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Le Vallon de la Gaillarde depuis Les Issambres (départ rue du Gattilier) (Var).
Ce diaporama est agrémenté de la musique de Michel Legrand "Les Moulins de mon coeur", en anglais "The Windmills of your mind", musique du film "L'Affaire Thomas Crown" avec Steve McQueen et Faye Dunaway. Les magnifiques paroles françaises sont d'Eddy Marnay. Ici cette musique est jouée successivement par Olivier Moulin (harmonica), George Davidson (piano) et André Rieu (violon).
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Notre fils habite le Var et les séjours chez lui sont autant d’occasion d’aller randonner dans ce beau département. Il faut dire qu’en la matière, avec ses 2.000 km de sentiers répertoriés au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée, le fameux PDIPR, l’éventail est quasiment infini. Avec ses 9 massifs forestiers et ses 432 km de littoral, le choix est également considérable dans les randonnées proposées : G.R, G.R.P, P.R et sentiers du littoral sont là pour offrir une variété incroyable de décors. Encore que je ne cite ici que les itinéraires pédestres, auxquels on pourrait rajouter quelques tracés dédiés au cyclotourisme ou au VTT. Alors bien sûr, même en plein mois d’août, même avec une météo quasiment caniculaire, si l’envie de marcher est là, on trouve aisément son bonheur. Et comme le dit si bien une citation anonyme « ne cherche pas le chemin du bonheur, car le bonheur, c’est le chemin ». Pour Dany et moi, en ce 28 août, ce bonheur a pour nom le « Vallon de la Gaillarde », petite boucle conseillée par le fiston que j’ai pris soin d’enregistrer dans mon GPS. Bien m’en a pris car sur la carte, les sentiers semblent très nombreux et paraissent même se démultiplier au fil de la progression. Sur le terrain, ce présage se confirmera. Ce « Vallon de la Gaillarde », que nous cheminerons en balcon, nous ne l’avons pas choisi par hasard et il présente un certain nombre d’attributs favorables qui nous ont aidé dans notre décision. La distance tout d’abord. Avec ses 6 km et des brouettes, cette randonnée correspond bien à nos aspirations, c'est-à-dire passer seulement quelques heures à marcher, pour finir l’après-midi à la plage. Il faut dire que le soleil est de « plomb » et que marcher beaucoup plus nous paraîtrait déraisonnable. Ensuite, cette randonnée, en partie forestière, offre de beaux panoramas sur la mer. De plus, ce secteur de la Gaillarde, nom d’un petit ruisseau, est situé au sein de site naturel protégé, celui des « Petites Maures ». Enfin et de surcroît, il propose de nombreux vestiges d’un temps révolu, et comme la plupart du temps, les vestiges sont les reflets d’une histoire voire d’histoires au pluriel, voilà des attraits supplémentaires. Plus rien ne nous retient à rester enfermés. 15 h, nous voilà sur la ligne de départ et devant de grands panneaux vantant les intérêts du vallon. Pour arriver jusqu’ici depuis Fréjus, nous avons emprunté la Nationale 98, direction Saint-Aygulf et plus spécialement la plage de la Gaillarde, qui elle, est situé aux Issambres, quartier maritime dépendant de la commune de Roquebrune-sur-Argens. Là, juste avant la plage, nous avons pris la rue du Gattilier, petite route filant en direction d’un cimetière et d’une station d’épuration. Le départ est là devant la station. Quand on est face aux grands panneaux, il faut traverser la route et prendre à gauche un court sentier rejoignant une piste forestière. Un panonceau indique diverses mentions et temps de marche : « ruisseau des Gattiliers 0mn, dolmen 1h et la Yeuseraie 40 mn». Une fois la piste forestière atteinte, nous la remontons vers la droite, direction les Hauts des Issambres. Un panonceau indique « Masligour » et « col du Bougnon ». Nous n’irons