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Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Awaken" du groupe de rock britannique "Yes" composé de Jon Anderson (chant) et des musiciens Chris Squire, Rick WakemanSteve Howe et Alan White. Chanson légèrement incomplète extraite d'un concert à Birmingham en 2003.

  Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

 Le Chemin du Mas de Les Fonts (Las Founts) depuis Calce

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Quand en ce 5 mai 2022, nous avons entrepris ce « Chemin du Mas de les Fonts (*) depuis Calce », les principaux sites Internet que j’avais consulté auparavant nous laissaient imaginer que ce lieu historique et inscrit en tant que tel aux Monuments éponymes serait « visitable ». C’est le cas par exemple de la fiche rando édité par Perpignan Méditerranée Tourisme et Agly-Verdouble Pays Touristique ; c’est-à-dire le département ; où il est clairement indiqué qu’ « Une halte s’imposera au Mas de Les Founts, bâtisse médiévale dominant le vignoble ». C’est également le cas du site « IGNRANDO », lequel dans la présentation de cette randonnée écrit « belle découverte du Mas de las Fonts ». C’est enfin le cas aussi sur le site de la commune de Calce où l’on peut lire d’emblée sur la page dédiée « Une magnifique bâtisse communale ... Le Château de Las Fonts... ». Or, qu’elle ne fut pas notre déception d’atteindre ce bien bel endroit perché sur un dôme et joliment entouré de vignobles, de pinèdes, d’oliveraies et de garrigues et d’être contraints de n’en voir qu’une infime partie au travers de lourdes grilles amplement cadenassées. Oui, à quoi ça sert d’imaginer et de proposer un circuit de randonnée en définissant un objectif qui restera invisible aux yeux des marcheurs qui auront fait l’effort d’y parvenir ? Certes le reste de la randonnée reste agréable, et notamment au printemps, mais la déception est grande et il serait bien que les différents acteurs clés cités ci-dessus ; auxquels on peut peut-être rajouter la Fédération Française de Randonnée Pédestre, puisque ce chemin est balisé ; se mettent d’accord et trouvent une solution à cette énorme déficience, et ce d’autant que la commune de Calce est, comme indiquée ci-dessus, propriétaire du domaine depuis 1985, après l’avoir racheté à la famille Bobo, célèbres pharmaciens de Perpignan. Oui, en arrivant chez moi, j’étais si déçu que j’ai téléphoné à la mairie de Calce pour demander quelques explications. Elles furent polies mais on ne peut plus lapidaires et se résumèrent à « le lieu n'est pas ouvert au public » puis « désolé ». Voilà en préambule ce que je voulais dire à propos de cette randonnée en boucle, espérant qu’au plus vite un changement pourra intervenir afin que les prochains randonneurs trouvent un intérêt total à la parcourir. Il est 8h30 quand nous rangeons notre voiture près du centre de Calce à proximité de la mairie. Nous démarrons en remontant la rue qui passe devant le restaurant bistrot de pays Le Presbytère et l’église Saint-Paul et poursuivons le bitume sur la route d’Estagel jusqu’à la sortie du village où un balisage jaune indique de partir à droite. On laisse le monument aux morts sur la gauche et continuons facilement grâce à un panonceau directionnel : « Mas de les Founts – 1h27 - 4,5km ». Or mis les paysages, dont l’inévitable Canigou couronné de gros nuages fait amplement partie, de très nombreuses fleurs et de rares passereaux font les frais de mes premiers clichés. L’itinéraire très bien balisé ne pose aucun problème de cheminement et ne nécessite pas l’utilisation d’un GPS. Il suffit d’être attentif aux marques de peinture jaune. A des endroits très précis, je retrouve certains tronçons empruntés lors d’une longue et superbe balade que j’avais intitulée « Le Circuit des Coumes et sur les pas des bergers ». C’était une version en boucle très personnelle d’une randonnée intitulée « Sur les pas des bergers » dont un panonceau annonce ici la direction. Alors que Calce s’éloigne, les fleurs de garrigue que je recense se font plus nombreuses pendant que les passereaux se font plus discrets. Seuls quelques bruants proyers et de rares fauvettes montrent le bout de leurs becs pendant qu’une buse variable chasse en rase-mottes avant de disparaître dans une dense végétation. A aucun moment, je n’aurais l’occasion de photographier ni une fauvette ni cette buse. Les paysages s’entrouvrent sur de vastes panoramas. Je reconnais Latour-de-France, devine parfois Estagel, pourtant plus près de nous, aperçoit les reconnaissables sites que sont la Tour del Far et Força Réal. Symétriques dans ce champ visuel à 180°, les deux semblent se faire face . Plus loin encore, des Corbières catalanes à la forêt de Boucheville, le pays Fenouillèdes déroule ses décors si diversifiés. Avec cette dernière vision, je ne peux m’empêcher de me remémorer ce Tour pédestre des Fenouillèdes réalisé avec mon fils et en 5 jours. « Mon dieu déjà 11 ans » me dis-je en pensées car sans prononcer aucun mot. Je me contente de dire à Dany « tiens regarde au loin on aperçoit le Bugarach ! ». «  Où ça ? » me répond-elle. « Ce gros bulbe à droite et à l’horizon, dans la continuité des autres collines encore plus à droite ». « Ah