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    Diaporama agrémenté de la chanson "Caruso" de Lucio Dalla jouée et chantée par Lucio Dalla, l'Orchestre de chambre Arcangelo Corelli d'Aldo Sisilli et Luciano Pavarotti. (Extrait de l'album Pavarotti and Friends)

    Le Sentier de la Roche Insolite depuis Opoul-Périllos

    Le Sentier de la Roche Insolite depuis Opoul-Périllos

     

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    8 jours après le « Sentier du myrte et du genévrier », retour à Opoul, pour un petit circuit pédestre que j’intitule « le Sentier de la Roche Insolite (*) ». Au temps vous prévenir de suite, cet itinéraire circulant au sein d’un vaste terrain militaire qu’on trouve sur la carte I.G.N sous la dénomination de « champ de manœuvres de Rivesaltes », il est vivement recommandé d’abandonner toutes idées de balades si vous apercevez le moindre soldat, le moindre véhicule couleur kaki ou tout élément ou matériel pouvant laissé penser à des déploiements ou à des exercices militaires. Dans le cas contraire, je sais que les risques peuvent être présents malgré tout, même si la zone est bien calme comme ce fut le cas en ce 13 avril 2017 et si la portion interdite de mon itinéraire est vraiment très réduite : 1,5 km tout au plus . Il y a le risque d’une forte amende pour avoir enfreint la loi et celui d’avoir la malchance de tomber sur une munition ou un engin non explosé, éventualité plutôt rare mais pas impossible. Alors prudence et regardez où vous mettez les pieds si vous devez y aller. Il existe la possibilité de demander une dérogation aux institutions militaires. Je précise que la roche est en dehors de la zone militaire et qu'il est donc possible de la découvrir lors d'un simple aller et retour. Mon erreur est d'avoir imaginé un circuit pour pouvoir terminer par la grotte de la Nantella, objectif secondaire de cette sortie. Tout ça, je l’ignorais au départ et ma curiosité est telle que j’ai sans doute enfreint la loi en voulant aller voir cette insolite roche que j’avais découverte sur le Net. Une formation géologique si remarquable que des ingénieurs géologues et géophysiciens de l’Université de Perpignan sont venus étudier avec beaucoup de professionnalismes prélevant au passage des échantillons aux fins d’analyses en laboratoire. Trois vidéos Dailymotion de ces observations, de ces prélèvements, de ces analyses et de leurs résultats sont visibles sur Internet. Vous les trouverez sur le site « www.opoul.com ». Pour être franc, ce n’est pas sur ce site-là que j’ai découvert cette roche pour la toute première fois mais sur un autre qui a pour adresse « www.chronodrome.fr ». En réalité, les liens renvoient vers "Chronodrome" mais vers des pages différentes. Chronodrome est un mot inexistant en français mais on peut le traduire en la « course du temps », du grec « chrono » signifiant « temps » et « dromos » signifiant « chemin ou course ». Chronodrome, c’est donc un site Internet mais également le nom d’une curieuse association dont l’objectif peut paraître un peu dingue de prime abord, mais pas utopique du tout quand on approfondit la manière de l’atteindre : utiliser un satellite pour laisser une trace quasiment ineffaçable de l’humanité présente. Ce satellite, on lui a déjà trouvé un nom : Keo ! Il sera mis en orbite et tournera autour de la Terre pendant au moins 50.000 ans. Chargé d’un maximum de données numérisées de toutes sortes et de toutes provenances et de messages divers représentatifs de toute l’humanité actuelle, il finira sa longue course et reviendra sur Terre au bout de son périple offrant ainsi aux terriens du futur, une belle idée de ce qu’étaient notre monde actuel et nos civilisations. Ce projet ambitieux a été avalisé par de très nombreux acteurs de la communauté spatiale mais voilà déjà plusieurs années qu’il est renvoyé aux calendes grecques, sans doute à cause de son coût élevé mais de sa rentabilité inexistante. De nos jours, on ne fait rien pour rien, et même si le futur de notre humanité est dans la corbeille de la mariée, il semblerait que la dot ne soit pas suffisante. Le site Wikipédia l’annonce pour 2017.  