• Ce diaporama est enjolivé avec une musique du duo "Secret Garden" qui a pour titre "Fairytale", extraite de leur album "Once In The Red Moon".

     
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    Gérard Lenorman chantait « rien n’est plus beau que la neige aux cimes des montagnes, rien n’est plus beau que nos mains quand elles se rejoignent ». Alors faites vôtres ces quelques vers, donnez-vous la main et partez en groupe, en famille ou en amoureux, faire cette douce balade dans le Capcir au cours de laquelle vous découvrirez la Torre de Creu ou du moins ce qu’il en reste, la forêt de la Matte et pour finir, le barrage, le splendide lac et le beau petit village de Matemale, le tout entouré de montagnes enneigées comme dans la chanson, à condition que l’été ne soit pas trop avancé bien sûr. Sans pratiquement aucun dénivelé (120 m), vous alternerez les flâneries sur des sentiers forestiers ombragés et celles plus bucoliques à travers de vertes prairies jonchées de fleurs. Vous enjamberez l’Aude qui n’en est ici qu’à ses prémices et qui n’est qu’un mince et rafraîchissant ruisseau. Fleuve méridional s’il en est, il zigzague au gré des herbages, cherchant déjà le chemin le plus court pour rejoindre la Méditerranée. Vous tomberez nez à nez devant la surprenante Torre de Creu. Cette Tour de Creu ou de la Croix est, selon l’angle sous lequel on la regarde, une espèce de Tour de Pise qui aurait subi de graves secousses telluriques. D’ailleurs, le mot « Torre » est pour le moins trompeur car il s’agit en réalité des vestiges du donjon d’un ancien château dont les premières mentions dateraient de 965 sous le nom de « villa Cruce ». En vérité, l’Histoire dit peu de choses quand à sa toute première origine mais, comme souvent et par mesure de protection, les villageois se sont sans doute regroupés autour d’une chapelle formant ainsi et peu à peu un petit hameau entouré de remparts. Sous la coupe de divers châtelains, le hameau de Creu est passé de mains en mains au gré des conflits et des dissensions que la haute vallée de l’Aude a connu au fil des siècles et des règnes. Le hameau était, parait-il, encore habité au 19eme siècle, ce qui, au regard de son état de délabrement extrême, semble difficile à imaginer. L’édifice n’a pas eu la chance d’être restauré comme bons nombres d’autres monuments l’ont été et des pans entiers sont d’ailleurs tombés au cours du 20eme siècle et encore très récemment en 2008. Interdit au public en raison du danger, vous ne pourrez sans doute pas l’approcher comme nous l’avions fait en 2006 pour prendre quelques photos au pied de ses ruines. Le départ de ce joli circuit s’effectue depuis Matemale dont l’origine du nom est apparemment sans équivoque pour les historiens : le toponyme « mata » signifiant « bois », on peut facilement traduire « matemale » en « bois mauvais ». Il reste à comprendre pourquoi cette forêt de la Matte était mauvaise : pour la qualité de ses essences ou bien à cause des animaux « féroces » (ours, loups, etc.…) qui l’occupaient sans doute dans des temps plus reculés ? L’Histoire ne le dit pas !  On emprunte la rue de la Mouline, on sort du village par le G.R. Tour du Capcir et on continue environ 900 m sur le bitume jusqu’à une intersection ou l’on tourne à droite en enjambant le pont dit de La Molina. Le chemin désormais rectiligne qui longe une toute petite partie de la forêt domaniale du Cami Ramader va vous emmener sans problème jusqu’à la Torre de Creu. D’ailleurs, et même si vous regardez autre part car les paysages alentours sont merveilleux, la tour en ruines sera dans votre visée bien avant de l’atteindre. Vous tournez à gauche sur la D.4 pour atteindre la tour mais comme vous êtes attirés par elle, vous oubliez le bitume et vous partez tout droit dans le pré. La visite étant des plus sommaires, vous poursuivez la D.4, commune avec le P.R.22 vers Camps Grans en enjambant un autre pont sur l’Aude. Le fleuve, dont le cours est régulé par le barrage, n’est ici qu’un étroit ruisseau de 2 mètres de large qui zigzague dans l’herbe rase de la prairie. A Camps Grans, vous délaissez la route qui part vers Formiguères au profit de celui qui part plein sud en direction de la forêt de la Matte. Vous restez constamment sur la piste balisée en jaune. Elle coupe la D.118 puis atteint la forêt que l’on traverse en direction des Angles. D’ailleurs, une fois la forêt franchie, la station n’est pas très loin et vous apercevez sur votre droite tous les petits chalets parfaitement alignés dans le bois du Bac de Vallserra. Les pâturages et les champs sur votre droite et la forêt sur votre gauche, vous poursuivez la piste qui va se rapprocher de la D.32. Heureusement vous n’aurez pas à cheminer le goudron car l’itinéraire aussitôt s’en éloigne en direction d’un parcours sportif et du lac de Matemale qui n’est plus très loin maintenant. Vous traversez la forêt de la Matte dans l’autre sens et au sortir du bois, près d’un parking et d’une aire de pique-nique, la vaste et lisse retenue d’eau d’un bleu outremer surgit tout à coup. On retrouve le G.R. Tour du Capcir que l’on emprunte en tournant à gauche en direction du barrage construit en 1959 pour la production d’électricité. Le retour est d’une grande simplicité car il suffit de franchir la longue digue avec, bien évidemment, de très belles vues sur le lac et le village et de poursuivre l’itinéraire en direction de la centrale électrique. Peu après le site industriel, on retrouve l’asphalte de la D.52 qui entre dans Matemale et la boucle d’environ 14 kms se referme. Ce circuit ne présente aucune difficulté et s’adresse à tous petits et grands et bien que Matemale soit la capitale de la pomme de terre, il ne sera pas indispensable d'avoir la "patate" pour l'accomplir. Bien que j’aurais tendance à conseiller la fin du printemps ou le début de l’été, car « rien n’est plus beau que la neige aux cimes des montagnes », cette belle randonnée est réalisable toute l’année et bien sûr en hiver avec des raquettes. Carte  IGN 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25

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  • Ce diaporama est enjolivé de 5 tubes du célèbre chanteur et musicien de rock Chuck Berry. Elles ont pour titre : "You Never Can Tell", "Roll Over Beethoven", "Carol", "No Particular Place To Go" et "Maybellene"

