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Le décapsuleur

Publié le par gibirando

Le décapsuleur

Cliquez sur la photo pour l'agrandir.


 

Le mois dernier, en l’espace de quelques heures, deux informations sont arrivées à moi et m’ont remémoré un étrange souvenir qui était là enfoui au tréfonds de ma mémoire. La première information concernait un article que je venais de lire à propos du harcèlement à l’école et de ce que l’on appelle désormais le cyberharcèlement, c’est-à-dire ces méchancetés gratuites ; mais souvent gravissimes dans leurs effets ; que les enfants n’hésitent pas à se faire entre eux à l'école, sur smartphone, au travers d’Internet et notamment sur les réseaux sociaux. L’article émettait l’idée que de tels agissements prenaient désormais une ampleur jamais égalée, suivant dans ce sens ce que l’on appelle de plus en plus souvent « l’ensauvagement » de la société toute entière. La seconde info concernait des recherches que je venais d’effectuer pour mettre en musique ma toute dernière randonnée intitulée « Le Chemin des Orrys de Ria à Llugols et le Pi del Rei ». Concernant cette dernière, je tenais à tout prix à mettre ma vidéo en musique avec des chansons du groupe anglo-australien The Bee Gees. Voilà quelques années, je m’y étais essayé mais j’avais essuyé un refus de YouTube, la copie de leurs chansons étant interdites car leurs œuvres n’étaient pas libérées des droits d’auteurs. Est-ce le décès de deux des trois frères Gibb mais les choses ont apparemment évolué depuis ? J’ose espérer que non tant j’aimais leurs chansons et leurs voix. Enfin toujours est-il que cette fois-ci ma demande a été acceptée et bien sûr, j’ai été à la fois surpris et ravi d’avoir pu mettre ma vidéo en musique avec 4 de leurs plus grands succès. Lors de mes recherches et de ma sélection de chansons, je suis tombé sur un très vieux film de 1963 où les Bee Gees, les « fameux » frères Gibb sont encore des enfants. Il y a Robin et Maurice les frères jumeaux et Barry l’ainé. Ce sont eux qui formeront plus tard l’essentiel du groupe ayant vendu plus de 200 millions de disques dans le monde entier. Là, dans ce film, on les aperçoit entrain de chanter un pot-pourri (Medley) de vieilles chansons dont certaines sont assez connues. Voici le lien si ça vous intéresse. Enfin, tout ça n’est pas vraiment le sujet et j’en viens à l’essentiel. En voyant Robin Gibb dans cette vidéo, avec sa dentition en avant, j’ai cru revoir Christian un copain que j’avais eu en classe de 6eme au collège où j’allais. C’était le collège de la Grande-Bastide à Marseille. C’est à cet instant en voyant Robin Gibb que les deux informations ; la méchanceté des enfants et le souvenir de Christian ; se sont coalisées pour jaillir de mon passé. Comme deux gouttes d’eau, Christian était le sosie de Robin Gibb. Certes il s’appelait Christian et moi je l’appelais ainsi, mais des élèves de ma classe et par méchanceté l’avait surnommé « le décapsuleur » à cause de ses deux incisives centrales bien plus en avant que toutes les autres. Bien que du même âge que Robin et Maurice Gibb nés eux aussi en 1949, à l’époque nous ne connaissions pas les Bee Gees car ils n’avaient pas encore le succès planétaire qu’ils allaient avoir quelques années plus tard. Alors bien sûr, cette troublante ressemblance n’était pas arrivée jusqu’à nous. Peut-être aurait-elle changé les choses si nous l’avions connue ? Enfin, je ne sais pas ! Moi, je m’entendais super bien avec Christian car dans la cour il était le plus souvent un de mes partenaires préférés quand nous jouions avec « l’araignée », cette balle faite d’élastiques dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans une chronique anecdotique que j’avais intitulée « Mes cours de récré ». Aussi quand d’autres copains se moquaient de sa dentition en avant, je le défendais car je voyais très bien qu’il souffrait de ce « harcèlement » même si ça n’allait jamais plus loin que de simples paroles. Je le défendais d’autant plus qu’il était timide et le plus souvent sans réaction face à ses vexations. Moi-même, depuis tout petit, je souffrais d’une dentition pas très jolie mais la différence est que personne ne s’était jamais moqué de moi. Un jour et alors qu’il venait d’être chahuté pour sa dentition, en classe, on nous distribua des bouteilles de lait chocolaté. Je ne me souviens plus très bien mais je crois que c’était du Cacolac. Je ne sais pas ce qui se passa dans la tête de Christian mais il se retrouva avec une bouteille non décapsulée et là se tournant vers ces quatre ou cinq persécuteurs, je l’entendis s’exclamer « je vais vous montrer si je suis un vrai décapsuleur ! ». Je me tourne vers lui et le vois entrain de forcer la capsule avec ses deux grosses incisives centrales. Ce qui devait arriver arriva : une de ses deux dents céda et je le vis aussitôt saigner de la bouche. Bien évidemment, tous ceux qui avaient observé la scène éclatèrent de rire. Christian posa la bouteille sur son pupitre et il partit en courant hors de la classe en se tenant la bouche et en pleurant. C’était la toute première fois que je le voyais pleurer car malgré sa timidité, il avait en général un caractère plutôt bien trempé. J’étais triste pour lui car c’était mon ami et en plus souffrant moi-même un peu de ma dentition, je savais combien il pouvait souffrir de la sienne et de cette bravade qu’il venait de louper lamentablement. Malheureusement la malveillance de ses persécuteurs et leur harcèlement n'avaient pas atteint leur paroxysme car les jours suivants quand il vint avec sa dent cassée, j’entendis certains « couillons » lui dire « t’as cassé ton décapsuleur ? » ou bien encore sous la forme d’une question  « elle était trop dure pour toi la capsule ? », enfin diverses plaisanteries de très mauvais goût qui peuvent vous pourrir une saison scolaire et peut-être même une vie tout court. Quelques semaines plus tard, Christian ne revint pas au collège. L’année scolaire tirait vers sa fin mais n’était pourtant pas totalement finie. Sur l’instant, j’ai pensé qu’il était souffrant. Puis voyant qu’il ne revenait plus au classe et habitant non loin du trajet que j’effectuais quotidiennement en Solex pour aller au collège, je suis parti m’enquérir de sa situation. Par bonheur, je fus rassuré par une voisine car son père étant haut-fonctionnaire ou diplomate ; je n’ai jamais trop su ; toute la famille était partie sous d’autres cieux. J’ai toujours espéré pour lui que ce fut mieux ailleurs qu’au collège de la Grande-Bastide où il avait sans doute souffert de ces harcèlements verbaux. Je ne sais pas si Robin Gibb des Bee Gees a souffert de sa dentition et si on s’est moqué de lui lors de son enfance mais toujours est-il qu’adulte sa dentition avait changé bien favorablement. Il faut dire qu’entre-temps, ce fut la période où l’orthodontie a commencé à faire d’immenses progrès. Personnellement et parce que mes parents ne roulaient pas sur l’or, je n’ai jamais pu profiter de ces progrès-là. Je l’ai toujours regretté même si mes dents n’étaient pas en avant mais plus simplement irrégulières. D’ailleurs, la première fois que j’ai vu les Bee Gees chanter, je me suis dit qu’ils avaient certes de grandes dents mais bien blanches et bien régulières. Pour des chanteurs exposés comme eux, c’était joli et sachant qu’ils s’appelaient Gibb, je me demandais s’ils étaient de la même famille que les célèbres brosses à dent Gibbs avec un « S » ? A l'époque, le « S » m'avait échappé !

