• Ce diaporama est agrémenté de 5 morceaux de musique interprétés par le violoncelliste croate Stjepan Hauser. Ils ont pour titres : "Adagio d'Albinoni (Remo Giazotto)", "Caruso (Lucio Dalla)", "Song From A Secret Garden (Secret Garden)", "Gabriel's Oboe (Ennio Morricone), "Benedictus (Karl Jenkins) - version partielle"

     Le Circuit des Maisons de Nohèdes à Urbanya

    Le Circuit des Maisons de Nohèdes à Urbanya


     

    Quand vous lirez le récit de cette randonnée, sans doute que la première question que vous vous poserez sera « pourquoi un Circuit des Maisons ? ». Alors je ne vais pas vous tenir plus longtemps en haleine. Quand nous avons décidé de faire cette balade en boucle depuis Urbanya, la raison première est que la veille nous avions réservé pour 12h30 une table au restaurant le « Cal Guillem » de Nohèdes. Nous y rendre à pieds sous la forme d’un circuit était donc le deuxième challenge et seule une météo complétement pourrie aurait pu nous contraindre de nous y rendre autrement, c’est-à-dire en voiture. En ce 6 août, la météo n’est pas géniale, le ciel bien couvert mais j’estime qu’elle n’est pas complétement pourrie alors nous démarrons, et ce d'autant que Météo France n'annonce pas de pluie pour la journée (pour une fois, les prévisions seront totalement tenues). Chemin et  reportage faisant, je me demande quel nom je vais bien pouvoir donner à cette balade dès lors que nous l’aurons terminée. Bien évidemment, j’exclus la possibilité d’y mentionner le nom du restaurant, non pas que je ne veuille pas lui faire de la pub ( à l’instant où je pense à cela, je n’y ai encore jamais mis les pieds !) mais je trouve que ce n’est très convenable car le nom d’une enseigne à un caractère personnel. Ensuite parce que j’ignore tout de ce restaurant et en premier lieu pourquoi « Cal Guillem » ? . Je ne suis pas catalan, je ne connais pas la signification du mot « cal » quant à Guillem, si je sais qu’il peut s’agir d’un prénom équivalent au français « Guillaume », mais également d’un nom de famille. Celui qui me vient à l’esprit à cet instant c’est « Guillem de Combret » dont je sais qu’il est devenu saint de manière empirique car jamais avalisé par l’Eglise catholique. D’ailleurs, je crois savoir aussi que les avis historiques sont très partagés entre la provenance de ces différents Guillem, celui de Gellone et de Llivia étant les plus souvent évoqués.  Je pense à lui car à maintes reprises j’ai eu l’occasion d’aller cheminer vers la « fameuse » chapelle Saint-Guillem de Combret et notamment lors d’un mémorable Tour du Vallespir en 6 jours et en solitaire où j’avais couché dans le refuge mitoyen. Il y a aussi le bien connu Pla Guillem mais j’ai lu que ce dernier et celui de Combret aurait peut-être une origine toponymique identique. Voilà à quoi je pense tout en marchant en direction de Nohèdes. Finalement, j’abandonne ces pensées-là car j’estime qu’il y a trop d’inconnues pour l’instant. Ce n’est qu’une fois au restaurant que je vais apprendre que Guillem c’est le prénom du jeune patron et une fois rentré à la maison que le mot « cal » est une contraction de « a casa del » signifiant «  à la maison de » (*) ou plus simplement encore « chez ». Partant de ma propre maison jusqu’à la « maison de Guillem », voilà pour l’explication de cette appellation de « Circuit des Maisons ». Il est 8h30 quand nous démarrons sous un ciel plombé. J’ai décidé de partir tôt car Dany a mal aux hanches et je préfère qu’on garde du temps pour ne pas avoir à speeder. Malgré ses souffrances, elle veut à tout prix marcher, estimant qu’il est préférable qu’elle bouge. Pendant que Dany s'affère à s'assurer de la présence de notre chat Flip et le cherche, moi je ne quitte pas la maison sans aller voir un petit loir gris qui a élu domicile dans un nichoir que j’avais initialement fabriqué pour d’éventuels pics verts. Il est bien là, me regarde fixement de ces gros yeux ronds et ça me rassure car j’ai toujours la crainte qu’un chat le repère et en fasse son déjeuner. Les prédateurs félins, et notamment errants, sont assez nombreux autour de la maison mais je garde bon espoir que le loir soit plus agile. Il est là tranquille et je pars rassuré. Si j’ai décidé de faire en partie le même itinéraire qu’une balade que j’avais intitulée « Le Pic de la Serra », c’est-à-dire en passant par la forêt de La Mata puis par le pic et le col de la Serra, j’ai néanmoins changé le départ en raccourcissant la montée vers la ferme à Philippe. J’ai décidé de grimper par la forêt et non pas par la piste qui est très embroussaillée par des genêts et des ronciers. C’est plus raide mais beaucoup plus court. Malgré un temps très maussade et l’heure matinale, une petite faune est déjà bien présente.  Elle se présente d’emblée sous les traits de multiples passereaux et de quelques papillons. La flore, elle, ne semble pas se plaindre de cette journée qui s’annonce humide mais que nous n’espérons pas mouillée. Si Dany arrive à la ferme de Philippe exténuée à cause de la pente sévère que nous venons de grimper, par bonheur son allure va s’améliorer au fil du cheminement. Finalement, je regrette d’être passé par la forêt car je m’aperçois que la piste que je n’ai pas voulu emprunter a été totalement dérochée ces derniers jours et par là-même débroussaillée des multiples genêts, ronciers et autres chardons-Marie qui l’entravaient. Si la ferme de Philippe est inactive suite à la vente totale de son troupeau l’an dernier, les entassements de vieux fumiers continuent à attirer de très nombreux oiseaux et notamment des merles et des pinsons mais surtout un magnifique geai. J’en profite pour quelques photographies pendant que Dany récupère de son « exténuante » montée. Finalement elle va trouver son « rythme de croisière », quant à moi tous les clichés que je prends engendrent de manière automatique une flânerie fortuite mais bien en adéquation avec ma condition physique du moment. Il est presque déjà 11h quand nous arrivons au col de la Serra et à ses 1.200m, c’est-à-dire que nous avons mis 2h30 pour accomplir 5 km et les 330m de dénivelé, c’est dire si le mot « flânerie » n’est pas excessif ! Enfin peu importe aussi car le but est d’être à 12h30 au resto « Cal Guillem » et je pense que c’est très facilement réalisable car pour l’essentiel nous n’avons plus que de la descente et un peu du plat.   Enfin peu importe également car la mémoire de mon numérique s’est bien remplie de fleurs, de papillons et de quelques oiseaux mais aussi d’un chevreuil et d’un sanglier, même si pour ces derniers, leur vision a été très furtive. Par contre, ici au col de la Serra, la Nature est plutôt agaçante car les mouches pullulent. Pourquoi ? Je l’ignore mais je comprends mieux pourquoi il y a un pic juste au dessus de nous dénommé « Moscatosa » ou « Mousquatouse » signifiant « lieu où les mouches abondent ! ». On marche pour cela, observer et côtoyer la Nature et même les mouches énervantes il faut les accepter. Par bonheur, elles disparaissent quelques lieues plus loin. Certes les panoramas sont très limités à cause de cette mauvaise météo, avec un Massif du Coronat coupé en deux par une lourde chape de nuages et un Massif du Canigou aux abonnés absents, mais le plaisir de marcher reste le même malgré ces carences. Et puis nous ne sommes venus qu’une seule fois et il y a fort longtemps sur ce sentier qui descend vers Nohèdes en coupant le Ravin de la Font de l’Aram, alors nous en sommes presque à le découvrir. A titre d’exemple, j’y découvre une croix néolithique gravée sur une roche jamais vue auparavant.  Cette sente est peu facile car souvent étroite, caillouteuse et  même parfois carrément rocheuse mais pas désagréable à cheminer car constamment en balcon de la Vallée de Nohèdes. Il est finalement 11h40 quand nous atteignons le village près de la source captée de la Vernosa. Nous sommes bien en avance et nous rendre au restaurant « Cal Guillem » n’est plus qu’une formalité. Bien qu’ayant largement visité Nohèdes en 2007 lors d’une étape du Tour du Coronat, je propose à Dany de flâner un peu dans le village qu’elle ne connaît pratiquement pas. Les souvenirs remontent dans ma tête mais mon estomac n’en n'a que faire dès lors que le restaurant se présente. Nous nous attablons dans un coin de la terrasse du restaurant dans l’attente de l’arrivée d’un serveur. Nous ne sommes que deux couples. Quand le jeune et sympathique serveur arrive, nous passons immédiatement commande. Ça sera deux ardoises de charcuterie catalane et deux burgers maison « Cal Guillem », ce qui finalement nous fera manger beaucoup de pain car la charcuterie est accompagnée de « pan con tomate », ce qui n’était pas mentionné sur la carte. Enfin, or mis ce léger inconvénient, tout s’avère très bon. La charmante dame du couple qui est en face de moi me regarde avec insistance. Je me demande bien pourquoi ? Et ce d’autant que quand je la regarde à mon tour, elle baisse les yeux avec beaucoup de timidité. Finalement, ce n’est qu’au moment où ils quittent le restaurant que je comprends pourquoi cette dame me regardait car la conversation s’installe entre nous. Non, malheureusement ce n’était pas pour ma beauté qu’elle me regardait ! Ils sont anglais ; ça je l’avais bien compris lorsqu’ils s’adressaient au serveur, même s’ils parlent un remarquable français ; possèdent une maison dans le Gers et sont venus visiter la région et bien sûr Nohèdes. Or, cette dame m’affirme qu’en cherchant des infos sur Nohèdes, elle est tombée sur certaines de mes photos puis de fil en aiguille sur mon blog. Elle nous a donc reconnu Dany et moi. Nous papotons mais en restons là car ils ne sont pas spécialement randonneurs. Mais la suite va nous démontrer que nous ne sommes pas au bout de « nos surprises » quant à notre célébrité « déambulatrice» . Le couple anglais aussitôt parti en voilà un autre qui entre. Etrangers eux aussi.  Ils partent s’installer au fond de la terrasse. Et là, d’une manière aussi incroyable qu’inattendue, le couple se lève, arrive vers nous, la dame avec un immense visage radieux, un peu comme si elle avait vu une apparition tant espérée, elle s’avance vers nous, se plante devant notre table et avec un accent indécelable, elle nous demande sous la forme affirmative : «  Mais vous êtes bien Monsieur et Madame Jullien ? ». Heureusement que nous sommes bien assis et que nos chaises sont stables car sinon nous tomberions à la renverse ! Nous trouvons cette demande si exceptionnelle ! Finalement, je réponds « Oui bien sûr ! », un peu comme si c’était une évidence alors que c’est très loin d’être le cas. Pour finir, nous apprenons qu’ils sont allemands, qu’ils viennent régulièrement en vacances dans les Pyrénées-Orientales, qu’ils adorent les randonnées pédestres et qu’ils sont de très fidèles et fervents visiteurs de mon blog. Ils sont à Nohèdes aujourd’hui, car ce matin, ils ont accompli une petite balade qui s’intitule « le Sentier de Carbodell » suivant ainsi les indications et le tracé de mon site Internet. Quand ils repartent vers leur table, avec Dany nous nous regardons en souriant, évitant de pouffer de rire pour ne pas les blesser, mais encore époustouflés de cette impensable et inimaginable notoriété.  Mais cette dernière, où plutôt celle de mon blog,  va encore avoir l’occasion d’être à l’honneur quand un couple accompagné de deux jeunes enfants s’installe sur la terrasse en face de nous. Ils randonnent avec un âne depuis ce matin et arrivent de Ria par la route et doivent se rendre à Mosset. N’ayant apparemment aucune idée de la distance et des difficultés qui les attendent, malgré un itinéraire tracé sur une carte IGN, le père de famille s’adresse d’abord au serveur, mais lequel n’y connaissant rien en marche pédestre, les renvoie gentiment vers nous. C’est ainsi qu’en me montrant l’itinéraire qu’il a choisi pour se rendre à Mosset par le col de Jau puis par un chemin que je ne connais pas passant au pied du pic Dourmidou puis par la forêt de Salvanère, je suis contraint de lui dire que je suis très pessimiste quant à son arrivée ce soir à Mosset. Certes les journées sont encore un peu longues mais la distance est assez considérable avec deux enfants très jeunes et puis surtout de fortes pluies sont attendues dans la soirée. Je lui déconseille de se lancer dans un tel périple. Mais il semble décidé à faire la distance car ils ont réservé et sont donc attendus dans la soirée dans un gite mossétan.  De ce fait, je lui indique de passer plutôt par le Domaine de Cobazet puis direction le Pla de Vallenso et Campôme, une bonne piste les amenant plus directement à Mosset. Seul inconvénient, je lui conseille d‘éviter le col de Les Bigues car le portail donnant sur le  Domaine de Cobazet est toujours fermé et donc infranchissable pour son âne, et ce d’autant qu’à côté de ce portail  les clôtures sont trop hautes et faites de fils barbelés. Là, il me regarde et me dit « j’ai l’impression que vous connaissez parfaitement le secteur ». Je lui réponds « Oui, je le connais parfaitement même si j’admets ne pas tout connaître comme par exemple cet itinéraire passant au pied du Dourmidou » en le lui montrant du doigt. Dans la foulée, je rajoute « depuis une dizaine d’années, j’ai développé un site Internet où je recense toutes les randonnées que je réalise, cela afin de faire aimer la marche pédestre au plus grand nombre ». Il me demande « Comment s’appelle-t-il ? » et je lui réponds « Mes Belles Randonnées Expliquées ». Et là il s’exclame « c’est pas vrai, c’est en grande partie grâce votre site et à deux ou trois autres que je me suis décidé à faire ce grand tour du Haut-Conflent avec mon épouse et mes enfants » Puis il continue en s’exclamant « sur le vôtre,  j’y ai lu tant de récits intéressants ! »  Je n’en reviens pas mais ne lui montre pas, car je l’avoue, je suis plus préoccupé par ce périple vers Mosset qu’il doit entreprendre en famille. Pendant un instant, je pense même à les inviter à la maison ce soir mais je n’ai pas d’abri pour leur âne, alors j’oublie rapidement cette idée. Mais il a quand même l’air décidé à partir vers Mosset par l’itinéraire qu’il m’a montré, alors je lui donne un dernier conseil « décommandez Mosset pour ce soir, arrêtez-vous à Urbanya car vous n’aurez aucun mal à y trouver un gite pour vous et votre âne ; il y en a plusieurs ; puis vous ferez l’étape vers Mosset dès demain ». Il me dit qu’il va réfléchir. M’a-t-il écouté ? Je l’ignore car c’est sur ces paroles que nous nous séparons, puis que nous  payons l’addition et quittons le restaurant « Cal Guillem », toujours aux chants à tue-tête du patron qui est un véritable « Caruso ». Caruso pour ses chants et Escoffier du burger, il a du se tromper d'époque ! Mes dernières paroles ont-elles été les bonnes ? J’essaie d’oublier ce tourment. Nous prenons le bitume de la route puis le sentier qui monte vers le col de Marsac. Le temps est toujours aussi maussade mais assez paradoxalement les randonneurs plutôt nombreux. Il ne pleut pas et c’est bien là l’essentiel. Ce parcours jusqu’à Urbanya et les paysages qu’il propose, je les connais si bien que je ne m’arrête que pour photographier une fleur, un criquet, un papillon ou un oiseau. A Dany, je lui fais découvrir les quelques roches gravées de croix et de cupules datant du néolithique auxquelles l’archéologue Jean Abélanet (**) a donné le nom de « Les Rocs de Les Creus ». En français « les Rochers aux Croix ».  Plusieurs roches gravées du Conflent portent ce nom. Au col de Marsac, nous empruntons l’étroit sentier qui descend dans le petit sous-bois des Llebreres vers la Devesa. Puis c’est la piste forestière qui descend vers le village où rien de notable est à photographier or mis encore et toujours des fleurs et des papillons et une buse qui chasse en rase-mottes au-dessus de la vallée. Au village, c’est une Bergeronnette des ruisseaux et un oiseau plutôt rare qu’on appelle le « Cincle plongeur » que j’aperçois tous deux dans la rivière et que je réussis à photographier. Ainsi se termine, ce « Circuit des Maisons d’Urbanya à Nohèdes » mais il nous reste encore à  grimper la rude montée du chemin de Sarrat. Elle nous amène à la maison mais est toujours la dernière vraie difficulté pour l’atteindre.  Ce circuit a été long de 10,5 km pour des montées cumulées de 1.056m. Le dénivelé est de 350 m avec le point le plus haut à 1.223m au dessus du col de la Serra et le plus bas à 873m à l’église d’Urbanya.  Carte IGN 2348ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

