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Le château d'Aguilar (296 m) depuis Tuchan

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques extraites d'une compilation de l'artiste Ebunny intitulée "Celtic Irish Epic Music". Les morceaux interprétés sont : 1.Fantasy 2.Leprechauns Dance 3.Celtic Knight 4.Pirates Action 5.Old Castle 6.White Knight 7.Dragon Hunters 8.Celtic Morning  9.Winner  

Le château d'Aguilar (296 m) depuis Tuchan

Le château d'Aguilar (296 m) depuis Tuchan


 

Voilà déjà quelque temps que je voulais aller découvrir "le château d’Aguilar" que je ne connaissais pas, et bien évidemment, mon idée première était de m’y rendre au cours d’une balade pédestre. A l’instant même où j’ai pris la décision d’y aller, je me suis mis à chercher si un tracé téléchargeable était disponible sur Internet et j’en ai trouvé un très rapidement sur l’excellent site « VISUGPX ». Sans doute, me suis-je trop précipité en choisissant celui-ci ? A l’instant où j’écris cet article, c'est-à-dire à posteriori, je m’interroge. En effet, dès le démarrage de Tuchan, et en marchant sur la D.611, dite « Route de Narbonne », puis sur une route secondaire m’indiquant l’édifice,  je comprends très vite que mon itinéraire est le même que celui que les touristes empruntent en voiture pour se rendre au château, c’est-à-dire presque essentiellement des voies bitumées. Plusieurs voitures me dépassent sans trop ralentir d’ailleurs et pourtant la route n’est pas si large que ça. Je me vois contraint de faire un ou deux pas dans la garrigue par précaution. Alors je cherche à éviter ce bitume au maximum, et notamment quand cela est possible, en traversant des vignes et parfois même des portions de garrigue. Mais le plus souvent, il faut que je me rende à l’évidence : « c’est un peu trop galère ! ». Herbes folles et buissons bien trop piquants, j’ai beau zigzaguer et tenter d’oublier les nombreuses difficultés en photographiant des fleurs, des oiseaux et de rares papillons ou criquets, le résultat est toujours le même : « le bon et unique itinéraire est toujours bitumé ! »  Alors le tracé que j’ai choisi n’est-il pas un vrai chemin de randonnée ? Ou peut-être n’ai-je pas fait le bon choix ? Un coup d’œil sur mon bout de carte I.G.N, que j’ai dès le départ enfoui au fond de ma poche sans jamais l’avoir trop analysé, me prouve le contraire mais le château est presque déjà là, juste au dessus de ma tête. S’il ne me reste plus qu’à y monter, le balisage, lui,  me rappelle constamment à l’ordre pour me remettre dans le droit chemin. Une trace blanche et rouge peinte sur une vieille borne puis une flèche avec la mention « château » peinte sur l’asphalte sont là pour me rappeler quel est le bon chemin.  Je suis bien sur le GR.367 plus communément appelé « Sentier cathare ». « Sentier cathare ou sentier bâtard ? »   Je me pose la question, tant marcher constamment sur du goudron m’agace au plus haut point. Vouloir en sortir ne regarde que moi et quelques fines égratignures sanguinolentes sur mes avants-bras tendent à me dire que j’ai déjà eu tort. Je persévère. Si cet aspect « asphalte » du chemin m’agace, heureusement, d’autres pôles d’intérêts sont constamment là pour me distraire et essayer de me le faire oublier. Sous un ciel bien tourmenté de bleu, de gris et de blanc, mais toujours merveilleusement beau, ces pôles d’intérêts ont pour nom « château d’Aguilar », « Massif du Canigou », « amandiers fleuris » et à un degré moindre « Montagne de Tauch ». Ces pôles d’intérêts attirent l’œil du randonneur solitaire que je suis et l’objectif de mon appareil-photo comme une aimantation qui se voudrait spontanée. Quand deux de ces sujets sur trois se présentent sur un seul et même plan photographique, c’est la quasi assurance d’une belle photo. Jamais, je n’aurais imaginé un « Canigou » aussi parfaitement visible depuis Tuchan, et surtout aussi beau ! Après tout, les altitudes de 140 à 160 m dans la vallée