• La Source des Verriers (782 m) depuis Vira (610 m)


    Ce diaporama est enjolivé de 5 tubes du célèbre chanteur et musicien de rock Chuck Berry. Elles ont pour titre : "You Never Can Tell", "Roll Over Beethoven", "Carol", "No Particular Place To Go" et "Maybellene"

     
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    Il y a encore quelques mois, j’ignorais tout de ce joli circuit qui mène à la Source des Verriers. Pourtant dieu sait si bien des fois j’avais arpenté cette magnifique forêt de Boucheville ! Du Vivier à Fenouillet ou de Sournia à Rabouillet ou bien de Caudiès jusqu’à Gincla en passant par le vallon d’Aigues-Bonnes, les Gorges de Saint-Jaume, le Pech de Fraissinet, les cols de Tulla, de Benta Fride ou de l’Espinas, sincèrement, je pensais en avoir fait le tour de cette belle et envoûtante forêt. Mais voilà, on ne connaît jamais tout et comme le dit l’adage : « les voies de la Providence sont impénétrables » mais il faut croire que celles de la forêt de Boucheville ne le sont pas ! Ici, en l’occurrence, le mot « Providence » avait pour synonyme le mot « don ». En effet, cet agréable circuit, je l’ai découvert pour la  première fois dans un petit guide intitulé « 34 randonnées en Agly-Verdouble » édité par le Conseil Général des P.O. Ce petit guide, si tout le monde peut se le procurer au prix de 8 euros dans tous les Offices de Tourisme des Fenouillèdes moi, j’ai eu le délicieux privilège qu’il me soit offert gracieusement par un club de randonnée. Et pas n’importe quel club !!! Le Club de Randonnée Pédestre du Foyer Rural d’Auriac du Périgord. Voilà pour la Providence ! C’est déjà très inhabituel qu’un club du Périgord offre un guide de randonnée à un roussillonnais mais qu’à travers ce guide, de surcroit catalan, le roussillonnais d’adoption que je suis découvre de nouveaux tracés, là  on pourrait  penser que si les voies de la Providence sont impénétrables celles pour découvrir cette jolie randonnée l’étaient presque tout autant.  Mais quand je vous aurai dit que c’est grâce à ce blog que vous êtes entrain de compulser que ce « fabuleux contact » s’est noué, là vous serez sans doute moins surpris puisque l’objectif principal d’un blog est tout de même de tisser des liens entre amis ou blogueurs ayant des centres d’intérêts analogues. Voilà pour la petite histoire rocambolesque qui m’a amené en ce beau jour d’été à faire cette belle balade. Quant à la grande Histoire, celle avec un grand « H »,  le guide ne dit pas grand-chose de cette Source des Verriers, si ce n’est qu’il y avait aux temps anciens, une verrerie à cet emplacement actuel de la forêt royale de Boucheville. Il faut savoir qu’au Moyen Âge, c’était monnaie courante que les verreries s’installent au beau milieu d’une forêt. En effet, les verriers érigeaient très souvent leur cabane et leurs ateliers en pleine forêt car ils y trouvaient, en plus du combustible et de l’eau, à peu près tout les minéraux et matériaux entrant dans la composition du verre : minéraux siliceux (sables ou grès), les colorants minéraux (divers oxydes comme l’oxyde de fer par exemple) les fondants (calcaires, potasse des cendres végétales) mais aussi les pierres nécessaires pour édifier les fours, l’argile pour les maçonner et modeler les creusets où ils fondaient le verre. En outre, grâce à la chasse, à la pêche et à la cueillette, les verriers tiraient de la forêt la majeure partie de leur subsistance. Un peu plus tard, à partir du 15eme siècle, il faut savoir que les fabriques de verre ont été le plus souvent l’apanage d’aristocrates car souffler le verre était le seul métier manuel qu’un gentilhomme pouvait exercer sans déroger aux règles de la monarchie et de la noblesse. De cette Source des Verriers, outre la résurgence et le nom qui figure sur un panonceau, il ne subsiste rien et le lieu actuel ne vaut le déplacement qu’à cause d’une agréable aire de pique-nique au sein d’une pinède ombragée au milieu de laquelle coule mélodieusement le petit ruisseau de Boucheville. Le démarrage de cette randonnée se fait depuis la place principale de Vira où un explicite panneau « Source des Verriers-13,5km-dénivelé 320m » donne le signal de départ. Vira est une petite commune paisible des P.O, d’une trentaine d’habitants  blottie au cœur de la forêt domaniale de Boucheville. S’agissant d’un P.R., le balisage est peint d’un seul trait jaune qu’il faudra suivre tout au long de cette boucle qui emprunte pour l’essentiel de larges pistes de Défense de le Forêt contre les Incendies (DFCI).  On quitte Vira en tournant d’abord le dos à la forêt et on emprunte la rue de l’Ouratory (oratoire).  