    (*) Les contractions catalanes Can et cal : Voilà ce qu’écrit le célèbre géographe et linguiste Jean Becat dans son ouvrage « La correction toponymique du cadastre et des cartes au 1:25.000 de l'Institut Géographique National dans l'aire catalane (Pyrénées-Orientales). Bilan 1983-2006 » paru dans La Nouvelle Revue Onomastique N°47-48 de 2007 page 18 : « Pour l'aire catalane en France, nous avons toujours respecté les normes graphiques et linguistiques de l'Académie de la langue catalane, quel que soit le toponyme et sa forme ou sa variante dans telle ou telle commune. Mais également, et cela ne pouvait être autrement, la transcription des toponymes, telle que nous l'avons toujours proposée, respecte la forme dialectale ou l'usage local. Par exemple pour les mas, nous utiliserons toujours la forme en usage, sans jamais systématiser. Selon les régions ou les vallées, ce seront des formes plus générales comme Can ou Cal , Mas del ou Mas d'en, ou des roussillonismes comme Xo'n ou Xo’l »……puis en bas de page il rajoute «  En Vallespir domine la forme Can (a casa d’en) : Can Rei, Can Panna, Can Santenac, Can Mateu (Arles et Saint-Laurent-de-Cerdans sur la carte 1 :25000 de Céret), Can Deina, Can Jepó, Can Vaquer, Can Vilafort (Corsavy, sur la carte Massif du Canigou). Mais Can et Cal {a casa del) peuvent se côtoyer : Cal Parent, Cal Rei, Cal Baille, et Can Figa, Can Batlle, Can Cabanyó (Lamanère, sur la carte Massif du Canigou) Cal est fréquent en Confient : Cal Romeu, Cal Trellis (Ayguatébia, sur la carte Font-Romeu)……

    (**) Le Roc de Les Creus de Nohèdes : A propos de ce rocher aux croix, voilà ce que nous révèle l’archéologue Jean Abélanet (1925-2019) dans son livre « Lieux et Légendes du Roussillon et des Pyrénées-Catalanes » page 144 : « Un jour, j’étais occupé à faire le relevé des gravures du Roc de les Creus de Nohèdes, qui borde le chemin escarpé qui mène au Coll de Marsac. Passe une paysanne, avec son cotillon noir serré à la taille , son fichu noué sur la tête, une énorme borrassa (ballot) d’herbe pour ses lapins ou ses chèvres. Je lui demande si elle connaît la raison d’être de ces croix : « il y a très longtemps de cela , me dit-elle, un cavalier passait par là : il est tombé dans le précipice avec son cheval ( se van embaussar). C’est en souvenir de ce triste événement qu’on a gravé ces croix sur ce rocher ». Mais elle ne savait pas qui était ce cavalier, ni pour quelle raison – naturelle ou surnaturelle – ce malheur lui était arrivé. » Histoire véridique ?  Légende ?  Pure affabulation de cette paysanne pour tenir la conversation ?


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  • En hommage à John Lennon, assassiné il y a bientôt 41 ans, j'ai agrémenté ce diaporama de 4 de ses plus belles chansons. Elles ont pour titre "Woman", "Jealous Guy""Oh My Love" et "Imagine". En fin de diaporama, "Imagine" est également interprétée par le Royal Philharmonic Orchestra.

    Le Circuit des Trois églises depuis Ur (Autour d'Ur)

    Le Circuit des Trois églises depuis Ur (Autour d'Ur)


     

    Lors d’une correspondance, Voltaire a écrit « Les beaux esprits se rencontrent » mais la tradition a finalement retenu « les grands esprits se rencontrent ».  Il faut dire que donner un paternel historique et authentique à cette citation paraît compliqué, plusieurs auteurs l’ayant utilisée. Enfin peu importe car je n’aurais pas le prétention de dire que mon esprit est beau ou grand, mais toujours est-il qu’en inventant ce « Circuit des Trois églises à partir d’Ur », j’ai inopinément et bien involontairement copié celui d’un confrère. Ce confrère, c’est le remarquable site « P.O Express » ,  quant à sa balade, elle s’intitule « Autour d’Ur ». Comme je le fais régulièrement, j’analyse les cartes IGN et leurs vues aériennes à la recherche d’éventuelles possibilités de balades. C’est ainsi qu’est né ce circuit bien avant que je prenne conscience que « P.O Express » avait eu la même idée avant moi. Ce n’est d’ailleurs qu’après l’avoir accomplie, que j’ai découvert cette étrange similitude.  Là, où la ressemblance est encore plus insolite et incroyable, c’est que nous l’ayons accomplie tous les deux dans le même sens et ayons choisi Ur comme ligne de départ, ce qui bien entendu n’est qu’un choix personnel et aucunement une obligation. Seule différence : le nom donné à cette balade. Pour moi, ce n’est qu’une fois que le circuit fut accompli que ce nom de « Circuit des Trois églises » vint à moi comme une évidence. En effet, dans les trois communes traversées que sont UrVilleneuve-des-Escaldes (*) et Llivia les édifices religieux sont de très loin les bâtiments les plus notables car les plus visibles. Je pourrais presque dire qu’au sein de cette balade, ils sont omnipotents. D’ailleurs, et même si nous venons de garer notre voiture sur le parking tout proche rue de Brangoly, c’est bien de l’église Saint-Martin d’Ur que démarre réellement cette balade. Nous la trouvons malheureusement fermée. Nous la contournons puis remontons la D.618 jusqu’à la rue de Belloc sans nous préoccuper des quelques panonceaux de randonnées que nous avons aperçus. Dans l’immédiat, je me fie à mon tracé GPS. De toute façon, ces panonceaux indiquent Les Cascades ou Llivia mais par un parcours qui s’intitule « Par-delà la frontière ». Ce parcours, c’est celui qui pour partie m’a servi à imaginer ce circuit. Le second étant le sentier qui longe le Canal de La Soulane d’Ur à Villeneuve-des-Escaldes. Le troisième tronçon entre cette dernière commune et Llivia ayant été repéré sur des vues aériennes de Géoportail. Nous voilà donc entrain de remonter la rue de Belloc la bien nommée. La bien nommée car guère plus loin, un panonceau nous indiquera la direction de la chapelle Santa Maria de Belloc que nous avons déjà eu l’occasion de découvrir au départ de Dorres. Dans l’immédiat, on laisse les dernières jolies maisons d’Ur et on continue tout droit un large chemin de terre qui aboutit devant une bâtisse que la carte IGN définit comme étant une citerne. C’est bien une citerne car une rigole est déjà là. Bien balisé en jaune ; et parfois même en bleu ; le chemin continue à gauche et s’élève en longeant la rigole cimentée. Les premiers panoramas sur Ur et quelques collines environnantes se font jour. Plus loin, quelques sommets plus ou moins hauts et un bout de la plaine cerdane où les couleurs olivâtre et paille se partagent les espaces. Il en sera ainsi à chaque vue, à chaque panorama sur cette superbe Cerdagne. Deux panonceaux directionnels se présentent dont le nôtre indiquant clairement l’orientation à prendre et les valeurs attachées : « Villeneuve – 0h40 – 2,3 km ». On délaisse celui montant vers la chapelle de Belloc. L’orientation est simple puisqu’il s’agit de suivre un canal sur sa rive droite. Ce canal, c’est celui dit de la Soulane. Il récupère toutes les eaux ruisselant sur le flanc sud de la montagne de Belloc. Si depuis le départ,  j’ai déjà photographié un ou deux papillons et quelques fleurs, ici,  tout au long du canal, je mets constamment à profit mon goût immodéré pour la photo naturaliste. Les fleurs y sont en grand nombre et d’une grande diversité quant à la petite faune elle est bien présente aussi à condition d’être dans un état d’éveil constant. Le cadre étant très bucolique, la flânerie est préconisée. On ne s’en prive pas et ce d’autant que les vues sont limitées voire absentes le plus souvent et que la marche s’effectue essentiellement en sous-bois. Du côté gauche, la montagne de Belloc n’offre que de rares paysages de steppes. Sur un terrain pentu où émergent de très nombreux affleurements rocheux, il  y pousse essentiellement des graminées dorées parsemées de quelques arbustes et buissons. Sur la droite, c’est un contraste étonnant avec un bois très touffu composé essentiellement de feuillus. Sur la carte IGN, le lieu-dit est dénommé bien à propos « Les Verdures » ! Les oiseaux y sont plutôt rares et ce n’est qu’avec beaucoup de persévérance que je vais réussir à y photographier un seul pinson mais également un pic épeiche qui a la délicatesse de venir égayer mon pique-nique. En effet, en raison de l’heure bien avancée, c’est au bord du canal mais avec vue sur la colline d’El Castellar que nous choisissons de piqueniquer. Outre le pic, la chance est avec moi, puisqu’à l’endroit où nous stoppons, une grenouille rousse a élu domicile dans le canal. Si la fin du canal est synonyme d’arrivée à Villeneuve-des-Escaldes, elle n’est pas la fin de visions de la Nature. Sur ce talus que nous cheminons parallèlement à la D.618, elle est encore bien présente. Des fleurs différentes à celles du bord du canal mais pas moins jolies et aussi diverses. Quelques papillons peu faciles à photographier car très remuants les butinent.  Si l’entrée dans Villeneuve s’effectue en coupant la rivière La Riverète, c’est surtout quelques vestiges du passage du Tour de France 2021 lors de l’étape Céret – Andorre qui marquent nos esprits. Dans un village déserté, l’église qui est dédiée à Saint-Assiscle et à Sainte-Victoire nous attire comme le miel attire les mouches. L’église étant entourée d’un petit cimetière, Dany n’a pas trop envie de s’y éterniser. Au carrefour suivant, le bien nommé Cami de Llivia qu’il nous faut suivre est juste là à droite. Il permet de retrouver très rapidement des paysages champêtres avec de jolies vues aériennes car il présente l’avantage de cheminer un relief collinaire. Un fois enjambée la rivière d’Angoustrine, au lit aussi torrentiel que minéral, la « partie de campagne » reprend ses droits. Fleurs, papillons et lézards me ralentissent et s'opposent très souvent à mon désir de ne pas me faire distancer par Dany. Sur ce « Cami d’En Calvera » ; ou « Chemin du Calvaire » ; ce n’est que plus tard et un peu plus loin que les passereaux viennent se distraire devant mon objectif. La colline se termine et laisse la place à la plaine et à ses immenses champs de céréales. Les graines les attirent et nous les voyons sortir des champs et monter vers le ciel comme des petits boulets de canons. Les oiseaux sont très nombreux, divers mais malheureusement peu faciles à immortaliser. Il me faut arriver au niveau d’une ferme et de ses bâtiments pour en figer quelques-uns. Après cette marche solitaire entre Villeneuve et Llivia, la cité enclavée est synonyme de retour à une bruyante civilisation. Ici, quel contraste avec les villages français ! Les terrasses, les bars et les restaurants étant noirs de monde, nous filons direct vers le centre historique et l’église Notre-Dame des Anges où dans ce secteur tout est beaucoup plus calme. Nous y flânons dans les jolies ruelles. Les maisons y sont souvent colorées et décorées de statuettes allégoriques. Par bonheur, l’église est ouverte et il y a une nef incroyablement belle avec un magnifique retable et plusieurs petites chapelles amplement décorées. Là aussi quel contraste avec la France où tous les édifices religieux sont le plus souvent fermés ! Nous sortons de Llivia mais sans pouvoir éviter que la société de consommation nous rattrape. Un cornet de glaces ici, un café chaud et une bière bien fraîche là. Il faut dire que malgré les 1.200m d’altitude, la température en plein soleil doit sans doute avoisiner les 25 degrés voire peut-être plus. Depuis le canal de la Soulane et son agréable ombrage, nous avons toujours marché en plein soleil, même si ce dernier s’est quelque peu voilé au fil de notre cheminement. De ce fait, il a fait chaud. La sortie de Llivia et le retour vers Ur est d’une simplicité enfantine. Le chemin, commun avec celui de Saint-Jacques de Compostelle est constamment bien balisé à chaque intersection. Finalement c’est toujours tout droit, mais ça je le savais déjà en observant la carte IGN. On y flâne encore en se laissant distraire par tout et n’importe quoi. Un rapace dans le ciel en vol stationnaire mais qui a la bonté de venir se poser sur une clôture, une botteleuse qui avale des andains de foin et les recrache en gros ballots, des très beaux chevaux et des étourneaux qui les accompagnent pour picorer leur crottin, un pancarte qui explique les dérives passées de la frontière, une vieille borne gravée et toujours des fleurs et des papillons dont j’essaie de sélectionner ceux non encore photographiés. Ainsi les kilomètres défilent et quand Ur est là, nous en sommes presque surpris. Ainsi se termine cette jolie balade dont on ne peut regretter qu’une seule chose :  être restés à la porte des églises françaises. Peut-être y-a-t-il un moyen de les visiter mais j’avoue qu’à ce titre nous sommes partis la fleur au fusil et surtout sans nous renseigner au préalable ? D’un autre côté, il est vrai aussi que nous sommes partis sans savoir que les églises en deviendraient les principales visées. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 11km, cela incluant la bonne visite du centre historique de Llivia. Les montées cumulées ont été de 344m. Le point le plus bas est à 1.190m non loin de la borne frontière N°44 entre Llivia et Ur et le point le plus haut à 1.307m au départ du Cami de Llivia à Villeneuve-des-Escaldes. Cartes IGN 2249OT Bourg-Madame – Pic Carlit – Col de Puymorens et 2250ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

    (*) Toponymie du nom "Escaldes" : « Le nom d'Escaldes provient du latin "calidae" qui désigne une source d'eau chaude. Les eaux thermales d'Escaldes dont la température peut atteindre 68 °C étaient utilisées au xve siècle pour le lavage et la teinture de la laine. Elles servent aujourd'hui à alimenter le centre thermoludique de Caldea. Les habitants sont les Escaldencs », voilà ce que l'on peut lire sur la page Wikipédia consacrée à la paroisse Escaldes-Engordany de la Principauté d'Andorre. Ainsi, ce nom qui est celui d'une commune andorrane est également bien présent en Cerdagne où les sources d'eaux chaudes sont légions. D'ailleurs, si on le trouve accolé à la commune de Villeneuve, on le trouve également sous la dénomination "les Escaldes" à la gare d'Ur dont le panneau mentionne "Ur-Les Escaldes", cette gare desservant les 2 communes. C'est ainsi que ces sources ont engendré depuis très longtemps, et notamment depuis la présence des Romains, la création de bains chauds que l'on trouve un peu partout dans cette région. C'est le cas à Err, à Dorres, à LLo mais aussi à Andorre avec le centre thermoludique Caldéa dont la notoriété le décrit comme étant le plus important d'Europe. L'excellent site consacré aux Pyrénées-Orientales nous conte la très jolie histoire des bains des Escaldes sur la page consacré à Villeneuve. C'est ici


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    Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons du groupe britannique Dire Straits. Elles ont pour titre : "Sultans Of Swing", "Calling Elvis" et "The Bug".