     
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    Il y a encore quelques mois, j’ignorais tout de ce joli circuit qui mène à la Source des Verriers. Pourtant dieu sait si bien des fois j’avais arpenté cette magnifique forêt de Boucheville ! Du Vivier à Fenouillet ou de Sournia à Rabouillet ou bien de Caudiès jusqu’à Gincla en passant par le vallon d’Aigues-Bonnes, les Gorges de Saint-Jaume, le Pech de Fraissinet, les cols de Tulla, de Benta Fride ou de l’Espinas, sincèrement, je pensais en avoir fait le tour de cette belle et envoûtante forêt. Mais voilà, on ne connaît jamais tout et comme le dit l’adage : « les voies de la Providence sont impénétrables » mais il faut croire que celles de la forêt de Boucheville ne le sont pas ! Ici, en l’occurrence, le mot « Providence » avait pour synonyme le mot « don ». En effet, cet agréable circuit, je l’ai découvert pour la  première fois dans un petit guide intitulé « 34 randonnées en Agly-Verdouble » édité par le Conseil Général des P.O. Ce petit guide, si tout le monde peut se le procurer au prix de 8 euros dans tous les Offices de Tourisme des Fenouillèdes moi, j’ai eu le délicieux privilège qu’il me soit offert gracieusement par un club de randonnée. Et pas n’importe quel club !!! Le Club de Randonnée Pédestre du Foyer Rural d’Auriac du Périgord. Voilà pour la Providence ! C’est déjà très inhabituel qu’un club du Périgord offre un guide de randonnée à un roussillonnais mais qu’à travers ce guide, de surcroit catalan, le roussillonnais d’adoption que je suis découvre de nouveaux tracés, là  on pourrait  penser que si les voies de la Providence sont impénétrables celles pour découvrir cette jolie randonnée l’étaient presque tout autant.  Mais quand je vous aurai dit que c’est grâce à ce blog que vous êtes entrain de compulser que ce « fabuleux contact » s’est noué, là vous serez sans doute moins surpris puisque l’objectif principal d’un blog est tout de même de tisser des liens entre amis ou blogueurs ayant des centres d’intérêts analogues. Voilà pour la petite histoire rocambolesque qui m’a amené en ce beau jour d’été à faire cette belle balade. Quant à la grande Histoire, celle avec un grand « H »,  le guide ne dit pas grand-chose de cette Source des Verriers, si ce n’est qu’il y avait aux temps anciens, une verrerie à cet emplacement actuel de la forêt royale de Boucheville. Il faut savoir qu’au Moyen Âge, c’était monnaie courante que les verreries s’installent au beau milieu d’une forêt. En effet, les verriers érigeaient très souvent leur cabane et leurs ateliers en pleine forêt car ils y trouvaient, en plus du combustible et de l’eau, à peu près tout les minéraux et matériaux entrant dans la composition du verre : minéraux siliceux (sables ou grès), les colorants minéraux (divers oxydes comme l’oxyde de fer par exemple) les fondants (calcaires, potasse des cendres végétales) mais aussi les pierres nécessaires pour édifier les fours, l’argile pour les maçonner et modeler les creusets où ils fondaient le verre. En outre, grâce à la chasse, à la pêche et à la cueillette, les verriers tiraient de la forêt la majeure partie de leur subsistance. Un peu plus tard, à partir du 15eme siècle, il faut savoir que les fabriques de verre ont été le plus souvent l’apanage d’aristocrates car souffler le verre était le seul métier manuel qu’un gentilhomme pouvait exercer sans déroger aux règles de la monarchie et de la noblesse. De cette Source des Verriers, outre la résurgence et le nom qui figure sur un panonceau, il ne subsiste rien et le lieu actuel ne vaut le déplacement qu’à cause d’une agréable aire de pique-nique au sein d’une pinède ombragée au milieu de laquelle coule mélodieusement le petit ruisseau de Boucheville. Le démarrage de cette randonnée se fait depuis la place principale de Vira où un explicite panneau « Source des Verriers-13,5km-dénivelé 320m » donne le signal de départ. Vira est une petite commune paisible des P.O, d’une trentaine d’habitants  blottie au cœur de la forêt domaniale de Boucheville. S’agissant d’un P.R., le balisage est peint d’un seul trait jaune qu’il faudra suivre tout au long de cette boucle qui emprunte pour l’essentiel de larges pistes de Défense de le Forêt contre les Incendies (DFCI).  On quitte Vira en tournant d’abord le dos à la forêt et on emprunte la rue de l’Ouratory (oratoire).  On abandonne rapidement le bitume pour un large chemin herbeux qui passe devant l’oratoire et son crucifix. A l’ombre des noisetiers, le chemin s’élève au dessus de quelques jolies villas puis s’aplanit jusqu’à couper une étroite route goudronnée qui s’élève jusqu’à une intersection où un panneau vous signale par le biais d’un gentil « patou » que l’on entre dans une zone de pâturage. On prend à gauche la piste terreuse DFCI qui descend sous une ferme et l’on aboutit à une prairie en friches où les vues portent très loin vers la longue chaîne des Corbières. On laisse les pistes qui partent à droite et à gauche jalonnées de poteaux électriques et on traverse la prairie sur une vingtaine de mètres toujours en descente jusqu’à couper une petite sente peu visible en raison des hautes herbes. Heureusement, un poteau avec une marque jaune a été planté là au milieu de la garrigue et il indique clairement l’itinéraire à suivre. L’étroit sentier descend dans un obscur sous-bois de feuillus composé principalement de chênes verts, de buis et de hautes bruyères. En suivant le balisage jaune, on arrive sur un petit pont en pierres sur lequel on enjambe le maigre ruisseau de Boucheville. Juste après le pont, on arrive à une combe verdoyante et à un nouveau croisement où un panonceau jaune vous indique « Source des Verriers-Vira 11,9 km-4h10 ». Considérez qu’à partir d’ici, vous avez accompli la partie la plus « tortueuse » du circuit et qu’il vous reste la plus facile. En effet, si vous suivez bien les abondants petits panonceaux « Sources des Verriers » qui jalonnent le chemin (ils sont vraiment très nombreux !) et le balisage jaune en évitant de prendre les sentiers barrés d’une croix, vous rejoindrez l’arrivée à Vira sans aucune difficulté. Vous empruntez tour à tour une piste au milieu d’un maquis typiquement méditerranéen puis, vous vous rapprochez peu à peu de la forêt de Boucheville sur un doux dénivelé qui va vous donner l’occasion d’observer très tranquillement des panoramas de toute beauté. Au loin, le Pech de Bugarach se dresse et se détache dans un horizon plutôt rectiligne. Un peu plus tard, c’est le Pech de Fraissinet qui soulève sa croupe à la fois aride et très boisée dans la ligne de mire du chemin. Plus haut, vous dominez le ravin de Tulla et Fenouillet avec des vues superbes sur la commune et les ruines de son château médiéval. En toile de fond, la vallée de la Boulzane, Caudiès-de-Fenouillèdes et le Pech du Bugarach qui dresse désormais son « étrave » tel un immense navire dans la houle des Corbières. Tout en grimpant dans cette nature généreuse où une flore et une faune exceptionnelles semblent cohabiter radieusement, peut-être aurez-vous la chance d’observer, comme je l’ai fait, un joli petit chevreuil (photo) sautillant au milieu des genêts et des fougères ou bien un florilège d’oiseaux et de papillons multicolores qui virevoltent allégrement autour de vous. Au panneau vous annonçant le col de Boïre à 150 mètres, je vous conseille de faire une petite entorse à ce circuit et de partir vers le col. En effet, depuis ce passage des vues époustouflantes se dévoilent sur une grande partie de la forêt de Boucheville, le vallon et le col de Tulla et le Pech de Fraissinet. D’ailleurs, les chasseurs du coin ne s’y sont pas trompés, eux qui ont installés leurs hauts miradors en surplomb de l’immense dépression. En reprenant le circuit, la piste se stabilise jusqu'au Col de l'Ours puis redescend jusqu’à aboutir à une route en bitume non loin de l’aire de pique-nique du Pont des Verriers. Ce petit pont enjambe le ruisseau de Boucheville déjà entrevu ce matin. En été, on entend un faible glouglou mais c’est celui de ce petit ru boueux car si la Source des Verriers est encore là à quelques dizaines de mètres au dessus de la route, elle est engloutie sous deux plaques de fonte posées sur des puits en ciment qui laissent à penser que l’eau qui était utilisée autrefois par les verriers est désormais captée à d’autres fins sans doute plus rationnelles que celle de la fabrication du verre. A partir de la Source des Verriers et pour rejoindre Vira, la fin du circuit presque essentiellement sur l’asphalte est des plus rébarbatives. Heureusement qu’il y a encore quelques jolis points de vues sur le village, la forêt, la plaine du Roussillon et les Corbières, un ludique circuit botanique avec plus d’une vingtaine d’essences commentées et pour finir, un agréable sentier tout en balcon sur Vira. Ces quelques découvertes viennent atténuer ce dénouement plutôt monotone. Au départ, la boucle est donnée pour 4h45, arrêts non inclus sans doute. Moi, comme toujours j’ai flâné à outrance et j’ai marché 6h40 arrêts inclus ce qui pour une torride et accablante journée du mois d’août est finalement très correct. Au départ, on a beau se dire que la forêt de Boucheville se prête parfaitement à une randonnée estivale qui va être fraîche et ombragée, il ne faut pas s’y tromper, on marche tout de même souvent au soleil même si les parties en sous-bois sont également bien présentes. Mais me direz-vous, quoi de plus normal que de randonner sous un grand ciel bleu azur en plein mois d’août ! En été, casquette ou chapeau, lunettes de soleil et crème anti-UV sont fortement recommandées, en sus de l’équipement habituel ; mais surtout n’oubliez pas de partir avec de l’eau en quantité suffisante. Je suis parti avec seulement deux litres et sur la fin, j’en ai manqué terriblement. Déshydraté, en arrivant à Vira, je me suis jeté la tête la première dans la vasque de la Claire Fontaine et ensuite, je suis resté de longues minutes à m’asperger. C’est dire si j’avais eu chaud et soif. Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 standards du jazz joués par Miles Davis avec notamment John Coltrane et Julian Cannonball Adderley. Ils ont pour titre "Milestones (Miles)" et "Blue In Green" composée par Bill Evans.

      