A l’instant où j’écris cette chronique, l’actualité concernant les cruautés que des enfants sont capables d’infliger à d’autres enfants prennent une tout autre dimension : Ainsi, le 26 novembre, un adolescent de 14 ans a été tué à coups de marteau dans un gymnase lors d’une rixe à Coignières, commune des Yvelines. Le 11 novembre, c’est un autre adolescent de 16 ans qui a trouvé la mort à Paris 17eme poignardé également lors d’une autre rixe. Alors bien sûr, les cas que je cite ne se sont pas produits au sein d’une école mais la jeunesse des défunts tend à prouver que les monstruosités les plus horribles sont perpétrées de plus en plus jeune. Je passe sur le cas de Lola 12 ans assassinée le 15 octobre dernier dans des conditions qui dépassent tout ce que l'on peut imaginer par une jeune femme de 24 ans. Le 10 novembre, lors de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, le chiffre communiqué par le ministère de l’Education Nationale était de 1 enfant sur 10 est harcelé au cours de sa scolarité. C’est énorme et franchement, je n’ai pas souvenance qu’à mon époque se fut ainsi dans les écoles que j’ai eu l’occasion de fréquenter. Le cas de Christian est unique à ma mémoire et au sein de l'école.

Pour terminer ce récit, je tiens à préciser que si j’ai pu constater la cruauté de certains enfants vis-à-vis d’autres, je ne porte aucun jugement intellectuel à ce propos. Je ne suis ni pédiatre et encore moins psychiatre et je n’ai pas de connaissances approfondies sur le sujet. Elles sont du style « pourquoi certains enfants sont-ils méchants et d’autres pas ? » ou bien « les parents sont-ils responsables de cette méchanceté ? » ou bien encore « il n’y a plus l’autorité parentale qu’il y avait jadis ».  J’ai quelques idées mais là n’est pas le propos de cette chronique. Sans doute ai-je été méchant moi-même dans certains cas bien précis , même si à l’instant où j’écris cette chronique, je n’ai pas de cas concrets revenant à ma mémoire. En tous cas, mes parents m’ont toujours demandé de ne pas l’être et j’ai toujours essayé d’être à la hauteur de leurs souhaits.  Ce récit n’est donc qu’une simple anecdote qui est revenue à mémoire et que j’ai voulu raconter car finalement en me la remémorant j’ai pris plaisir à me souvenir de mon copain Christian avec lequel je me suis toujours bien entendu car nous avions la même passion pour le football et peut-être un « problème » dentaire analogue qui a perturbé une partie de nos vies. Oui, c’est une simple anecdote, simple comme cet objet que l’on appelle le « décapsuleur ».

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Mes cours de récré.

Publié le par gibirando

Bon nombre d’écrivains, bon nombre de philosophes ont estimé que « la vie était un jeu ». Si je peux faire mienne cette expression, je préfère dire que ma vie a toujours été une grande cour de récré. Je connais des êtres humains qui ont eu des jeux bien différents des miens mais qui ont joué autant que moi, d’autres qui ont très peu joué, d’autres qui n’ont jamais joué du tout et enfin il y en certains qui ont été le jouet d’une tierce personne. Quelle tristesse pour tous ceux qui n’ont jamais trouvé une cour de récré à leur taille ou à leur goût ! Quelle tristesse pour tous ceux qui ont toujours pris la vie trop au sérieux ! Quelle tristesse d’avoir été sous l’emprise de quelqu’un d’autre ! Quelle tristesse pour toux ceux qui n’ont pas réussi à faire ce qu’ils auraient aimé faire !

(Toutes les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus. 2 fois pour certaines pour un plein écran.)

Mes cours de récré. 

A l'école primaire, la grosseur du sac de billes était une manière de s'affirmer vis à vis des autres écoliers. Pour moi, les billes avaient plus d'importance que les notes.....mais j'avais tort !

Moi, mes cours de récré ; car il y en a eu plusieurs ; se sont succédées les unes aux autres toujours très naturellement. Certaines sont venues à moi spontanément, d’autres je me les suis inventées de toutes pièces. Voilà les principales ci-après :

Mes cours de récré.

A la maternelle, je joue du gros tambour avec l'orchestre que la maîtresse a constitué.

  • La première se trouvait bien évidemment à l’école. Enfant ou adolescent, comme je n’aimais guère l’école ou tout du moins que je n’y trouvais que peu d’intérêt, le principal attrait que je trouvais à y aller était la récréation. Là, dans la cour éponyme, j’y ai toujours été à mon aise. J’y ai toujours trouvé des occupations qui me plaisaient. A la maternelle, le jeu le plus prisé était la marelle mais il est vrai que la classe était mixte et qu’elle était bien adaptée aux deux sexes. Je m’en suis vite lassé peu doué que j’étais pour le cloche-pied. Par contre, j'adorais le temps que nous passions à répéter avec l'orchestre que la maîtresse avait créé et ce d'autant qu'elle m'avait alloué le gros tambour. Avait-elle compris que j'avais plus besoin de me défouler que les autres ? Au primaire, il y a eu la période osselets, puis celle un peu plus longue des jeux de billes où j’avais une certaine fierté à voir mon sac grossir au fil des mois et des trimestres. Ce qui ne réjouissait pas mes parents qui auraient préféré voir grossir mes notes  ! Puis au collège, la bille a été remplacée par un jeu qu’un ami à moi avait inventé et que nous avions appelé « l’araignée » (*). Les ballons et même les balles de tennis étant interdites dans la cour et sous le préau, nous étions suffisamment inventifs pour déroger à cette règle sans pour autant être frustrés en jouant à ce jeu constitué essentiellement d’élastiques entrelacées. De la 6eme à la 4eme, cette « araignée » a très agréablement remplacé tous les jeux de balles possibles. Une fois au lycée, les terrains de hand où nous jouions au foot ont immédiatement et naturellement remplacé la classique cour de récréation. Les petites cages où nous étions heureux de marquer des buts étaient là pour satisfaire notre envie de ressembler aux grands champions que nous aimions et qui avaient pour noms Pelé, Fontaine, Kopa, PiantoniPuskas ou Di Stefano puis un peu plus tard Skoblar, Magnusson, Bosquier, Carnus, HerbinEusébio ou George Best et j’en oublie bien sûr. Je ne me souviens pas m’être ennuyé une seule fois en récréation au cours de toutes ces années, par contre, je me souviens avoir souvent pesté quand la sonnerie d’appel vers la reprise de la classe retentissait, tant je trouvais ce laps de temps toujours bien trop court. C’est là dans ces différentes cours, mais également chez moi et dans ma rue, que j’ai appris à jouer au foot et au volley car il n’y avait rien de tel que « l’araignée » pour savoir jongler et devenir très adroit. Oui, je me souviens de ces temps-là avec nostalgie tant j’ai toujours partagé ces mêmes passions avec de très nombreux copains, copains qui bien évidemment ont changé au fil de mon âge et de mes changements d’écoles.