pas jusque là mais c’est le bon itinéraire. Ce large chemin est parallèle au Vallon de la Gaillarde dont il épouse les quelques sinuosités. En réalité, il est pratiquement rectiligne et s’élève régulièrement au milieu d’une basse végétation du type maquis. Il fait chaud, très chaud et la végétation est grandement roussie. Je conçois assez facilement l’embrasement qu’une simple étincelle pourrait provoquer dans ce gigantesque fagot naturel. La canicule qui sévit concourt à cette imagination et j’en suis même à me demander si les nombreux criquets qui s’envolent devant nous, toujours sur de longues distances, n’ont pas la crainte de se brûler les pattes, car je ne les vois que très rarement se poser sur le sol. Apparemment, tout comme la plupart des insectes, ils préfèrent les arbustes encore verts comme les arbousiers, les cistes, les filaires ou les pistachiers lentisques. Il est vrai que plus l’on s’élève et plus cette végétation prend de la hauteur et verdit par la même occasion. Quelques pins, des chênes verts, des chênes lièges et des bruyères arborescentes en composent l’essentiel. Les signes d’un vieil incendie sont encore visibles mais la végétation a repris ses droits. De beaux panoramas s’entrouvrent vers la mer et de l’autre côté du vallon, les villas luxueuses s’accumulent sur les hauteurs du lieu-dit les Terrasses. A vrai dire, le béton est archi-présent de toutes parts mais ce parcours plutôt sauvage permet de l’oublier un peu car il est toujours très loin. Le chemin s’aplanit puis juste avant d’atteindre les premières maisons des Hauts-des-Issambres, un étroit sentier descend vers la droite. Il faut l’emprunter en suivant un panonceau indiquant « sentier Histoire » et « sentier forêt ». Bien que me fiant essentiellement au tracé enregistré dans mon GPS, ignorant les panneaux, j’ai le sentiment que c’est ce dernier itinéraire « sentier de la forêt » que nous suivons le plus souvent. Ici, les arbres sont plus nombreux et les oiseaux aussi. Jusqu’à présent, je n’ai aperçu que de rares fauvettes bien trop véloces et craintives pour être photographiées. Ici, les fauvettes sont encore présentes mais il y a bien d’autres oiseaux et notamment des geais et des merles et quelques autres petits passereaux que je n’arrive pas à identifier. Il y a aussi un nombre incalculable de libellules, la plupart jaunes et plus rarement rouges orangées. Elles effectuent des vols stationnaires puis se posent délicatement au bout d’une branche. Pourtant, il n’y a pas d’eau ici et je suppose qu’il n’y en a pas plus dans le Vallon de la Gaillarde qui se trouve en contrebas. J’en suis donc à me demander ce qui peut les attirer de la sorte. Peut-être les nombreuses piscines des belles villas ? Ici, c’est la sécheresse qui prévaut mais pour avoir regarder une vue aérienne du secteur avant de venir et ainsi que la carte IGN en prenant un peu plus de recul, j’y ai distingué un grand nombre de piscines, quelques modestes retenues mais également un incroyable réseau de petits ruisseaux descendant des collines, tout ceci expliquant sans doute cette forte présence des odonates. Et puis les Etangs de Villepey ne sont pas très loin et sont sans doute leur lieu de ponte privilégié. Après avoir cheminé un étroit couloir végétal composé essentiellement de hautes bruyères et d’arbousiers, on atteint une intersection où démarre une très large piste. Nous sommes à l’aplomb du lieu-dit Masligour. Nous ignorons cette dernière direction et continuons sur la large piste qui file à droite. Nous passons devant les vestiges d’un petit muret arrondi que je photographie à la volée, ne sachant pas trop de quoi il s’agit. Dany me dit avoir aperçu un panonceau mais elle ne l’a pas lu : vieux four à chaux, puits à glace ou charbonnière ? Je ne le saurais