• Ce diaporama est agrémenté de la chanson "La Mer" de Charles Trenet. En anglais "Beyond the Sea". Elle est interprétée ici par divers chanteurs et musiciens dans l'ordre suivant : Robbie Williams (chant), Acker Bilk (clarinette), Biréli Lagrène (guitare), Bobby Darin (chant), Charles Trenet (chant)

    Le Sentier du Pêcheur depuis Leucate-Village

    Le Sentier du Pêcheur à Leucate

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    Ne quittons pas les étangs. Après celui de Gruissan, voilà celui de Salses. De Leucate plus exactement car les deux dénominations Salses et Leucate sont justes. En effet, cette balade commence à Leucate-Village et s'intitule le « Sentier du Pêcheur ». Le petit étang de Gruissan ayant une superficie de 1,45 km2 et celui de Leucate de 54 km2, cette fois, par question bien évidemment d’en faire le tour complet, même si les objectifs sont strictement les mêmes. D'ailleurs quels sont-ils exactement ? Le patrimoine historique tout d'abord puis prendre du plaisir à marcher tout en découvrant la Nature. Ici paradoxalement, sur ce « Sentier du Pêcheur », les poissons ne seront pas concernés, en tous cas si peu. Priorité aux oiseaux, car pour moi, il s’agit d’abord de réaliser une balade ornithologique. Les oiseaux des étangs bien sûr et tout le reste quand il se présente. Montrer ce qu'il y a au bord du chemin, c'est aussi un plaisir que j'ai toujours envie de partager. Comme pour le « Sentier du Guetteur » effectué récemment, le démarrage s'effectue depuis la place Pierre Gonzales. Ciel azur et parfaitement pur, rayons du soleil juste tièdes et pas de vent, pour un 16 novembre, c’est une météo merveilleuse qui m’y accueille. Un vaste parking est là. Il y a aussi un point d'information touristique mais je l’ai toujours trouvé fermé. Enfin peu importe, ce n'est pas là l'essentiel, et ce d'autant plus que des panonceaux directionnels sont bien présents juste à côté. Le « Sentier du Pêcheur » est là parmi les autres. Il indique 7,2 km. Le château, lui, est à 600 m seulement et dans le même sens. Je file au bout du parking et emprunte la rue de la Vigne. Au sommet d’un amandier, des étourneaux attirent déjà l’objectif de mon numérique. Leur plumage sombre et brillant tranche dans ce lavis céleste si parfaitement bleu. L’itinéraire passe devant la maison de retraite « Le Château ». Le vrai, lui, ou du moins ce qu’il en reste, est déjà là sur la gauche de la rue de l’Aire. Je délaisse très vite la large voie pour une étroite sente qui y monte plus directement. Des moineaux se coursent dans des cyprès et des amandiers. Un peu plus haut, en arrivant au pied du château, c’est un couple de roitelets huppés qui capte mon attention. Des roitelets dans un château, quoi de plus normal me direz-vous ? Je m’assieds en surplomb d’un grand cèdre pour tenter de les photographier. Bingo ! Apparemment, le cèdre est leur terrain de jeux favori. Jeux de l’amour, je ne sais pas ? Mais du hasard pour moi en tous cas, tant ils se coursent, ne tiennent pas en place et sont difficiles à immortaliser. Il faut dire qu’il y a plusieurs cèdres et qu’ils aiment y batifoler de l’un à l’autre. Il me faut plus d’une demi-heure et un peu de chance pour avoir une ou deux photos à peu près correctes. Etourneaux, moineaux et roitelets sont déjà dans la boîte et le moment est venu de consacrer un peu de temps au patrimoine leucatois. Chapelle et château restent à découvrir et si le tour de la chapelle aux trois croix s’effectue très rapidement, il n’en va pas de même du château et des nombreux panonceaux explicatifs qu’il faut lire. Lire et observer, il faut parfois faire les deux simultanément. De ce modeste pinacle, le château est un monumental champ de ruines qui n’a plus rien de comparable avec le croquis architectural le présentant sur un des panneaux sous la forme d’une étoile à huit branches. On a du mal à imaginer qu’une telle dévastation ait été possible et quand on apprend que la destruction du château a été volontaire et effectuée à l’explosif, on comprend mieux l’image qu’il nous offre. Toutes les branches de l’étoile ont disparu et le reste aussi.  En 1661, le château coûte trop cher et les Etats du Languedoc préconise sa démolition. En 1663, Louis XIV donne son accord et le château est démoli en 1664 par un maître maçon s’appelant François Carcassonne. Quel boulot et quel sacrilège pour un bâtisseur que de se voir confier une besogne aussi méprisable ! Si de nos jours, nous détruisions tous les monuments coûtant trop chers à entretenir, il ne resterait que peu de choses de notre patrimoine historique. Adieu certains châteaux de la Renaissance, adieu certaines cathédrales médiévales et Notre-Dame de Paris notamment, dont la toiture va peut-être être restaurée grâce à des fonds d’une souscription « made in U.S.A ». Je quitte le sommet et fait le tour de l’ensemble des vestiges. Plus je m’avance dans ce patrimoine saccagé et plus je me dis quel dommage ! On comprend surtout que les gouvernants de l’époque n’aient pas voulu que ce château tombe entre les mains de leurs ennemis et c’est la seule explication admissible à cette désintégration totale. Il vrai que sous Louis XIV, nombreux sont les catalans tout proches qui se désolent d’avoir été obligés de se rallier de force par le Traité des Pyrénées de 1659. La « Guerre des Faucheurs » est terminée mais les rancoeurs entre catalans, espagnols et français sont encore fortement ancrées. Faut-il que le risque de voir nos adversaires s’emparer du château ait été jugé si angoissant pour que d’une simple signature sur un document et avec quelques bâtons de dynamite, on ait cru bon de balayer un lieu si chargé d’actes de