    La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya.

    La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya.

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    En ce 15 juillet, Dany ayant une envie folle de randonner, j’avais décidé de l’amener jusqu’au Roc de Jornac. Ce roc,  voilà déjà bien une demi-douzaine de fois que nous y allons ensemble. Par conséquent, il ne présente plus guère de mystères pour les randonneurs urbanyains que nous sommes. Encore que, ici à Urbanya, il n’est jamais rare d’être surpris par ce que la Nature est à même de nous offrir. Ainsi, je me souviens très bien d’un jour d’été 2015 où une petite harde d’une demi-douzaine de cervidés avait traversé une piste à quelques mètres de nous. J’avais figé cette scène car les deux premiers cervidés ouvrant la marche s’étaient arrêtés longuement avant de détaler. J’avais pu les photographier remarquablement. Tous les autres avaient suivi dans une belle cavalcade. Ce jour-là, nous allions déjà au Roc de Jornac et cette petite troupe de daguets et de biches avait été le clou de la balade. Aujourd’hui et afin de ne pas refaire un circuit déjà accompli plusieurs fois et de rompre ainsi une éventuelle monotonie, j’ai décidé de revenir par le lieu-dit Clot del Baró où des sentiers sont bien visibles sur la vue aérienne que propose le site Géoportail. Je l’avoue, cet itinéraire m’est complètement inconnu, mais après tout la partie que je ne connais pas se résume à moins d’un kilomètre. Le risque est donc minime, mesuré et au pire si cette partie-là est trop impraticable, je connais déjà un éventuel échappatoire, certes un peu plus long, mais je le connais bien. Voilà comment est né ce circuit que j’ai intitulé « La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baró depuis Urbanya ». Nous avons déjeuné tôt et il est midi tapant quand nous quittons la maison direction le Chemin de Saint-Jacques. Si comme à son habitude, Dany démarre d’un bon rythme, moi je suis déjà arrêté par une multitude de sujets : le ruisseau d’Urbanya et la faune éventuelle que l’on peut y trouver, des hirondelles qui occupent le préau de la mairie et bien d’autres volatiles comme les moineaux, les rougequeues et les bergeronnettes toujours bien présents au sein du village. Je m’évertue à les photographier. Plus haut, devant la maison de Philippe, l’ex-vacher, ce dernier nous arrête pour papoter un peu, nous remerciant notamment pour les croquettes qu’on lui laisse régulièrement pour ses chiens et ses chats. Il nous annonce que du côté du Roc de Jornac nous risquons de rencontrer plusieurs ânes qu’une dame de Mosset a laissé là en estives. Il y en aurait deux ou trois noirs et un blanc. Nous redémarrons. Sur cet étroit sentier que nous connaissons bien, les fleurs et les papillons sont suffisamment nombreux pour que mon appareil-photo ne s’ennuie pas et moi avec lui. Si certains oiseaux sont bien présents, la chance qu’il me faut pour les photographier correctement n’est pas aussi présente qu’à l’habitude. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, il me faudra encore un peu plus d’abnégation si je veux réussir quelques photos ornithologiques. Dany marche d’un bon pas et paraît enchantée de cette sortie. De ce fait, et pris par ma passion de la photo, j’essaie de ne pas me faire trop distancer. Pour elle, peu importe l’objectif et le sentier, ce qui prime ce sont le plaisir de marcher dans la Nature et les panoramas qui nous sont offerts. Or là, des panoramas, il y en a constamment. Devant, derrière, dessus et dessous. De mon côté, je suis constamment indécis entre faire des photos, de bonne qualité de préférence, et rester au mieux à ses côtés. Après la grande ruine de Coubère, un joli spectacle nous est offert par une multitude de martinets chassant au-dessus de la garrigue. Certains passent si près de nous en rase-mottes que ça en devient très distrayant. Je me mets en tête de réussir une belle photo aérienne. Dany en profite pour observer ce spectacle et se reposer un peu. Finalement à force de prendre des dizaines de photos, je constate qu’il y a des martinets de deux variétés différentes, certains martinets ont le ventre blanc et d’autres une tâche blanche sur le dos. Ce n’est qu’en rentrant à la maison que je prendrais conscience qu’il y avait des Martinets à ventre blanc, mais certainement aussi des Martinets cafres beaucoup plus rares en France. A cause de ma passion pour l’ornithologie  (comme pour les papillons !), je suis toujours ravi d’apprendre de nouvelles choses sur les oiseaux mais encore plus quand j’ai des photos appuyant ces acquis. Ici, dommage que les photos soient peu réussies. Finalement ; en arrivant à la côte 1098, le Roc de Jornac est là, à nos pieds. Enfin quand je dis « à nos pieds », ce n’est pas vraiment la bonne formulation, car certes il nous faut descendre vers lui mais il nous faudra ensuite remonter et revenir sur nos pas pour continuer cette boucle. Comme il s’agit de notre objectif premier et qu’en sus deux ânes noirs sont visibles à son sommet, nous y allons.  De toute manière, Dany a prévu de prendre un petit en-cas avec café chaud et biscuits dès que nous arriverons là-bas. C’est ce que nous allons faire avec au préalable un court arrêt à hauteur du petit dolmen désormais bien connu avec croix et cupules néolithiques. Les ânes étant vraiment au bord du précipice que compose le roc sur son flanc sud, avec Dany nous prenons la sage décision de ne pas ni les déranger et encore moins de les approcher. Ils sont donc là, complètement immobiles, indifférents à notre présence, comme deux statues se tournant le dos. Il est déjà 14h. C’est-à-dire que nous avons mis 2 heures pour venir jusqu’ici, c’est dire si nous avons flâné. Un tour du roc et de ses impressionnants à-pics, quelques selfies puis c’est la pause-café programmée et nous voilà déjà repartis vers notre prochain objectif : le Clot del Baró. Enfin, je dis objectif sans trop savoir ce que nous allons y voir ou y découvrir. Pour avoir eu l’occasion de dominer ce lieu-dit, je sais que j’y ai vu quelques importants amoncellements de pierres et une ruine mais c’est tout. Quant à la faune, j’y ai vu une seule fois un renardeau famélique qui semblait un peu perdu dans une garrigue très hermétique car très envahie par les ronciers, les églantiers et les cistes. Plus souvent, j’y ai photographié des espèces bien particulières de passereaux comme des tariers, des fauvettes et des pies-grièches, la végétation dense et inaccessible expliquant probablement la présence de ces volatiles. Après la remontée du Roc de Jornac rien de notable. Je fais le choix  de prendre la piste qui file au-dessus de Coubère plutôt que celle très pentue qui monte vers le Serrat de Miralles. C’est un peu plus long pour rejoindre la piste qui file vers le col de Les Bigues mais c’est beaucoup moins raide. Dès le départ, nous tombons sur l’âne blanc qui en réalité est plutôt gris. Il a un ventre énorme et paraît en piteux état. Est-ce une femelle qui doit mettre bas ? Comment le savoir ?  Toujours est-il que cette forme physique peu satisfaisante de prime abord est un trompe-l’œil car alors que Dany lui tend une main avenante pour le caresser, il semble « ronchon », la pousse de son front au risque de la faire tomber. J’ai juste le temps de la tirer vers moi pour éviter qu’elle ne chute en contrebas du chemin. Toujours « ronchon », il s’en va. Ici les papillons sont toujours très nombreux et il va en être ainsi tout au long de l’après-midi. Nous empruntons la piste qui file vers le col de Les Bigues mais nous la délaissons dès lors que nous en rencontrons une autre descendant vers la gauche. Nous sommes en surplomb du Clot del Baró dont rien ne laisse présager la toponymie occitane très incertaine que j’ai pu trouver sur Internet signifiant  « terrain plat de forme allongée ». Si terrain plat et allongé il y a eu, il a disparu depuis des lustres, avec à la fois une géologie qui a bougé et sous une épaisse végétation. Car ici le terrain est pentu de partout, avec une végétation très dense où seuls quels affleurements rocheux apparaissent. Dans son livre « Lieux et Légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes », l'archéologue Jean Abélanet lui affirme plus simplement qu'un baron serait passé par là, ce qui paraît beaucoup plausible. : « Quand un baron passe par un coin perdu, aussi reculé que Urbanya, l'événement laisse des traces ». J’allume mon GPS et me lance à la recherche du petit sentier d’un kilomètre que j’ai vu sur une vue aérienne sur le site Géoportail. Le fameux jamais emprunté. Il est censé démarrer après un large layon que nous n’avons aucun mal à trouver. Nous l’empruntons. Comme je le craignais, or mis quelques animaux, personne ne passe par là depuis fort longtemps. Le petit sentier bien visible sur Géoportail l’est à peine dans la réalité. Pourtant, je me souviens d’un temps où ici tous ces chemins et sentiers étaient formidablement débroussaillés. Par chance, sur notre droite, l’étroite sente est surtout envahie par de hautes fougères qui ne piquent pas, même si Dany n’apprécie guère de ne plus savoir où elle met les pieds. Finalement, quelques repères que je connais bien comme une modeste ruine, un pommier que je suis venu quelquefois « récolter » et des murs de pierres sèches que je reconnais me servent de bons fils conducteurs. Sauf que ce bon fil conducteur m’amène direct vers deux vaches blanches et un énorme taureau brun. Ce taureau nous prend-t-il pour des prétendants concurrents ? Je ne sais pas mais en tous cas dès qu’il nous entend arriver, il se lève des hautes fougères au sein desquelles il devait dormir ou ruminer. Nous évitons de nous approcher mais alors que nous tournons autour de lui et de ses deux compagnes, il se tourne constamment vers nous en nous regardant et en émettant des petits soufflements nasaux. Comment faire alors qu’ils sont pile-poil sur la suite de l’itinéraire que nous devons emprunter ? Je ne vois qu’une solution, les contourner en essayant à la fois d’être le plus éloignés d’eux mais au plus près du sentier que nous devons retrouver dans cette lande de hautes fougères. Au regard d’un muret que je connais bien, j’estime le sentier à une dizaine de mètres de ce dernier et les bovins à une quinzaine de mètres. Si je ne veux pas que l’on passe trop près d’eux, je sais que la marge est minime car le muret en question est amplement envahi par des ronciers sur une belle largeur. Nous nous lançons dans les hautes fougères sous le regard scrutateur du gros taureau. Dany est juste derrière moi et s’accroche à mon tee-shirt comme une arapède à son rocher. Les vaches, elles, paraissent indifférentes. Je dis à Dany de bien lever les genoux afin d’éviter de se prendre les pieds dans les tiges et de tomber car ça serait le pire des choses qui pourrait nous arriver. Nous avançons doucement et maintenant les bovins sont à moins de 5 mètres de nous. Finalement, tout se passe bien, les bovins restent immobiles et après une quinzaine de mètres dans les hautes fougères nous retrouvons le sentier espéré. Il est loin d’être bien débroussaillé mais j’ai au moins la certitude, c’est bien celui qui permet de rejoindre Urbanya. Finalement, certains tronçons étant bien plus praticables, nous descendons plutôt d’un bon rythme vers le village. Mais quelle n’est pas notre surprise au moment d’enjamber le modeste Correc de la Coma Formia de tomber nez à nez avec deux cervidés. Certes sur ce versant de la vallée plutôt aride, c’est un des endroits le plus boisé et donc  le plus verdoyant mais c’est bien la première fois que j’y aperçois des animaux de ce calibre. Sans doute, sont-ils venus là pour se désaltérer dans le ruisseau et y trouver un peu de verdure à se mettre dans la panse. Ils semblent aussi surpris que nous et ne détalent pas immédiatement. J’ai tout loisir de les photographier.  Dany est ravie, elle qui rêve constamment d’apercevoir des animaux. Cette fois c’est fait ! Par la force des choses, la suite et la fin deviennent plus monotones. Nous retrouvons le chemin de Saint-Jacques puis le village et enfin notre petite maison sur ses hauteurs. Il est 17h30. Nous avons flâné 5h30. Dany souffre un peu de ses hanches et je comprends que la distance accomplie est à la limite de ses possibilités présentes. De mon côté, je suis enchanté car je considère avoir marché correctement et surtout avec la certitude d’aucune gêne respiratoire ni aucune douleur nulle part. Telle qu’expliquée ici, cette boucle a été longue de 10 km. Le point le plus bas étant Urbanya à 870 m et le plus haut à 1.303 m au-dessus du Clot del Baró, le dénivelé est de 433 m. Les montées cumulées sont de 812 m. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25


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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 chansons des Beatles en version instrumentale jouées par le Riga Recording Studio Orchestra. Elles ont pour titres : "The Long And Winding Road" et "Mother Nature's Son".