et de 296 m au château sont relativement modestes. Outre, ces superbes paysages, mon appareil-photo et moi continuons à être aux aguets des oiseaux. Il y a beaucoup de pinsons, quelques chardonnerets et des bruants un peu partout. Les vignes, elles, sont occupées par des bergeronnettes grises, des alouettes et de rares traquets-oreillards reconnaissables à leur plumage noir et blanc. Comme toujours, les buissons les plus touffus sont le repaire des fauvettes. Avant les derniers lacets de la route, une brève portion non asphaltée sur un étroit sentier me remets du baume au cœur. Mais non, ce n’est qu’un bref raccourci et l’itinéraire se poursuit et termine sa course sur le bitume à l’entrée du parking du château.  Toujours est-il qu’en arrivant devant la baraque du château, à l’intérieur de laquelle se trouve une charmante hôtesse d’accueil, je suis passablement énervé. « Il n’y a pas d’autres chemins que la route bitumée pour venir à pied depuis Tuchan jusqu’au château ? » lui demande-je. Elle me répond que « non » et rajoute « la municipalité réfléchit à en créer un ! » puis dans la foulée s’exclame « mais je ne pense pas que ce soit prévu pour cette année ! ». Je lui rétorque très brièvement « un vrai sentier de randonnée digne de ce nom depuis Tuchan serait pourtant pas mal ! » Etant parti sans eau, j’ai trop soif pour continuer à discuter. Elle a une bouteille d’eau à me vendre, fraîche de surcroît, et pour l’heure c’est là l’essentiel. Après m’être acquitté de l’eau, d’un billet de 4 euros pour une visite, je me mets à grimper vers le château avec deux dépliants explicatifs dans une main et la bouteille d’eau dans l’autre. La bouteille a très vite mes faveurs car pour être franc je suis parti faire cette randonnée la fleur au fusil. Oublier d’analyser le tracé I.G.N enregistré dans mon GPS est une chose, oublier d’emporter de l’eau est une faute impardonnable. Ce n’est pas dans mes habitudes. Par contre, l’Histoire du château, elle, a déjà bien retenue toute mon attention. Avant de venir ici, et comme je l’avais fait pour le château de Peyrepertuse, j’ai fait quasiment le tour des sites évoquant Aguilar et son Histoire n’a plus guère de secrets pour moi, or mis peut-être les nombreuses dates que je n’ai pas toutes retenues par cœur. Une fois ma soif étanchée, les dépliants s’avèrent pourtant très intéressants. Ils s’attardent sur l’architecture des différents bâtiments et leurs élévations parfois si distinctes dans le temps. Cela enrichit la visite et c’est évidemment un plus pour comprendre le reste de l’Histoire. Dépliants en mains et appareil-photo autour du cou, je passe presque une heure à cette visite très détaillée. Je prends des photos du château et de ses différents vestiges sous toutes les coutures mais aussi des panoramas qui s’entrouvrent encore bien plus magnifiquement qu’en bas. Chapelle Sainte-Anne, fortifications successives, tours, archères, voûtes, citerne, logis, chaque élément de l’édifice nous rappellent qu’une humanité a été présente ici. Besoin de croire, de se protéger, de se défendre, de s’organiser, de vivre et à des pouvoirs successifs d’asseoir une certaine autorité sur les autres, voilà la vie que l’on peut facilement imaginer. Comme tous les pouvoirs, ceux d’Aguilar ont fini par disparaître et il ne reste que les vestiges de ce château que leurs édificateurs avaient sans doute pensé indestructible. Faut-il pour autant que ceux qui nous gouvernent aujourd’hui tirent des enseignements du passé ? Vaste sujet philosophique ! Une fois arrivé à sa partie la plus haute, je m’arrête pour marquer une longue pause « fruits et biscuits ». Si j’ai oublié l’eau, par bonheur, je n’ai pas oublié tout le reste et l’herbe verte et fraîche qui pousse ici dans la dernière enceinte est une invitation à un arrêt bienvenu tant en ce début mars la chaleur est déjà de mise. Cette pause est d’autant plus bénéfique, que dès avoir quitté le château, c’est une sévère piste