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    Ce diaporama est agrémenté de 5 jolies chansons interprétées par Hayley Westenra. Elles ont pour titre : "All I Ask Of You", "Pie Jesu", "Wishing You Were Somehow Here Again","I Dreamed A Dream" et "Bright Eyes" extraites de son tout premier album de 2001 sobrement intitulé "Hayley Westenra".
     puigdelpam

    A l’automne dernier, je vous avais présenté une jolie balade de quelques heures à la Balmette, petit étang bleuté, étincelant de beauté car blotti dans un bel écrin de verdure entouré d’impressionnantes arêtes rocheuses. Située à quelques kilomètres de la charmante station des Angles, cette courte randonnée avait pour but essentiel d’organiser un agréable pique-nique dans un cadre rafraichissant, paisible et bucolique à souhait. C’est encore à partir des Angles et toujours en direction de la Balmette que je vous propose une nouvelle randonnée, cette fois, beaucoup plus longue et un peu plus difficile avec cette ascension du superbe et débonnaire Puig del Pam (2.470 m). Superbe, car de son sommet complètement dénudé qui est un véritable mirador à 360°, les panoramas de tous côtés sont tout simplement époustouflants. Le démarrage et le début sont donc strictement identiques à la balade de la Balmette c'est-à-dire qu’on monte vers les hauts des Angles en direction des chalets de la Serra, puis on emprunte la rue des Sorbiers ou bien celle de la Piste Verte pour se diriger vers les locaux techniques de la station de ski près desquels on laisse son véhicule sur le parking à proximité de la large piste forestière qui file vers la Font Grosse. On prend ensuite le sentier qui monte à La Balmette. D’ailleurs, depuis notre dernière venue, un panonceau indiquant clairement la direction d’un P.R ou sentier de pays a été dressé au départ : « Sentier les Angles N°7 La Balmette ». On va bien évidemment suivre le balisage jaune qui, à partir de cette piste, laisse entrevoir de belles vues plongeantes sur le Bac de Balcère (ou Vallserra) et son joli petit lac qu’on aura l’occasion de côtoyer lors du retour de cette longue balade. A la Font Grosse, on quitte la piste mais on continue à suivre le balisage jaune qui longe le Rec de Vallserra puis nous amène à travers le défilé des Balmetes vers l’étang puis plus haut vers la cabane éponyme où il rejoint l’itinéraire du Tour du Capcir. A cette intersection où l’on va tourner à droite en direction du Refuge des Camporeils, on remarque le balisage jaune et rouge propre aux G.R. de Pays. Ici dans ce paradis pour équidés et bovins, le sentier s’élève rapidement et laisse entrevoir de magnifiques vues vers le splendide lac outremer des Bouillouses, vers la Massif du Carlit, vers les Camporeils et les deux superbes Péric, gigantesques pyramides roussâtres que de nombreux randonneurs courageux partent escalader en cette journée d’août caniculaire. On suit quelques piquets peints en jaune et rouge et au troisième ou quatrième petit poteau, on fait le choix de délaisser le Tour du Capcir, pour partir à droite vers le sommet de notre objectif du jour. Ici, avec sa pente régulière toute en douceur et ses pelouses rases, on comprend mieux pourquoi le Puig del Palm est presque aussi prisé en hiver par les raquetteurs qu’aux autres saisons par les randonneurs pédestres. Pour ceux qui s’intéressent à la toponymie, étude du nom des lieux, le sentier prend des airs d’Orient puisqu’on monte par la Serra dels Alarbs soit la Crête des Arabes, avec néanmoins paraît-il une connotation particulière et péjorative signifiant « pillards » (Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes - J.Abelanet-). Alors, marche-t-on ici dans les traces d’anciens envahisseurs que Roland a combattus à Roncevaux et que Charles Martel a arrêtés plus au nord à Poitiers ? On peut le penser, car on constate sur la carte qu’il y a aussi lors du retour près de l’étang de Vallserra, un Roc dels Moros dont la traduction en « Rocher des Maures » ne laisse planer aucune équivoque. Quand au mot « pam », qui signifie en catalan empan (mesure de la main ouverte), il vient de l’occitan « palm » qui signifie « main » mais aussi « palme » « palmier ». Alors personnellement, je ne suis pas en mesure de vous dire si le Puig del Pam signifie le Pic du Palmier et si lui aussi est un lointain souvenir des conquêtes arabes. De loin, cette montagne paraît arrondie et dénudée, alors quand on y grimpe si son côté débonnaire est une vraie réalité, le sol de ses versants, lui, est loin d’être essentiellement aride et caillouteux. En effet, outre quelques pins chétifs de-ci delà, quand on  y regarde de plus près, ses pelouses sont jonchées d’une flore minuscule et fluette mais riche et extraordinaire : asters, joubarbes, campanules, trèfles, jasiones, raiponces, gentianes, euphraises, anthyllides, céraistes, vesses de loup, etc.…. Mais au fur et à mesure que l’on monte, la végétation se fait plus rare et les cailloux plus nombreux. D’ailleurs, les quelques bergers qui fréquentent les flancs de cette montagne n’ont pas eu de mal à trouver les matériaux pour construire leurs abris de fortune ou leurs cabanes de pierres sèches. Quand à la cime ou plutôt les cimes, elles sont au nombre de trois, sont sensiblement aussi hautes les unes que les autres et sont de vastes tumulus naturels surmontés de gros cairns empierrés.  Alors, si on ne possède pas un GPS suffisamment précis,  il est difficile de savoir quel est le vrai sommet du Puig del Pam pour prendre l'inévitable cliché souvenir au faite de son pinacle. Ici les vues à 360° sont à couper le souffle : Canigou, Pelade, Madres, Mortiers, Pérics, Carlit, Cambre d’Aze, pour ne citer que les sommets les plus renommés ou les plus identifiables mais en réalité, c’est une immense partie de la chaîne des Pyrénées-Orientales qui est visible. Puis tout autour, il y a aussi les superbes et verdoyantes forêts communales et domaniales, les magnifiques et vastes taches bleutées des lacs des Bouillouses, de Matemale ou de Puyvalador, celles beaucoup plus petites des étangs des Camporeils et à nos pieds, le Mont Llaret et le Roc d’Aude dont les jolies crêtes peuvent faire l’objet d’une autre randonnée quasiment symétrique et similaire à celle d’aujourd’hui. La descente du Puig del Pam est à la fois simple si le temps est clair mais plus délicate en cas de brouillard, car il faut descendre tout schuss dans la pelouse et parfois les hautes herbes en suivant de petits cairns à gauche du pierrier de la Costa del Pam puis du Roc des Isards.  Cet itinéraire nous amène sans problème à une cabane de bergers près de la source des Tres Fonts. Là devant la cabane, démarre un large et mauvais chemin défoncé et caillouteux que seuls les 4x4 et les randonneurs pédestres sont susceptibles d’emprunter. On passe à côté de la minuscule Cabane dels Pastos, espèce de refuge qui semble avoir été spécialement construit pour accueillir un couple de schtroumfs ou de lilliputiens puis plus bas, au milieu des sapins ravagés par les tempêtes successives, on tombe sur un drôle de pylône surmonté semble-t-il d’un brûleur et ressemblant à une torchère, vestige sans doute d’une industrie montagnarde aujourd’hui disparue. Le large chemin parfois très exécrable parfois herbeux et agréable descend vers les Ganyades. Quelquefois, il ne faut pas hésiter à quitter le chemin pour avoir quelques belles vues aériennes sur le Bac de Vallserra et son joli lac verdâtre que l’on doit rejoindre pour terminer cette boucle. On finit par tomber sur un panonceau « Sentier Les Angles N°3 Les Ganyades Retour Lac de Balcère » et là, on quitte le large chemin pour un raccourci plus étroit. Ce sentier atterrit très rapidement sur une large route forestière terreuse et blanche qui par la droite nous emmène directement en bordure du lac. Après une marche très silencieuse de plusieurs heures, ici on se sent comme véritablement assailli par la foule d’estivants et son brouhaha ambiant. Il faut dire que le site de Balcère, accessible en voiture, est, avec son restaurant, sa buvette, ses autorisations de pêche à la journée, ses aires de pique-nique, un lieu idéal pour les touristes et les visiteurs en tous genres. Randonneurs, pêcheurs, vacanciers, promeneurs, vététistes ou simples pique-niqueurs, tout ce petit monde se retrouve sur les rives ombragées et rafraîchissantes de ce beau lac de montagne. Alors après une rapide découverte et une boisson bien fraîche, moi, je ne me suis pas éternisé et pour rejoindre la voiture, j’ai choisi « le sentier les Angles N°5 Rocatells ». Alors, autant vous le dire, après les vingt kilomètres déjà accomplis, avec son sentier glissant en bordure du torrent, ses tourbières et ses passages difficiles et sinueux, cet itinéraire est loin d’être le chemin le plus recommandable pour terminer cette très belle randonnée. Ce sentier de pays des Rocatells se suffit sans doute à lui-même, alors en la circonstance, je ne vous le recommande pas et à partir du lac de Balcère, je vous conseille d’emprunter de préférence la piste forestière qui rejoint La Serra ou mieux le bon sentier qui débouche directement près des locaux techniques de la piste verte où l’on retrouve sa voiture. Cette randonnée s’adresse aux bons marcheurs accoutumés aux longues distances (20 km) car même si les flancs du Puig del Pam ne sont pas très pentus, la boucle est longue et le dénivelé cumulé (1.300 m) non négligeable. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Pascal Obispo. Elles ont pour titre : "Ce Qu'On Voit Allée Rimbaud""Lucie" et "Millésime" 
     la-toureze-mysterieuse