oui, je le vois ! » conclut-elle. Mes pensées, elles, continuent de vagabonder comme mes jambes l’avaient fait en 2011, avant de revenir à une réalité plus patente. A nos pieds, torrents, recs et correcs, ont creusé de profondes et longues combes formant ainsi une succession de petits « serrats » plus ou moins hauts. Ici, aussi, j’arrive à retrouver du regard quelques décors déjà arpentés lors du « Circuit des Coumes et sur les pas des bergers ». Voilà déjà presque 2h que nous flânons et nous stoppons sur un petit pré herbeux et face à ces panoramas pour prendre un gros en-cas. Une fois encore et comme très souvent lors de nos balades, le Massif du Canigou enneigé est la principale attraction de ce déjeuner sur l’herbe. Mais aujourd’hui, de gros nuages lui coupent la tête et de ce fait le rendent beaucoup moins captivant. A l’instant de repartir, nous atteignons la route bitumée coupant la D.18 entre les lieux-dits « Serrat d’en Bigorra » et « Coma de la Ginesta ». Nous repartons sur un chemin mi-asphalté et mi-terreux filant vers le Mas de les Fonts. Il est presque rectiligne et agréable à cheminer car en surplomb d’une jolie combe que vignobles et oliveraies se partagent. De très nombreux passereaux et quelques papillons semblent apprécier ce secteur. Comme déjà indiqué, l’arrivée au Mas de les Fonts devant des grilles fermées par des chaînes est très décevante et même énervante. Aucune âme qui vive à l’intérieur de l’enceinte est nous n’avons d’autre choix que de quitter les lieux. Il y a bien un homme qui travaille à la vigne en contrebas des bâtisses côté sud mais il est bien trop occupé et surtout bien trop loin pour que l’on puisse l’interpeller. Alors que nous descendons vers la partie extérieure du hameau où se trouvent quelques maisons, qu’elle n’est pas notre surprise d’apercevoir au sein d’un mur ruiné une chatte accompagnée de quelques minuscules chatons. Si la mère reste impassible, certains chatons s’égayent en nous voyant et d’autres s’enfuient dans leur cache de pierres. Je prends quelques photos de loin mais nous n’approchons pas dans la crainte d’effrayer la mère qui risquerait d’abandonner ses rejetons. Nous poursuivons. Ici, un long et haut mur, espèce de rempart agencé de plusieurs fenêtres, en partie caché par de grands arbres, empêche toute vision à l’intérieur du domaine. Pendant que Dany continue vers les maisons du hameau, je monte vers ce haut mur en quête de quelques photos et d’une éventuelle ouverture. J’y découvre une tour crénelée également fermée d’un haut portail, mais rien de plus car là aussi aucun accès n’est possible. J’abandonne toute idée de visite et retrouve Dany au hameau, désert lui aussi. Assise sur un petit muret, avec une tasse de café dans une main, elle déguste son dessert que nous n’avions pas mangé précédemment. Je fais de même tout en tentant de photographier les nombreux moineaux et étourneaux qui occupent de grands cyprès. Ici, les oiseaux sont nombreux et outre ceux déjà cités, je parviens à photographier une hirondelle et un chardonneret. Moineaux et pinsons échappent à mes stratagèmes. Les hirondelles, elles, vont et viennent en planant jusqu’à se réfugier sous la terrasse ombragée d’un cabanon. Pour mon plus grand plaisir, toute cette avifaune semble apprécier ce lieu si paisible. Nous repartons forcément déçus de n’avoir pas pu visiter ce château du Mas de les Fonts où certaines structures sont inscrites auprès des Monuments Historiques. C’est le cas de la chapelle, du porche d’entrée ainsi que de l’enceinte où une poterne est visible. Est-ce la déception, mais nous poursuivons la route au lieu d’essayer de trouver le balisage de couleur jaune propre à ce P.R. Quand je m’aperçois de notre erreur, c’est bien trop tard pour faire marche arrière. Un coup d’œil sur mon GPS et sur ma carte IGN pour constater que nous avons accompli au moins 500m mais finalement je constate aussi qu’en continuant nous retrouverons le bon itinéraire. Après les vignes du mas, la garrigue reprend totalement ses droits avec des fleurs à recenser et des passereaux véloces et donc difficiles à immortaliser. Si le chemin vers Calce est plutôt rectiligne sur la carte, il ne l’est pas sur le terrain, alternant montées et descentes rocailleuses dans des petites combes creusées par des correcs le plus souvent asséchés. Quant au fond d’un correc, une poche d’eau causée par de récentes pluies se présente, on y découvre quelques papillons en quête de sels minéraux, nutriments essentiels à leur reproduction. Dans ce retour vers l’arrivée, les paysages diffèrent quelque peu de ceux vus précédemment. Belles vues sur le Mas de les Fonts, sur la Plaine du Roussillon puis sur Calce sont les principales attractivités visuelles de cette deuxième partie du parcours. Il faut y ajouter le beau jardin et les œuvres d’un artiste inclassable au sein même du village. Ainsi se termine cette agréable balade en boucle donnée selon les sites pour 7,7km (fiche rando du département66) ou 8,1km (IGNRANDO). Pour être franc, je ne l’ai pas mesurée par le fait même qu’elle était indiquée comme facile. C’est plutôt le cas pour les marcheurs que ces distances-là ne rebutent pas ! Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

