• Le Signal d'Alaric (600 m) et Sur les Pas de Roland depuis Moux (90 m)

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    Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur Claude Challe. Elles ont pour titres : "El Fuego (Tao Te King mix)" par Zen Men et "Un Bel Di" par Aria.

     

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    Ne soyez pas étonné si cette randonnée que je propose ici est composée de 2 noms : "Le Signal d'Alaric et sur les pas de Roland". Les 2 balades sont parfois communes même elles ne sont pas parfaitement identiques. A Moux, charmant petit village de l’Aude et de surcroît, berceau de plusieurs poètes reconnus, on ne peut pas dire que la municipalité mette en valeur son patrimoine pour les touristes et notamment les randonneurs qui comme moi ne sont que de passage. En effet, il y a dans le village, une curiosité principale à découvrir, à savoir le tombeau du célèbre poète et dramaturge Henry Bataille (1872-1922) et malheureusement la grille pour y accéder est enchaînée à double tour et fermement cadenassée. Il est donc impossible de s’en approcher et c’est bien dommage car outre l’impressionnant tombeau de la famille Bataille, ce dernier est précédé d’une macabre mais très belle statue d’un squelettique écorché vif tenant en l’air et à bout de bras son propre cœur. Après des recherches sur le Net, j’ai appris qu’il s’agit en réalité d’une reproduction d’une œuvre originale qui s’intitule le « Transi de René de Châlon (* ) exécuté par le sculpteur Ligier Richier (1500-1567) et que l’on peut découvrir à l’église Saint-Etienne de Bar-le-Duc dans le département de la Meuse. Cette reproduction du sculpteur Edouard Ponsinet surnommé Pompon n’est là que pour respecter les dernières volontés qu’Henry Bataille avait formulées dans un poème de 1921 intitulé « L’enfance éternelle ». A cette impossibilité de visiter le tombeau, s’ajoute l’impossibilité de lire les deux stèles gravées qui l’entourent, les écritures étant bien trop tachées, ternies et usées par le temps. Je vous ai dit une curiosité, mais en réalité, il y en a une deuxième qui elle-même en englobe quelques autres, il s’agit de la légendaire et mystérieuse montagne d’Alaric ou d’Aric. Pour la découvrir, il faut que vous ayez le désir d’en faire l’ascension car elle domine le village de son principal sommet qu’on appelle le Signal. Le Signal d’Alaric culmine à 600 mètres d’altitude, ce qui représente un dénivelé de 510 mètres depuis le village de Moux. Bon, il faut le dire, moi j’étais essentiellement venu pour ça, car il parait qu’outre de merveilleux panoramas, cette belle montagne est de par son climat, entre influence méditerranéenne et océanique, un site exceptionnel fréquenté par les plus éminents botanistes. Elle possède parait-il et de surcroît des richesses archéologiques et géologiques très intéressantes. Mais si la montagne ça se gagne, ici à Moux, pour diverses raisons que je vais énumérer au fil de cet article, il faut redoubler d’effort. Il y a déjà le panneau décrivant l’histoire de la montagne et du village qui pose problème et mériterait une « sérieuse » remise en état lui aussi tant il a souffert du soleil et des intempéries. Il se trouve dans la rue Prosper Mestre-Huc (1810-1854), du nom d’un poète du coin, grand-père d’Henry Bataille. La pancarte a quelque peu noirci et certains textes deviennent illisibles car les lettres se décollent et tombent en cascade. Quant au panonceau descriptif d’une randonnée qui se trouve juste à côté et qui s’intitule « Sur les Pas de Roland », là aussi, j’ai noté une erreur qui n’est pas négligeable puisque la direction du circuit dessiné est fléché dans un sens et les explications dans le sens inverse. Evidemment, j’ai fait l’erreur de suivre le circuit dessiné et j’ai eu quelques difficultés pour réaliser cette boucle et atteindre le Signal d’Alaric, but que je m’étais fixé en supplément. Heureusement, comme toujours, j’avais pris la précaution d’enregistrer dans mon GPS, l’ensemble de la boucle et bien m’en a pris car j’ai pu ainsi suivre approximativement la partie la plus incertaine du sentier dont il n’existe pas de tracé franc sur les cartes IGN.  