Nous y sommes mais 10 mois sont déjà passés ! Alors président Macron, êtes-vous disposé à investir dans notre futur ? Comme toujours le curieux invétéré que je suis a été intéressé par le programme Keo mais également par tout ce qu’il y a sur le site « Chronodrome » et c’est ainsi que je suis tombé sur cette fameuse formation géologique si insolite. Insolite car d’une forme circulaire quasi parfaite de 50 cm de diamètre, et donc en forme de hublot, dans lequel de nombreux mystiques n’ont pas manqué de s’engouffrer. Ils y voient un tombeau, du Christ pour certains bien évidemment, ou attribué à d’autres personnages parfois, une entrée vers un autre monde, un monde meilleur bien sûr, un accès possible vers un autre espace temporel ou l’éventualité d’un contact avec des extra-terrestres, la liste des échappatoires est longue mais jamais personne ne s’est procuré la clé pour pénétrer dans ce soi-disant passage virtuel mais surtout essentiellement minéral….Enfin je ne crois pas ! Voilà, ce que je me proposais d’aller voir en ce jeudi 13 avril. Le départ s’effectue à la côte 207 de la carte I.G.N, située sur la D.9, non loin d’Opoul en direction Vingrau. Sur le côté droit, il y a une citerne DFCI verte, déjà mentionnée lors de ma balade au Château de Salveterra. Cette fois, on va démarrer de l’autre côté de la route. Un vaste terre-plein permet de garer sa voiture. Je ne note pas d’interdiction particulière pour les randonneurs et la piste qui démarre en direction du lieu-dit Mas d’En Cabota ne fait qu’allusion à une piste DFCI 15 interdite aux véhicules des non-ayant droits.  Ici, en tous cas, pas de mention d’un quelconque terrain militaire que nous ne rencontrerons que beaucoup plus loin et beaucoup plus tard. Le large chemin descend dans le paysage de garrigue méditerranéen habituel puis à hauteur d’une citerne jaune se trouvant sur la gauche, l’itinéraire tourne à gauche, toujours sur la piste DFCI 15. Il faut surtout éviter de poursuivre tout droit. Les décors changent quelque peu, le chemin se colore de rouge et circule désormais entre les pins. Un peu plus bas, vers le lieu-dit la Bassetta, si les pins restent bien présents, une végétation de maquis partage cet espace aux pineraies. Sur notre gauche, le Serrat del Majoralet dresse ses futaies quasi impénétrables. Finalement un radier se présente enjambant le ruisseau de Robol. Asséché à cet endroit, je pars faire un tour dans son lit car de nombreux passereaux semblent y avoir élu domicile. Il faut dire que tout semble réuni pour les attirer et les maintenir. Il y a de petites vasques d’eau claires pour y boire et se baigner et d’autres plus minuscules et plus verdâtres retenant têtards mais surtout insectes de toutes sortes, tout ça au sein d’une dense végétation et d’un nombre incalculables de rochers où il est facile de se camoufler. Dany m’attend et en profite pour une pause pique-nique ensoleillée, toujours agréable en cette saison car la chaleur n’est jamais excessive. Au bout de presque une heure, j'ai seulement deux photos d'oiseaux réussies sur la douzaine de tentatives. Après cet entracte ornithologique et le pique-nique, nous repartons. Le chemin s’élève et laisse apparaître les premières vignes. Elles sont entourées de murets en pierres sèches aussi rouges pour