bravoure. Cette bravoure est désormais symbolisée par la statue de Françoise de Cézelly et c’est par là que je termine ma visite. J’ai déjà eu l’occasion de conter son extraordinaire épopée (voir le « Sentier du Guetteur ») et ce spectacle de désolation n’en n’est que plus révoltant. Par bonheur, des rouges-queues noirs et des mésanges bleues sont là pour me distraire et me faire oublier ces ruines. La suite de l’itinéraire est parfaitement indiquée car un nouveau panneau « Sentier du Pêcheur-6,7 km » se présente. Le sentier entre dans une pinède mais presque aussitôt ma curiosité se laisse à nouveau entraîner vers un autre monument que je distingue à peine à travers les branches. Je délaisse le sentier et m’y dirige tant bien que mal. Finalement, il s’agit d’un tombeau monumental ceint d’une haute clôture et clos par un portail qu’il l’est tout autant. Il est plutôt éloigné du cimetière que j’aperçois au bout d’une longue allée située dans mon dos. J’imagine qu’il s’agit de notables de la ville. J’emprunte cette allée. Non loin du cimetière, au lieu-dit « Courbatières » un autre panonceau « Sentier du Pêcheur- 6,5 km » m’assure de la bonne direction à poursuivre. Je suis désormais dans la garrigue mais sur un chemin bitumé. Premières fleurs, premiers papillons puis c’est une fauvette qui joue avec mes nerfs. A l’instant même où je m’apprête à la photographier plutôt correctement, je sursaute en entendant cette exclamation interrogative « mais que photographiez-vous ? » C’est une jeune et jolie joggeuse qui est arrivée dans mon dos qui me pose cette question. Je lui réponds bien sûr et ainsi vont s’enchaîner d’autres questions et somme toute, une agréable conversation qui va durer presque une heure. Pendant cette heure, nous allons nous présenter puis tenter de nous connaître, mais surtout nous allons faire le tour du monde, voyager d’un bout à l’autre de la Terre et sur plusieurs continents. Elle est en vacances actuellement et les partage entre Toulouse et Leucate. Elle travaille dans l’humanitaire et a été amenée à visiter de très nombreux pays. A chaque pays qu’elle évoque, elle rajoute « vous connaissez ? » Et bien évidemment, je ne connais pas ! Il y en n’a déjà pas mal malgré son jeune âge que j’estime à 35 ans environ, à peine plus peut être ? Alors pour faire mon intéressant, je lui parle des pays étrangers ou lointains que j’ai eu le plaisir de découvrir. Il y en a moins bien sûr, mais pour blaguer, je lui dis « vous connaissez ? » Et elle ne connaît pas ou si rarement. Apparemment, les pays où l’humanitaire est nécessaire ne sont pas les mêmes que ceux où l’on part en vacances. Finalement, il n’y a que quelques pays pour nous rapprocher. Nos souvenirs se croisent sur ces pays-là. On se renvoie nos pérégrinations respectives comme deux tennismen se renvoient une balle. On se donne des envies de voyages mutuellement, conscients de ne pas avoir tout vu même dans ces pays-là. Les voyages se poursuivent dans nos têtes respectives mais à une vitesse telle que les arrêts sur images deviennent quasiment impossibles. Alors je change de conversation. Je lui parle de ma passion de la randonnée pédestre et elle m’avoue être candide en ce domaine. J’évoque mes autres passions ; nature, mer, montagnes, photo et informatique. Ça a l’air de l’intéresser. Je lui parle de mon blog « randos » et elle me promet d’aller le découvrir au plus vite. Je lui donne le nom de mon site : « Mes Belles Randonnées Expliquées ». Finalement, le temps passe et l’ordre du jour ne semble jamais s’épuiser. Je lui dis que le footing en solitaire est un très bon début à la randonnée pédestre. Effort solitaire et trouver du bonheur à courir dans la Nature sont d’excellents prémices à partir marcher en montagne ou ailleurs. Je crois comprendre qu’elle prend cette appréciation comme une éventuelle suggestion, alors gentiment, j’insiste pour lui faire comprendre que ce n’est pas le cas. Elle a sensiblement l’âge de ma fille et avec tout ce qui ce passe, je ne peux pas m’empêcher de la mettre en garde dans le fait de courir seule dans un endroit si isolé comme celui où nous nous trouvons. De surcroît, je considère que de m’avoir accoster comme elle l’a fait n’est peut-être pas très prudent. Elle me remercie de mes conseils me disant qu’elle les trouve très pertinents mais d’un autre côté, « me cloue le bec » en me disant que des risques, elle en a couru de biens pires dans son travail d’urgentiste humanitaire. Elle rajoute qu’elle avait parfaitement compris que je photographiais la Nature et que de ce fait, je lui paraissais plutôt « clean ». Je me vois forcé de la croire. Je la remercie pour ce charmant échange. On se sépare. Elle repart en courant et moi en marchant. La fauvette n’est plus là mais j’ai espoir qu’elle soit déjà dans mon numérique. Voilà déjà plus de 2 heures que j’ai démarré cette balade et il est déjà midi et demi. Pour la rassurer, je téléphone à Dany comme je le fais à chaque fois que je pars randonner tout seul. Je lui explique mon insolite rencontre avec la joggeuse et le retard que j’ai pris à réaliser ce circuit. Nous discutons quelques minutes puis elle me souhaite « bonne balade ». Je raccroche. L’ai-je rassurée ? Je ne sais pas. Je file vers l’étang et seuls quelques oiseaux et des tags sous un pont arrêtent mon envie d’y parvenir pour me poser et prendre un premier en-cas. J’atteins une crique très tranquille. Le petit golfe est clair. Au bord, l’eau y est transparente. Il y a quelques bateaux au mouillage et d’autres au sec, une baraque rouillée, des roseaux mouillés, des filets de pêches entrain de sécher et quelques oiseaux blancs.  