    Après quelques belles randonnées hors des sentiers battus, je reviens avec cette « Tourèze Mystérieuse » à des chemins bien plus empruntés par les marcheurs de notre belle région. En effet, je qualifierais presque d’incontournable, cette jolie et énigmatique balade qui part de l’historique et charmant village de Latour-de-France et qui figure d’ailleurs en très bonne place dans le guide « Les Pyrénées-Orientales ….à pied » édité par la Fédération Française de Randonnée Pédestre. Si vous démarrez cette excursion dans la Tourèze sans savoir pourquoi on y a adjoint l’adjectif « mystérieux », la réponse à cette interrogation vous sautera aux yeux comme une évidence dès lors que vous aurez mis un pied dans cette étendue de garrigues. C’est en tous cas, ce que j’ai vécu la première fois où je m’y suis rendu. Bon, comprendre la présence de l’adjectif « mystérieux » dans le titre de cette jolie balade, ne vous donnera pas pour autant les réponses à toutes les questions que vous vous poserez tout au long du parcours et il est fort probable que le mystère restera presque entier une fois la ligne d’arrivée franchie. Située au nord de Latour-de-France et dominant une courte portion de la Vallée de l’Agly, dans cette modeste colline, dont l’altitude de 424 mètres atteint son apogée à la Sarrat del Coude, le mystère se fera jour sous la forme d’une multitude d’amoncèlements de pierres sèches qui jalonnent le sentier et qu’on découvre au fil des 13 kilomètres que composent le parcours. Ce qui est un peu dommage, c’est que tout au long de cette boucle qui est pourtant un P.R (randonnée de pays), aucun panonceau ludique ne vient éclairer notre lanterne sur l’origine de ces innombrables et colossaux tas de pierres et sur la quarantaine (paraît-il !) de capitelles que l’on peut découvrir dans cet étrange paysage plutôt aride. Cette boucle démarre devant la cave coopérative vinicole où un panneau annonce la direction et la couleur jaune du balisage : « 13 km-4h-dénivelé 250 m ». A hauteur du Monument aux Morts, on délaisse la rue du Général de Gaulle pour emprunter la rue de la Capeillette, petite ruelle qui nous amène directement au bord de l’Agly que l’on enjambe par un large radier. La Tourèze est cette longue colline qui ondule et s’élève depuis la gauche où l’on distingue de grands piliers électriques à haute tension. Si la Tourèze est à gauche et devant soi, l’itinéraire, lui, file à droite et parallèle au fleuve par une large piste d’abord bitumée puis terreuse qui traverse quelques vignes et terrains en friches. Elle passe devant un ranch, espèce de blockhaus essentiellement fait de moellons de ciment où plusieurs chiens montent ardemment la garde puis le chemin débouche rapidement sur la départementale 9 au pied de ce qui ressemble à un immense hangar désaffecté. Le balisage jaune nous demande de tourner à gauche et de poursuivre la D.9 sur environ 350 mètres puis un petit panonceau nous recommande de grimper à droite dans la colline par un large chemin immédiatement rocailleux qui file plein nord puis tourne vers le nord-ouest tout en continuant à s’élever au milieu d’ultimes vignobles. Ce qui étonne le randonneur, ce sont bien sûr, ces premiers amas de blocs rocheux qui bordent le chemin sur la gauche. Comment sont-ils arrivés là ? Rien ne le dit ou ne le laisse deviner mais ici, compte tenu de leurs masses, on imagine mal qu’ils aient pu être manipulés par l’homme sans l’aide d’une machine robuste et moderne. Là, les panoramas se dévoilent déjà sur le vallon de l’Agly et à l’horizon vers le sud et l’est, vers Montner et Força Réal, au dessus vers le Canigou, vers Estagel et ses carrières blanches toutes proches et plus loin vers le mamelon pointu de la Tour del Far. Le vignoble disparait rapidement et laisse la place à une garrigue typiquement méditerranéenne : buis, cistes, romarins, genévriers, nerpruns, baguenaudiers, chênes kermès et verts, camélées, etc.… Quelques mètres plus loin, avec des pierres devenues soudain plus petites et sur la droite une première capitelle, dans nos têtes les premières interpellations apparaissent. A l’ombre d’une agréable mais trop courte pinède de pins parasols, le sentier se rétrécie et file désormais sous un cagnard brûlant dans un incroyable décor austère où les rochers, les cailloux, les pavés deviennent les « pierres angulaires » d'incalculables et monumentaux édifices soulevant quatre principales interrogations : « Qui, quand, pourquoi, comment ? »  Si l’on connaît plus ou moins, l’usage d’une capitelle : cabane à encorbellements de pierres sèches mais parfois de marbre comme ici dans la Tourèze où l’agriculteur rangeait ses outils et s’abritait en cas d’intempéries, par contre pour ces longues masses parfois difformes de pierres de plusieurs mètres de largeur et parfois, de hauteurs, pour le randonneur lambda, le mystère reste entier. Est-ce des clôtures, des coupe-vents, des terrasses, des enceintes délimitant des parcelles, des accotements, des murs de protection ou de défense, des passages ou tout ça en même temps ? On peut laisser aller son imagination en raison de la diversité de ces empilements. Un dénominateur commun néanmoins : l’ordonnancement de ces pierres dont on voit parfaitement qu’elles ne sont pas arrivées là de manière désordonnée. Au gré de notre pérégrination, on pense trouver quelques pistes : au sol, quelques poteaux rongés par le temps finissent de pourrir à côté d’un ancien transformateur électrique, un poste de chasse apparait au sein d’un énorme amas de pierres, une longue cabane de parpaings envahie par les ronces et les nids de guêpes domine une « coume », un muret avec une chicane ressemble à une muraille fortifiée, des stries dans des roches calcaires dues aux frottements de roches plus dures peuvent laisser supposer qu’on marche ici sur le site d’un ancien glacier ce qui pourrait expliquer ces amoncellements de pierres comme étant le dépôt final d’anciennes moraines, un panneau de bois de l’Association du Massif de la Tourèze nous demande de respecter le site, une date 1842 a été taillée au fronton d’une capitelle mais indique-t-elle l'époque de sa construction,  etc.… Non décidemment, tous ces éléments bien différents n’apportent aucune réponse concrète et ne représentent même pas le début d’un soupçon d’indices. Plus on avance et moins on a de réponses aux questions que l’on se pose. Alors, en désespoir de cause, on finit par penser que ces gigantesques tas de pierres sont comme tombés de ciel. Alors, la « Tourèze Mystérieuse », ancien résidence d’extra-terrestres ou site divin ? Comme on finit par se lasser de tous ces mystères et qu’on en deviendrait presque stupide ou « parano », on préfère passer son temps à observer les superbes panoramas qui se dévoilent un peu de tous côtés. Après tout, une randonnée c’est surtout fait pour ça, non ? On aperçoit le Canigou et le début des Pyrénées, les Fenouillèdes et les Corbières mais le plus beau reste incontestablement cette vue somptueuse et aérienne que l’on a de Latour-de-France depuis le bord de la colline. Les capitelles de plus en plus belles ou insolites continuent à nous faire sortir du sentier puis sans y prêter garde, on se retrouve tout à coup au pied d’une « Tour Eiffel » miniature qui n’est autre que l’immense pylône électrique à haute tension que l’on avait aperçu depuis le radier sur l’Agly. Ici, à 394 mètres d’altitude, on délaisse pour un temps les tas de pierres pour des amas de poutres métalliques moins occultes et on atteint le point culminant de notre balade avant de redescendre au fond d’un thalweg tout en filant plein nord. On coupe le fond de la « coume » au milieu des buplèvres où les papillons sont légions, attirés qu’ils sont par les fleurs jaunes de ses superbes arbustes ligneux mais aussi par un peu d’humidité dans ce monde d’une extrême sécheresse. Le sentier remonte jusqu’au prochain pylône électrique et là, il tourne à droite et contourne la Sarrat del Coude pour redescendre dans la Coume d’En Mouche. Là, en descendant cette ravine, plusieurs murettes en ruines et quelques tas de pierres rouges au sein d’un inextricable maquis finissent de remettre une dernière couche aux mystères de la Tourèze. Le sentier atterrit au Col del Loup (199 m) au milieu d'un vignoble soigné et rectiligne. Alors que Latour-de-France apparaît magnifiquement vers l’est, un petit panonceau jaune indique l’évidente direction et la distance de 2 kilomètres restant à parcourir. Pour finir, on prête attention aux derniers coups de peinture jaune sur les pierres du chemin et on rejoint très facilement Latour-de-France près de l’aire de pique-nique qui jouxte les rives de l’Agly que l’on entend chanter en se rapprochant du village.  On enjambe le fleuve par le pont qui rejoint le bourg au pied des vieux remparts. Le balisage se poursuit vers le château et l’église et permet de découvrir quelques facettes du vieux village que l’on peut aisément compléter en flânant dans les jolies et ancestrales ruelles. On rejoint la cave coopérative et notre véhicule avec sans doute un peu d’amertume de n’avoir pas pu élucider, au moins en partie, « les mystères de la Tourèze ». Alors en arrivant chez moi, je me suis empressé d’aller voir sur Internet tous ce que l’on avait pu écrire sur cette contrée et il faut avouer qu’il n’y a pas pléthores d’articles. J’y ai, malgré tout, trouvé une étude très intéressante qui présente l’avantage de s’adosser à des recherches locales et historiques menées très sérieusement par l’archéologue Jean-Pierre Comps. En résumé, mais je vous conseille d’aller voir le site :

    http://www.aapo-66.com/administration/pdf_upload/bulletins-000013.pdf

    il dit que la Tourèze aurait été défrichée et dépierrée par les paysans les plus pauvres de la vallée de l’Agly que l’on appelait déjà journaliers. C'est-à-dire que ces hommes vendaient leur travail à des propriétaires que ces terres incultes n’intéressaient pas vraiment.  Ces paysans, à la fois bergers pastoraux et agriculteurs travaillaient cette étendue de garrigues pour en faire des terres arables et des lieux de pâturages avec l’immense espoir d’en acquérir quelques fragments de parcelles. Et comme pour ces pauvres gens, les surfaces cultivables avaient une valeur inestimable car c’était leur unique moyen de subsistance, ils ont pris soin de ranger méthodiquement toutes ces pierres extraites manuellement de leurs terrains pour en faire des parements, des murets, des amoncellements, des clôtures, des cabanes, des abris, des terrasses, etc.…. A partir de là, on peut penser que le mystère de la Tourèze a été ainsi résolu puisque cette petite colline aurait été au fil des siècles une incroyable région pastorale où le défrichage et le dépierrage faisaient partie intégrante du quotidien de nos admirables ancêtres. Mais ne reste-t-il pas un dernier vrai mystère qui, celui-ci, ne sera jamais élucidé ? Celui de savoir où ces paysans puisaient cet invraisemblable courage et cette prodigieuse force pour arriver à vivre de cette terre excessivement pénible et escarpée ? Cette théorie paraît la plus plausible mais comme ce n’est pas la seule ceci explique sans doute l’absence de panonceaux tout au long de cette belle balade. Si vous vous intéressez à ce thème, je vous conseille d’aller visiter les sites Internet suivant :

    http://www.pierreseche.com/terminologie_Roussillon.html 

    http://jeantosti.com/musee/cabanes.html 

    Cette randonnée est réalisable toute l’année mais en période estivale, il faut s’assurer que la massif est praticable et il est fortement conseillé de ne pas oublier en sus de l’équipement usuel, de bonnes chaussures de marche, de l’eau à profusion, des lunettes de soleil et une crème solaire. Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt – Top 25.

