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haut jura

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur (23 km)

Publié le par gibirando

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

6eme étape : Lamoura (alt.1.150m)-Villard Saint-Sauveur (alt.500m) (23 km)

Samedi 2 août 2003

 (Extrait de : La ferme du Haut-Jura, poème d'Henri Marandin)

 La pluie glacée de mars m'a fait pressé le pas

Vers la ferme blottie, à l'auvent confondue

Dans la petite combe, au fond du Haut-Jura

Au bout de la haie, solitaire et trapue

C'est à peine, si on la devine, enfouie

Frileuse et discrète, au bout du chemin creux

Sous l'épais manteau blanc recouvrant l'appentis,

Défiant le temps de l'age et de l'hiver venteux.

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Départ du magnifique chalet-hôtel " La Spatule "

Ce matin, c'est un ciel bleu azur qui s'offre à nous lorsqu'on ouvre les yeux. Le soleil n'est pas totalement levé et les grands épicéas qui bordent la D.25 projettent leurs ombres sur le grand pré que domine l'hôtel.

Pour cette dernière étape, si le temps ne change pas, nous devrions avoir une journée superbe pour marcher.

 8h45, nous venons de déjeuner copieusement et avons rendu nos sacs au réceptionniste. Nous sortons de l'hôtel et nous dirigeons vers une petite épicerie. Plusieurs personnes attendent l'ouverture de la boutique qui est prévue à 9h.

Ça ouvre, Dany prend quelques crudités et des fruits, et moi du corned-beef, une barquette de taboulé et du Morbier. Puis pendant que Dany fait la queue à la boulangerie voisine, je pars l'attendre en face sur le parvis de la très belle église.

 Par la D.25, nous sortons de Lamoura jusqu'à un immense panneau qui glorifie " la Transjurassienne ".

Là, nous quittons l'asphalte par la droite sur un chemin caillouté balisé en jaune et blanc, nous passons devant une ancienne scierie, puis par la gauche, descendons une butte et arrivons au carrefour " Ferme Chevassus " où nous tournons à gauche en direction de la Grotte Célary.

Quelques centaines de mètres plus loin, nouveau carrefour " Le Lanchet " et prenons à gauche le balisage bleu. Là, nous marchons sur un très bon sentier que bordent deux petits bois, puis la Combe devient plus évasée et après quelques kilomètres, nous arrivons au lieu-dit " Les Eterpets ".

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Au carrefour de la " Ferme Chevassus " ----------------------------------------Après " Les Eterpets ", vers Septmoncel

Au carrefour " Les Eterpets ", nous prenons la direction de Septmoncel et rejoignons à nouveau une route goudronnée toujours balisée en bleu que nous poursuivons sur 300 mètres. La, nous laissons les traces bleues qui partent à gauche et continuons tout droit sur le bitume pendant environ un kilomètre.

De cette route, nous percevons en face les reliefs traversés le deuxième jour (Les Bouchoux-Lajoux) car nous suivons une voie quasi parallèle.

 Au bout d'un kilomètre, nous prenons une voie sans issue, franchissons une petit murette à travers des fils barbelés, grimpons dans un petit pré et filons par un balisage jaune sur une petite sente qui redescend vers des réservoirs d'eau (à sec début août). La petite sente s'élargit puis remonte vers une remarquable ferme dont les façades sont entièrement recouvertes de tavaillons. Nous sommes au lieu-dit " Le Raffour ".

A cet endroit, nous retrouvons le GRP du Haut-Jura Sud, balisé en rouge et jaune et prenons comme indiqué sur le topo, la direction " Sur le Replan ". Nouveau carrefour balisé " La Locénèsse ", nous poursuivons tout droit et arrivons sur une nouvelle route goudronnée puis à un autre carrefour qui indique Septmoncel d'un côté et le gîte d'étape " La Vie Neuve " de l'autre. Pourquoi ces indices ne sont-ils pas sur le topo ?

Avons-nous manqué d'attentions ? Toujours est-il que nous faisons fausse route et qu'une fois de plus, l'on s'est trompé.

Nous relisons le topo et analysons le tracé surligné sur la carte. Sur le topo, je lis " ne prenez surtout pas l'indication Chantemerle ". Pourquoi n'avons-nous pas vu cette indication ? Voilà la raison de notre erreur et le fait que nous avions la certitude d'être sur le bon chemin. En contrepartie, nous n'avons pas souvenance que le balisage rouge et jaune partait dans une autre direction. Que faire ? Nous descendons vers Septmoncel. Mais faut-il descendre tout en bas au centre du village ? Selon la carte, certainement pas ! Nous décidons de rebrousser chemin et prenons par la gauche un petit sentier de terre qui monte vers un " Gîte d'étape ". Nous arrivons sur un plateau et retrouvons sur un muret, le balisage rouge et jaune. En relisant le topo, je constate que les indications qui y sont mentionnées, correspondent bien au lieu où nous nous trouvons. Ouf ! Nous avons retrouvé l'itinéraire plus vite que nous pouvions l'espérer !

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Au " Raffour ", une remarquable ferme en tavaillons------------------------------Dans des pâturages qui dominent Septmoncel.

Nous traversons des pâturages qui dominent Septmoncel puis arrivons enfin au carrefour " Le Replan ". Il est midi et d'un commun accord, nous décidons de déjeuner à ce carrefour. Il fait très chaud, et c'est à l'ombre d'un grand charme, le dos contre un muret, que nous mangeons les menus aliments achetés ce matin. Les " hollandais " arrivent et nous saluent. Ils viennent de se tromper au même endroit que nous. Ça conforte notre idée, qu'à ce secteur, les explications du topo n'étaient pas bien explicites ou qu'il manquait un indice quelque part.

 Avant de repartir, par prudence, je jette un cou d'œil sur la carte IGN, mais le parcours parait très simple et tout en descente jusqu'au Gorges du Flumen.