Ici tout me rappelle les paroles de « La Mer » de Trenet et il ne manque que les blancs moutons. Il faut dire que l’artiste avait choisi le tout proche et similaire étang de Thau comme source d’inspiration à sa chanson fétiche. En longeant le bord, je continue à marcher jusqu’à l’extrémité de la anse. Là, derrière la pointe, une petite brise venant du nord fait frémir la surface de l’eau. Les voilà les « blancs moutons » de la « bergère d’azur », ici plutôt grisâtre. Ma présence semble déranger un couple de goélands et leurs cris puissants viennent rompre ce silence si agréable. Abstraction faite des décibels très supérieurs, on dirait des bébés que l’on a privés de leur biberon. Je fais demi-tour. Le silence revient. Je m’attable à la terrasse d’un cabanon désert. Un sandwich - triangle fait office d’en-cas. Je garde tout le reste, salade, dessert et fruits pour un peu plus tard. Je profite du calme pour observer des rouges-queues noirs, des rouges-gorges ainsi que des lézards jouant dans les jardinets voisins. Il faut dire que les lieux ne servent plus de jardins potagers depuis très longtemps. Ils sont de véritables capharnaüms où objets divers et variés s’entassent et semblent vivre une fin de vie au grand soleil : rafiots, remorques rouillées, empilements de filets, pneus, barriques, pieux, fanions et autres bouées colorées servent de cache à cette faune volante et rampante que je tente de photographier. Après cet entracte, je repars, en marchant toujours au plus près de la lagune. Côté étang, il y a les oiseaux marins divers et variés, et plus à l’intérieur, une belle variété de passereaux. Alors, je marche le plus souvent en zigzaguant entre les deux. Finalement, j’en oublie presque le « Sentier du Pêcheur » mais mes hésitations incessantes m’offrent des panoramas que je n’aurais sans doute pas vus en y restant dessus. En effet, l’itinéraire file à l’intérieur de pineraies plutôt touffues et je préfère nettement le bord de l’étang. Après une moisson de photos de l’avifaune présente, je fais définitivement le choix de marcher au plus près de la grève. Ici, la grève, c’est le plus souvent un épais matelas d’algues sèches voire de petits buissons de soude ou de salicornes. Quand le goémon n’est pas sec, mes godillots s’enfoncent et il me faut réagir et sauter au plus vite pour ne pas les voir se remplir d’une eau juteuse et verdâtre. A l’instant même où j’atteins la pointe extrême des Courbatières et que je suis entrain de photographier une Aigrette garzette, qu’elle n’est pas ma surprise de constater qu’un « chat sauvage » observe le même volatile encore plus intensément que moi. Le matou ne m’a pas vu. Pas de doute, le chat guette fixement l’oiseau pour en faire son déjeuner. Le voilà qui sort des roseaux, s’avance en rampant sur le sable d’une large plage. Il est désormais à découvert. Il s’aplatit au maximum pour se faire discret mais il est encore très loin de l’échassier et son instinct inné de la difficulté l’alerte déjà d’un autre danger. Ce danger, c’est moi. Il hésite à se relever mais tournant sa tête dans tous les sens, il finit par me repérer. Il hésite toujours mais l’oiseau est encore loin et je représente un risque. Il se relève, retourne vers les roseaux, s’arrête et m’observe intensément. L’aigrette est là, toujours aussi impassible, mais le chat continue à me regarder toujours aussi fixement. Effet de surprise ? Qu’attend-il de moi exactement ? Que je bouge sans doute ? J’en profite pour le photographier. Il a presque tout du « chat sauvage ». Il est assez massif mais guère plus gros qu’un chat domestique. Il a une grosse tête et des oreilles bien droites et surtout des rayures sombres identiques à celle que l’on peut observer chez le « félis silvestris », le chat sauvage forestier de nos montagnes pyrénéennes. Sauf qu’il est fortement improbable que celui-ci en soit véritablement un. Il s’agit plus sûrement d’un chat haret, chat sauvage certes mais issu du marronnage. En tous cas, celui-ci est très loin de toute habitation et sa gestuelle vis-à-vis de l’aigrette ne laisse planer aucun doute quand à ses intentions belliqueuses. Il chasse pour manger, car si le jeu était sa seule visée, il s’attaquerait probablement à une créature plus petite et présentant moins de risques. Si l’étang est son domaine, il doit savoir que le bec de l’aigrette est un poignard. Je me décide à bouger. Il s’enfuit dans les roseaux et doit me maudire de lui avoir fait louper son plat du jour. Le mien, je n’ai qu’à le tirer de mon sac à dos et c’est chose faite quelques minutes plus tard quand une table et un banc se présente au milieu d’un pré dominant l’étang.  A l’ombre d’un grand pin, je ne pouvais espérer meilleur emplacement pour déjeuner et meilleur observatoire pour les oiseaux qui passent et s’arrêtent parfois : Aigrette garzette, Grande Aigrette, Héron cendré, Goélands, Mouettes rieuses, Grèbe huppée et des passereaux et limicoles pas toujours évidents à identifier ou à photographier. La suite de la balade est du même acabit. Je retrouve le « Sentier du Pêcheur » et histoire de me donner bonne conscience, j’effectue en sens inverse et très rapidement la partie que je n’ai pas accomplie. Trop enfoui au milieu des pins ou du maquis, rien de ce « rebrousse-chemin » ne me fait regretter mon itinéraire perso. Je rebrousse chemin de nouveau jusqu’à atteindre l’anse plus ample de la Caramoun et un petit cap pointu. D’autres oiseaux occupent les salicornes ou la berge. J'y passe beaucoup de temps planqué. Quelques personnes s’y promènent. Pour d’autres, pas de doute, il s’agit bien d’un lieu de rendez-vous. Il faut dire que ce cap est accessible en voiture. Je ne suis plus seul pour la toute première fois