ravinée et caillouteuse qui m’attends. Elle s’élève vers la Bergerie de Fajol, que la carte I.G.N me décrit comme des ruines, mais qui, en réalité, s’avère être une superbe propriété privée. Je m’en approche au plus près mais à la seule perception de la magnifique bâtisse, j’enclenche aussitôt une marche arrière. Je me dis que si des gens ont trouvé le courage de venir vivre ici, dans ce coin si beau mais si solitaire et si austère, réparant sans doute à la sueur de leur front ce qui devait être les ruines d’une ancienne bergerie, il faut les laisser tranquilles et respecter leur isolement. La piste qui redescend est la copie conforme de celle que je viens de gravir, c'est-à-dire très caillouteuse. Elle nécessite attention et même prudence dans la mesure où sous les chaussures, les petits cailloux ronds se transforment en autant de billes prêtes à vous faire patiner et rouler à terre. Le lieu ne se prêtant pas à un patinage fût-il artistique, le bâton de marche que je n’ai pas cru bon d’emporter me manque au plus haut point. Le seul mais non négligeable attrait de cette descente « infernale » est d’être un chemin de ronde très éloigné du château mais qui en permet des vues nouvelles mais à chaque instant admirables. Il est donc fortement conseillé de s’arrêter pour contempler le château. Finalement, c’est sans encombres, que j’atteins le bas de cette piste au lieu-dit la Bergerie Neuve, qualificatif que le vieille « borde » en ruines ne mérite plus depuis des lustres et sans doute depuis sa construction. Ici, l’asphalte que j’avais fini par oublier reprend ses droits et ce, jusqu’à la départementale D.39. Si j’ai comblé cette nouvelle marche forcée sur le bitume grâce à la présence de nombreux oiseaux, l’arrivée ici sur la D.39 me laisse quelque peu perplexe. Alors que Tuchan ne se trouve pas très loin sur ma droite, le tracé G.P.S m’indique de traverser la route pour carrément partir à l’opposé, tournant ainsi le dos à la ligne d’arrivée la plus directe et la plus proche. Alors que je suis occupé à analyser ma carte et hésitant à prendre cet itinéraire, itinéraire pourtant confirmé sur mon bout de carte I.G.N, très vite, je crois en comprendre la raison. Sans aucun bas-côtés pour marcher, cette D.39 est très fréquentée par les véhicules. En quelques minutes d’arrêt, j’en vois passer une bonne douzaine. Cela suffit pour la considérer comme trop dangereuse. Je renonce à la suivre, traverse la route et continue le tracé enregistré dans mon G.P.S. Alors que depuis un bon moment, le chemin zigzague au milieu des vignobles et des champs en jachère, m’interrogeant sur la suite, c’est l’instant que choisit mon G.P.S pour ne plus capter aucun satellite. C’est d’autant plus ennuyeux qu’au lieu-dit le Mas, suite à des travaux, un homme m’interdit ce que je considère comme étant le bon passage, passage à gué en l’occurrence sur la rivière de Domneuve, affluent du Petit Verdouble. Il me dit « continuez la piste par là et vous pourrez vous y retrouver plus loin ! ». Alors je n’insiste pas et emprunte la piste en me disant « M’y retrouver ? Me retrouver où ? Il est marrant lui ! ». Par bonheur, de l’autre côté du Mas ; sans doute une ancienne ferme composée de deux très grandes bâtisses ; deux jeunes couples m’indiquent que je pourrais probablement traverser le rivière un peu plus loin. Ils sont là, tranquilles, attablés à une aire de pique-nique et apparemment occupés à boire à ce qui ressemble à un apéro. Un apéro soit très précoce ou peut-être très tardif ; car il n’est que 16 heures. Ayant démarré à 13 heures, voilà déjà 3 heures que je marche et une fois encore la flânerie a guidé mes pas. Le lieu est agréable mais plutôt insolite, avec devant le mas, un immense champ complètement dénudé, planté d’un seul et splendide pin. Je continue la piste. Elle longe la rivière mais à bonne distance. De ce fait, je n’ai pour l’instant aucune possibilité de m’en approcher. Au bout du champ, la piste