Alors, bien sûr, si vous voulez effectuer cette jolie balade et marcher sans souci « Sur les Pas de Roland », je vous invite à suivre les explications « écrites » et le GR.77 et vous verrez, ce circuit est très simple à réaliser et mérite le détour tant il y a une multitude de choses à découvrir. Personnellement, je suis parti du centre de Moux où j’ai trouvé de la place pour garer ma voiture rue Henri Martin, (1922-1944). Ce n’est pas la célèbre avenue du Monopoly, mais ici à Moux, cet homonyme, c’est celui d’un jeune héros et martyr de la guerre 39/44 qui naquit dans le village, J’ai ensuite pris sur quelques mètres et à gauche l’avenue Henry Bataille ou D.2113, ancienne Voie Royale puis toujours à gauche la rue Prosper Mestre-Huc, citée plus haut où se trouvent les panonceaux déjà décrits et le fameux tombeau. Après le tombeau, j’ai continué à marcher sur le bitume jusqu’à un tunnel qui passe sous l’autoroute A61 des Deux-Mers. Ensuite, au lieu de poursuivre le GR.77,  j’ai pris immédiatement à droite un petit sentier aux nombreuses ornières qui grimpe rapidement sous quelques pins et cyprès et longe à main gauche une profonde carrière. Au départ de cette sente, j’ai été surpris par un panonceau jaune qui m’indiquait dans le sens opposé un retour vers Moux et un circuit s’intitulant « Autour du Roc Gris ». J’en ai logiquement déduit qu’il s’agissait d’une boucle différente de celle intitulée « Sur les Pas de Roland » puisqu’elle ne portait pas le même nom. Cet étroit sentier, je l’ai poursuivi de manière quasi rectiligne en direction du lieu-dit Bouscarrou sur la carte. Le sentier se faufile au milieu d’une agréable végétation faite surtout de petits pins et de jolis buis aux feuilles luisantes. Il monte et descend, puis remonte et redescend et ainsi de suite au gré de plusieurs minuscules ravines qui dévalent du Roc Gris. Puis au moment où les vues s’entrouvrent vers l’est et l’ensemble de la Montagne d’Alaric, le sentier bifurque plein sud et se met à grimper dans la colline aride et caillouteuse au milieu d’une végétation rase et typiquement méditerranéenne. En restant sur le sentier principal parsemé de quelques cairns, on rejoint plus haut une piste terreuse qui mène au Signal d’Alaric. Là au bord de cette piste, un autre panonceau jaune m’indique à nouveau la balade  « Autour du Roc Gris » et un retour vers Moux. Ce panneau me conforte dans l’idée que je suis sur le bon chemin mais dans le sens inverse à celui que j’aurais du prendre mais il me laisse aussi à penser que les circuits « Sur les Pas de Roland » et « Autour du Roc Gris » sont sans doute une seule et unique balade.  Le Roc Gris, vaste plan incliné calcaire et broussailleux  lui, n’est qu’à quelques encablures de cette piste. D’ici, une immensité de paysages se dévoile déjà vers le nord et l’est et l’on surplombe les ruines de l’ancien prieuré de Saint-Pierre d’Alaric que je dois en principe découvrir au retour. Sur la carte, la piste qui part à droite et qui monte au Signal me semblant bien plus longue et fastidieuse, je fais le choix de redescendre vers la gauche pour rejoindre le GR.77. Au bout de quelques mètres et passé un virage, la flore change du tout au tout et la végétation rase faite de petits buis, de genévriers cades, de filaires, de chênes kermès et de buplèvres ligneux laisse la place à d’immenses pins d’Alep et de Salzmann. On a le sentiment de ne plus marcher dans la même région et quand la piste rejoint le GR.77, le sentier qui monte vers le Signal entre dans une belle et sombre forêt pour en ressortir presque aussitôt et de manière déconcertante d’abord dans une verdoyante clairière puis de nouveau dans un maquis très méridional. Malgré, les 200 mètres de dénivelé restant à accomplir, le Signal d’Alaric dans un décor sauvage et dénudé est vite atteint. Avec l’espoir d’un ciel et d’horizons très dégagés, j’avais fait le choix d’un jour de forte tramontane. Ici on l’appelle le cers et même si c’est le même vent,  je n’ai pas eu de chance car