Nous repartons mais vingt mètres plus loin, nous tombons sur de nombreux petits panneaux indicateurs. Nous devons descendre par le " Chemin des Moines " mais nous pouvons aussi monter et nous rendre " Sur les Grès " avec un aller-retour de trente minutes comme nous le conseille le topo.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Au lieu-dit " Sur les Grés ", un panorama splendide sur Saint-Claude et ses environs,

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

........et sur les paysages traversés les premiers jours

Nous sommes là, pour contempler un maximum de choses et nous optons pour cette découverte. Un large chemin grimpe en direction d'un pylône puis débouche sur un large plateau rocheux qui laisse découvrir un panorama magnifique. En dessous, les gorges du Flumen et le Chapeau de Gendarme. Sur la droite, Saint-Claude et tous ses environs. En face " les Roches Blanches " et les paysages empruntés le premier jour. Je sors les jumelles et tente d'apercevoir Villard Saint-Sauveur et éventuellement notre voiture.

Je distingue le petit village, mais, nous sommes encore très loin et la distance nous obligerait presque à presser le pas. Quelques photos au bord de la falaise, puis nous redescendons et rattrapons l'agréable " Chemin des Moines ".

 La descente s'effectue essentiellement en sous-bois et par instant, une trouée laisse apercevoir Saint-Claude. Par endroit, le sous-bois est un véritable tunnel végétal et c'est d'autant plus agréable que nous avons aujourd'hui la journée la plus caniculaire de nos six jours de randonnée. Après une longue et sinueuse déclivité, nous atteignons la D.436 à Montbrilland. Là, nous remontons la départementale jusqu'au tunnel de la Roche Percée et plongeons dans les Gorges du Flumen.

 Quand je dis " plonger ", c'est un euphémisme tant nous avons eu chaud sur ce maudit bitume de la D.436. Nous ne rêvons que d'une chose : arriver en bas et nous jeter dans le premier trou d'eau venu.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Sur le Chemin des Moines, pour une longue descente vers l'arrivée

La descente en partie à l'ombre et l'eau fraîche du torrent atténuerons nos ardeurs à l'arrivée. Le sentier débouche près d'une passerelle et sous les yeux ébahis de quelques promeneurs, nous profitons tout de même de cette eau rafraîchissante en nous aspergeant et en immergeant nos pieds bien endoloris. Quel soulagement pour nos jambes et nos pieds ! Mais l'eau est si froide qu'il est impossible de les garder bien longtemps.

 Par le petit pont de bois, nous enjambons le ruisseau, puis empruntons à droite un sentier forestier qui longe le Flumen, passe devant une usine électrique et nous amène jusqu'à Martinet. Nos gourdes sont vides, nous avons soif, mais là, au centre du hameau, une miraculeuse fontaine jaillit. A quelques centaines de mètres de l'arrivée, les moines défricheurs seraient-ils encore avec nous ?

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Sur le " Chemin des Moines ", vue sur Saint-Claude puis un sous-bois comme un tunnel végétal.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Les pieds dans l'eau rafraîchissante du " Flumen "

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La miraculeuse fontaine de Martinet------------------------ -----------------A Villard, Dany accélère le pas et me distance

Par la D.290 et quelques raccourcis, nous rejoignons Villard Saint-Sauveur. Comme un cheval qui sent l'écurie, Dany accélère le pas et me distance. Nous passons devant l'hostellerie " Le Retour de la Chasse " et retrouvons notre voiture sur le parking.

La randonnée est finie, les moines défricheurs ont veillé sur nous et tout c'est bien passé.

Nous quittons Villard Saint-Sauveur, direction l'hôtel Saint-Hubert, avec deux sentiments diamétralement opposés : le soulagement d'en avoir terminé et que la randonnée se soit magnifiquement passée (peut-être grâce aux moines défricheurs) et le regret que les six jours soient passés si vite et que ce soit déjà fini. Notre merveilleuse randonnée se termine mais je reste persuadé que ces douces images de cet étonnant Haut-Jura resterons gravés très longtemps dans ma mémoire comme dans celle de Dany.

Lorsque nous serons vieux et gâteux, ou que nous n'aurons plus toute notre tête, ce récit et ses jolies photos nous rappelleront les bons moments que nous avons passé dans ce Haut-Jura si délicieux……délicieux comme les saveurs qui nous avaient été promises dans le titre de ce séjour !

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)oDans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

Arrivée à l'hostellerie Le Retour de la Chasse où nous retrouvons notre voiture. Notre randonnée se termine, direction le Saint-Hubert.

Dans les pas des moines défricheurs - 6eme étape : Lamoura - Villard Saint-Sauveur  (23 km)

 Cliquez sur la carte pour quitter ce récit et retourner à la page d'acceuil du blog.

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure (20 km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

3eme étape : Lajoux (alt.1180m)-La Cure (alt.1150 m) (20km).

Mercredi 30 juillet 2003

(Extrait de : La Maison Clément, poème d'Henri Marandin) 

Goûte aux pulpes fruitées, aux croûtes bien moelleuses

Des fromages de France aux pâtes savoureuses

Délices des gourmets, élixirs de santé

Déguste-les avec le Pupillin rubis

Le Jaune de l'Etoile, l'Arbois rosé joli

La gaîté dans les yeux, dans le cœur la Comté.

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Nous avons dormi plus qu'à notre habitude. Le petit déjeuner est servi à partir de 8 heures, nous ne sommes pas pressés. Après la toilette, je soigne mon pied gauche endolori. Grâce au spray que j'ai passé hier, aucune cloque n'est apparue, mais la plante du pied est rouge. Ce matin, j'ajoute par-dessus le spray, un large pansement de sparadrap.

Nous rangeons nos bagages et écoutons distraitement les infos à la télé.

