• Phobie or not phobie ?

    Phobie or not phobie ?


     

    Phobie or not phobie ? Mais que font nos académiciens ?

    Cet été, le mot « phobie » a été plusieurs fois à la Une de l’actualité médiatique. Il y a eu en août et ce mois-ci encore, et dans les stades de foot, plusieurs manifestations « homophobes » orchestrées par quelques « Q.I d’huîtres »  dont je l’avoue, je comprends mal deux choses de la part des responsables du football français : 1 - Qu’elles aient pu engendrer une polémique stérile entre le Président de la Ligue de football et la ministre des Sports qui en étaient à se chamailler pour savoir si les matches devaient ou pas être arrêtés. 2 : Si je dis « stérile », c’est parce qu’il suffirait d’aller voir un peu ce que les anglais ont fait très efficacement pour combattre le hooliganisme et ainsi le problème de ces quelques abrutis vociférant des insanités ou brandissant des banderoles « homophobes » (ou racistes parfois) serait quasiment voire complètement circonscrit une fois pour toutes.

    Le deuxième cas m’a beaucoup plus interpellé. C’est celui du philosophe Henri Peña-Ruiz qui lors de l’université d’été de la France Insoumise a dit qu’on avait le droit d’être « islamophobe », suscitant ainsi une vive polémique dans les rangs du parti mais un peu partout aussi. Cette polémique m’a interpellé au point que j’ai dû lire au moins une bonne douzaine d’articles de grands journaux et magazines sur Internet pour tenter de comprendre pourquoi ? Peut-être suis-je idiot, mais je l’avoue, après avoir lu tous ces articles,  je n’avais toujours pas compris pourquoi cette simple phrase avait fait couler autant d’encre et suscité autant de réactions que je trouvais très souvent exagérées ? Bien que connaissant l’aspect très tabou de ce  sujet, j’en étais malgré tout à me dire « après tout dans un pays qui se prétend aussi laïque que le nôtre, pourquoi un droit aussi « basique » que celui-ci serait-il interdit ? » Et surtout, je me disais « depuis le 11 septembre 2001 et tout ce que nous avons vécu depuis au nom de l’islam, pourquoi n’aurait-on pas le droit d’avoir une crainte vis-à-vis de cette religion ? »  Alors, j’ai voulu creuser le sujet car bien évidemment je ne suis ni philosophe, ni journaliste ; sans doute pas aussi érudit ? ; mais peut-être plus « pragmatique » en ma qualité de citoyen lambda.

    En fait, tout réside dans la définition que l’on donne au mot « islamophobie ».

    Je ne sais pas quel est le niveau d’instructions nécessaire mais je suppose que beaucoup de personnes donnent au mot « phobie », du grec « phobos », la même signification que la mienne, c’est-à-dire  « la peur », « la crainte » ou « l’appréhension ». Les psychiatres, qui ont sans douté été à l’origine de l’utilisation de ce mot, y rajoutent les adjectifs « irraisonnée », « irrationnelle » « paranoïaque », mais ces mots font partie intégrante de leur métier et je ne partage pas toujours le fait qu’on les y accole presque systématiquement dans la définition. Ainsi, si on ne sait pas nager, on peut très bien, et avec raison, avoir peur  de l’eau, c’est-à-dire être « aquaphobe » sans pour autant que celle-ci soit paranoïaque ou irrationnelle. Il est vrai que si le nombre de mots avec le suffixe « phobie » est aussi important qu’il peut y avoir de peurs, force est d’avouer que ceux que je connais personnellement, je peux presque les compter sur les doigts d’une seule de mes mains. Je suis quasiment certain qu’il en est de même pour la plupart d’entre vous ? Parmi eux par exemple, je sais que la « claustrophobie » est la peur d’être enfermé dans un espace clos ou confiné, l’« arachnophobie » est la peur des araignées, la « cancérophobie » » est la peur d’être malade d’un cancer et je pourrais ainsi en citer que trois ou quatre autres de plus seulement dont j’ai la quasi-certitude d’une bonne définition. Pour moi, comme pour beaucoup de personnes, enfin je pense, il allait de soi que « l’islamophobie » était la peur ou la crainte de l’islam. Que nenni puisque selon la plupart des dictionnaires, dont le Larousse, l’islamophobie est « une hostilité envers l’islam » et « les musulmans » plus généralement. Or, on voit bien dans cette définition que si le mot « peur » a disparu, en réalité celle-ci est toujours sous-jacente mais elle a carrément changé de camp. Ce n’est plus vous qui avez peur de l’araignée mais l’araignée qui a peur de vous ! Vous n’avez plus peur de l’eau mais vous y êtes carrément « hostile ». Au point de ne jamais vous laver ou boire de ce liquide ? Je ne sais pas car je ne suis pas psychiatre ! Idem pour bien d’autres « phobies ». Avec cette définition, ce sont désormais les musulmans qui ont peur, et comme il n'y a pas de mot pour définir celui qui a peur de l'islam, on pourrait presque imaginer qu'il n'y a aucune raison à cela ! Ainsi, en panne totale de mot pour décrire cette peur, celui qui a vraiment peur n’a plus que l’hostilité ou la haine « à se mettre sous la dent ».