Mes cours de récré.

La fameuse "araignée" telle que je viens d'essayer de la refaire avec quelques élastiques. A l'époque, celle avec laquelle nous jouions était rouge ou noire parfois des deux couleurs, plus touffue et donc plus volumineuse car nous y mettions beaucoup plus d'élastiques plus longues.

  • Puis quand l’école a fini, le service militaire à la base aérienne de Solenzara en Corse a pris le relais. Là encore ; un peu par chance il est vrai ; je m’y suis beaucoup amusé. D’abord il y avait la plage pour satisfaire ma passion pour la mer, ainsi qu’un cadre sauvage car entouré de garrigues et de marais où je me passais une grande partie de mon temps libre. Or du temps libre, à Solenzara j’en avais beaucoup. Mais si ce décor extérieur était une cour de récré, j’en avais une autre plus intériorisée. Travaillant à mi-temps à l’encadrement,  c’est-à-dire dans le service qui gérait et rédigeait les permissions, j’avais fait de ce petit bout de papier à obtenir de mes supérieurs, l’alpha et l’oméga de mes matinées au travail. Le but ? Obtenir un maximum de permissions sans tricher ou donner à personne l’impression que je pouvais tricher. Ce sentiment de triche, je ne l’ai d’ailleurs jamais eu. Il est vrai que j’avais un chef de service ; adjudant-chef de son état, qui était toujours très cool, compréhensif et super gentil avec tous ses subalternes. Je garde de cet homme un souvenir inaltérable tant il était un mec bien à tous les points de vue. Nous étions devenus si proches qu’il m’avait invité chez lui voulant à tous prix me présenter sa femme et ses deux jeunes enfants. Oui, nous étions devenus de véritables amis.  Oui, pour bien jouer, il faut parfois avoir cette chance de tomber sur une « bonne » personne. J’ai eu cette chance là à l’armée. Il ne me demandait qu’une seule chose, que le travail soit bien fait et dans les temps, ce qui ne me posait aucun problème tant mon job était simple et pas éreintant pour un sou. Les après-midi, j’avais presque toujours quartier-libre et le plus souvent, je partais errer dans la garrigue ou bien à la plage pour des bains de mer ou de soleil sauf quand je devais aider le fourrier à distribuer les draps dans les bâtiments des officiers et des sous-off ; ce qui était moins drôle je l’avoue.  Ce jeu à obtenir des « permes », je l’ai réussi au-delà de mes espérances car outre la quasi-totalité des week-end que j’ai réussi à passer chez moi à Marseille, j’ai eu le bonheur d’accumuler un total de plus de 2 mois de permissions en juillet et en août !  Soit avec les 48 et les 72h des week-end,  un total de presque 140 jours de permissions pour une année de service ! Un record si j’en crois le colonel de la base qui m’avait convoqué dans son bureau à une semaine de la quille, non pas pour cette raison, mais justement pour le port d’une grosse quille en bois autour du cou et portée « incongrument » dans le réfectoire et devant les yeux ébahis d’un lieutenant de service. Analysant mes absences, « comment avez-vous fait pour avoir autant de permissions ? » m’avait-il demandé d’emblée. Là, grâce à un petit calepin où j’avais tout noté, j’ai joué le jeu de la vérité. C’est ainsi que je lui ai dit qu’il y avait un note interne qui précisait qu’en effectuant un 50 mètres en nage libre, cela permettait d’obtenir 2 jours supplémantaires de permission. La note ne précisait rien de plus. Autant dire qu’à l’armée, j’ai beaucoup nagé et au moins 2 à 3 fois par semaine dans la piscine de la base ! La deuxième raison était moins glorieuse à raconter, mais argumentation à l’appui,  je la lui ai raconté quand même puisque je n’avais pas triché et que je suis toujours parti avec l’accord de mon supérieur principal. C’est ainsi que je lui ai dit que j’avais profité que mon collègue du bureau avait rompu avec sa copine, qu’il n’avait plus du tout le moral et l’envie de partir en permission et qu’il avait accepté que je prenne sa place pendant un mois, ce que mon supérieur avait accepté puisque le service n’était aucunement désorganisé. Pour mieux faire passer cette « pilule », j’avais également prétexté que mon père avait eu un accident de voiture et un genou cassé , ce qui d’ailleurs était vrai. Le colonel accepta-t-il ma grande franchise ? J’en ai eu le sentiment. En tous cas, il ne pipa mot à ce sujet, prit connaissance de mon calepin, accepta mes dires et se contenta de me donner un blâme pour « port inconvenant »  de la quille au réfectoire. Dès le lendemain, il fit passer une note interne indiquant que les 2 jours supplémentaires pour un 50 mètres nage libre n’étaient pas cumulables et que ça serait 2 jours par année de service seulement.  Ainsi se termina mon service militaire à Solenzara où je suppose que plus personne ne put « exagérer » en nageant des 50 mètres comme je l’avais fait. Oui, je me suis beaucoup amusé à Solenzara et de surcroît il m'a été délivré un certificat de bonne conduite !

    Mes cours de récré.

 A la plage de la base aérienne de Solenzara en 1970

  • Un mois plus tard, je commençais à bosser dans le service informatique d’une société marseillaise d’import-export et je n’ai jamais plus jamais arrêter de bosser pendant 37 ans. Si je ne vais pas jusqu’à dire que travailler équivaut à être dans une cour de récré, j’ai plus souvent aimé ce que je faisais que le contraire, y prenant même une certaine jouissance quand j’avais conscience que j’apprenais autant que je pouvais travailler. Oui, certaines de mes fonctions ont été grandement récréatives et beaucoup de mes collègues de travail m’ont aidé à cela.

 

Mes cours de récré.

Mes cours de récré.

Mes cours de récré.

  Mes différents clubs de foot, de gauche à droite : au Sporting Club de Bonneveine, avec le lycée Jean Perrin et avec le Racing Club de Marseille. Que de bons souvenirs !