Il est 8h30 et par la D.436, nous nous éloignons de Lajoux. Nous voulions visiter le " Grenier Fort " (1) mais il est encore trop tôt.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 Nous quittons Lajoux vers le " Circuit de La Vigoureuse "

(1) Le Grenier Fort est une petite bâtisse renforcée que les paysans construisaient à côté de leur ferme, à l'opposé des vents dominants pour éviter les flammèches en cas d'incendie. Les fermiers y emmagasinaient tous leurs biens essentiels (récoltes de grains, titres de propriétés et documents importants, habits, coffres, matériels agricoles, etc.…). Dans une cave voûtée on conservait au frais, les légumes, les semences et les autres produits de consommation nécessaires pendant les longs mois d'hiver. Ces précautions étaient indispensables car les incendies étaient très fréquents. En effet, le bois était abondamment utilisé à la fois pour les constructions mais aussi pour le chauffage et la cuisson des aliments. Compte tenu de l'isolement des fermes, les paysans ne devaient compter que sur eux-mêmes pour survivre en cas de d'incendie. Aucun secours extérieur n'était à espérer.

A la sortie du village, nous prenons à droite et arrivons à un carrefour pédestre balisé, nous empruntons une petite route goudronnée indiquant " Circuit de la Vigoureuse ". Tout en montant, nous regardons Lajoux s'éloigner puis disparaître derrière quelques très beaux chalets. Nous suivons maintenant un balisage bleu en direction du " Crêt de la Vigoureuse " et arrivons par un large chemin, peu de temps après à un nouveau carrefour " Chez Gauthon ". Là, quelques vaches peu effarouchées viennent à notre rencontre et semblent nous montrer le chemin en tournant vers notre gauche.

En effet, près d'une petite ferme, d'autres vaches broutent paisiblement une herbe bien grasse et ce n'est pas sans difficulté que nous trouvons dans ce pré et sur quelques rochers, les traces bleues qui montent vers le sommet du crêt.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure oDans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 Sur le chemin du " Circuit La Vigoureuse --------------------Les vaches nous indiqueraient-elles le chemin ?

 Nous arrivons au " Crêt de la Vigoureuse " qui culmine à 1347 mètres. Grâce à un temps magnifiquement clair, la vue sur les Monts du Jura est extraordinaire. Je m'évertue à faire fonctionner le retardateur de mon appareil photo, pour que Dany et moi-même soyons sur un même cliché, mais sans résultat.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

Arrivée au magnifique sommet du " Crêt de Vigoureuse "

Nous redescendons à travers bois et retrouvons très facilement le sentier que nous avons quitté pour monter au sommet. Au lieu-dit " La Balise ", nous tournons à gauche comme indiqué sur le topo et arrivons sur une route en bitume où nous retrouvons nos deux " hollandais " qui semblent eux aussi complètement " perdus ". Je jette un coup d'œil sur leur carte IGN et constate que le parcours de la journée n'est pas tout à fait le même que le nôtre, du moins au départ de Lajoux.

Nous sommes au lieu-dit " La Burdine " au lieu d'être à " La Balise d'Amont ". A la " Balise ", il fallait prendre tout droit au lieu de tourner à gauche.

Ce n'est pas bien grave, car de toute manière, nous devions rejoindre cette longue piste forestière goudronnée qui est en réalité le GR.9 et qui traverse la Forêt du Massacre (1).

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

François 1er et Charles III de Savoie

(1) Cette forêt anciennement " de La Frasse " fut nommée " du Massacre " car elle évoque le tragique destin de quelques 600 mercenaires italiens commandés par le condottiere romain Renzo de Céry, lesquels envoyés par François 1er pour secourir la Ville de Genève assiégée, furent anéantis en 1535 par les armées ennemies de Charles III, Duc de Savoie, commandées par le vaillant Baron de La Sarra (La Sarraz).

Il faut savoir qu'un an auparavant, les armées de François 1er commandées par François de Mombel, seigneur de Véray avaient déjà été défaites et mises en déroute à Gex par ce même baron de la Sarra pratiquement au même endroit et pour le même motif : venir en aide aux Genevois.

Après cette nouvelle défaite, François 1er avait donc un esprit de revanche exacerbé contre Charles III, d'autant qu'il prétendait depuis fort longtemps à la souveraineté de tous les états de la maison de Savoie, au nom des droits de sa mère Louise de Savoie.

Pour mieux comprendre ce massacre pour libérer la cité de Genève, il faut resituer cette histoire dans son contexte historique :

Quelques années avant….

Le royaume de France est gouverné par François 1er qui est le beau-frère de Charles-Quint, souverain d'un immense empire incluant entre autres l'Espagne, les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne et de nombreuses petites régions comme la Franche-Comté par exemple. Cette puissance impériale est vulnérable car en proie à d'importantes factions religieuses.

Depuis 1526, et malgré leurs liens familiaux, les deux hommes se détestent, se livrent des guerres sans merci pour étendre leurs territoires et leurs pouvoirs respectifs. En 1529, les armées de François 1er s'embourbent en Italie puis décimaient par le choléra finissent par perdre la guerre.

La " Paix des Dames " est signée le 3 août 1529 à Cambrai et met fin à la guerre. Depuis cet humiliant traité, signé entre Marguerite d'Autriche et sa mère, François 1er attend avec impatience que se terminent les six longues années de paix à laquelle l'avait contraint ce pacte.

Charles III, Duc de Savoie est aussi le beau-frère et le plus fidèle allié de Charles-Quint au sein de la Ligue d'Italie. Les deux hommes se veulent les défenseurs des catholiques et de l'église romaine. Ils veulent briser les velléités des protestants et des autres courants de pensée (anabaptistes, luthériens, calvinistes, etc.…).

En 1535….et quelques mois après…..

A cette époque où règnent de fortes dissensions religieuses et politiques, tous les souverains ont des rêves d'expansion en Europe et même parfois bien au-delà. Les passions religieuses engendrent l'anarchie dans de nombreuses régions d'Europe et notamment dans les cantons suisses.

Genève qui était considérée comme la capitale de la Haute-Savoie est investie par les Réformés (luthériens) est devient une république indépendante mais en majorité protestante. Le Duc de Savoie qui veut l'annexer depuis plusieurs années, considère cette main mise sur la ville comme un menace.

Fragile, Genève veut bien de l'aide de la France, mais ne veut pas perdre son indépendance et observe d'un mauvais œil, les répressions faites en France aux protestants.