    Il allait de soi que j’avais tout faux !  En l’absence de mot, et donc étant complètement démuni, je ne partageais absolument pas, ni cette définition, ni cette façon de voir les choses. Pour moi l’athée, pour moi le baptisé incroyant, quelles raisons aurais-je d’être plus hostile ou plus haineux envers un musulman qu’envers un catholique pratiquant, un protestant, un bouddhiste, un juif ou un orthodoxe ? Aucune, car si je ne sais pas ce qu’est avoir la foi, je pense être suffisamment tolérant pour accepter que des personnes pensent différemment de moi, et surtout qu’ils aient la conviction que notre destin est guidé par une force supérieure qu’elles nomment « Dieu ». Pour moi, peu importe ce dieu, puisque ce dieu n’existe pas !  Comment pourrais-je être hostile envers une croyance et à des êtres fervents de celle-ci dont je pense qu’elle n’a pas de raison d’être ? Et ce d’autant s’ils vivent cette croyance dans la paix, la sérénité et dans un espace privé tranquille qui leur est propre ?

    Ce constat, une fois établi dans ma tête, et toujours avec pragmatisme, restait à savoir si j’avais des raisons valables d’avoir peur de l’islam ou des musulmans, c’est-à-dire le « droit d’être islamophobe », mais avec ma propre définition ? Celle d’une peur raisonnée ?

    Toutes ces questions tombaient d’autant mieux que j’avais encore quelques expériences toutes fraîches dans ma tête :

    La plus marquante s’était produite le dimanche 26 mai exactement, jour des élections européennes.