la plupart que la terre du chemin. Quelques mètres plus loin, la roche insolite est là, sur la droite, et sa vision si soudaine, presque inattendue, nous laisse quelque peu circonspects. Ce n’est pas de la déception mais les images que nous avions vues sur le Net et gardées en mémoire nous laissaient imaginer un cercle au diamètre une peu plus important. Pour le reste, force est de reconnaître que ce cercle jaune ocre quasi parfait enchâssé dans une roche presque pourpre a un aspect plus qu’étonnant. On comprend mieux que des géologues aient pu s’intéresser à cette curiosité pour comprendre comment cette forme circulaire avait pu se produire. Que des illuminés y trouvent une quelconque raison de s'exciter, là je l’avoue, ça me laisse pantois ! Je veux bien que cette formation géologique soit vieille de -110 millions d’années mais est-ce une raison pour imaginer les plus fous et farfelus scénarios ? Après tout, les montagnes qui nous entourent ne sont-elles pas beaucoup plus anciennes ? Enfin, moi aussi je joue aux hurluberlus en essayant de pousser cette mystérieuse porte minérale, photo à l’appui. Après la découverte de notre principal objectif, nous poursuivons la boucle. Enfin, nous essayons car au virage suivant, plusieurs pistes se présentent. J’en dénombre au moins trois sans compter de petits sentiers descendant dans le ravin de Malevent. Un coup d’œil sur mon bout de carte I.G.N et nous voilà fixés et rassurés, c’est le premier chemin qu’il faut prendre, celui qui file vers le nord. Il monte dans une pinède touffue, composée de petits arbres souffrant d’une plantation bien trop serrée où le soleil a du mal à pénétrer. De ce fait, la photosynthèse a du mal à s’effectuer et de nombreuses branches sont déjà sèches, et seuls les faites présentent un peu de verdure, une verdure d’autant plus amoindrie que les chenilles processionnaires sont déjà bien présentes, organisant leurs dégâts deci delà.  Au bout de cette pinède, l’itinéraire débouche devant une espèce de auvent en tôles ondulées couvrant partiellement une petite mare.  Quelle n’est pas notre surprise de tomber nez à nez avec un rapace nocturne dormant sur une poutre du auvent ? Le temps qu’il réalise que nous sommes là et je l’ai déjà figé dans mon numérique. Je suis ravi de ce cliché car c’est bien la première fois qu’une telle manifestation ornithologique se produit devant mon appareil photo. Le temps d’une seule photo et il décolle dans notre direction, déployant ses ailes impressionnantes, pour un vol lourd et bruyant, si lourd, si bruyant et si impressionnant qu’à son passage nous baissons machinalement la tête alors qu’il est déjà bien haut. La photo m’apprendra plus tard qu’il s’agit d’un Hibou grand-duc ou Grand-duc d’Europe, volatile plutôt abondant dans les Corbières mais prédateur d’autres oiseaux y compris d’autres rapaces nocturnes plus petits que lui. En réalité, il mange de tout, n’est pas difficile dans ses goûts et je me demande même si sa présence près de cette mare n’est pas essentiellement alimentaire, cette dernière contenant de nombreux gros têtards. Après cette belle surprise, nous poursuivons la montée et finalement, atterrissons sur la crête d’une colline où les vues s’entrouvrent enfin. Le large chemin laisse la place à un sentier rocailleux. Les reboisements de pins cessent et la garrigue prend le relais. Ici le calcaire et la garrigue sont rois. D’un côté, vers le nord, c’est le Planal de la Salina, petite plaine alluvionnaire que le ruisseau de Robol a modelé et de l’autre, vers le sud, il y a des combes et d’autres collines blanches que ce même ruisseau tout en méandres a continué de façonner. Malgré ça, la proche vision reste limitée car la végétation