    Le Sentier de Découverte du Crest Petit et Les Comes à Baixas

    Le Sentier de Découverte du Crest Petit et Les Comes à Baixas

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    L’expression qui dit « qu’à toute chose malheur est bon », je pourrais presque l’accommoder à ce « Sentier de découverte du Crest Petit » à Baixas. En effet, sans la Covid et les mesures restrictives prises par le gouvernement, il est fort probable que Dany et moi n’aurions  jamais découvert ce tout petit parcours pédestre, pourtant tout près de chez nous. Pour randonner, nous avons toujours tendance à ignorer la proximité pour aller voir bien plus loin et le plus souvent bien plus haut. Quoi de plus normal après tout ? Actuellement, certains hommes ne dépensent-ils pas des milliards pour aller dans l'espace et même sur Mars ? Restons plus modestes, cette balade est gratuite !  Il faut savoir que sur Internet, ce parcours est le plus souvent présenté comme « le sentier de découverte du patrimoine vigneron ». Ce patrimoine vigneron, c’est celui du Domaine Dom Brial, cave coopérative ô combien renommée bien au-delà des frontières de notre beau département des P.O et même de la France. Jugez plutôt. Dom Brial regroupe 247 coopérateurs qui exploitent 2 100 hectares de vin du Roussillon, pour une production annuelle moyenne de 85 000 hectolitres (extrait du site Dom Brial). En 2020 et pour la seconde année consécutive, elle s’est imposée comme Meilleure Cave Coopérative de France au Berliner Wein Trophy et la Cave du Roussillon la plus récompensée au Concours Général Agricole (extrait d'un article de l'Indépendant du 30/06/2020). Le sentier, lui, est une vitrine commerciale grandeur nature, disposant de panneaux d’informations et d’un système d’audio guide permettant de fournir toutes les explications nécessaires aux oenotouristes. Enfin tout ça, je suppose que ça fonctionnait avant l’apparition de la Covid ! A mi-parcours, il y a une petite aire de pique-nique et une table d’orientation est présente au point culminant (210 m). C’est donc ce petit sentier que nous avons découvert par hasard une première fois car ce jour-là notre idée première était de relier Baixas à Calce.  Nous avons changé notre fusil d'épaule et avons donné la préférence à ce petit parcours dans sa version « originelle et vigneronne ». Puis nous y sommes retournés quelques semaines plus tard dans une version que j’ai jugée utile de rallonger et qui au départ devait nous amener une nouvelle fois jusqu'à Calce. Une tendinite à un  genou m'obligea une fois encore à ne pas aller jusqu'à Calce. C’est donc cette nouvelle version plus longue mais quand même un peu réduite par les circonstances que j’explique ici. En ce 17 février 2021, elle va bien au delà du lieu-dit « Crest Petit » (Petite Crête) et se poursuit par la piste forestière qui traverse « Les Comes » (Les Combes), piste déjà empruntée lors d’une autre balade que j’avais intitulée «  le Roc Redoun et les Coumos de la Quirro » A vrai dire, les variantes et les découvertes possibles sont multiples : aller visiter Calce bien sûr, monter jusqu’au Roc Redoun (Roc Redon), visiter la chapelle Sainte-Catherine de Baixas et l’ancienne carrière de marbre, etc…Notre version est donc des plus simples. Il est vrai que ce jour-là je voulais privilégier la découverte de la flore et de la faune de ce secteur et de cette saison pré-printanière. Nous y avons passé du temps ; avec l'assentiment compréhensif de Dany ; mais le résultat a été conforme à mes espérances.  En effet, n’est-ce pas assez rarissime de voir au cours d’une même petite balade un lapin de garenne et une perdrix rouge auxquels on peut rajouter quelques habituels papillons et passereaux et même un criquet de surcroît égyptien ? Telle qu’effectuée (trace rouge sur la carte), cette balade a été longue de 5,7km environ. Le dénivelé est très modeste puisque le départ est à une altitude de 112m et la table d’orientation au Crest Petit à 210m. Précisons aussi que le départ ne s'effectue pas de Baixas même (bien que ça reste possible !) mais d'un chemin qui se trouve à droite de la D.18 direction Calce. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de la musique tirée de la bande originale du film "Papillon" avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Elle est signée Jerry Goldsmith. Les différentes versions sont interprétées ici par The City of Prague String Musicians dirigé par Dominik Hauser (Instrumental), par Engel Humperdinck (Chant), par Alborz Aeini (harmonica) et Omid Eskandar (guitare), par The Moment String Quartet (Intrumental), par Patrick Norman (chant) et enfin par Manoochehr Mantegh (harmonica).

    Le Sentier de Découvertes et d'agrément de Néfiach

    Le Sentier de Découvertes et d'agrément de Néfiach

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    Samedi 23 janvier 2021, 10h. Avec Dany, nous sommes à Néfiach pour réaliser une randonnée qui a pour nom « Le Sentier de découvertes et d’agrément de Néfiach ». J’ai eu connaissance de ce circuit pédestre grâce à Patricia qui gère le blog  « A pied dans le 66 ». Sur ma demande, Patricia m’a gentiment transmis un tracé GPS allant de Néfiach à Caladroy et retour par une boucle empruntant en grande partie le sentier en question. Son tracé est donc un peu différent et un peu plus long que celui que nous envisageons de parcourir car le nôtre se veut plus proche du tracé originel inauguré en novembre 2011. Inauguré en grandes pompes car avec les principales « huiles » du département et de la Région, si j’en crois ce que j’ai lu sur Internet. Parmi ses personnages haut placés, le regretté Christian Bourquin dont on connaissait la passion pour la randonnée pédestre. Internet nous apprend aussi que ce sentier a été réalisé sous l’égide de la Charte Intercommunale du canton de Millas dont dépend le village, avec le concours de la mairie de Néfiach, de l’Office National des Forêts, de la Fédération Française de la randonnée et le soutien financier de la Région Languedoc Roussillon et du Conseil Général des Pyrénées Orientales. Certes j’apprends aussi qu’il s’agit d’un sentier d’interprétation avec 11 plaques botaniques, 5 pupitres dits d’agréments et une table d’orientation mais pourquoi autant d’intérêts pour un parcours pédestre qui est censé parcourir somme toute que des paysages de garrigues et de vignobles ? Parce que l’intention des concepteurs de la Charte Intercommunale du canton Millas est de créer en finalité un réseau de sentiers reliant les différentes communes entre elles créant ainsi un grande boucle pédestre autour de Millas. Quel beau projet en perspective ! Si tout ça me plaît bien, j’essaie de savoir si le projet a vu le jour 10 plus tard ? Et là, je ne trouve pas grand-chose quand au site de la Charte Intercommunale du canton de Millas, un message indique constamment qu’une mise à jour est en cours. Le décès prématuré et si soudain de Christian Bourquin aurait-il mis fin à ce beau projet ? Je le crains ! Au-delà de toutes ces considérations, une question me taraude avant de  démarrer: « La garrigue néfiachoise serait-elle si différente du reste de la garrigue du Ribéral que je connais déjà si bien ? »,  « à moi de le découvrir » me dis-je comme seule réponse et en démarrant. Nous démarrons sous un ciel bizarre car d’un blanc argenté vers le sud et d’un bleu acier vers le nord. Dans l’immédiat, le soleil peine à traverser cette côte de mailles et il en sera ainsi une belle partie de la journée. A Néfiach, le démarrage s’effectue en direction du passage à gué enjambant la Têt. D’emblée, les découvertes promises dans le titre de la balade sont là. Pour moi, elles se présentent sous les traits de plusieurs bergeronnettes occupant les gravières du fleuve. Guère plus loin et toujours au bord du fleuve, une Buse et une Aigrette surveillent le rivage en quête d’une collation à se mettre sous le bec. Ravi de ces premières photos, je me dis « ça commence bien ! ». Le premier panneau botanique se présente peu après une jolie aire de pique-nique. Il est consacré au « micocoulier », arbre ô combien magnifiquement « échevelé » dans sa ramure hivernale complètement dénudée. Ici d’ailleurs, tous les arbres sont dénudés, ce qui m’arrange dans ma quête à vouloir photographier les oiseaux. Ils sont disparates en espèces mais les étourneaux sont de très loin les plus nombreux. Il en sera ainsi tout au long du parcours où les rassemblements d’étourneaux seront souvent visibles. Quelques mètres plus loin, le deuxième panneau est dédiée à l’Asperge sauvage, plante ô combien « malchanceuse » car c’est sa juvénilité qui est son principal attrait, attraction pour nous, mangeurs de « jeunes pousses » et friands d’omelettes. Encadré de cannes de Provence, l’itinéraire continue, passe devant l’entrée du domaine du Mas Galdric, le contourne et parvient jusqu’à un autre radier enjambant un fossé. Mon bout de carte IGN m’apprend que ce fossé, bien rempli d’une eau limpide, est la partie aval d’un ravin prenant sa source non loin d’El Puig Alt, un Pic Haut dont l’altitude à 396 m est quand même relativement modeste. Ce ravin a pour nom « Cougouillade (*), toponymie dont on pourrait penser qu’elle parle au provençal que je suis. Mais non ! Une « Cougouillade » et une « couillonnade » (*) sont apparemment deux mots à la définition bien différente !  Si c’est ici que commence la véritable mais humble déclivité, ce n’est pas elle qui m’inquiète. Non, ce qui m’inquiète ce sont les coups de fusil qui résonnent tout autour de nous et se rapprochent au fil de notre avancée. Or mis un 4x4 planqué derrière un bosquet, nous ne voyons personne, pourtant nous voilà contraints de nous mettre à crier pour que les tirs s’arrêtent. Ce n’est pas très rassurant et ce d’autant que nous n’avons pas pensé à prendre nos gilets fluo ! Je m’interroge : « Est-il normal qu’un sentier pédestre qui se veut « d’agrément » soit également occupé par des chasseurs ? ». « Ne peut-on pas leur réserver d’autres zones plus éloignées de ce sentier pour chasser ? ». D’ailleurs dès le départ ce terme « d’agrément » m’a déjà interpellé quand j’ai vu certains fossés remplis d’immondices dont certains comme calcinés pour les faire disparaître. Alors je me suis dit que si des personnes sont irrespectueuses de la Nature, on ne peut pas systématiquement incriminer les communes. Dans ces circonstances, leurs tâches ne sont pas faciles et elles ne peuvent pas être en surveillance derrière chaque citoyen. C’est triste mais c’est ainsi et je le constate souvent sur ma propre commune. Alors que j’en suis à m’interroger, les tirs les plus proches s’arrêtent et les quelques-uns qui subsistent se font plus lointains. Des crissements de pneus sur une piste voisine sont-ils synonymes de fin de partie de chasse ? La suite de la balade totalement silencieuse, tranquille et solitaire me le confirme et met fin à nos angoisses. Nous pouvons désormais marcher paisiblement et profiter pleinement des vues et panoramas qui s’ouvrent tout autour de nous : Massif du Canigou, les Aspres, montagnes du Vallespir, les Albères, la Méditerranée, la Plaine du Roussillonla Vallée de la Têt et Força Réal sont les plus faciles à identifier. Seule au bord du sentier, une poubelle perchée et transformée en poste de chasse vient nous rappeler qu’ici les pouvoirs publics n’ont pas su choisir entre chasseurs et randonneurs. Auprès de la  Nature, le « tri sélectif » est encore à faire entre ceux qui la tuent et ceux qui l’aiment ! Entre ceux qui dressent en son sein des poubelles en plastique pour anéantir la faune et ceux respectueux qui ramènent leurs déchets à la maison. Le sentier continuant de s’élever, il nous offre d’autres vues : le Domaine de Caladroy puis c’est le joli Mas de la Juliane, partiellement deviné au travers des arbres. Finalement et malgré l’heure précoce, nous arrêtons pour déjeuner au sommet d’une butte. Nous ne sommes pas loin du lieu-dit Roc Grand. Là, une ancienne vigne, aujourd’hui quasiment disparue, mais envahie désormais par une herbe bien sèche mais douillette est une invitation à s’y asseoir voire à s’y coucher.  Une petite sieste serait la bienvenue mais c’est sans compter dans cet appareil que je déteste et qui s’appelle le « téléphone portable ». Si le smartphone n’était pas trop de la partie, je pourrais presque dire que c’est un pique-nique idéal et ce d’autant que de superbes vues se dévoilent sur les montagnes enneigées du Haut-Conflent. Et puisqu’il n’est pas idéal, je pars photographier des oiseaux pendant que Dany papote au téléphone. Pinsons et un rouge-gorge occupent le secteur et m’occupent une petite heure. Je retrouve Dany qui a fini de téléphoner et l'herbe tendre pour déjeuner. Avec salades « Sodebo », sandwichs triangles et riz au lait, la table est vite dressée et le déjeuner vite expédié.   Nous repartons. Toujours très bien balisé, le sentier se poursuit entre garrigues et sous-bois et finit par s’ouvrir sur de vastes parcelles plantées de vignes et d’oliviers. Peu après, se présentent des panonceaux où différents choix directionnels sont proposés : Boucle par Caladroy plus longue ou celle vers Néfiach. Nous choisissons cette dernière. Malgré de multiples zigzags, nous gardons le cap « Sentier de découvertes et d’agrément de Néfiach » ou bien celui intitulé « Boucle Volta Néfiach ». Les deux mentions sont communes avec le circuit  que nous voulons réaliser même si des variantes restent apparemment possibles. Au pied d’El Puig Alt, le vignoble a très largement empiété sur les bois et la garrigue, offrant à nos vues d’autres décors plus ou moins lointains. Il faut encore s’élever à gauche de ce petit Puig Haut pour atteindre le point culminant de ce circuit à 343 m d’altitude. Non loin de là, une table d’orientation, face au Canigou, a été installée. Pas si « étourdis » que ça, un groupe d’étourneaux a choisi ce pinacle comme piédestal à leur grapillonnages des raisins oubliés et à leur dégustation de baies sauvages. Le sentier redescend au milieu de jolies plantations de cèdres. De ludiques panonceaux continuent à nous offrir de la lecture soit botanique soit agro-pastorale mais d’un temps révolu. Plus bas, la garrigue reprend totalement ses droits. Ici les ajoncs, les cistes cotonneux et les chênes pubescents se livrent des duels de couleurs chamarrées. Des bancs ont été élevés à bon escient pour profiter pleinement des vues et de ce spectacle coloré. Par chance, un autre spectacle se déroule devant nos yeux, c’est celui de centaines de cigognes qui apparemment partent en migration. Elles avancent au dessus du fleuve Têt dans un vol étonnant car complètement désordonné, un peu comme si elles étaient ivres et dénuées du moindre sens d’orientation. Pourtant, malgré ce désordre aérien, elles avancent et disparaissent peu à peu de notre vue. Elles ont disparu mais on reste scotché là sur notre banc comme si nous attendions de nouvelles cigognes voire un autre spectacle aussi insolite. On se résigne à repartir. Dès lors que les cicatrices d’une carrière apparaissent droit devant, l’arrivée n’est plus très loin. Si on observe cette carrière dite de Bente Farine (**) et ses proches collines alentours, on remarquera que leur géologie est quasiment identique à celle des Orgues d’Ille-sur-Têt. Oui, ces collines sont constituées des mêmes dépôts alluvionnaires composés de sables, d’argiles et d’agrégats mais avec une différence capitale, ici les cheminées de fées sont bien moins majestueuses. Alors qu’à Ille-sur-Têt, les autorités ont pris conscience des merveilles que la Nature avait façonnées pendant des lustres et de l’intérêt touristique et commercial qu’elles pouvaient générer, ici on a laissé taillader les collines pour quelques tonnages de matériaux. Il ne faut en vouloir à personne car il fut un temps où chaque arpent de terre alluvionnaire près du fleuve était synonyme d’exploitations : vignobles, vergers, jardins potagers ou carrières tout était bon à exploiter et d’ailleurs Wikipédia nous apprend que même sur le site des Orgues d’’Ille-sur-Têt, il fût un temps où l’argile fut utilisée pour fabriquer des tuiles. On laisse ces collines sur notre gauche et l’on continue à suivre le balisage qui nous amène à proximité du fleuve Têt sans pour autant l’atteindre. On emprunte une passerelle de bois et le sentier se poursuit dans un décor où les figuiers de Barbarie poussent à profusion. La ligne d’arrivée se confondant avec le passage à gué, je m’y éternise en quête de quelques volatiles supplémentaires. Mais non, seule une Bergeronnette grise me salue de ses hochements de queue. Il est 15h, nous avons beaucoup musardé et avons pris plaisir à faire cette balade.  Cette balade a été longue de 8 à 9 km environ et si je ne suis pas plus précis c’est parce que je n’ai pratiquement jamais utilisé mon GPS. Le point culminant est 343 m sous le Puig Alt peu après la table d’orientation. Néfiach étant à 115 m d’altitude, cela vous donne un aperçu de la modeste déclivité. Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

    (*) Cougouillade : L’origine de cette toponymie serait celtique si j’en crois le livre de Pedro Bosch-Gimpera « Les mouvements celtiques-Essai de reconstitution ». Il précise qu’en Catalogne cette toponymie signifiant « cône, sommet, capuchon, etc…» abonde en relation avec le mot romain « cugutiacum-cucullae » et que l’on retrouve dans le mot catalan et espagnol « cogullada ». En France, la ville de Cogolin est un bel exemple de cette toponymie. Wikipédia nous dit « Cogolin est un promontoire s'avançant sur une plaine ; c'est ce genre de colline, que l'on appelle en provençal « cuquihon - couquihoun », qui a donné son nom à Cougoulin-Cogolin. Probablement de l'occitan coucouricoucouligougouli « cône de pin » pour désigner une hauteur. Ici, à Néfiach, on peut facilement imaginer que ce ravin de la Cougouillade qui descend directement du Puig Alt est le « ravin de la hauteur ».