La Franche-Comté appartient à l'empire de Charles-Quint et les communications et les accès pour atteindre le Pays de Vaud et la Suisse sont difficiles pour les armées françaises ce qui expliquent les deux défaites du Pays de Gex puis celle de la forêt du Massacre.

Les années suivantes…..

Malgré les convictions religieuses, les coalitions se font puis se défont au gré des intérêts personnels de chacun. Ainsi, dès 1536, François 1er s'allie avec Soliman, souverain de l'empire ottoman. Soliman est lui aussi est en conflit depuis de nombreuses années avec Charles-Quint. Avec son aide et celles de plusieurs cantons suisses, François 1er prend sa revanche et réussit à s'emparer de la Savoie et du Piémont. Mais cette alliance avec les Turcs et les protestants choque le monde catholique. En juin 1538, et après de terribles années de conflits, les deux clans n'ont plus d'argent pour financer leurs ambitions expansionnistes. François 1er et Charles-Quint signent une trêve à Aigues-Mortes et laissent derrière eux des millions de morts dans toute l'Europe.

Quelques années plus tard, les guerres reprendront entre les deux hommes mais la suite est une longue histoire…….

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 En direction de la Combe de la Chèvre ..............................................................et de la forêt du Massacre

Sur les conseils de plusieurs vététistes et afin d'éviter la piste goudronnée, nous prenons à droite un autre sentier qui serpente au milieu d'une prairie jonchée de gentianes jaunes (1) et file en direction de la Combe de la Chèvre. Ce chemin suit parallèlement le GR.9. Au bout d'une heure de marche dans cette superbe clairière, nous laissons le chalet de la Combe de la Chèvre sur la droite et retrouvons le GR.9 non loin d'un carrefour " Le Goulet Carret ". Là plusieurs directions d'offrent à nous. Sur la droite, un premier chemin se dirige vers le " Crêt Pela ", plus haut sommet du Jura avec ses 1495 mètres, un deuxième part vers le refuge de la Frasse. Comme indiqué sur le topo, nous continuons le GR.9 à gauche en direction du Carrefour du Massacre.

 La piste est en asphalte mais agréable car nous cheminons en permanence au milieu d'une magnifique forêt d'épicéas ou de sapins. Ces épicéas columnaires de la forêt du Massacre sont réputés pour leur qualité qui convient parfaitement à la fabrication des tavaillons (2) et à la boissellerie en général. La croissance très lente de ces arbres donne au bois un grain très fin et offre aux luthiers, les meilleurs bois de résonance pour la fabrication des violons.

Il est 12 h, quand nous passons devant l'épicéa muté, dont la forme étrange de son tronc ramifié reste une énigme du massif jurassien.

 1) Les gentianes jaunes ou Grandes Gentianes sont de grandes plantes vivaces dont on se sert de la racine pour fabriquer certaines boissons alcoolisées dont la Suze et le Génépi.

 (2) Les tavaillons sont de petites tuiles de bois qui servent à la construction des façades de certains chalets.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

Notre marche se poursuit sur le long GR 9 de la " Forêt du Massacre "

Nous décidons d'arrêter là pour un reposant pique-nique sur l'herbe. Nous nous régalons des excellents fromages et du saucisson achetés la veille à Lajoux.

13h 30, nous avons pris un peu de repos, il est temps de repartir. En bordure du chemin, nous complétons notre dessert en grappillant quelques fraises et framboises sauvages.

Nous passons devant le Chalet forestier du Massacre et peu de temps après, nous remarquons un grand panneau qui indique que nous arrivons dans une zone naturelle de protection du Grand Tétras dont il ne reste malheureusement qu'une vingtaine d'exemplaires dans cette forêt.

 Nous arrivons au Carrefour du Massacre mais suivons toujours le balisage rouge et blanc du GR.9 en direction des " Tuffes" que nous ne tardons pas à rejoindre. Les petits panneaux indicatifs sont conformes à la description du topo et après la " cabane des Tuffes ", c'est sans aucune difficulté que nous atteignons la table d'orientation du " Belvédère des Dappes ". De ce point de vue, un beau panorama s'offre à nous. Nous dominons la Station classée des Rousses et son lac, les pistes de ski des Jouvencelles, les alpages suisses et le village de La Cure que nous devons rejoindre.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

Arrivée au carrefour du Massacre ...............................................................puis au lieu-dit "Les Tuffes" 

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure ODans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

Un magnifique panorama s'offre à nous au belvédère " Les Dappes "

 Nous descendons par une petite sente qui longe les pistes de ski des Jouvencelles, traversons un bois puis rejoignons un large pré qui dévale en direction d'une route en asphalte. Avant de l'atteindre, nous profitons de cet endroit pour prendre notre " cappuccino " quotidien, lorsque soudain nous entendons un grondement. Cela ressemble à un éboulement, mais le temps de nous retourner, deux chevreuils sortent de la forêt, foncent sur nous et font demi tour dès qu'ils nous aperçoivent. Je les vois détaler derrière les arbres où ils disparaissent. Quelques minutes plus tard, le grondement revient, plus sourd et nous avons le privilège de voir les deux chevreuils traverser la piste un peu plus haut à une vingtaine de mètres.

Après cet étonnant spectacle, nous descendons la piste, coupons la D.29 et par la D.25 (GR.5) entrons à La Cure et nous trouvons très facilement l'hôtel Franco-Suisse.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

   Pause goûter près des " Jouvencelles " où nous apercevrons deux chevreuils

 17h 30, nous prenons possession de la chambre de cet étonnant hôtel dont une publicité dit : " Endormez-vous en France et réveillez-vous en Suisse ". En effet, une des chambres autorise un conjoint à dormir en Suisse et l'autre en France sans même faire lit à part.

Haut-lieu de la résistance pendant la guerre pour d'évidentes raisons stratégiques, l'hôtel a toujours bénéficié de l'attention des chefs d'états. A tel point, qu'il fut légalement baptisé " Principauté d'Arbézie " du nom de ses propriétaires, la famille Arbez. Avec ses 150 m2, elle est la plus " petite principauté du monde ".