(*) Présentation du mas ou château de Les Fonts : Comme souvent en pareil cas, j’ai essayé de lire un maximum d’informations avant de démarrer cette randonnée. Voilà une synthèse de ce que j’ai trouvé :

Le Mas de les Fonts, sur la commune de Calce, dans le département français des Pyrénées-Orientales, est un ancien château édifié du xiie siècle au xve siècle. L'église Sainte-Marie de Las Fonts qui se trouve en ce lieu semble dater du xiie siècle. L'ensemble fortifié qui se trouve autour a été construit entre les xiie et xve siècles. Le Mas de les Fonts fait partiellement l'objet d'une inscription des monuments historiques depuis le 29 mars 1993. Les parties protégées sont l'église romane, le porche d'entrée, l'enceinte et sa poterne. (Source Wikipédia). Son existence est attestée dès la fin du IXème siècle. Pour des raisons encore inconnues, cet embryon de village s'est peu développé, devenant dans le courant du XVIème siècle une exploitation agricole. De nos jours, sont encore visibles la base de l'enceinte au nord, un habitat médiéval ainsi que l'église romane dédiée à la Vierge, citée pour la première fois en 1119. Avec sa nef unique et son abside à l'est dotée d'une surélévation défensive, son architecture la rapproche de Saint-Paul-le-Vieux. Des restes de décors peints à fresque sont encore visibles dans l'ébrasement des fenêtres. Deux éléments déposés pourraient provenir de l'église: une ancienne table d'autel en marbre de Baixas, et une cuve baptismale, également en marbre, de forme tronconique d'époque romane (Source Tourisme.pyrénées-orientales.fr). Située sur le territoire de Calce, l'église de Las Fonts est tout ce qui reste d'un hameau autrefois prospère, mais qui ne s'est pas développé pour arriver à l'un de nos villages actuels. Le territoire de Las Fonts n'a pas délivré de vestiges du lointain passé paléolithique, pourtant riche dans la région, ni même du passé plus récent du néolithique. Pourtant il semble normal que les hommes ayant vécus à cette époque aient habité ce site, dont les collines apportaient une relative protection naturelle. Il faudra attendre le moyen-âge pour qu'apparaisse la première mention écrite de Las Fonts, qui est cité en 1119 dans une bulle du pape Gélase II. Cette bulle confirmait la donation de l'église à l'abbaye de Lagrasse, une puissante abbaye située aujourd'hui dans l'Aude et qui possédait déjà quelques autres lieux dans la région. Du hameau de Las Fonts il ne reste plus de nos jours qu'un mas, quelques vestiges et la chapelle Ste Marie, datée du début du XIIe siècle (Source https://www.les-pyrenees-orientales.com/Villages/LasFonts.php) Il s'agit d'une construction ancienne, ce château apparaît dès le XIIIe siècle dans les documents écrits, mais son appareillage prouve qu'il a été construit bien avant, au moins au XIIe. Il est assez monobloc et se compose d'un lourd mur entourant les éléments de vie d'une petite communauté : un moulin, un puit, des maisons, une place forte, etc…. Ce que l'on appelle "château", c'est en fait une motte castrale, de taille modeste. Il mesure à peu près 60m de long par 40 de large. On sait qu'il contenait une citerne de 75000 litres et un four à pain. La plus ancienne référence que l'on ait sur le château de Calce date de 1232, on y lit que le noble Bernard de Calce est chevalier du Temple, à la Commanderie du Mas Deu. On retrouve le château aux mains de Guillem de Canet au XIIIe et XIVe siècle, qui le tient en fief des rois de Majorque. En 1344, le royaume de Majorque chute devant la puissance de son voisin, le royaume d'Aragon. Leurs biens sont redistribués et ce château tombe entre les mains de la famille de So, puissante famille locale à cette époque. Puis, il passe à la famille de Vernet (désignant le quartier Nord de Perpignan, pas la ville du Conflent) et plus tard à la famille du Vivier (jusqu'au XVIIe), pour enfin aboutir à la famille d'Oms, qui le conservera jusqu'à la révolution française (Source site de la Mairie de Calce avec le lien suivant : http://www.calce.fr/fr/salle-municipale/2196/chateau-las-fonts Sur le Dictionnaire de Biographies Roussillonnaises de l’abbé Jean Capeille publié en 1914, on note que ce lieu a appartenu à une famille seigneuriale dès l’an 1266. Le premier cité est Ermengaud, chevalier propriétaire du lieu, frère d’un Guillaume de Les Fonts et décédé en 1276. Il eut un fils du nom de Dalmace, lequel eut lui-même 2 fils, Jaubert et Guillaume. C’est apparemment ce dernier Guillaume qui laissa le plus son nom à la postérité pour son goût des aventures lointaines avec les autres chevaliers roussillonnais et sa proximité avec l’infant Ferran de Majorque, fis de Jacques II et frère du roi Sanche, tous deux rois de Majorque. Vous trouverez le détail de cette « chevaleresque » famille en cliquant sur le lien suivant : https://mediterranees.net/biographies/capeille/CapeilleD.pdf

