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philosophie

Être ou avoir, un dilemme ?

Publié le par gibirando


Être ou avoir, un dilemme ?


 

Être ou avoir, un dilemme ?

Cette question m’est venu à l’esprit lors d’une récente conversation avec mes enfants. Nous venions d’acheter une nouvelle voiture et mes enfants nous reprochaient le choix que nous avions fait car ils estimaient que nous aurions dû ou pu prendre un modèle plus confortable, plus puissant, plus grand, plus conforme à nos possibilités financières et en trois mots « une voiture plus grosse ». Oui, nous venions d’acheter « une Fiat Panda » et ils ne comprenaient pas que cette « petite » option puisse totalement nous satisfaire. Nous avions beau argumenter, ils ne comprenaient pas que ce modèle ait pu nous plaire et ne cessaient de nous dire que ce choix était plutôt « stupide ».

Finalement, je mis fin à cette conversation en leur disant qu’au cours de ma vie je n’avais jamais voulu « paraître » mais plutôt « être » !

Oui, être jugé sur des apparences et guider ma vie en me fiant au regard des autres n’avait jamais été ma philosophie.

Mais cette remarque était-elle si juste que ça ! A vrai dire « oui » à propos des seules voitures que j’ai toujours considéré comme de simples moyens de transports et de déplacements mais « non » pour d’autres choses que j’ai eu envie de posséder même si je l’avoue je n’ai jamais été un « matérialiste » forcené ! Oui, « avoir » quelque chose qui fait envie est légitime, se faire plaisir aussi mais la possessivité à tout prix peut être néfaste car elle peut engendrer des défauts comme la cupidité, l’égoïsme et le manque de générosité. Et de fil en aiguille, cela peut aller encore beaucoup plus loin dans les vices. Voilà ce que je pense.

A bien y réfléchir, en avançant dans la vie, « être et avoir » ont évolué au fil du temps et peut-être est-il judicieux d’y rajouter l’adjectif « bien » devant ? « Bien-être » et « Bien-avoir » me semblent désormais plus importants. Après bien des problèmes de santé, trouver un juste équilibre en étant le mieux possible bien dans ma tête, bien dans mon corps et bien dans ma vie de couple et de famille est devenu essentiel. Oui « avoir » une épouse avec laquelle on s’entend bien, que l’on aime, une famille unie, l’aimer, les sentir tous proches de soi, s’y accrocher dans les instants difficiles, profiter avec eux ou avec des amis des instants de convivialité est désormais plus importants que de posséder des biens matériels. Oui, les « choses », les « biens » comme on dit souvent mais à tort, et leur intérêt ont changé et ce que je visais bien plus jeune en regardant vers le haut ne m’intéresse plus guère. Non pas que je regarde vers le bas mais je regarde plus souvent l’instant présent et quand je regarde vers l’avenir, je le fais sans me prendre la tête.  Dans cette démarche, côtoyer et observer la Nature le plus souvent possible, apprendre à la connaître, éliminer les facteurs négatifs, s’éloigner de tout ce qui peut contribuer à ne pas « être bien » ou « avoir mal », tout en continuant à projeter vers l’avenir des choses positives est d’une aide incontestable pour atteindre la plénitude espérée. Bien-être et bien-avoir sont désormais mes boussoles. Pour autant, il n’est pas inutile d’être un observateur et un « réac » réaliste et dénonciateur de tout ce qui va mal dans notre société. Plus le bien-être et le bien-avoir seront collectifs et plus la société dans laquelle on évolue tous les jours se portera bien et sera favorable à nos comportements personnels. Non, en regardant ainsi « être » et « avoir » ne seront jamais un dilemme. C'est mon point de vue !

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3 jours à l'hosto...., 3 jours de philosophie ?

Publié le par gibirando

3 jours à l'hosto...., 3 jours de philosophie ?