 18h30, nous effectuons avec plaisir le rituel journalier : douche, vêtements propres, visite du village et retour à l'hôtel pour un réconfortant répit avant le repas.

 Bien qu'excellent sur le plan culinaire, nous sommes un peu déçus par le dîner fait d'une darne de saumon à la crème. Nous aurions préféré un plat plus typiquement jurassien. Le Côte du Jura blanc qui l'accompagne est lui à la hauteur.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure

 Hôtel Franco-Suisse renommé " l'Arbézie ", est la plus petite principauté du monde. Nous avons eu le privilège d'y dormir dans un lit que la frontière coupait en deux.Dany en Suisse et moi en France.

 Avant de m'endormir, je repense à ce que disait Paul-Emile Victor, ami de longue date de la famille Arbez et fidèle habitué de cet hôtel :

''Je connais beaucoup de pays de rêve. Je vis dans l'un des plus connus : le lagon de Bora-Bora, la plus belle île du monde. Mais avant de m'y installer, j'en ai connu d'autres. Plus durs. Mais un pays de rêve doit-il être doux et caressant ? Il doit être ce que le rêveur, le poète qui est en chacun de nous, en fait. Pour moi, le Groenland, son désert de glace et les Esquimaux avec lesquels j'ai vécu, partageant leur vie est un pays de rêve. Aujourd'hui encore, au cours des dernières années de ma vie, si j'étais libre (on ne l'est jamais vraiment, sauf à vivre la vie d'un clochard ou de " routier "), je voudrais aller vivre une année avec eux, malgré le froid, la tempête, le nuit polaire.

Pour moi, l'Antarctique, son immensité sauvage et désertique, ses blizzards de fin du monde, ses montagnes vierges, non pas continent différent, mais autre planète ou rien n'est comparable à ce que l'on connaît du reste du monde, est un pays de rêve.

 Mais, il en est un autre qui, pour moi, s'enrichit de tout ce que la jeunesse peut apporter de souvenirs, d'émotions, de richesses. C'est un pays grand comme un minuscule îlot. Entourés de sapins noirs, qui sentent bon en été, les cyclamens, les buis, les rochers calcaires qui se prélassent au soleil, où chantent en hiver les pas dans la neige, les troncs des sapins qui sèchent dans les scieries, où soudain sort de la brume une buse ou un faucon, dont les plumes bruissent en vous frôlant. C'est un pays où les rêves prennent leurs sources, nombreuses, dans la terre et dans les hommes, rudes, les unes comme les autres. Mais chaleureux et affectueux, accueillant comme de vrais amis. Un pays où j'ai appris ce qu'étaient la fidélité et l'amitié. Mais aussi, un pays unique au monde probablement. Situé au creux des deux mains en coupe pour le protéger, pour le cajoler.

L'un est en Suisse, l'autre est en France. C'est " L'ARBEZIE ".

Je ne crois pas qu'il existe au monde un autre pays de rêve qui soit partagé en son milieu par une frontière aimable ; un autre pays au monde où, dans son cadre merveilleux, " dans la chambre d'en haut ", quand on est couché dans le grand lit accueillant, à gauche on est en Suisse, à droite on est en France.

 De quoi faire rêver les plus coriaces…. ''

 Préface de Paul-Emile VICTOR-Bora-Bora Mai 1989 pour le livre "L'Arbézie, l'insolite au quotidien " de Maryse Obez-Arbez.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure Dans les pas de moines défricheurs - Etape 3 - Lajoux - La Cure  

Cliquez sur le moine pour revenir à l'étape précédente et sur la carte pour passer à l'étape suivante.

 

 

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Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux (16,5km)

Publié le par gibirando

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

1ere étape : Villard-Saint-Sauveur (alt.500m) -Les Bouchoux (alt.1000m) (16,5 Km)

Lundi 28 juillet 2003

(Extrait de : Saint-Claude, diamant du Jura, poème d'Henri Marandin)

Sertie dans son écrin aux reflets d'émeraude

La cité corsetée de falaises pataudes

Coupées de cascades en vertiges perlés

Est taillée en diamant aux facettes dorées

Berceau historique d'artisans astucieux

Artistes ignorés, discrets et besogneux.

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8 heures 30, après un riche petit déjeuner, c'est sous un ciel bleu éclatant que nous quittons l'hôtel Saint-Hubert, direction le centre-ville de Saint-Claude. Nous devons faire quelques emplettes pour le repas de midi et nous en profiterons pour saluer Dominique Tournier, l'organisatrice de ce séjour.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

A l'hôtel Saint-Hubert, juste avant le grand départ

Nous garons notre voiture sur le parking de la cathédrale (ancienne abbaye) et marchons dans la rue du Marché. Nous avons quelques difficultés à trouver l'agence de voyages Haut-Jura Tourisme. Aussi, pendant que Dany fait les courses, je continue à chercher et finis par trouver l'agence. Après cette sympathique rencontre et la prise de quelques précieux renseignements, je retrouve Dany dans la rue. Elle vient de terminer ses achats.

Nous sommes fin prêts et comme indiqué sur le topo, nous reprenons la voiture, direction Villard-Saint-Sauveur qui n'est qu'à quelques kilomètres. C'est le lieu de départ.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

  Villard Saint Sauveur, nous sommes parés pour le départ

Nous arrivons devant l'hôtel " Le Retour de la Chasse " et garons la voiture sur le grand parking contigu. Nous savons que notre véhicule va rester là pendant six jours, mais nous ne sommes pas très inquiets car le coin est retiré et parait parfaitement calme et tranquille. Il est déjà 10 heures, mais nous préparons tranquillement nos sacs à dos. Nous relisons le début du topo de la première étape, mais Dany et moi avons deux interprétations de la route goudronnée qu'il faut prendre pour démarrer. Heureusement, nous trouvons rapidement la flèche verte et noire ONF sur un arbre qui annonce le départ et la direction.