    Quant au mot « couillonnade », mot dérivé de « couillon » du latin « coleus » « testicule », le Larousse nous donne la signification suivante : « Très familier : Erreur, sottise, imbécillité ou tromperie, duperie »

    (**) Bente farine ou Ventefarine : Je renvoie vers le lien de ma balade « Le Moulin de Ribaute depuis Duilhac-sous-Peyrepertuse » où je donne quelques explications de cette toponymie dans mon récit.

     


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  •  Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques interprétées par Richard Clayderman avec la voix de Gay Marshall extraites de l'album Desperado. Elles ont pour titre : "Desperado" , "Indigo Bay", "Un Hôtel Au Bout Du Monde"  "Super Dreaming Day" et "Flamingo Road".

    Le Circuit du Patrimoine de Baho depuis Saint-Estève

    Le Circuit du Patrimoine de Baho depuis Saint-Estève

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    Lundi 11 janvier 2021, 7h. Voilà comment est né ce « Circuit pédestre du Patrimoine de Baho ». Ce matin, comme souvent, je me suis levé tôt puis j’ai un peu flemmardé devant mon ordinateur. Je suis seul car depuis 2 jours Dany est partie garder les petits-enfants à Gruissan. Il fait un temps superbe et je me dis « pourquoi ne pas aller faire une randonnée pédestre ? » puis aussitôt « mais où aller sans voiture et en partant du domicile ? ». Avec ces conditions plutôt réduites, j’ai vite fait le tour. « Partir sans but dans la garrigue stéphanoise ? »  « Sans but, très peu pour moi ! ». « Aller photographier les oiseaux ? » « Pourquoi pas, bien que cette activité me soit déjà régulière mais le plus souvent en VTT ». « Allez visiter un village pas trop loin ? » « Oui, mais lequel puisque j’ai déjà découvert Baixas et Peyrestortes lors d’une balade que j’avais intitulée « Le Chemin des Amandiers sauvages » ? « Que me reste-t-il à voir non loin de Saint-Estève ? » A bien y réfléchir « Seulement Baho ! ». Je me replonge dans mon ordinateur et trouve une balade de 6 km dans le village de Baho et sur ses hauteurs. Ne connaissant pas de tout Baho, or mis les adresses de quelques amis, je tape « Histoire de Baho » dans Google recherche. Là, d’emblée je tombe sur plusieurs sites présentant l’Histoire et surtout son vieux patrimoine. Ils sont bien présentés et incitatifs à la découverte de la cité car il y a beaucoup de photos. Un autre site m’apprend que le village est mentionné dans les textes depuis 976 et a été édifié puis fortifié autour de son église Saint-Vincent et Saint-Jean avec les caractéristiques d’une architecture ressemblant à celle d’une « cellera ». Ayant beaucoup lu à propos de l’Histoire du Roussillon, je sais que les « celleras » sont ces fameux « celliers » médiévaux propres à la Catalogne et au Roussillon où étaient entreposés les récoltes, lesquels peu à peu étaient devenus d’abord des lieux vénérés à défendre car de nombreuses « bouches » en dépendaient. Puis carrément confrontés aux convoitises, ces « celleras » étaient devenus des hameaux fortifiés puis des villages où des seigneurs régnaient sur leurs serfs leur assurant protection et fermage. Tout cela me suffit déjà pour me donner envie d’y aller voir. Sur Internet, les sites concernant le patrimoine de Baho étant plutôt nombreux, je n’ai aucune difficulté à lister ce qu’il y a à voir, à noter des lieux, des adresses et ce d’autant que ce patrimoine est globalement visible et donc observable sur un petit périmètre. Un coup d’œil sur la carte IGN me permet de voir que Baho, comme je l’avais déjà observé à Saint-Estève lors d’une balade que j’avais intitulée  « Le Circuit de l’Eau », est entouré et veiné d’un réseau fluvial relativement important. Outre le Rec ou Canal de Vernet et Pia que j’ai bien l’intention de suivre en partie pour aller vers Baho, il y a pléthore de ruisseaux, recs et agouilles.  Je me dis qu’il y a là aussi un patrimoine à découvrir et je dessine mon parcours en tenant compte de ça. Là aussi, m’intéressant à l’Histoire de ces canaux, j’ai lu que les plus anciens dataient du 11eme siècle. Pour tout le reste, hors de Saint-Estève et de Baho, je me dis que la Nature m’offrira ce qu’elle peut, sachant que photographier la flore et la faune est devenu si nécessaire pour moi au cours de n’importe quelle balade ! Le patrimoine de Baho et une Nature à photographier, les objectifs sont arrêtés et me conviennent. Je programme le parcours prévu sur mon logiciel CartoExploreur et l’enregistre dans mon vieux GPS. Je cours à la boulangerie la plus proche, achète une baguette, confectionne 3 sandwichs avec ce que j’ai dans le frigo, prends une bouteille d’eau et voilà mon petit sac à dos prêt à être harnaché. Il est déjà 10h30 quand je sors de la maison mais après tout rien ne presse. Le ciel est toujours aussi merveilleux, et Place du 14 juillet, les quelques palmiers sous lesquels je passe pour me diriger vers la partie ancienne de Saint-Estève me laissent presque imaginer un voyage en une terre lointaine. Oui, je suis heureux de marcher sous ce beau ciel bleu. Si j’emprunte l’avenue du Général de Gaulle direction Baho, comme prévu et pour éviter au maximum l’asphalte, à hauteur de la petite rue Arago, je longe immédiatement le canal de Vernet et Pia. Du fait de son assèchement, le canal attire énormément de passereaux dans son lit. Merles, Moineaux, rougequeues noirs, pouillots et bergeronnettes et de rares mésanges constituent l’essentiel de l’avifaune présente tout au long du canal. En contrepartie et on peut le regretter, on constate qu’il sert trop souvent de dépotoir. C’est ainsi que j’y aperçois beaucoup de déchets en plastiques et ça va d’un simple sac, à des bouteilles et à des résidus de toiles de serres. Je vais même y voir un écran d’ordinateur et deux gros caissons. Au niveau de l’écluse du ruisseau de la Boule, deux bergeronnettes peu farouches trottinent sur le pont mais c’est surtout dans le ruisseau que mon attention se porte. Là, un grèbe castagneux va me faire tourner en bourrique. C’est probablement un juvénile, ce qui ne l’empêche nullement de savoir déjà pêcher. A chaque fois que j’essaie de le cadrer et de faire une mise au point sur lui, il plonge ressortant parfois plus loin au milieu des roseaux. Je me dis qu’il va falloir que j’aie beaucoup de patience si je veux le photographier correctement. Finalement et alors que je me suis donné une demi-heure pour y parvenir, il me faudra seulement la moitié car à un moment, je le vois ressortir tout près du déversoir de l’écluse avec dans le bec une grosse grenouille. Il ingurgite sa proie encore vivante à une vitesse incroyable. Finalement, et sans doute parce qu’il a le ventre plein, il s’assagit et devient moins farouche. J’ai tout le loisir de la photographier même si son obstination à rester au milieu des roseaux ne me rend pas la tâche facile. Je repars et continue de longer le canal. Je sais qu’il va me falloir le quitter à hauteur du pont de la D.616 car plus loin son itinéraire se termine dans une propriété privée à hauteur du Mas Serrat. Un haut grillage empêche tout passage. C’est soit ça, soit passer par la déchetterie avec encore un peu plus de bitume et un peu plus de distance. C’est ainsi que par là, je rejoins plus rapidement le carrefour puis continue vers Baho par l’ancien chemin de Pézilla puis par celui de la Trémie. Ici, rien de notable or mis quelques passereaux puis juste devant moi une Buse variable sans doute affamée qui course une Tourterelle. Alors que je photographie cette scène tant bien que mal, la Tourterelle réussit à s’extraire de ce piège en volant en rase-mottes et entre les arbres. Baho est là et le premier sujet patrimonial se présente sous les traits d’un très joli oratoire dédié à la Vierge Marie au début de la rue des Rouges-Gorges. Une rue au nom assez paradoxal aujourd’hui puisque si je parviens à photographier encore des oiseaux, il s’agit ici de Pouillots et d’Etourneaux sansonnets essentiellement. Je poursuis la rue des Rouges-Gorges pour finalement m’arrêter à hauteur d’une école primaire y découvrant une stèle commémorant la Révolution Française. Je reviens sur mes pas et retrouve le canal de Vernet à Pia puis je continue dans la rue du Moulin Sainte-Anne. Le patrimoine plus ou moins ancien se dévoile peu à peu : le château d’eau, une très vieille plaque indiquant que la « mendicité est interdite dans les Pyrénées-Orientales », un lavoir, un autre canal et une agouille puis c’est la place de la Fontaine, avec sa fontaine bien sûr, mais aussi son clocher-tour, son fort, son Arbre de la Liberté, énorme platane au tronc et au houppier impressionnants car planté en 1839 et enfin un joli trompe-l’oeil. Les photos se succèdent mais c’est loin d’être fini car un passage est franchi permettant d’accéder à la partie la plus ancienne de la cité avec son fort, son église Saint-Vincent et ses étroites venelles typiques de ce qu’était parfois « une cellera ». Un ludique panonceau en conte l’Histoire en catalan et en français. « 1700 » annonce une gravure au dessus du porche. Ma curiosité m’entraîne dans deux « carreros », c'est-à-dire dans des impasses. Dans la deuxième, celle de Saint-Vincent, j’y découvre par chance la fameuse gravure « 1663 » à même une façade, gravure mentionné sur le Net mais jamais vu en photo. Je suis ravi de cette trouvaille. Ici, dans ce secteur de la « cellera », on ne peut pas ne pas remarquer que de nombreuses façades ont été bâties avec des galets de rivière mais aussi avec ses fameuses briques rouges que l’on appelle « cayroux », ces matériaux étant bien sûr typiques de l’architecture catalane et ce depuis des lustres. Il en est ainsi de l’église mais aussi de l’ancienne mairie, puisque je vais constater un peu plus tard qu’un bâtiment très moderne tient cet office désormais. Les plaques des rues toutes en faïence sont joliment décorées et parfois il y en a même deux, une en catalan et une deuxième en français. Je continue de flâner tout autour de cette partie la plus ancienne découvrant des nouveautés non inventoriés sur Internet et notamment sur des linteaux de portes et des façades : bas-reliefs, monogrammes, datations et quelques très vieilles plaques publicitaires d’assurances laissant penser qu’il fut une époque où il était prépondérant de mentionner que l’on était bien assurer.  Il est temps de ressortir la « liste patrimoniale » de ma poche pour faire le point de ce que j’ai vu et pas vu. Je coche ce que j’ai déjà photographié et descend la rue Nationale en quête de 2 oratoires votifs nichés à même les façades de deux maisons. Elles se font face mais petit problème une niche est vide de sa statuette de la Vierge alors que je me souviens très bien l’avoir vu en photo sur Internet. Bien qu’un peu déçu, je les photographie toutes les deux me disant « qu’il fut un temps où la chrétienté était une valeur primordiale pour bon nombres de citoyens ! » Ce n’est plus le cas ! Je pars musarder dans des ruelles adjacentes pas toujours intéressantes « patrimonialement » parlant, mais y découvrant néanmoins une troisième niche pieuse. Il est plus de midi et je me dis que le temps est passé très vite. Je remonte la rue Nationale car j’ai prévu d’aller manger mes sandwichs dans le parc Jeanne de Guardia. Hors mis son titre de noblesse que me laisse imaginer la particule « de », j’ignore qui est cette dame et malgré mes recherches sur le Net avant de venir, je n’ai rien trouvé à son propos. Je me dis que c’est dommage. Outre l’aspect agréable et reposant du lieu, le parc laisse entrevoir les vestiges d’une étrange colonne, espèce de « vis sans fin» en marbre ou en granit et juste à côté ce qui ressemble aux vestiges d’un vieux moulin ou d’un puits condamné. Guidé par ma curiosité, une fois encore, je me dis « il faudra que tu cherches une explication ! » Je déjeune de mes sandwichs dans une solitude sans nom et seulement au son des voitures qui passent derrière moi dans la rue Nationale. Au fond de moi, je me dis « quel dommage et quelle tristesse que cette pandémie de Covid ! » puis « elle a tout tué y compris la vie divertissante d’un parc pour enfants ! » Un parc pour enfants transformé en désert, oui je trouve ça très triste. Il est temps de finir ma visite de Baho par les petites ruelles non encore explorées. Là aussi, je n’y vois personne et les ruelles sont désertes mais il est vrai que c’est l’heure du déjeuner. Devant la belle et moderne mairie, je fais un dernier point de ma liste et constate avec satisfaction que j’ai photographié la totalité du patrimoine que j’y avais mentionné. Il est temps de terminer. Je file en direction du cimetière car je sais que les autres « canaux » que j’ai prévu de longer sont par là-bas. C’est donc vers l’avenue des Corbières que je me dirige. Je passe devant le monumental calvaire, dernier patrimoine non encore vu ni photographié. Là commence l’avenue des Corbières que je connais bien pour y voir des amis. Le cimetière n’est guère plus loin. Au sein ce dernier, je suis d’abord attiré  par le Monuments aux Morts où la plaque commémorative indique entre autres victimes, un De Guardia Jean, ce qui tend à prouver qu’il s’agit d’une famille implantée depuis très longtemps à Baho. Puis, je me contente de quelques caveaux imposants car à vrai dire ce n’est pas ma partie patrimoniale préférée. Je ressors du cimetière en partant à gauche, le contourne en empruntant une première allée toujours à gauche puis une autre à droite longeant un fossé. En réalité, si je regarde mon bout de carte, il s’agit d’un ruisseau du nom de Rec del Viver. Si le fossé est quasiment à sec, un groupe de pinsons l’occupe et à mon approche, il s’envole dans de grands feuillus qui le dominent. Quelques spécimens se laissent gentiment photographier. Idem un peu plus loin avec des serins dont un seul, d’un jaune flamboyant, se laisse photographier. Un mâle. Après être passé derrière les jardins de jolies villas, je n’ai pas d’autres choix que de suivre un sentier filant à gauche entre le mur des dernières maisons,  un autre fossé et une haute haie de ronciers. Je ne le sais pas encore mais ce sentier m’entraîne hors de la ville et vers la route bitumée du Chemin de Latour. La haie retenant plusieurs fauvettes, je mets en quête de tenter de les photographier. Mais la tâche est ardue et dès lors que je sais que j’en ai une, je me remets en route. Là, c’est déjà la campagne et carrément la fin des dernières maisons. D’ailleurs un dernier fossé encadre l’ensemble des derniers lotissements. Un coup d’œil sur la carte IGN me permet de savoir qu’il s’agit de « l’Agulla del Pla » à la fois bétonné et souterrain par endroits. Je quitte définitivement Baho par le chemin de Baixas, laissant d’ailleurs l’asphalte à la première occasion en continuant tout droit dans la garrigue. Un sentier permet de s’élever sur un petit plateau dénommé Pla des Forques. Après avoir cheminé une pinède, j’en retrouve une autre de l’autre côté de la D.616, route qu’il faut traverser avec beaucoup d’attention car les voitures y roulent vite. Là, il faut poursuivre le Chemin d’En Destros bitumé menant vers un passage à gué sur le ruisseau de la Boule et la ruine imposante du mas Cramat. Voilà très longtemps que je ne suis plus venu par ici et je me souviens d’un temps très lointain où mon fils ; un gamin à l’époque ; venait y jouer avec ses copains. Je visite le mas en ruines en quête d’une information quand à son Histoire et à sa destinée mais je ne trouve aucun élément évocateur. Je laisse l’asphalte et emprunte un chemin se dirigeant vers le lieu-dit Cau de la Guille. Ici, quelques petits passereaux jouent entre garrigue et vignes. Ils me stoppent un bon moment. Je repars.  Là, je l’avoue, je marche sans trop savoir ce qui m’attend. Finalement, je finis par comprendre que l’itinéraire que je poursuis ne fait que le tour de cet immense vignoble. De ce fait et dès la première occasion qui m’est offerte je le quitte en enjambant un nouvelle fois le ruisseau de la Boule, qui par bonheur est là aussi complètement asséché à cet endroit. Me voilà de nouveau devant une autre grande parcelle plantée de vignes qu’il me faut traverser. J’observe les lieux et finis par les reconnaître. Je sais où je suis. Je sais aussi qu’en traversant ce vignoble, le chemin que j’emprunte est le plus court menant à Saint-Estève et donc chez moi. Je ne rentre pas immédiatement profitant de la dernière pinède du Bois Joli et d’un banc, lequel bien à propos, me permet de terminer un reliquat de casse-croûte et de prendre un peu de repos. Cette pause est d‘autant plus agréable qu’un rouge-gorge, des rouges-queues noirs et une bergeronnette ont apparemment envie de se laisser « tirer le portrait » et ce, sans être trop farouches. Ainsi se termine cette magnifique journée que j’ai remplie au-delà de mes espérances matinales. Il est 15 h heures et je connais un peu mieux Baho et son patrimoine. Il ne me reste plus qu’à approfondir son Histoire. Internet sera-t-il là pour m’aider ? Y a t il des ouvrages qui l’évoquent ? Je me promets de chercher. Quand à la Nature, si pour moi elle continue à être un livre ouvert, je sais déjà que je ne pourrais jamais le lire entièrement. Telle que racontée ici en en partant de mon domicile, cette balade a été longue de 11 km environ, flâneries dans Baho incluses. Les montées cumulées sont dérisoires car de 65 mètres environ. Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


