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canrec

La Carrière de talc de Caillau (1.645 m) depuis le col de Jau (1.506 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques jouées à l'harmonica qui sont successivement : "Michèle" par Robert Jassen, puis "A Star Is Born Theme", "Emmanuelle 2' et "Ben" par The London Starlight Orchestra.
CARRIERECAILLAUIGN

Je ne compte plus le nombre de fois où dans ce blog, j’ai évoqué la carrière de talc de Caillau et pourtant, en y regardant de plus près, je me suis aperçu que jamais je ne vous l’avais faite découvrir, ni dans un article, ni dans aucune de mes photos. Alors, avec cette petite balade à partir du Col de Jau (1.506 m), je répare cette lacune mais je l’avoue c’est un peu le hasard qui l’a voulu ainsi. En effet, en ce jour de janvier superbement ensoleillé, Dany et moi, nous étions partis avec l’idée première de faire l’ascension du « Pic Dourmidou en raquettes » mais si le soleil était très présent ce jour-là, sans doute l’avait-il été suffisamment les jours précédents pour qu’il n’y ait plus aucune trace de neige ni au sommet et encore moins sur ses flancs. En effet, quand nous arrivâmes au Col de Jau, notre objectif du jour ressemblait plus au pic débonnaire et pelé qu’on a l’habitude de voir en plein été qu’à cette grosse coupole blanchâtre où nous étions déjà venus faire des raquettes lors d’hivers précédents et qu’on est en droit d’attendre un 22 janvier ! Il faut reconnaître que voir le sommet de Dourmidou avec ses 1.843 mètres d’altitude ainsi que ses flancs sans la moindre plaque de neige est assez rarissime en cette saison pour être signalé. Depuis Perpignan, le déplacement jusqu’au Col de Jau étant conséquent et l’heure étant déjà bien avancée, il était donc important de prendre une décision rapide quand au choix à retenir : soit nous grimpions au Dourmidou sans raquettes, excursion qui ne semblait pas avoir la faveur de Dany soit nous options pour une autre solution. C’est ainsi qu’a germé le projet d’aller balader jusqu’à la carrière de talc de Caillau. Cette idée de découverte étant aussitôt entérinée, nous avons harnaché nos sacs à dos et avons pris immédiatement la piste forestière qui file en direction du refuge. Connaissant le parcours et la faible distance à parcourir, je savais que nous pourrions flâner plus que de raison et c’est donc avec un train de sénateur que nous partîmes à la découverte de l’ancienne carrière. Cette agréable flânerie à travers la superbe forêt de Lapazeuil fut, il est vrai, encore très ralentie par les nombreuses et importantes plaques de glace qui recouvraient la piste dans les endroits les plus ombragés. Plus nous avancions vers le refuge et plus les parties gelées et parfois même enneigées se faisaient plus courantes et pénibles d’autant que nous n’avions pas de crampons à glace sous nos chaussures et que nous avions cru bon de laisser nos raquettes dans le coffre de la voiture. Sur ce terrain extrêmement glissant, il nous fallut trois quarts d’heures pour atteindre le refuge dont je gardais personnellement un excellent souvenir pour y avoir séjourné en 2007 lors de mon inoubliable Tour en solitaire du Coronat. Je garde encore en mémoire et je dirais presque en bouche, les succulentes lasagnes qu’Armelle nous avait confectionnées ce soir-là et je me souviens en souriant avoir peu dormi à cause des ronflements assourdissants de mes compagnons de chambrée. Mais revenons à notre balade pour dire que la suite de notre marche en forêt ne fut guère meilleure même s’il est vrai que le tronçon qui surplombe la magnifique Jasse de Caillau est un peu plus ensoleillé. Plus nous montions vers la carrière et plus les petits névés de glace ou de neige étaient plus nombreux et plus épais. Aussi, avant de quitter la piste et de partir à la découverte de la carrière, nous avons profité d’un coin magnifiquement ensoleillé pour pique-niquer. Quand le casse-croûte fut avalé et l’heure de la visite de la carrière de talc arrivée, Dany trouva que le sentier qui y mène était bien trop verglacé et donc dangereux pour poursuivre. Nous avons bien tenté d’y accéder par les hauteurs en poursuivant la piste mais la carrière est inaccessible car elle a été complètement grillagée par mesures de sécurité. Laissant Dany au soleil, je partis donc tout seul à la découverte de la vieille carrière en longeant le petit ruisseau qui semble y prendre sa source en hiver. Ce ru parait finir sa course un peu plus bas dans la rivière de la Castellane. J’ai donc tenté l’aventure en suivant le filet d’eau dont les berges étaient de vraies patinoires et j’ai fini par atteindre l’ancienne mine d’extraction à ciel ouvert qui en cette saison, ressemblait à un véritable petit glacier. En voyant ce modeste cirque terreux jonché de rochers, de pierres, de bois et de glace, je ne pus m’empêcher de penser à un sérac en miniature tels qu’on peut en voir au pied de certains grands glaciers alpins. Devant ce décor âpre et difficile, on comprend mieux pourquoi, l’exploitation n’était possible qu’à partir des premiers beaux jours. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’évoquer dans ce blog, la carrière de talc de Caillau a toujours été étroitement liée avec le Domaine de Cobazet (*), situé un peu plus bas. Ici la société Chefdebien a commencé à extraire de la stéatite en 1885 mais il semble que le filon était déjà parfaitement connu et exploité bien antérieurement. La stéatite est une roche tendre composée presque essentiellement de talc, talc qui une fois mélangé à du sulfate de cuivre donne de la sulfostéatite cuprique. Cette poudre fabriquait dans l’usine Gibraltar de Prades était plus connue sous le nom de « Bouillie catalane » ou « Poudre Chefdebien ». Autant dire qu’à la fin du 19eme siècle, cette poudre tombait à pic, car en 1879, le mildiou de la vigne venait juste d’être identifié pour la première fois dans le vignoble bordelais. Cette poudre eut donc ses grandes heures de gloire car elle était censée lutter très efficacement contre le mildiou de la vigne et autres maladies cryptogamiques en général. Toutes ces informations, je les ai recueillies sur Internet dans la très intéressante Histoire de Mosset. Cette Histoire nous apprend que le talc aurait été exploité jusqu’à l’année 1972 et l’ensemble des activités de l’usine s’arrêta définitivement en 1975. Au cours de toutes ces années d’extraction, le transport du talc a été effectué de diverses manières vers des lieux de cette belle montagne qui sont devenus aujourd’hui des objectifs de balades. J’ai déjà eu l’occasion d’en décrire quelques-uns dans mon blog. Outre Caillau où se trouvent la carrière et l’ancienne maison des mineurs, aujourd’hui transformée en refuge pour randonneurs, le nom de ces lieux déjà décrits sont Canrec, Cobazet, Estardé et les cols de Tour ou de las Bigues. En effet, depuis la carrière, le talc traversait le superbe forêt de Canrec puis via le col de Tour partait jusqu’au lieu-dit Cobazet où se trouve la métairie. Ensuite via le col de Las Bigues, le talc filait jusqu’à Estardé où se trouvait une gare de transit. Depuis Estardé, le talc était ensuite acheminé vers Campôme à l’aide de bennes suspendues à des câbles. A Campôme, des charrettes tirées par des chevaux amenaient le talc jusqu’à la fabrique de poudres de Prades. Tous les moyens de transports ont été bons, mules, chevaux, bœufs, hommes, charrettes, mais très rapidement, un petit train tracté par une locomotive Decauville fit le trajet entre Cobazet et Estardé, puis la ligne fut mise en service jusqu’à la carrière. Au fil des années, le Baron de Chefdebien puis ses successeurs tentèrent de moderniser les infrastructures pour gagner du temps et transporter plus de minerais et ainsi d’autres moyens de transports plus récents et plus rapides furent mis en service. A Cobazet, on éleva de grands pylônes et par des systèmes de bennes suspendues à des câbles, le talc était descendu beaucoup plus rapidement vers la vallée de la Castellane au lieu-dit la Farga de Dalt (la Forge Haute). Là, le talc était réceptionné et des camions l’amenaient à l’usine de Prades. C’est ainsi que très rapidement la Gare d’Estardé ne servit plus à rien, tomba en désuétude et très rapidement en ruines. Quand on vient à la carrière de Caillau et dans ces lieux en général, il faut avoir une tendre pensée pour tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont travaillé dur et qui ont vécu cette difficile aventure de l’exploitation du talc. Il y eut une main d’œuvre très diverse (mineurs, cheminots, jeunes volontaires, prisonniers de guerre, immigrés,etc…)  et si vous avez envie d’en savoir plus, je vous recommande vivement la lecture des excellents récits de Monsieur Jean Llaury et de certains de ces collègues que vous trouverez dans plusieurs numéros du Journal de Mosset- JDM (Histoire de Mosset). Si comme moi et sans être un vrai spécialiste de la minéralogie, vous aimez bien garder quelques  "souvenirs" de vos balades, ici à la carrière de Caillau, vous pourrez, outre la stéatite, trouver quelques minéraux intéressants. Après la découverte de la carrière que je vous conseille d’approcher à une autre saison que celle que j’avais presque involontairement choisie, il suffit de reprendre le même chemin jusqu’au col de Jau. Selon mon GPS, cet aller-retour fait moins de 10 kilomètres pour un modeste dénivelé de 120 mètres. Si malgré mes conseils, vous devez y aller en hiver, comme ce fut le cas pour nous, pensez à vous munir de crampons à glace et éventuellement de raquettes si la neige est abondante. Monsieur Llaury et ses collègues proposent une autre balade en boucle pour se rendre à la carrière de Caillau et ils semblent d’ailleurs conseiller le printemps comme meilleure saison, car selon eux une magnifique flore très variée y est présente dans l’amphithéâtre même de la mine à ciel ouvert. Alors patientez encore un peu, le printemps arrive  ! Carte IGN 2249 ET Font-Romeu et 2248 ET Axat-Quérigut Top 25.

