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dugommier

Le Sentier pédestre sur les hauteurs de Collioure depuis Collioure

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de la chanson et musique "Lettre à France" de Michel Polnareff, paroles de Jean-Loup Dabadie. Elle est successivement interprétée ici par Ubem Music (instrumental), Clem (chant), Thierry Danneau (harmonica), Trio Quentin Degem, Alex Lecuyer, StefNsing (chant), Zazapat (harmonica)

Le Sentier pédestre sur les hauteurs de Collioure depuis Collioure

Le Sentier pédestre sur les hauteurs de Collioure depuis Collioure 

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

C’est sur le site Visorando et en tapant « Collioure » dans la rubrique « recherche » que j’ai trouvé cette balade sous l’intitulé « Notre-Dame de Consolation, le Fort Saint-Elme et le moulin à huile » dont l’auteur est mentionné sous le pseudo « lemarcheur65 ». Alors bien sûr merci à lui. Voulant trouver une appellation plus compacte avec le nom « Collioure », j’ai d’abord eu l’idée d’appeler cette balade « les Balcons de Collioure », mais cette locution étant déjà très prisée sur le Web dans le secteur de l’immobilier, je me suis dit « à quoi bon mettre une dénomination déjà si usitée ? » puis « ne serais-je pas mieux référencé sur le Web en mettant autre chose ? ». Finalement, ma préférence est allée vers un concentré de l’idée que j’avais eue de ce joli circuit : «  Le Circuit pédestre sur les Hauteurs de Collioure ». J’ignore si je serais bien référencé mais l’appellation me plaît bien. D’abord, elle élimine le mot « balcon » trop utilisé puis l’idée de savoir s’il y a un seul balcon ou plusieurs. En tous cas, des hauteurs, pas de doute, il y en a plusieurs. Elles tournent autour de Collioure et ont pour nom « Consolation », « coll de Mollo », « puig de les Daines », « coll d’En Raixat », « fort Dugommier » et « fort Saint-Elme ». Ces noms-là sont ceux qui apparaissent sur la carte IGN, noms que coupe le tracé de ce circuit. Enfin, le nom « Collioure » est bien là et surtout pas de surprise, tout le monde comprendra immédiatement qu’il s’agit d’un circuit à faire à pied. Certains diront peu importe le nom et ils auront raison. En effet, l’essentiel est que cette boucle est vraiment superbe, et de surcroît un peu sportive, avec des panoramas exceptionnels en direction de la Côte Vermeille. Au départ et suivant à la lettre les consignes de Visorando, nous garons notre voiture sur la  route du Pla de Las Fourques, le long du camp militaire. Nous sommes le 26 septembre, il est 9h30 et de nombreuses places de parking sont toujours disponibles. Qu’en est-il en plein été ? Je l’ignore mais je suppose que trouver une place doit être coton. L’été, c’est toujours comme ça à Collioure tant la cité balnéaire est prisée par les touristes. Nous démarrons en descendant la route. Par précaution, j’ai allumé mon GPS dans lequel le tracé du circuit est enregistré. Dans l’immédiat, je me fie surtout à la lecture du topo de Visorando. Comme indiqué, nous tournons à droite avenue du Mirador et descendons jusqu’à la place du Marché. Nous la traversons et filons direct vers ce que nous pensons être la bonne continuité, c’est à dire la rue des Palmiers. Devant l’hôtel Casa Païral, nous hésitons car la rue des Palmiers est mentionnée dans une petite allée qui est perpendiculaire à celle où nous nous trouvons. Nous demandons notre chemin à une jeune dame qui s’empresse de nous demander où l’on veut se rendre. « A Notre-Dame de Consolation » lui dis-je. « Oui, vous pouvez effectivement y aller par là » nous répond-elle en nous montrant du doigt la direction à suivre, ajoutant aussitôt « allez tout droit, continuez en longeant le ruisseau asséché puis quittez-le dès lors que vous verrez des escaliers sur votre droite. Dans le lotissement, vous trouverez des indications  ». « C’est simple, vous verrez » rajoute-t-elle pour nous rassurer définitivement. Nous la remercions de sa