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    Ce diaporama est agrémenté d'une musique de Fábio Lopes intitulée "Bendizei Nosso Deus" en français "Bénissez notre Dieu"

    Le Site du Parc  Naturel des Dosses au Barcarès.

    Le Site du Parc  Naturel des Dosses au Barcarès.


     

    Appelons-le « le Site du Parc Naturel des Dosses » puisque c’est ainsi qu’au sein d’une zone Natura 2000 plus large (complexe lagunaire de Salses-Leucate), cet endroit  accueille les visiteurs. C’est d’ailleurs sous cette dénomination-là que j’ai découvert ce circuit pédestre sur le site Internet Visorando. Une découverte un peu par hasard et que j’avais très peu analysée quand nous y sommes allés pour la toute première fois. En effet, en ce 13 décembre 2020, je m’étais contenté d’enregistrer le tracé dans mon GPS. Quand à Dany, elle avait prévu un copieux pique-nique et je m’étais dit que tout ça devrait suffire à remplir cette journée déjà bien avancée car il est déjà 11h15 quand nous quittons la maison direction Le Barcarès et plus spécialement le quartier des Capitelles. Bien m’en a pris puisque je n’avais pas prévu que la marée serait très haute et qu’une partie des Dosses Gros serait inaccessible car coupée par un chenal, lequel relié à l’étang avait sectionné la presqu’île en deux. Nous avons donc pique-niqué puis effectué un petit circuit (en bleu sur la carte IGN). Une balade néanmoins plus longue que le sentier d’interprétation qui est proposé et qui est vraiment très court, même si son côté ludique est incontestable, surtout pour les plus jeunes. De cette agréable sortie, j’ai néanmoins retenu la présence de très nombreux oiseaux même si quand on est deux à marcher, les photographier correctement reste plus aléatoire. J’avais donc prévu d’y retourner en solo et en ce 22 décembre les prévisions météo semblent parfaites pour ce faire. D’ailleurs, je quitte le domicile sous un soleil radieux. Soleil radieux qui malheureusement s’estompe alors que je file vers Le Barcarès et Leucate. Quand j’arrive devant l’entrée du parc, une brume épaisse chapeaute tout et l’on ne voit pas à 5 mètres. J’attends sur le parking en papotant avec une chauffeur de bus qui tire sur sa clope comme une malade en attendant de reprendre sa tournée. Parfois, je me demande si c’est la brume qui m’entoure ou si c’est un nuage de fumée. L’odeur ne laisse planer aucun doute malgré le masque que j’ai cru bon de mettre. Peu à peu, la brume disparaît. La chauffeuse de bus, elle, a disparu depuis un bon quart d’heures. Le processus de « désembrumage » semble s’accélérer.  Il est 9 heures, je suis seul et je décide de démarrer en me fiant au premier circuit que j’avais enregistré le 13 décembre. D’emblée, les passereaux sont très nombreux. Seuls ou en rassemblements. Pinsons, chardonnerets, bruants décollent du sol en groupes homogènes. Je réussis quelques photos. Farouches, de très nombreuses pies s’enfuient devant moi.  Une Grande Aigrette s’envole, je vais la retrouver peu après. Au sommet d’un arbre dénudé, une Aigrette garzette moins farouche accepte gentiment mes photos. Guère plus loin, dans un autre chenal, c’est un Héron cendré qui se laisse immortaliser car trop occupé à pêcher. Je me dis que cette journée ornithologique s’annonce « magistrale » car sans être trop aux aguets, j’ai déjà réussi quelques superbes photos. Finalement, j’atteins cette fameuse petite passe où nous n’avions pas pu traverser à cause des eaux trop hautes. Aujourd’hui, il y a juste un filet d’eau très facile à enjamber et ce d’autant mieux que deux parpaings ont été disposés pour faciliter encore un peu plus le passage. Je passe aisément le filet d’eau me demandant quand même si au retour je pourrais encore le traverser ? Je prends le risque car au pire je me dis que je serais quitte pour me déchausser et relever mon pantalon. Plusieurs sentes partent en éventail. Je fais le choix de longer le bord droit de la presqu’île au plus près de la berge. Une petite sente sableuse le permet. J’ignore si je fais le bon choix mais je n’y vois rien de folichon or mis une fauvette et quelques passereaux qui s’envolent de la grève. Connaissant bien les oiseaux, je reste néanmoins sur le sentier le plus emprunté car j’ai toujours la crainte de marcher sur un nid, bien que la période ne soit pas trop à la nidification. Ne sait-on jamais ! De très nombreux trous sans doute creusés par des volatiles m’incitent à cette prudence. Si je connais bien les trous creusés par les oiseaux leur permettant de se débarrasser des parasites et que l’on appelle « les bains de poussière », ici et creusés dans le sable coquillier, je me demande pourquoi il y en a autant ? Et ce d’autant que je ne vois jamais aucun oiseau les occupant. En effet, ce sable-là, très humide de surcroît, émet très peu de poussière quand on le fouille. Finalement sur ce secteur, le premier sujet intéressant est un héron cendré que j’aperçois au milieu des pins, planté là sur un tapis de griffes de sorcières étonnamment rouges. Je l’approche en zigzaguant au milieu des petits pins qui désormais se présentent devant moi. Il est maintenant à bonne distance pour le zoom de mon appareil-photo. Finalement, il est correctement dans la boîte. Je le laisse tranquille en m’écartant de sa vision mais une pie s’envole et il s’envole lui aussi. Je le vois partir se poser plus loin sur la berge que je viens de longer. J’arrive à l’extrémité de la presqu’île devant un nouveau chenal à la profondeur très variable. A un endroit, je peux traverser car il n’y a que quelques millimètres d’eau. D’ailleurs de nombreuses moules et huîtres composant de petits blocs amalgamés sont là dont certains quasiment hors de l’eau. Je traverse mais trouve préférable de jeter un coup d’œil sur mon bout de carte avant de continuer. Il s’agit d’un petit îlot indépendant du reste de la presqu’île non prévu sur le tracé que j’ai enregistré dans mon GPS. L’extrémité de cet îlot se terminant presque au pont de la Corrège, j’estime que c’est trop loin et je laisse tomber l’idée de partir à sa découverte. Ce coup d’œil sur mon bout de carte avec une ligne en diagonale qui la traverse me rappelle que je viens de franchir une frontière invisible, celle entre les départements des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. Du petit îlot, je me contente de visiter cette partie sud où je me trouve, surprenant néanmoins un joli petit limicole, du style « chevalier ». Je retraverse et continue le tour de la presqu’île en longeant désormais sa berge gauche. Ici, l’étang est aussi plat qu’un miroir et comme le Massif du Canigou enneigé s’y reflète magnifiquement, comment ne pas tomber sous le charme de ce merveilleux décor ? Je reste longuement scotché là seulement troublé de temps à autre par un goéland ou quelques mouettes rieuses qui viennent se poser sur le miroir. Je continue de flâner sans trop d’espoir de surprendre le moindre volatile car ici je ne peux pas être plus à découvert. Aussi qu’elle n’est pas ma surprise de voir s’envoler à quelques mètres de moi une grosse colonie de pigeons ramiers. Ils sortent des graminées et des laîches et s’élèvent dans le ciel dans un fracas de battements d’ailes aussi bruyants qu’inattendus. Le silence qui avait prédominé revient et je les regarde s’éloigner vers le nord. Il est déjà 11h30 et deux grosses buses en béton qui gisent sur la grève et qui vont me servir de banc m’incitent à déjeuner ici face au Canigou et à cet immobile mais grandiose psyché. Derrière moi, de l’autre côté de l’étang, les Corbières maritimes se détachent dans un ciel livide. En zoomant vers elles, je suis très surpris de voir ce qui me semble être le dôme bosselé du pech de Bugarach. A mes pieds, à quelques centimètres sous la surface, les coquillages et les petits galets multicolores qui scintillent ressemblent à des pièces de monnaie, à des écus et à des Louis d’or.  On pourrait presque imaginer que le roi Crésus serait venu ici et aurait trouver le lieu si beau qu’il aurait décidé d’y déverser son Pactole. Devant moi, et sans doute à cause d’une capéchade, filet typique des étangs du Midi, de temps en temps, le miroir se déride sous l’effet sans doute de quelques poissons qui n’apprécient pas le piège qu’on leur a tendu.  Le pique-nique terminé, je reprends le sentier. Il quitte le bord de l’étang, traverse la presqu’île et se dirige vers la passe traversée à sec un peu plus tôt. Cette traversée me laisse l’occasion de quelques nouvelles photos de l’avifaune dont les espèces les mieux représentées sont le rougequeue noir et la pie bavarde. Toutefois et dès lors qu’une sente sableuse le permet, je m’écarte du chemin principal pour partir visiter une roselière ou un grau situés sur ma droite. Quelques limicoles semblent s’y complaire. La passe étant toujours asséchée, je traverse sans problème et continue le circuit tel qu’enregistré dans mon GPS. Toutefois et ayant le sentiment que les passereaux sont beaucoup plus nombreux dans cette partie-là de la presqu’île, je pars souvent à leur rencontre, mais en prenant toujours soin de rester sur des portions sableuses praticables. Approches peu aisées et pas toujours satisfaisantes en terme de photos réussies. Malgré ça, je ne suis pas mécontent du résultat car au regard du grand nombre d’oiseaux que j’aperçois, les « déperditions » sont normales. Si les passereaux sont souvent en groupe (bruants, moineaux, pinsons et chardonnerets), les oiseaux marins sont très souvent solitaires voire à deux ou trois individus se cachant le plus souvent dans des petits bras remplis d’eau où poussent les soudes et les salicornes. Finalement, ces zigzags et ces allers-retours permanents entre le bord de l’étang et l’intérieur de la presqu’île se terminent près de deux petites jetées formant un chenal. Je ne peux plus aller plus loin. Un coup d’œil sur mon bout de carte m’indique que de l’autre côté du chenal il s’agit d’« els Dossos Petits », « les Dosses Petites ».  L’extrémité de la première jetée est occupée par un pêcheur qui lance ses lignes à l’entrée de la passe. M’interdisant de l’ennuyer car j’ai longtemps eu moi-même cette passion de la pêche à la canne ou au lancer, je m’éloigne vers la gauche d’abord en direction de petits marais occupés par des Aigrettes et des Cisticoles puis vers une bâtisse dont ma vieille carte IGN indique « Arènes ». En réalité et pour avoir lu quelques infos avant de venir, ce n’était pas des arènes qu’il y avait ici dans les années 80  mais un petit Delphinarium aujourd’hui disparu. Effectivement quand j’entre dans ce dédale complètement abandonné à la végétation, toutes les structures sont cassées : bassins, estrades, bâtiments, embarcations. Désormais les seules spectatrices de ce parc d’attractions d’un autre temps sont deux tourterelles comme « statufiées » sur une vieille antenne TV et quelques fauvettes et pouillots assez peu craintifs mais comme toujours très aptes à se mouvoir rapidement. Je traverse ce désastre écologique et immobilier sans trop m’appesantir sauf quand j’aperçois un oiseau que j’estime pouvoir photographier. Ayant contourné les « Arènes » et arrivant sur une route bitumée ; l’avenue des Dosses ;  je prends soudain conscience que cette balade tire à sa fin même si l’arrivée est encore à bonne distance. Au fil de cette balade, la météo a beaucoup évolué et surtout peu favorablement. Parfois, le ciel est devenu laiteux quant ce n’est pas carrément « laineux » à cause de longues écharpes blanchâtres et parfois grisâtres qui s’étirent un peu partout autour de moi. C’est donc dans ce glacis digne des plus belles aquarelles que je termine cette merveilleuse balade encore et toujours sous les signes des oiseaux. Les oiseaux, je les affectionne bien et aujourd’hui, ils avaient apparemment décidé de me rendre cette affection. Ici, il était écrit que cette affection ils me la rendraient jusqu’au bout puisque je finis mon casse-croûte sur une table de pique-nique avec des étourneaux au dessus de moi, un rougequeue noir qui s’invite sur une table à côté de la mienne et une mouette qui n’a de « rieuse » que le nom, mais laquelle bien sympathiquement vient se jucher sur une barrière à quelques mètres de moi. Il est 16h30 et malgré ce joli « trip » aviaire qui n’en finit plus, je me dis qu’il est temps que je rentre. N’ayant pas enregistré de « backway » dans mon GPS, j’estime le parcours réalisé ce 22 décembre entre 7 ou 9 kilomètres en y incluant mes errements. Cartes IGN 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon et 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.