depuis la joggeuse de ce matin. Je m’empresse de quitter le cap pour des lieux moins fréquentés. Le lac est un miroir qui commence à se teinter d’or. Le soleil décline déjà et plutôt rapidement. Je suis indécis, entre l’acte de finir cette balade et de ne rien louper de ce spectacle admirable. Je prends de nombreuses photos puis continue l’itinéraire. Plus monotone, il m’entraîne loin de l’étang mais en direction de la ligne d’arrivée. Sur la droite, la « Grotte des Fées » se présente, entourée d’un haut grillage. J’en fais le tour sans jamais ne rien voir de cet aven. Alors que je suis sur le point de repartir, je constate qu’il y a un énorme trou au bas du grillage, lequel à cet endroit-là a été largement soulevé. Je m’y glisse sans aucune difficulté. L’aven est là à mes pieds, avec plusieurs boyaux dont un est plutôt facile d’accès au prima abord. J’ y descends, conscient de braver une interdiction mais lucide aussi que ma curiosité excessive prenne une fois encore le pas sur ma raison. Je finis par me rendre compte que c’est d’autant plus irréfléchi qu’il n’y a rien d’intéressant et en tous cas, rien qui n’étanche ma soif de découverte. Je prends quelques photos, mais autant que je me souvienne, car c’est plutôt récent, elles sont probablement identiques à celles que j’ai vues sur le site Wikipédia. J’ai lu pas mal de choses à son propos et bien évidemment tout cela n’a plus de raison d’être, sauf à descendre encore plus profondément, ce que les archéologues et les spéléos ont sans doute tenter de faire depuis très longtemps déjà. Je n’y pense pas une seule seconde et au contraire, l’aven plus profond qui se trouve à mes pieds me fout les jetons. Je crois savoir qu'il y a de l'eau. J’en m’en éloigne tout en me disant que si j’avais malencontreusement glissé dedans, personne n’aurait peut être eu l’idée de venir me chercher au fin fond de ce gouffre. Ouf ! Me voilà à l’air libre !  Il n’y avait pas de fées dans cette grotte ! Les seules « enchanteresses » de la journée auront été cette balade et la gentille joggeuse qui avait envie de converser. Ces pensées suffisent à mon bonheur et si la grotte est là au bord du chemin, rien n’oblige à y descendre. Un conseil : N’y allez pas !  Je poursuis l’itinéraire toujours dans un décor de garrigues mais les cabanons isolés puis les premières villas se font plus nombreuses. Au loin, un bout de l’étang et le Canigou se révèlent sous un soleil blondissant. Je presse le pas car mon idée est de voir le soleil se coucher sur l’étang. L’itinéraire se complique dès lors qu’il faut franchir la départementale D.627. J’allume mon G.P.S et compulse ma carte I.G.N. Je trouve aisément le passage en zigzags qui m’amène sous le pont. Sous l’ouvrage, d’autres tags, dont certains plutôt amusants, accaparent une fois encore mon attention et celle de mon appareil-photo. Leucate-Village est là mais je suis au sud et ma voiture est au nord-est. Alors, je me laisse guider par le tracé enregistré dans mon G.P.S. Premiers lotissements, piscine, complexe sportif, rue rectiligne. Je débouche sur la rue principale. La rue Francis Vals. Je la connais bien et il ne me reste plus qu’à la remonter jusqu’au parking Pierre Gonzales. J’accélère encore le pas pour ne rien manquer du coucher du soleil. Même le jolie centre-ville ne ralentit pas mon ardeur. Le ciel est encore très bleu mais quelques nuages rosissent déjà. Ma voiture est là. J’y jette mon sac à dos sur le siège arrière et file en direction de la Franqui. Finalement, je m’arrête à la sortie de Leucate sur la vaste esplanade d’un camping. Quel spectacle !  Quelle métamorphose que ce ciel changeant de couleurs en quelques secondes et sans que l’œil humain ait le temps suffisant d’en enregistrer toutes les beautés et toutes les nuances : bleus, gris, ocres, jaunes, bruns, oranges, rouges. Seules mes nombreuses photos révéleront cette splendeur si incroyable. Le temps presse et je suis bien trop loin de l’étang. Je reprends la route, direction Le Barcarès cette fois. Je stoppe au bord de l’étang. Le ciel rougeoie. Un obscur Massif du Canigou se détache dans cet horizon incandescent mais éphémère car trop rapidement changeant. Ce soir, le Canigou, Seigneur des Pyrénées ou Olympe des Catalans, justifie pleinement tous les superlatifs qu’on lui attribue habituellement. L’étang ressemble à une couche de braises lisse et sans défaut. Seule l’image inversée de la Montagne sacrée vient assombrir cette belle et écarlate verrière. Ce « fond d’écran » flamboyant n’est pas sans me rappeler ceux de mon ami Bruno Carrias, pêcheur d’images dont la passion est de photographier le pic du Canigou depuis la Provence ou Marseille, distante de plus de 250 km. Images encore plus insolites car souvent qualifiées de « mirages » ou de « miraculeuses », quand on sait que la terre est ronde et que depuis Notre-Dame de La Garde à Marseille, le sommet du Canigou est censé être sous l’eau à 120m de profondeur. Cet incroyable phénomène optique par réfraction atmosphérique de la lumière n’est pas récent puisque déjà observé en 1808 par le baron Von Zach, mais alors qu’est que c’est beau ! Sur ce « Sentier du Pêcheur » assez perso, la pêche a été bonne. Rien d’alimentaire bien sûr, mais si nourrissant sur le plan des plaisirs simples. Des plaisirs simples à la portée de tous. Telle qu’effectuée et expliquée ici, à savoir, visite détaillée du château, entorse au tracé originel, plus ce dernier en sus avec un aller/retour au niveau du lieu-dit Devès, cette balade a été longue d’environ 10 à 11 km. Le temps pour l’effectuer est si ridicule que j’aime autant ne pas vous l'annoncer ! Carte I.G.N 2547OT Durban – Corbières – Leucate.