    Ce matin-là, Dany et moi avons prévu d’aller voter en fin de matinée. J’ai donc un peu de temps devant moi et pars faire mon loto foot dominical au tabac-presse. Avant de partir, Dany me dit « profites-en pour acheter des bananes ! ». Après mon loto, je file donc au supermarché tout proche, Leader Price pour leur faire un peu de pub, pour acheter les « fameuses » bananes réclamées par mon épouse. Alors que je suis occupé à comparer les prix et la qualité de bananes bio à celles qui ne le sont pas, j’entends parler arabe une première fois, puis une seconde fois et enfin une troisième fois, mais avec des voix et des tonalités bien différentes m’indiquant que les personnes qui parlent le sont aussi. Je lève la tête, et là, autour du rayon fruits et légumes, il y a 3 couples, d’âges bien différents, parlant l’arabe. Outre ce parler, les 3 couples ont en commun le fait que les trois femmes sont voilées et ont une longue robe (en tissu très épais pour les deux plus âgées) qui les couvrent du ras du cou jusqu’aux chaussures. Les hommes, eux, n’ont rien de particulier sur le plan vestimentaire mais les deux plus jeunes portent une copieuse barbe noire alors que le plus vieux a simplement une moustache grisonnante. Enfin, rien de très particulier les concernant et ce d’autant que la barbe est à la mode.  Il y a un couple d’une trentaine d’années, un autre ayant bien dépassé la cinquantaine et les derniers sont probablement des septuagénaires. Ils ne semblent pas se connaître et en tous cas, ni ils ne s’adressent la parole,  ni ne se regardent. Bien que très indécis, car si les bananes non bio sont très vertes mais moins chères, celles bio sont toutes petites et bien trop mûres et trop molles à mon goût. Je finis par prendre les premières en me disant qu’elles mûriront et file à la caisse. Il y a peu de monde dans le magasin, et pour être franc, il n’y a en réalité que les trois couples en question et moi, enfin selon la vision que j’ai de l’intérieur du magasin depuis la caisse. Je règle l’addition et à l’instant où je m’éloigne de la caisse, l’homme et la femme d’âge moyen arrivent à leur tour et je constate qu’ils parlent tous les deux parfaitement le français avec la caissière. Je sors du magasin avec dans ma tête bon nombre d’interrogations du style « je trouve qu’il y a de plus en plus de musulmans et de femmes voilées ? », « pourquoi parlent-ils l’arabe alors qu’ils ont fait le choix de vivre en France ? », « pourquoi les femmes s’obstinent-elles à se revêtir de la tête aux pieds, alors qu’il fait déjà très beau et très chaud et qu’une tenue plus légère leur serait obligatoirement plus confortable ? » « Cette façon d’être et d’agir n’est-elle pas la preuve d’une difficulté ou du refus de s’intégrer dans la société française ? »  Finalement, en enfourchant mon vélo pour rentrer chez moi, je me dis « arrêtes de penser à tout ça car tu es entrain de devenir « islamophobe », sachant qu’à l’instant où je me dis ça, le mot « phobe » n’a qu’une seule résonance, « la peur d’une islamisation trop importante de la France avec tout ce que cela engendre car force est de reconnaître que nos idées sont très souvent bien différentes et notamment le regard que nous avons de la femme». D’un autre côté, je sais aussi que la peur est très souvent la compagne de l’ignorance ou de l’incompréhension, voire des deux. Ici, c’est le cas car c’est une religion que je connais mal mais je crois savoir aussi qu’elle est très complexe. Preuves en sont les conflits permanents entre les sunnites et les chiites par exemple. Alors qu’ils sont censés défendre le même mot « islam », je n'ai jamais vraiment compris quelles étaient les bonnes raisons qui les séparaient.  Quand j’arrive chez moi avec mes bananes et sans doute parce que nous devons aller voter un peu plus tard, j’ai déjà oublié tout ça !

    Il faut dire qu’outre cette troublante coïncidence avec la vision de ces trois couples parlant l’arabe en un seul endroit très réduit, j’ai, en seulement quelques jours ou quelques semaines, été « confronté » à plusieurs femmes voilées et plus globalement à l’islam.

    Ainsi, la veille même des élections européennes, c’est-à-dire le samedi, j’ai appris en lisant un article qu’un parti ayant pour nom « Union des démocrates musulmans français » avait été retenu par le ministère de l’Intérieur pour se présenter au scrutin, constituant ainsi la 34eme liste. Au-delà de cet agrément étatique que je n’approuve pas ; et par le fait même que j’estime que la laïcité est un rempart pour notre démocratie, considérant que la religion et la politique ne doivent en aucun cas interférer ; de la même manière, je n’accepterais pas un parti chrétien, protestant, bouddhiste, orthodoxe ou juif se présentant à des élections françaises. Au-delà de cette réserve, ce qui m’a le plus troublé, ce sont les affirmations d’une femme musulmane appartenant à ce parti qui indiquait au journaliste qui l’interrogeait qu’elle ne trouvait pas de réponses à ses problèmes dans aucun des 33 autres partis. Alors bien sûr, et le journaliste ne lui ayant pas posé la question, je me demandais « mais quelles réponses attendait-elle au juste ? » « Que toutes les femmes françaises portent le voile comme elle le portait elle-même ? » « Que plus aucun français ne mange du porc ? »  « Que tous les français adoptent l’islam comme religion ? ». Non, franchement je ne comprenais pas ce qu’elle attendait alors qu’un choix immense d’autres partis avec des motivations et des programmes bien différents lui était offert ! « Cette réponse, n’était-ce pas plutôt un refus catégorique de nos principes sociétaux et républicains ? ». J’en étais quasiment convaincu.