 

  • De toute manière, j’ai toujours fait en sorte que le sport vienne pallier les astreintes, les contraintes voire le stress du travail. Si désormais il y a la randonnée et le tennis de table, tout petit jusqu’à l’âge de 26 ans, il y a eu le foot en club. Je m’y suis toujours beaucoup amusé car je n’y donnais pas plus d’importance que les bienfaits, les plaisirs et les bonheurs qu’il me procurait. Outre le bon aspect sur le plan de la santé, la liste pourrait être très longue mais disons plus simplement qu’un sport collectif comme le foot amateur est une belle école de la vie. On y développe le sens d’une vraie amitié, mais aussi la confiance en les autres, l’assurance et l’estime de soi, l’esprit pour la compétition et donc le goût de la compétitivité souvent si essentiel dans le milieu du travail. Si je me défendais, gagnant quelques titres, tant en club qu’au lycée, mener une carrière professionnelle ne m’a jamais effleuré l’esprit. Je connaissais mes limites et ne me prenais pas la tête avec ces rêves-là. Puis outre le foot, il y a eu la passion pour les choses de la mer. Si la pêche à la canne ou en bateau ont fait partie de mes amusements favoris,  il y a eu surtout la pêche sous-marine que j’avais également commencé très jeune vers l’âge de 9/10 ans et que j’ai totalement arrêté en 2015 à l’âge de 66 ans et pour raison médicale. C’est un sport où la progression ne peut se faire qu’en autodidacte. J’y ai donc progressé sans pour autant là aussi avoir envie de prendre part à des compétitions. Je pêchais les beaux poissons que je pouvais attraper ; gardant quand même à l’esprit qu’il y avait une maille à respecter ; mais cela n’allait jamais beaucoup plus loin que le seul bénéfice alimentaire pour ma famille et parfois pour mes proches. Toutefois, je me souviens d’une belle anecdote qui m’est restée gravée car elle était pour moi aussi jubilatoire qu’inattendue : Un matin, j’étais parti très tôt pour une belle partie de pêche sous-marine dans l’Anse de Paulilles entre Port-Vendres et Banyuls-sur-Mer. Il faisait un  temps splendide. Une heure et demi plus tard et alors que j’avais déjà très bien pêché, bataillant avec un gros bar que je venais de tirer, je suis sorti de l’eau pour l’accrocher correctement à ma ceinture. Là, un Zodiac arrive vers moi et un des gars me dit :
  • « Vous avez un problème ? ».
  • « Non pourquoi ? »
  • « Vous participez au concours ? »
  • « Quel concours ? »
  • « Vous ne savez pas qu’il y a le championnat de France aujourd’hui ? »
  • « Non ! »  Et là avant de faire demi-tour, il rajoute :
  • « Je fais partie de l’organisation et je peux déjà vous dire qu’avec la superbe pêche que vous avez à la ceinture c’est fort dommage que vous ne participiez pas au concours car vous seriez sans doute sur le podium ! ». J’étais bien sûr très fier et ce d’autant qu’il m’avait semblé reconnaître Jean-Marc Pujol, ex-champion de chasse sous-marine, qui plus tard devint maire de Perpignan. En regardant autour de moi, j’ai vu qu’il y avait sur l’eau un grand nombre de bouées et donc de pêcheurs sous-marins alors je suis rentré vers la plage, la tête un peu enflée de ces paroles pleines de glorioles. Oui, la pêche sous-marine a été une belle cour de récré où j’ai souvent joué avec mon frère Daniel qui lui aussi aimait beaucoup cette activité sportive, pourtant si individuelle.
  • Puis vers 50 ans, la randonnée pédestre, la montagne et une autre Nature plus terrestre ont pris peu à peu le pas sur toutes ces cours de récréation qui avaient bercé mes plus jeunes années. Si la marche avait toujours plus ou moins fait partie de mes agréables penchants car possédant un cabanon dans la calanque de Sormiou, j’avais toujours beaucoup marché, la randonnée pédestre prit tout son sens en 2001 quand l’idée de faire un bout du GR.10 en couple et entre Mérens-les-Vals et Mantet fut décidé. Là, je pris soudain conscience qu’il pouvait y avoir une cour de récréation beaucoup plus grande que la mer et en tous cas bien moins limitée que celle qu’un masque de plongée avait pu m’offrir jusqu'ici. Pendant les 8 jours passés sur le GR.10, cette immense cour de récré a été là, devant de mes yeux émerveillés, si diversifiée mais aussi si changeante parfois. Mon cœur se mit à battre pour elle et ces battements ne m’ont jamais plus quitté. Quand l’heure de la retraite a sonné, je n’eus qu’une envie : après avoir fait la cour à cette merveilleuse cour de récré, je voulais me transformer en passeur des sentiments que je vivais moi-même auprès d’elle. Ainsi est né ce blog "Mes Belles Randonnées Expliquées" et une nouvelle cour de récréation venait de naître. Elle m’amuse encore tous les jours et me permet de faire ce que j’aime de manière récréative : l’informatique, l’écriture, les photos et surtout apprendre. Une autre cour de récré est également née en 2010 quand j'ai acheté une vieille et petite maison de montagne à Urbanya. Dany s'y sent bien et moi aussi parce que la Nature est toute proche et constamment présente. Oui, si « la vie est un jeu » comme certains le prétendent, elle doit d’abord être « un Je ! », expression qu’il ne faut surtout pas imaginer égoïste et qui n’empêche nullement d’aimer les autres. Si ma liberté de jouer doit s’arrêter là où commence celle des autres, nous ne pourrons jamais jouer ensemble ! Quel dommage quand la cour de récré c’est la Nature !

Mes cours de récré.

Une de mes pêches sous-marines dans les années 70

Mes cours de récré.

 

 

 

 

 

 Mes cours de récré.

   En 1989 au sommet du pic du Canigou avec des ami(e)s et en août 2001 lors de 8 jours sur le GR.10 entre Mérens-les-Valls et Mantet. Ici, avec Dany nous campons non loin du lac du Lanoux.