De nombreux renseignements sont également présents sur la page dédiée à Calce de l'encyclopédie libre Wikipédia. Je vous laisse les découvrir en cliquant sur le lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Calce Quant à la page qui lui est directement consacrée, elle est moins prolixe et cité en entête de cette rubrique. 

Enfin, je vous conseille vivement la lecture et le visionnage de la page du P.O.T Rando Club de Perpignan consacrée à cette balade en cliquant sur le lien suivant : https://potrandos.fr/documents/2021-03-14-Le-mas-de-las-Founts.pdf . Une chronologie des plus détaillées retrace l’Histoire et offre quelques photos permettant de se faire une belle idée de ce Mas de Las Founts. En occitan « de les Fonts » ou en catalan « de Las Founts », du latin « fons » et du vieux français « fontis » ou « fondis », on trouve les deux façons de l’écrire signifiant en français « des sources » ou « des fontaines », une étymologie assez courante dans le Midi de la France mais aussi dans les Pyrénées-Orientales et que l’on retrouve par exemple pour les communes de Font-Romeu, Fontpédrouse, Fontrabiouse et St Génis des Fontaines. Enfin et pour terminer, on peut lire sur le site Internet de la mairie de Calce, les courtes présentations suivantes : « Une magnifique bâtisse communale ... Le Château de Las Fonts est une Seigneurie indépendante du XIIIème siècle. Le château se trouve à mi-chemin entre les villages de Baixas et Calce au milieu des vignes et des garrigues, entre mer et montagne. Endroit privilégié réservé aux habitants de Calce où une salle communale a été restaurée récemment ». On peut lire aussi  « Ancien domaine viticole racheté par la mairie de Calce, pour l'aménager en lieu de réunion et d'animation communale » puis «  Il est à noter que, la salle communale du Château de las Fonts est STRICTEMENT réservée aux habitants de la commune ». Avec un tarif de location et de caution, on peut également lire « le Château n'est disponible que pour les habitants de Calce ». Qu’on se le dise, apparemment, l’intention actuelle de la commune n’est pas d’ouvrir ce lieu historique et donc culturel à tous. Ça a l’avantage d’être clair ! Par contre, là aussi un diaporama de quelques photos est visible permettant d’apercevoir un peu l’intérieur du domaine.

Ce lieu n’étant pas « visitable », j’ai essayé d’être le plus complet possible pour que chacun puisse s’en faire une belle idée avant de partir faire cette randonnée…. pour ne pas le voir !