    Quelques semaines auparavant et suite à un examen que je devais passer à l’hôpital, je me suis retrouvé avec deux très jeunes femmes voilées dans un ascenseur. Elles avaient une vingtaine d'années. A vrai dire, quand je suis entré dans l’ascenseur, j’étais tout seul et la porte était déjà entrain de se refermer quand elles sont arrivées. A cet instant, par élégance ou courtoisie, appelons cela comme on veut, je me suis précipité entre les deux portes pour qu’elles puissent entrer avant la fermeture totale et pour qu’elles n’aient pas à attendre un autre ascenseur. Là, ayant été cogné violemment par une des deux portes, et alors que je reculais déjà vers le fond de l’ascenseur en me tenant l’épaule pour les laisser entrer, les deux jeunes femmes se sont mises à parler l’arabe puis aussitôt à éclater de rire en me regardant. D’emblée, j’ai mis ça sur le compte de leur jeunesse mais comme elles continuaient de parler en arabe et à m’observer sans jamais baisser les yeux sauf pour se jeter des regards d’acquiescements partagés, j’ai très vite changé d’avis.  Pour parler franc, pendant toute la durée de ce petit voyage qui nous amenait du rez-de-chaussée vers le 4eme étage,  j’avais le vague sentiment qu’elles se foutaient de ma gueule, qu’elles étaient arrogantes et surtout j’étais plutôt choqué de ne pas avoir entendu le moindre merci. Non, je n’entendais que des éclats de rire et des paroles dont je ne comprenais rien. De ce fait, je me sentais un peu humilié et je l’avoue j’étais passablement énervé. Par bonheur, le 4eme étage arriva très vite et nous prîmes des chemins opposés.  J’aurais pu en rester là mais après m’être enregistré à l’accueil du service en question, je suis entré dans la salle d’attente. Là, il y avait une autre femme voilée qui avait sans doute la cinquantaine. Or mis son voile, elle était habillée normalement, c’est-à-dire comme une « européenne », si je peux me permettre cette formule. Elle parlait arabe dans son téléphone mobile sans aucune discrétion. La plupart des autres personnes ; trois ou quatre seulement, je ne me rappelle plus exactement ; avaient également le nez plongé dans leur smartphone et ne semblaient pas y prêter cas, trop absorbées qu’elles semblaient être. Toutefois, une autre femme voilée, toute vêtue de noir de la tête aux pieds entra, et là, les regards se firent plus suspicieux et ce d’autant plus que les deux femmes entamèrent un dialogue encore en arabe sans plus de pondération. On m’appela pour l’examen et pour moi, la scène se termina ainsi.

    Quelques jours plus tard, et alors que nous avions amené notre petite-fille jouer dans un parc pour enfants, là encore nous fûmes en quelques minutes entourés de femmes pour la plupart toutes voilées. La plupart parlaient l’arabe entre-elles mais quelques-unes, mais pas toutes, utilisaient le français pour s’adresser aux enfants. Si je ne trouvais rien de trop étonnant à cela car le quartier en bordure de la rivière est bien connu pour héberger cette communauté, il y avait parmi tous les enfants, deux ou trois très jeunes fillettes qui étaient entièrement voilées elles aussi. Cet aspect-là des choses me choquait et il me choquait d’autant plus que ce n’était pas toutes les petites filles qui étaient habillées ainsi. Je me disais que fatalement cette différence, pour ne pas dire discrimination, aurait sans doute des effets néfastes dès lors qu’elles seraient plus grandes. Enfin, ça c’était mon avis purement personnel.