écrase tous les reliefs. Au loin, on aperçoit Salveterra et les ruines de son château perché sur le plateau. Encore plus loin, c'est le Montolier de Périllos et sa station radar. Ici, le premier panneau « terrain militaire – défense d’entrer N°63 » se présente avec ses avertissements d’usage « tirs en cours – danger de mort » et « articles 413-5 et R-644-1 du Code pénal ». Alors, on s’arrête sur l’instant puis on s’avance un peu car les vues sont telles que le moindre mouvement militaire serait inévitablement visible puisque ici les arbres ont disparu et la végétation se résume à un maquis plutôt bas. Tout n’est que silence autour de nous et la moindre détonation d’armes de guerre  s’entendrait à des kilomètres à la ronde. Il n’y a pas de militaires, c’est un fait. A moins de faire demi-tour, il n’y a pas d’autres sentiers alors on continue un peu car le sentier descend dans une combe. Je m’arrête pour jeter un coup d’œil à mon bout de carte I.G.N et constate que la départementale 9 n’est plus très loin, ayant déjà accompli au moins les 2/3 de cette courte balade. Alors, on continue en pressant un peu plus le pas, un peu par crainte d’avoir enfreint une interdiction mais beaucoup par peur d’une amende sans doute inévitable en cas d’un éventuel contrôle. Mais non, tout est calme et seul le chant de quelques oiseaux de garrigue et le bruit de quelques voitures sur la D.9 rompt ce savoureux silence. Finalement, après être descendus sur un sentier très caillouteux, nous débouchons au Planal de la Salina, à l’endroit même où un pont de la D.9 enjambe le correc de Robol. Je me souviens de ce pont et de la grotte de la Nantella se trouvant à proximité. Je l'avais découverte l'an dernier lors de ma balade au château de Salveterra. Alors, je propose à Dany d’aller découvrir cette étonnante « cauna », site d’autant plus singulier qu’il est assez perdu et régulièrement squatté par des vagabonds. Il n’est donc pas recommandé pour une femme seule. En effet, ce lieu, insolite lui aussi, mi-grotte, mi-cortal en ruines, est régulièrement habité par des S.D.F comme le prouvent les nombreux vestiges d’une occupation plus ou moins récente : matelas, canapé, vêtements usagés et  restes de bivouacs. Dany soulève les mêmes interrogations que celles que je m’étais posées quand j’avais découvert cette grotte pour la première fois : A quoi pouvait bien servir cette bâtisse dans ce lieu si âpre situé au bord de ce ruisseau le plus souvent asséché ? La question reste en suspens car toutes mes recherches sur le Net n’ont rien donné. Il ne reste plus qu’à rejoindre la côte 207 où se trouve notre voiture, beaucoup par la D.9 et un peu dans la garrigue par un raccourci peu évident mais présentant l’avantage indéniable de quelques photos florales et fauniques permettant de finir en beauté et dans la nature. Les fleurs sont belles et colorées. Elles ont pour noms glaïeuls sauvages, ophrys, coquelicots, céphalanthères, liserons. La faune se sont quelques papillons et criquets qu’une météo printanière favorable a fait sortir de leurs cocons et de leurs oothèques. Il y a aussi des serins d'un jaune bien évidemment "canari". Pour Dany, une autre belle nature reste à découvrir : le genévrier séculaire de la Vall Oriola que j’avais découvert tout seul, il y a 8 jours. Nous voilà donc partis vers la Belle Auriole, mais en voiture cette fois….alors bien évidemment je ne vous raconte pas….. Cette balade à la « roche insolite » est longue de 6 km environ pour de modestes montées cumulées de 300 mètres et un dénivelé de 76 m. Des chaussures à tiges hautes sont fortement conseillées à cause des caillasses qui sont le revêtement principal. Carte I.G.N 2547 OT Durban – Corbières - Leucate Top 25.