     

    Ce qu’il faut savoir du site naturel des Dosses : Rattachée à un cordon littoral très urbanisé, la presqu'île des Dosses était jadis composée de deux îlots: Dosse Gros et Dosse Petit. Durant les années 1970, d'importants travaux d'aménagement du littoral ont été mis en œuvre afin de capter le flux touristique s'échappant vers l'Espagne, d'endiguer le développement excessif de la côte d'Azur et de répondre à la crise viticole. Au niveau du Barcarès, le creusement des bassins du port, les travaux de construction ont généré des remblais qui ont été déposés autour des îlots existants, créant ainsi, la presqu’île artificielle des Dosses. Aujourd’hui, activités touristiques et traditionnelles se côtoient sans oublier celles liées à la préservation du milieu naturel.  Fruit de la rencontre entre l'homme et la nature, cette presqu'île est devenue, au fil du temps, un espace naturel caractéristique du milieu lagunaire.  Offrant un paysage unique avec en fond la chaîne des Corbières et le massif du Canigou, le Site Naturel Départemental des Dosses constitue également un refuge de la biodiversité avec plus de 300 variétés végétales et 50 espèces d'oiseaux, dont plusieurs sont protégées. L’histoire et la géographie des Dosses font de ce site un lieu unique, composé de nombreux écosystèmes variés. Cette presqu'île, constituée de dunes et terrains sableux à débris coquilliers, offre un cadre propice au foisonnement et à l’épanouissement de la vie animale et végétale. Certaines espèces présentes sont protégées. Ce site sensible présente à la fois les caractéristiques des milieux humides péri-lagunaires et des milieux dunaires. (Extrait du site https://www.journees-du-patrimoine.com).

     

    Au bord de l’Étang de Salses-Leucate et situé dans la station touristique du Barcarès, ce site naturel de près de 150 hectares offre un paysage unique sur la chaîne des Corbières et le massif du Canigó. Fruit de la rencontre entre l'homme et la nature, cette presqu'île est un espace sensible caractéristique du milieu lagunaire. Quelques 200 espèces végétales et 50 espèces d’oiseaux y sont présentes. Cet espace naturel permet ainsi de découvrir la richesse de la biodiversité d'une zone à la fois humide et aride. Dans sa volonté de préserver et valoriser les sites naturels départementaux, le Département a aménagé un sentier d'interprétation innovant, agrémenté de plusieurs panneaux interactifs pour explorer l'histoire, le paysage, la biodiversité du site des Dosses, et bien plus encore... Les panneaux interprétatifs ont été conçus en partenariat avec plusieurs structures spécialiste du territoire concerné, de la nature ou de la pédagogie (RIVAGE, GOR, LABELBLEU) Des animations scolaires sont proposés toute l'année. (Extrait du site Association LabelBleu).


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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur japonais Joe Hisaishi extraites d'un album intitulé "Relaxing Piano Studio Ghibli Complete Collection" interprétées par Miguel Carvena feat Btrenta Classic. Elles ont pour titres : "Toujours avec moi/Le Voyage de Chihiro/Spirited Away" et "A Town With An Ocean View/Kiki'Delivery Service"

    Le Tour du Domaine de Montpins (Espira-de-l'Agly)

    Le Tour du Domaine de Montpins (Espira-de-l'Agly) 

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    En ce samedi 19 décembre, la douceur est de mise. Le vent de la veille s’est bien calmé et l’envie de ne pas rester enfermé est là, aussi bien pour Dany que pour moi . Voir la Covid gérer nos vies est trop souvent insupportable, aussi quand la météo le permet l’envie de changer son quotidien jaillit comme un diable de sa boîte. C’est décidé, on veut profiter au maximum de ce changement qui vient de transformer un confinement « light » en un couvre-feu à partir de 20h. Mais que faire alors que nous avons « traîné » en pyjamas devant nos tablettes et qu’une partie de la matinée est déjà bien entamée ? Il me vient une idée. « Et si nous partions faire le « Tour de Montpins ? »  « Voilà plusieurs années que nous n’y sommes pas retournés ! » « Et de surcroît, ce n’est pas très loin ».  Dany est d’accord. Je jette un coup d’œil sur une fiche « randonnée » que je trouve sur Internet et qui m’annonce la couleur : 3,8 km -1h20. Allez me connaissant, disons 2h30 de flânerie pour peu que la faune soit un peu présente. Dany est toujours d’accord,  « mais nous n’irons que cet après-midi » me dit-elle. « Oui, c’est suffisant ! » lui dis-je. 14h30, nous voilà sur la ligne de départ que j’ai trouvé plus facilement que je l’avais imaginé me fiant au topo de la fiche « randonnée » lue ce matin. Assez paradoxalement, et alors qu’ici, l’objectif majeur est de s’ébahir devant de superbes villas et bastides, je viens de garer la voiture devant les vestiges d’une habitation ruinée. J’y lis difficilement et parce que les enseignes peintes en bleu sont bien effacées : « SCI Montpins -Alpha Promotion – Jacques Clolus ».  Je me mets à penser « tiens comme c’est étrange de laisser cette affreuse balafre dans ce lieu réputé comme étant à la fois une vitrine immobilière et un magnifique patrimoine forestier et touristique ! ».  Je cherche du regard le station de pompage annoncée sur le topo et suppose qu’il s’agit d’une petite bâtisse située de l’autre côté de la rue. Rien ne le précise. Un peu plus bas, un panonceau indicatif de randonnée met fin à toutes mes interrogations, sauf que l’itinéraire a soudain grandi d’un 1,8km et d’une demi-heure supplémentaires :  « 5,8 km – 2 h – dénivelé 160m ».  Qu’importe, nous n’avons que ça à faire de marcher, tout notre temps et le balisage jaune à suivre est déjà là. Nous décidons de le suivre même si j’ai conscience de le prendre à l’envers du sens préconisé sur le topo. D’emblée, le parcours serpente sous les grands pins où belles villas blanches et grandes demeures se partagent le domaine. Il faut souvent lever la tête pour les observer car la plupart ont été construites sur un petit tertre entouré et entrecoupé par des « correcs » le plus souvent asséchés. Je pense que c’est cette petite colline qui a donné son nom à ce lieu « : « Mont Pins ». Si le blanc est la couleur des principales façades, quelques bastides paraissent plus anciennes et sont un peu « baroques » dans leur style architectural. Il y en a même une qui ressemble à une chapelle « catalane » avec « cayroux » et pierres chamarrées. Alors que Dany marche à son rythme, chargée de ne pas perdre le balisage, moi je suis très inconstant entre mon désir d’observer les bâtisses et celui de ne rien perdre de la Nature où je déambule. Pour l’instant, elle se résume à quelques oiseaux chanteurs que je n’arrive pas à voir et à de rares fleurs plus faciles à photographier. Finalement, nous avons atteint le haut du tertre. A un endroit où un large layon récent a meurtri la pinède ; sans doute à titre préventif contre les incendies ; Dany m’attend car elle s’inquiète de ne plus retrouver le balisage. J’allume mon GPS où par précaution j’ai enregistré un tracé. Finalement, c’est tout droit même si une fois encore je prends conscience que mon tracé enregistré n’est pas celui au « 5,8 km » ! Tant pis ! Les dernières belles villas nous retiennent quelques instants car leurs parcs arborés sont de véritables « jardins d’Eden ». Citronniers, orangers, grenadiers, buissons ardents, de nombreux arbustes révèlent leurs fruits et offrent à cette balade un peu terne des couleurs inattendues mais ô combien escomptées. J’en suis d’autant plus ravi que quelques rougequeues noirs et fauvettes fréquentes les lieux. Je réussis à les photographier. Plus loin, pigeons et tourterelles occupent amplement le jardin d’une belle villa où le portail vaut à lui seul le détour. Nous quittons ce joli petit monde où il doit faire bon vivre. Nous voilà déjà à couper la D.12, jolie petite route qui fait la jonction entre Rivesaltes et Vingrau. Dans l’immédiat, les maisons se font rares et les prochaines ne seront vues soit que de loin ou bien à l’arrivée. Dans l’immédiat, seul le château d’eau perché sur un promontoire fait partie du décor. L’itinéraire y tourne autour, descend dans la garrigue, remonte dans les pins puis atteint un joli plateau où les panoramas s’entrouvrent.  C’est sans doute l’endroit où l’avifaune qu’on peut qualifier de sauvage se fait la plus visible. Elle se dévoile étonnamment sous les traits d’une huppe fasciée et un peu plus loin d’un joli bruant. Par bonheur, ces deux oiseaux inattendus et peu farouches acceptent de montrer le bout de leurs becs à mon appareil-photo. Alors que je termine ces photos, un papillon virevolte autour de moi. C’est le deuxième que je vois cet après-midi. Un Vulcain aux jolies ailes qui ont fait leur temps. Dès lors que l’on retrouve des pins, le chemin tout en descente nous ramène vers l’arrivée et vers d’autres jolies demeures. Alors que nous sommes à quelques mètres de la voiture, un grand panneau donnant les noms des résidents m’interpelle car j’y lis « Nicoletta ». Je pense bien évidemment à la chanteuse me demandant si c’est elle qui habite ici ? Je ne sais pas ! Mais une chose est certaine , il est mort le soleil ! Il y a déjà longtemps qu’il a disparu derrière une ouate cireuse. Malgré ce ciel pas vraiment bleu, nous avons bien profité de cette douce météo. Au regard du parcours plutôt court et du temps que nous y avons consacré, je suis globalement satisfait de la faune photographiée.   La balade est finie et il est temps de rentrer. Elle a été longue de 3,8 km, pour une modeste déclivité de 65 m et des montées cumulées de 91 m. 1h et 40 mn de flâneries ont été suffisantes. Il existe apparemment une version plus longue ; 5,8 km sont souvent cités ; mais celle que nous avons accomplie en suivant normalement le balisage jaune aperçu ne nous a pas permis de la réaliser. Je garde donc le sentiment que les layons anti-incendies opérés récemment ont fractionné ce parcours.  Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.


     


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Phil Collins. Elles ont pour titre : "In The Air Tonight", "Against All Odds" et "Another Day In Paradise".

    Le Tour du Lac de Villeneuve-de-la Raho

    Le Tour du Lac de Villeneuve-de-la Raho

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    La plupart d’entre vous qui vont compulser et lire ce reportage seront surpris de trouver « le Tour du Lac de Villeneuve-de-la-Raho (*) »  dans mon blog. Pourtant, et je vais m’en expliquer, il y a plusieurs raisons à cela. La première et la principale est la suivante : Il y a quelques années et alors que je venais de démarrer la création de mon blog et que j’en étais seulement à une vingtaine de « randonnées expliquées », une dame qui passait ses vacances dans un camping de Taxo-les-Pins m’avait envoyé le message suivant : « Bonjour, Fidèle de votre site Internet, je suis du nord mais depuis 2 ans je viens passer mes vacances d’été dans un camping de Taxo. Je marche très souvent avec vous grâce à vos jolies vidéos. Je marche virtuellement car suite à une intervention chirurgicale et à de gros problèmes respiratoires que je rencontre depuis,  il m’est impossible de marcher lorsqu’il y a la moindre élévation. Seriez-vous à même de m’indiquer 2 ou 3 circuits dans le département où je pourrais marcher sans cette crainte qu’il y ait des pentes à gravir mais avec la possibilité de rencontrer d’autres personnes afin que je puisse me sentir en sécurité. Merci infiniment. Cordialement. Michelle.» Alors pour être franc, j’avais été très embêté pour lui fournir une réponse avec ces critères-là. Primo parce que je n’avais aucune balade pédestre sans déclivité parmi mes « randonnées expliquées », et que secundo même en cherchant, je ne voyais pas ce que je pouvais lui répondre, après tout pour marcher sur des portions planes ce n’est pas les endroits qui manquent. Comme seule réponse, mais en y mettant les formes, je m’étais contenté de lui dire de se renseigner auprès d’un club de randonnées. Deux années plus tard, elle m’envoya le message suivant : « Bonjour Gilbert, Vous auriez pu me le dire qu’il existait deux parcours pédestres autour du lac de Villeneuve-de-la-Raho. Un petit et un grand, tous les 2 bien plats et avec toujours beaucoup de monde. Je suppose que vous deviez le savoir ? Je suis très heureuse car depuis presque un mois je vais y marcher régulièrement et en plus je m’y suis fait quelques amies. Bonne continuation pour votre blog. Bien cordialement. Michelle de Taxo. Alors bien évidemment, comment lui répondre que je ne connaissais pas le lac de Villeneuve-de-la-Raho ? Bien sûr que je le connaissais ! Bien sûr que je savais que l’on pouvait en faire le tour ! Bien sûr que je savais que tout y est plat ! Bien sûr que je savais qu’il y a toujours de nombreux marcheurs ! Que pouvais-je lui répondre d’autre si ce n’est la vérité et que j’étais confus de ne pas y avoir pensé ? C’est ce que je fis avec un brin d’excuses car en outre je sentais bien dans son message qu’il y avait une pointe de reproche. Ainsi s’arrêtèrent nos échanges mais cette anecdote est toujours restée là dans un coin de ma tête. Alors bien évidemment quand nous sommes sortis du second confinement avec cette possibilité de pouvoir nous échapper 3 heures et à 20 km du domicile, et qu’avec Dany nous venions de décider de partir marcher à Villeneuve-de-la-Raho, cette anecdote m’est revenue comme un boomerang. « Pourquoi ne pas y aller et faire un reportage ? Pourquoi ne pas y aller et faire comme je le fais souvent désormais, c’est-à-dire me consacrer principalement à photographier la faune et les oiseaux plus spécialement ? » Je sais qu’ils y sont parfois nombreux. J’en avais fait le constat quelques mois auparavant. A tous ces desseins, je me disais qu'il y avait peut-être « d'autres Michelle » que ce parcours pouvait intéresser ?  L’idée ne m’a plus quitté et quand je fus là-bas, j'étais très comptant de me lancer dans ce reportage et de plus, jamais je n’aurais imaginé qu’il y ait tant d’oiseaux ! Les 3 heures devinrent 5 et demi, mais par bonheur avec l’attestation sur smartphone la « tricherie » modificatrice fut facile à corriger. Alors voilà toutes les raisons qui m’ont amené à ce reportage  : cette « fameuse » Michelle de Taxo, sans doute le parcours de marche le plus fréquenté et de  très loin du département, ma passion pour les oiseaux et enfin cette opportunité d’y aller au sortir du confinement. Alors bien sûr, je ne vais pas vous faire l’affront de vous expliquer comment on fait le tour du lac de Villeneuve-de-la Raho. Dans un sens ou dans un autre, rien n’est plus simple. Il suffit d’y aller et depuis le parking de suivre le mouvement. Un  mouvement perpétuel de marcheurs, de coureurs, de cyclistes et de bien d’autres activités qui ne s’arrête que la nuit. Enfin je crois ! Merci à Dany qui une fois encore a accepté de marcher le plus souvent seule me faisant l’immense plaisir d’assouvir ma passion de la photo ornithologique sans rouméguer ! Sans elle, jamais il n’y aurait eu autant d’oiseaux dans ce reportage. Ce jour-là, le ciel était mitigé avec un grand ciel bleu au dessus de Villeneuve mais plus laiteux en direction du Canigou magnifiquement enneigé. La lumière était donc un peu bizarre mais pour mes photos, la luminosité était amplement suffisante. Nous avons accompli la grande boucle mais alors que Dany continuait son bonhomme de chemin, moi, après la petite retenue écologique, je suis parti m’égarer dans les vignes car j’avais constaté que les passereaux y étaient très nombreux. Sur ces buttes et plateaux qui dominent le lac, ils se déplaçaient des vignes vers des bois de pins et de cyprès et vice-versa. J’ai donc passé pas mal de temps sur ces hauteurs et n’en suis parti qu’à l’instant où j’ai estimé que les principales  espèces que j’avais vu avaient été photographiées au moins une fois correctement. Ce reportage est donc le reflet de ce que ce que j’ai pu voir au fil du parcours ce jour-là (et quelques mois auparavant) : faune et surtout avifaune, un peu de flore, paysages et mais également les activités qui y sont pratiquées. Autant l’avouer, ce fut pour moi un pur bonheur ! Le grand circuit que nous avons accompli est long de 7,3km mais au sud et en montant dans les vignobles j’ai dû facilement accomplir 1km de mieux, peut-être même plus  à courir derrière les oiseaux ….Eh oui, que voulez-vous, enfant, ma mère ne m’a jamais appris à voler, pourtant mon nom a bien 2 « L » ! Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.