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Lâcheté, inégalité, hostilité

Publié le par gibirando


Lâcheté, inégalité, hostilité

Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas écrit la chronique de Mon Journal Mensuel de ce mois de septembre mais j’ai repris textuellement un article de Boulevard Voltaire écrit par le journaliste Marc Baudriller et paru dans le numéro 37 de septembre de « Florilège » . Il s’intitule « Le drame d’Alban Gervaise, révélateur d’une grande lâcheté française ». Je le partage totalement mais je voudrais simplement rajouter que tout le monde a  entendu parler de Samuel Paty, du père Hamel et de Mohammed Merah mais sans doute beaucoup moins d'Alban Gervaise. Ces 3 noms et les histoires dramatiques qui leur sont liées, vous les trouverez très facilement dans la célèbre encyclopédie universelle web « Wikipédia ». Dans l’immédiat, le nom « Alban Gervaise » et son assassinat, vous ne les trouverez dans aucune encyclopédie et je crains qu’ils ne passent jamais à la postérité ! Pourquoi ?  Parce que « l’acte terroriste » n’a pas été retenu. Parce qu’à quelques jours des législatives et avec le bilan « sécuritaire » et « judiciaire » désastreux de Macron et consorts, ce n’était pas le bon moment d’évoquer un attentat terroriste ?  Pourtant, cet homme-là a été tué dans des circonstances quasi-similaires à celles de Samuel Paty et du père Hamel. De plus, comme certaines victimes de Mohammed Merah, il a trouvé la mort devant les portes d’une école ; alors qu’il allait chercher ces enfants ; où il a été sauvagement poignardé par un autre «Mohamed L. » prétendant agir « au nom de Dieu ». Vous voyez une différence avec bien d'autres attentats ? Moi non ! Du coup, il n’a eu droit qu’à un simple hommage militaire puisqu’il était médecin dans l’armée et rien de plus ? Pas de cour des Invalides et pas de cérémonie présidée par Emmanuel Macron ! Un simple fait divers ! Affligeant !

Oui, je partage l’article du journaliste Marc Baudriller (sauf que je mettrais sa seconde raison en exergue avant la première) que voici ci-après et que vous pouvez retrouver sur le site de Boulevard Voltaire avec ce lien ou bien un résumé sur cette vidéo.

« Alban Gervaise a été inhumé très discrètement, mardi 7 juin à Marseille, dans le cadre de la stricte intimité familiale. Le sort de ce médecin militaire, père de famille, catholique, égorgé devant deux de ses enfants de 3 et 7 ans, n’a pas ému les médias. CNewsLe FigaroBoulevard Voltaire, sous la plume de Gabrielle CluzelValeurs actuellesCauseurTribune juive, entre autres, en ont parlé, mais ce drame indicible n’a pas atteint nos grandes chaînes. Et très peu de responsables politiques se sont exprimés. Cette discrétion, ce silence médiatico-politique tranchent avec la mobilisation générale qu’avait soulevé l’assassinat du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, ou de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Certes, le mobile terroriste n'a pas été retenu par la police et la justice pour le meurtre du médecin militaire : restent tout de même le couteau, les mots religieux prononcés par le tueur, les circonstances du meurtre. Rien à dire de tout cela ? Il y a donc meurtre et meurtre, victime et victime.

Ce silence a de quoi surprendre. Il tient à au moins trois (mauvaises) raisons. D’abord, jusqu’ici, on a fait des victimes de l’islamisme des symboles. Le père Hamel fut le symbole de l’Église et de l’homme de Dieu défiés, Samuel Paty celui de la laïcité et de l’enseignement. Les victimes des attentats de Toulouse et de Montauban ont symbolisé l’armée et la communauté juive. Tous les médias s’étaient alors émus de la sauvagerie qui frappait la France.

Cette fois, on peine à trouver les symboles pour parler de ce crime odieux. Le crime est nu. Alban Gervaise appartenait certes à la grande muette, mais il était venu incognito chercher ses enfants à l’école, comme d’innombrables parents le font chaque jour. C’est évident : le sort d’Alban Gervaise peut ainsi rattraper n’importe quel Français, aujourd’hui, demain, n’importe où dans l’Hexagone et n’importe quand. Le constat a de quoi angoisser et pourtant, la vérité s’impose. Le couteau du tueur frappe au hasard. Toutes ces victimes étaient innocentes, mais désormais, les symboles manquent : Alban Gervaise était au mauvais endroit, au mauvais moment. Qui sera à sa place demain ?