(*) Si l'histoire du Domaine de Cobazet vous intéresse, cliquez ici.

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Du Col de Jau (1.506m) au Col de Tour (1.551m) par le Refuge de Callau.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Heavenly" interprétée par Harry Connick Jr. extraite de son album "France I Wish You Love"

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Voilà une grande boucle d'une vingtaine de kilomètres que vous pourrez faire en toutes saisons, à pied, en Vtt, en raquettes ou même en skis de fond. Pour ces deux dernières activités, assurez-vous que l'enneigement est suffisant. Avec les hivers doux que nous avons, ce n'est pas toujours le cas! Ce circuit facile, sans gros dénivelé (250 m), part du col de Jau (D.14 par Mosset) et s'effectue uniquement sur de larges pistes forestières. Vous passerez au refuge de Callau où vous serez toujours très bien accueillis (mais fermé en hiver) puis vous monterez vers l'ancienne carrière de talc dont les vestiges sont difficilement visibles car la végétation a amplement repris le dessus. Après le refuge, deux pistes se séparent, une monte à droite vers l'ancienne carrière de talc, une autre descend vers la Jasse de Callau (vous reviendrez par là, à moins que vous décidiez de faire la boucle en sens inverse !) Après, la carrière, vous monterez dans la très belle forêt de la Rouquette en direction de Canrec (1.751 m) et de son torrent que vous enjamberez très facilement. La piste très agréable zigzague au milieu d'une haie formée de jolis petits sapins (photo). Grâce à quelques trouées, de magnifiques panoramas se dévoileront sans cesse (Dourmidou, Bernard Sauvage, Roussillo, Callau, vallée de la Castellane, etc..) Puis vous descendrez en direction du Domaine de Cobazet (*) et vous arriverez au Col de Tour où une pause pique-nique pourra être organisée. Profitez de cette croisée de multiples chemins, pour partir d'une centaine de mètres, un peu à gauche, un peu à droite, un peu vers le centre, pour découvrir le Canigou, la vallon d'Urbanya, la Col de Jau, la vallée de la Castellane, les contreforts du Madres, le tout parfaitement visible par temps clair. Ensuite, vous repartirez par le large chemin adjacent et en dessous de celui par lequel vous êtes arrivés. Il vous ramènera sans peine à Callau puis au Col de Jau. Evidemment, en été ce circuit se réalise très aisément en Vtt ou même en godillots, mais en hiver, en raquettes ou en skis, il vous faudra beaucoup plus de temps pour faire les 20 kilomètres! Aussi soyez prévoyants car les journées sont plus courtes! Ne vous engagez pas trop longtemps si le sol de la piste forestière est gelé et donc souvent impraticable. Cartes IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet et 2249 ET Font-Romeu Capcir Top 25.

(*) Si l'histoire du Domaine de Cobazet vous intéresse, cliquez ici.

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