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     Ce diaporama est agrémenté avec des musiques du DJ Michael Maretimo extraites de sa compilation intitulée "Spring Lounge 2019".
     pic-de-portepas
    picportepasign
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    Les habitués de mon blog, en lisant cet article consacré au Pic de Portepas, vont sans doute rouspéter et se dire « encore une randonnée au départ d’Urbanya ! ». Ils n’auront pas tort mais d’un autre côté, il faudra sans doute vous y faire car que voulez-vous, depuis dix mois, je passe l’essentiel de mon temps à restaurer et à rénover une petite maison que j’ai achetée dans ce merveilleux village et la façon la plus simple que j’ai trouvé pour m’évader de ce labeur pénible et qui, parfois, paraît sans fin, c’est de m’élever sur les hauteurs environnantes. C’est ainsi que l’an dernier, j’étais parti vers Estardé voir les ruines de l’ancienne gare de l’exploitation du talc de Caillau, puis au printemps dernier, j’étais monté voir le Pic Lloset et ses cerisiers en fleurs et cette fois-ci, j’ai jeté mon dévolu sur ce pic qui m’était également inconnu à savoir le Pic de Portepas (1.798 m). Franchement, autant vous le dire, je n’ai pas été déçu de cette longue vadrouille dans des paysages verdoyants à souhait, des décors sans cesse renouvelés et des vues admirables. Je pensais que Dany m’accompagnerait mais cette fois-ci ce n’est pas sa polyarthrite qui la faisait souffrir mais plus simplement ses orteils dont les ongles, depuis la dernière randonnée, avaient décidé d’émigrer sous d’autres cieux. Bon, d’un autre côté, je crois que ce jour-là, elle a pris autant de plaisir à ranger à sa guise sa petite maison de montagne que j’en ai pris moi-même à marcher au sein de cette merveilleuse forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya. Et si parfois, je peux avoir l’adjectif facile et grandiloquent, cette fois le terme de « merveilleux » n’est pas exagéré tant j’ai fait ce jour-là d’exceptionnelles découvertes. Je ne parle pas des incalculables et superbes fleurs qui m’ont accompagnées toutes la journée et qui ont contribuées une fois encore à alimenter mon herbier photographique, je n’évoque pas la multitude de papillons multicolores et d’insectes voltigeurs qui m’ont escortés tout au long du chemin, non, cette fois, la faune sauvage était réellement de sortie et c’est ainsi que j’ai eu l’occasion de voir un chevreuil, deux écureuils roux, quelques rapaces, un gros blaireau, un lézard vert et plusieurs gris qu’ici, on appelle, bien sûr, lézards catalans. Mais le clou du spectacle, ce sont quelques renards qui semblaient s’être donner le mot pour quitter de concert leurs terriers et surtout qui paraissaient n’avoir aucune crainte d’être photographié sous toutes les coutures. Ces goupils étaient à tel point dociles et de bonne composition que ce reportage, j’aurais presque pu l’intituler « Danse avec les renards » ou bien « l’homme qui parlait aux oreilles des renards » ou encore le « Roman de Renart », mais le titre était déjà pris. La randonnée, elle, au départ du parking du village, reprend le même itinéraire que celui qui nous avait amené aux pics LLoset et de la Moscatosa, c'est-à-dire qu’on passe devant la mairie, on poursuit tout droit le bitume, qui dans un virage à gauche se transforme ensuite en une piste qui passe devant un pylône puis devant une grande étable et rejoint beaucoup plus haut la piste DFCI C060 qui est en réalité le sentier du Tour du Coronat. Comme toujours, on respecte la propriété privée, on referme les clôtures derrière soi et on fait attention à celles parfois électrifiées. Cette fois-ci, on va poursuivre le sentier en direction du col del Torn (col de Tour) et juste avant d’y parvenir, c'est-à-dire à environ 200 mètres de celui-ci, on emprunte la piste DFCI C056 qui file à gauche. Ne vous trompez pas : ce n’est pas un premier large chemin herbeux qui, lui,  est un cul de sac, ni le troisième ou le quatrième qui, du col de Tour, vous entraînerez respectivement vers Canrec et au Refuge de Callau. Non, pour la boucle qui nous intéresse c’est bien la deuxième large piste qu’il faut prendre et on ne peut guère se tromper car outre le panonceau DFCI C056, on arrive rapidement devant une grande barrière métallique où quelques panneaux de recommandations nous précisent qu’on entre dans une zone pastorale. D’ailleurs, pour les étourdis qui n’auraient pas lu les écriteaux, un vaste enclos est immédiatement planté là, derrière la barrière, pour signaler qu’on entre dans un espace d’estives. On prend soin de refermer la barrière car guère plus loin, des dizaines de bovins ont déserté l’enclos et déambulent en liberté dans les prés à l’ombre de magnifiques sapins et ne semblent en aucun cas effrayés de la présence de deux ou trois renards qui rodent dans les parages. Peu après, à la Sola de la Pinosa de Portapàs, les pins à crochets et les sapins disparaissent pour un temps et laissent la place à de grandes fougères et surtout à d’innombrables petits genêts en fleurs colorant le chemin. De nombreux papillons et insectes butineurs ou sauteurs foisonnent dans ce secteur. A mon approche, quelques jolis lézards délaissent leurs pierres brûlantes et filent dans les fraîches fougères. Plus bas, un gros blaireau, un peu pataud, traverse une clairière mais détale en me voyant. Ici, les paysages se dévoilent essentiellement vers le sud et l’est : en direction du Canigou bien sûr, des flancs du Massif du Coronat mais aussi vers l’ample vallon d’Urbanya dont on ne distingue ni le village et encore moins le fond. Après la Sola, la partie ensoleillée, on entre à nouveau dans un sous-bois de conifères au Bac de la Pinosa. A partir de là, le chemin se rétrécie et se transforme en un sentier plus étroit. On coupe un ru bourbeux, le sentier semble vouloir descendre en forêt puis il remonte et finit par redescendre un peu avant de rencontrer le petit mais fougueux Correc de la Pinosa. On quitte ici le sentier pour suivre au jugé et par la droite la rive de cet étroit ruisseau. En réalité, si vous regardez la carte IGN, vous remarquerez que ce « correc » a été canalisé, ce qui explique certainement son débit important. De fait, le Correc de la Pinosa entr’aperçu un peu plus bas sur le sentier du Tour du Coronat au lieu-dit la Fajosa où il se jette dans la rivière Urbanya est commun avec le Canal d’Urbanya. Les abords du canal étant des prés parsemés de quelques bas genêts et genévriers, on longe le cours du ruisseau sur quelques mètres en zigzaguant aisément entre les buissons jusqu’au plus haut de la butte où là, toujours au jugé, on file à droite dans une prairie plantée de pins et sapins très clairsemés. Le pic de Portepas (1.798 m) est ce mamelon boisé qui apparaît droit devant tout en haut de la ligne de faîte. Autant le dire, ce pic n’est pas une fin en soi et son sommet boisé et aplati, qu’on a d’ailleurs du mal à identifier sans GPS, ne présente pas un intérêt particulier si ce n’est toutes ces prodigieuses vues et notamment celles qui apparaissent jusqu’à la mer au dessus du Pic del Torn (Pic de Tour) lors de son ascension. Les prairies verdoyantes du Portepas sont le paradis des bovins et tel Moïse revenant du Mont Sinaï, j’y ai même rencontré le Veau d’Or (le veau dort) mais le mien était bien réel et n’avait rien d’une idole vénérée. C’était un petit veau, tout blanc, qui dormait profondément tel un enfant, bien à l’écart des autres et qui semblait rêver d’une longue et belle existence identique à celle d’une vache à lait. Je suis passé près de lui en silence et je l’ai observé longuement. Il ronflait et seules ses oreilles bougeaient pour chasser quelques mouches. J’ai fait en sorte de ne pas le réveiller et j’avoue qu’il me sera difficile de manger à nouveau du veau après une telle vision de félicité ! Après les pâturages et à l’approche du sommet, j’ai cherché mon itinéraire dans le petit bois pour redescendre et atterrir au col de Planyas où j’ai retrouvé un large chemin longeant une clôture. Si le cœur vous en dit, au parking Planyas, vous pourrez emprunter un peu vers la gauche ce large chemin qui descend et offre de jolis panoramas sur de vastes pacages et vers le Massif du Madres, le Bac de Torrelles et le Pic de la Roquette. Sinon, pour poursuivre ma boucle, il suffit de redescendre vers la droite ce large chemin qui longe la clôture et vous ramène sans problème sur la piste DFCI C056, à une jonction pas très loin de l’enclos cité plus haut. Dans cette belle descente un peu sauvage, peut-être aurez-vous comme moi le bonheur de surprendre un chevreuil ou bien de contempler quelques sinistres rapaces qui tournoient dans le ciel. En tous cas, les renards étaient toujours dehors à chasser et à force de patience, j’ai réussi avec bonheur à en fixer un dans mon petit numérique. C’était sans contexte le moins craintif de tous puisqu’il se laissa approcher à moins de dix mètres et ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes, lassé sans doute de jouer les stars devant mon appareil photo, qu’il finit par déguerpir dans les fourrés. C’est encore sous l’excitation de ce magnifique spectacle que j’ai  repris le chemin du retour vers le Col de Tour puis, pour refermer cette boucle, la direction du Col de les Bigues. Sur un large sentier bien débroussaillé cette fois, la descente vers Urbanya fut presque une formalité. A l’approche du village, deux perdreaux s’envolèrent des fougères et se laissèrent tomber un peu plus bas dans la blancheur des cistes en fleurs. Du haut de la colline, je voyais le village et je distinguais Dany pas plus grande qu’une fourmi. La fourmi avait fini son rangement et m’attendait sur la terrasse, allongée dans un relax à l’ombre d’un parasol. Après m’être évadé, après avoir rêvassé toute la journée, après m’être rempli la tête de belles images de cette nature exubérante dont je ne me lasse jamais, je revenais à la réalité de mes travaux à finir. Mais il faut le dire, à Urbanya, même la réalité est parfois aussi belle que la nature. Alors à bientôt peut-être pour une autre randonnée au départ d’Urbanya. La boucle présentée ici est longue d’environ 25 kilomètres pour un dénivelé de 950 mètres et 1.850 mètres de montées cumulées. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet – 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques interprétées par le groupe "Rondò Veneziano" extraites de leur album "Concerto Per Vivaldi". Elles ont pour titre : "Primavera", "La Cetra" et "Estro Armonico".

    Si quand vous étiez enfant, votre maman a hanté vos nuits après vous avoir raconté le "Petit Chaperon Rouge" et si vous avez gardé au fond de votre mémoire cette peur du "grand méchant loup" qui mangeait votre grand-mère, autant que je vous tranquillise tout de suite quant au titre que j'ai donné à cette jolie randonnée. En effet, la Fontaine du loup ou Foun del Loup en occitan est le nom du point culminant (650 m) de cette magnifique petite balade au cœur du pays Fenouillèdes qui fait la jonction entre deux superbes hameaux que sont Trilla et Pézilla-de-Conflent. Alors soyez rassurés, car vous n’y verrez certainement ni loup pas plus que de fontaine pour la bonne et simple raison qu’ici le mot « fontaine » doit se traduire dans son sens le plus originel c'est-à-dire le mot « source ». Alors si la source du Loup existe bien en bordure du chemin et si d’ailleurs on coupe son petit ruisseau sur le chemin du retour, inutile de me demander pourquoi on l’a appelé ainsi. Je suppose que dans un passé plus ou moins lointain, un loup aurait été aperçu entrain de boire près de cette source ou bien était-il là à guetter une proie comme dans la célèbre fable d’Esope reprise un peu plus tard par Jean de La Fontaine sous le titre « le loup et l’agneau » :

    La raison du plus fort est toujours la meilleure :
    Nous l'allons montrer tout à l'heure.
    Un Agneau se désaltérait
    Dans le courant d'une onde pure.
    Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
    Et que la faim en ces lieux attirait.
    Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage
    ?