     

    (*) Roche insolite d’Opoul : Si l’on veut décrire de manière assez simple cette curiosité, on peut dire qu’il s’agit d’une roche d’origine sédimentaire s’inscrivant dans un faciès calcaire argilo – gréseux. Elle date de la période géologique que l’on appelle le crétacé inférieur aptien, formation estimée entre moins 108 et moins 114 millions d’années. Comme très souvent dans le calcaire, on y trouve quelques cristaux de quartz et des filons de calcite. Selon leur teneur en calcaire, on attribue à ces roches sédimentaires des terminologies différentes (calcaire, marne, argile) voire la réunion de deux d’entre-elles (calcaire argileux ou argile calcaire). Dans le cas présent, la forme cylindrique contient un peu plus de grès (grains de sable consolidés) que l’enveloppe qui l’entoure, laquelle contient plus d’argile. Son aspect insolite, elle le doit bien évidemment à sa forme circulaire quasi parfaite de 50 cm de diamètre et aux couleurs bien différentes des deux structures, le cercle presque ocre et la roche tout autour couleur lie de vin voire presque pourpre à certains endroits.


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  •  Swisslife et April, deux mutuelles à éviter !!!

    Sans doute avez-vous une mutuelle pour les remboursements complémentaires de vos frais médicaux ? C’est mon cas aussi. Ce mois-ci, si je veux vous parler des mutuelles, vous aurez deviné que ce n’est pas pour en dire du bien. Si vous lisez régulièrement mes coups de gueule, vous commencez à me connaître. Bon, je vais me limiter à vous dire du mal des deux que j’ai connues depuis que j’ai arrêté par la force des choses celle dont je disposais dans mon travail. La mutuelle de mon travail consistait en un contrat groupe avantageux en garanties et en tarif puisque mon employeur en prenait une partie à sa charge. Il s’agissait d’Axa et j’avoue que pendant de très longues années, je n’ai jamais eu en m’en plaindre. Maintenant, quand j’ai pris ma retraite, en 2008, elle était bien trop chère pour que je puisse la poursuivre tout seul, alors à l’époque, j’avais opté pour Swisslife. Une mutuelle qui m’avait été conseillée par un ami mais qu’il faut impérativement éviter car dès la première année, les gestionnaires de cette assurance ont cru bon de donner un coup de canif dans le contrat en ne voulant pas me rembourser une garantie pourtant inscrite au contrat et qui était un forfait cure dont devait bénéficier Dany, mon épouse. Une cure thérapeutique indispensable pour elle qui souffre de problèmes articulaires et rhumatismaux (polyarthrite et fibromyalgie)  depuis très longtemps et cure, bien évidemment, prescrite par son médecin traitant et acceptée par la Sécurité Sociale. Tous les éléments étaient donc réunis pour que le remboursement intervienne mais Swisslife a refusé, trouvant toujours plus de prétextes puérils au refus d’honorer une garantie pourtant très simplement mentionnée dans les conditions particulières et générales. Je n’ai pas insisté et suis parti voir ailleurs au bout de cette première année. J’ai fait le choix d’April Prévoyance Santé car eux aussi disposaient d’un forfait cure annuel de 300 euros. Quelles étaient les conditions contractuelles pour l’obtention ? Que la cure soit thérapeutique, d’au moins 3 semaines et donc prescrite par un médecin et qu’elle soit acceptée par la Sécurité Sociale. Dany a toujours rempli toutes ses conditions, bénéficiant même d’une ALD (affection de longue durée) à 100% pour cette maladie chronique.

     

    Mais il était dit que l’histoire se répéterait car comme l’a si bien dit et écrit Karl Marx, (il n’a pas dit et écrit que des conneries, loin s’en faut !)  « L’histoire se répète tout d’abord comme une tragédie, après comme une farce », mon histoire de mutuelle et de forfait cure s’est répétée comme une tartufferie.

     

