incroyable phénomène optique par réfraction atmosphérique de la lumière n’est pas récent puisque déjà observé en 1808 par le baron Von Zach, mais alors qu’est que c’est beau ! Sur ce « Sentier du Pêcheur » assez perso, la pêche a été bonne. Rien d’alimentaire bien sûr, mais si nourrissant sur le plan des plaisirs simples. Des plaisirs simples à la portée de tous. Telle qu’effectuée et expliquée ici, à savoir, visite détaillée du château, entorse au tracé originel, plus ce dernier en sus avec un aller/retour au niveau du lieu-dit Devès, cette balade a été longue d’environ 10 à 11 km. Le temps pour l’effectuer est si ridicule que j’aime autant ne pas vous l'annoncer ! Carte I.G.N 2547OT Durban – Corbières – Leucate.

 

 

 

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Le Cami dels Orris depuis Salses-le-Château

Publié le par gibirando


 
Ce diaporama est agrémenté de la musique "Jean-Pierre" jouée par le compositeur et trompettiste de jazz américain Miles Davis, extraite de son album "We Want Miles". Il est accompagné ici de Marcus Miller (basse), Bill Evans (piano) et Mike Stern (guitare).
 LE-CAMI-DELS-ORRIS
CAMIORRISIGN

En général quand on va à Salses, c’est soit pour visiter le célèbre château, soit parce qu’on va y voir des amis ou des connaissances et enfin la meilleure des raisons c’est parce qu’on y réside. Alors, vous allez sans doute me traiter d’original, si je vous dis qu’il y a une quatrième bonne raison, c’est celle d’y aller pour randonner. Dans mon blog, ce bon motif, j’avais déjà eu l’occasion de le mettre en exergue en vous emmenant sur un itinéraire très original qui s’appelait le « Cami de las Sanyes ». Cette fois, avec cet article, c’est un autre « cami » que je vais vous faire découvrir et ce dernier bien connu des salséens et des randonneurs du coin s’intitule le « Cami dels Orris ». A vrai dire, si je n’ai rien d’un original, je suis par contre toujours à la recherche de circuits de balades pas trop loin de chez moi que j’appellerais « d’entraînement ». En hiver, ces entraînements ou ces décrassages sont souvent nécessaires avant d’affronter les grands dénivelés ou les longues excursions pyrénéennes qui nous attendent dès l’arrivée des premiers beaux jours. Dans ma bouche, ce terme « d’entraînement »  n’a rien de péjoratif et il ne signifie pas automatiquement « sans intérêt » ou « déplaisant » et d’ailleurs, ce Cami dels Orris n’est ni inintéressant ni désagréable à cheminer. Si comme moi, vous aimez contempler des choses nouvelles et que vous avez toujours cette envie de marcher quelque soit les types de terrains, vous pouvez y aller sans crainte, par contre, si vous pensez y découvrir des quantités d’orris, ces petites cabanes pastorales de pierres sèches, abstenez-vous d’y aller. En effet, je ne pense pas avoir été plus distrait qu’à mon habitude ou bien ne sont-ils pas suffisamment bien indiqués mais je n’ai pas vu le moindre orri sur le parcours en question. Pour en entrevoir trois dont deux bien en ruines, je me suis donné « un mal de chien » et en plus, il a fallu que je marche plusieurs centaines de mètres supplémentaires hors du circuit parfaitement balisé pour les trouver.  Non, sans vouloir offenser celui ou ceux qui lui ont donné ce nom, cette dénomination de  « Cami dels Orris » me semble vraiment inappropriée presque usurpée dirais-je. Bon, personnellement, je l’aurai appelé le « Cami de la Combe Française » mais peu importe, les panonceaux du balisage l’appelant ainsi sont tellement nombreux ; en tous cas nettement plus nombreux que les orris eux-mêmes, qu’il n’aurait pas été très sérieux que je l’appelle différemment sur mon blog. Le départ peut s’effectuer devant le château ou bien devant le parcours sportif qui le jouxte où un premier panonceau est présent juste en dessous de celui indiquant la « Forteresse de Salses ». On longe la route parallèle à la voie ferrée, on passe devant le château, un deuxième panonceau est déjà là et indique la direction à suivre et on poursuit la route bitumée qui nous amène vers un court tunnel permettant le passage sous le réseau autoroutier.  Ici, en sortant de ce boyau métallique, l’asphalte laisse la place à une piste terreuse et si on arrive à oublier le tumulte de la circulation omniprésente, on a le sentiment de basculer dans un autre univers : celui de petites pinèdes verdoyantes, de rangées de cyprès délimitant quelques vignobles soignés aux ceps parfaitement alignés, et surtout de collines arides et d’une garrigue colorée en jaune par les innombrables ajoncs déjà fleuris, prémices d’un printemps qui s’annonce. Sous un chaud soleil d’hiver et un ciel bleu d’une pureté presque absolue, tous ces éléments dessinent un paysage plutôt agréable à cheminer et on est enchanté de se décrasser les poumons de cet air limpide. Le balisage est suffisamment présent pour ne pas que l’on se trompe aux nombreuses intersections. Mais malgré ça, ce n’est pas aussi simple et si évident car peu après le tunnel autoroutier, une pancarte indique le « Cami dels Orris » à gauche et une autre, la présence d’orris si on choisit d’aller tout droit. Alors que faire ? La logique voudrait que l’on continue le circuit mais d’un autre côté, on peut se dire « et si les orris à découvrir étaient hors du parcours balisé ? ». C’est en tous cas, la question que je me suis posée et bien m’en a pris.  