    Etc.….Mais revenons à nos moutons ou plutôt à mon loup. La randonnée démarre du charmant village de Trilla où on laisse son véhicule sur le parking aménagé à cet effet. On passe devant la jolie mairie et tout en lui tournant le dos, on emprunte tout droit la rue des Troènes. On poursuit encore tout droit la rue du Château d’Eau qui, au printemps, nous fait sortir très rapidement du village au milieu de magnifiques et flamboyants buissons de genêts. On arrive devant une petite décharge et là on tourne à gauche en empruntant le Tour des Fenouillèdes balisé en jaune et rouge. En cet agréable antépénultième jour du printemps, s’étalent devant nous de vastes prairies où ondulent de graciles graminées, quelques vignes parfaitement alignées et des prés d’un vert intense. Plus loin, les jolis paysages s’entrouvrent sur une immense partie du Pays Fenouillèdes et à l’horizon, sur la longue chaîne blanchâtre des Corbières. Tout en s’élevant au dessus du hameau, la route bitumée devient très rapidement une large piste terreuse bordée de milliers de fleurs multicolores. Ce chemin continue à s’élever direction plein sud au milieu du vignoble puis de la garrigue en direction des collines verdâtres qu’ici on appelle « Sarrat ». Au loin, le bulbe arrondi du Pech de Bugarach émerge de la ligne d’horizon. On finit par atteindre une bifurcation mais on ignore le petit sentier du Tour du Fenouillèdes qui entre à gauche dans un sous-bois et file vers le Col de Saint-Jean et on lui préfère la large piste qui continue. L’itinéraire est désormais balisé en jaune. Peu de temps après, on coupe une nouvelle intersection de deux pistes et on délaisse celle qui monte à gauche. Ici le chemin amorce un virage à 90° et c’est là que prend sa source la Foun del Loup dont le petit ru descend dans la ravine abrupte qui se trouve sur la droite. Désormais le chemin file en balcon et à travers quelques fenêtres que dessinent les branchages, on profite des magnifiques vues qui se dévoilent vers la vallée de l’Agly. Deux cent mètres plus loin, on fait attention à quitter la piste au profit d’un étroit et court raccourci qui descend, se faufile à travers les genêts et les bruyères arborescentes et qui retrouve la même piste quelques mètres plus bas. Ce chemin qui va nous amener vers Pézilla-de-Conflent est sans doute la plus belle et la plus caractéristique partie de cette belle balade en Fenouillèdes. L’itinéraire tout en balcon au dessus du profond ravin des Bacs file entre les splendides crêtes de la Sarrat de L’Albèze et de celle de Rouvenac. Les panoramas se dégagent au loin vers la magnifique Forêt de Boucheville, le Massif du Madres ou celui du Coronat. Dans ce décor essentiellement verdoyant, quelques insignifiantes taches blanches et rouges se révèlent. Ce sont celles que composent les lointains villages que sont Campoussy et Prats-de-Sournia. Dans un virage, on ignore la piste qui file à droite au profit d’un sentier légèrement plus étroit qui descend vers Pézilla-de-Conflent. Le nom de Conflent est paradoxalement surprenant puisque ce village se situe au cœur même du pays Fenouillèdes. A l’approche du village, on a de somptueuses vues sur le vallon de la Désix puis juste avant d’arriver près d’un pylône, on domine majestueusement l’ensemble de la vieille commune, elle-même dominée par le hameau perché de Prats-de-Sournia. Ici, à proximité du pylône, deux solutions s’offrent aux randonneurs, soit on poursuit la piste qui file en descente vers le hameau soit on choisit de prendre un raccourci en empruntant une étroite sente quelque peu embroussaillée qui descend à droite et derrière l’antenne. Dans les deux cas, on débouche à l’entrée du village et il faut déjà noter que c’est par là que s’effectuera le retour. Mais, le village en bordure de la fraîche rivière Désix est si beau et si pittoresque qu’on ne doit surtout pas le quitter sans lui consacrer au moins une courte visite. Moi, j’ai eu si chaud qu’avant le pique-nique, je n'ai pas pu résister à faire trempette dans la Désix, mais vous n’y serez pas obligés. La visite seule est déjà agréable et croyez-moi, vous ne regretterez pas la découverte de ce magnifique village même si son église du 17eme siècle dédiée à Saint-Etienne est fermée aux visiteurs inattendus que nous sommes. Pour le retour, il faut prendre la route citée plus haut et emprunter ensuite la piste DFCI F82BIS. Toujours balisée en jaune, cette piste terreuse file plein est et nous amène au col de Quitou. Juste avant ce col, on surveille le balisage et en apercevant un cairn sur la droite, on emprunte un étroit raccourci qui y mène très rapidement. On poursuit toujours vers l’est et entre les lieux-dits de l’Homme Mort et de la Devèse, on quitte le PR peint en jaune au profit du Tour du Fenouillèdes qui arrive d’Ansignan. Sur ce petit tronçon, on remarque un joli bassin DFCI et un peu plus tard, un mince ruisseau d’eau claire et en analysant la carte IGN, on constate que ces deux points d’eau sont alimentés par notre source attitrée, celle de la Foun del Loup. En finissant sur le tracé du Tour du Fenouillèdes, on n’est donc pas surpris de déboucher à la petite décharge de Trilla que l’on avait croisée au départ. Ce beau circuit d’une douzaine de kilomètres, visites des deux hameaux incluses est avec ses 350 mètres de dénivelé d’un niveau plutôt facile. Il s’adresse donc à toutes les personnes aptes à accomplir ces modestes performances et permet, comme je l’ai dit plus haut, de se faire une jolie idée du pays Fenouillèdes. En effet, cette superbe région est unique car elle est composée d'une succession de profondes ravines que les nombreux petits ruisseaux comme celui de la Fontaine du Loup et les affluents plus importants de l’Agly comme les rivières Désix ou Matassa ont creusé au fil des millénaires. C'est donc un relief tourmenté mais original où se succèdent les collines boisées et les vallons rafraîchissants que vous découvrirez au cours de cette superbe balade. Dans cet incroyable décor fragmenté très souvent ensoleillé que les hommes ont su dompté depuis la préhistoire, on a, à mon goût, trop tendance à oublier que de superbes villages comme Trilla et Pézilla-de-Conflent s’y sont installés depuis des lustres. Alors n’hésitez plus, partez en vadrouille dans le fenouil pendant que le loup n’y est pas ! Je profite de cette petite tribune pour remercier tous les gens qui débroussaillent à longueur d’années et nous permettent ainsi d’arpenter tous les jolis chemins de notre beau département dans d’excellentes conditions. Ici dans ce secteur il y a par exemple l’Association les Pèlerins des Fenouillèdes : merci à eux ! Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Sting.
    Elles ont pour titre : "The Windmills Of Your Mind", "Fragile" et "Fields Of Gold".

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


    Je l'avoue les pics Lloset et de la Moscatosa ne sont pas les sommets les plus connus et les plus fréquentés du département des Pyrénées-Orientales. D'ailleurs, quand on regarde la carte IGN, aucun chemin balisé n'y mène et aucun circuit n’incite les randonneurs à aller y grimper. Pourtant, ces deux pics, auxquels on peut ajouter à des degrés moindres le pic de la Serra (1.208 m) et le col de Marsac (1.056 m), composent la ligne de crêtes entre les beaux et profonds vallons d’Urbanya et de Nohèdes. Aujourd’hui, c’est cette ligne de crêtes que je vous propose de chevaucher et croyez-moi, par les paysages et les sites forestiers puis pastoraux dans lesquels on va évoluer et ceux que l'on découvre depuis leurs pinacles respectifs, ils méritent amplement leurs rapides ascensions. En outre, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir divers animaux sauvages, tels les sangliers, cerfs, isards ou autres chevreuils qui sont très nombreux dans ces parages sans parler des oiseaux dont les chants vont plus ou moins fortement égayer cette balade selon les saisons. Enfin depuis le joli village d'Urbanya et en y regardant de plus près, leur accès est des plus simples même si le dénivelé de plus de 600 mètres peut être rédhibitoire pour ceux qui considèrent cette déclivité comme bien trop importante à leurs yeux. Ils se trompent car le chemin qui démarre du parking d’Urbanya où on laisse son véhicule est vraiment peu difficile et surtout peu compliqué. Il suffit de passer devant la mairie et de poursuivre toujours tout droit en longeant la rive gauche orographique de la rivière d’Urbanya, c'est-à-dire qu’ici et en avançant à contresens dans lequel s’écoule l’eau, on marche à droite de la rivière. On ignore le premier petit pont à gauche et on poursuit encore tout droit jusqu’à franchir la rivière au moment où la route goudronnée devient piste terreuse. D’ailleurs, cette large piste qui amorce un virage à 180° et commence à monter au dessus du village, on ne va plus la quitter jusqu’au Pic Lloset. C'est dire la simplicité de cet itinéraire. Ici, pour monter, il n’y a que de la piste et pas de petits sentiers caillouteux et tortueux même si en effectuant la boucle proposée, on en aura un peu mais au cours de la redescente seulement. Le Pic Lloset est ce magnifique dôme boisé de sombres conifères que l’on aperçoit droit devant soi au moment où on passe devant une antenne hertzienne et un réservoir.  Sans être bien terrible, le dénivelé s’accentue peu après ce pylône et la piste vire à droite puis à gauche puis à nouveau à droite, passe devant une grande étable et file plein ouest en longeant par la droite le ravin du Correc de Saint-Estève. On passe devant cette ferme en respectant bien évidemment la propriété privée, en refermant les portails, et de préférence sans effrayer les bovins. Le Pic Lloset apparaît plus que jamais dans la ligne de mire avec son sommet ressemblant à la tonsure inversée d’un moine avec sa calotte d’un vert foncé composée de pins et de sapins sous laquelle on distingue une belle chevelure de feuillus au vert plus tendre. Mais plus on s’en rapproche et plus on s’aperçoit que sous la tête de cette montagne, le cou, lui,  est emmitouflé d’une superbe écharpe blanche constituée de merisiers en fleurs plus communément appelés cerisiers sauvages. D’ailleurs, à cette époque de l’année qu’est le printemps et tout en grimpant depuis Urbanya, vous avez déjà remarqué un grand nombre de ces magnifiques arbres en fleurs mais plus on va monter et plus on va en voir et de plus en plus grands et de plus en plus beaux, à un point tel que ce parcours j’aurais presque pu l’intituler le « Chemin des Cerisiers en fleurs ». Toutes ces fleurs sont un véritable ravissement pour nos yeux émerveillés mais pour les insectes en tout genre et notamment les abeilles, ce sont autant de tentations attractives à nulles autres pareilles qui engendrent pour nos « pauvres » oreilles un bourdonnement assourdissant. Au moment où la piste coupe le Correc de Saint-Estève, on fait le choix de poursuivre vers la droite la piste qui amorce un virage en épingle à cheveux. On ne quitte plus cette piste même quand celle-ci atteint la piste DFCI CO60 (en rouge sur la carte IGN) qui arrive du Col de Marsac. Pour ceux qui la connaissent, il s’agit d’un tronçon du magnifique Tour du Coronat que j’ai eu l'infini plaisir d’accomplir à l’été 2007 et que vous pouvez découvrir dans son intégralité sur mon site perso : Tour du Coronat. On laisse sur la droite, le petit refuge de la Travessa. Cette superbe forêt comportant une multitude d’essences différentes, on remarque au passage quelques jolis et rares thuyas et sapins de Douglas. On continue jusqu’après le prochain virage où à un vaste carrefour, on laisse définitivement le sentier du Tour du Coronat qui continue tout droit au profit de la piste herbeuse DFCI CO59 qui file à gauche, rectiligne et pratiquement à plat jusqu’au très boisé Pic Lloset. Bien sûr, c’est depuis ce dernier chemin que les vues sur le vallon d’Urbanya sont sans aucun doute les plus belles mais si le temps est beau et l’horizon dégagé, vous aurez eu le temps, tout en montant, de jeter de multiples regards vers un merveilleux Canigou, encore bien enneigé en ce début de printemps, sur une immense partie de cette splendide forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya, sur quelques beaux pics, cols et « serrats » qui composent les paysages alentours. Le sommet du Pic Lloset est un petit monticule rocheux dérisoire qui se trouve derrière la forêt et une citerne et que l’on atteint en franchissant la clôture. Après cette brève découverte, vous pouvez bien sûr faire demi-tour et redescendre vers Urbanya par le même chemin. Les plus courageux ou les moins fatigués, eux, poursuivront à droite en direction du Pic de la Moscatosa qui se trouve à moins de 800 mètres.  Les fatigués mais courageux, eux poursuivront ma boucle en descendant le long de la clôture jusqu’au col de Marsac. Pour le Pic de la Moscatosa, il faut poursuivre le chemin qui file à droite puis quelques mètres plus loin, au moment où il fait une fourche, on prend la branche de gauche qui monte et on arrive devant un portail. Ici, les paysages changent du tout au tout : du côté droit, on a toujours cette épaisse et superbe forêt mais à droite ce n’est plus qu’une simple lande composée de petits genêts et d’une pelouse rase encore une peu verte à cette époque de l’année mais ça ne va pas durer bien longtemps. Ce contraste de végétation entre l’ubac d’Urbanya et la soulane de Nohèdes est simplement séparé par une clôture qui monte vers le Pic de la Moscatosa que l’on aperçoit à quelques encablures à droite. Il suffit de longer cette clôture puis de l’enjamber pour atteindre ce pic matérialisé au sol par une petite borne géodésique.  D’ici, j’en vois certains qui se diront : « le jeu en vaut-il la chandelle ? » A vous de juger mais sachez que de là-haut, vous aurez une vue bien plus ample sur la Rouquette et son épaisse et belle forêt, le Massif du Madres encore un peu enneigé, le pla des Gourgs, le Pic de la Pelade, le Puig d’Escoutou et bien sûr, sur le vallon de Nohèdes, sa belle forêt domaniale et sa magnifique Réserve Naturelle. Quant au Mont Coronat, il paraît si près que parfois on a cette étrange impression que l’on pourrait presque le toucher. Vers le sud-est, le Canigou continue de jouer le seigneur des cimes mais lui, me direz-vous : « ce n’était pas la peine de monter si haut pour le voir ! » Tous ces paysages dans un décor changeant où en poursuivant ma boucle, vous découvrirez les multiples ruines d’un pastoralisme qui, par bonheur, ne s’est pas éteint complètement. Pour s’en persuader, il suffit de regarder le sol et d’observer les nombreuses scybales, petites crottes sèches laissées par les brebis et les moutons. Après la montée vers le Pic de la Moscatosa, on en a pratiquement fini avec les dénivelés et il suffit de redescendre vers le pic Lloset du côté droit de la clôture que vous avez inévitablement franchie en ouvrant le portail ou enjambée avec précaution. La suite de la boucle est encore d’une grande simplicité puisqu’il suffit d’emprunter le chemin qui longe la clôture (parfois bizarrement balisée en jaune mais il s’agit sans doute d’un ancien itinéraire qui venait de Nohèdes), descend vers le pic de la Serra pour finir au col de Marsac. Mais à condition de le faire avec prudence et discernement, rien ne vous oblige à rester collés à cette clôture car quelques ruines effondrées ou cabanes de pierres sèches encore debout sont à découvrir. Une fois arrivés au col de Marsac, on va pratiquement faire demi-tour en évitant d’emprunter le Tour du Coronat qui nous emmènerai beaucoup trop haut et on va préférer la piste qui descend directement vers Urbanya. Cet itinéraire offre ensuite plusieurs possibilités mais pour éviter de retrouver la piste prise à l’aller, je conseille celle qui descend en une large boucle à main droite. C’est le parcours le plus long mais c’est le plus varié pour rejoindre le hameau. Au col de Marsac, il existe un raccourci mais comme la dernière fois que je l’ai pris, il était horriblement embroussaillé, je continue à le déconseiller formellement jusqu’à une prochaine vérification. Cette boucle proposée fait environ 14 kilomètres, aller et retour au Pic de la Moscatosa inclus. Comptez environ 5 heures à 5h30  pique-nique et arrêts inclus pour la réaliser en flânant et en prenant le temps de l’exploration. Beaucoup moins si on le souhaite. Sur ce parcours, et y compris tout au long des pistes forestières, vous remarquerez un grand nombre de clôtures dont certaines sont électrifiées. Cela signifie que vous êtes au sein d’une importante zone d’estives ou les bovins et ovins sont en liberté et peuvent être nombreux dans la montagne selon les époques. Veillez à ne pas casser les clôtures si vous les enjambez, veillez à refermer tous les portails derrière vous, veillez à respecter tous les animaux, veillez à ne pas les effrayer inutilement, ils peuvent s’avérer dangereux notamment pour les femelles qui mettent bas et protègent leurs progénitures. Si vous vous baladez avec un chien, tenez-le en laisse, si vous rencontrez un patou ou un autre chien de berger, pensez que vous êtes sur son territoire et éloignez-vous sans être agressif. Bien qu’agréable et réalisable en toutes saisons, je conseille de faire cette balade aux printemps à cause de tous ces arbres en fleurs ou en automne quand les couleurs des feuilles sont si chatoyantes. L’idéal, l’accomplir plusieurs fois, à des saisons différentes ! Pourquoi pas ? Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons en hommage aux Véronique : "Chère Véronique" chantée par Michel Polnareff"Love Me Encore (Love Me Forever)" chantée Véronique Jannot et "Rien Que De L'Eau" chantée par Véronique Sanson.