jamais car je suis bien trop occupé à courir derrière un superbe papillon pour tenter de le photographier. C’est un Nymphale de l’Arbousier, plus connu sous le nom de Jason, papillon plutôt rare et pour cause, puisque son existence est étroitement liée à la présence de l’arbousier ! L’arbousier est sa plante-hôte et de ce fait, on ne le trouve pas de partout. Dans les Pyrénées-Orientales par exemple, je ne l’ai vu que quelques fois en pays Fenouillèdes et notamment lors du Tour de ce pays accompli avec mon fils en 2011. C'était du côté du Pech du Bugarach, de Malabrac et du Roc Paradet. On l’appelle plus communément le « Pacha à deux queues », à cause de deux appendices qu’il possède aux bas de ses jolies ailes colorées. Moi, je l’appelle sous ce nom-là, probablement parce que « pacha » se retient plus facilement que « nymphale » ou « jason », et en plus ce mot à une connotation que j’aime bien, plus « cool ». Enfin, moi je le vois ainsi, mais j’imagine que certaines femmes y trouveront une connotation « macho » voire « phallocrate ». Passer d’une nymphe à un phallocrate avec deux queues, c’est fou comme le langue française permet de grands écarts ! Non blague à part, je cours derrière lui sans arriver à le photographier mais heureusement il y en a plusieurs et je finis par l’avoir ce beau pacha. Les vues vers la mer s’entrouvrent magnifiquement. Apparemment, nous sommes à la terminaison du vallon de la Gaillarde et cette piste tourne autour d’un superbe domaine, avec villas, dépendances et piscine, le tout perché sur un dôme entouré d’oliviers et de chênes. Nouvelle intersection et mon GPS m’indique la même direction qu’un nouveau panonceau mentionnant toujours « sentier forêt, sentier histoire » et un « sentier agriculture » encore jamais aperçu. Avec toutes ces intersections et ces sentiers, je me dis que j’ai bien fait d’enregistrer un tracé dans mon GPS sinon c’était l’égarement garanti ! Sous cette canicule, se perdre n’est pas conseillé ! Le chemin descend au milieu des chênes-lièges puis remonte aussitôt. Sur la gauche, une ruine se cache dans le bois et d’ailleurs un nouveau panneau directionnel indique celles de Roqueyrol. Quelques minutes plus tard, nous les atteignons. De ludiques panonceaux expliquent l’Histoire du Vallon de la Gaillarde et de ce lieu isolé plus précisément : Occupation humaine depuis le néolithique attestée par plusieurs dolmens avec des ossements exhumés et des pointes de flèches retrouvées, mise à jour de vestiges antiques datant d’une époque où l’empire romain régnait sans trop de partages, pratiques agricoles et forestières depuis des temps immémoriaux, déprise rurale et exode inéluctable, voilà en résumé ce que l’on peut lire. Quand aux ruines, ce sont celles d’une ferme familiale construite au début du 20eme siècle sur celles d’une ancienne villa romaine. En 1923, à cause d’un incendie dévastateur, ses occupants ont été contraints de l’abandonner, quittant définitivement les lieux. Aujourd’hui, sous un chaud soleil mais sous l’ombrage des chênes-lièges, le coin est agréable. Quelques oliviers ont été plantés. Par mesure de sécurité, le débroussaillage a été fait et des zones bien espacées ont été dégagées de toute végétation. Une source, celle des Faïsses n’est pas très loin. La faïsse provençale, c’est l’équivalent de la « feixe » catalane, c'est-à-dire une terrasse de culture ou une restanque, comme on les appelle également en Provence. Nous filons vers la source, mais probablement asséchée nous ne distinguons que la trace d’un petit lit tari. Une vipère traverse le sentier et part se réfugier dans l’herbe. Peut-être cherche-t-elle un peu d’humidité elle aussi ? Le chemin descend rudement vers le vallon et on sent bien que la fin de la balade approche. Quand ils ne