gentillesse et nous voilà partis. Si au regard du nombre de voitures garées, je finis par comprendre que la partie cimentée du ruisseau, c’est sans doute aussi la rue des Palmiers, la partie asséchée non cimentée arrive très vite. Par bonheur, une allée surélevée bien pratique longe le ruisseau sur sa droite. Sans doute encore plus pratique les jours de fortes pluies. C’est bien le ruisseau le Douy (el Dui) mentionné sur le topo. D’ailleurs, d’autres mentions du topo apparaissent au fil de notre cheminement : passage sous la voie ferrée puis sous la route d’Argelès, J’éteins le GPS bien inutile ici. Seuls des décors originaux, quelques fleurs, une bergeronnette et un chat très câlin que je veux photographier viennent perturber ce cheminement plutôt « cool » et le plus souvent sous l’ombrage d’une végétation envahissante. Les escaliers puis le lotissement sont là et si nous en sommes à chercher le fameux balisage jaune, un panneau signalétique « Chemin de Consolation » vient le remplacer très efficacement. Quelques mètres plus loin, des panonceaux directionnels de randonnées finissent de nous rassurer complètement : « N.D de Consolation – 1,5 km – 0h20 ». Après un premier oratoire dédié à Saint-Jacques et même si le chemin peut paraître simple, le balisage jaune n’est pas toujours aussi visible qu’on le souhaiterait et notamment au niveau des premières intersections. Quant au topo, je le trouve parfois un peu trop détaillée et donc un peu « pesant » dans ce sens. Je rallume mon GPS et il pallie à ses menus inconvénients. L'itinéraire passe sous l'immense et impressionnant viaduc de la N.114. Parce que je suis constamment aux aguets d’une faune et d’une flore quasiment aux abonnés absents, Dany m’attends à chaque intersection. Dans cette quête, seul un rapace tournoyant dans le ciel et quelques fauvettes souvent trop rapides font réagir mon appareil-photo, surtout habitué jusqu’à présent à photographier les décors. Un deuxième oratoire dédié à Sainte-Thérèse puis des panonceaux directionnels bien présents nous amènent sans trop de problèmes jusqu’à Notre-Dame de Consolation sur un chemin qui ne cesse de m’interroger. Que ce chemin soit de croix, de processions ou de pèlerinages ; probablement les trois ; je le trouve très surprenant dans sa conception. Avant de venir, j’ai lu quelques informations indiquant que jadis les femmes des marins pêcheurs montaient prier à Notre-Dame de Consolation mais pourquoi ce chemin de croix qu’elles empruntaient est-il aussi disparate dans la manière dont il a été conçu ? Dallé au début, puis cimenté ensuite, il est tour à tour, encadré sur sa gauche d’un tout petit muret agrémenté d’un simple grillage, vieux grillage envahi le plus souvent par des vignes sauvageonnes et des plantes grimpantes. Puis, juste après, il y a un muret en briques rouges, légèrement plus haut que le premier, mais enrichi de piliers aux intervalles irréguliers, piliers dont je me demande quelle utilité ils pouvaient bien avoir sauf pour deux d’entre-eux supportant encore un vieux portail rongé par la rouille et le temps ? Chose encore plus étrange, ce portail s’ouvre sans aucun intérêt évident sur un vignoble en terrasses. Oui, pourquoi autant de disparités et de singularités sur ce chemin de croix ? Avaient-elles une signification voire une valeur pour les personnes qui l’empruntaient ? Oui, ce chemin de croix me laisse songeur et comme je suis curieux, j’aimerais savoir pour comprendre ! Sur sa droite, rien de spécial or mis un haut mur de pierres sèches et une végétation qui a repris ses droits depuis fort longtemps. Je ne saurais jamais ? A Notre-Dame de Consolation, or mis de nombreux animaux dans une basse-cour, tout le reste paraît désert. Par bonheur, la chapelle est ouverte et nous en profitons pour la visiter. Sans jeu de mots, voilà notre vraie consolation ! En effet, trouver une chapelle ouverte est si rare dans le département ! 