 

(*) L’araignée : En 1962, j’ai quitté l’école primaire du Lapin Blanc pour la 6eme au collège de la Grande-Bastide près du quartier marseillais de Mazargues. C’est à cette époque que des milliers d’élastiques se sont échouées sur les plages marseillaises et plus précisément sur celles de la Pointe-Rouge et de Bonneveine qui étaient les plus proches de mon domicile à la Vieille-Chapelle. Ces élastiques en caoutchouc étaient rouges ou noires, plates, formant un cercle d’une douzaine de centimètres de diamètre environ, très solides et ressemblées mais en beaucoup plus étroites à ces joints qui servent à fermer les bocaux en verre. Oui, j’ai toujours pensé qu’il s’agissait de joints industriels mais sans en avoir la certitude. Comment arrivaient-elles là ? Je ne l’ai jamais su, mais à vrai dire à l’époque ça ne m’intéressait guère de le savoir. Ce qui m’intéressait, c’était de les ramasser en grand nombre et d’en trouver une certaine utilité. Au départ, l’utilité  la plus simple avait été d’en faire des jeux de cerceaux. Nous construisions des supports en bois sur lesquels nous plantions de gros clous et le but était de lancer un maximum d’élastiques dans les clous. Pour les lance-pierres, des lanières de chambre à air étaient préférables mais nous arrivions quand même à nous en servir en les tressant et en attachant plusieurs entre elles. Ces élastiques, on en trouvait de partout sur le sable, dans les rochers mais aussi engluées dans les épaisses banquettes de posidonies rejetées par la mer. C’était là que nous les ramassions le plus aisément. Si certaines copines en faisaient des colliers où des bracelets, avec un copain nous avions inventé un espèce de « volant » qui ressemblait à ce que l’on appelle aujourd’hui une « Koosh Ball » mais en plus grossier car de notre conception et donc artisanal. Plus bricoleur et donc plus doué que moi avec ses mains, c’était surtout lui qui avait conçu cette « araignée » et je ne l’avais que conseillé d’en mettre un peu plus pour que cette « balle de caoutchouc » soit plus bondissante mais surtout plus grosse et donc plus facile à maîtriser. Nous entrelacions un maximum d’élastiques entre elles puis nous les serrions avec un nœud central et quand nous jugions qu’il y en avait suffisamment, nous coupions les élastiques pour que chacune d’entre-elles se transforment en surgeons de caoutchouc. Ce jeu a si rapidement eu du succès que j’ai appris qu’il était passé d’écoles en écoles dans une grande partie de Marseille. Il avait même changé de nom au gré des adolescents qui les confectionnaient. Dommage que nous n’ayons jamais déposé de brevet ! Cette « balle araignée » avait l’avantage d’être gratuite, légère, sans risque de se blesser, facilement renouvelable quand elle était usée et au collège de la Grande-Bastide elle palliait à l’interdiction de jouer au foot avec balle ou ballon dans la cour comme sous le préau, cette interdiction étant consécutive au nombre de vitres qui avaient été cassées auparavant. Avec « l’araignée », plus aucune vitre ne fut cassée ! De plus, on pouvait y jouer avec les mains comme au volley-ball ou au hand mais aussi avec les pieds comme au football. En réalité, si nous jouions un peu à tout, c’est bien avec les pieds que cette « araignée » avait ma préférence. Dans le préau du collège, nous tendions une ficelle d’un pilier à un autre, nous tracions un petit terrain à la craie et nous inventions notre propre stade de footvolley avant l’heure. Oui, notre « araignée » a eu ces heures de gloire. Pour quelques copains,  ces heures ont duré 3 scolarités de la 6eme à la 4eme mais pour moi qui ai redoublé la 4eme, j’ai eu du « rab » dans la cour de récré. Comme de très nombreux jouets, cette « araignée » n’a pas perduré à un effet de mode. Voilà l’histoire de cette « araignée » d’élastiques tels que les souvenirs me reviennent.

Mes cours de récré.

Vue sur la Massif du Canigou depuis ma petite maison à Urbanya un jour de mai. Une cour de récré grandeur nature dont on ne se lasse pas !

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Protection des personnes, sécurité, justice......valse-hésitation !

Publié le par gibirando


Dans mon Journal Mensuel, j’écris un seul article chaque mois. Normal, me direz-vous. C’est exact. Effectivement, il m’arrive très rarement d’être embarrassé entre tel ou tel sujet et habituellement mon choix est assez peu hésitant. Mais ce mois-ci, je l’avoue, j’ai longuement oscillé entre deux thèmes de l’actualité récente et finalement plutôt que d’en choisir un seul, j’ai décidé d’évoquer les deux. Si les deux thèmes n’ont pas réellement de rapport, ils ont en commun, de concerner plus globalement la sécurité, la protection des personnes et une justice que chaque citoyen est en droit d’attendre d’une démocratie comme la nôtre, voilà pourquoi j’ai intitulé mon article : protection des personnes, sécurité, justice…..valse-hésitation !

 

Le premier sujet concerne ces enfants de plus en plus nombreux qui en viennent au suicide parce qu’ils subissent des harcèlements à l’école, harcèlements qui très souvent maintenant se poursuivent sur la Toile, par messagerie,  au travers des réseaux sociaux ou par téléphones portables interposés. Ce problème devient récurrent et malheureusement le mois de janvier 2015 est venu nous rappeler cette triste réalité avec cette jeune marseillaise Mélina âgée de 13 ans qui a préféré se jeter sous un train plutôt que de continuer à subir des outrages verbaux. Des mots, on passe très souvent à des coups voire à des tabassages en régle. Selon la journaliste Carole Blanchard de BFMTV, 1,2 millions d’élèves seraient harcelés à l’école. De plus en plus de personnes se mobilisent et les médias prennent le relais et se font l’écho de ces horribles tragédies. Des associations se créent et se mobilisent. Des parents témoignent leur désarroi à travers des livres comme celui de Nora Fraisse. Des réalisateurs font des films sur ce thème que ce soit pour la TV ou pour le cinéma, certains avec succès comme le récent film de Mélanie Laurent "Respire".  France 2 programme une émission pour le 10 février. Le sujet est de moins en moins tabou, les enfants harcelés parlent de plus en plus et c’est très bien ainsi. Seules l’Education Nationale et les associations de parents d’élèves paraissent un peu empruntées car sans doute enfermées dans leurs dogmes et sans réelle solution pour l'instant devant ce terrible problème. Quelques progrès se font jour néanmoins. Mais il est temps que ça change vraiment et le plus vite sera le mieux car la vie de nos enfants ou de nos petits-enfants est en jeu. Après tout, l’école est un lieu républicain et dans un état de droit comme le nôtre, chaque citoyen est en droit d’attendre une justice, une égalité de traitement, une protection, la mise en place de moyens assurant sa sécurité. Alors, la France qui vient de crier si fort sa liberté après la tuerie chez Charlie Hebdo, aurait-elle définitivement perdu au sein de ses écoles, les deux autres mots « magiques » de sa célèbre devise que sont l’égalité et la fraternité ? J’ai une émouvante pensée pour tous ces enfants disparus et leurs parents bien sûr.