s’éparpillent pas sur les bas-côtés, on a le sentiment que les criquets descendent avec nous. Ils sont très nombreux à cet endroit mais disparaissent pratiquement quand le chemin entre dans un bois de mimosas. Il s’agit de mimosas sauvages mais j’ai lu qu’ils seraient les héritiers et rejetons de mimosas cultivés jadis pour leurs fleurs. Pour les fauvettes, les buissons continuent de faire office de gymkhana naturel et elles zigzaguent au milieu d’eux à une vitesse incroyable. L’itinéraire est parallèle au ruisseau qui se trouve à main droite. Sur la gauche, d’autres ruines blanches et plus modernes se révèlent au travers des mimosas. Au milieu de cet entrelacs boisé, quelques passereaux laissent entendre des chants très saccadés. Ceux de pinsons ou de bruants sans doute car je réussis à photographier les deux espèces. Une fois encore, un autre Pacha à deux queues me fait courir. Cette fois, je le tiens et le photographie bien plus vite que la première fois. Qu’un beau pacha fasse courir une femme je veux bien, mais pas moi ! La balade se termine. Nous sommes tout en sueur, surtout moi. Un chien tout fou et tout joyeux vient se frotter dans mes jambes. Je m’assieds sur un banc pour prendre une photo avec lui, mais en vain car il ne tient pas en place. Ses maîtres sont là et tentent en vain, eux aussi, de le faire obéir. Le grand air le rend un peu écervelé et insouciant, et ô mon dieu comme je le comprends. La mer est là à quelques encablures et ils ne nous restent plus qu’à nous jeter dans ses bras…..Passer d’une Gaillarde au bras d’une mer, peut-être que Victor Hugo aurait apprécié cette façon de faire, lui dont sa mère Sophie Trébuchet était une sacrée gaillarde paraît-il ? N’a t-il pas écrit « Les bras d'une mère sont faits de tendresse et un doux sommeil bénit l'enfant qui s'y abandonne ». Allez, on part s’abandonner sur la plage ! Cette balade a été longue de 6 km environ et elle est plutôt facile. Je n’ai pas relevé ni la déclivité ni les montées cumulées mais elles sont minimes et d’une centaine de mètres ou deux tout au plus. Chaussures à tiges hautes et eau en quantité suffisante sont à prescrire, surtout en été. Carte I.G.N Fréjus – St-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.
« Le Lac de Nohèdes (2.022 m) par le canal de Jujols depuis Nohèdes (990 m)La France, pays de merde ? Ou pays le plus beau du monde ? »
Tags : vallon gaillarde, issambres, roquebrune sur argens, saint aygulf, frejus, var, randonnée, roqueyrol, gattilier
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Commentaires
2MartineMardi 6 Février 2018 à 08:25Bonjour Gilbert,
Sympa la randonnée... Un vrai plaisir des yeux grâce à vos belles photos mais aussi un moment de douceur avec la musique choisie... Bref encore une fois que du bonheur !
Merci Gilbert !
Amicalement
Martine
Bonjour Gilbert,
Bien que habitant le Var depuis presque 10 ans maintenant, je ne ne connaissais pas encore ce secteur de Roquebrune, mais bon, c'est une bonne idée de rando, que je proposerai à un animateur qui voudra bien nous y guider... Il faut dire que c'est assez loin de chez nous et nous hésitons toujours à aller aussi loin pour une journée, les voyage retour nous faisant arriver à la mauvaise heure sur Toulon et c'est un peu la galère pour rentrer alors après une rando, tu comprendras qu"on hésite toujours... En tous cas, merci pour la description et les photos, c'est du boulot de PRO ! Bravo
Amicalement
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Bonjour, nous venons de faire la randonnée, mon mari et moi même, c etait un vrai régal;
merci pour ce partage et au plaisir de vous lire à nouveau pour d'autre itinéraire,
car nous avons une petite maison dans le Var depuis 2007 et sommes friands pour de belle
rando....
Véronique et Christophe