    Comme on le voit et en peu de temps avant cette polémique sur le droit ou pas d’être « islamophobe », voilà les quelques expériences, plus quelques autres encore plus banales que j’avais vécues.  Rien de bien méchant bien sûr, mais simplement cette petite crainte d’assister à un fort développement, pour ne pas dire banalisation, de cette religion sans pour autant y trouver cet effort d’intégration nécessaire faisant de toutes ces personnes que j’avais croisées de « futurs et véritables français » comme nous l’avions connu jadis avec les Espagnols, les Polonais, les Italiens, les Russes, les Arméniens et que sais-je encore. Oui, je l’avoue et même s’il ne faut sans doute pas mettre tous les « musulmans dans le même panier », je préférerais que tous ces gens acceptent plus clairement notre façon d’être, nos traditions, nos lois et nos coutumes. Oui voilà ce que j’aimerais. Voilà quel est en général mon état d’esprit à propos de l’islam et des musulmans. Peut-on appeler ça de l’hostilité ?  Le mot me paraît trop violent. Deux éléments médiatiques récents m’avaient néanmoins heurtés à propos de l’islam et des musulmans de France. Le premier concernait le président américain Bill Clinton, lequel l’an dernier avait affirmé à nos médias que « 10% de votre population sont des musulmans nés dans d’autres pays » ajoutant, « vous allez devoir faire face à ce genre de problèmes  pour un bon moment »  (il évoquait le terrorisme dont la France était victime).  La plupart des médias, toujours enclin à une pensée unique avaient rejeté en bloc ses dires. Pourtant, n’avait-il pas été suffisamment bien placé pour affirmer ce qu’il disait ou était-il un bonimenteur ? Si on répondait oui à cette dernière question, quel était son intérêt à de telles affirmations ? Personnellement, j’avais tendance à le croire. Le deuxième élément était un article que j’avais lu sur Médiapart à propos d’une enquête américaine effectuée en Europe et donc en France sur ce sujet si « tabou ». Outre le fait que la  France était déjà le pays à compter le plus grand nombre de musulmans, je trouvais les projections prévisionnelles de cet institut absolument effarantes puisqu’il indiquait que la population musulmane française (et européenne) aurait sans doute plus que doublée voire plus d'ici 2050 et ce, selon différents scénarios plutôt très optimistes. Je me disais que ne connaissant pas les chiffres actuels car les statistiques françaises n’existant pas, ces prévisions allaient dans le sens de ce que certains appellent « le grand remplacement ».  En tous cas, entre ce que j’avais entendu, lu et vu, nombreux étaient les signes allant dans ce sens.

     

    Voilà où j’en étais, et plutôt qu’être parfois bêtement islamophobe, un matin je me suis dit « va plus loin » « tentes de comprendre, approfondis le sujet ». Je me suis d’abord plongé dans tous les dictionnaires que j’avais dans ma bibliothèque. Dans un dictionnaire Larousse de l’année 2005, le mot « islamophobie » n’y était pas ! J’avais bien un Littré et un très vieux Larousse de 1980 que j’avais récupéré chez ma mère bien avant son décès mais j’hésitais à les compulser. Finalement et par acquit de conscience, j’ai vérifié et les mots « islamophobie » ou « islamophobe » n’y étaient pas non plus. Il ne me restait plus qu’à allumer mon ordinateur. J’ai lu quelques articles à propos de la polémique en question mais je les trouvais peu clairs et surtout pas suffisamment « terre à terre ». Alors sur Google recherche, ayant tapé le mot « islamophobie », j’avoue que je suis allé de surprise en surprise. Ainsi en compulsant le dictionnaire Larousse en ligne la définition du mot était claire et nette : « Hostilité envers l’islam et les musulmans ». Il n’était plus question d’une peur de l’islam comme j’avais pu l’imaginer mais plutôt de l’inverse, c’est-à-dire d’une peur des musulmans envers ceux qui n’aiment pas ou n’apprécient pas cette religion.  Là pour moi, l’incroyant que je suis, et comme déjà indiqué auparavant,  je ne pouvais pas être d’accord. Avec le goût de la curiosité qui m’anime en permanence, et ce d’autant quand il est question d’étymologie, j’ai essayé de creuser le sujet au maximum. Il y avait bien le site « La Toupie » qui reprenait l’ensemble des définitions, rappelait ce qu’était une phobie et qui surtout indiquait ce que devrait être la seule et vraie définition à savoir « construit à partir de islam, religion des musulmans, et phobie, venant du grec ancien phobos, peur, effroi », je n’arrivais pas à me satisfaire de ce que je trouvais. Ainsi pour la plupart des autres dictionnaires en ligne le mot « islamophobie » n’existait pas. Idem pour le CNRTL, c’est-à-dire le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. Idem dans les encyclopédies y compris la plus célèbre « Universalis ». Plus grave, le mot n’existait pas non plus dans le dictionnaire de l’Académie française, 9eme et dernière édition. Pourquoi ce silence autour de ce mot désormais si souvent employé dont Wikipédia m’apprenait pourtant qu’il avait été utilisé pour la première fois en France en 1910 ? Que font nos vieux « immortels » avant de mourir vraiment ? Ne pourraient-ils pas inventer un nouveau mot donnant une vraie raison d’être à tous ceux qui sont vraiment hostiles à l’islam et aux musulmans, laissant à tous les autres et au suffixe « phobie » son unique, réelle et originelle signification latine de « peur » ou de « crainte » ?