10 minutes plus tard, nous repartons sans avoir vu quiconque. Ici, des panonceaux directionnels et le balisage étant bien présents, trouver la suite de l’itinéraire devient très simple. Un sentier hyper caillouteux s’élève sèchement et emballe pour la première fois de la journée nos palpitants réciproques. Voilà pour Dany et moi où commence notre vrai chemin de croix. Sans rien nous dire, Dany et moi prions déjà pour qu’il ne soit pas trop long. Il se termine 600 à 700 m plus haut sur la D.86. Dany un peu exténuée par l’effort décrète que l’heure du pique-nique est arrivée. Je ne rechigne pas à casser la croûte ici tant la croûte terrestre, elle, a dessiné de biens belles choses devant nous. Les panoramas amples et éblouissants sur la Grande Bleue et la Côte Vermeille sont de vrais merveilles. C’est si c’est beau que nous ne sommes même pas étonnés de partager ces merveilles avec un couple de chinois en visite dans notre beau département. Comme je le fais moi-même, les chinois n’ont de cesse de photographier toutes ces beautés se dévoilant à leurs regards, lui avec un appareil photo au puissant objectif et elle avec son smartphone. Les selfies des deux touristes viennent conclure cet arrêt près d’un rocher où nous nous sommes perchés. Avant de remonter dans leur voiture, ils nous observent fixement comme si nous étions des êtres suprêmes au sommet de la mythique « Montagne de l’âme ». Ils sont partis. La solitude revient et nous déjeunons dans le silence, seulement troublée par quelques voitures passant derrière nous sur la route. Au moment de redémarrer, je constate que le sommet du rocher où nous nous trouvons est orné d’un bouquet de fleurs artificielles, bouquet qui a été planté entre deux feuilles de schistes. Sans le savoir, nous étions probablement assis sur un cénotaphe. Je finis par comprendre pourquoi les chinois nous observaient avec tant d’insistance. Ils regardaient le bouquet de fleurs et s'interrogeaient quant à sa présence et peut-être à la nôtre juste à côté ? Jusqu’au col de Mollo, la suite de l’itinéraire est très simple car il suffit de descendre la route. Par contre, les arrêts se succèdent aux arrêts. D’abord parce qu’il y a quelques fleurs au bord de la route que je m’évertue à photographier, fleurs plutôt insolites car nombreuses ici mais en règle générale plutôt rarissimes dans le reste du département.  C’est le cas de la Scille d’automne et de la Linaire d’Italie. De surcroît, j’ai également photographié un pied d’Ail des collines bien en fleur, mais j’ai beau m’évertuer à chercher d’autres fleurs, je n’en trouve pas d’autre. C’est assez bizarre car en général cet ail se rencontre sous la forme de massifs toujours disséminés sur d’amples périmètres. Est-ce trop tard ou trop tôt dans la saison ? Le Casot d’en Frère se présentant en surplomb de la combe de Taillefer (Tallaferro), j’arrête là ma recherche et ce, d’autant qu’un lézard se prélasse en plein soleil. Il détale en me voyant mais le soleil est si engageant que quelques secondes suffisent pour qu’il sorte de son trou. Nous repartons. Quelques mètres plus loin, un oiseau immobile défie l’objectif de mon appareil-photo. La chance est avec moi ! Au col de Mollo, croisement de routes mais aussi de chemins, j’hésite quand à la direction à prendre. Finalement, je me fie à un cocktail d’indications ; panonceaux, topo et tracé GPS ;  et nous trouvons assez facilement la suite de l’itinéraire qui part à gauche sur un large chemin qu’il faut très rapidement quitter pour un sentier entrant dans la garrigue. Sur quelques mètres, le sentier longe un grillage un peu désuet, grillage qui est censé clôturer cette même garrigue d’un vignoble en espaliers. Nous sommes sur le bon sentier. Il s’élève assez rudement vers le sommet du puig de les Daines où, à 333  m d’altitude, se trouve une borne polygonale. C’est le point culminant de ce circuit. Bien qu’apparemment, cette borne ne soit pas numérotée, elle me rappelle étrangement celles qui servaient à délimiter les domaines militaires aux 17 et 18eme siècles.  