Enfin bien ou mal,  comme je suis toujours très curieux sur tout ce qui touche à la nature, j’ai décidé d’aller voir ces fameux « orris ». Comme je l’ai dit plus haut, pour en voir deux dont un en ruines, j’ai tout de même parcouru, au bas mot, plus d’un kilomètre et demi aller-retour. Alors, je ne sais pas si c’est un bien ou un mal et si vous ferez comme moi mais c’est pratiquement les seuls orris que j’ai vu ce jour-là à l’exception d’un autre bien détruit lui aussi qui se trouve au dessus de la carrière.  Après cet aller-retour au milieu du vignoble et des amandiers en fleurs, j’ai emprunté la piste qui entre et poursuit sa route d’abord dans un large vallon puis dans un défilé plus étroit entouré de collines calcaires dénudées côté soulane et de quelques pins côté ubac. Seuls quelques pylônes électriques viennent gâcher le paysage. En souvenir des violents combats qui s’y sont déroulés entre troupes françaises et espagnoles pour la conquête de la célèbre enceinte fortifiée de Salses, ce joli vallon, vous le trouverez sur la carte IGN sous la dénomination de Combe Française. L’histoire retient cette période sous le nom de Siège de Salses (1639-1640) qui a vu tour à tour les deux protagonistes se partageaient la victoire et la défaite. Pas très étonnants ces résultats, quand on sait que l’imposant château est planté là, au beau milieu de la plaine littorale. Il était donc relativement facile d’y encercler une garnison, d’y tenir un blocus et d’y harceler l’ennemi depuis les crêtes des collines environnantes. C’est exactement ce qui s’est passé.  Parmi toutes ces collines, premiers contreforts des Corbières, et quant on regarde la carte, on constate que celles qui dominent la Combe Française sont, depuis l’intérieur des terres, une position stratégique puisqu’elles constituent les derniers remparts naturels avant d’atteindre les profonds fossés et les hautes murailles du château. Alors une fois de plus comme je suis très curieux, une fois arrivé au bout de la combe, je suis sorti de l’itinéraire balisée et j’ai grimpé cette colline pour avoir une vue aérienne du château. En plus de la vue aérienne sur l’imposante forteresse comme je suis arrivé en surplomb de l’ancienne carrière, j’en ai profité pour en faire le tour en longeant le grillage de sécurité, histoire de voir si je ne pouvais pas compléter ma collection de minéraux de quelques cailloux intéressants. Bien sûr, rien ne vous obligera à faire de même et vous pourrez rester sur le « Cami dels Orris ». Pour cela, il suffira que vous poursuiviez le balisage toujours bien présent sur un sentier qui s’est très sérieusement rétréci en montant vers un étroit collet. Avec de magnifiques vues sur l’étang, sur le village de Salses lui-même et sur la plaine roussillonnaise qui s’étire depuis la mer magnifiquement bleutée jusqu’au pied du massif des Albères ou de la cime enneigée du Canigou, le sentier monte et descend dans de minuscules ravines en continuant à zigzaguer dans la garrigue. Il vous amène dans des décors très contrastés vers une  petite colline boisée au joli nom de La Montagnette entourée de quelques pinèdes, de petits prés plantés d’arbrisseaux sauvages et de petites vignes. Juste avant la Montagnette, c’est à dire peu après la carrière, on vous propose deux versions de ce « Cami dels l’Orris » : une version courte intitulée « Petite Boucle » et une version longue ou « Grande Boucle ». Comme j’ai opté pour cette dernière alors bien sûr je ne peux vous parler que de celle-ci. Personnellement, j’ai donc contourné cette « Montagnette » en étant vigilant car de nombreux panonceaux indiquent que les Archers Catalans ont investi les lieux pour en faire leur parcours de tirs. Plus loin, j’ai retrouvé le vignoble roussillonnais qui s’étire ici presque à perte de vue pour arriver au Mas Lacombe où j’ai récupéré une route bitumée qui m’a amené à nouveau sous l’autoroute A9. Après être passé sous le pont autoroutier, je suis arrivé au sud de Salses où par la départementale D.5b je suis très rapidement entré dans le village. La fin est une simple formalité puisqu’une fois dans Salses, il suffit de reprendre la direction du château pour rejoindre sa voiture. Ayant fait deux entorses à l’itinéraire normal  (orris puis carrière) j’ai parcouru une quinzaine de kilomètres pour un faible dénivelé de 120 mètres environ. Je pense que la « Grande Boucle » doit être longue d’à peu près 11 kilomètres. De bonnes chaussures de marche sont vivement conseillé sur ce terrain très souvent rocailleux. Pour ceux qui n’ont jamais visité le château et qui ne connaissent pas son histoire, je vous conseille vivement d’en faire une découverte commentée. Personnellement, j’ai réalisé cette visite il y a déjà quelques années mais j’en garde un souvenir impérissable tant le guide avait su nous faire revivre magnifiquement l’Histoire de ce château. Elle reste parmi les visites guidées les plus intéressantes qu’il m’ait été données de faire. Carte IGN 2547 OT Durban Corbières – Leucate – Plages du Roussillon – Top 25.