Deuxième mauvaise raison de cet insupportable silence, la période. Ce n’est pas le moment, pour nos médias, « d’agiter les peurs », comme ils disent. Ce n’est pas non plus le moment, à quelques jours des législatives, de regarder en face le terrible bilan sécuritaire de nos politiques. On craint des conséquences sur le vote. Et si jamais ce drame faisait « le jeu » de l’extrême droite ! Mais le métier de nos responsables politiques est de gérer la France, de garantir la sécurité des Français. Celui de nos médias consiste à informer, pas à cacher l’information, pas non plus à calculer le meilleur moment pour informer en fonction des intérêts de telle ou telle liste. Cette deuxième raison en dit long sur une faillite française et sur ses complices, un refus de regarder en face les défis du pays. Troisième mauvaise raison du silence, et c’est sans doute la pire : l’accoutumance. Quelle est la part de renoncement dans le silence qui accompagne la dépouille d’Alban Gervaise ? Nous nous sommes habitués, nous tolérons ce mensonge par omission. Le même drame aurait occupé tous les médias des semaines durant, voilà dix ans. Nos médias ont préféré verser dans la polémique déclenchée par la phrase insensée de Mélenchon qui aura un jour sa statue parmi les démolisseurs du pays : « la police tue ». L’inconséquence et le mensonge tuent bien davantage.

Ce meurtre porte pourtant lui aussi un symbole : celui de l’immense lâcheté de la France, de ses responsables politiques, de ses élus et de ses médias vis à vis de cette menace. Il faut croire que ce symbole-là gène aux entournures... »

Oui, je crois qu’il est temps de changer notre devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » sur tous les frontons de nos bâtiments pour la changer en « Lâcheté, inégalité, hostilité ». D’ailleurs, sommes-nous toujours une république ?

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Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux interprétés par le "Joscho Stephan Trio". Ils ont pour titres : "Smile" accompagné de Gunther Stephan (guitare) et Max Schaaf (contrebasse) puis "Transatlantic Bolero" accompagné de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse) puis "Misty" accompagné de Matthias Strucken (vibraphone), de Sven Jungbeck (guitare) et Volker Kamp (contrebasse).

Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla

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Cette balade pédestre que je vous présente ici et que j’ai intitulée « Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla » n’aurait jamais dû exister telle quelle. Pourtant, je vous la recommande. En effet, en ce matin du 10 avril 2022, si tout c’était déroulé comme prévu, c’est une randonnée (*) beaucoup plus longue que j’avais imaginée. Mais en descendant de la voiture, Dany ayant ressenti de fortes douleurs aux hanches, une question se pose : « Que faisons-nous ? ». « Marche ? » « Pas marche ? » Pour Dany, l’envie de randonner est là, mais pas pour accomplir les 15 kilomètres et le dénivelé initialement prévus. Si je suis plutôt enclin à faire autre chose que marcher, Dany imagine ma déception et ce d’autant qu’elle sait pertinemment que je n’ai rien prévu d’autre. « On ne peut pas faire autre chose de moins long ? » me dit-elle, afin de couper court à tout autre éventualité. Après un coup d’œil sur la carte IGN et parce que j’en avais réalisé une courte partie lors d’un mémorable « Circuit des Minerais » au départ de Villefranche-de-Conflent, voilà comment est née cette petite boucle. 6 à 7 km, c’est moitié moins qu’initialement prévu et Dany se sent prête à les faire malgré ses douleurs. Connaissant sa volonté et son abnégation à résister à la douleur, je la sais capable et n’insiste pas. La marche est d’ailleurs préconisée par tous les docteurs qu’elles consultent et ils sont nombreux. Comme prévu, mais pas dans le même sens, à Fuilla nous démarrons du Veïnat del Mig où nous venons de laisser notre voiture sur un parking ad hoc. Dès le départ, nous sommes vite partagés entre deux sentiments : l’immense quiétude des lieux et malgré ça une vie que l’on imagine sous-jacente. Cette vie, je l’aperçois très vite sous les traits de nombreuses hirondelles venant se blottir dans l’avant-toit d’une maison où se trouvent leurs fragiles nids d’argile. De nombreux moineaux les imitent. Peu après, elle se manifeste bruyamment avec un chien qui vocifère à notre passage. Le silence est totalement rompu car les aboiements de ce chien en entraînent quelques autres. Par bonheur nous avançons et  le calme revient très vite.  Nous empruntons la direction du Veïnat de Baix également dénommé Fuilla d’Avall. Evidemment et pour tous ceux qui ne connaissent rien aux toponymes catalans, ces noms nécessitent quelques explications : Le « Veïnat », en français c’est un « quartier » au sens administratif, voire un « voisinage » au sens le plus commun. « Del Mig » signifie « du milieu », « Baix » c’est le « bas », « Avall » c’est « l’aval » en évoquant un vallon et « d’Amunt » d’en « haut ». Il faut aussi savoir que Fuilla, avec ses 10 km2, est une commune rurale très bizarrement étendue car outre ses 3 quartiers bien distincts déjà cité, il y en a un quatrième avec Sainte-Eulalie que nous ignorons lors de cette balade mais qui peut facilement faire l’objet d’une courte entorse. Une jolie église parfaitement restaurée mais dont l’origine est ancienne y est visible. Peu de gens le savent, mais la gare de Villefranche-de-Conflent, célèbre départ du Petit Train Jaune vers la Cerdagne est en réalité la gare de Fuilla-Sainte-Eulalie car située sur cette commune et au plus près de ce quartier pourtant bien éloigné. Quant à la Serra de Cobartorat que nous allons cheminer située à l’est de Fuilla, cette colline constitue la frontière communale avec Corneilla-de-Conflent. Voilà pour les explications linguistiques, administratives et géographiques. Pourtant, le décor n’est planté qu’à moitié car Fuilla, à cette époque de l’année, a bien d’autres attraits. Au cœur du vallon de la Rotjà que nous allons quelque peu longer, le regard se pose sur des prés verdoyants, sur des vergers fleuris et sur les montagnes environnantes : le Massif du Canigou au sud-est, le Massif des Tres Estelles au sud-ouest, le Massif du Coronat au nord et quelques collines de moindres élévations à gauche avec le Serrat des Garbères et à droite avec la Serra de Cobartorat déjà citée. Le Canigou reste le seigneur des lieux, malgré un soleil  aveuglant au-dessus de lui tentant de lui faire la guerre dans cette lutte de qui sera le plus éblouissant.  Outre ces magnifiques décors qui nous entourent dont les plus hauts sont merveilleusement enneigés, quelques volatiles que je tente de photographier viennent s’ajouter au plaisir de marcher. Moineaux, hirondelles, rougequeues, fauvettes, merles, mésanges, bergeronnettes, geais et j’en oublie, tous les oiseaux vus ne sont pas facilement photographiables mais le nombre et mon obstination finiront par me satisfaire au-delà de mes espérances. Sur ce chemin dit de Villefranche seule la flore manque quelque peu à l’appel de mes passions. Il y a bien des arbres fruitiers fleuris mais souvent difficiles à déterminer car sans feuille. D’autres fleurs plus sauvages arriveront un peu plus tard. Après la sortie de Fuilla d’Avall, nous laissons Sainte-Eulalie et son église sur la gauche pourtant peu éloignées. Il faut dire que Dany a pris pas mal d’avance à cause de mon acharnement à vouloir immortaliser des passereaux. En la circonstance, je ne me vois pas lui demander de faire demi-tour. L’itinéraire nous entraîne sur la D.6 et un petit bout de route bitumée et ce, jusqu’au pont sur la Rotjà où tout devient plus simple peu après. Ici, il faut tourner à droite et prendre l’impasse du Pont, direction le lieu-dit le Pont, petit pâté de 2 ou 3 habitations où un pont a dû jadis marquer les esprits. A-t-il été emporté par une crue de la Rotjà ? L’Histoire ne le dit pas, mais c’est fort probable, la Rotjà, torrent de montagne ayant dû connaître, comme bien d’autres affluents de la Têtl’Aïguat de 1940 et bien d’autres déchaînements diluviens. Une fois passé les maisons, l’impasse se poursuit et devient sentier forestier et ce jusqu’à