Nous continuons de monter, passons comme indiqué devant deux réserves d'eau. Le sentier tourne vers la gauche, or en regardant la carte IGN, nous devrions partir vers la droite et longer le terrain de golf. Décidemment, la randonnée commence mal. Nous redescendons d'une centaine de mètres jusqu'aux réserves d'eau, nous traversons un peu le green et retrouvons le bon chemin fait de nombreux cailloux. Décidemment, l'ombre des moines défricheurs plane avec bienveillance au dessus de nous.

La montée est progressive mais agréable car essentiellement en sous-bois dans une forêt très sombre de feuillus. Après 400 mètres de dénivelés environ, nous arrivons " À la Côte " où nous profitons d'un point de vue superbe sur la vallée du Flumen, les sommets environnants et le Chapeau de Gendarme. Nous passons près d'une magnifique ferme restaurée et continuons vers le lieu-dit " La Rapine ". Le temps d'une amusante photo chez un sculpteur sur bois et nous rejoignons une petite route en asphalte que nous poursuivons sur deux kilomètres jusqu'au carrefour " Le Crêt Joli ". A cet endroit, les petits panneaux indicateurs sont bien visibles et indiquent parfaitement la direction " Les Platières " qui est à prendre. Nous passons devant plusieurs bâtiments de la colonie de vacances et plus loin, nous quittons enfin le bitume pour un chemin caillouteux.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

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Arrivée au lieu-dit " Sur la côte "

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 Arrivée au lieu-dit " La Rapine "

Sur la messagerie du portable, Jérôme nous informe de la prise d'un " énorme trophée " en chasse sous-marine. Nous le rappelons pour le féliciter et l'informons du plaisir que nous prenons à marcher dans ces magnifiques et verdoyants paysages. A cette altitude (1.050 m), nous traversons nos premières combes entourées de grands sapins et de splendides épicéas. Après le lieu-dit et carrefour " En Suza " et en direction du circuit " Les Fournets ", nous stoppons dans un pré-bois de noisetiers pour déjeuner. Nous surplombons et admirons la très verte Vallée du Tacon. A l'ombre de ces petits arbres, nous mangeons l'excellente charcuterie achetée à Saint-Claude. Allongés sur l'herbe, nous observons de très jolis papillons. Les plus gros sont oranges ou bien noirs, d'autres plus petits sont d'un " bleu ciel " presque blanc. Nous avons vraiment le sentiment de faire corps avec la nature et sommes satisfaits car c'est bien cela que nous sommes venus chercher.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

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 Première combe rencontrée aux Platières

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 Pré-bois de noisetiers où nous piqueniquons.

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Arrivée au carrefour et à la stéle des "Fournets"

Après le déjeuner, la randonnée se poursuit essentiellement en forêt sur un chemin pratiquement plat. Après le carrefour " Les Thérèses ", à l'altitude de 1.110 mètres, nous arrivons au croisement et à la stèle des " Fournets ".

Cette stèle a été édifiée en hommage à des résistants locaux fusillés pendant la 2eme guerre mondiale.

Ces terres du Haut-Jura furent parmi les premières à subir l'occupation allemande et dès l'annonce du Service du Travail Obligatoire (S.T.O), de nombreux habitants " réfractaires " rejoignirent les maquisards de Franche-Comté. Nombreux, sont ceux qui y laissèrent leurs vies plutôt que d'obéir ou de céder à l'occupant.

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Un sentier où foisonnent les épilobes

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Au lieu-dit " La Petite Coinche "

Après la stèle, la forêt est moins dense et notre marche se poursuit en lisières de prés où foisonnent les épilobes. Ces grandes fleurs violacées en forme d'épis appelées aussi " laurier de Saint-Antoine " ont de multiples vertus culinaires et thérapeutiques.

Les chemins sont eux parsemés de vulpies plus communément appelées " queues de rat ". Je me souviens que ma mère les faisait sécher puis les donnait aux canaris qui se régalaient des petites graines.

Ces deux graminées feront partie des plantes les plus coutumières que nous rencontrerons tout au long de nos six jours de marche.

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 En direction de la " Croix des Couloirs " avec en contrebas "Les Bouchoux"

A la sortie du bois, nous retrouvons le bitume et quelques fermes disséminées au lieu-dit " La Petite Coinche ". En quelques minutes, nous atteignons la route départementale D.25E1. De ce croisement dénommé " Le Crêt ", nous apercevons déjà la "Croix des Couloirs " que nous devons atteindre. Nous n'avons aucun mal à trouver le balisage bleu peint sur des pierres ou sur des piquets qui délimitent des pâturages.

Le ciel s'est bien couvert de gros nuages qui roulent vers l'est, poussés par une brise rafraîchissante. Il est presque 16 heures et malgré les litres d'eau que nous avons bu, une petite faim nous tiraille l'estomac. Nous arrêtons dans un pré, bien à l'abri de ce petit vent frais, pour une collation faite de café et de biscuits. Là et après six heures de marche, nous rencontrons des promeneurs. Cet homme et cette femme sont les premiers êtres humains que nous croisons depuis notre départ de Villard Saint-Sauveur.

Nous atteignons " La Croix des Couloirs " dominant le village des Bouchoux, objectif final de cette première journée. Cet endroit semble très prisé car de nombreux promeneurs et randonneurs cheminent sur cette arête rocheuse. Cet engouement parait normal tant le panorama est splendide. Vers l'est, les Monts du Jura et le village de La Pesse. Vers le Sud, le Crêt de Chalam et à l'ouest, la verdoyante vallée du Tacon.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

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 Arrivée à la " Croix des Couloirs "

Malgré un ciel fort menaçant, nous prenons le temps de faire quelques photos car l'arrivée n'est plus très loin. Nous longeons la falaise, au dessus de laquelle de grands oiseaux tournent en croassant.