    Si j’avais trouvé quelques articles plutôt intéressants sur l’Histoire du mot « islamophobie » et son origine (Wikipédia, FranceInfoTV, AgoraVox), force était de constater que cette absence totale de clarté dans les dictionnaires ouvrait bien des portes à de nombreuses supputations voire délires. Pour moi, cette polémique autour du « droit d’être islamophobe » d’Henri Peña-Ruiz faisait partie de ces délires. Mais ça n’était pas le seul. Ainsi, il y avait un site Internet qui affirmait que la société du dictionnaire Larousse ; appartenant au Groupe Lagardère, groupe dont les actionnaires majoritaires sont des Qataris ; aurait été fortement influencée par ces derniers pour modifier la définition transformant le mot « peur » en « hostilité ».

    Si cette supputation pouvait paraître plausible, elle ne tenait guère à une analyse plus poussée. En effet, il faut observer que le mot « islamophobie » n’est pas le seul à bénéficier du mot « hostilité » dans sa définition. Dans le Larousse, il en est de même pour « homophobie », « xénophobie », « francophobie » et « germanophobie » par exemple. Etrangement, le mot « anglophobie » n’est qu’une simple « aversion vis-à-vis des anglais ou de ce qui est anglais ». Sur Internet, on peut trouver jusqu’à 360 mots se terminant par « phobie », de très nombreux n’étant pas dans les dictionnaires les plus connus. Globalement, on peut néanmoins noter sur le Larousse.fr que quand l’Homme est concerné, la phobie est une hostilité ou une aversion alors qu’elle est seulement une peur ou une crainte irraisonnée quand il est question d’autres choses, animaux, plantes, objets ou situations.

    Alors dans la mesure où je considérais que mon « islamophobie » personnelle n’était ni une hostilité, ni une aversion, était-elle pour autant une peur,  et si oui, le terme « irraisonnée » se justifiait-il comme la définition du mot « phobie » l’affirmait en permanence ? A bien y réfléchir et m’intéressant à l’actualité et à la politique, il me paraissait assez simple d’énumérer de nombreuses raisons pouvant intervenir dans cette peur de l’islam de la part de nombreux français dont j’étais :

     

    Oui, voilà quelques-unes des raisons, lesquelles à juste titre peuvent nous faire craindre l’islam. Mais j’aurais pu en citer bien d’autres comme le nombre de détenus musulmans en prisons, les problèmes que l’on connaît dans certaines zones de non-droit de plus en plus nombreuses et donc de plus en plus difficilement maîtrisables en terme de sécurité. Des événements gravissimes tels que ceux qui se sont produits récemment en France quand l’équipe d’Algérie de football a gagné la Coupe d’Afrique des Nations. Et puis bien sûr, tout ce que l’on voit comme les femmes voilées de plus en plus nombreuses, les mosquées de plus en plus nombreuses que l’on construit ou bien parfois et comme je l’avais lu, des églises catholiques qui sont transformées en mosquées. Oui, les raisons ne manquent pas et bien sûr, il y aura toujours des gens pour dire que ce n’est pas vrai, que je stigmatise, que j’amalgame.

    Mais les premiers à amalgamer, n’est-ce pas les musulmans eux-mêmes dans leurs conflits permanents entre pays, entre sunnites et chiites, entre pratiquants bien différents dans leur radicalité ? Tout ça est difficilement compréhensible pour la plupart des français dont je suis. Porter des signes religieux très visibles n’est-ce pas une manière de stigmatiser ceux qui n’en portent pas ?