    Le Chemin de Véronique et la Roque d'En Talou depuis Montner

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    Dimanche, il est 10h30 et je décide enfin de m’extraire de ma couette et d’ouvrir les volets. Je ferme brusquement les yeux car les rayons du soleil m’aveuglent. Mais comme la lointaine pyramide blanche du Canigou se détache dans un ciel bleu d’une admirable pureté, malgré cette cécité forcée, je m’empresse de les rouvrir  pour ne rien manquer de ce spectacle dont je ne me lasse jamais. Soudain, une idée me traverse l’esprit : « si je partais randonner ! » et dans le même temps, raquettes et godillots aux pieds, je me vois déjà entrain de glisser dans la poudreuse au milieu d’un belle forêt de sapins de Cerdagne ou au bord d’un joli lac glacé du Capcir ou bien encore, je m’imagine entrain de crapahuter sur la crête dépouillée d’une haute montagne du Conflent, avec devant moi des panoramas époustouflants à perte de vue. Je ne suis plus au fond de mon lit mais je rêve encore et un simple coup d’œil au réveil, m’extirpe définitivement de ce délicieux songe où j’étais déjà retombé : il est 10h35. Il est vraiment très tard ! Que faire ?  Cerdagne ? Capcir ? Conflent ? Trop loin ! Rien préparé ! Trop tard ! Je suis désappointé. En général, quand ce genre de mésaventure m’arrive comme cela vient de se produire en ce début de printemps, je me précipite dans ma bibliothèque et je cherche mon bonheur dans un petit guide de randonnées et il est bien rare que je n’y trouve pas une agréable balade, pas trop loin de chez moi et surtout appropriée à cette circonstance tardive que la « grasse matinée » a engendrée. Un petit guide Rando comme cet agréable «  34 randonnées en Agly-Verdouble » qu’un groupe d’amis randonneurs m’a très gentiment offert et dans lequel j’ai trouvé dernièrement ce « singulier » Chemin de Véronique qui démarre du beau village viticole de Montner. Le guide raconte que cette balade emprunte, selon, la légende, le sentier qu’un jeune prétendant amoureux parcourait pour rejoindre sa belle Véronique, à l’abri des regards indiscrets….Bon, autant le dire de suite,  la belle Véronique devait le faire « courir » son amoureux et les gens qui jetaient des regards indiscrets….ou même discrets ne devaient pas être légions à vouloir ou à pouvoir suivre tous ces détours que ce chemin emprunte. Comme beaucoup de femmes, la belle Véronique avait envie de se faire désirer ou alors elle était aussi tourmentée que ce sentier qui part dans une direction, reviens sur ces pas, visite le charmant village de Montner, part au milieu du joli vignoble et des vieux casots, grimpe vers Força Réal comme si on allait rejoindre l’ermitage, bifurque au pied de la colline, redescend dans la chênaie, slalome dans les vignes, les champs en friches, les mas ruinés et les ravines pour revenir enfin à Montner après quelques sinuosités dont on se demande sur la fin, qu’elles étaient les réelles motivations de la jolie Véronique à vouloir zigzaguer de la sorte à quelques encablures du village. Bon, il faut reconnaître que les légendes sont souvent tortueuses et en l’occurrence, ce chemin légendaire l’est tout autant. A l’époque, Véronique a du lui poser pas mal de « lapins » à son amoureux et sans balisage et sans GPS, l'entiché a sans doute du s’égarer plus d’une fois pour retrouver sa belle. Moi, comme à mon habitude,  j’ai essentiellement flâné et pour couronner le tout, après avoir analysé la carte IGN, j’avais décidé d’adjoindre à cette randonnée, un détour supplémentaire en partant visiter la « fameuse » Roque d’En Talou toute proche. J’ai donc démarrer du caveau de dégustation où se trouve le départ, j’ai longé la ruelle qui passe derrière les bâtiments de la coopérative vinicole et là, j’ai suivi le recommandation d’un petit panonceau jaune qui me conseillait d’aller voir un olivier remarquable qui se trouve à 10 minutes dans la rue des Oliviers. Cet olivier, outre son âge pluriséculaire et sa circonférence de 5,50 mètres, est remarquable à un autre titre, puisqu’il s’agit de l’unique rescapé de l’immense oliveraie que possédait le village au siècle précédent au lieu-dit « Las Oulibèdes Grandes ». En effet, il est le seul arbre à avoir survécu à l’horrible et glacial hiver de 1956 et pour les gens qui ont connu cet hiver-là, cette hécatombe d’oliviers n’a rien de surprenant tant le froid avait été excessivement rigoureux. Moi, j’avoue que partir voir cet olivier m’arrangeait bien puisqu’en poursuivant la rue des Oliviers jusqu’à la D.612, puis en coupant celle-ci puis en traversant encore quelques vignes, j’arrivais direct à la Roque d’En Talou. Pour ceux qui ne la connaissent pas, la Roque d’En Talou est une borne sans doute unique en son genre qui matérialise à cet endroit précis la frontière qui avait été définie entre les royaumes de France et d’Aragon par le Traité de Corbeil de 1258 signé entre Saint-Louis, roi de France et Jaume 1er, roi d’Aragon. A cheval sur cette ancestrale ligne frontière, il s’agit d’un simple rocher sur lequel a été gravé, côté français, les armoiries des Montesquieu, seigneurs de Latour-de-France, et côté Montner et aragonais, la fameuse croix pattée des rois d’Aragon. Ces gravures rendent cette roche, sans doute burinée en 1617, date gravée au dessus du blason des Montesquieu, absolument remarquable. Cette borne confirme, avec d’autres bornes plus classiques dans ce secteur du Fenouillèdes, la délimitation de 1258 juste avant le Traité des Pyrénées de 1659 qui vit la frontière se modifiait de nouveau avec entre autres la restitution par l’Espagne au royaume de France de Louis XIV, de la totalité du Roussillon, du Conflent, du Vallespir, du Capcir et d’une partie de la Cerdagne. Après cette superbe découverte, pas toujours évidente à dénicher sans GPS, il faut évidemment rebrousser chemin en direction de Montner pour retrouver le Chemin de Véronique. On poursuit par la rue des Ecoles, la place de l’Aire où se trouve la jolie mairie, on traverse la Grande Rue, on tourne à gauche à la rue de Força Réal où l’on retrouve le balisage jaune propre aux P.R ainsi qu’une pancarte du Chemin de Véronique. Cette assurance retrouvée, on continue par la rue de la Marinade qui, au milieu de splendides villas et des mimosas en fleurs, nous entraîne hors du village. On poursuit tout droit la route bitumée qui descend au milieu du vignoble et file en direction de la toison verdâtre du Massif de Força Réal. On est désormais sur le « sinueux » Chemin de Véronique et il suffit de prêter attention au balisage jaune, pas toujours évident, notamment sur la fin,  pour respecter l’itinéraire de cet agréable circuit dont les buts peuvent être multiples : Il y a bien sûr une flore très riche à contempler avec de nombreuses plantes en fleurs en ce début de printemps, la faune, elle est plus discrète et sauf à avoir la chance de lever quelques perdreaux ou faisans, de voir courir quelques lapins, lièvres ou sangliers, on se contentera, en cette saison, d’observer surtout des papillons et des insectes de toutes sortes mais en réalité les vraies découvertes sont le patrimoine agraire d’antan, les divers éléments qui ont forgé l’identité locale, l’exploration du terroir et du vignoble actuel, la visite du village et accessoirement, si vous êtes follement amoureux, vous lancer dans une course effrénée derrière votre belle pour tenter de la rattraper…..même si elle ne s’appelle pas Véronique ! Moi, en randonneur solitaire, je n’avais pas à « speeder » et comme je me suis mis à ramasser quelques asperges sauvages, j’ai alterné une espèce de vadrouille dans un maquis typiquement méditerranéen, mais plutôt agréable car très florilège en ces premiers jours du printemps, puis une très lente flânerie au milieu du vignoble ocre et schisteux, puis en côtoyant les Mas de la Beille, celui magnifique d’en Garrigue avec ses deux superbes arcades et enfin le Mas Raphaël avec vue sur le village, tel un revenant à la recherche de vieux souvenirs, j’avais l’impression d’errer dans les vestiges de fermes hantées par des fantômes. J’avais le sentiment que ces décombres effondrés, ruines d’un passé rural aujourd’hui révolu, gardaient secrètement en leur sein tout un lot de magnifiques histoires pastorales à jamais oubliées. Tout avait disparu ! Les hommes, leurs travaux des champs, leurs vies, leurs maisons, leurs histoires, il ne restait que des pierres qui, elles aussi, si elles n’étaient pas restaurées rapidement, seraient vouées à tomber un beau jour en poussières et à disparaître à tout jamais. Heureusement qu’un ou deux viticulteurs étaient là à s’occuper passionnément de leurs vignes sinon j’aurais eu l’impression d’être un « Robinson Crusoé » de la randonnée pédestre. La cloche de l’église se mit à m’appeler et c’est avec une grosse botte d’asperges sauvages à la main, et en tous cas, largement suffisante pour une « belle » omelette, que je fis mon entrée dans Montner. Il est déjà 18 heures passé, mais je veux encore profiter de la fraîcheur de cette fin de journée pour rejoindre le caveau de dégustation et ma voiture par une dernière visite du village, de ses ruelles, de ses places, de sa belle église Saint-Jacques avec sa jolie façade de style baroque espagnol, de sa « cobe », étonnante venelle en forme de tunnel qui servait à l’évacuation des eaux de pluies. Le soleil, qui m’avait ébloui à 10 heures, a sérieusement décliné depuis. Le ciel bleu, si resplendissant ce matin, a blanchi au fil des heures et ce merveilleux Canigou enneigé qui m’avait incité à partir randonner, a définitivement disparu dans une brume laiteuse. Pour moi, l’heure était venue d’aller retrouver ma belle…qui revenait par TGV de la région parisienne. L’amoureux avait t-il réussi à retrouver Véronique? La légende ne le dit pas ! Sans aller à la Roque d’En Talou, cette boucle de 8 kilomètres est donnée sur le guide pour 2h30. Moi, Roque d’En Talou, pique-nique, photos et asperges sauvages incluses, je préfère ne pas vous dire le temps que j’ai mis car j’en deviendrais ridicule. Carte IGN 2448 OT Thuir.Ille-sur-Têt Top 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 versions de "Misty" d'Errol GarnerLa première est jouée par Magic Trio, plus connu sous le nom de Derek Smith Trio et la seconde est jouée par Michel Petrucciani et chantée par Liane Foly.