amorce un virage à droite et la rivière est là toute proche désormais. Le plus souvent barrée par des hautes cannes de Provence et des joncs plus petits mais très denses, chaque trouée dans cette haie touffue est l’occasion d’observer si un passage devient possible. Après trois tentatives négatives car la rivière demeure encore large et profonde, la quatrième est enfin la bonne. Ici, c’est un lit asséché de galets que je traverse sans aucun problème. Peut-être deux lits d’ailleurs, tant l’endroit ressemble à la confluence de deux ruisseaux asséchés. Un coup d’œil sur ma carte I.G.N me conforte dans l’idée que je suis bien à la confluence du Petit Verdouble et de la rivière de Domneuve. Mes tribulations au bord de ces deux ruisseaux, mi-en eaux et mi-asséchés font s’enfuir une quantité incroyable de volatiles, passereaux pour la plupart, mais aussi d’autres un peu plus imposants. C’est le cas d’un rapace et d’une aigrette dont les envols massifs, bruyants et inattendus me font sursauter. Finalement, je comprends mieux l’intérêt qu’il y avait à passer par là même si le chemin est plus long pour rejoindre Tuchan.  Il ne me reste plus qu’à retrouver le tracé de mon G.P.S. Si suivre la petite rivière de Domneuve n’est pas très pratique voire le plus souvent impossible, il faut néanmoins que je la garde comme fil d’Ariane. Mon bout de carte me confirme cette direction et la présence d’un large chemin côtoyant ce ruisseau. Voilà le nouveau petit challenge qui s’offre à moi. Plusieurs zigzags au sein de quelques vignes et finalement je retrouve mon tracé G.P.S assez vite. Dans l’immédiat, il s’agit d’un chemin herbeux longeant la rivière mais la piste observée sur ma carte finit par arriver très rapidement. Tuchan est là, parfois à droite, parfois à gauche, parfois droit devant selon les brèves sinuosités de l’itinéraire. Ma balade tire à sa fin. Un couple que je croise profite de la douceur ambiante de ce beau milieu d’après-midi pour se promener au sein du vignoble. Nous discutons un peu, de tout et de rien. Des banalités certes mais sommes toutes très sympathiques. Perchés au sommet de grands arbres, de petits rassemblements d’étourneaux criards apportent des touches sonores mais pas vraiment musicales. Perturbant le silence, je m’aperçois que ce dernier était souvent si parfait. L’intersection de la D.39 et de la D.611 est là. Ma voiture aussi. J’ai prévu d’aller visiter Tuchan mais la batterie de mon appareil-photo a décidé qu’elle a assez bossé pour aujourd’hui. Elle est vide. Je n’en ai pas de rechange. Décidement partir randonner la fleur au fusil ne me vaut rien. Voilà une leçon à retenir en plus des dates qui ont jalonnées l’Histoire du château d’Aguilar. Cette randonnée, telle qu’expliquée ici, a été longue de 10,7 km, égarements et errements inclus. Les montées cumulées de 326 m et le dénivelé de 180 m sont très modestes. Le point culminant est proche de la Bergerie de Fajol à 316 m et le point le plus bas à 136 m au niveau de la confluence des rivières Petit Verdouble et de Domneuve. Cartes I.G.N 2447 OT Tuchan – Massif des Corbières et 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.

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La Tour des Géographes (878 m) et le Pech de Fraysse (917 m) depuis Padern

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté du poème symphonique "Danse macabre" Opus 40. R.171 composé par Camille Saint-Saëns, interprété ici par l'Orchestre de Paris dirigé par Daniel Barenboim avec au violon Luben Yordanoff