    Pendant 7 longues années, April a remboursé à mon épouse le forfait cure de 300 euros annuels figurant au contrat et en 2017, patatras….plus de forfait cure à partir de 2018. Pourtant rien n’a changé, ni du côté de mon épouse, ni à la CPAM, ni ailleurs et seule la mutuelle April estime que le remboursement de ce forfait n’est plus justifié. Pourtant ils affirment que le contrat n’a pas été modifié. Voilà la fameuse farce qu’évoquait Karl Marx. En réalité, mes interlocuteurs inventent de multiples raisons. Un coup, ils avancent avoir remboursé ce forfait cure à titre commercial pendant 7 ans, une autre fois, ils disent avoir remboursé par erreur, les fois suivantes ce sont d’autres prétexte (erreur constatée suite un audit chez eux ou refus de l'assureur la Mutuelle Mieux Être, etc….). Vous parlez d'un "mieux être", plus on paye et moins on est remboursé ! Un coup, ils deviennent fermes et disent que c’est ainsi et le lendemain, ils affirment étudier mon dossier. Mais cette fois-ci, je ne baisserais pas facilement les bras et s’il faut aller au clash et jusqu’au médiateur voire plus, j’irais ! Voilà, en conclusion, les récents problèmes que j’ai connu avec mes mutuelles et que je connais encore à ce jour, à l’instant où j’écris ce billet. Il faut donc éviter Swisslife mais éviter April aussi, les deux sont à mettre dans le même panier ! Toutes ces grandes mutuelles sont une voyoucratie organisée dont le seul but est de faire du fric sur notre dos. Ils n’ont de mutuelle que le nom et d’ailleurs, vous noterez que ces deux-là emploient rarement ce mot. Ils préfèrent « prévoyance santé ».  En 7 ans, les cotisations de ma mutuelle April ont augmenté de 58% mais les garanties, elles, n’ont jamais évolué, bien au contraire, et maintenant ils veulent m’en sucrer ! Alors passez votre chemin et allez voir ailleurs, c’est le conseil que je vous donne ce mois-ci et rappelez vous la définition du mot « prévoyance » du Larousse : « qualité de quelqu’un qui sait prévoir et qui prend des dispositions en conséquence ». Quand à la définition de la société mutualiste la voici : « organisme de droit privé sans but lucratif, géré par ses adhérents et qui a pour objet d'assurer la protection de ceux-ci contre diverses éventualités (assurance, risques sociaux) ». Sans but lucratif et d’assurer la protection des adhérents ? C’est une farce, dont je ne sais si elle est "marxiste" mais effectivement très marrante et je vous renvoie à un article du Parisien de septembre 2011 intitulé « le pactole caché des mutuelles de santé ».  Tout y est dit ou presque ! D’un autre côté, ne vous inquiétez pas trop car même sans ces deux mutuelles-là, vous aurez encore le choix parmi les 400 ou 450 mutuelles disponibles en France. Un chiffre en constante diminution, non par à cause de faillites, mais à cause des nombreuses fusions entre-elles car le secteur est excessivement juteux. Les économistes appellent cela une consolidation de secteur, moi j'appelle ça  "des attrapes-couillons", car nous ne leurrons cette concentration c'est le tout début d'un monopole ! 5 millions de français n'ont pas les moyens de s'en payer une selon un article d'Ouest-France de 2016. La devise des mutuelles de santé est « l’union fait la force », une force qu’elles utilisent pour faire de plus en plus d’argent, contre leurs adhérents avec des contrats de plus en plus contraignants, des garanties moindres et des tarifs de plus en plus chers, surtout si vous êtes vieux, à la retraite et avec des maladies chroniques. Alors, faut-il se passer de mutuelle et à la place mettre 100 euros de côté tous les mois par individu. Moi, je crains le gros pépin, style hospitalisation de longue durée, mais certains, de plus en plus nombreux d’ailleurs, ont franchi le pas et ont entamé cette démarche. Alors si vous avez une expérience positive en ce domaine, je suis preneur !

     

    Ne va pas chez Swisslife,

    Car il ne couvre pas ta wife,

    Ne va pas chez April,

    Tu t’y feras de la bile !

     


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  •  Ce diaporama est agrémenté de 5 musiques du compositeur Alexandre Desplat tirées du film de Terrence Malick "The Tree of Life", "L'Arbre de la vie" en français. Dans l'ordre de leur écoute, elles ont pour titre "Motherhood", "Skies", "River", "Clouds" et "Emergency of life".