 

En ce 19 février 2021, jour anniversaire de ma 49eme année de mariage, la veille j’étais rentré à l’hôpital pour une coronarographie, mot presque aussi difficile à prononcer qu’à subir sa technicité dans la réalité. Il s’en est suivi la pose de 3 stents sur des artères coronaires. A presque 72 ans, jamais je n’ai autant pensé à la mort pendant ces 3 jours passés à l’hôpital. Je n’y pensais que par intermittence, mais quand j’y pensais c’était pénible mais pas pour autant toujours difficile à vivre. En réalité, mes pensées variaient selon leur teneur, tantôt sereines tantôt angoissantes. Pourquoi avais-je ces pensées ? J’étais bien incapable d’affirmer quoi que ce soit mais les suppositions, elles ne manquaient pas. La première était que prenant de la bouteille et rencontrant un problème de santé inédit et surtout inattendu, l’addition des deux éléments engendrait ces idées parfois noires, grises le plus souvent et quelquefois sans couleur. Pourtant, ce n’était pas, loin s’en faut, ma première hospitalisation. Non, j’en étais déjà à de très nombreux séjours, et d’ailleurs en les listant dans ma tête, j’essayais de me convaincre que ce n’était qu’un passage supplémentaire : longue hospitalisation dans les années 70 pour laquelle les médecins avaient été hésitants entre une hépatite virale et une leptospirose , opération d’une hernie discale dans les années 90, puis s’en étaient suivies l’ablation de la vésicule biliaire, l’ablation d’une tumeur sur une parotide, la pose en 2015 d’une endoprothèse sur l’aorte et les iliaques à cause de 3 gros anévrismes qui grossissaient au fil des ans et enfin les poses à 6 ans d’intervalles (2014/2020) de lentilles multifocales suite à une cataracte aux deux yeux. Ajoutons à tout ça quelques coloscopies et fibroscopies pour des problèmes digestifs récurrents et deux entrées aux urgences pour des coliques néphrétiques et le « panier de soins » comme on dit de nos jours était déjà très plein. Un panier très difficile à trimballer quand on prend de la bouteille et ce d’autant que la médication, toujours trop chimique, va avec. Toutefois, toutes ces hospitalisations auraient du me conforter dans l’idée que ce passage-là n’était qu’un de plus mais à ces pensées étaient venus s’ajouter le décès de quelques amis qui m’avaient été chers à un instant de ma vie. Amis, très souvent de mon âge, voire plus jeunes que moi,  avec lesquels j’avais fait un bout de chemin plus ou moins long.  Je me disais « Pourquoi sont-ils partis si jeunes et pourquoi moi serais-je à l’abri de la mort ? ». Mon frère aussi était parti très jeune à 46 ans et mon père aussi à 64 ans. « Oui, pourquoi pas moi ? » est presque devenu une idée fixe lors de ces 3 jours à l’hôpital. A ces inquiétudes, venaient également s'additionner le Covid et ces infos récurrentes qui depuis quelques semaines faisaient du virus une maladie hautement nosocomiale. Une véritable explosion des contaminations avait lieu au sein même des hôpitaux affirmaient la plupart des médias. Et malheureusement ces mauvaises nouvelles avaient coïncidé avec mon entrée à l’hosto. Oui, un monceau de pensées négatives allaient et venaient dans ma tête auxquelles s’ajoutaient bien d’autres beaucoup moins « terre à terre » du style : « personne ne t’a jamais rien dit de la mort », « pourquoi n’apprend-t-on rien d’elle à l’école ? », « on aurait pu un peu nous en parler ! », « pourquoi est-ce un sujet que l’on évite d’évoquer aux enfants ? », « Ne rien savoir d’elle, n’est-ce pas la raison principale qui nous la fait appréhender ? ». Je me souvenais que mes parents avaient toujours fait en sorte de nous tenir éloignés des morts et notamment lors des enterrements, le premier auquel j’avais assisté étant celui mon père et j’avais déjà 31 ans.  Finalement, quand les pensées revenaient, le plus difficile était d’être seul, sans personne de la famille pour partager mes angoisses voire pour en parler, tenter de les évacuer pour ne plus y penser. Je me disais aussi « Si je dois partir, j’ai envie au préalable de dire je vous aime » à ma femme, à mes enfants, à mes petits-enfants et à bien d’autres personnes qui me sont chères, proches ou pas. Oui, c’était ça le plus difficile à vivre « ne pas avoir le temps de dire  je t’aime » à ses proches, de dire que j’aime la vie, la Nature et que très souvent tous me le rendent bien. Il me paraissait si indispensable de le dire. Finalement,  la coronarographie se passa tant bien que mal et si l’inquiétude ne disparaissait pas totalement, je m’efforçais de la compenser par des pensées plus positives du style « je me sens encore jeune », « je ne suis pas encore mort », « j’ai encore tellement de choses à voir et à faire », « j’ai envie de surmonter ce problème », « je veux encore profiter de la vie », « j’aime la vie », « je vais aller de mieux en mieux ».