     

     

     

     


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  • Un beau matin d'été - Laurie Lee

    « Un beau matin d’été ».  J’aime bien l’été. Les beaux matins surtout. Les matins calmes. Sans vent. Les matins avec un ciel si bleu et si pur qu’aussitôt on croise les doigts pour que la journée reste ainsi. Le soleil n’est pas encore levé mais on imagine déjà que la journée sera exceptionnelle. C’est une période où l’on peut se faire plaisir très tôt. A la fraîche comme on dit. On peut aussi bien se mettre dans un transat à ne rien faire ou bien lire un bon bouquin. C’est cette dernière option que je choisis le plus souvent ou bien je pars pour une petite balade pédestre et en reviens de préférence avant que le cagnard me mette « H.S ». Je n’écoute que rarement la télé car ces beaux matins sont propices à ne pas se prendre la tête pour des fariboles. A la télé, des fariboles, il y en a eu beaucoup cet été. En ce mois d’août 2018, j’aurais pu par exemple consacrer le billet de Mon Journal Mensuel à pousser un coup de gueule comme ceux que je pousse régulièrement. Il y avait matière à le faire. J’aurais pu vous dire ce que je pense de la « république exemplaire » de Macron et Philippe. J’aurais pu vous dire ce que je pense des affaires Benalla ou Kohler et des conflits d’intérêts qui agitent les hautes sphères de l’Etat, et par voie de conséquence, animent plus qu'amplement l’actualité médiatique estivale. Mais à quoi bon ? Ces conflits d’intérêts d’Etat, on sait tous qu’ils existent depuis la nuit des temps. Ils sont aussi vieux que le désir des hommes à avoir du pouvoir et à en user. Avoir du pouvoir, c’est d’abord le démontrer à ceux qui n’en n’ont pas. C'est-à-dire à nous citoyens lambda. Les conflits d’intérêts dénoncés par quelques rares médias impartiaux sont régulièrement les cruelles preuves de ce que veulent nous démontrer ces pouvoirs oligarchiques qui se succèdent les uns après les autres. Et puis les conflits d’intérêts existent à tous les échelons de la société et dans tous les secteurs de l’économie sans que personne ou presque n’y trouvent plus rien à y redire. J’aurais probablement l’occasion de revenir sur le sujet.