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    Bien qu’Arles-sur-Tech (275 m) soit une ville où les légendes et les récits authentiques se confondent parfois, je ne vais pas vous raconter de balivernes sur cette boucle que je décris aujourd’hui. En effet, en ce jour très chaud du mois d’août, mon idée première en partant randonner était de grimper d’abord vers la Salt de la Maria Valenta, cette illustre chute d’eau du nom d'une jeune fille qui pendant la Guerre du Roussillon et alors qu’elle était poursuivie par les soldats préféra se jeter dans le vide du haut du la cascade plutôt que d’être capturée. Cette belle cataracte de plus de 20 mètres de hauteur, personnellement je l’avais découverte pour la première fois dans le beau roman de Marie Vallespir intitulé « Domenica ou la vallée âpre ». Cette fiction a pour décor le Vallespir et plus particulièrement Arles-sur-Tech et ses merveilles dans laquelle la cascade sert de toile de fonds à l’intrigue. Ma deuxième idée en allant au pied de la cascade était bien sûr de me baigner dans le bassin de ce lieu parait-il paradisiaque avant de poursuivre ma longue randonnée vers le hameau de Fontanills. Mais est-ce une prémonition, voilà qu’avant de démarrer, je m’arrête à l’Office du Tourisme d’Arles pour obtenir quelques renseignements sur le parcours que j’envisage d’effectuer. Et là, qu’elle n’est pas ma surprise quand la conseillère m’indique que la Salt de la Maria Valenta se situe sur un domaine privé dont le propriétaire interdit l’accès aux randonneurs. Elle me recommande de suivre le chemin balisé en jaune et surtout de pas en sortir. Je ressors un peu déçu de l’Office du Tourisme mais comme je suis respectueux de la vie privée des autres, j’accepte avec regrets cette idée d’être obligé de changer quelque peu mon itinéraire initial. Je déplie ma carte IGN et modifie mon parcours pour celui présenté ici qui ne diffère guère de celui envisagé hormis qu’il suit un itinéraire inversé et évite le bassin de la Maria Valenta. J’emprunte comme initialement prévu la rue du Barri d’Amont qui m’amène vers le passage à gué sur le Tech où se trouve le point de départ à la Fontaine du Buis. A cette aire de pique-nique, je tourne à gauche, je traverse le parc en passant devant le restaurant, la fontaine et après une chicane, je monte à droite dans la sombre forêt au milieu d’un champ de Balsamines de Balfour. De cette magnifique futaie composée pour l’essentiel de très hauts châtaigniers, je vais en sortir exclusivement à l’approche du lieu-dit Can Rigall. Dans cette longue montée, il n’y a pas de panoramas impressionnants pour vous couper le souffle mais seulement un sentier en sous-bois à la raide déclivité. Et comme disait ma belle-sœur quant elle randonnait avec moi : « j’étouffe dans ces sous-bois ! ». En vérité et comme ici, ce n’était pas les sous-bois qui l’étouffaient à ma belle-sœur, mais bien le « bon » dénivelé, conjugué sans doute pour elle à un manque de condition physique évident. Peu de temps après avoir coupé une piste, des panonceaux se présentent, je délaisse celui qui part directement vers l’oratoire et je poursuis vers Can Rigall en suivant les marques de peinture jaunes bien présentes sur les arbres. Je coupe le Correc de la Coma, petit ru bourbeux où poussent une multitude de champignons tous très différents. La végétation se fait plus basse et je finis par déboucher en plein soleil sur un large chemin herbeux qui, sur ma droite, aboutit à un portail entouré de clôtures. Mon GPS m’indique que je ne suis plus très loin du « waypoint » que j’ai enregistré comme étant Can Rigall. Je poursuis tout droit à travers quelques bruyères roses et arrive sur un plateau qui domine admirablement ce magnifique domaine privé servant parait-il de gîte. Ici, grâce aux splendides panoramas sur la vallée du Tech, sur le Massif du Canigou, malheureusement enfoui sous les nuages et sur une grande partie du Vallespir, je ne regrette plus la traversée de ce sous-bois « étouffant » et les efforts accomplis. Et comme il est l’heure de déjeuner, c’est devant cet extraordinaire et paisible spectacle que je reprends des forces. Requinqué, je repars tout droit et un peu plus haut, je tombe sur de nouveaux panonceaux indiquant un carrefour de plusieurs chemins. Une nouvelle fois, je poursuis tout droit celui en jaune indiquant le « Belmaig », fameux pilon, fierté des Arlésiens connu pour son trail du kilomètre vertical. Quelques mètres plus haut d’autres panonceaux indicatifs se présentent encore et ici, il est temps de tourner à droite et de suivre celui indiquant clairement l’oratoire et Arles-sur-Tech. Le sentier descend d’abord dans des broussailles composées le plus souvent de bruyères, de genêts, de genévriers et de buplèvres puis il zigzague dans les fougères et les sapinettes avant de longer la clôture du domaine pour atterrir sur la piste devant le portail de la propriété. J’ignore la piste qui se poursuit à droite et juste en face le portail de Can Rigall, je prends à gauche de la piste un sentier peu évident mais néanmoins toujours balisé en jaune qui descend d’abord dans le bois pour déboucher aussitôt dans une jolie clairière fleurie au bout de laquelle trône une ruine envahie par les lierres. Fontanills qu’il s’appelle ce vieil hameau en ruines et oublié de tous au milieu d’une végétation exubérante. Selon l’historien Jean Tosti, les premiers écrits sur Fontanills datent de 993. Face au Canigou, le hameau domine superbement plusieurs ravines. Ici les ronces, les figuiers et les lierres se sont appropriés le village mais quelques bâtiments semblent encore bien debout et leurs murs très épais tendent à prouver la solidité des constructions d’autrefois. Mais il faut être néanmoins prudent et ne pas s’aventurer dans ces ruines car si les murs en pierres ont résisté à l’usure du temps, il n’en ai pas de même des boiseries, poutres et autres solives des planchers et des charpentes que l’humidité et la pourriture ont rongées et vermoulues inéluctablement. En quittant Fontanills qui signifie « petites fontaines », vous remarquerez sur la gauche un étroit canal en ciment, il fait la jonction entre le hameau et un minuscule mais ingénieux barrage qui permettait de détourner le lit du petit ruisseau de Can Guillat. Ce canal alimentait sans doute une ou plusieurs fontaines du village et irriguait les cultures et les jardins. L’étroit sentier toujours balisé en jaune se poursuit en zigzaguant dans la forêt puis au milieu de hauts genêts où il semble continuer à monter vers les contreforts de la Serra de Montner. Soudain, à un replat, il s’élargit et dévale par la droite en direction du fond de la ravine du Correc de la Senyoral. J’enjambe le ruisseau que je vais longer par sa rive gauche. La descente sur un terreau très humide planté de grandes fougères est parfois glissante et mérite une grande attention. Quelques câbles d’acier, vestiges de l’ancienne exploitation minière de giobertite jonchent le sol du sentier et se dressent parfois dans le ciel jusqu’à disparaître dans la canopée des immenses châtaigniers. Parsemé d’énormes coulemelles, le chemin finit par atteindre un ancien puits à glace et la cascade de la Maria Valenta qu’on ne peut ici entrevoir qu’à travers quelques branchages. Je monte vers la grotte où on était retrouver les reliques des saints d’Arles Abdon et Sennen puis vers l’oratoire qui leur a été dédié. Après ces « divines » mais difficiles découvertes, notamment en ce qui concerne la grotte que l’on ne peut atteindre que grâce à des cordes judicieusement installées, le sentier redescend vers Arles en direction de la chapelle de Santa Creu. Je rejoins une piste terreuse qui devient bitume à l’approche de la cité et peu après la chapelle interdite au public. Le chemin longe le Tech sur sa rive droite, je passe devant le stade et je retrouve l’aire de pique-nique de la Fontaine du Buis, le passage à gué sur le Tech et la ville historique. En principe, ici se termine cette longue boucle d’une quinzaine de kilomètres environ sauf si vous ne connaissez pas Arles-sur-Tech. En effet, quitter cette belle cité historique sans avoir au préalable visité (même en payant 3,50 €) son admirable abbaye avec son cloître harmonieux et sa très contreversée Sainte-Tombe est un véritable sacrilège. Je vous l’ai dit en préambule, à Arles-sur-Tech, il y a beaucoup d’histoires très intéressantes qui souvent s’entremêlent. Il y en a des vraies, des fausses, celles dont on ne sait pas si elles sont vraies ou fausses, des séculaires et des plus récentes, des légendaires et des chimériques, des féeriques et des imaginaires, des catholiques et des païennes, des merveilleuses et d’autres très effroyables, mais quitter ainsi le quotidien pour remonter le temps l’espace d’une journée sans trop se poser de questions, n’est ce pas la plus belle des manières pour découvrir ce petit coin du Vallespir ? Je ne regrette qu’une chose : ne pas avoir pu me baigner dans la claire fontaine de la belle Maria Valenta. Je vous conseille vivement la lecture du site Internet dédié à Arles-sur-Tech de l’historien Jean Tosti car outre l’histoire de la ville il dispose d’autres liens très instructifs : http://www.jtosti.com/villages/arles.htm. Carte IGN 2449 OT Ceret-Amélie-les-Bains-Palalda Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Florent Pagny. Elles ont pour titre "Savoir Aimer""Et Un Jour Une Femme" (avec Marc Lavoine) et " Y'a Pas Un Homme Qui Soit Né Pour ça".