    (*) Le lac de Villeneuve-de-la Raho en bref : C'est un lac qui a été créé en 1977 sur le site d'une dépression naturelle dont le nom était « Etang de Barria ». Etang asséché en 1854. Il appartient au Conseil Général des Pyrénées-Orientales qui en assure la gestion. Il est alimenté par le Canal de Perpignan. Il est composé de 3 retenues distinctes : une retenue touristique ou balnéaire avec une plage où la baignade est autorisée lors des périodes où elle est surveillée, une retenue principale qui est la plus grande et une retenue écologique réservée à la faune et à l'avifaune. L'ensemble occupe 231 ha pour un volume d'eau moyen de 18 millions de m3. Si initialement il a été créé pour irriguer les cultures, il est aujourd'hui le pôle touristique le plus important du département. De très nombreuses activités de loisirs y sont autorisées attirant un très grand nombre de visiteurs. A ce jour, de nombreux autres projets sont dans les cartons : l'aménagement d'un terrain de golf à proximité et un futur apport d'eau supplémentaire grâce à une liaison avec le lac de barrage de Vinça en sont les principaux. On peut le considérer comme un véritable lac de barrage puisque sur son flanc est, un digue artificielle de terres et de rochers a été construite, qu'une prise d'eau est active ainsi que divers déversoirs. 


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  • Ce diaporama est agrémenté de la musique d'Ennio Morricone et de Alessandro Alessandroni "Forse Basta", en anglais "A Flowers Is All You Need", musique du film "Le Tour Du Monde Des Amoureux De Peynet (Peynet's Lovers Around The World)" de Cesare Perfetto. Elle est successivement interprétée ici par Masteryamani (Piano), Ennio Morricone et son orchestre, Demis Roussos (Chant) et Paul Mauriat et son orchestre. 

    Le Circuit du Champ de l'Ours (Campoussy) depuis Sournia

    Le Circuit du Champ de l'Ours (Campoussy) depuis Sournia

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    Sournia, parking de la cave coopérative le 17 octobre 2020. Il est 10h. Sous un ciel bleu d’un incroyable pureté, nous nous préparons pour une balade pédestre que j’ai intitulée « Le Circuit du Champ de l’Ours depuis Sournia ». Peu de personnes le savent mais le village de Campoussy, objectif principal de cette randonnée, a une origine romaine très ancienne dont le nom signifie le « Champ de l’Ours », raison première, mais pas la seule, qui m’a incité à donner ce nom au circuit que je vous présente ici. La plupart des historiens vous diront que cette toponymie n’est pas tout à fait exacte et ils auront probablement raison. Ainsi, sur son site Internet et dans la fiche de présentation de Campoussy,  l’historien Jean Tosti précise la toponymie suivante :  « Première mention en 965 sous la forme Campo Ursino, qu'on interprète souvent à tort comme "le champ de l'ours". Il s'agit en fait du champ d'Ursinus, nom de personne romain, diminutif d'Ursus (ursus = ours) ». L’encyclopédie Wikipédia et bien d’autres toponymistes à quelques mots près écrivent sensiblement la même chose. De plus, il faut noter qu’en occitan Campoussy s’écrit « Camporsin », nom visible sur le panneau signalétique à l’entrée du village, et qu’il faut bien sûr continuer à le séparer en deux avec « Camp » d’un côté et « Orsin » de l’autre. Ce dernier nom en occitan n’est pas sans nous rappeler le mot français «  oursin ». Or que nous dit Wiktionnaire dans la rubrique « Etymologie » à propos de ce coquillage ? « De l’occitan oursin issu du latin ursinus (« d’ours »), à cause que les piquants ont été comparés aux poils serrés de l’ours ou dérivé de ours avec le suffixe -in ». Enfin, notons que le site anglais « Babynames.com » apporte une confirmation supplémentaire en indiquant que le prénom  « Orsin » signifiant « ourson » est d'origine anglaise. Orsin est un nom utilisé principalement par les parents qui envisagent des noms de bébé pour les garçons ». On pourrait presque affirmer que « Campoussy » c’est le « Champ de l’Ourson ». Alors bien sûr, et comme on le voit l’ours n’est ici que le résultat très lointain et redondant d’une très vieille anthroponymie. Si je ne conteste pas le bien-fondé de cette toponymie, il faut savoir qu’ « à l’époque romaine, l’ours brun était encore présent partout en France, en plaine comme en montagne » (Source L’Ours en France, plaquette de l’association Férus).  Notons néanmoins que la présence d’un ours en Pays Fenouillèdes et de nos jours n’est pas si «stupide » que ça puisque Wikipédia indique qu’un spécimen aurait été aperçu il y a quelques années seulement.  En 2010, la présence de Balou dans l’Aude tout près de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse et à 70km de Sournia a  été confirmée. Quant à sa présence certaine et abondante au 18eme siècle dans ce secteur, elle ne fait aucun doute puisqu’au même titre que d’autres grands gibiers, l’ours était beaucoup chassé et braconné à cette époque-là. Si sa chasse régressa, c’est parce que les populations s’amenuisèrent au fil du temps. « Dans les Pyrénées-Orientales, le dernier ours sauvage du département est tué en 1846 lors d'une battue organisée à cet effet » nous dit Wikipédia. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1958 que sa chasse fut interdite mais il fallut attendre 1981 pour que l’espèce soit déclarée « protégée ». Toutefois, Wikipédia nous dit encore que  « La dernière ourse de souche pyrénéenne, Cannelle, a été abattue par un chasseur le 1er novembre 2004 ……Son fils Cannellito, né en 2004, est ainsi le dernier ours de souche pyrénéenne encore en vie ». Comme on le voit, le « Champ de l’Ours » antique est loin d’être démodé. Enfin, la deuxième raison à cette jolie dénomination est qu’en 2009, j’avais déjà entrepris le récit d’une longue randonnée intitulée « le Circuit de Campoussy depuis Sournia ». Alors bien sûr, impossible de donner deux fois le même nom à une balade différente même si la ligne de départ et l’objectif principal sont identiques !

    Comme pour des balades précédentes intitulées « Le Circuit autour du Vallon de la Désix » et « Le Circuit des Ponts Romains », nous démarrons depuis le parking de la cave coopérative direction Campoussy par la D.619. Là, il faut emprunter à gauche la piste DFCI N°F80. Cette large piste forestière, je commence à bien la connaître, même si la vieille carte IGN 2348 ET que j’utilise encore dans mon vieux GPS est obsolète depuis pas mal de temps déjà, une variante de l’ancienne piste ayant vu le jour. De toute manière, il n’y a rien d’autre à faire qu’à la suivre. Comme toujours, me voilà d’emblée aux aguets de la flore et de la faune, et principalement des oiseaux. Si les merles et les geais semblent les plus présents, paradoxalement c’est d’autres passereaux que je réussis à photographier en premier et de la meilleure des manières. J’ai prévenu Dany que ce circuit était court, que nous avions donc tout notre temps et que j’avais envie de flâner et surtout de prendre des photos. « Marche à ton rythme et ne m’attends pas, on se retrouvera à Campoussy pour le pique-nique » lui ai-je dit. Mais sans réponse et avec un haussement d’épaules, je comprends qu’elle n’accepte pas ce qu’elle considère à juste titre comme une « stupidité ». Oui, je suis bien conscient que nous sommes là pour marcher ensemble ! Mais c’est plus fort que moi, chaque mouvement d’un animal aussi petit soit-il ou chaque plante fleurie attirent mon regard. Elle marche à son rythme certes puis m’attends quand mes tentatives de photos animalières s’éternisent en longueur. A dire vrai, la flore est plutôt réduite, quand à la faune, elle se résume à quelques oiseaux et à de rares papillons et criquets. Nous avançons donc de manière plutôt régulière mais il est vrai que je m’arrête assez souvent même si la plupart de mes arrêts sont courts. Finalement en arrivant à une intersection en forme de fourche et au niveau d’une barrière, nous prenons à droite direction Campoussy. Le hameau n’est plus très loin et d’ailleurs quelques vestiges se présentent assez vite avec un très vieux et haut mur à droite du chemin. Simple mur de soutènement ? Reste d’une ancestrale fortification ? Rien ne permet d’apporter une réponse, pas même un lézard des murailles se chauffant au soleil. Il disparait avant que je ne réussisse à le cadrer. Dès le virage suivant le village apparaît, ou tout du moins son imposante église Saint-Etienne. Dans l’immédiat, l’église on ne voit qu’elle tant sa stature architecturale et sans doute gothique en impose. Il faut avancer encore pour apercevoir les premières maisons. En entrant dans le village, et bien qu’il ne soit qu’11h30, Dany en est déjà à chercher un coin agréable pour pique-niquer. Moi, et parce que de nombreux moineaux, pinsons, rougequeues noirs et à un degré moindre quelques étourneaux ne paraissent pas très farouches, je continue dans les ruelles pour tenter de les photographier. Quand je reviens vers Dany, je m’aperçois qu’elle a mis à profit notre courte séparation pour entamer une vaillante conversation avec une jeune dame du village. Apparemment, le sujet est le potentiel immobilier du village et les maisons à vendre. Alors je repars vers mes volatiles, préférant laisser les deux « papoteuses » à leurs échanges « affairistes » qui ne m’intéressent guère. Quand je reviens une demi-heure plus tard, Dany, pour pique-niquer, a finalement trouvé son bonheur sur un banc de la place centrale. C’est donc ensemble et en plein soleil, que nous attaquons un déjeuner bien agréable mais ô combien espéré. Tout en mangeant, elle me remémore un souvenir que j’avais gardé dans un petit coin de ma mémoire et que pour être franc j’attendais d’un instant à l’autre :

    • « Tu te souviens la dernière fois que nous sommes venus ici à Campoussy, nous avions vu un chat qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à notre petite Noxi ? La ressemblance était frappante sauf que ce chat-là était beaucoup plus câlin car il s’était laissé caresser sans crainte ! C’était quelque jour après sa mort et j’y avais vu un signe ! 
    • Oui, je m’en souviens très bien, c’était effectivement quelques jours après sa disparition. D’ailleurs, nous étions partis manger à l’auberge de Sournia un peu à cause de ça et pour nous changer les idées. L’après-midi nous étions venus visiter Campoussy.
    • J’aimerais bien le retrouver ce chat !
    • Des mois ont passé et tu risques d’être déçue si tu ne le vois pas !
    • Non, je serais heureuse de le revoir mais je me ferais une raison s’il n’est pas là.
    • Ok, essayons de retrouver le mur en ruines où nous l’avions vu couchée. »

    Nous rangeons nos sacs à dos et nous voilà partis dans les ruelles à la recherche de « notre petite Noxi », car à vrai dire il s’agit bien de cela. Retrouver le passé, retrouver notre animal de compagnie que nous avons tant aimé et qui nous manque chaque jour que Dieu fait. Voilà ce que nous comptons trouver sous les traits de ce chat « européen » pour ne pas dire « de gouttière », somme toute assez banal la plupart du temps, sauf que là tout était identique y compris les yeux. Oui surtout les yeux. C’était si troublant. Toute la ressemblance était là ! Le pelage certes mais les yeux ! Malheureusement et comme je l’avais craint, si nous retrouvons aisément le mur en ruines, il n’y a pas de chat dessus. Ou plutôt si, il y en a un, mais pas le bon ! Un chat gris , un peu renfrogné et qui ne se laisse jamais approcher. Nous cherchons un peu, regardons dans les jardins alentours, dans les différentes arrière-cours, mais en vain. Cette fois, notre petite Noxi est partie pour toujours. Un peu tristes, nous continuons la visite du joli hameau que nous connaissons déjà. En février dernier, nous avions longuement papoté sur la beauté et la quiétude si agréables du village avec un couple profitant du soleil, mais eux aussi ne sont pas là aujourd’hui. Pourtant, nous apprécions toujours autant ces aspects paisibles et charmants. Oui, malgré des décors verdoyants, ravissants, ronds et reposants et un magnifique Canigou enneigé qui crève l’horizon, nous marchons comme deux automates, en silence car désabusés. J’ai bien peur que la fin du « Champ de l’Ours » ne se transforme en un « Complainte du Chat ». Après tout « champ » et « chant » peuvent prêter à la confusion et comme la confusion n'est jamais loin du désarroi....  Il n’en est rien heureusement et quand nous sortons du village par la route principale, alias le GR.36, je fais de mon mieux pour distraire Dany et que l’on oublie très vite cette espérance inassouvie. J’essaie de la distraire en lui montrant ce que moi je trouve intéressant. Il faut dire que les décors et les éléments contribuent à ce jeu : encore quelques oiseaux, un joli oratoire, un calvaire avec un croix en fer forgé daté de 1696 et joliment orné de deux plaques émaillées indiquant les noms des lieux : la Crutz et la Cami Vielh. Comme j'ai lu pas mal de choses avant de venir, les anecdotes ne me manquent pas. Plus loin, quelques vaches avec leurs veaux qui viennent vers nous en nous voyant, puis se ravisent en détalant comme s’ils avaient vu le diable en personne. Plus loin encore, une ferme espèce de hangar où des bergeronnettes grises s’égayent un peu partout. Une jolie vue de Sournia qui se dévoile soudain. Quelques magmas granitiques impressionnants. Encore des oiseaux, des papillons, des criquets et même une grosse araignée qui traverse le chemin. Quelques fleurs de-ci de-là. Plus loin encore, après la traversée de la D.619, quelques chevaux blancs et un petit poney brun viennent se laisser cajoler le front. Eux ont bien compris que nous n’étions pas des diablotins mais seulement des anges-gardiens de la gente animale. Après cet intermède équin, le parcours devient plus boisé et donc moins attrayant car les panoramas disparaissent. Il y a moins de tout autour de cet étroit sentier filant vers Sournia, pourtant il est loin d’être désagréable car il zigzague dans la forêt Domaniale des Fenouillèdes riches en essences diverses. L’arrivée se rapproche et il faut attendre la très proche proximité du village pour retrouver un peu de distractions avec une faune et une flore de nouveau un peu présente. Bien évidemment et chaque fois que je reviens à Sournia, comment ne pas me remémorer ce fabuleux Tour des Fenouillèdes réalisé en 2011 avec mon fils ? Nous avions été là lors de la 3eme et 4eme étape, juste le temps d'un bout d'après-midi et d'une soirée ô combien mémorables ! Puis le lendemain, nous avions poursuivi vers Caudiès. Oui, une fois encore et à cet instant, de bons souvenirs pédestres remontent en surface avec plaisir. Ainsi se termine ce « Circuit du Champ de l’Ours » mais que j’aurais pu appeler aussi « A la recherche du chat perdu ». Visite et déambulations dans Campoussy incluses, cette balade a été longue de 8,9km. Les montées cumulées ont été de 515 m et le dénivelé de 178 m entre le point le plus bas (489 m au début de la piste DFCI F80) et le plus haut (667 m au calvaire à la sortie de Campoussy). Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.


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