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Comme j’ai pas mal galéré en réalisant cette randonnée à la « Tour des Géographes (878m) et au Pech de Fraysse (917m) » , j’ai longtemps hésité avant de l’inscrire dans ce blog. Puis je me suis décidé à l’exposer quand même pour deux raisons : primo j’ai estimé que cette Montagne de Tauch mérite une place dans mon blog tant les panoramas à 360° y sont exceptionnels par grand beau temps, et secundo, mais c’est moins important à mes yeux, cette randonnée à la « Tour des Géographes et/ou au Pech de Fraysse » figure dans bons nombres d’ouvrages comme une « incontournable » de l’Aude. Et pour preuve, je vous en citerai trois que j’ai extraites de ma bibliothèque pourtant modeste : Belvédères de l’Aude et des P.O de Jean-Pierre Siréjol paru chez Rando Editions, 30 balades dans les P.O et l’Aude publié par la Semaine du Roussillon et enfin, pour le parcours que je viens d’accomplir au départ de Padern : Randonnées en Pays Cathare de Jacques Jolfre paru en 2002 également chez Rando Editions. Comme je le fais désormais à chacune de mes sorties, j’enregistre au préalable le tracé carte IGN dans mon GPS et quand je m’y réfère le tracé du livre au plus près de sa description et de son schéma quand il y en a un. J’ai donc démarré sans aucune difficulté du cimetière de Padern où une petite sente rejoint très rapidement une piste d’abord cimentée puis très vite terreuse. J’ai continué longuement cette piste, au début à travers quelques vignes puis dans une végétation composée essentiellement de garrigues et de quelques pins. Sur ma gauche et de temps à autre, le Mont Tauch laisse entrevoir à travers une brume opaque sa haute paroi et ses piliers de calcaire blanc. Puis en quelques minutes, le ciel passe d’un gris pluvieux à un bleu azur et comme pour me démontrer toute la difficulté que je vais avoir à le conquérir, le Mont Tauch dresse dans un ciel désormais sans nuages ses hautes falaises blanches découpées et dentelées en cheminées, ou hérissées en colonnes. Chemin faisant et le nez profitant pleinement des senteurs automnales du maquis, je prête bien attention à suivre les quelques cairns qui sont érigés et surtout de cheminer parallèlement au ruisseau des Cazals dont le ravin doit me servir de fil d’Ariane. De temps à autre, je me retourne vers le joli village de Padern pour prendre une photo et la graver dans mon appareil-photo une fois la portion du chemin que j'estime accompli. Ainsi, chaque photo me donne le certitude que je m'élève sans trop de pénibilité. Après une bonne grimpée de presque 4 kilomètres pour 270 mètres de dénivelé, la piste redescend un peu pour aboutir dans ce qui ressemble à un cul de sac. Seul un gros cairn prouve que je suis encore dans la bonne direction. Il s’agit en réalité du fond du Rec des Cazals qui, ici, cesse d’être un ravin encaissé pour devenir le lit banal d’un petit ruisseau encore à sec en ce début d’automne. A partir de ce gros cairn, qui malheureusement n’indique pas vraiment une direction à suivre, deux solutions semblent envisageables, soit je poursuis dans le lit à sec mais embroussaillé du ruisseau, soit j’emprunte une sente qui monte assez rudement à droite sur le versant du Pech des Fayssettes. C’est à partir d’ici et en voulant suivre le lit du ruisseau que je me suis terriblement fourvoyé dans une garrigue très épaisse composée de buis, de petits chênes kermès et surtout de nombreux épineux qui sur 500 mètres m’ont meurtri et ont terriblement ralenti mon allure. J’étais à la limite du découragement quand heureusement j’ai aperçu au dessus et sur ma droite une nouvelle piste plus large. Habillé d’un bermuda et d’un simple tee-shirt, je suis sorti heureux mais griffé et sanguinolent de ce cuisant dédale. A ma décharge, je dois préciser que si j’ai suivi le lit du ruisseau c’est parce que ma carte IGN ne précisait aucun autre sentier à proximité et que dans ces conditions il me paraissait plus opportun de suivre l’itinéraire inscrit dans mon GPS et ce d’autant que dans son livre Jacques Jolfre écrivait : « du petit col, la sente se faufile, en se tortillant, au milieu d’une épaisse végétation (on est prévenu !). Vous piquez (les épineux aussi !) dans le creux du thalweg pour le remonter, etc.……à l’extrémité du bosquet, la trace devient brusquement piste carrossable.»  