Les forts militaires, Dugommier et Saint-Elme, étant là, pas très loin et juste un peu plus bas, on peut raisonnablement penser que c’est le cas.    Le sentier étant unique, la descente reste aussi simple que l’était la montée. Les panoramas se font plus grandioses grâce à une vision encore plus ample de la Côte Vermeille.  Port-Vendres se dévoile. On atteint un premier replat où une large piste arrive de la droite. Un petit coup d’œil sur mon bout de carte et nous ignorons cette piste au profit d’un sentier qui se poursuit encore tout droit et toujours en descente. Dans cette partie, les élévations en pierres sèches se font plus nombreuses sans pour autant que l’on puisse toujours leur trouver de pertinentes interprétations. Criquets, papillons et quelques nouvelles fleurs aiguisent mon attention, mais en raison de la mauvaise qualité du sentier, la vigilance reste de mise. Au coll d’en Raixat, nous débouchons sur une nouvelle esplanade mais sans aucun souci, le GPS nous oriente sur la route bitumée se dirigeant vers le Fort Dugommier. Ici, les vendangeurs sont à l’œuvre et si nous les observons quelques minutes, c’est essentiellement parce que nous sommes en admiration du travail si difficile et  si pénible qu’ils accomplissent sur ces vignobles si pentus.  Le fort étant fermé pour cause de travaux de restauration, on ne s’éternise pas. Devant son portail, on délaisse l’asphalte au profit d’un sentier que l’on trouve en enjambant un simple petit muret. Ce chemin file droit en direction du fort Saint-Elme offrant encore et toujours des vues de plus en plus sublimes sur la baie de Collioure. Au regard du petit train qui déverse des touristes à l’entrée du fort, je demande à Dany si elle veut visiter son musée. Connaissant son peu d’entrain pour les vieilles pierres et plus généralement pour les  « choses militaires », sa réponse  « vas-y si tu veux, je t’attendrais dehors » ne me surprend pas. Nous continuons. D’abord en suivant la direction du panonceau « 1 km – 15 mn- Collioure par Coma Xeric » mais en quittant aussitôt ce sentier au profit d’un autre qui part à droite et file sous le fort en direction du Moulin à huile que nous avons dans la ligne de mire depuis quelques temps déjà. Ce moulin dont l’histoire nous est brièvement contée sur une pancarte est l’occasion d’un arrêt bien mérité un peu plus long car la chaleur s’est accentuée.. Collioure est vite là, et plus longue encore est la pause que nous marquons sur la plage de la Balette. Quand on a 70 printemps au compteur des plaisirs et activités aquatiques, comment résister à une eau d’abord si bleue de loin, puis si claire et si calme de près ; et tout compte fait pas si fraîche que ça ? Cette balade se termine par la partie que nous connaissons le mieux de Collioure, à savoir l’esplanade de la plage de Port d’Avall, avec son carrousel, puis avec les quais tournant autour des fortifications du château Royal jusqu’à celui de l’Amirauté. Le centre ville est là avec sa place du marché puis son avenue du Mirador. Il ne nous reste plus qu’un tout petit effort à accomplir pour retrouver notre voiture laissée sur les hauteurs de Collioure sur la route du Pla de Las Fourques. Eh oui, que voulez-vous, Collioure, anciennement Caucolibéris, c'est-à-dire le port d’Illibéris, ou « port de la ville neuve » selon la traduction appropriée, (A la recherche d’Illibéris, J.Margail- Annales du Midi  Année 1938  50-198  pp. 157-199 ) ayant été édifiée à l’altitude zéro, où que l’on marche ; or mis d’aller se baigner dans la Méditerranée ; on est constamment confronté à se mesurer à des hauteurs. Il ne faut surtout pas les redouter car elles offrent le plus souvent des panoramas incroyablement beaux sur la cité des peintres, berceau du fauvisme. Cette balade telle qu’expliquée ici a été longue de 9k900 pour des montées cumulées de 675 m et un dénivelé de 333 m. Encore merci à « lemarcheur65 » ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus Top 25.

