• Le Serrat Gran (1.430 m) depuis Urbanya (856 m)



    Ce diaporama est agrémenté de de la chanson d'Eddy Mitchell "Rio Grande". Elle est interprétée ou jouée par Yvon (chant), Olivier Moulin (harmonica),  Paul Contamine (clavier électrique) 
    LE SERRAT-GRAN
    SERRATGRANDIGN
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    Le Serrat Gran est, contrairement à son nom, un modeste sommet du Haut-Conflent à 1.430 mètres d’altitude dont sa crête sert de délimitation entre les territoires d’UrbanyaConat et Mosset. Au delà de son altitude elle même, je suppose qu’il doit surtout son nom à sa position géographique car dans des temps plus anciens, il était sans doute le passage à franchir le plus court mais aussi le plus élevé pour les villageois qui voulaient se rendre d’un village à un autre. Je vous parle bien sûr d’une époque où les routes carrossables et les pistes forestières n’existaient pas et à laquelle les seuls moyens de communications étaient certainement des sentiers muletiers. Présent à Urbanya en ce début du mois d’avril, c’est vers ce sommet, dont j’aperçois un bout du versant sud depuis ma maison, que je m’étais tourné ce matin-là pour réaliser ce qui aurait du être une courte randonnée mais qui c’est transformé au fil du parcours en une longue virée.  Ce long périple, vous ne serez pas obligés de l’accomplir, hors mis peut-être si le plaisir de marcher et le désir de découvrir sont aussi ardents que les miens. Je mentionne d’ailleurs sur la carte jointe à cet article, la boucle initialement envisagée vers le Serrat Gran ainsi que le parcours réellement accompli. Vous aurez donc le choix entre les deux options. Cette randonnée au Serrat Gran, j’aurais pu l’intituler « Au dessus des ravins » mais comme peu de gens connaissent ce sommet et qu’il était le point culminant de la balade préalablement prévue, j’ai préféré lui conserver la faveur du titre de mon article. En effet,  sur cet itinéraire, on chevauche le véritable relief du Conflent, c'est-à-dire cette zone intermédiaire très vallonnée que l’on appelle « piémont pyrénéen » se situant entre la bordure méditerranéenne et ses plaines et les premiers hauts sommets des Pyrénées. Ici, les ravins sont si nombreux que le regard est presque systématiquement porté vers eux, c'est-à-dire vers le bas plutôt que vers l’horizon ou les montagnes.  J’en ai dénombré une bonne quinzaine, courts ou longs, profonds ou pas mais heureusement plus souvent aperçus que franchis. Pourtant sur ce parcours où les panoramas sont le plus souvent à 360°, l’horizon et les montagnes environnantes se dévoilent magnifiquement et notamment vers un Canigou enneigé tout simplement extraordinaire à cette époque de l’année. Mais rassurez-vous, il n’y a pas que le Canigou à observer et d’autres montagnes comme les massifs du Coronat ou du Madres sont également bien visibles. Sans compter qu’à cette saison, la flore et la faune se réveillent magnifiquement, offrant des intérêts supplémentaires insoupçonnés aux randonneurs de ce circuit original. Tout démarre une fois encore d’Urbanya, village qui se pare de blanc en cette saison grâce à ces nombreux cerisiers, pommiers et autres arbres fruitiers en fleurs. Le départ est similaire à la randonnée du « Serrat de Calvaire » déjà décrite dans ce blog. Ensuite, il y a bien sûr un itinéraire quelque peu différent que je vous décris ci-après. On laisse son véhicule sur le parking, on franchit le pont puis on emprunte le Chemin de Saint-Jacques qui part à droite de la mairie et monte entre quelques maisons. Après la dernière habitation, devant un garage fait de tôles et de planches, on prend le sentier qui monte à gauche. Là, on va suivre la sente la plus évidente qui va s’élever et redescendre au fil des petites ravines que l’on franchit allégrement. La principale ravine est occupée par un bois où coule l’étroit « Correc » de Vallurs.  Après avoir enjambé ce petit ruisseau, le dénivelé s’accentue et il ne va pratiquement plus cesser jusqu’au sommet du Serrat Gran sauf peut-être en passant près d’une immense ruine qui arrive très vite où il s’aplanit quelque peu. Lors du tour du Serrat de Calvaire, je m’étais déjà posé la question de savoir si cette grande ruine n’était pas le hameau de Saint-Jacques figurant sur les cartes Cassini ? A ce jour et malgré quelques recherches complémentaires, je n’ai toujours pas la réponse à cette question.  Devant ces vestiges, on est donc toujours sur l’itinéraire que j’avais décrit pour faire le tour du Serrat de Calvaire et il va en être ainsi jusqu’à la côte 1098 de la carte IGN, non loin du Roc de Jornac. C’est à ce point précisément qui offre des vues sublimes sur le Massif du Canigou que les deux itinéraires différent. Au lieu de suivre, le large chemin qui part en épingle à cheveux, on va lui préférer le petit « cami » débroussaillé qui longe la clôture à main gauche. Cette clôture, on ne va plus la quitter jusqu’au sommet du Serrat Gran et même un peu plus loin jusqu’au Col de les Bigues, rendant ainsi cette ascension d’une simplicité déconcertante. Je tiens tout de même à préciser que j’ai utilisé sciemment le mot « simplicité » plutôt que « facilité » car la déclivité s’accentuant nettement, la « grimpette » se mérite ! Mais grâce aux multiples panoramas, on oublie facilement les affres de l’effort à accomplir. En effet, en marchant le plus souvent dans une végétation rase composée essentiellement