    Oui, comme on le voit et le montre la réalité, il y a bien des raisons d’avoir une peur raisonnée voire seulement une simple crainte ou un agacement de l’islam, et bien sûr tous ceux qui ne veulent pas voir cette réalité en face parleront de stigmatisation et d’amalgames. On peut effectivement le dire et parfois avoir raison de le dire, sauf que là aussi, il est peut être bon de rappeler la vraie définition de ces mots. Stigmatiser, c’est dénoncer, critiquer publiquement quelqu'un ou un acte que l'on juge moralement condamnable ou répréhensible.  Amalgame, c’est un mélange d'éléments hétérogènes.  Ce petit inventaire à la Prévert des raisons que j'ai citées ci-dessus est-ce vraiment tout cela ? Je ne le pense pas même si je suis prêt à reconnaître que comme tout le monde, j’ai une forte tendance à amalgamer les musulmans, les arabes, les maghrébins et que sais-je encore. Alors, et si à juste titre, je ne mettrais jamais tous les musulmans ni aucun homme de couleur dans un « seul et unique panier », car je considère que ce n’est pas la couleur de la peau qui compte mais ce qu’il y a derrière et/ou dedans, le mot « islamophobie », c’est-à-dire une certaine appréhension de l’islam peut s’expliquer. Cette appréhension est un minimum mais la peur ou l'aversion peut la remplacer dans le cas d’un vécu plus perturbateur comme chez des personnes qui ont vécu et réchappé à un attentat par exemple. Cette religion, je n’ai pas la prétention de bien la connaître mais j’estime avoir le droit d’en avoir sinon la peur au moins une crainte au regard de tous ces éléments et ce,  qu’ils soient indépendant les uns des autres ou alors mis bout à bout.  Je reste persuadé que mon « islamophobie », un grand nombre d’autres citoyens la partage et ce, que leur ascendance française soit plus ou moins ancienne, de souche comme certains diront, soit à tort, soit avec raison. Oui, je ne pense pas être le seul dans ce cas ? Si le mot « phobie » peut indifféremment s’exercer des 2 côtés du miroir, pour moi, pour d’autres comme pour certains musulmans ; au regard par exemple de l’horrible attentat perpétré en Nouvelle-Zélande contre deux mosquées le 31 mars dernier, mais il y en a eu bien d’autres ! ; Il serait sans doute bon de donner une fois pour toute une seule et bonne définition à certains mots. Je considère qu’islamophobie en fait partie.

    • Dans mon Littré de 1874 mais aux Editions Famot de 1977, le mot « phobie » n’existe pas encore.
    • Dans Le Larousse de ma mère de 1980, le mot « phobie » est « une aversion ou une peur instinctive. Crainte déraisonnable à l’égard d’objets, de situations ou de personnes bien définis, dont le sujet reconnaît le caractère injustifié, mais dont il ne peut se débarrasser. (Ce mot entre comme composant dans les noms de diverses sortes de craintes injustifiées : agoraphobie, claustrophobie, éreutophobie, etc…) ».
    • Dans un petit Larousse de 1993, la « phobie » est une « peur, aversion instinctive et souvent angoissante.
    • Dans le Petit Larousse illustré de 2005 -100eme édition la « phobie » du grec « phobos », effroi est 1- « aversion très vive, peur instinctive ». 2 Psychiatr. Crainte déraisonnable déclenchée par un objet, une personne, une situation, et dont le sujet reconnaît généralement le caractère inadapté. »
    • De nos jours et toujours dans le Larousse mais .fr et donc en ligne la « phobie » est 1- Crainte angoissante et injustifiée d'une situation, d'un objet ou de l'accomplissement d'une action. 2- Aversion très vive pour quelqu'un ou peur instinctive de quelque chose : Avoir la phobie de la foule.

     

    On notera qu’à aucun moment le terme « hostilité » n’est employé même si le terme « aversion » peut être considéré comme tout proche mais moins violent. Notons enfin que des mots similaires que l’on pourrait supposer existants n’existent pas. Il en va par exemple de la cathophobie (ou catophobie), hostilité envers les catholiques, de l’indophobie que l’on trouve dans Wiktionnaire comme une aversion pour l’Inde mais dans aucun autre dico.

     

    Il serait peut-être temps que nos gouvernants s’intéressent au sujet de l’islamophobie et tirent de vraies statistiques à la fois sur les religions mais aussi sur l’immigration car les pays qui l’on fait ont gagné en clarté et dans l’acceptation de l’autre et de celui qui est différent. Si l’immigration est une richesse comme certains le prétendent, à juste raison parfois, elle ne l’est pas toujours malheureusement et là aussi, ils seraient intéressants d’avoir des chiffres, reflets de la réalité de ces destinées. Ils seraient temps aussi de redonner aux mots leurs justes définitions à partir du latin, d’en inventer de nouveaux si besoin et qui mieux que nos académiciens pour faire ce travail ? Allez, il est temps de se réveiller Messieurs les Immortels, la coupole ce n’est pas un dortoir !

     

    Phobie or not phobie ? Telle est la question !

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