Il est 17 heures, nous trouvons rapidement les traces rouges et jaunes du GRP puis amorçons la descente en forêt puis à travers une pâture, direction le hameau Les Bouchoux.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

 A la " Croix des Couloirs " avec tout en bas le village " Les Bouchoux "

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux  

---------Gros plan sur l'immense croix--------------Un étrange épouvantail, au loin la croix--------Visite du village "Les Bouchoux"---

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Devant la charmante Auberge "La Chaumière"

 Une demi-heure plus tard, nous entrons dans l'adorable village des Bouchoux où le propriétaire de l'auberge " La Chaumière " nous accueille avec gentillesse et bienveillance.

Après une bonne douche et un repos bien mérité dans notre jolie chambre, nous apprécions pleinement la terrasse ombragée de l'auberge en dégustant une boisson glacée. Nous visitons rapidement le village car c'est tout petit et pratiquement vide l'été.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux

Repos mérité et boisson glacée à la terrasse ombragée de l' Auberge "La Chaumière"

La soirée se poursuit par un délicieux dîner où nous avons le plaisir de déguster une pintade à la crème à base de Savagnin (1) accompagnée de morilles et arrosé d'un Poulsard (2) rouge, mais avec une très belle couleur " rosé pelure d'oignon ". Attablés, nous retrouvons une femme et son fils, des " hollandais ", que nous avions hier soir comme voisins de table au " Loft ". Nous imaginons qu'ils font le même circuit que nous mais n'en sommes pas certains. Ils ne parlent pas français et le dialogue est difficile.

Sur tous les plans, nous ne pouvons que pleinement nous satisfaire de cette première journée : paysages magnifiques et reposants, très bon accueil, excellente cuisine, vin remarquable. Le nom "Saveurs du Haut-Jura" de ce séjour/randonnée n'est pour l'instant pas usurpé ! 

C'est dans le calme de ce minuscule village blotti au fond d'une combe du Haut-Jura que nous nous endormons paisiblement.

(1) Le Savagnin est un cépage avec lequel on élabore un vin du même nom. Ce vin est jaune doré, profond et ambré. Très charpenté en bouche, il est fruité avec une dominance d'amandes ou de noix. Il vieillit très bien.

(2) Le Poulsard ou Ploussard est un vin d'Arbois dont la couleur varie en fonction de l'ensoleillement, de l'exposition et de la maturation du raisin. Il peut donc aller du rouge grenat au rosé pelure d'oignon. Il est très rafraîchissant et léger avec des odeurs de fruits rouges et un arôme grillé et vanillé du au vieillissement sous bois.

Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux Dans les pas de moines défricheurs - Etape 1 - Villard-Saint-Sauveur - Les Bouchoux  

Cliquez sur le moine pour revenir à l'étape précédente et sur la carte pour passer à l'étape suivante.

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Dans les pas de moines défricheurs - 1er jour - Préambule

Publié le par gibirando

 Dans les pas des moines défricheurs 

Six jours de randonnées dans le Haut-Jura

 

UN PEU D'HISTOIRE … ET DE GEOGRAPHIE

Avant chaque voyage, je potasse dans les encyclopédies et sur Internet, l'histoire et la géographie de la région que nous allons visiter.

C'est ainsi que j'apprends que Saint-Claude, capitale du Haut-Jura a été fondée vers 435 sur un site gallo-romain par deux moines venus de Lyon, Romain et son frère Lupicin qui créent un monastère.

Situé au confluent de la Bienne et du Tacon, ce lieu, dénommé Condat, prospère et de nombreux moines s'installent dans cette région très forestière.

Ils déboisent pour se constituer des domaines agricoles et sylvicoles. Ils défrichent et créent de nombreux sentiers pour avoir accès à des terres de montagne jusque là hostiles. On finit par les appeler, fréquemment de manière péjorative : " les moines défricheurs ", car on les oppose souvent sans raison aux " moines bâtisseurs ".

De leur installation va naître une communauté monastique qui prendra peu à peu le nom d'Abbaye de Sain-Oyend. Autour de cette Abbaye, se développe une cité qui connaît une grande renommée dans toute l'Europe médiévale dès le 5eme siècle.

Au 12eme siècle, le lieu devint très connu quant on révéla que le corps d'un abbé dénommé Claude, mort depuis 600 ans et fondateur d'une communauté avait été retrouvé intact. Le roi Louis XI, lui-même, s'intéressa au phénomène et les pèlerins affluèrent dans la région pour voir ce " faiseur de miracles ". On donna son nom à l'Abbaye et c'est ainsi que la ville fut peu à peu renommée Saint-Claude.

Chaque pèlerin apportait ses connaissances et rapidement Saint-Claude et ses alentours devinrent le haut-lieu d'un artisanat très actif.

Travail du bois et de l'os, orfèvrerie, ces traditions se perpétuent encore aujourd'hui par de nombreux métiers mais surtout par la fabrication de pipes dans les racines du bois des bruyères dont Saint-Claude reste la capitale mondiale, ainsi que la taille des diamants et des pierres précieuses.

Au 14eme siècle, les habitants du Haut-Jura furent décimés par une effroyable peste noire qui laissa la région pratiquement désertique.

A partir du 15eme siècle, les règles monastiques se desserrèrent et Saint-Claude perdit de son faste. Malgré ce relâchement, le temps avait fait son œuvre et les moines avaient apporté leur savoir-faire en architecture et dans de multiples métiers, leurs passions et leurs secrets pour la création de bons produits (fromages, charcuteries, vins, etc.…).

Au fil des siècles suivants, les terres furent dévastés puis colonisaient par de puissants seigneurs mais les moines avaient laissé aux serfs leurs traditions et techniques agricoles.

On dit même que les moines défricheurs seraient les véritables créateurs des combes telles qu'on peut les voir aujourd'hui et par là même de la transformation du paysage du Massif Jurassien.

Ils seraient à l'origine de ses pâtures insérées entre deux crêts calcaires. Dès le Moyen-Age, ils s'aperçoivent que les fonds des combes ont des sols riches et profonds qui recueillent les eaux de ruissellement. La plupart du temps, les crêts sont abondamment boisés et ces bois protègent les cultures. Grâce à cette formation particulière, les combes deviennent très propices à l'agriculture.