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Le Cami de las Sanyes depuis Salses-le-Château.

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la chanson de François Deguel"Le Ciel, le Soleil et la Mer" 


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Avec ce « Cami de las Sanyes », textuellement le chemin des sagnes, ici le mot « sagnes » signifiant plus globalement « marais », la sagne étant un roseau des marais qui servait à la construction des cabanes de pêcheurs, on peut vraiment dire que l’on sort des sentiers battus. Ici pas de sentes rocailleuses, pas de chemins moussus, pas de pentes escarpées à escalader, pas de pic à gravir pour mettre à mal votre égo et rechercher l’exploit. La plus proche montagne, en l’occurrence le Canigou, parfois visible avec ces merveilleuses cimes enneigées est à vol d’oiseau à 60 kilomètres. Cette balade tranquille qui part de Salses-le-Château, bien balisée en jaune, vous entraîne dans un monde inhabituel, celui des étangs, des canaux, des marécages avec leurs odeurs parfois puissantes et entêtantes, celui des petits baudets qui paissent impassibles dans leurs près, celui des cabanes de pêcheurs et des senteurs d’iode. Après l’anse de La Roquette, quand on arrive au lieu-dit « les Baraques des Pêcheurs », dans ce cul-de-sac c’est un autre univers que l’on découvre celui des « barracas », petits cabanons rudimentaires construits parfois avec des cannes et des roseaux au mieux avec des planches, celui des « trabaques » qui sèchent au soleil  (filets de pêche). Ici c’est le royaume caché des franches rigolades et des grillades, des sardinades et des cargolades et surtout des succulentes « bullinada », ce plat traditionnel à base d’anguilles que l’on fait bouillir dans de hautes marmites en couches successives avec des pommes de terre. Puis en longeant quelques vignes et de nombreux vergers, on atteint le microscopique et paisible hameau de Garrieux. Quelques belles bâtisses entourées d’un vignoble, une adorable chapelle romane à l’ombre de quelques pins parasols, Garrieux transpire la sérénité et le silence. La chapelle de Garrieux est le lieu idéal pour prendre un peu de bon temps et pique-niquer. Puis l’heure du retour étant venu,  il faut faire demi-tour et en suivant le balisage, on quitte enfin le bitume pour marcher à travers les marais et dans un épaisse végétation faites de joncs et de roseaux. Ici le nom de « Cami de las Sanyes » prend toute sa signification puis on finit par retrouver l’asphalte de la route qui file vers Salses-le-Château. La boucle est longue d’une dizaine de kilomètres et on a tout le temps de flâner sauf si ces « maudits »   moustiques s’invitent à la partie. Difficile d’y échapper  à la « bonne » saison, alors pour ne pas gâcher cette belle journée de marche, pensez à emportez un anti-moustique efficace. Il en existe de nombreux à base de produits naturels (citronnelle, basilic, géranium, etc.…). On n’hésite pas à prendre des avions et à payer très cher pour aller sous les tropiques en sachant à l’avance qu’il y aura des moustiques alors il ne faut surtout pas que ces sacrées petites « bestioles » soient un frein à découvrir ce plaisant « Cami de las Sanyes ». Pour remplir une belle journée, cette courte randonnée pourra être complétée par une visite guidée du célèbre château de Salses. Cette remarquable forteresse, à l’architecture militaire singulière, mérite qu’on s’y attarde ! Carte IGN 2548 OT Perpignan-Plages du Roussillon et 2547 OT Durban-Corbières/Leucate Top 25. 

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