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    Aujourd’hui, je vous propose les Mattes Vertes et les Mattes Rouges. Exceptés les randonneurs catalans, la plupart d’entre-vous me diront kézaco ? Non, ce ne sont pas de nouveaux ingrédients pour une ratatouille, ni pour une spécialité catalane style l’escalivade. D’ailleurs, je l’avoue, les Mattes, je ne sais pas exactement ce que c’est ! J’ai d'autre part posé la question aux gérants du Refuge de Mariailles mais ils n’ont pas su me répondre. Alors bien sûr, si vous êtes randonneur catalan, à l’évidence vous connaissez Mariailles comme célèbre départ vers sa majesté le Pic du Canigou, olympe des Catalans et vous l’avez bien compris les Mattes Vertes et Rouges, c’est aussi une très belle randonnée. Mais comme je suis têtu et que je ne veux pas mourir idiot, j’ai quand même cherché dans le Larousse puis sur la Toile pour savoir ce que pouvait bien signifier le mot « Matte » et plus précisément ici, dans ce prodigieux Massif du Canigou. Du mot « Matte », le Larousse donne la définition suivante : « substance métallique sulfureuse résultant de la première fusion d’un minerai traité et pas assez épuré ». En raison des nombreuses exploitations de minerais que le Massif du Canigou a abrité au fil des siècles, dont celles du fer par exemple, certains pencheront pour cette origine possible du mot. Sur le Net, les lieux et les définitions portant le nom de « matte » sont pléthores (dépôt sédimentaire, monceau, masse compacte, meule, banc de poissons, etc.…) mais celle qui me semble la plus appropriée aux lieux que j’ai visité c’est la traduction du mot catalan ou espagnol « mata » qui aurait été francisé et qui signifie « buisson, arbrisseau, bosquet ou boqueteau ». Voilà, vous l’avez compris les Mattes sont sans doute des bois mais comme ici, il n’y a que ça, les Mattes Vertes et Rouges ne sont pas réellement des objectifs en-soi mais d’agréables prétextes à une longue balade en montagne. Mais pour une fois, j’ai décidé de m’amuser un peu et j’ai agrémenté cette balade à une « sauce Géocaching ». Le trésor a trouvé ici étant directement un itinéraire hors des sentiers battus, c'est à dire un chemin.  En principe, le départ s’effectue soit du Col de Jou soit de Mariailles que l’on atteint par la D.116, direction Vernet-les-Bains, puis Casteil que l’on traverse en poursuivant la route jusqu’à la fin du bitume pour aboutir à la piste forestière. Personnellement et en raison de la longueur et de la difficulté de ma randonnée, j’avais prévu de démarrer de Mariailles mais c’était sans penser qu’en cette période estivale, la circulation est réglementée et qu’on ne peut pas aller plus loin que le parking de Randé. J’ai opté pour un choix intermédiaire et me suis arrêté au premier parking que j’ai trouvé sur la piste après le Col de Jou. Il présente les avantages d’être à une heure du Refuge de Mariailles et situé directement sur le G.R.10, commun ici avec un sentier d’interprétation et de découverte à faire à l’aide d’un petit livret édité par l’O.N.F. Le sentier longe le mélodieux canal d’irrigation construit à la fin du 19eme siècle par les paysans de Casteil. A l’époque, ce canal irriguait les cultures qui, en étages, descendaient des flancs de la montagne jusqu’au fond du vallon. Fraîche en raison du canal et très ombragée, la sente est agréable malgré le raide et permanent dénivelé. Mais cette dernière se calme un peu après le Col du Cheval Mort (1.454 m) pour déboucher à 150 mètres du refuge de Mariailles. On prend à droite puis à gauche pour arriver au col où s’entrecroisent les différents chemins. Ici, près de la Maison pastorale, on est ébahi devant un décor grandiose et exceptionnel sur les hauts sommets qui entourent le vaste vallon de Cady (Quazémi, Canigou, Barbet, Puig Sec, Roc Nègre, Très Vents, Roja, Sept Hommes). Autant de sommets accessibles soit pour de simples randonneurs soit pour des alpinistes aguerris. En reprenant nos esprits, on constate qu’il y a bien un panneau « Mattes Rouges et Mattes Vertes » qui part vers la droite mais pour mon circuit on le délaisse car on reviendra par là et on choisit de suivre le panonceau « Croix de la Llipodère-3km5 ». Cet itinéraire correspond au Tour du Canigou direction le Pla Guillem. Dominé à gauche par l’altier Pic des Sept Hommes (que j’ai eu l’occasion de vous présenter dans ce blog), le large chemin suit le cours du torrent de la Llipodère, nom donné au large vallon pastoral qui s’ouvre au bout de trente minutes. Signalé par un cairn, un premier raccourci se présente à droite de la piste, monte dans la pelouse vers un cortal en ruines et permet d’éviter un très long lacet vers le fond du vallon. Un deuxième raccourci est également mentionné sur la carte IGN mais personnellement, je poursuis la piste en raison de la beauté des panoramas plongeants vers Mariailles et sur les gorges de la Llipodère. Le chemin aboutit à la Collade de la Roquette (2.083 m) que surplombe la coupole du Pic de Dona Pa (2.113 m). A quelques mètres, vous apercevez la « fameuse » croix de Llipodère, celle-là même qui était mentionnée sur le panonceau à Mariailles. Ici, on fait le choix de partir dans le sens opposé à la croix sur un large chemin herbeux en direction d’une barrière métallique que l’on pense à bien refermer derrière soi. Sur la droite, de vastes panoramas se dévoilent sur les Esquerdes de Rotja, sur la splendide Réserve Naturelle de Py et l’impressionnant vallon de la Rotja. Droit devant, de hauts et lointains sommets escarpés et plus près, espèce d’énorme montagne russe à trois bosses, le reconnaissable Pic des Très Estelles, mémorable à mes souvenirs.  Ici j’allume mon GPS et grâce au tracé préenregistré (tracé vert sur ma carte), je commence ce que j’ai appelé plus haut ma « sauce Géocaching » que l’on peut traduire en français par « course au trésor avec GPS » (géo de géographie et caching de cache). En réalité dans mon cas, il s’agit d’une simple randonnée d’orientation où le seul trésor à découvrir, c’est une nature exceptionnellement riche. Preuve de cette richesse, en sortant des sentiers battus habituels, j’ai, avec surprise, débusqué des hauts genêts, juste avant les Mattes Vertes, un grand cerf que je n’ai malheureusement pas pu immortaliser dans mon numérique, car trop rapide. Après la Collade de la Roquette, mon GPS m’amène vers le Pla Roussell, vaste pelouse verte que l’on aperçoit derrière quelques pins en contrebas du sentier. Mais si vous n’avez pas de GPS, je vous conseille de poursuivre le large chemin principal (tracé en bleu sur ma carte). Il se rétrécit un peu mais présente l’avantage d’être balisé en jaune et de vous emmener sans difficulté jusqu’à la Collada des Mattes Rouges où l’on retrouve la piste de Mariailles. Mon GPS, lui, m’amène, non sans difficulté, beaucoup plus bas, à gauche d'un ravin où coule le Bareu puis vers l’ouest en direction du bois « Matte Vert » sur la carte. Après, quelques zigzags dans les landes et les bois, mon GPS ne passant pas au mieux dans l’épaisse forêt, je coupe un premier chemin herbeux pour déboucher avec soulagement mais comme prévu un peu plus bas sur une jolie piste forestière non loin d’un terre-plein dominant un profond ravin descendant vers Py. Cette piste, je la remonte vers le Collada de Botifarra (1.703 m). Balisé en jaune et rouge, ce large chemin rejoint les Mattes Rouges où poussent quelques sorbiers, dont, les fruits rouges sont peut-être à l’origine de cette dénomination. Aux Mattes Rouges (1.745 m), un sentier descend à gauche vers le Col de Jou et un autre, un peu plus haut, vers le parking de Randé. J’aurais pu rejoindre ma voiture par ce dernier sentier, mais en manque d’eau et « mort de soif », j’ai préféré poursuivre la piste pour rejoindre le Refuge de Mariailles en rêvant d’une bière glacée. La bière était au rendez-vous mais le soir tombait et il ne me restait plus qu’à redescendre le G.R.10 pour retrouver ma voiture. La boucle la plus longue que je vous indique ici sur ma carte fait 23 kilomètres pour 800 mètres de dénivelé. Le tronçon vert sur ma carte ne peut être raisonnablement accompli qu’avec un GPS au tracé préenregistré. Ne vous lancez pas dans cette aventure sans remplir cette condition car malgré les pointillés bien présents sur la carte IGN, il s’agit le plus souvent de marche en forêts et en landes sur des caminoles, ces petites sentes tracées par les animaux ou bien sur des sentiers peu pratiqués, peu entretenus et parfois embroussaillés. Sans GPS, vous préfèrerez, le raccourci tracé en bleu sur ma carte. Une journée est à consacrer à ces découvertes colorées. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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  • Pour agrémenter ce diaporama, j'ai choisi 4 très belles chansons de Johnny Hallyday. Elles ont pour titre et par ordre d'apparition : "L'hymne à l'amour", "Requiem pour un fou""Je Te Promets" et "Quelque chose de Tennessee" chantée avec Florent Pagny. La qualité du son parfois médiocre vient du fait que certaines chansons ont été enregistrées lors du "Live Bercy" en 1995.

     