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


    La région trop méconnue des Fenouillèdes recèle des petits trésors qu’on ne peut réellement découvrir qu’en sortant des sentiers battus. Ces petits trésors sont multiples et variés et bien souvent, ils présentent l’avantage d’être dans un rayon si réduit qu’une petite balade pédestre de quelques kilomètres permet de tous les découvrir en quelques heures. Parmi ces trésors, il y a par exemple, le village d’Ansignan avec son prodigieux pont-aqueduc romain du IIIeme siècle ou bien le hameau de Felluns, qui construit sur les hauteurs du ravin de la Matassa vaut à lui tout seul le détour, c’est l’anonyme Pic Lazerou qui du haut de ces 574 mètres laisse entrevoir au promeneur curieux de superbes panoramas à 360° auxquels il pourra aisément donner des noms puisque une judicieuse table d’orientation y a été élevée. Mais des trésors, il y en a bien d’autres, bien plus anciens, construits par l’homme préhistorique et qui conservent leur part de mystères comme ce dolmen de Felluns, superbe mégalithe au nom étrange de « Caune del Moro » que l’on traduit de l’occitan en dolmen de « la grotte du Maure » mais ne me demandez pas pourquoi. Il y a aussi le dolmen d’Ansignan que l’on appelle ici le « dolmen de La Rouyre ». Mais si vous vous intéressez aux mégalithes et roches gravées, alors cet endroit est fait pour vous et il vous suffira simplement de pousser la balade un peu plus loin et d’élargir votre champ de recherche, car ici, il y a bien d’autres dolmens comme celui que l’on trouve aussi sur la commune de Felluns au joli nom de « Roca de l’Arca » ou bien le dolmen de « Camp del Prat » non loin d’Ansignan mais situé, lui, sur la commune de Trilla. Là, il s’agit des principaux monuments recensés mais des roches gravées, avec cupules, gravures et autres inscriptions rupestres,  il y en a paraît-il des quantités dans ce secteur et il vous appartiendra de jouer les Indiana Jones pour les découvrir. La balade que je propose, elle, part d’Ansignan où on peut laisser sa voiture près de la cave coopérative. Derrière la cave, on prend la direction de Felluns sur le chemin balisé en jaune et rouge. On ignore l’indication dolmen pour l’instant et on poursuit le Tour du Fenouillèdes. Au départ, on suit ce balisage jaune et rouge et on reste sur ce chemin même quand celui-ci emprunte du bitume. Ici, le goudron ne va durer même si cette boucle que je propose emprunte de nombreuses portions asphaltées. Comme je vous l’ai dit au début, ici on sort des sentiers battus habituels mais l’on emprunte de nombreux chemins forestiers et pistes DFCI qui, pour les authentiques randonneurs pédestres, dont je suis, ont été  malheureusement trop souvent bitumées. Mais si je suis le premier à le regretter, croyez-moi, ce goudron, on va vite l’oublier et il ne va rien enlever aux nombreux charmes de cette jolie balade. Très rapidement, le sentier s’élève et on domine Ansignan.  De superbes vues s’ouvrent sur  les collines verdâtres des Fenouillèdes et sur les vallons de l’Agly et de la Désix. On longe quelques vignes ocres puis quand on arrive près d’un mas, on retrouve l’asphalte de la route qui relie Ansignan à Felluns. On délaisse le Tour du Fenouillèdes qui part à gauche et on poursuit la route bitumée sur environ 700 mètres. De toute manière, il faut désormais suivre un P.R. au balisage jaune, aussi jaune que les mimosas qui, en ce début de printemps, nous font une jolie et parfumée haie d’honneur. Cette piste va, sans réelle difficulté, nous amener d’abord au dolmen du « Caune del Moro » puis à Felluns dans une féerie de paysages printaniers. Ici les mimosas, les amandiers et quelques cerisiers sauvages se sont passés le message pour fleurir en même temps pour le bonheur de nos yeux écarquillés. Vers l’est, on aperçoit la jolie flaque bleutée du barrage sur l’Agly, vers le sud, c’est un Canigou argenté qui fait une première et superbe apparition. Au carrefour de notre chemin et de la route, le premier dolmen est déjà là et devant cet surprenant édifice, on ne peut que se poser une série de questions du style : qui, comment, pourquoi et pour qui ! On délaisse le bitume pour un large chemin qui file vers Felluns. Là, sidéré par un prodigieux moutonnement de collines et de ravins verdoyants s’étalant de nos pieds jusqu’au blanc Canigou, on vide très vite notre tête encore pleine des interrogations du dolmen, pour se consacrer à la contemplation. Pour arriver à Felluns par le bas du village, nous avons poursuivi la route asphaltée balisée en jaune mais il existe sur la carte IGN, un autre chemin qui, à priori, ne serait pas goudronné (voir tracé bleu sur la carte) mais j’avoue ne pas le connaître. Après l’agréable découverte de Felluns, on passe devant la cave vinicole. On remarque au passage une magnifique allégorie de Bacchus peinte sur sa façade et tout en montant, on poursuit la route que l’on quitte au bout de 1.500 mètres pour prendre la piste DFCI F.50. Cette agréable piste toujours à découvert laisse entrevoir de superbes vues sur un Massif du Canigou plus blanc que blanc, sur une immense partie du Fenouillèdes plus verte que verte et à nos pieds, sur Felluns et sa vallée de la Matassa. La piste nous mène d’abord au Roc de Las Corts, imposant magma de roches, dont j’ai lu, qu’une serait gravée d’une cupule que je n’ai pas observée, je l’avoue. Le  Pic Lazerou dont aperçoit le dôme débonnaire n’est plus très loin maintenant. On côtoie quelques « casots », on grimpe un dernier raidillon et nous voilà au sommet avec des vues époustouflantes de tous côtés. Il serait trop long de dresser toute la liste des sites entrevus mais dans cette ronde à 360°, on aperçoit entre autres : les Corbières et le Pech de Bugarach, Saint-Arnac et le roc de VergèsAnsignan et le Fenouillèdes dans sa quasi-totalité, Força Réal, un morceau des Albères, Trilla, le Massif du Canigou et quelques autres montagnes et sommets du Haut-Conflent, Prats-de-SourniaVira et la Forêt de Boucheville toute proche avec à nos pieds, toujours cette immense toison olivâtre où une tache azur apparaît, celle du miroir bleuté du lac de l’Agly. Après ce merveilleux spectacle, on rebrousse chemin et on emprunte la piste qui descend et longe par la gauche une minuscule ravine. On retrouve le dolmen du Caune del Moro et on poursuit le chemin pris à l’aller jusqu’à l’intersection suivante où là, on emprunte la piste DFCI F.51. On ignore la même piste « bis » et on descend au milieu des mimosas en fleurs en direction de deux « beaux » châtaigniers » dont on est surpris de les trouver là, en plein maquis. Au milieu des lumineux et impeccables vignobles, on poursuit l’évidente piste qui mène sans problème au dolmen de la Rouyre, mégalithe plus petit que le précédent mais qui présente l’avantage d’être situé sur un plateau qui domine magnifiquement Ansignan et le lac du barrage sur l’Agly. A partir de cette route qui rejoint Felluns, il existe trois solutions pour rejoindre Ansignan : soit on reprend par la droite, la portion du Tour du Fenouillèdes prise à l’aller, soit on emprunte la totalité de la route asphaltée qui y mène, si par exemple, on ne connaît pas l’aqueduc romain dont on a d’ici, une jolie vue aérienne, soit, juste avant le virage qui domine le village, on cherche sur la droite de la route, un minuscule raccourci qui descend direct. Ce sentier est bien présent sur la carte IGN et même si par endroit il est un peu embroussaillé, il reste néanmoins très praticable. Avec un kilomètre de route bitumée à parcourir en moins, le gain n’est pas négligeable et sur la fin, ce petit sentier peut parfois mériter qu’on le cherche un peu. Telle que décrite, cette boucle a une longueur d’environ 11 kilomètres pour un dénivelé modeste d’environ 330 mètres. Je conseille de l’effectuer sous un soleil radieux et au printemps de préférence pour ses vues sur le Canigou enneigé et pour ses superbes paysages fleuris. Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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  • Ce diaporama est enjolivé de la musique "Song of The Secret Garden" jouée par le duo "Secret Garden".