    Ce mois-ci par exemple, je préfère vous parler d’un livre dont je viens de terminer la lecture : « Un beau matin d’été » de Laurie Lee. Un titre bien de saison, même si ce n’est pas le titre qui m’a incité à le lire. Non, si tout comme moi, vous aimez les récits de voyage, la marche et la poésie, vous aimerez ce joli bouquin de 262 pages. Il s’agit d’un récit de voyage autobiographique. Il y a du Robert Louis Stevenson dans Laurie Lee, même si la comparaison ne peut guère aller plus loin car les motivations et la manière de voyager sont dissemblables.  Laurie Lee n’est pas l’écrivain anglais le plus connu mais personnellement j’ai adoré ce livre. Il est vrai que son œuvre est assez réduite, quand aux traductions françaises, elles se résument à seulement trois livres, tous parus en livre de poche aux Editions Phébus. Comme l’indique le site Wikipédia, Laurie Lee de son vrai nom Laurence Edward Alan Lee est né le 26 juin 1914 à Stroud et il est mort le 13 mai 1997 à Slad.  Poète, romancier, et scénariste anglais, il a été distingué par l'Ordre de l'Empire britannique pour son œuvre et probablement pour son engagement politique, et notamment pour son adhésion aux Brigades Internationales en décembre 1937 lors de la guerre civile espagnole.

    Dans « Un beau matin d’été », sous titré « Sur les chemins d’Espagne 1935-1936 », Laurie Lee raconte son départ de son village natal situé dans le Gloucestershire vers l’Espagne. Il a 21 ans, il est chômeur et ne connaît pas grand-chose de la vie et de ce qui l’attend. Il sait seulement qu’il part à l’aventure. Quelle aventure ? Il ne le sait pas, mais pour lui, c’est là que réside le piment de ce voyage. Du nord au sud de l’Espagne, le jeune vagabond parcourt à pied des kilomètres sans jamais les compter. Le hasard, les découvertes et les amitiés guident ses pas. Au travers de son récit, il nous fait part de ses innombrables rencontres, de ses regards et sentiments sur l’Espagne de cette période instable, de la terrible misère et de la pauvreté qu’il y règne un peu partout et des décors traversés. Accueilli le plus souvent avec beaucoup de générosité par les plus humbles, il ne survit correctement que grâce à son violon et aux musiques qu’il a apprises pendant son enfance et sa jeunesse. Son violon, dont il joue dans les rues, lui offre l’autonomie indispensable à la continuité de son périple. Finalement, au fil des pages et de son écriture si poétique, on comprend que Laurie Lee tombe amoureux de cette Espagne encore si « moyenâgeuse » et de ce peuple en soumission dont une immense majorité est en quête de beaucoup d’indépendance, de libertés sociales et d’un peu de bonheur. Depuis quelques mois, la révolte gronde. Les fascistes veulent détruire la République en place en s’emparant du pouvoir. Ses « modestes » amis, tous républicains, l’invitent malgré eux dans cette lutte si légitime mais quasiment perdue d’avance. Contraint, il quitte l’Espagne momentanément mais il revient…..Perpignan, Céret, les montagnes du Vallespir. Il veut coûte que coûte franchir la frontière pour retrouver ses amis et les aider à gagner la guerre…… mais ça c’est une autre histoire que je suis entrain de lire…..dans « Instants de guerre 1937-1938 ».  

    Oui, j’ai beaucoup aimé « Un  beau matin d’été » de Laurie Lee….» et j’ai presque oublié tout le reste……

     

    Extrait  où Laurie Lee débarque en Espagne pour la première fois  : « Parce que je ne connaissais encore que les surfaces bien lisses de l'Angleterre, Vigo me fit l'effet d'une véritable apparition. Elle semblait surgir de la mer telle une épave dévorée par la rouille, aussi vieille et blanchie que la roche qui l'entourait. Il n'y avait ni fumées ni mouvements d'aucune sorte autour de ses maisons. On eut dit que, rongé par les bernacles, tout mourait et pourrissait dans l'attente d'un deuxième Déluge. Ce fut dans une ville nimbée par une lumière solaire verte et mouillée que je débarquai, une ville qui sentait le déchet jeté à la mer ».

     

     


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  • Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    DES PAYSAGES EN COULEURS....POUR QUATRE SOUS  

    OU 6 JOURS SUR LE GR 70 

    CHEMIN DE STEVENSON (1ere partie)

    Préambule

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    (*)Logo de l'Association Le Chemin de Stevenson GR.70

    http://www.chemin-stevenson.org/

    (Les images dont les légendes sont signalées par un astérisque (*) ne sont pas de moi et je remercie bien aimablement leurs auteurs de m'autoriser à les utiliser pour enjoliver cette histoire.)

    1-Le Puy en Velay (613 m) - Le Monastier-sur-Gazeille (930m) 19 km.

    2-Le Monastier-sur-Gazeille (930m) - Le Bouchet St-Nicolas (875m) 22 km.

    3-Le Bouchet Saint-Nicolas (875m) - Langogne (915m) 25 km.