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    Peu connu et donc bien moins prisé que son frère jumeau le Madrès, le Pic Pelade (2.370 m), entre Capcir et Haut-Conflent, n’en est pas moins un extraordinaire belvédère à 360 degrés sur une immense partie des Pyrénées-Orientales et bien plus loin encore. Ce manque de reconnaissance, il le doit sans doute au fait qu’aucun sentier balisé n’y mène et contrairement au Madres, situé lui sur le Tour du Capcir, il ne bénéficie pas de cet avantage d’être positionné sur un itinéraire reconnu d’un grand nombre de randonneurs. Pourtant croyez-moi, son accession se mérite car son ascension est autant sportive, sinon plus, que son acolyte tout proche. Quant aux merveilleux panoramas qu’il offre depuis son pinacle, peu de sommets en Roussillon peuvent rivaliser en ampleur et en splendeur. Comme pour le Madres, que j’ai déjà décrit dans ce blog, le départ s’effectue depuis le Col de Sansa (1.775 m) que l’on rejoint par une longue piste forestière qui démarre entre les jolis hameaux de Vilanova et du Réal juste après Formiguères quand on arrive de Mont-Louis. On laisse la voiture au col et on démarre cette longue boucle que je vous propose en empruntant la piste forestière qui entre de plein pied dans la forêt domaniale de la Coume de Ponteils. Car outre le Pic Pelade, c’est bien la découverte de ce vallon tout entier, à la flore et la faune remarquable et exceptionnelle, que je vous propose avec cette jolie balade. Au départ, cette piste est une variante du Tour du Capcir, balisée en jaune et rouge. Elle monte au Madres, direction le Refuge des Estagnols. D’abord en sous-bois, très rapidement, le chemin s’entrouvre sur la droite sur cette splendide contrée du Haut-Conflent que l’on appelle les Garrotxes. En y  prêtant attention, on remarque au fond du vallon verdoyant, le clocher d’une église et quelques toitures.  Ce hameau, c’est Sansa que j’ai eu l’occasion de vous présenter dans mon blog dans deux belles randonnées intitulées « A la rencontre des cervidés de Railleu à Sansa » et « Le Circuit des Hautes Garrotxes ». Très vite, le Pic Pelade apparaît lui aussi dans le paysage. Sommet très arrondi, il paraît débonnaire mais ce n’est qu’un leurre. Il porte bien son nom de « Pelade » car à part quelques résineux qui colonisent ses versants les plus bas et un peu son flanc nord, le sommet, lui, ressemble à une calotte d’une extrême aridité. Au bout de 1.500 mètres, on laisse sur la gauche le sentier jaune et rouge du Tour du Capcir et l’on poursuit la piste qui se faufile au sein de la superbe forêt domaniale. Cette piste forestière, on ne va plus la quitter jusqu’à son extrémité en prenant soin  de rester à gauche et d’éviter les pistes secondaires qui descendent soit vers les Estagnols soit vers d’autres culs-de-sac. La piste se hisse légèrement puis finit par déboucher dans une très belle et verdoyante clairière (1.891 m). On est au pied même du Pic Pelade qui apparaît tout en haut complètement dénudé au dessus d’une longue frange boisée. On l’a bien compris, le vrai dénivelé comme ici. On prend le large chemin herbeux qui part à gauche et l’on poursuit jusqu’à rencontrer le Rec de Pinouseil, étroit torrent qui descend directement de la montagne. On grimpe d’abord dans un bois par une sente qui suit la rive gauche orographique de ce petit ruisseau. Ce dernier va nous servir de fil d’Ariane dans notre ascension vers le Pic Pelade. Quand le ru se termine, nous, on continue tout droit dans la pelouse. Après une courte montée de 1.500 mètres environ pour un très raide dénivelé d’à peu près 400 mètres, on atteint la crête et le collet de Passeduc (2.284 m) où des vues époustouflantes s’étalent à perte de vue. Mais notre objectif n’est pas encore atteint et sur notre droite, à environ 350 mètres de distance, le Pic Pelade reste plus que jamais à conquérir. Encore, 90 mètres d’un dénivelé à parcourir au milieu d’un véritable paysage lunaire, c’est dans cette montée qu’on comprend mieux la dénomination donnée à ce pic essentiellement caillouteux. Mais quel spectacle une fois le sommet atteint ! On ne regrette pas et on oublie même cette difficile grimpette que l’on vient d’accomplir car de tous côtés des panoramas à couper le souffle se dévoilent : de la Méditerranée, en passant par la plaine du Roussillon, le sombre Mont Coronat  (toujours agréable à mes pensées quand je l’aperçois : http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/DES_MERVEILLES0.htm ), le boisé Puig d’Escoutou, l’incontournable Canigou et les autres hauts sommets du Conflent, de Cerdagne et du Capcir jusqu’aux lointains pics ariégeois, c’est un ronde étourdissante de paysages. D’ici, le Madres, à quelques encablures et culminant pourtant à 2.469 mètres, ressemble à une simple barre rocheuse insignifiante et écrasée où s’accrochent encore quelques névés. A nos pieds et au bout d’une descente vertigineuse, un petit village paisible et qui semble perdu dans cette immensité, c’est celui de Railleu. En raison de ce grandiose tourbillon d’ouvertures et de vues, un arrêt collation ou même un pique-nique plus consistant au sommet du Pic Pelade s’impose. En effet, cet arrêt permet d’apprécier à leurs justes valeurs tous ces splendides panoramas même si, vous l’avez bien compris, ma randonnée ne s’arrête pas là pour autant. Quand on redescend du Pic Pelade, on reprend la direction du collet de Passeduc puis celle des Mouillères et du Pla des Gourgs. Sur ce vaste plateau herbeux et mouillé car ici, les tourbières et les sources  sont légions, il n’y a pas de véritables chemins mais simplement des caminoles, ces petits sentiers étroits creusés par les sabots des nombreux bestiaux qui sont à l’estive. Il faut néanmoins les emprunter au départ en prenant soin de suivre quand on les voit,  quelques piquets sans clôture plantés de-ci de-là au milieu des cailloux, des tourbières et d’une rase végétation. En arrivant au Roc des Gourgs, mot qui se traduit par gouffres, trous d’eau, mares, étangs ou bien encore lacs (on l’écrit aussi gour et en occitan et en catalan on l’écrit gorg), on est au bord d’un incroyable ressaut d’un cirque sans doute glaciaire aux temps anciens car très érodé et formé d’impressionnants éboulis et pierriers. Au fond de ce cirque, un magnifique petit lac bleuté émerge dans cet environnement minéral et forestier. Il s’agit du Gorg Nègre ou Lac d’Evol qu’on ne va pas se lasser d’admirer en longeant la crête est de ce vaste Pla des Gourgs. Chemin faisant, on arrive au Refuge CAF  près de la Font de la Perdrix. Cet abri, que l’on l’appelle le refuge de Nohèdes ou de la Perdrix, est très utile pour les randonneurs qui arpentent le Tour du Capcir ou d’autres circuits locaux. Il est construit en dur avec une magnifique vue sur le lac et permet d’accueillir une douzaine de personnes environ. Sur le chemin qui est désormais balisé en jaune et rouge et qui se poursuit toujours sur la crête et derrière le refuge, une autre surprise nous attend sous la forme de deux autres lacs qui apparaissent au fond d’un deuxième cirque. Ce sont les Gorg Estelat ou Lac de Nohèdes et le Gorg Blau. Le Gorg Estelat est plutôt bleuâtre et le Gorg Blau est plutôt verdâtre. Ils doivent sans doute leur couleur particulière à un rythme différent de l’eutrophisation de leurs milieux aquatiques. L’eutrophisation est une dégradation  liée en général à un apport trop important de nutriments qui accroît la production d’algues et par là même, modifie la couleur des eaux d’un lac. Après cette splendide et nouvelle  découverte, il est temps de quitter ce plateau  et de retourner vers le Col de Sansa. On traverse le Pla des Gourgs en suivant le balisage jaune et rouge et en évitant d’emprunter l’autre chemin lui aussi peint en jaune et rouge qui va vers le Clot Rodon et le Madres. La sente descend dans le vallon où coule la Coume de Ponteils, agréable petit torrent qui chante et enfle au fil de la déclivité. On redouble de vigilance car si le balisage jaune et rouge est bien présent, il n’est pas toujours évident à suivre en raison de la topographie du terrain, d’autant que d’autres sentiers se présentent. On laisse le Madres et le Roc Nègre derrière soi et on descend dans la rocaille jusqu’à couper une première clairière à la Jasse de Guissotte puis une deuxième au Pla de Gril où l’on enjambe le torrent qui s’est bien élargi. Notre principal objectif le Pic Pelade que l’on avait perdu de vue depuis longtemps fait sa réapparition dans le paysage encore plus chauve que jamais. Après cette longue descente, on atterrit sur la piste  forestière prise ce matin. Au milieu des pins à crochets et d’une flore exceptionnelle où virevolte une multitude de papillons, on aboutit au Col de Sansa où l’on retrouve la voiture. On consacrera une journée à cette boucle d’environ 17 kilomètres car le but n’est pas de speeder mais d’apprécier à leurs justes mesures toutes ces découvertes que je viens de décrire. Ce circuit est à faire de préférence au printemps ou en été par grand beau temps ou avec une tramontane qui va chasser tous les nuages. Il faut bien s’équiper avec de bonnes et vraies  chaussures de randonnées sans oublier un vêtement chaud. Un GPS n’est pas indispensable pour ceux qui savent lire une carte IGN et savent parfaitement s’orienter avec. Pour les autres et ceux qui en possède un, je conseille de le prendre avec de préférence un tracé préalablement enregistré. En effet le Massif du Madres, qui subit à la fois les influences méditerranéennes, atlantiques et montagnardes, est très capricieux sur le plan météorologique et est très connu pour ses sautes d’humeur aussi soudaines que violentes qui peuvent engendrer des brouillards à couper au couteau. Alors en cas de changement de temps, la prudence doit être de mise ! Carte  IGN 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons du groupe rock Creedence Clearwarter Revival extraites de leur album "Cosmo's Factory". Elles ont pour titre : "My Baby Left Me", "Ooby Dooby", "Ramble Tamble", "Travelin'Band" et "Who'll Stop The Rain".


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    Je suis venu randonner de multiples fois à la Tour de Mir (1.540 m) et toujours avec plaisir.  Mais, paradoxalement, la seule fois où j’en garde un mauvais souvenir, c’est pour ne pas y être monté ! Surprenant non ? Je m’explique. En août 2009, lors de mon Tour du Vallespir et alors que j’avais terriblement galéré dans la forêt du Miracle saccagée par la tempête Klaus lors de l’étape entre Saint-Guillem et Prats-de-Mollo, le lendemain, craignant de nouveaux déboires à cause des bois dévastés dans tout ce secteur du Haut-Vallespir, j’avais pris la  difficile décision d’éviter de passer par la Tour de Mir, située pourtant sur le tracé. Or, dans ma tête, et sans doute stupidement, j’avais vécu cette entorse au véritable itinéraire du Tour du Vallespir comme une authentique violation à une espèce d’engagement moral que je m’étais fixée au départ. Même si je n’ai pas eu cette impression, revenir ici presque un an plus tard, c’était peut-être une façon détournée de réparer cette lacune. Bien que le tracé du Tour du Vallespir qui monte à la Tour de Mir démarre de Prats-de-Mollo, cette fois, je lui ai préféré le P.R.7 qui démarre de la Maison Forestière de Can Got, tout simplement parce que cette option offre la possibilité d’une boucle plus sympathique qu’un banal aller-retour.  Pour se rendre en voiture à Can Got depuis Prats-de-Mollo, il faut prendre sur 1.400 mètres environ la D.115 qui monte vers le Col d’Arès puis par la droite, la quitter au profit d’une petite route goudronnée qui va au lieu-dit le Xatart. A partir de la D.115, la Maison Forestière de Can Got où il faut laisser son véhicule est 1.500 mètres plus loin. Située dans un virage, il est difficile de la manquer, d’autant qu’un panonceau jaune indiquant la Tour de Mir et le balisage du P.R.7 sont bien présents. Le chemin démarre devant la maison et, si on lève les yeux, aussitôt la Tour de Mir apparaît dressée dans son exceptionnel cadre de verdure. D’ici, elle paraît très haute et très loin mais comme on la perd de vue très rapidement, on n’a pas trop le temps de gamberger. Au printemps et en été, outre, le bourdonnement lancinant de nombreux insectes et le chant agréable de quelques oiseaux, on entend, en contrebas du chemin, chanter un mélodieux torrent. Le chemin d’abord un peu caillouteux, devient plus herbeux en passant devant une source où un panneau nous informe que nous cheminons sur la Route Forestière des Carbonères. Puis au milieu des hautes véroniques mauves, on finit par arriver près d’un passage à gué où coule abondamment le torrent Canidell que l’on entendait chanter depuis notre départ. On ignore ce gué et on poursuit tout droit grâce à un panneau de bois très explicite « Tour de Mir-El Ramon Père ». Le sentier parfaitement balisé en jaune entre dans la forêt, enjambe un ru sur une passerelle métallique puis grimpe sérieusement tout en sous-bois en de longs et réguliers lacets. De temps à autre, la forêt s’entrouvre sur le Bassin du Canidell et une fenêtre permet d’avoir une idée encourageante du chemin parcouru et du dénivelé accompli. Plus haut, les branches de quelques sapins, hêtres ou frênes dessinent d’autres encadrements sur la Tour de Mir et, souvent sa position géographique dans le paysage peut donner l’impression qu’on l’a largement dépassée mais il n’en est rien. Le sentier finit par aboutir dans la splendide clairière El Ramon Père où, pour le seul plaisir de nos yeux, les verts intenses du gros de la végétation s’accordent harmonieusement avec le jaune de quelques hauts genêts. Après quelques derniers lacets, on rejoint une piste en terre magnifiquement encadrée par d’immenses sapins. On prend à droite et on poursuit cette piste jusqu’à rencontrer les panonceaux «Prats-de-Mollo 6,4 km » et « Les Basses de Fabert 1,4 km ». Pour l’instant, on ignore ces panonceaux et pour aller à la Tour de Mir, on continue quelques mètres plus loin pour prendre la piste qui bifurque aussitôt à droite même si plusieurs « X » semble indiquer le contraire. La Tour de Mir est là, à quelques encablures, magnifiquement restaurée. Pourtant, elle en a connu des vicissitudes depuis le dernier quart du XIIIe siècle où elle a été bâtie par Jacques 1er, roi des royaumes d’Aragon et de Majorque. Comme le mot « mirador », le nom « Mir » tire sans doute son origine du verbe « mirer » dans le sens de regarder ou observer. Tours à signaux (feux la nuit, fumées le jour), Mir était en liaison avec les autres tours du Vallespir (La Guardia, Cos, Cabrens, elles-mêmes formant une chaîne avec des tours plus lointaines comme Batère, Força Réal, Far, Madeloc, Massane, Querroig et bien d’autres encore). Elle surveillait la frontière entre les deux royaumes d’Aragon et de France. Le traité des Pyrénées en 1659 mis fin à sa fonction et eu raison de son utilité. En 1680, Vauban se chargea de sa démolition mais il est vrai que ce dernier avait entrepris depuis quelques années la fortification de Prats-de-Mollo et la construction du Fort Lagarde avec les mêmes visées : surveiller le Col d’Arès et la frontière ainsi que la vallée du Tech. Aujourd’hui, grâce à une magnifique restauration avec escaliers en colimaçons et superbe plancher à son sommet, on jouit d’un panorama exceptionnel à 360° : des Esquerdes de Rotja au Haut-Vallespir en passant par le massif du Canigou, la vallée du Tech et la crête frontière avec l’Espagne, par temps très clair, les vues portent même jusqu’à la Méditerranée. La belle cité de Prats-de-Mollo, elle,  est à nos pieds. Le retour vers la cité historique ou plutôt vers Can Got s’effectue par une petite sente qui descend plein sud au pied de la tour. Elle rejoint le sentier initialement indiqué « Prats-de-Mollo 6,4 km ». Mais si comme moi, vous trouvez cette randonnée un peu trop courte et que vous avez envie de remplir une belle journée, je vous conseille de reprendre la piste « Les Basses de Fabert » et d’aller marcher vers les débonnaires Puig Sec (1.642 m) et Pic de la Clape (1.655 m). Trois ou quatre bonnes raisons à cela : d’abord, de très belles vues sous d’autres angles sur la Tour de Mir, ensuite, des paysages de prairies et d’estives sur la crête frontière radicalement différents de ceux entraperçus jusqu’ici, et enfin, par grand beau temps, de splendides panoramas à perte de vue vers l’Espagne, vers le pyramidal Pic de Costabonne et le verdoyant vallon de la Preste. Pour atteindre le Pic de La Clape, il suffit d’emprunter la piste, de suivre la crête frontière symbolisée par la clôture sans hésiter à prendre quelques raccourcis mais en prenant soin de respecter les troupeaux qui sont à l’estive. Le retour vers la Tour de Mir s’effectue par le même chemin où l’on rattrape la sente balisée en jaune et rouge propre au Tour du Vallespir (parfois jaune seulement quand c’est le P.R.7). Elle descend âprement d’abord en sous-bois puis s’aplanit au milieu des mûriers et des rosiers sauvages au col d’En Cé  pour redescendre de la plus belle des manières à travers champs et au milieu d’un cortège de papillons multicolores vers la métairie de Mir. Ici, le chemin agréablement herbeux et moelleux coupe des près verdoyants où gambadent de nombreux chevaux. Le sentier descend ensuite vers Le Xatart que l’on va laisser à gauche en retrouvant le bitume. On prend à droite, on descend quelques virages sur l’asphalte et quelques minutes plus tard on retrouve la voiture à la Maison forestière de Can Got.  Vous consacrerez une belle journée à parcourir les 18 kilomètres de cette magnifique boucle pour découvrir cette « admirable » Tour de Mir et son extraordinaire environnement naturel.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top.25.