     

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    Venir flâner à Montferrer et y monter à son château, il y a très longtemps que j’envisageais de le faire et cette jolie balade était inscrite dans mes tablettes depuis quelques temps déjà. Mais j’avoue que j’aurais préféré une autre circonstance que celle qui m’y amena en ce triste début du mois de février. En effet, j’y étais venu pour m’incliner sur la tombe d’un très bon ami partit fin janvier et dont je venais d’apprendre brutalement le décès dans la Semaine du Roussillon. Parti injustement et bien trop jeune, à l’âge de 50 ans, il s’appelait Gilbert mais ses proches et ses amis l’appelaient affectueusement Gilou. C’était un grand gaillard, amoureux fou de la nature sauvage et homme des montagnes, comme il aimait à se définir en se moquant de lui-même. Sur sa pierre tombale, il y avait deux photos et en revoyant Gilou, le sourire en banane, comme aux plus beaux jours de notre amitié, c’est les larmes aux yeux que j’ai ressenti le besoin d’aller m’évader sur les hauteurs de son village. Quand nous nous étions connus à la fin des années 80, début des années 90, Gilou m’avait fait connaître Montferrer et il m’avait amené pêcher la truite dans « ses » torrents de montagne mais jamais je n’étais monté jusqu’au château qui domine son village. Plusieurs fois, j’avais évoqué avec lui, mon envie d’y monter mais Gilou, n’aimait pas trop « marcher pour rien » comme il disait, et ravis d’aller pêcher la truite, nous avions toujours remis à plus tard cette jolie excursion. Pour moi, faire ce circuit au château, c’était donc aussi une façon de lui rendre hommage et je dois le dire, toute la journée, Gilou a trottiné dans ma tête. Ces deux photos de lui m’avaient si bouleversé que c’est en quelque sorte avec lui que je suis monté vers ce château médiéval, terrain de jeux de son enfance. Mes souvenirs de notre amitié étaient si présents qu’il marcha sans cesse à mes côtés, dans ces forêts et sur ces sentiers que lui connaissait comme sa poche mais que personnellement je ne connaissais pas. Pour monter au château, il m’a fallu donc suivre le balisage jaune qui sort du village, direction Arles-sur-Tech. Là, après le virage et juste avant le croisement de la route de Corsavy, j’ai suivi les indications de la pancarte qui signalait : « Château de Montferrer - Lo Castell-1h-P.R.10 ». Je me suis donc fié au balisage jaune qui , sans difficulté, m’a amené aux ruines du castell carolingien ou plutôt à celles de l’ancestral hameau car c’est bien un bourg tout entier que j’ai découvert, juché sur ce promontoire rocheux à 1.035 mètres d’altitude qu’ici, on appelle « Lo Cingle ».  A mon retour à la maison, à l’aide de plusieurs sites Internet, j’ai tenté de dénouer l’Histoire de ce hameau et de ses occupants et si j’en crois les historiens, ce château de Montferrer et ce hameau de Mollet existaient déjà en 1070 et appartenaient à la Seigneurie de Castelnou. Puis au fil des siècles, le domaine fut possédé par différents seigneurs et richissimes propriétaires dont la famille des « de Banyuls » qui le conserva le plus longtemps. Après le Traité des Pyrénées de 1659, quand le roi de France Louis XIV réinstaura la gabelle et réaménagea la frontière, Charles 1er de Banyuls, soutint les Angelets et pris la tête de la conspiration contre l’occupant français en 1674. Vauban pour se venger et éviter que le château puisse abriter des opposants au royaume, détruisit une grande partie de ses remparts. L’année suivante en 1675, par le jeu de certaines alliances, les autres « de Banyuls », qui eux, étaient restés fidèles au roi de France, récupèrent leur bien. Par la grâce du roi qui érigeât le domaine féodal de Montferrer en marquisat, cette même année, les « de Banyuls » devinrent « marquis de Montferré (sans r) ». Charles 1er de Banyuls, exilé, resta fidèle à l’Espagne où il mourut en 1687 à Barcelone, sans héritiers et sans jamais avoir remis les pieds sur ses terres natales. Ce n’est qu’après la Révolution Française de 1789, alors que les « de Banyuls de Montferré » avaient fui vers l’Espagne, que le château fut confisqué comme les autres biens appartenant à la famille. Le château tomba définitivement dans l’escarcelle de la collectivité et fut vendu comme Bien National. Malgré, plusieurs tentatives effectuées par les héritiers, les « de Banyuls , marquis de Montferré », que la Révolution Française avait dispersés et déracinés de Catalogne, ne récupèrent plus jamais leur patrimoine roussillonnais. Voilà un bref résumé de l’Histoire de ce lieu.  Est-ce le chagrin et un peu de lassitude mais je mis presque une heure de plus que celle indiquée pour atteindre la muraille en ruines la plus haute, mais de là-haut, j’avais une vue splendide sur Montferrer et à 360° sur une immense partie du Vallespir. Malgré une légère  brume, j’arrivais sans trop de problèmes à reconnaitre, avec plaisir et nostalgie, bons nombres de sites cheminés ou aperçus lors de mon Tour du Vallespir à l’été 2009 : Tour de Cabrens, Mont Nègre, Mont-Capell, Puig de la Senyoral,  Pilon de Belmatx, Formentere, Batère, La Souque, etc.…Tout en visitant les ruines du château, celles des vieilles masures et de l’ancestrale tour cassée, mes souvenirs se mélangeaient car il y avait les bons moments de mon Tour du Vallespir  mais aussi ceux passés avec Gilou à courir « sa » montagne pour aller pêcher les truites ou bien encore ceux, quand de mon côté, je l’amenais pêcher le loup, le sar et le congre du côté du Cap Béar. Quand je me remis en route après avoir retrouvé le sentier balisé en jaune au nord du château, c’est à tout ça que je pensais et Gilou fut en permanence là, vagabondant avec moi. Nous redescendîmes ensemble la piste terreuse au milieu des prairies d’estives où paissent les vaches et les chevaux.  Puis nous retrouvâmes l’asphalte désagréable de la route et nous arrivâmes enfin au village non sans nous être arrêtés au belvédère et à la table d’orientation de la Creu. Je pensais la boucle bouclée, mais, une fois sur la place de l’église Sainte Marie de Mollet, là, non loin de sa maison et devant l’entrée du cimetière, il me fallut me rendre à l’évidence : Gilou n’avait jamais été à mes côtés. Même, si j’avais toutes les peines du monde à l’imaginer autrement que plein de vie et d’énergie,  Gilou était ailleurs. Oui, le malheur et la fatalité l’avait emporté et il était au cimetière, dans ce casier de marbre gris et froid. Au regard de ce triste constat, je ne pus m’empêcher de retourner me recueillir et d’aller revoir les deux photos qui m’avaient fait si mal ce matin. J’étais partagé entre cette pénible vision et le désir de garder de Gilou un souvenir visuel que je ne possédais pas. Mais cette fois-ci, et malgré mon chagrin, les souvenirs des bons moments furent les plus forts, alors tel un voleur de cimetière, j’ai pris en photos ces deux images sur lesquelles rayonnait son visage. Ce visage souriant, c’était celui dont je me souvenais le mieux et que j’avais eu devant moi pendant les quelques années où nous avions travaillé ensemble, l’un en face de l’autre. Ce visage souriant plein d’espièglerie, c’était celui que j’avais toujours connu, pendant nos belles années d’amitié. Cette amitié que le tourbillon de la vie avait emportée au loin sans que l’on sache ni lui ni moi, réellement pourquoi, il n’avait jamais réussi à nous réunir de nouveau. Oui un jour, je reviendrai peut-être marcher à Montferrer et me recueillir à nouveau sur la tombe de Gilou mais je vais déjà garder précieusement ces deux photos comme j’ai conservé depuis toujours deux tableaux qu’il avait peints avec tant de talent. Mais le meilleur de lui, ce sont mes bons souvenirs que je vais préserver au fond de mon coeur et de ma mémoire, ces instants d’amitié exceptionnels quand nous partions vers cette nature sauvage dont nous avions cet attrait en commun, ces crises de fous rires qui nous prenaient souvent quand nous bossions ensemble… Dieu sait s’il y en a eu des bons moments comme ça !  Gilou, demain, c’est à tout ça que je vais me remémorer en pensant à toi et même si je ne ris plus car c’est vraiment trop me demander, sache qu’aujourd’hui, j’ai pris un plaisir immense à marcher une dernière fois à tes côtés sur les chemins de Montferrer et de nos souvenirs. Parcours effectué environ 8 km pour 330 mètres de dénivelé. Cartes IGN 2349 ET Massif du Canigou et 2449 OT Céret-Amélie-les-Bains-Palalda-Vallée du TechTop 25.

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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons et musiques du compositeur, musicien et chanteur Quincy Jones. Elles ont pour titre : "Slow James"; "The Erotic Garden (After Hours Version Of Secret Garden)" et "Soul Bossa Nova".