Aujourd'hui les combes présentent un autre attrait : les randonnées.

 Comme le dit si bien un dépliant d'information: " les combes sont des paysages très particuliers aux lignes ondulantes et avec de profondes perspectives qui invitent à la randonnée sous toutes ses formes ".

 

PREAMBULE

C'est désormais le temps des vacances. Période ô combien désirée, les vacances sont le moment privilégié pour oser plus. Se donner plus de temps pour soi, mieux respecter son corps, ses rêves ; augmenter l'espace de l'écoute pour mieux entendre, voir plus loin et peut-être se rendre plus disponible pour accueillir l'imprévisible.

Les vacances, quand elles ne sont pas stressées par le " faire ", permettent d'entrer dans plus " d'être ". Avez-vous remarqué, justement durant l'été, comme les jours plus lumineux et plus longs augmentent la part du sensible, comme les soirées donnent plus de goût à la vie, comme les matins nous agrandissent…. (Jacques Salomé-Sociologue).

 "Saveurs des Hautes-Combes", c'est le nom du circuit pédestre que nous avions décidé de faire en cet été 2003. Après les Pyrénées et l'Auvergne, nous avions envie de découvrir le Jura et c'est tout à fait par hasard que j'avais remarqué cette randonnée "gastronomique" sur Internet.

 Avec ces 400 Kms sur deux ou trois semaines, la Grande Traversée du Jura était bien trop longue. Par contre, cette balade dans le Parc Naturel Régional du Haut-Jura présentait l'avantage de se faire sur six jours, sans bagages et arrivée le soir dans des hôtels 2 étoiles. Goûter à la gastronomie locale et aux produits du terroir était aussi une aubaine non négligeable en faveur de cette formule. Nous fûmes rarement déçus.

 La présentation du circuit et les quelques photos reçues de l'agence Haut-Jura Tourisme à Saint-Claude avaient fini de nous convaincre. Les paysages en pente douce d'un vert intense paraissaient reposants et c'est tout à fait ce qu'il nous fallait pour se vider la tête et éliminer le stress d'une longue année de travail.

L'accueil se faisant le dimanche 29 juillet en fin d'après-midi à l'hôtel Saint-Hubert à Saint-Claude, nous avions décidés de quitter Saint-Estève le samedi 28 juillet au matin et ne nous rendre dans le Jura sans prendre d'autoroutes.A cause de la canicule et de la sécheresse, c'est une France couleur " paille " que nous traversons. Après une halte le samedi soir dans la jolie ville ardéchoise d'Annonay, nous continuons notre voyage le dimanche et entrons dans Saint-Claude vers 14 heures. Il est vraiment trop tôt pour se rendre à l'hôtel. Genève et son célèbre lac ne sont qu'à 53 Kms et nous décidons immédiatement de nous y rendre par le Col de la Faucille.

Quel contraste avec certains départements que nous venons de traverser, ici tout est vert et nous roulons essentiellement à travers d'épaisses forêts de résineux.

Découverte de Genève sur la "Grande Roue"

Après une très brève découverte de Genève où nous profitons du paysage, en nous élevant au dessus de lac grâce à une " Grande Roue ", c'est sous des trombes d'eau que nous rejoignons Saint-Claude. Avec le temps qu'il fait, nous sommes très anxieux quant à la météo du lendemain et des jours à venir.

Il est 18 heures quant nous arrivons à l'hôtel Saint-Hubert. Nous sommes attendus car la gracieuse et jeune hôtelière nous remet immédiatement le dossier d'accueil composé de deux cartes IGN, des topo-guides pour chacune des journées de marche et de quelques dépliants sur le Jura.

Après un excellent repas au " Loft ", le restaurant de l'hôtel, fait de crudités, de charcuteries régionales et de lapin rôti, nous rejoignons notre chambre où j'approfondis l'étude de notre première étape.

Je m'inquiète aussi de la météo des jours suivants, mais je finis par apprendre que les prévisions sont excellentes pour toute la semaine.

Je m'endors avec l'idée que tout se passera bien et que les moines défricheurs veilleront sur nous tout au long de cette randonnée.

 LE PARCOURS : 6 étapes pour un total de 127 kilomètres

accés aux étapes en cliquant dessus

1ere étape : Villard-Saint-Sauveur (alt.500m) -Les Bouchoux (alt.1000m) (16,5 km) 

2eme étape : Les Bouchoux (alt.1.000m)-Lajoux (alt.1.180m) (23 km) 

3eme étape : Lajoux (alt.1180m)-La Cure (alt.1150 m) (20km)

4eme étape : La Cure (alt.1.150m)- Les Cressonnières (alt.1.150m) (20 km)

5eme étape : Les Cressonnières (alt.1.150m)-Lamoura (alt.1.150m) (25 km)

6eme étape : Lamoura (alt.1.150m)-Villard Saint-Sauveur (alt.500m) (23 km)

J'ai essayé d'enjoliver ce récit avec des extraits de magnifiques poémes d'Henri Marandin trouvés sur Internet. Je ne le connais pas personnellement, mais je le remercie par avance à m'autoriser à les insérer dans mon histoire car ils sont le parfaits reflet de toutes nos merveilleuses découvertes jurassiennes. Je les avais trouvé sur le site suivant http://perso.wanadoo.fr/cremerie.clement/Poemes.html lequel samble avoir disparu.

Dans les pas de moines défricheurs - 1er jour - Préambule 

Haut-Jura Tourisme, organisateur de ce circuit

cliquez sur la brochure pour vous rendre à la première étape et sur le moine pour revenir à la page d'accueil du blog.

 

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Dans les pas des moines défricheurs ou 6j. dans le Haut-Jura.

Publié le par gibirando

Cliquez sur le lien ci-dessous et randonnez 6 jours avec nous dans les somptueux paysages du Haut-Jura. Vous marcherez en boucle autour de Saint-Claude sur un magnifique circuit qui allie richesses paysagères et gastronomie :

 

http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/jura0.htm

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