 

 

 

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Le Circuit de la Bataille du Boulou depuis le Boulou

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques de Lalo Schifrin qui ont pour titre "La Represión "composée pour le film "Tango" de Carlos Saura avec l'Orquesta Filarmonica De Buenos Aires & la Coro Filarmonico De Buenos Aires et "Mannix" série télévisée avec l'acteur Mike Connors.
LA-BATAILLE-DU-BOULOU
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BATAILLEBOULOUIGN

  
Avec ce circuit pédestre (*) à partir du Boulou en direction du lieu-dit  le « Pla del Rey », il n’y a pas réellement un objectif bien défini à atteindre mais un but plus général qui est celui de faire le tour d’un ancien champ de bataille. Ce champ de bataille, c’est celui que les historiens ont intitulé la « Bataille du Boulou (*) » opposant les républicains français et les royalistes espagnols lors de cette terrible guerre que l’on trouve dans les manuels et livres d’Histoire sous des vocables très divers : guerre du Roussillon, guerre de la Convention, guerre de Catalogne, guerre des Pyrénées et bien sûr sous la dénomination très générique de « guerre franco-espagnole » Ce conflit a duré de mars 1793 à juillet 1795 et a opposé la France révolutionnaire gouvernée par une assemblée constituante appelée « Convention Nationale » à l’Espagne et au Portugal. Ces affrontements du Boulou correspondent à une toute petite partie du conflit et ne concerne bien évidemment que le front oriental pyrénéen d’une guerre bien plus longue, bien plus étendue dans toute la chaîne pyrénéenne et bien plus complexe entre la France et ce que l’on a appelé la Première Coalition, groupe de royaumes européens alliés pour la circonstance et dont l’origine est consécutive aux bouleversements que la France vient de connaître après la Révolution de 1789. Si la bataille du Boulou de 1794 s’est soldée par une large victoire française, dont le général Dugommier fut le grand artisan et au point qu’en 1836,  elle fut inscrite sur le pilier ouest de l’Arc de Triomphe, on doit impérativement mettre le mot « bataille » au pluriel. En effet, deux batailles bien distinctes se sont déroulées dans ce secteur. Une toute première conduite par le général Louis Marie Turreau a commencé le 13 octobre 1793 et elle s’est terminée par une large victoire du camp espagnol, victoire longuement ignorée car classée par le secret défense. Alors bien sûr, même si l’Histoire ne retient parfois que la victoire, dont l’expression bien connue rappelle qu’elle est toujours plus belle, ici sur le parcours de cette jolie balade pédestre, on n’occulte pas la défaite et c’est très bien ainsi. Bon, le but de cet article étant de vous expliquer ma balade et non pas de refaire l’Histoire, des spécialistes l’ayant déjà fait bien mieux que je ne pourrais le faire, je vous précise que le départ ne s’effectue pas depuis le centre-ville du Boulou, bien que rien ne s’y oppose, mais un peu plus au nord de la cité. Pour cela et si vous arrivez de Perpignan, il faut emprunter l’avenue Léon-Jean Grégory, le boulevard du Pic Néoulous puis enfin la rue du Mas Descals que l’on va suivre jusqu’à passer sous le pont de l’autoroute La Catalane. Là, à l’intersection, on tourne à droite et l’on poursuit le chemin du Mas Descals qui, par un pont, passe au dessus de la D.900. Peu de temps après, on emprunte la piste DFCI A30 qui descend à droite, enjambe un petit pont métallique vert. Le départ est là à quelques mètres avec un « bon » emplacement pour garer plusieurs voitures. Personnellement, j’avais garé ma voiture juste après le pont sur la D.900 mais j’ai très facilement retrouvé le vrai départ car un balisage jaune est déjà bien présent et en plus, de nombreux morceaux de rubans rouge et blanc sont attachés aux poteaux électriques. Le départ est matérialisé par un panneau résumant la bataille et expliquant le circuit pédestre : « Distance 7,7 km – Dénivelé 200 m – Durée 1h50 ». Il est précisé qu’à ce temps, il faut rajouter le temps passé à la lecture des 18 autres panneaux explicatifs. Il s’agit toujours de la piste DFCI A30 que l’on va suivre sur 1 km environ en longeant la rivière la Valmagne. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir à emprunter cette portion ombragée de l’itinéraire en bordure de la rivière car l’arrivée du printemps avait attiré de nombreux oiseaux en quête d’un accouplement naturel. C’est ainsi que j’ai pu voir et photographier un couple de canards colverts ainsi que quelques gallinules que l’on appelle plus communément « poules d’eau ». Les canards, les poules mouillées, de nombreux passereaux peu évident à photographier, sans compter la flore nouvelle m’ayant retardé plus qu’il ne fallait, à chaque écart qui se creusait, je devais presser le pas car Dany ne m’attendait pas. Pourtant, elle marchait normalement mais l’éveil de la nature n’étant pas réellement son « truc », je l’entendais me rappeler à l’ordre : « arrêtes de lambiner ! ». Heureusement, qu’elle ne me lançait pas des « arrêtes de dormir » car pour quelqu’un qui s’occupe d’un réveil, même s’il ne s’agit que de celui de la nature, c’eut été assez paradoxal. Heureusement,  quand Dany lisait les panonceaux expliquant la bataille cela me permettait de compenser un peu le retard que j’avais pris. Quand à mon tour, j’arrivais à hauteur du panonceau plutôt que de le lire, je le prenais en photo et je me disais que je serais bien plus tranquille pour en prendre connaissance à la maison et sur mon ordinateur. Aussi, en terminant cette balade, j’avoue que je ne connaissais pas grand-chose de ce qui avait été écrit sur ces panonceaux au sujet de cette bataille même si pour l’essentiel, j’avais lu pas mal de choses sur Internet auparavant. Au bout d’un kilomètre, au lieu les Falaises de la Valmanya, nous avons quitté la piste DFCI A30 au profit d’un autre chemin qui s’est mis à grimper vers le Pla del Rey. C’est ici, sur cette portion que se termine l’essentiel de la modeste déclivité. Au fur et à mesure que l’on monte, le sentier devient de plus en plus ocre puis même rouge par endroit comme si tout le sang qui avait coulé ici s’était dilué dans la terre sans pour autant disparaître complètement. Veinés de petites ravines, on voit clairement que ce sont les eaux pluviales qui ont creusé ces décors dans la terre ocre composée de grains de sable amalgamés. Les panoramas s’entrouvrent magnifiquement de toute part : sur une grande partie des Aspres bien sûr mais encore bien plus loin et bien évidemment comme souvent sur l’inévitable et superbe Canigou. Le Pla del Rey est un vaste plateau où les vignes, le maquis et les bois se partagent l’espace. Ici, il ne faut pas négliger de faire les quelques mètres qui nous séparent de la table d’orientation car cette dernière, dessin du paysage et paysage à l’appui, nous présente le plan de bataille de 1794. Nous, après cette jolie découverte, nous en avons profité pour organiser un pique-nique champêtre bien à l’abri de la tramontane et à l’ombre de quelques pins. Après une opulente salade, Dany s’est allongée pour une « copieuse » sieste et moi, j’en ai profité pour aller voir si la nature continuait d’être en éveil. Mais non, ici, pas de rivière et donc pas de volatiles mouillés mais seulement un maquis de hautes bruyères et de ronciers sur un terrain plutôt sec où seuls quelques passereaux vifs et craintifs élisent domicile. Néanmoins, quelques uns acceptent de pointer le bout de leur bec et juchés au plus haut d’un buisson, ils chantent à tue-tête en quête d’une âme sœur. C’est le seul instant où ils acceptent d’être photographiés. Quand ce ne sont pas les oiseaux, je me rattrape avec des papillons. Après la sieste et la photographie ; chacun son truc ; nous sommes repartis en direction de la chapelle Saint Luc. Construite à 204 mètres d’altitude au sommet du Puig Rodon, elle