malgré des rafales violentes et très puissantes qui balayaient le sommet, ce vent avait du mal à chasser une longue écharpe de nuages gris qui venait du nord et barrait l’horizon. Ballotté par le cers, muni de mon numérique, j’ai donc fait le tour des quelques appentis présents au sommet à savoir une antenne et sans doute une tour de guet faisant accessoirement office de station météo puis j’ai trouvé refuge dans une «capitelle », espèce d’énorme cairn cimenté bien trop exigu pour que j’y prenne mon pique-nique et le plaisir d’y séjourner bien longtemps. Ici à la jonction du GR.77 et du GR.36, je n’ai donc pris qu’un « bon » mais farouche bol d’air car malheureusement je n’avais pas la visibilité que j’avais espérée avec parait-il de magnifiques vues de tous côtés qui embrassent le Montagne Noire, les premiers contreforts du Massif Central, les plaines du Minervoisles Corbières bien évidemment, les toutes proches Pyrénées et une grande partie de l’Aude jusqu’à la Méditerranée. Tout ce beau spectacle à 360° était en partie caché par les cumulus et c’est donc un peu désabusé que je suis redescendu par le même sentier vers Moux où cette fois j’ai emprunté le GR.77. J’ai quitté la piste forestière pour un raccourci qui descend en sous-bois dans un petit vallon et qui retrouve une autre piste un peu plus bas. L’itinéraire tourne à gauche en direction des ruines de la Métairie de Vidal où se trouve la Fontaine des Joncs. J’ai poursuivi ce large chemin qui descend directement vers Moux juste en dessous du Roc Gris que l’on appelle aussi Roc de Roland à cause d’une légende qui court depuis des siècles : Elle raconte que Roland (**), de cet éperon rocheux et pour échapper à ses ennemis, fit sauter son cheval jusqu’à la Montagne Noire (distante de plus de 60 kilomètres de l’autre coté de la Vallée de l’Aude). L’élan du destrier fut si puissant que l’empreinte d’un de ses sabots resta gravée à jamais dans la pierre de ce rocher.  J’ai longé sur la droite, le petit ravin où coule le ruisseau de Saint-Pierre qui, peu à peu, s’élargit jusqu’à devenir très abrupt. Au passage, j’ai croisé ce qui reste de l’ancien château et prieuré (***). Il ne reste pas grand-chose, les murailles affaissées d’une enceinte et juste quelques pans de murs ruinés et disloqués en surplomb du profond ravin. Avant d’atteindre le village, j’ai pris plaisir à marcher sur un chemin ocre dans un florilège d’amandiers en fleurs donnant sur les vignobles mais j’ai négligé, parait-il, les vestiges d’anciens fours à chaux. J’avoue ne pas les avoir remarqués ni avoir eu l’envie de les chercher. Il faut dire que sur la fin, la fatigue c’est fait sentir et j’ai eu un « coup de mou ». Mais ici à Moux quoi de plus normal me direz-vous ? J’ai néanmoins terminé par une rapide visite du village, de ses vieilles ruelles, de sa place Saint Régis et de son église bâtie sur les fondations d’un ancien fort et dédiée à Saint André. Carte IGN 2446 O Capendu Top 25.

    (*) René de Chalon, était prince d’Orange, lieutenant de Charles Quint  et époux d’Anne de Lorraine. Né en 1519, il fut tué en 1544 à l’âge de 25 ans lors du siège de Saint-Dizier dans une bataille qui l’opposait aux troupes dans de François 1er dans ce que les historiens appellent la neuvième guerre d’Italie.Trois ans après son décès et selon ses vœux, son épouse Anne de Lorraine passa commande de cette œuvre au sculpteur Ligier Richier.

    (**) Il s’agit sans doute du même Roland, chevalier de Charlemagne et qui a été rendu célèbre par la chanson de geste racontant la bataille de Roncevaux (15/08/778) et sur lequel de nombreuses légendes mythologiques notamment dans la Pyrénées ont courues bien des siècles après sa mort.

    (***) Château de Saint-Pierre : Je ne vais pas ici vous raconter l’Histoire et les contes de ce lieu et du trésor légendaire d’Alaric, d’autres l’on fait beaucoup mieux que moi et bien plus en détail  et vous pourrez en prendre connaissance sur le remarquable site suivant : https://www.mairie-moux.fr/m-271-histoire-de-la-commune.html

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