Au cairn, j’ai donc ignoré la sente qui montait à droite et je ne peux donc pas vous en parler, mais j’ai tout de même le sentiment d’avoir suivi à la lettre les indications de l’auteur. A partir de cette piste, le parcours est devenu plus praticable mais pas plus simple, car sous une chaleur torride et avec une déclivité qui s’est terriblement accentuée, j’ai été obligé d’économiser mon eau et j’ai pas mal souffert pour atteindre d’abord la route goudronnée puis la Tour des Géographes ou plutôt la Tour France Télécom. Car n’en déplaise à ses messieurs les scientifiques, ce sommet a beau avoir été en 1791, deux années après la révolution, le point stratégique d’une triangulation pour mesurer avec précision le méridien de Dunkerque à Barcelone à l’origine de la création de l’unité standard de mesure qu’est devenu le mètre, il n’en reste pas grand-chose si ce n’est peut-être mais j’en suis pas sûr, une vieille borne que j’ai pu photographié derrière le relais France Télécom. Dommage, le lieu mériterait peut-être une stèle explicative ! D’ailleurs, en photographiant tous ces paysages alentours avec ses nombreuses antennes, pylônes et autres éoliennes, j’avais l’impression d’être un espion industriel déguisé en randonneur ! Pour atteindre le Pech de Fraysse, j’ai tenté une nouvelle fois de suivre mon GPS et les indications de Jacques Jolfre, c'est-à-dire suivre comme il dit « la croupe arrondie et douce » c’est à dire la crête sommitale. Mais là encore, je me suis rapidement rendu compte que la douceur était illusoire et que les petits bosquets de buis et les buissons d’épineux même chétifs étaient impénétrables. J’ai donc sagement repris le bitume puis la large piste carrossable pour y accéder. Je suis parvenu au sommet aisément et j’ai découvert ainsi, malgré cette maudite « marinade » qui poisse l’horizon, une multitude de beaux panoramas de tous côtés : de la mer jusqu’au Capcir en passant par les Albèresle Canigou et les nombreux châteaux cathares. J’ai même poussé jusqu’à deux grandes antennes c’est à dire à l’extrême limite du bord de la falaise que j’avais aperçu d’en bas. J’ai pu ainsi entrevoir d’un seul coup d’œil tout le chemin parcouru. Pour le retour, j’ai suivi le même itinéraire qu’à ’l’aller mais à la différence près qu’au lieu de suivre le cours du ruisseau où je m’étais obstiné, je me suis écarté à droite du Rec des Cazals. Mais là aussi. j’ai galéré dans les caillasses et dans une flore excessivement piquante. Si malgré les difficultés que j’explique, vous envisagez tout de même de faire cet aller-retour, ce que j’espère car c’est le but de ce blog, 3 conseils : oubliez le coupe-coupe qui me paraît excessif mais équipez-vous correctement de bonnes chaussures de marche et de vêtements à manches longues et en toile bien épaisse, emportez beaucoup d’eau et surtout assurez-vous qu’il fera beau toute la journée et que vous pourrez ainsi admirer les superbes panoramas. En effet, le but ne doit pas être d’arriver là-haut à tous prix pour voir à travers le brouillard des sites industriels d’entreprises du CAC 40. Dans ces conditions, vous aurez, je pense, perdu une journée. A titre informatif, je suis resté sur les chemins 6h40 arrêts inclus et galères comprises, j’ai parcouru 24,8 Kms pour un dénivelé de 722 mètres, c’est donc une randonnée plutôt difficile malgré l’avis contraire de Jacques Jolfre qui écrit dans son livre : « Difficulté aucune, mais randonnée assez longue » . A vous de juger ! Il y a aussi d’autres possibilités pour accéder à cette montagne de Tauch mais aucune à ma connaissance n’est à ce jour balisée ! Mais certains lobbies ne le veulent-ils pas ainsi ? Carte IGN 2447 OT Tuchan-Massif des Corbières Top 25.
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Notre-Dame de Faste (479 m) depuis le hameau de Ségure

Publié le par gibirando

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Ce diaporama est agrémenté d'une chanson interprétée par Harry Chapin s'intitulant "Cat's in the Cradle".


Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Il y a des jours où l’appel de la Nature et le désir de marcher sont bien plus forts que tout !  Ce 30 janvier 2009 fait parti de ceux-là. 6 jours après la terrible tempête du 24 et malgré un ciel très bas couleur de plomb, nous avons préparé un pique-nique et nos sacs à dos sont prêts à être harnachés. Il reste à trouver le lieu de notre randonnée, pas trop loin car il est déjà 9 heures et un parcours pas trop long à cause du temps incertain. Je cherche dans mes archives et tombe sur une courte boucle à "Notre-Dame de Faste" découpée dans la rubrique « balade » de la Semaine du Roussillon. Cette randonnée parfaitement balisée d’une durée totale de 3h30 se trouve à 40 kilomètres de Perpignan. Située sur le versant Est au pied de la Montagne de Tauch, elle semble être la rando idéale pour une journée maussade comme aujourd’hui. Je programme mon GPS de voiture direction Tuchan et plus particulièrement le hameau de Ségure sur la D.39. Une heure plus tard, nous sommes déjà au hameau et dans les starting-blocks devant un panneau très explicite comme on aimerait en voir plus souvent car agrémenté d’un plan très clair que l’on peut confronter à la carte IGN : « Rando Découverte-Commune du Tuchan-Circuit Notre Dame de Faste ». Sur le chemin qui s’élève très vite dans un maquis typiquement méditerranéen le balisage jaune est bien présent. Très raviné et jonché de nombreux branchages, cicatrices de la récente tempête, le chemin continue de grimper et laisse entrevoir quelques belles collines oblongues. Mais sous la voûte grisâtre, on ne peut guère espérer mieux et seules quelques vignes ocres détonnent dans cet univers végétal opaque. Perché sur son promontoire, le château médiéval de Ségure, qui apparaît bien vite, vient rompre avec bonheur cette tristesse ambiante. Ceinturé de plusieurs grands cyprès qui pointent leurs faîtes vers ce ciel embrumé, le site du château ressemble beaucoup plus à la campagne toscane qu’à un paysage des Corbières. Quelques pans de murs effondrés, d’autres en cours de restauration, quelques jolies arcades ouvertes à tous les vents, de nombreuse salles encombrées sur plusieurs niveaux, plusieurs fenêtres en surplomb sur de beaux panoramas contrastés mais voilés en la circonstance, voilà ce qui reste de ce castel moyenâgeux. Après cette brève visite, on reprend la piste qui descend à gauche du château et on emprunte aussitôt à gauche un sentier toujours balisé en jaune qui monte vers le lieu-dit la Bergerie de Chauvette. Avec 200 mètres de déclivité sur une distance d’1,8 km, ici commence le seul vrai dénivelé de ce court itinéraire. Une étroite sente caillouteuse s’élève hardiment au milieu d’une haie composée essentiellement de bruyères arborescentes et de petits chênes verts. Elle finit par s’adoucir, devient balcon sur les jolis panoramas de la vallée de Ségure et des Corbières Orientales puis on arrive à un carrefour et à une ferme isolée, point culminant (479 m) de notre périple. Cette ferme dénommée « le Mohair du Tauch » est la propriété d’une tisseuse que la Semaine du Roussillon décrit comme « l’unique artisane de tout le Sud de la France à fabriquer des vêtements naturels en Mohair ». Mais pourquoi ne pas croire le journal puisque j’aperçois déjà d’étranges chèvres aux cornes biscornues et laineuses à souhait qui se baladent sous les chênes verts. Plus bas dans un enclos, d’autres chèvres broutent un épais fourrage et j’en profite, non sans mal, pour figer sur mon numérique quelques unes de ces  « capricieuses stars » de la pelote audoise. La piste qui descend rejoint très rapidement notre but ultime : l’église Sainte-Marie de Faste est déjà là sur notre gauche, imposante mais pas très folichonne de prime abord. En tous cas, c’est la première réaction que l’on a d’une stèle en hommage à l’équipage d’un avion d’Air France tombé non loin de là en 1945. Puis quant on s’approche, on la trouve plus belle, plus originale avec ses pierres rouges et sa solide porte métallique encadrée de grosses pierres de taille grises. La légende prétend que Notre-Dame de Faste, lieu prisé au fil des siècles par de nombreux pèlerins, aurait été bâtie au XIIeme siècle par des marins qui pris dans une violente tempête auraient fait le vœu de construire une chapelle sur la premier lopin de terre aperçu. Il semble que le Mont du Tauch fut celui-ci car on dit  que par temps très clair, la mer serait visible par une échancrure de la montagne. Impossible de dire si c’est vrai car la Montagne du Tauch toute entière pourtant distante de quelques mètres reste invisible aujourd’hui. Mais quel dommage que l’église soit fermée, j’ai omis d’aller à la mairie de Tuchan pour demander la clé ! Après un casse-croûte vite avalé, nous poursuivons  la sente très escarpée qui descend méchamment dans le ravin où coule abondamment le ruisseau de la Faste. On le traverse à diverses reprises pour le suivre tantôt sur sa rive gauche tantôt sur sa rive droite. On longe quelques vignes puis on débouche sur une large piste qui atterrit sur la D.39 qu’il faut remonter sur la gauche pour retrouver le hameau de Sègure. Comme vous le constatez, malgré la grisaille qui a entravé tous les horizons aujourd’hui, il reste beaucoup de choses à voir sur cette courte balade, alors n’hésitez pas à y aller même en hiver ! Carte IGN 2447 OT Tuchan-Massif des Corbières Top 25.<o:p></o:p>

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