• Le Balcon sur la Rotjà du col de Jou (1.125 m) à Py (A/R)


    Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques de Georg Friedrich Haendel  : 1) "Sarabande", thème principal du film "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick joué par The City of Prague Philharmonic Orchestra dirigé par Nic Raine puis 2) "Lascia ch'io pianga" extrait de l'opéra Rinaldo, HWV 7 plus connu sous le nom de "La Liberta" chantée par Ewa Mallas-Godlewska et Derek Lee Ragin pour le film "Farinelli" 


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    Longue de 23 kilomètres, la rivière Rotjà qui signifie « rivière rouge » est, à son origine, un petit cours d’eau qui descend vers le village de Py des flancs abrupts du  Pic de  la Mort de l’Escoula (2.463 m) où il prend sa source.  D’ailleurs le mot « Rotjà » ou « Roja », mais en catalan on prononce phonétiquement le « t »,  on le retrouve dans bons nombres d’autres endroits proches de Py sans doute, en tous cas je suppose, à cause de la couleur rouge de certains minerais riches en oxyde ferrique : les Conques de Rotjà, les Esquerdes de Rotjà, le Porteille de Rotjà, le Pas de Rotjà, la Soula de Rotjà. D’ailleurs, l’histoire de Py fait mention d’une mouline à fer dès l’an 1127 et on y trouve également un lieu-dit dénommé la Farga (la forge). Dans sa sévère descente vers Py qui en fait une rivière à risques lors de fortes précipitations, la Rotjà récupère les eaux de multiples petits ruisseaux pour devenir un vrai torrent impétueux en arrivant près du village. Heureusement l’essentiel du village de Py a été construit en amont de la Rotjà et reste à l’abri du gros des débordements.  Il fut si fougueux au fil des siècles, qu’il a fini  par former un large et profond vallon. Quelques inondations et coulées de boue récentes sont encore dans les mémoires comme celles de 1992, 1999 et 2009. Après Sahorre, le lit du torrent jusque là accidenté et tourmenté, se calme un peu dans sa partie la plus plane puis il s’apaise vraiment en arrivant à Fuilla dans la section la plus large de sa jolie vallée. La Rotjà traverse ces quelques localités puis trouve sa confluence avec la Têt près de Villefranche-de-Conflent, la belle cité fortifiée par Vauban  et inscrite au patrimoine de l’Unesco depuis 2008. Tous ces beaux petits villages méritent qu’on s’y attarde, autant pour la beauté des lieux où ils s’inscrivent, que pour la richesse de leur patrimoine historique et la diversité de leurs atouts économiques. En effet, dans ce vallon, on y cultive le safran, la micro algue fortifiante qu’on appelle spiruline, les pommes pour la vente mais aussi pour faire d’exceptionnels jus de fruits naturels et de très bonnes pâtes de fruits, on y élève des chèvres et des brebis pour fabriquer de remarquables fromages de pays, la rosée et le vedell (veau un peu plus âgé) des Pyrénées et l’agneau catalan pour l’excellence de leurs viandes,  la charcuterie du coin a franchi allégrement les versants de la vallée et pour terminer, la pisciculture  y est également présente à Sahorre pour le plus grand bonheur des amateurs de pêche à la truite. Enfin, je ne peux pas finir cette courte description de la vallée de la Rotjà sans dire que sa partie la plus haute est située au sein dans la merveilleuse réserve naturelle de Py qui, avec ses 3.930 hectares, est une des plus vastes de France. L’essentiel de la surface de cette réserve naturelle est occupé par une splendide forêt avec une flore et une faune exceptionnelles mais dont il faut avoir conscience qu’elles restent fragiles. C’est donc une bonne partie de cette extraordinaire vallée que nous allons dominer dans cette belle randonnée que j’ai intitulée,  ( mais comment faire autrement ? ) :  « Balcon sur la Rotjà ».  Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas démarrer par le bas mais par le haut, puisque le départ est donné au col de Jou à 1.125m d’altitude où il faudra bien sûr revenir, mais le but premier est d’abord d’atteindre le petit village de Py situé lui à seulement 1.020 mètres du niveau de la mer. Le col de Jou,  on l’atteint par la D.116 après avoir traversé les communes de Vernet-les-Bains et de Casteil. Là, on laisse sa voiture au parking et on emprunte la piste qui monte vers le refuge de Mariailles. On tourne le dos à la Tour de Goa perchée sur son éminence et on marche pendant 450 mètres sur cette piste qui file plein sud.  Dès le premier virage atteint, on délaisse la piste au profit d’un large chemin qui, toujours tout droit, se dirige vers le col de la Mandre. Après le lieu-dit Marquirol sur la carte IGN, le sentier bifurque plein ouest sur des paysages qui dominent déjà la vallée de la Rotjà avec de profondes vues sur Sahorre. Chemin en balcon sur le vallon de la Rotjà et les villages de Py et Sahorre, vue sur le Massif du Tres Estelles, grottes, vestiges de l’exploitation des carrières de marbre blanc, cortals,  vestiges pastoraux et agraires et arbres aux feuillages multicolores dans cet automne déjà bien entamé, on ne s’ennuie pas sur cet itinéraire au modeste dénivelé ( 188 m) où l’on rejoint le beau village de Py en deux heures de temps. Il suffit de suivre les panonceaux indiquant le village et le balisage jaune qui traverse d’abord la Sola puis le Bac de Tonnet pour descendre très sèchement dans un étroit sentier tout en sous-bois dans les Cortals del Bosc. On débouche au village de Py entre les lieux-dits la Farga et les Mollères puis on remonte la rivière sur sa rive gauche jusqu’à rencontrer la D.6. On poursuite en traversant le pont et le centre du  village de Py est là à gauche à moins d’un kilomètre. Je vous recommande vivement la visite du village et de sa belle église romane consacrée en 1022 et dédiée à Saint-Paul ainsi que la découverte de la Maison de la Réserve aux périodes, bien sûr, où celle-ci est ouverte.  Après un agréable pique-nique ou un délicieux repas pris à l’excellent café-restaurant La Fontaine, le retour s’effectue par le célèbre G.R.10. Il suffit de reprendre la D.6 en direction des Mollères, d’enjamber la Rotjà par le pont et de suivre le traditionnel balisage blanc et rouge sur un étroit sentier qui va s’élever parallèle à la vallée. Un fois encore, mais de manière bien plus proche cette fois, ce sentier va être un véritable balcon sur la Rotjà. Ici, le chemin est quasiment le pendant de celui que j’avais décrit dans ce blog, qui s’appelle le Tour du Tres Estelles et que l’on aperçoit d’ailleurs de l’autre côté du vallon. L’essentiel du dénivelé va se situer sur cette portion du chemin mais avec 183 mètres jusqu’au col de Jou, la déclivité reste néanmoins très modérée et seule la traversée de quelques gros éboulis peut s’avérer contraignante pour les marcheurs les moins expérimentés. Vous pourrez terminer cette boucle par une courte ascension à la Tour de Goa, mais un autre circuit plus attrayant au départ de Vernet-les-Bains permet de découvrir cette belle tour à signaux qui a été restaurée et que je vous décrirais sans doute très prochainement dans ce blog. Arrêts et pique-nique  inclus, notre groupe de randonneurs du Club « Rando Marche Stéphanoise » de Saint-Estève avons mis 6 heures pour effectuer ce circuit. Comptez donc 4h30 à 5 heures de marche effective pour une quinzaine de kilomètres environ sans compter la visite de Py. Quelque soit la saison, je recommande de bonnes chaussures de marche et l’équipement complet du parfait randonneur n’est pas superflu sur ce circuit aux sentiers et terrains très disparates. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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