Si les sorties de l’hôpital sont toujours très attendues, celle-là plus que les autres à cause de ces pensées, elle eut un goût tout particulier. Je l’attendais avec beaucoup d’impatience mais quand je me suis retrouvé dehors, je ne retrouvais pas cette bouffée d’air si rafraîchissante que j’avais connue lors de mes sorties précédentes. Le masque anti-Covid que j’avais mis dans ma chambre pour ne l’enlever dès lors que je fus hors de l’hôpital, ôta ce plaisir tout simple d’une grande bouffée d’air qui entre dans la gorge, se transforme en une apnée spontanée et semble irriguer votre être tout entier. Par bonheur, il fut remplacé par la centaine de mètres que je fis en marchant sans trop d’effort, sans souffle court, objet de ce séjour, et puis surtout il fut très vite remplacé par le plaisir de retrouver Dany qui était venue me chercher.

Plusieurs jours plus tard, je n’ai pas totalement cessé de penser à la mort mais beaucoup moins souvent que pendant ces 3 jours à l’hosto, et puis surtout avec moins de crainte car je l’oppose constamment à mon envie de vivre. Oui, à bien y réfléchir ces 3 jours à l’hosto ont été 3 jours d’apprentissage. Un apprentissage de la mort en quelque sorte. Une philosophie. Et quand j’y repense, je sais qu’il y a eu aussi des grands instants d’apaisement. Des instants où si elle était survenue, je l’aurais accueillie avec tourments et questionnements certes mais avec philosophie. Si Platon, Cicéron et Montaigne étaient apparemment d’accord pour affirmer que « philosopher, c’est apprendre à mourir », on peut effectivement philosopher sur le sujet et se dire que réfléchir sur sa mort la rend plus acceptable. J’ai quand même le sentiment que c’est un peu ce que j’ai vécu  lors de ces 3 jours. Si je dois partir, j’ose espérer que mes proches liront un jour ce texte car ils verront combien je les aimais, même si je n'ai pas de doute à ce sujet. Toutefois, je pense que c'est important de partir avec le mot "amour" sur les lèvres. Les nôtres de lèvres et celles de nos proches pour partir pleinement rassuré. Or, je sais que si je meurs ça les rendra malheureux. Qu’ils m’en excusent mais qu’ils sachent aussi qu’ils me retrouveront. Je fais miennes ces quelques lignes très poétiques que j’ai trouvées sur le blog d’une amie. Selon ses dires, elles ont été écrites par une certaine Charlotte Flamand. J’ignore qui elle est mais je la remercie très sincèrement de les avoir écrites et de me les consentir pour clore cette chronique :

« A ceux que j'aime... et ceux qui m'aiment »

Quand je ne serai plus là, relâchez-moi,

Laissez-moi partir,

J’ai tellement de choses à faire et à voir.

Ne pleurez pas en pensant à moi.

Soyez reconnaissants pour les belles années.

Je vous ai donné mon amour et mon amitié.

Vous pouvez seulement deviner

Le bonheur que vous m'avez apporté.

Je vous remercie de l'amour que chacun m'avez démontré.

Maintenant, il est temps de voyager seul.

Pour un court moment vous pouvez avoir de la peine.

La confiance vous apportera réconfort et consolation.

Nous serons séparés pour quelques temps.

Laissez les souvenirs apaiser votre douleur,

Je ne suis pas loin, et la vie continue...

Si vous avez besoin, appelez-moi et je viendrai,

Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là.

Et si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez clairement

La douceur de l'amour que j'apporterai.

Et quand il sera temps pour vous de partir,

Je serai là pour vous accueillir.

Absent de mon corps, présent dans l’Univers.

Je ne suis pas là, je ne dors pas, je ne suis pas mort.

Seul mon corps reste pour retourner en poussière

Et rendre grâce à la Terre.

Je suis les milles vents qui soufflent.

Je suis le scintillement des cristaux de neige.

Je suis la lumière qui traverse les champs de blé.

Je suis la douce pluie d'automne.

Je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin,

Je suis l'étoile qui brille dans la nuit.

N'allez pas sur ma tombe pour pleurer.

Je suis vivant, simplement, de l’autre côté du miroir,

Dans le monde invisible que vous ne pouvez voir,

Transformé, éternellement vivant.

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