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  • Au même titre que de nombreux autres cols des Pyrénées-Orientales, ces sentiers sur la crête frontière avec l’Espagne par le col de Siern et le col Prégon ont sans doute vu passer au fil des siècles des millions de chemineaux.  Et quand je parle de « chemineaux »,  je n’évoque pas systématiquement l’aspect vagabondage des choses mais je pense plutôt à toutes celles et à tous ceux qui, pour des motifs divers et variés, ont cheminé ces voies de passage. Dieu sait s’ils ont été nombreux à toutes les périodes de l’histoire des deux pays frontaliers : Ibères, Celtes, Romains, Arabes, fantassins aragonais, castillans, majorquins et catalans, croisés et religieux de tous bords, pèlerins et cathares, soldats des royaumes d’Espagne et de France, angelets et miquelets, douaniers et contrebandiers, paysans et maquignons, travailleurs frontaliers et marchands ambulants, maquisards et résistants de tout poil, j’en oublie, j’en passe et des meilleurs. Mais, c’est sans aucun doute en 1939 que ces chemins ont été les plus empruntés par tous ces réfugiés espagnols qui fuyaient en masse et par vagues successives le régime de Franco.  D’abord dans un sens, pour ceux dont l’exil était la seule issue possible pour espérer un peu de liberté, puis dans l’autre sens, pour tous ces républicains qui organisèrent depuis la France et courageusement la guérilla contre le franquisme et franchirent ces cols pour retrouver un jour cette liberté démocratique. Alors, connaissant un peu l’Histoire de cette région, quand j’ai emprunté pour la première fois ces sentiers vers les cols de Siern et Prégon, je n’ai pu m’empêcher de penser à tous ces gens qui m’ont devancé sur cet historique chemin de traverse, souvent pour des raisons dramatiques et cruelles.  Aujourd’hui, sans oublier les heures les plus pénibles de ce souvent triste passé, on a le bonheur de s’engager sur ce chemin pour le simple plaisir de balader, alors sachons en profiter à sa juste mesure ! Depuis Prats-de-Mollo, commune à laquelle est rattachée La Preste, on rejoint la station thermale par la D.115A que l’on traverse pour rejoindre le parking d’où s’effectue le départ. Ici pas besoin de GPS, il faut lire le panonceau indiquant le col de Siern par le PR.20 et suivre le balisage jaune qui part vers une fromagerie. On marche d’abord sur la route goudronnée parallèle au Tech, au milieu des cytises et des genêts qui donnent une touche de couleur jaune à ce havre de verdure. Au bout d’un kilomètre, on quitte le bitume pour une sente qui monte en sous-bois. Droit devant nous, la haute pyramide du Costabonne (2.465m) s’érige en illustration souveraine de ce grandiose tableau naturel.  Souvent présent dans le décor, le haut pic va quasiment nous accompagner tout au long de cette superbe randonnée. Par d’amples lacets, la bonne sente grimpe dans la magnifique forêt de la Baga de Siern et coupe de temps à autres des pistes forestières. Il faut suivre le PR.20 et le balisage jaune même si quelques courts raccourcis signalés par des cairns peuvent être préférés. Au bout de trente minutes, on délaisse le large chemin qui va au Costabonne au profit d’un étroit sentier qui monte à l’opposé au milieu des hêtres et indique le Col de Sizern (Siern). Juste avant d’atteindre le col et la borne frontière 514 (1.629 m), on traverse un large pierrier.  Ici, il n’y a pas d’arbres pour nous boucher la vue, alors il faut en profiter car les panoramas avec encore quelques névés immaculés sur le Costabonne, les Esquerdes de Rotja et le massif du Canigou sont tout simplement extraordinaires.  Dans ce tableau enchanteur, on n’oublie pas les vues plongeantes sur la Vallée du Tech et celles somptueuses sur le Haut-Vallespir tout entier et la Réserve Naturelle. Au col, on arrive sur la crête frontière et le regard bascule sur le versant espagnol tout aussi magnifique : collines aux sombres forêts, prés d’un vert tendre tel des greens et vallons verdoyants se succèdent dans un horizon olivâtre sans fin. Au col de Siern, il faut emprunter par la gauche les caminoles qui filent plein est au milieu de petites sapinettes. A la fois traces d’animaux et de randonneurs, avec un balisage jaune et le chiffre 20 toujours présent, mais moins évident à percevoir, ces caminoles vous mènent sans problème au col Prégon en suivant les courbes du terrain. Le chemin parsemé de fleurs multicolores et encadré parfois de quelques boqueteaux s’élargit ou se rétrécit selon la configuration du paysage. Parfois il se rapproche où s’éloigne de la frontière matérialisée par une clôture, alors pour avoir une vision plus ample des deux versants à la fois, il ne faut pas hésiter à quitter le sentier balisé pour traverser les pelouses et grimper au sommet des mamelons les plus élevés (Puig del Rey, Portavella). Sur ces plateaux dépouillés, on n'a aucun mal à retrouver son chemin et il faut simplement faire attention à ne pas écraser les gentianes ou les massifs de polygales, de céraistes, de boutons d’or et d’une multitude d’autres fleurs qui poussent ici à profusion et colorent superbement les herbages.  Au col Prégon et à la borne 515, autre chemin de traverse dont les panonceaux indiquent vers la droite et l’Espagne, les cités d’Espinabell, Mollo, Camprodon et plus loin Ripoll,  nous, on tourne à gauche vers La Preste, on franchit la barrière et on descend dans la belle hêtraie en suivant un balisage jaune et rouge. Cette longue descente parfois très pentue nous amène facilement au hameau de La Forge où l’on tourne à gauche pour franchir le Tech par la petite passerelle de la Source de la Galerie. Ici l’itinéraire s’élève au dessus d’un lavoir, aboutit sur la D.115A  qui file vers La Preste, très belle cité thermale que l’on peut rapidement visiter. La boucle se referme sur le parking où l’on retrouve notre véhicule. Arrêts compris et en y allant « mollo » (c’est normal ici, même si le nom propre n’a pas, semble-t-il, les mêmes origines) comptez 5 à 6 heures pour réaliser ce splendide circuit. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top.25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 chansons interprétées par Jonatan Cerrada. Elles ont pour titre : "A Chaque Pas" et "Je voulais te dire que je t'attends" de Michel Jonasz.