 

Le deuxième sujet concerne les attentats de janvier et j’avoue que depuis, il y avait une question qui me turlupinait, c’était celle de savoir pourquoi, ces trois « jeunes de banlieue », décrits comme de vulgaires et simples voyous de droit commun en France, mais parfaitement connus des services secrets américains et de services identiques de plusieurs pays européens, considérés par tous ces derniers comme de dangereux « terroristes » au point d’être sur des listes leur interdisant tout voyage aérien, pouvaient se balader en toute liberté et impunité dans notre beau pays. Comme très souvent en pareil cas, la réponse est venu de l’Institut pour la Justice, association loi 1901 et dont l’objet brièvement énoncé est le soutien aux victimes de l’insécurité et de toutes autres formes de violence. Plutôt que de faire un long discours, voilà les deux messages que j’ai reçus de leur secrétaire nationale Laurence Havel. Toutefois, avant de vous proposer ce message, je vous conseille de regarder deux petites parties de l'audition du général de gendarmerie Bertrand Soubelet. Edifiant ! Il faut savoir qu'après cette audition qui aurait fortement déplue à Manuel Valls et à Christiane Taubira, ce dernier, numéro 3 de la gendarmerie a été mis au placard et expédié en Outre-Mer 

http://www.youtube.com/watch?v=Xu2Tkhn-hxQ

 http://www.youtube.com/watch?v=GGSysTXg-Bo

 Message du 19/01/2015 :

Madame Monsieur,

Savez-vous quel est le point commun entre les terroristes Chérif Kouachi (12 victimes), Amedy Coulibaly (6 victimes), Mehdi Nemmouche (4 victimes) et Mohamed Merah (6 victimes) ?

Ne comptez pas sur le gouvernement ou les médias pour vous le révéler - et encore moins la ministre de la Justice Christiane Taubira. 

Car ce qui relie le parcours de ces terroristes n'est pas seulement le radicalisme islamique.

Tous les 4 sont des criminels multirécidivistes qui ont bénéficié pendant toute leur vie du laxisme et des failles béantes de notre justice pénale. 

Tous les 4 auraient dû être en prison au moment de leurs attentats. 

Vous avez bien lu (et je vais vous le prouver dans un instant) : si notre système pénal fonctionnait normalement, toutes les victimes de ces terroristes seraient encore en vie aujourd'hui : la policière municipale, les victimes de Charlie Hebdo, de l'Hyper Cacher, du Musée juif de Bruxelles, les militaires du régiment de Montauban et les enfants de l'école juive de Toulouse. 

Coulibaly, condamné à 5 ans de prison en 2013

Prenez le parcours criminel d'Amedy Coulibaly. Voici ce qu'en dit le journal Libération :

« Le casier d’Amedy Coulibaly témoigne d’un lourd passé de braqueur alors qu’il n’avait même pas 18 ans. En 2001, il avait été condamné à trois ans ferme, dont deux avec sursis, par le tribunal d’Evry puis, la même année, à quatre ans dont deux avec sursis toujours pour des «vols aggravés». En 2002 encore, douze mois dont neuf avec sursis pour vol aggravé et recel. En 2004, le voilà renvoyé devant la cour d’assises des mineurs du Loiret, qui lui inflige six ans de prison pour un vol à main armée dans une agence BNP avec deux complices. En 2005, le tribunal correctionnel de Paris condamne Coulibaly à trois ans d’emprisonnement pour «vol aggravé, recel et usage de fausses plaques d’immatriculation». En mai 2007, il prend dix-huit mois pour trafic de stupéfiants. » 

Ce que le journaliste oublie de préciser, c’est qu’un seul vol à main armée, dans notre code pénal, est un crime puni théoriquement de 20 ans de réclusion criminel. Mais Coulibaly, malgré ses multiples braquages, s'en est sorti avec quelques années de détention au total. 

Plus grave encore : le 20 décembre 2013, il a encore été condamné à 5 ans de prison. 

Mais il a bénéficié des remises de peine accordées depuis des années à tous les détenus, y compris les plus dangereux. Certes, il a fait de la détention provisoire. Mais s'il avait purgé la totalité de cette peine, la jeune policière et les victimes juives de l'Hyper Cacher seraient encore en vie. 

Et saviez-vous que, pour Christiane Taubira, ces remises de peine sont encore insuffisamment généreuses ? 

Pour elle, il était injuste que les récidivistes bénéficient de remises de peine réduites par rapport aux primo-délinquants. Dans sa toute récente réforme pénale, entrée en vigueur au 1er janvier 2015, elle a donc décidé que les récidivistes pourraient désormais avoir des remises de peine plus longues ! 

Kouachi, parti au Yémen malgré son "contrôle judiciaire"

Cherif Kouachi a aussi un sérieux casier judiciaire de délinquant. Déjà bien connu de la police et de la Justice pour de nombreux délits, il a été condamné à 3 ans de prison en 2008 pour djihadisme dont 18 mois avec sursis.

Mais dans son cas, la faillite de la justice est encore plus hallucinante. 

En 2010, il est à nouveau arrêté et placé en détention provisoire pour avoir préparé l'évasion d'un terroriste notoire. 

La justice décide de le libérer, en attendant son procès, mais elle lui impose un « contrôle judiciaire » jusqu'en avril 2013 : interdiction de quitter la région et obligation de pointer toutes les semaines au commissariat de Gennevilliers. 

Sauf que quelques mois plus tard, Cherif Kouachi part au Yemen s'entraîner dans un camp d'Al-Quaïda, dans la plus parfaite impunité. Ni la police, ni la justice ne viendront l'inquiéter (et encore moins le sanctionner) pour cela. 

Une faille, une bavure ? Non, c’est le fonctionnement habituel de notre système. 

Un juge interrogé par Le Figaro révèle ce que savent tous les spécialistes : « les pointages au commissariat dans le cadre de contrôle judiciaire ne font jamais l'objet de contrôles stricts. Au mieux, ce n'est qu'au bout de la quatrième ou cinquième absence que le commissariat prévient le tribunal… ». Et quand la Justice est prévenue il est rare qu'elle réagisse, « et « il est encore plus rare que le non-respect des obligations débouche sur une incarcération ».

Bref, c'est l'impunité la plus totale pour nos criminels, y compris les plus inquiétants. Et ils le savent pertinemment. Tout récemment, devant la cour d'Assises du Nord, l'auteur du meurtre d'un commerçant était interrogé par le juge : « pourquoi n'avez-vous pas respecté les obligations de votre contrôle judiciaire ? ». « Cela ne m'intéressait pas », avait-il répondu.

N’est-il pas temps de faire en sorte que les criminels dans notre pays soient « intéressés » aux conséquences de leurs actes ?

Car l'impunité de Kouachi ne s'arrête pas là. En 2010, les juges ont établi qu'il possédait des images pédopornographiques sur son ordinateur. Croyez-vous que la justice a réagi avec fermeté, vu le profil de ce multirécidiviste aux inquiétantes connections djihadistes ? 

Non, c’est tout le contraire : elle a tout simplement « classé l'affaire », comme elle le fera à de nombreuses reprises vis à vis des crimes de Mohamed Merah (voir plus loin). 