est située sur la commune de Passa. Un écrit historique en fait déjà mention en 1031 sous le vocable « Ecclésia de Podio Rotundo ». Ensuite, elle a connu un grand nombre de vicissitudes. Les guerres bien sûr, qui l’ont mises très souvent à terre, et au premier chef, cette Bataille du Boulou mais également la fatalité comme la foudre qui est tombée plusieurs fois sur elle ou bien encore le fait qu’elle était éloignée de Passa et qu’il y avait bien d’autres édifices religieux plus proches à gérer comme l’église paroissiale ou plus importants comme le Prieuré de Monastir del Camp. Enfin, longtemps occupée par de nombreux ermites, ces derniers n’avaient pas toujours les moyens de l’entretenir correctement. A chaque fois, elle a retrouvé vie grâce à la volonté des Passanencs. Aujourd’hui, et comme trop souvent en Roussillon, cette chapelle nous l’avons trouvée fermée et de ce fait, on retient surtout son emplacement qui est assez exceptionnel. On comprend immédiatement que l’endroit ait été un point stratégique. Après la chapelle, il ne reste plus qu’à finir cette courte promenade. Un peu de bitume, direction les mas d’En Bosch et des Pins, et bien avant de finir par la piste terreuse finale DFCI A30 prise à l’aller.  Toujours ponctuée de quelques panonceaux, j’ai retenu de la fin de cette balade qu’ici l’hémoglobine avait coulé à flots et des lieux-dits  restent à jamais écrit dans l’Histoire avec cette couleur dominante rouge sang : « Correc de la sang » et « Batterie de la sang » à la place du « Correc de la Loubatière » et de la « Batterie des Falaises de Valmanya ». Quand au Puig Sangli, je précise qu’il semble n’avoir aucun lien direct avec le sang mais d’après les étymologistes, il signifierait un lieu très boisé ou encore un lieu à « sanglier ». Du sang continue de couler mais désormais c’est celui des sangliers dont les chasseurs, bien sûr, vous diront qu’il est en surpopulation dans les Aspres. Voilà, cette balade prévue en 1h50, nous l’avons démarrée à 10h15 et finie à 14h15, soit 4 heures tout inclus. Entendez pique-nique, photos, lectures des panonceaux, et sieste. Au printemps, c’est si bon de dormir dans la nature quand celle-ci se réveille ! Ayons tout de même une tendre pensée pour tous ces hommes qui se sont endormis pour toujours. Sans eux, cette jolie balade n’aurait jamais été possible. Je précise que cette balade est également réalisable au départ de Tresserre ou de Passa. Enfin, grâce à de petits panonceaux spécifiques,  il faut noter que certaines portions du chemin sont communes avec une voie piémontaise du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle se dirigeant vers le Perthus puis l’Espagne. Carte IGN 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains-Palalda – Vallée du Tech Top 25.
(*) Circuit pédestre de la Bataille du Boulou : En 2015, quand j'ai réalisé cette balade, j'ignorais qu'un petit livret reprenait l'essentiel de ce qu'il fallait savoir à propos de cette bataille et de ce circuit pédestre. Ce remarquable Hors-série N°1 diffusé par l'Association pour le Patrimoine de la Vallée de la Rome (ASPAVAROM) Maison de l'Histoire 66160 Le Boulou a été rédigé par Pierre VIGO et Amédine MAS. Ils sont les auteurs du livre mais également les concepteurs de ce ludique circuit. Il faut donc les remercier de cette besogne phénoménale accompli sur le terrain et de cet ouvrage qui nous permet de découvrir ce champ de bataille trop peu reconnu dans l'Histoire de France mais pourtant mentionné sur le fronton de l'Arc de Triomphe. Amédine MAS, avec laquelle j'ai lié d'amitié depuis, m'a très gentiment offert ce petit livret, aujourd'hui quasiment introuvable, et comme j'adore l'Histoire, j'ai eu grand plaisir à le lire. Livret en mains, il faudra que je retourne sur le terrain, je leur dois bien ça ! N°ISSN du livre : 1248-1793.

Le Circuit de la Bataille du Boulou depuis le Boulou

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