On abandonne rapidement le bitume pour un large chemin herbeux qui passe devant l’oratoire et son crucifix. A l’ombre des noisetiers, le chemin s’élève au dessus de quelques jolies villas puis s’aplanit jusqu’à couper une étroite route goudronnée qui s’élève jusqu’à une intersection où un panneau vous signale par le biais d’un gentil « patou » que l’on entre dans une zone de pâturage. On prend à gauche la piste terreuse DFCI qui descend sous une ferme et l’on aboutit à une prairie en friches où les vues portent très loin vers la longue chaîne des Corbières. On laisse les pistes qui partent à droite et à gauche jalonnées de poteaux électriques et on traverse la prairie sur une vingtaine de mètres toujours en descente jusqu’à couper une petite sente peu visible en raison des hautes herbes. Heureusement, un poteau avec une marque jaune a été planté là au milieu de la garrigue et il indique clairement l’itinéraire à suivre. L’étroit sentier descend dans un obscur sous-bois de feuillus composé principalement de chênes verts, de buis et de hautes bruyères. En suivant le balisage jaune, on arrive sur un petit pont en pierres sur lequel on enjambe le maigre ruisseau de Boucheville. Juste après le pont, on arrive à une combe verdoyante et à un nouveau croisement où un panonceau jaune vous indique « Source des Verriers-Vira 11,9 km-4h10 ». Considérez qu’à partir d’ici, vous avez accompli la partie la plus « tortueuse » du circuit et qu’il vous reste la plus facile. En effet, si vous suivez bien les abondants petits panonceaux « Sources des Verriers » qui jalonnent le chemin (ils sont vraiment très nombreux !) et le balisage jaune en évitant de prendre les sentiers barrés d’une croix, vous rejoindrez l’arrivée à Vira sans aucune difficulté. Vous empruntez tour à tour une piste au milieu d’un maquis typiquement méditerranéen puis, vous vous rapprochez peu à peu de la forêt de Boucheville sur un doux dénivelé qui va vous donner l’occasion d’observer très tranquillement des panoramas de toute beauté. Au loin, le Pech de Bugarach se dresse et se détache dans un horizon plutôt rectiligne. Un peu plus tard, c’est le Pech de Fraissinet qui soulève sa croupe à la fois aride et très boisée dans la ligne de mire du chemin. Plus haut, vous dominez le ravin de Tulla et Fenouillet avec des vues superbes sur la commune et les ruines de son château médiéval. En toile de fond, la vallée de la Boulzane, Caudiès-de-Fenouillèdes et le Pech du Bugarach qui dresse désormais son « étrave » tel un immense navire dans la houle des Corbières. Tout en grimpant dans cette nature généreuse où une flore et une faune exceptionnelles semblent cohabiter radieusement, peut-être aurez-vous la chance d’observer, comme je l’ai fait, un joli petit chevreuil (photo) sautillant au milieu des genêts et des fougères ou bien un florilège d’oiseaux et de papillons multicolores qui virevoltent allégrement autour de vous. Au panneau vous annonçant le col de Boïre à 150 mètres, je vous conseille de faire une petite entorse à ce circuit et de partir vers le col. En effet, depuis ce passage des vues époustouflantes se dévoilent sur une grande partie de la forêt de Boucheville, le vallon et le col de Tulla et le Pech de Fraissinet. D’ailleurs, les chasseurs du coin ne s’y sont pas trompés, eux qui ont installés leurs hauts miradors en surplomb de l’immense dépression. En reprenant le circuit, la piste se stabilise jusqu'au Col de l'Ours puis redescend jusqu’à aboutir à une route en bitume non loin de l’aire de pique-nique du Pont des Verriers. Ce petit pont enjambe le ruisseau de Boucheville déjà entrevu ce matin. En été, on entend un faible glouglou mais c’est celui de ce petit ru boueux car si la Source des Verriers est encore là à quelques dizaines de mètres au dessus de la route, elle est engloutie sous deux plaques de fonte posées sur des puits en ciment qui laissent à penser que l’eau qui était utilisée autrefois par les verriers est désormais captée à d’autres fins sans doute plus rationnelles que celle de la fabrication du verre. A partir de la Source des Verriers et pour rejoindre Vira, la fin du circuit presque essentiellement sur l’asphalte est des plus rébarbatives. Heureusement qu’il y a encore quelques jolis points de vues sur le village, la forêt, la plaine du Roussillon et les Corbières, un ludique circuit botanique avec plus d’une vingtaine d’essences commentées et pour finir, un agréable sentier tout en balcon sur Vira. Ces quelques découvertes viennent atténuer ce dénouement plutôt monotone. Au départ, la boucle est donnée pour 4h45, arrêts non inclus sans doute. Moi, comme toujours j’ai flâné à outrance et j’ai marché 6h40 arrêts inclus ce qui pour une torride et accablante journée du mois d’août est finalement très correct. Au départ, on a beau se dire que la forêt de Boucheville se prête parfaitement à une randonnée estivale qui va être fraîche et ombragée, il ne faut pas s’y tromper, on marche tout de même souvent au soleil même si les parties en sous-bois sont également bien présentes. Mais me direz-vous, quoi de plus normal que de randonner sous un grand ciel bleu azur en plein mois d’août ! En été, casquette ou chapeau, lunettes de soleil et crème anti-UV sont fortement recommandées, en sus de l’équipement habituel ; mais surtout n’oubliez pas de partir avec de l’eau en quantité suffisante. Je suis parti avec seulement deux litres et sur la fin, j’en ai manqué terriblement. Déshydraté, en arrivant à Vira, je me suis jeté la tête la première dans la vasque de la Claire Fontaine et ensuite, je suis resté de longues minutes à m’asperger. C’est dire si j’avais eu chaud et soif. Carte IGN 2348 ET Prades - Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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