    4-Langogne (915m) - Cheylard l'Evêque (1125m) 16 km.

    5-Cheylard l'Evêque (1125m) - La Bastide-Puylaurent (1024 m) 24 km.

    6-La Bastide-Puylaurent (1024 m) - Chasseradès (1150 m) 12 km.

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    NOTRE TRAJET DE 118 KILOMETRES ET DES PATATES ? NON DES LENTILLES ! 

     Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)La vie de Robert Louis Stevenson (1850-1894) (*).Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    Robert Louis Stevenson est né le 13 novembre 1850 à Edimbourg en Ecosse. Dans la famille Stevenson, on est ingénieurs et constructeurs de phares de père en fils.

    Tout enfant, sa nurse Cummy lui donne le goût des récits et de la poésie en lui relatant des histoires légendaires et des contes. Plus tard, il prend goût pour la lecture et passe son temps dans la bibliothèque de son père qui regorge de livres d'aventures.

    De santé très fragile, il éprouve de grandes difficultés à suivre une scolarité normale, d'autant qu'il n'est pas spécialement attiré par les études. Le climat de l'Ecosse ne lui est pas recommandé, aussi dès l'age de 13 ans, ses parents décident de l'envoyer faire un séjour sur la Côte d'Azur. Il apprécie la France car la vie qu'il mène lui parait moins astreignante et plus indépendante. Il s'initie à l'écriture.

    A 16 ans, il publie aux frais de son père un premier roman de 22 pages intitulé " La Révolte du Pentland ". Sa famille qui ne voit pas d'un bon œil ce désir de vouloir devenir écrivain, après lui avoir conseillé en vain de devenir ingénieur, l'inscrit à la Faculté de Droit d'Edimbourg afin qu'il devienne avocat. Sous la contrainte, il apprend ce métier, mais ses aspirations le pousse davantage à écrire qu'à apprendre le droit. Son esprit d'indépendance et son goût démesuré pour les voyages le pousse dès 1874 à venir séjourner en France, pays dont il apprécie la culture.

    En 1876, il écrit son premier livre " Voyage sur le continent " où il raconte le récit d'un voyage en canoë sur les canaux et rivières du nord de la France.

    En 1877, dans une auberge de Grès-sur-Loing, il tombe amoureux d'une Américaine de 10 ans son aînée, Fanny Osborne. Elle est mariée et mère de deux enfants.

    En 1878, il effectue une randonnée pédestre à travers les Cévennes avec une ânesse prénommée Modestine. Un an plus tard il publie son journal de route sous le titre " Voyage avec un âne dans les Cévennes ".

    En 1879, il retrouve Fanny. Divorcée, il l'épouse en 1880.

    Souffrant de tuberculose, les années suivantes sont une longue quête à trouver des climats et des stations thermales où il tente de juguler sa maladie.

    C''est au cours de ces années, qu'il écrit quelques uns de ses plus beaux romans : Les Nouvelles Milles et une nuits en 1882, L'île au trésor en 1883, Le Corbeau en 1885, L'étrange cas du Docteur Jekill et Mister Hyde en 1886.

    En juin 1888, après un long séjour au Lac Saranac dans les Monts Adirondacks (Etat de New-York) sa maladie semble enrayée. Il décide avec Fanny de faire une croisière dans les mers du Sud. Ils s'embarquent à San Francisco puis le voyage durera dix huit mois. La goélette " Le Casco " passant par les plus belles îles australes et du Pacifique : Marquises, Tahiti, l'Australie, Hawaii, les archipels Gilbert et les îles Samoa, etc....

    Le couple trouve les îles Samoa tellement agréables tant sur le plan du climat, que des paysages et de la population, qu'ils décident de s'y installer définitivement. Ils achètent une propriété qu'ils baptisent Vailima.

    Durant cette période, Robert Louis Stevenson continue d'écrire de magnifiques oeuvres dont les plus connues sont : La Flèche Noire en 1888, Le maître de Ballantrae en 1889, Le trafiquant d'épaves en 1892, Le creux de la vague en 1894.

    Il défend avec beaucoup d'intensité, les populations autochtones contre l'exploitation des Blancs, si bien qu'il est surnommé Tusitala (le conteur d'histoires). Ce combat qu'il relate dans " Huit années de troubles dans les Samoa " (1892) lui apporte une reconnaissance et un amour sans faille des Samoans.

    Quant il meurt le 3 décembre 1894 d'une congestion cérébrale, toute la population de l'île unit ses efforts et trace une piste au milieu de la jungle pour qu'il soit enterré comme il le désirait au sommet du Mont Vaea.

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

     Robert Louis STEVENSON et Fanny OSBORNE (*)

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)L'invitation à la randonnée de Robert Louis Stevenson.

    Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson dans lequel il fait part de ses motivations : "Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L'important est de bouger, d'éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants".

    Après de longues réflexions, nous avions choisi pour ces vacances 2004 de faire une partie du G.R.70 Chemin de Stevenson avec portage des bagages organisé par " La Pèlerine " plutôt que le G.R.10 des Pyrénées Ariégeoises.

    http://www.lapelerine.com/

    En raison de difficultés d'organisation sur le G.R.10 et d'une gêne persistante au genou de Dany, notre choix s'était porté sur ce chemin mythique, mais plus cool.