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    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

    Dans ce blog, j’avais eu l’occasion de vous faire découvrir le ravissant village de Prats-Balaguer (1.309 m) lors d’une longue et difficile randonnée en boucle autour du magnifique Pic Coucouroucouil. Difficile car bougrement enneigé sur une belle partie du parcours. Prats-Balaguer se trouve au dessus de Fontpédrouse (sur la N.116) et non loin des fameux Bains de Saint-Thomas où un bain chaud sera toujours possible après cette belle balade au Refuge de l’Orri (1.810 m). Connu de nombreux randonneurs car ce refuge se trouve sur le sentier du célèbre G.R.10, mais aussi sur le G.R.36 et le Cami de Nuria qui va en Espagne, il peut être à lui tout seul l’objectif d’une agréable sortie d’un jour. En outre, c’est toujours avec émotion que je retrouve cet endroit où nous étions passés en 2001 lors de notre mémorable G.R.10 Mérens-les-Vals-Mantet réalisé en 6 jours et en autonomie. Le départ est le même que celui que j’avais préconisé pour le Tour du Coucouroucouil : Au départ de Prats, on monte tout droit vers le Castell par le chemin creux balisé en jaune. Le chemin est encadré de hauts murets de pierres sèches et une fois au Castell, on aboutit à une piste terreuse que l’on quitte par la gauche au bénéfice d’une étroite sente 500 mètres plus haut. Tout en montant ce sentier, il est utile de se retourner de temps en temps, à la fois pour percevoir le chemin déjà accompli, mais aussi pour observer le Massif et le pic du Carlit dont on a, d’ici,  une magnifique et large vision.  Au détour d’un lacet, on aperçoit devant soi, de nombreux hauts sommets encore très enneigés : Pic de l’Orri (2.561 m), Pic d’Eyne (2.786 m) Pic de les Nou Fonts (2.861 m), etc.… Au Roc d’Aumet, cette agréable sente au dénivelé  plutôt constant finit par arriver en surplomb de la jolie retenue d’eau de la Sola del Pomer où l’on a devant soi un extraordinaire vallon et un panorama de forêts et de montagnes à couper le souffle. Alimenté par le frêle ruisseau de la Font dels Collets, le petit bassin qui fait office de barrage peut être le prétexte à un attrayant arrêt. En effet, ses berges herbeuses permettent de s’y reposer tranquillement en prenant une collation et de plus, elles sont souvent le terrain de jeux de nombreuses et espiègles marmottes qui y ont élu domicile.  Ensuite, il suffit de contourner le petit bassin et de se diriger vers la Cabane d’Aixeques que l’on aperçoit de l’autre côté pour trouver le G.R.10 qu’il faut poursuivre tout droit dans la vallée de la Riberole. Moins d’une heure plus tard, et dans un décor ample et stupéfiant, le refuge est déjà visible sur votre droite (photo). Occupé par un berger à la bonne saison, mais en principe ouvert à tous le reste du temps, le refuge pastoral de l’Orri est un endroit où un pique-nique  improvisé peut être pris. Mais si vous n’aimez pas trop l’improvisation et que vous avez été suffisamment courageux et prévoyant pour vous trimballer tout le nécessaire à un barbecue organisé, sachez que le refuge dispose d’une cheminée ou d’un appentis où un feu peut être allumé.  Après quelques heures passées à vous émerveiller dans cette splendide vallée, vous serez peut-être tentés de poursuivre par le Cami de Nuria ou le G.R.10 vers d’autres horizons. Sachez que cela est parfaitement possible et que des boucles comme par exemple celle qui emprunte la Vallée de la Riberole par le Cami Nuria jusqu’à la crête frontière avec les Pics de la Fosse de Géants (2.799 m) et de la Vache (2.826 m) puis retour par la Vallée de la Carança et le Col Mitja (2.367m) sont parfaitement envisageables sur deux jours. Mais ici, on ne parle plus de simple balade dominicale mais d’une randonnée en haute montagne qui se prépare avec beaucoup de minutie. Ce parcours, nous l'avions accompli avec délices et en 2 jours il y a quelques années, mais aussi avec un orage mémorable qui nous avait surpris puis contraint à nous coucher tout nus dans de la fameux orri de l'étang de la Carança à 4 heures de l'après-midi. Oui, en quelques secondes, le ciel était passé d'un bleu azur très pur au noir le plus total. Alors que nous étions entre l'Etang Bleu et l'Etang Noir redescendant du pic de la Fosse des Géants, le petit sentier s'était soudain transformé en un fougueux torrent, lequel par endroits atteignait 50 cm de hauteur d'eau. Pourtant, nous avions très bien préparé cette longue boucle et Météo France avait annoncé seulement un grand beau temps. Alors comment ne pas se souvenir d'instants à la fois si périlleux mais inoubliables ? Alors soyez prudents ! Mais aujourd’hui rien de tel , il nous faut prendre à regrets le même chemin pour le retour au moins jusqu’au bassin. Ici, personnellement et ne serait-ce que pour faire varier les décors,  je conseille de prendre la piste qui part à gauche du parking de la Cabane d’Aixeques. Elle enjambe le torrent de la  Riberole puis descend  tout en sous-bois jusqu’à la Jasse de la Castellasse où vous pouvez observer un superbe exemplaire d’un orri en pierres, cet abri de berger traditionnel des Pyrénées. Oui, les orris sont nombreux par ici. Il faut savoir qu’on a donné ce nom de «  orri » ou « orry » ou encore « horry », selon les région, à ces cabanes de bergers construites par encorbellement de dalles de pierres souvent coiffées de mottes d’herbes de gispet pour l’étanchéité mais qu’au sens plus large ce terme désigne tout simplement un emplacement d’estives disposant de constructions (cabanes, bergeries, enclos, etc…). Après l’orri, l’épaisse forêt laisse peu à peu la place à un décor beaucoup plus minéral où l’impétueux torrent a creusé de profondes gorges que l’on va longer et dominer jusqu’à retrouver le Castell. Là, deux possibilités s’offrent à nouveau à vous : soit vous descendez directement vers Prats-Balaguer par la sente prise à l’aller soit vous poursuivez la piste pour une fois encore découvrir d’autres vues de ce charmant village. Les Thermes de Saint-Thomas étant souvent ouverts très tard le soir, il vous restera sans doute encore un peu de temps pour aller vous prélasser dans les agréables bains chauds ou bouillonnants de cette charmante station aquatique. Croyez-moi, après une jolie randonnée comme celle-ci, se baigner dans des eaux de 34 à 38 degrés, c’est vraiment génial !!!  Carte IGN 2250 ET Bourg-Madame-Mont-Louis.

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  • Ce diaporama est agrémenté de deux chansons extraites de l'album "EarthSongs" du groupe Secret Garden. Elles ont pour titre et sont chantées par : "Half A World Away" par Jan Werner Danielsen et "Always There (en chinois Zong Zai Wo Shen Pang)" par Hins Cheung.

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

    Nota : Si vous avez dans l'idée de réaliser cette jolie randonnée, je vous conseille au préalable de lire le commentaire que m'a adressé un certain Joquinenc en date du 3 mars 2021. Vous le trouverez à la fin de ce récit. Selon ses dires ; et il n'y a aucune raison de ne pas le croire ; il semblerait que l'itinéraire dans la partie nord du Mont Nègre ait été amplement chamboulé par des bulldozers. Il est donc approprié de se renseigner à ce propos avant de se lancer dans la boucle décrite ici et qui commence à dater puisqu'elle a été effectuée en 2010. Merci.

     