Nemmouche, braqueur multirécidiviste 

Medhi Nemmouche, celui qui a tué 4 personnes au musée juif de Bruxelles, a exactement le même profil que Coulibaly. A seulement 14 ans, il est déjà arrêté pour cambriolage. S'ensuit une longue série de délits en tous genre : recels, vols avec violence, dégradations de bien. A 17 ans, il agresse au couteau une enseignante. Tout cela dans la plus grande impunité, puisqu'il faudra attendre qu’il commette de multiples braquages pour que la justice l'envoie enfin en prison. 

Au total, il sera incarcéré à 5 reprises à partir de 2004. A chaque fois, pour des durées dérisoires, sachant qu'un seul braquage est théoriquement puni jusqu’à 20 ans de prison. Et à chaque fois, la justice le relâchera bien avant la fin de sa peine.

Lui aussi aurait dû être en détention (et pour de longues années encore !) le 24 mai 2014, date de la tuerie de Bruxelles.

Mohamed Merah, libre à 23 ans malgré 18 condamnations 

Le parcours de Mohamed Merah est le plus spectaculaire de tous. Sans doute parce qu’on dispose de tous les détails, plusieurs livres étant paru sur son compte. 

Saviez-vous que, moins d'un mois avant ses 6 meurtres, il avait été condamné à un mois de prison ferme ? Et que la Justice l'avait immédiatement remis en liberté, malgré ses 18 condamnations au casier judiciaire ?

Pour vous donner une idée de l'impunité dont il a joui tout au long de son parcours criminel il faut lire sa fiche Wikipédia : 

« En 2002, il frappe au visage une assistante sociale. Le tribunal pour enfants le condamne pour violences volontaires. Ses éducateurs se plaignent de lui « Il injurie, insulte les filles, […] qui nous demandent de les protéger et de fermer leur chambre à clé. Chaque jour, nous devons intervenir pour une dégradation, un vol, un conflit, une agression dont Mohammed est l'auteur ». Dans une lettre à un juge datée de 2003, la mère de Mohammed Merah déplore à son tour d'avoir été agressée physiquement par l'adolescent « La violence de mon fils est telle que je me trouve dans l'incapacité d'y faire face ». En février 2004, il est arrêté pour avoir jeté des pierres sur un autobus, il s'en tire avec une simple admonestation. En janvier 2005, il tient tête à l'une des éducatrices du foyer Mercadier et la frappe à l'œil avant de fuguer. Il est condamné à cinq mois de prison avec sursis pour coups et blessures volontaires. Il faudra une convocation assortie d'une menace de révocation de sursis envoyée chez sa sœur Souad pour qu'il reprenne contact avec la Justice des mineurs. En 2005, il est arrêté au volant d'une moto Honda volée. En 2006, il est poursuivi pour un vol de portable avec violence, de moto, et des insultes. Il agresse à coups d'extincteur son oncle qui lui demandait d'arrêter un rodéo bruyant en quad, dans la cité des Izard. Durant sa minorité, il est condamné à quatorze reprises par le tribunal pour enfants pour diverses affaires de dégradations, de manquements à l'autorité ou de vols.

En 2007, il se rend avec un pistolet chez son frère Abdelkader et la compagne de ce dernier. Il tire dans l’écran plat posé sur le meuble télé et saccage leur appartement, jetant les objets par la fenêtre du 4e étage. Il quitte les lieux en menaçant « Si tu lèves encore une fois la main sur moi, je t'en loge une ». En décembre 2007, il arrache le sac d'une personne âgée dans le hall d'une banque. Pour ce vol avec violence, Mohammed Merah devenu majeur, est condamné à 18 mois de prison ferme selon la procédure de comparution immédiate (première incarcération !). 

En décembre 2008, il refuse d'obtempérer à un contrôle policier forcé et est réincarcéré à la maison d'arrêt de Seysses jusqu'en septembre 2009. Début juillet 2010, il vient consulter un avocat pour entamer une procédure aux prud'hommes en raison d'heures de travail non payées, chez son carrossier. Un an plus tard, il insulte et menace une employée de la concession Renault qui lui aurait donné par téléphone une indication erronée : « Toi, si je te retrouve dehors, tu es morte ». En février 2012, il est jugé une nouvelle fois pour conduite en 2009 d'une moto sans permis, ainsi que pour blessures involontaires, puis condamné à un mois de prison ferme, mais laissé libre. »

Et encore, il manque dans ce récit tous les faits pour lesquels il n'a pas été poursuivi ! 

Une mère de famille a révélé dans la presse ce que M. Merah avait fait subir à sa famille deux ans avant ses meurtres : « Il a conduit mon fils à son domicile. (…) Puis il lui a imposé de regarder des vidéos d'Al Qaïda (des scènes insoutenables dans lesquelles des femmes sont exécutées d’une balle dans la tête et des hommes égorgés). Mon fils m'a appelé. On a finalement pu le récupérer. Il est resté enfermé là bas de 17h à minuit... ». La mère a alors déposé plainte, ce qui a provoqué la colère de M. Merah : « Il est venu devant chez nous. Il m'a menacée et frappée. (…) Il disait aussi que lui et ses amis viendraient prendre mon fils et qu'il ne me resterait plus que mes yeux pour pleurer ». Le surlendemain, il s’en est effectivement pris à son fils : « Il l'a frappé, et ma fille est intervenue. Il l'a rouée de coups. Il y avait beaucoup de monde, mais personne n'a bougé ». La femme précise qu’elle a « tout gardé » : « la robe de sa fille tâchée de sang et déchirée, le dépôt de plainte, les courriers de relance, des photos et les certificats médicaux... ». L’avocat de cette mère de famille, Me Mouton, confirme qu’une « plainte très circonstanciée » a été déposée le 25 juin 2010. La mère de famille a relancé les autorités à de nombreuses reprises. Sans aucune suite. « Pourquoi, malgré tous mes signalements, Mohamed Merah n'a-t-il pas été arrêté ? Nous l'avons encore vu la semaine dernière. Il nous narguait. J'ai tout raconté à de nombreuses reprises à la police et à la préfecture. (…) C'est incompréhensible et révoltant. »

Tout ceci alors que Mohamed Merah était déjà ultra-connu de la police et de la justice !!!

Maintenant, la question que nous devons nous poser est la suivante :

Croyez-vous que le gouvernement va tirer les leçons de ces affaires ? Croyez-vous qu'il va, de lui-même, sans pression populaire, prendre les mesures qui s'imposent ?

A la fin de l’année dernière, Christiane Taubira annonçait vouloir réformer la Justice des mineurs, qu’elle jugeait trop ferme et insuffisamment compréhensive vis-à-vis des délinquants… 

Le 9 janvier dernier, le jour même de l'attaque de l'Hyper Cacher, Christiane Taubira adressait un document de 2 pages aux 40 Procureurs généraux. Elle leur donnait la ferme instruction d'appliquer immédiatement sa nouvelle réforme consistant à augmenter la durée les remises de peine des récidivistes.