    Ayant intitulé cette jolie randonnée le « Château des Maures », autant être honnête de suite, le château en question, ce n’est ni Chambord, encore moins Versailles et pour dire vrai, en terme d’esthétique, il n’arrive même pas à la cheville de celui de Salses ! Non, ce « Château des Maures »,  ce ne sont que quelques ruines, quelques vieilles pierres d’enceintes ou de fortifications d’un bastion du XIIème siècle dont l’historien Jean Tosti dit de lui qu’il aurait été destiné à défendre le Razès, petite région audoise, des attaques venant du sud et qu’il n’aurait de « Maures » que le nom. D’autres historiens disent qu’il s’agirait d’un château wisigoth.  Alors peu importe l’origine et la splendeur passée de ce château, objectif de notre journée, car il y a sur ce circuit bien d’autres jolies choses à voir et notamment le Viaduc de l’Escargot qui lui est contigu. Le départ s’effectue depuis Caudiès-de-Fenouillèdes où on peut laisser sa voiture sur l’esplanade aux Monuments aux Morts. Sur cette place, qui se trouve sur la droite de la D.117 en venant de Perpignan et en face du Syndicat d’Initiative, il y a quelques places de parking. De là, il faut prendre la direction de l’église puis l’avenue du Col Saint-Louis. Vous aurez certainement aperçu divers balisages et surtout les marques blanches et rouges propres à un G.R. Ici, vous êtes sur le G.R.36 qui est commun avec le trop méconnu Tour des Fenouillèdes et un petit P.R connu des randonneurs du coin qui s’appelle le « Chemin du Facteur ». On sort du village en suivant le balisage, on enjambe la rivière Boulzane et on poursuit la D.9 direction le col Saint-Louis, jusqu’à un poste transformateur EDF qui se trouve sur la gauche près d’une croix et à un embranchement. A ce croisement, on tourne à gauche, on passe devant le transfo et on continue cette jolie petite route de campagne qui longe le Boulzane, coupe son affluent l’Adoutx, petit ruisseau qui prend sa source non loin du château des Maures. Au bout de deux kilomètres environ, au lieu-dit la Muscatière, la route traverse cette propriété privée. Ici on quitte la route rectiligne par la droite pour un large chemin en terre qui se rétrécie rapidement en entrant dans la forêt. Le sentier désormais balisé en jaune tourne en épingle à cheveux en atteignant le hameau en ruines de Borde de Rivière. Ici, sur un sentier tout en sous-bois, caillouteux et très souvent raviné ou labouré par les sangliers démarre l’essentiel des 370 mètres de dénivelés qui vont nous mener jusqu’au château des Maures. Dans cette progression toujours en forêt, d’abord sous de petits chênes verts et lièges puis sous des grands chênes pubescents, quelques hêtres et conifères, il faut profiter de chaque trouée et de chaque fenêtre que dessinent les branches pour découvrir les paysages qui s’offrent à notre regard. Dans notre dos, les vues portent loin vers la vallée de la Boulzane, vers Caudiès, Fenouillet et ses châteaux et sur la droite, on aperçoit la forêt du Bach, la Serre de la Quière, le Pic d’Estable et sa splendide forêt domaniale d’En Malo, Puilaurens et son château dressé sur son piton rocheux, Lapradelle et son superbe viaduc construit en 1900 lors de la création de la ligne de chemins de fer. Au lieu-dit Rabasteins, vieil hameau en ruines dont on ne distingue que peu de vestiges depuis le chemin, le sentier s’arrête de grimper et on entre dans une petite clairière gazonnée entourée de hauts buis. Ici au milieu de la pelouse, on découvre avec surprise ce qui semble être une vieille Peugeot 203. Elle est bleue, rouillée mais surtout trouée comme une passoire. En l’approchant, on s’attend à tout moment à voir tomber par ses portières quelques cadavres de gangsters comme au bon vieux temps de la prohibition mais en réalité ce sont des chasseurs en manque de gibiers qui se sont amusés à faire des  « cartons ». On prend le chemin le plus large toujours balisé en jaune qui descend légèrement et quelques minutes plus tard on aboutit sur la D.9 où les vues splendides s’entrouvrent sur l’ample ravin de l’Adoutx et le joli viaduc de l’Escargot. On tourne à droite en évitant le goudron de la route par des raccourcis évidents qui coupent les virages et on rejoint très rapidement le viaduc en colimaçon et le château des Maures qui se trouve juste en contrebas. Ce viaduc présente la particularité d’être un des premiers ouvrages à péages construit après la Révolution. Il faut savoir qu’en 1839, le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, prince royal de France, passant par le Col Saint-Louis,  en route pour Port-Vendres où il devait embarquer pour se rendre à Alger voir le Dey, eut les pires difficultés à franchir cette route escarpée où il était nécessaire de débâter les chevaux et de transporter les chargements à bras d’hommes. Ce pénible épisode le contraint à pique-niquer ici en rase campagne. Gardant en mémoire ce désagréable souvenir, il fit voter dès son retour en France un texte autorisant la construction d’un ouvrage à péages à ce passage. L’histoire prétend que le viaduc en colimaçon aurait été  construit à l’aide des pierres du château. Après ces belles découvertes, on continue à descendre la D.9 tout en prêtant attention à ne pas oublier la stèle dédiée au célèbre pique-nique du 15 septembre 1839 du Duc d’Orléans. Elle se trouve sur le bas-côté gauche de la route juste après une petite grotte. On poursuit jusqu’au prochain virage et là, à main gauche, on quitte la route pour une large piste en terre qui s’élève en zigzaguant et depuis laquelle s’entrouvrent de superbes panoramas sur le viaduc, le ravin de l’Adoutx jusqu’à Caudiès et bien plus loin encore vers la forêt de Boucheville et toute une vaste étendue des Hautes-Fenouillèdes. Cette piste terreuse va peu à peu se transformer en un agréable chemin verdoyant qui va filer d’abord en balcon puis en forêt pour se terminer en une draille herbeuse et parfois boueuse au beau milieu d’une vaste prairie d’estives au hameau abandonné de Malabrac. Cet agréable chemin laisse entrevoir quelques jolis sommets : plutôt lointains pour ce qui concerne le Canigou et les pics ariégeois enneigés et bien plus proche pour celui arrondi du Pech de Bugarach.  Juste après la traversée du hameau, on prend garde à bien emprunter le G.R.36 qui part à droite et qui redescend par une sente raide et très escarpée vers Caudiès-de-Fenouillèdes. D’ailleurs, la descente est l’occasion de vues aériennes sublimes sur le village et tous ses environs.  Au pied de cette falaise abrupte que l’on vient de descendre, on retrouve le bitume de la D.9 et un peu plus tard celui des ruelles du village. Si après cette quinzaine de kilomètres, il vous reste encore un peu de vaillance, n’hésitez pas à partir à la découverte du village, vous y découvrirez encore quelques merveilles : son quartier moyenâgeux avec les vestiges de son fort et de ses remparts, ses vieilles maisons à colombages et à encorbellements ; sa tour du Viguier, sa belle église paroissiale du XVIème siècle, sa jolie mairie qui date de 1656 et bien d’autres choses encore. Je vous l’avais dit au début de cet article : il y a une multitude de jolies choses à voir sur ce circuit et le château n’est vraiment qu’un prétexte. Alors ne faites pas les « Maures » et venez-y marcher ! Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet et 2347 OT Quillan – Alet-les-Bains Top 25.

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  • Ce diaporama est enjolivé de 2 musiques du duo "Secret Garden""Windancer" et "Sanctuary" extraites de leur album "White Stones".

     

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    Balade dominicale par excellence, cette courte excursion à la Chapelle Sant-Marti de la Roca à partir du bel hameau de Camélas ne vous prendra pas plus de deux heures aller et retour ; à moins bien sûr que vous ayez décidé de faire une boucle un peu plus longue autour de ce mamelon, autrefois appelé Pic Quérubi, histoire de consacrer une « grosse » et agréable journée à votre passe-temps favori qu’est la randonnée pédestre. Situé au nord des Aspres, versants orientaux du Massif du Canigou, cet ermitage, est sans doute, un des plus beaux du département. Il faut dire qu’il s’inscrit dans un cadre extraordinaire où les vues à 360° sont tout simplement merveilleuses. Pourtant la chapelle n’est perchée qu’à 518 mètresd’altitude mais elle domine magnifiquement les Aspres bien sûr, la Plaine du Roussillon et le Ribéral tout proches avec à se pieds, Camélas bien sûr mais aussi un des plus beaux villages de France, à savoir Castelnou. Quand aux panoramas aperçus depuis le piton rocheux, ils défilent dans un horizon circulaire quasiment sans rupture depuis les lointaines Corbières jusqu’aux premiers sommets pyrénéens de Cerdagne et du Capcir en passant par le littoral méditerranéen, les Albères, le Vallespir, et une immense partie du Conflent où prédomine, bien sûr, l’incontournable Pic du Canigou. Avant de démarrer, profitez de l’opportunité qui vous est donnée pour visiter Camélas. Le village mérite qu’on s’y attarde et depuis le parking situé au bas du village et en flânant dans ses ruelles, vous découvrirez ses vieilles maisons parfaitement restaurées, aux façades fleuries à la bonne saison, les quelques vestiges d’un vieux château ruiné du XIIème siècle,  son église romane du XIème siècle dédié au légendaire évêque de Tarragone Saint-Fructueux. Elle possède une superbe porte en bois et ferrures décoratives qu’encadre un non moins magnifique portail de marbre rose. Si la porte est ouverte, ce qui n’était pas le cas le jour de ma visite, vous découvrirez à l’intérieur de l’église, des peintures très anciennes, un mobilier précieux et quelques retables exceptionnels dont un triptyque du XVème siècle qui aurait été l’œuvre de l’énigmatique Maître du Roussillon. Vous aurez ainsi visité et traversé ce beau village sans vous en apercevoir et en grimpant entre les dernières habitations vous aurez remarqué à une intersection et à même le sol un panonceau indiquant « l’ermitatge Sant Marti de la Roca ». En suivant cette direction, très rapidement, on quitte l’asphalte pour une large piste terreuse qui serpente dans la garrigue où les seuls arbrisseaux sont de petits chênes lièges, des chênes verts, quelques hautes bruyères et de piquants genévriers et ajoncs. On surplombe très vite Camélas et tout en montant, on observe des panoramas de plus en plus beaux et de plus en plus lointains. On laisse sur la gauche, le joli domaine du Mas de Ste Colombe. Le dénivelé s’accentue et le pinacle arrondi, rocailleux et aride du Quérubi se rapproche. De temps à autre, au détour d’un virage, un bout de la chapelle apparaît. Sur la droite, une épaisse forêt de petits conifères se dévoile et contraste avec l’aridité environnante. Il faut savoir que si le nom « Aspres » vient du latin « asperi » qui veut dire « âpre », ici l’âpreté signifie aussi « aride ». Cette aridité, les Aspres la doivent pour partie aux multiples feux de forêts et de maquis qui, dans ce secteur, ont largement contribué à la déforestation mais néanmoins les hommes ont eu, ces dernières années,  le souci d’aider au reboisement. D’ailleurs, cette large piste que vous arpentez est surtout là pour protéger la forêt et combattre les éventuels incendies. La piste finit par arriver au col de La Roque à la jonction de plusieurs chemins. A l’horizon et droit devant, sous un soleil éclatant et un ciel sans nuage, un superbe Canigou enneigé apparaît péniblement au travers d’un halo d’une épaisse brume de chaleur. Le chemin qui nous intéresse est celui qui monte le plus à gauche et qui, fermé par une chaîne, interdit toute circulation motorisée. Balisé en jaune, l’itinéraire se fait toujours plus rocailleux puis pour terminer, il domine désormais Camélas au bord d’un sentier tout en balcon très abrupt, très impressionnant mais pas vraiment périlleux. Quand la pente s’adoucit et qu’on atteint le haut de la crête, l’église romane apparaît dans toute sa splendeur. Déjà citée dans les textes dès le VIIIème siècle, la vieille chapelle porte bien son nom de la Roca (de la Roche) et semble de loin comme agglutinée à ce monticule calcaire, mais plus on approche et plus avec ses murs couleur paille et sa toiture rouge, elle s’en détache distinctement. Une fois à ses pieds, on y trouve même un air penchée et, juchée au bord du précipice, elle paraît vouloir basculer dans le vide comme entraîner par le poids de sa nef et de son clocher. Constituée de plusieurs petites salles, sa jolie chapelle est enjolivée de quelques peintures plus ou moins récentes et de quelques reliques et objets divers que des pèlerins et pénitents ont déposés pieusement.  Après un message laissé sur le livre d’or et après avoir admiré depuis son parvis les magnifiques panoramas qui nous sont offerts, le retour vers Camélas s’effectue par le même itinéraire. A moins, comme je le dis dit plus haut, que vous ayez décidé de réaliser un circuit un peu plus long. Pour cela, il vous faudra, au col de la Roque, descendre à main gauche en direction des Bourguères. Là, par divers chemins et sentiers que je ne vais pas vous décrire en détail ici (voir ma carte IGN), vous aurez le choix entre, soit poursuivre vers Castelnou, soit revenir à Camélas par un itinéraire plus court qui par un étroit sentier traverse le ravin de la Font de Paris. Carte IGN 2448 OT Thuir - Ille-sur-Têt Top 25.

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