    Quand nous avons réalisé ce "Tour du Mont Nègre à partir de Falgos ", voilà neuf mois que je n’étais pas revenu randonner du côté de Saint-Laurent-de-Cerdans ! Peut-être, une sorte d’accouchement psychologique et le temps nécessaire et indispensable pour digérer ce Tour du Vallespir, âpre à l’extrême, que j’avais réalisé en août 2009 !  Pourtant, je m’étais promis de revenir sur ces sentiers et surtout d’y amener Dany, car malgré son âpreté, ce Tour du Vallespir restait  pour moi inoubliable et merveilleux ! Alors, après avoir examiné la carte IGN du secteur, il me vint à l’idée d’imaginer ce Tour du Mont Nègre. L’avantage de ce tour de 18 kilomètres environ, c’est que par les panoramas à admirer en cette saison et les découvertes que l’on y fait, il se suffit à lui-même. En effet, aucune obligation d’escalader ce Mont Nègre (1.425 m) qui doit sans doute son nom aux roches sombres, riches  en oxyde de fer, qui enveloppent son sommet. D’ailleurs, sur ce dôme extrêmement rocheux et boisé à la fois, ne me demandait pas si on peut y monter car je vous répondrais que je n’en sais rien et en tous cas, aucun sentier ne figure sur la carte IGN permettant d’envisager cette possibilité ! Le départ de cette randonnée s’effectue devant l’entrée du Domaine de Falgos, connu des visiteurs pour son parcours de golf à 18 trous. Une large piste balisée de traits de peinture orange part plein sud à gauche de la route asphaltée et monte dans l’épaisse et superbe forêt de Falgos jusqu’à la Collada dels Maçaners. Dans cette montée, en se retournant, on entraperçoit de temps à autres les bâtiments du golf et le green à travers  les branchages. On poursuit la piste sableuse qui désormais file nord - ouest en laissant à gauche le Pic Massanes (1.114 m). Marche en forêts sur de larges pistes sableuses, voilà ce qui vous attend sur une majeure partie de ce circuit. Ici, dans ce secteur du Vallespir, la faune y est bien sûr exceptionnelle mais c’est surtout la flore et la forêt que vous observerez car elle est omniprésente avec d’innombrables essences qui jalonnent tout le parcours : hêtres, chênes, frênes, châtaigniers, bouleaux blancs, merisiers, sorbiers des oiseleurs, véroniques et une diversité de beaux conifères dans les plus hautes altitudes. La piste zigzague et coupe plusieurs petits ravins où, en cette saison, coulent à flot de mélodieux ruisseaux.  On délaisse toutes les pistes et chemins qui partent à gauche y compris celui balisé en jaune et rouge propre au Tour du Vallespir qui va au Pla de la Muga, car c’est par là qu’on va revenir ce soir. Dans un ciel bleu d’une magnifique pureté, le verdoyant Mont Nègre se détache parfois à gauche, parfois devant. Mais aux détours de certains virages, votre regard est captivé par une longue chaîne de montagnes blanches qui apparaît sur votre droite au dessus de la cime des grands arbres : du Massif du Canigou jusqu’au pic du Costabonne en passant pas les Esquerdes de Rotja, ce sont les prémices ô combien splendides des Pyrénées encore très enneigées en ce printemps tardif.  Vous n‘avez qu’une envie : admirer d’un peu plus haut et un peu mieux ce merveilleux spectacle. Ne vous inquiétez, juste après avoir enjambé le ravin du Mont Nègre, l’occasion va se présenter sous la forme de quelques rochers qu’il vous faut gravir avec prudence mais qui vont s’avérer être un belvédère unique sur le village de Serralongue et tout le Vallespir avec vue sur les montagnes jusqu’à la Plaine du Roussillon et à la Méditerranée.  A l’approche de la Serra de Cabrens, la piste amorce une douce descente avec une vue remarquable sur les trois fameuses tours. Sur la carte, un autre point de vue remarquable est accessible en suivant un fléchage rouge. Au pied de la Sola des Torres, on quitte définitivement la piste au profit d’un petit sentier balisé en jaune qui monte parallèle à la rivière del Castell jusqu’au Pla du même nom. Le dénivelé (170m) s’accentue vraiment pour la première fois mais la courte distance (1,4 km) vous ouvre un appétit que vous allez pouvoir apaiser par un agréable pique-nique pris sur les herbes vertes et tendres de cet écrin de verdure qu’est le Pla del Castell. Ce repas digéré et après un repos mérité, on laisse Lamanère à droite et on emprunte la piste du Tour du Vallespir qui part à gauche vers le Pla de la Muga. A un panonceau indiquant Coustouges, on quitte très vite la piste au profit d’un petit sentier qui file à gauche au milieu des pins et qui finit par déboucher dans un surprenant « Colorado miniature » fait d’étranges dunes rougeâtres. Entre vagues de sable pourpres, roches de grès carmins et gravillons de pouzzolanes grenats, je ne connais pas l’origine et la composition exacte de ces insolites formations minérales qui vont de l’ocre rouge à une teinte « lie-de-vin ». Mais elles sont, paraît-il, nombreuses dans la région puisqu’elles ont donné leurs noms à des sites comme le hameau de Vilaroja ou bien Notre-Dame de Coral dont le nom « Coral » proviendrait du mot « corail » comme la couleur qui lui est attachée. Ici, il suffit de suivre l’ornière centrale pour aboutir à la source de la Muga où une stèle a été élevée (1.226m). Fleuve espagnol de 65 kilomètres de longueur, la Muga se jette dans le golfe de Roses que l’on aperçoit d’ailleurs par temps clair en poursuivant le chemin jusqu’à un point de vue qui a été judicieusement aménagé d'un banc non loin du Pla. De cet endroit, le panorama sur ce canyon à la fois rouge et vert qui dévale vers l’Espagne et l’Alt Emporda est tout simplement extraordinaire. Subjugué par cette vision que l’on quitte à regrets, on s’éloigne de la frontière par un chemin qui longe le ravin du Pla de la Muga dans une belle hêtraie où l’on retrouve la piste prise ce matin. La boucle se referme ici. Il ne faut surtout pas suivre le balisage jaune et rouge qui descend tout droit vers le golf et il faut reprendre le même chemin que ce matin pour retrouver la voiture que l’on a laissé près de l’entrée du Domaine de Falgos. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top.25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de la musique "When Darkness Folk" interprétée par le duo Secret Garden, extraite de leur album "Earthsongs"

    Parfaitement balisée en jaune car il s’agit d’un P.R. , cette courte randonnée qui part du joli village de Rasiguères et qui s’intitule « Autour de Trémoine » n’est pas très difficile. D’ailleurs quand on regarde la carte IGN, on peut se poser la question pourquoi ce nom « Autour de Trémoine » ? En effet, le circuit côtoie la Tour de Trémoine mais ne tourne pas autour et de plus l’itinéraire n’emprunte pas le vallon où coule le ruisseau au même nom. Mais peu importe le nom, cette boucle donnée pour 7,5 kilomètres et 400 mètres de dénivelés, sans doute cumulés, ne présente aucune difficulté. Par contre, si on veut vraiment justifier ce nom de Trémoine et se donner la peine de la transformer quelque peu, ce qui, bien sûr, n’est pas une obligation, elle peut devenir très compliquée. Il faudra pour cela être attiré comme j’ai pu l’être par cette énigmatique Tour de Trémoine qui dès le départ vous nargue du haut de ses 272 mètres d’altitude. En lisant cet article, je vous vois déjà ricaner car vous vous dites : « Bah !!! 272 mètres, ce n’est pas sorcier ! ». Alors, je vais vous donner quelques explications pour l’atteindre mais je vais vous laisser le soin de la découvrir par vous-même. En effet, très difficile d’accès, cette tour qui est perchée sur un promontoire rocheux très escarpé serait une tour de surveillance carolingienne du 9eme siècle à laquelle d’autres conquérants auraient adjoint une forteresse polygonale autour de ses bases quelques siècles plus tard. A Rasiguères, le départ s’effectue devant la devanture de l’Auberge de Sceaury où un panonceau de randonnée est apposé. La boucle qui nous intéresse passe à droite de la mairie et on poursuit tout droit par la rue des Bordes qui nous amène hors du village sur un large chemin qui s’élève rapidement. D’ailleurs, après que l’on ait côtoyé quelques belles villas et de jolis jardins potagers, le village apparaît déjà en surplomb dans sa totalité. Quelques mètres plus loin, un nouveau panonceau à gauche du chemin nous rassure pleinement quant à l’itinéraire choisi. Sur la droite et descendant dans le bas du vallon, vous remarquez un autre panonceau indiquant « Découverte du vignoble- Planèzes », c’est ce sentier qu’il faut emprunter si vous envisagez de grimper à la tour. Personnellement comme je le fais lors d’un bon repas, j’ai gardé le meilleur pour la fin et la Tour de Trémoine comme dessert, pourtant après coup, je dois avouer que ce n’était pas spécialement la partie la plus digeste ! Nous avons très vite quitté la large piste pour un agréable sentier bordé de cistes et de romarins. Il longe un petit ru puis monte sans cesse vers le Bac del Taillou au milieu des chênes verts et des bruyères arborescentes. Seules quelques bruyantes motos trials aux gaz d’échappement nauséabonds, pourtant interdites sur ce parcours, sont venues perturber notre tranquille progression. Au collet, à 298 m d’altitude, nous avons tourné à droite et pris l’option du chemin interdit par une croix jaune. Il mène au sommet d’une crête à 327 mètres d’altitude où l’on a pratiquement un tour d’horizon à 360° sur toutes les ravines qui nous entourent. Le beau temps n’étant pas vraiment de la partie et les panoramas quelque peu bouchés, nous avons vite rebroussé chemin et poursuivit la randonnée « Autour de Trémoine ». On a quitté le maquis et traversé des vignes magnifiquement rectilignes et entretenues qui donnent ces merveilleux vins de Rasiguères, le sentier se transformant soudain en une piste carrossable. Ici, la vue porte plus loin vers le Haut-Fenouillèdes, les Corbières et ses châteaux cathares et même les Pyrénées Ariégeoises encore enneigées. Puis aux Musals, la piste a bifurqué à 90° pour redescendre vers le vallon et le village. Droit devant, La Tour de Trèmoine a continué de nous défier, semblant nous dire : «  Monte me voir si tu en est capable ! ». Plus bas, on a retrouvé le chemin pris à l’aller ainsi que les panonceaux et, notamment celui indiqué plus haut « Découverte du vignoble- Planèzes ». Il  descend dans le vallon de Trémoine et les vestiges des anciennes mines de fer. Quand on atteint le ruisseau où plus exactement ses alluvions car il est le plus souvent asséché, on poursuit à  gauche à même son lit sur une vingtaine de mètres. Là, au beau milieu du ruisseau, on peut distinguer sur un rocher, une flèche violette. Nous y  sommes, le sentier, si on peut l’appeler ainsi, est sur la gauche, très raide dès le départ, il monte allégrement dans une chétive mais aromatique flore typiquement méditerranéenne faite de cistes, de buplèvres, de chênes kermès, de pistachiers lentisques et de quelques petits massifs de thyms et de romarins. A l’approche de la tour et en raison des éboulis qui se confondent sans doute avec quelques pierres qui ont dégringolés des murailles, la sente devient plus incertaine mais heureusement quelques courageux marcheurs attentionnés l’ont agrémentée de plusieurs cairns bien disposés. C’est dans cette caillasse envahie par endroit par une dense et cuisante végétation qu’on finit par atteindre les remparts puis la tour en regardant précautionneusement où l’on met les pieds. De magnifiques vues sur Rasiguères, sur les Fenouillèdes et bien plus loin vers les Pyrénées et le Canigou se révèlent. A nos pieds, encerclant ce mirador naturel, se dessinent les méandres des profondes ravines que les millénaires ont creusées. Ici, on imagine sans peine les terribles souffrances qu’ont du endurer les bâtisseurs de ce bastion pour tailler les pierres et les hisser sur ce véritable nid d’aigle. Entourée de son enceinte où quelques meurtrières sont encore visibles dans ses flancs, on comprend mieux que la Tour est pu servir de défense contre d’éventuels envahisseurs que les rudes escarpements rocheux avaient pour but de dissuader. Si la montée vous a paru ardue et malaisée, la descente terreuse ne l’est pas moins et il faut redoubler de vigilance pour arriver en bas confortablement et retrouver l’agréable sablon du lit du ruisseau asséché. Ici, il n’y a pas d’eau mais en raison d’une foisonnante et verte végétation qui a largement enveloppé les bâtiments des anciennes mines de fer, sa présence dans le sous-sol transpire. Le retour vers Rasiguères peut s’effectuer par le même chemin qu’à aller ou bien on peut poursuivre vers Planèzes par une piste qui monte dans les collines auquel cas, il faut penser à prendre sur le plateau une intersection qui redescend vers le village. Arrêt non inclus, comptez 2h30 pour le circuit « Autour de Trémoine » et rajouter au minimum 1h pour un aller-retour à la Tour. Carte IGN 2448 OT Thuir-Ille-sur Têt Top 25.


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