atteindre une clairière où trône le dolmen de Coberturat ou Cobartorat. Quelques genêts fleuris que j’ai un mal fou à différencier et des papillons qu’on appelle Azurés viennent me distraire dans cette montée parfois très caillouteuse. Dany claudique mais finalement elle arrive avant moi, occupé que je suis à mes photographies. Avec 4 grosses pierres dont la plupart sont de formes arrondies, le dolmen est assez imposant par sa table malgré cette conception plutôt simple. Il dispose d’une seule grosse cupule peu visible, sauf à y monter dessus, ce que je vous déconseille vivement. Le chemin se poursuit à droite, en réalité c’est une large piste forestière le plus souvent argilo-sableuse. L’itinéraire devient  toujours plus simple, car bien balisé direction Vernet-les-Bains et la chapelle ruinée de Saint-Clément de la Serra. Du déjà vu pour moi lors du Circuit des Minerais mais une nouvelle découverte pour Dany, découverte d’autant plus merveilleuse qu’un majestueux Canigou se présente revêtu d’un beau manteau blanc.  Seul un ciel laiteux enlève un contraste rêvé à ce panorama époustouflant mais par bonheur ça ne durera pas. D’ici, de jolies vues s’entrouvrent aussi bien vers la verdoyante vallée de la Rotjà et la commune si étendue de Fuilla que vers la vallée du Cady et Corneilla-de-Conflent, dont la commune est parfois visible au travers des pins. Un peu plus tard, c’est Vernet-les-Bains que nous devinerons. Si la chapelle Saint-Clément est ruinée, elle continue d’être honorée par des fidèles qui n’hésitent pas à la décorer de quelques pieuses reliques. Ici, beaucoup de papillons butinent les fleurs de cistes pendant que d’autres somnolent sur les roches les plus chaudes. Deux ou trois lézards les imitent dans l’attente d’un insecte à croquer plus en adéquation avec leur modeste taille. Oui, le chaud soleil qui tape sur le seuil de la chapelle est pour nous aussi une invitation à se prélasser comme un lézard et à pique-niquer ici. C’est l’heure bienvenue du déjeuner que je mets à profit pour photographier la Nature.  Une pause un peu plus longue que nécessaire, car achevée en somnolence, et le temps de poursuivre arrive par la force des choses. Il est vrai que 2 corbeaux planant au-dessus de nous en croassant continuellement ont tendance à nous sortir de notre léthargie. Le chemin se poursuit toujours aussi rectiligne jusqu’à une intersection de plusieurs directions. En l’absence de tracé dans mon GPS, l’application Iphigénie vient à ma rescousse. Nous ignorons les chemins partant à droite soit vers Corneilla-de-Conflent soit vers Vernet-les-Bains et choisissons de continuer tout droit en direction du col de Vernet. Peu après, nous empruntons la première bifurcation descendant vers Fuilla d’Amont, et ce malgré une barrière grossière constituée de fils barbelés et de branchages, le tout agrémenté d’une pancarte mal écrite interdisant le passage. Nous passons outre l’interdiction et enjambons avec prudence la barrière. Nous n’avons pas d’autres recours pour redescendre vers Fuilla et surtout pas d’autres recours pour amenuiser comme prévu la distance à parcourir. Au bas de la descente, seule une galerie claquemurée  et interdite de passage semble expliquer l’interdiction vue plus haut. Sans doute est-elle le vestige d’une ancienne mine de fer, nombreuses dans tout ce secteur du Conflent. Nous la regardons de loin, voulant respecter ce qui semble être une propriété privée. Finalement tout se passe bien et aucune autre entrave ne vient gâcher cette arrivée au Veïnat d’Amunt. Bien au contraire, l’itinéraire est agréable car très verdoyant, rafraîchissant car traversé par une Rotjà aux eaux limpides où il fait bon s’asperger un peu. Il est agrémenté par quelques surprises patrimoniales comme le domaine de Cercet, beau gîte de charme confidentiel car bien caché hors des grands axes routiers. Pourtant la bâtisse est parée d’échauguettes comme un vrai château et à coup sûr, il doit faire bon passer quelques jours et dans le pire des cas un seul week-end en amoureux dans ce lieu si paisible. Oui, ce lieu est paisible et les habitants bien sympathiques comme nous le constatons en engageant la conversation avec deux gentilles dames. La première aime les couleurs vives comme le prouve son balcon amplement agrémenté  d’une multitude d’objets chatoyants. Elle aime son balcon et apprécie qu’on l’aime aussi au point d'accepter que je l'immortalise. Une vraie « mère à Titi » comme l’aurait chanté Renaud. La seconde, au balcon nettement plus dépouillé, n’est pas moins faconde et pas moins sympathique, elle nous parle de son village avec plein d’amour dans les yeux et dans les mots. Des mots qui à coup sûr font du bien aux maux de Dany. Puis le parking est là. Ainsi se termine cette courte balade imprévue mais dont les centres d’intérêts sont multiples malgré les impasses que nous avons faites volontairement sur certains d’entre eux, la visite des églises et chapelles notamment. Le clocher de l'école communale que nous avons approché était fermé. On peut donc supposer que les autres édifices religieux l’étaient aussi. Pourtant au regard de ce que j’ai pu lire, les églises méritent qu’on s’intéresse à elles. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 6,8 km, pour des montées cumulées de 264 m et un dénivelé de 174 m. Le point le plus bas est à 500 m d’altitude près du pont sur la Rotjà (lieu-dit le Pont) et le plus haut à 674 m juste avant d’amorcer la redescente vers Fuilla d’Amont sur le chemin menant au col de Vernet.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) Normalement, nous aurions dû réaliser une randonnée que l'on trouve sur le remarquable site "A pied dans le 66" intitulée "Le Canal et le site minier de Falguerosa" dont voici le lien ci-après : http://apieddansle66.eklablog.com/fuilla-le-canal-et-le-site-minier-de-falguerosa-a212236763

 

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