de cistes à feuilles de lauriers et de maigres et rares genêts, on aura en permanence le regard absorbé par le spectacle se dessinant de tous côtés : forêts domaniales des Réserves Naturelles, Canigou, Coronat, Escoutou, Pelade, Madres, Portepas,TornPla de Vallenso (Balençou) et toujours d’immenses ravins vertigineux qui descendent pour rejoindre les vallons où coulent les principales rivières de la contrée, à savoir Urbanya et Callau. Cette dernière rivière finissant par rejoindre le Têt, son affluent majeur à Ria. Si le sentier monte très raide, il  monte en tous cas toujours très droit jusqu’au sommet du Serrat de Miralles (1.377 m). Par temps clair, ce qui n’était pas vraiment le cas, le ciel étant plutôt voilé ce jour-là, vous aurez des vues sur le lac bleuté du barrage de Vinca et bien plus loin encore vers le Roussillon et la Méditerranée. Vers le nord, quelques sommets dominant la Vallée de la Castellane apparaissent et notamment le Pic del Rosselló gravi dernièrement et récemment expliqué dans ce blog. Ici, au sommet du Serrat de Miralles, on est quasiment au centre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes alors malgré un ciel laiteux, le spectacle est tout de même saisissant et splendide. Avec un tel tableau devant les yeux, ajouté à une terrible fringale,  j’en ai profité pour entamer très sérieusement mon casse-croûte gardant mon dessert pour le Serrat Gran bien visible car à seulement quelques foulées. J’ai mangé sous un véritable concert de chants mêlés orchestré par des oiseaux de toutes sortes et en sortant mes jumelles de leur fourreau, j’ai pu reconnaître : mésanges, serins, chardonnerets, pipits, fauvettes, pinsons, rouges-queues, bruants, etc…  Tout ce petit monde virevoltait d’arbres en arbres dans le joli Bois d’Estarder, rendant encore plus agréable cette halte anticipée. Beaucoup plus haut dans le ciel, quelques grands rapaces sont entrés dans la partie et se sont mis à tournoyer sinistrement au dessus de ma tête. Je ne pense pas qu’il s’agissait d’aigles royaux car il y en a paraît-il très peu dans le massif du Madres-Coronat alors en raison de leur grand nombre, plus d’une dizaine et de leurs caractéristiques, j’ai pensé à des Vautours fauves. Une fois rentré à la maison, l’agrandissement d’une photo sembla me confirmer cette idée : ailes larges et plutôt sombres où les plumes extrêmes étaient amplement écartées, poitrails plus clairs chez certains sujets et queues carrées courtes et noires. Alors, devant cet incroyable spectacle ornithologique et toujours à l’affût de quelques belles photos animalières, il a fallu que je me pousse un peu pour quitter ce joli mirador. Tout en continuant à longer la forêt, j’ai pris la direction de l’objectif du jour. A l’orée de grands pins mais planté de jeunes sapinettes, le Serrat Gran est un belvédère moins intéressant car moins ouvert sur de larges panoramas que le Miralles. Aussi après m’être délecté d’un « Flamby » et d’une compote de pommes, j’ai rapidement amorcé la descente vers le col de les Bigues en m’enfonçant pleinement dans la forêt pendant quelques minutes. En arrivant au col, il était seulement midi passé de quelques minutes et malgré un ciel se couvrant de gros cumulus blancs du côté du Madres et du Coronat, je n’avais pas franchement envie de redescendre vers Urbanya pour terminer si tôt cette belle balade. Alors j’ai poussé jusqu’au col del Torn (col de Tour) et j’ai refait à l’envers cette magnifique randonnée que j’avais intitulé le « Balcon d’Urbanya ». Il emprunte un tronçon du Tour du Coronat avant de redescendre sur le village. Comme je l’ai dit en préambule, rien ne vous obligera à faire de même et à ce moment-là, il vous suffira de redescendre du Col de les Bigues vers Urbanya en empruntant un des différents sentiers qui y mène : soit ceux des Escocells selon leur état d’embroussaillement soit celui du Clot del Baro, souvent le plus praticable mais le plus long. Je précise que cette randonnée au Serrat Gran qui longe en grande partie les clôtures qui délimitent les territoires d’Urbanya, Conat et Mosset (tracé fait de petits points sur les cartes IGN) n’est réalisable que si les sentiers qui les côtoient ont été défrichés, ce qui était le cas le jour où je les ai empruntés. Je pense qu’ils sont débroussaillés régulièrement car j’y ai rencontré un agent ONF qui lui-même longeait la clôture entre le Serrat Gran et le Serrat de Miralles pour effectuer des relevés.  En conséquence, je présume que cet agent ONF est habitué à cheminer ces sentiers. Si au Col de les Bigues, on fait le choix de redescendre sur Urbanya, on aura effectué une courte boucle d’une dizaine de kilomètres environ, pour un dénivelé de 580 mètres mais des montées cumulées de 830 mètres. En ce qui concerne la suite de ma balade que j’ai accomplie ce jour-là, j’avoue que j’ai été comblé au delà des mes espérances car quelques animaux très intéressants se sont montrés très indulgents envers moi, acceptant sans trop rechigner d’être photographiés : un superbe et trop rare lézard ocellé et un magnifique renard avec encore son pelage d’hiver notamment. Pour cette seconde partie, je vous précise que la boucle réalisée ce jour-là est longue d’environ 17 kilomètres et pour le reste, je vous renvoie à la carte IGN et à mon diaporama. Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25. 

     

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