    En 1878, Robert Louis Stevenson décide de voyager pour oublier un amour, qui dans l'immédiat lui paraît impossible : Elle s'appelle Fanny Osborne, elle a 37 ans, elle est mariée et a deux enfants. Stevenson l'a rencontré quelques mois plus tôt et a eu aussitôt le coup de foudre pour cette belle américaine.

    Il part pour cette principale raison mais aussi, parce qu'il a un goût immodéré pour les voyages. Il est attiré par les Cévennes, son histoire et ses habitants et se lance dans cet incroyable périple pédestre avec une ânesse prénommée Modestine.

    Il n'a que 28 ans et n'est pas encore l'écrivain révélé qu'il deviendra au fil des années avec des romans universellement connus comme : L'île au Trésor (1883), Le cas étrange du Docteur Jekill et Mr. Hyde (1886), La Flèche Noire (1888), etc...

    Il part le 22 septembre 1878 de Monastier-sur-Gazeille en Haute-Loire et rejoint Saint-Jean du Gard le 3 octobre après une éreintante (il a une santé fragile depuis sa plus tendre enfance) randonnée de 12 jours et de plus de 200 kilomètres.

    Amour du voyage, plaisir de la découverte, désirs de rencontres, volonté de se retrouver seul avec soi-même, goût de l'effort, Stevenson possède certainement toutes les qualités, les envies et les ressources nécessaires à l'accomplissement de cette performance.

    A l'époque, les chemins ne sont pas balisés et par les difficultés même qu'il rencontre : égarements, intempéries, ânesse qui n'en fait qu'à sa tête, nuits à la " belle étoile ", Stevenson devient un précurseur et l'ancêtre du randonneur moderne.

    Le destin sera au rendez-vous et comme toutes les bonnes histoires d'amour, celle-ci se terminera bien. Il retrouvera Fanny divorcée et l'épousera deux années plus tard.

    Si vous aimez la randonnée et la lecture, il faut absolument lire le récit qui relate son itinéraire. Ce petit livre, " Voyage avec un âne dans les Cévennes " est une véritable invitation à parcourir le GR.70 que l'on appelle désormais le " Chemin de Stevenson ". 

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)Dimanche 18 juillet 2004: Visite du Puy en Velay.

    Extrait du livre " Voyage avec un âne dans les Cévennes " de Robert Louis Stevenson ou il fait part du plaisir qu'il éprouve à regarder certains paysages : " J'avoue aimer une forme précise là où mes regards se posent et si les paysages se vendaient comme les images de mon enfance, un penny en noir, et quatre sous en couleurs, je donnerais bien quatre sous chaque jour de ma vie "

    Cet extrait est bien évidemment la raison du titre de mon récit : "Des paysages en couleurs...pour quatre sous". 

    Le voyage que raconte ce petit livre démarre dans la cité du Puy en Velay où nous arrivons le Dimanche 18 juillet 2004 en début d'après-midi. Nous profitons de ce temps libre pour visiter la vieille ville très riche en monuments historiques.

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

     Dany devant la Bête du Gévaudan et dans le centre-ville du Puy en Velay

    La splendide cathédrale Notre-Dame du Puy avec sa façade polychrome laisse apparaître des fresques byzantines et des caractères hispano-arabes qui présagent de cultures et de religions très anciennes et parfois même antérieures à la chrétienté dans la cité.

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    Dany dans les ruelles de la cité et dans la basilique avec les pèlerins

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)ODes Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    Devant l'entrée du parc et dans (regardez bien) l'immense statue de la Vierge

    Sur le Rocher Corneille, énorme butte d'origine volcanique qui domine la ville, nous grimpons à l'intérieur de l'immense statue de la Vierge érigée en 1860. Cette colossale statue a été conçue avec le métal fondu des canons russes pris à la victoire de Sébastopol (1854-1855) par les troupes franco-anglaises aux soldats du tsar Nicolas 1er.

    Vers 19 heures, nous rejoignons l'hôtel Bristol en flânant dans les rues tortueuses et pavées de la ville haute. A l'intérieur de la basilique, les pèlerins, en partance pour le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, assistent aux messes et aux bénédictions qui sont données en leur honneur. Dans les boutiques, les dentellières exposent leur savoir-faire.

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    Vue sur le Puy en Velay depuis le rocher Corneille

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    La statue construite avec les canons russes pris à Sébastopol

    Avec la verveine et les lentilles, la dentelle est la principale spécialité du Puy en Velay qui reste une des capitales françaises de cet artisanat. Ce dimanche se termine par un agréable souper au restaurant de l'hôtel. Assiette de charcuterie, confit de canard, plateau de fromages régionaux et flan maison sont au menu pour titiller notre palais. Le tout accompagné d'une carafe de Côtes d'Auvergne rouge. Le séjour commence bien.

    Des Paysages en couleurs pour quatre sous ou 6 jours sur le GR.70 Chemin de Stevenson (1ere partie)

    Un bref aperçu du très bel hôtel Bristol (*)

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