Vendredi 16 janvier dernier, Christiane Taubira a diffusé un communiqué de presse. Pour répondre à la situation actuelle, elle déclare que l'urgence est de durcir l'arsenal répressif contre… le racisme et l'homophobie !

Ne pensez-vous pas qu'il est temps pour nous, citoyens de France, de nous lever en masse pour réclamer une Justice pénale qui nous protège des vrais criminels ?

N'est-il pas temps d'adresser un signal clair au gouvernement sur les priorités que NOUS souhaitons qu'ils appliquent ? 

Ne croyez-vous pas qu'il est temps de mettre un coup d'arrêt au laxisme incroyable qui met en danger la vie de nos enfants et nos petits-enfants ?

Si oui, alors je vous demande solennellement de participer en urgence à notre grand référendum national en vous rendant ici

Je vous demande également de transmettre immédiatement ce message à tous vos contacts pour qu’ils participent eux aussi à cette grande mobilisation.

Nous ne pouvons pas attendre les prochaines élections, les bras croisés, en espérant qu'un nouveau gouvernement prenne les mesures qu'il faut prendre AUJOURD'HUI. 

Nous ne pouvons pas observer sans rien faire que notre ministre de la Justice facilite, décision après décision, le travail des criminels et des terroristes. 

Il faut agir MAINTENANT. 

Alors vraiment, merci de prendre quelques minutes pour participer à notre grand référendum pour la Justice.

Je compte sur vous,

Laurence Havel
Secrétaire nationale.

 

Message du 27/01/2015 :

 

Chers amis,

Mon dernier message sur les attentats a déclenché une avalanche de réactions – de félicitations et d’incompréhension.

Côté positif, vous avez été très nombreux à remercier l’IPJ d’avoir eu le courage de dire la vérité sur les frères Kouachi, A. Coulibaly et M. Merah : oui, c’est bien le laxisme de notre Justice qui leur a permis de commettre leurs crimes. 

Toutes leurs victimes seraient encore en vie si les peines étaient appliquées avec rigueur dans notre pays !

Vous avez aussi été nombreux à vous être mobilisés autour de notre grand référendum pour la Justice. Pour ceux qui ne l’ont pas fait, participez d’urgence en vous rendant ici ! 

Mais si je vous écris aujourd’hui, c’est parce que j’ai aussi reçu des centaines de messages d’incompréhension. 

Vous me dites : comment se fait-il que les médias n’en parlent pas ? 

 

 

Pourquoi n’y a-t-il pas de grands débats à la radio ou à la télé sur les remises de peine (Coulibaly a été condamné à 5 ans de prison ferme en 2013) ? 

 

 

Pourquoi passe-t-on sous silence l’incroyable laxisme qui a permis à Chérif Kouachi de s’entraîner avec Al-Qaida au Yémen alors qu’il était sous contrôle judiciaire et censé pointer toutes les semaines au commissariat ?

 

 

Pourquoi ne pas rappeler dans les JT que Mohammed Merah avait été condamné à 1 mois de prison ferme juste avant ses crimes…. Et qu’il n’a donc pu les commettre que parce qu’il a été immédiatement remis en liberté, malgré 18 condamnations à seulement 23 ans !

Mon explication va peut-être vous surprendre…

Mais contrairement à certains d’entre vous, je ne pense pas qu’il y ait derrière tout cela un objectif délibéré des médias de « plaire » au gouvernement. Il ne s’agit même pas d’éviter à Christiane Taubira de devenir impopulaire - même si elle doit bien apprécier que les médias ne parlent pas de sa réforme visant à libérer encore plus vite les récidivistes (la « réforme pénale » que l’IPJ a combattu l’été dernier). 

Non. Le mal est beaucoup plus profond. Il est structurel.

Prenez l’islamisation en prison. Ce thème là, vous en entendez parler dans les médias. Pourquoi ? Sans doute en partie parce que cela permet d’éviter de parler des causes profondes que sont l’impunité en prison et le laxisme judiciaire. Et parce que ce sujet, à l’inverse, alimente sournoisement l’idée reçue selon laquelle la prison serait « l’école du crime ». 

Et ce thème permet d’apporter dans le débat de pseudos solutions qui sont sans doute utiles pour certaines mais évitent de prendre les vraies mesures de fermeté qui s’imposent. 

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi évite-t-on, en France, de parler des vrais sujets ?

C’est difficile à expliquer mais un journaliste/écrivain a essayé de le faire dans un livre que je vous invite à vous procurer, La France Big Brother en vous rendant dans la librairie près de chez vous ou en vous rendant ici

Il s’agit de Laurent Obertone, l’auteur de La France Orange mécanique. 

Vous vous souvenez peut-être du lynchage médiatique qu’il a subi pour ce livre. C’est qu’il a eu le malheur de révéler que toutes les 24 heures en France se commettent 13 000 vols, 2 000 agressions et 200 viols. 

Oui, plus de 200 viols tous les 24 heures. 

Avec son nouveau livre, vous comprendrez mieux pourquoi les messages de l’Institut pour la Justice sont si souvent en décalage avec le discours lénifiant de certains médias. 

Non pas parce que nous sommes alarmistes. Non pas parce que nous exagérons la réalité. 

Mais parce que nous disons les choses comme elles sont, là où la grande majorité des médias essaient d’atténuer voire de masquer leur réalité. 

Pour en savoir plus sur ce livre, je vous invite à regarder cette vidéo dans laquelle un magistrat dit tout haut certaines réalités de notre Justice, systématiquement passées sous silence : 

www.dailymotion.com/video/x2evw9p_un-magistrat-et-un-journaliste-en-activite-temoignent-a-visage-masque-la-france-big-brother-laurent_news

Bien à vous,

Laurence Havel
Secrétaire nationale. 

 

 

Voilà, je n’ai pas grand-chose à rajouter si ce n’est que j’adhère complètement aux revendications de l’Institut Pour la Justice au point que depuis quelques années, j’en suis venu à leur verser quelques modestes dons en espérant qu’ils continuent encore longtemps à fonctionner et à nous défendre. Eh oui, que voulez-vous, à choisir, j’aime autant être du côté des victimes que l’on soutient plutôt que du côté des criminels que l’on absout à tour de bras.

Après la tuerie de Charlie Hebdo et les manifestations républicaines qui s’en sont suivies, j’avais cru comprendre que des millions de personnes étaient plus ou moins de mon avis y compris au sommet de l’Etat. Mais non , l'énorme soufflet Charlie Hebdo est très vite devenu une crêpe bien d'actualité en cette Chandeleur et  l’Institut Pour la Justice n’est toujours pas reconnue comme une association d’intérêt général ou d’utilité publique, n’est-ce pas Monsieur Hollande ? N’est-ce pas Madame Taubira ? N’est-ce pas Monsieur Cazeneuve ?

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