    Le Sentier du myrte et du genévrier depuis le château  de Salveterra (Opoul-Périllos)

    Le Sentier du myrte et du genévrier depuis le château  de Salveterra (Opoul-Périllos)


     

    J’ignore pourquoi mais chaque fois que je vais randonner du côté d’Opoul, la tramontane est déchaînée. Une simple mais troublante coïncidence sans doute. 80, 90, 100 km/h, je ne sais pas mais une chose est sûre, ça décoiffe. Bon d’accord, je n’ai pas beaucoup de cheveux mais ce n’est pas une raison ! C’est le cas en ce 5 avril 2017 quand je laisse ma voiture au pied des ruines du château de Salveterra, au bord de la petite route filant vers le hameau de Périllos. Sur ma carte I.G.N,  j’ai dessiné une boucle, laquelle passant par le Serrat de la Murtra, doit m’amener vers Périllos, puis bien après, vers la Vall d’Oriola où paraît-il se trouve un genévrier multi séculaire. Vénérable est le terme le plus souvent employé. A son propos, circulent les chiffres les plus fous. 4 à 5.000 ans pour certains mais au moins 2.000 ans pour les botanistes. Sa circonférence est de 4,60 mètres et encore, les avis sont également divergents selon la méthode employée pour le mesurer. Il aurait même obtenu un label « arbre remarquable de France » par l’association A.R.B.R.E.S qui se charge de répertorier tous les arbres exceptionnels de France méritant des mesures de protection et de sauvegarde.. Il faut le voir pour le croire, voilà ce je me suis dit quand j’ai appris son existence. Un ancêtre en tous cas, que l’on peut aborder en voiture, mais comme très souvent quand il s’agit de découvrir, ma préférence est allée en priorité vers l’approche pédestre.  Il y a donc plusieurs objectifs à cette longue balade que j’intitule assez naturellement le « Sentier du Myrte et du Genévrier », le mot catalan « Murtra » signifiant « myrte », qui comme chacun sait, est une plante aux multiples attraits, médicinaux mais gustatifs aussi, servant par exemple à la confection d’infusions digestives, de liqueurs ou bien à parfumer des viandes en sauce. A ce propos, notons d’ailleurs de nombreuses similitudes avec les baies de genièvre, fruits du genévrier, utilisées depuis très longtemps en médecine, pour ses propriétés digestives, dans la fabrication d’alcools et en cuisine.  Je viens d’enfiler mes godillots, d’harnacher mon sac à dos et démarre d’un petit collet séparant les lieux-dits Coma del Mir et Planal del Sorbier, ce dernier étant le premier jalon qu’il me faut franchir sur la carte I.G.N. La tramontane est si forte que parfois je recule au lieu d’avancer, pourtant le chemin que j’emprunte est tout en descente. Ma casquette, que j’ai pourtant pris soin de visser très fort sur ma tête, s’envole très loin derrière moi et je suis déjà contraint de rebrousser chemin pour aller la rechercher. Ce n’est pas tant pour sa valeur, ni pour mes cheveux et encore moins pour ma coiffure, étant plutôt dégarni. Non, je n’ai rien de tout cela, mais à vrai dire, je crains les premiers coups de soleil sur la « cabeza ».  A l’instant où je récupère ma casquette, j’en suis presque à me décourager et à deux doigts de faire demi-tour car je me dis que « marcher avec un tel vent toute la journée sera inéluctablement très désagréable ». J’insiste néanmoins, remplace ma casquette par un bonnet ayant moins de prise au vent et là, ô surprise, la tramontane faiblit au fur et à mesure que je descend dans un paysage de garrigue. Une garrigue déjà très fleurie. Comme toujours, je démarre un inventaire végétal photographique : ajoncs, prunelliers, thyms et romarins, sont les plantes fleuries les plus présentes et donc visibles, avec quelques crépides jaunes et de petits bouquets de muscaris bleus. Mais en cherchant bien, d’autres fleurs plus rares se font jour au regard du curieux que je suis. Le vent n’est pas propice aux clichés des petites fleurs car elles sont ballottées en tous sens alors je n’insiste pas. Quelques oiseaux et papillons occupent cette végétation et s’envolent à tire d’ailes lors de mon passage. Impossible de les photographier eux aussi, la force du vent me déstabilise et empêche tout cliché nécessitant une immobilité parfaite. C’est le cas de la photo animalière et quand je dis « qu’ils s’envolent à tire d’ailes », ce n’est pas vraiment la bonne expression, car en réalité et dès lors qu’ils s’élèvent, ils sont, pour la plupart, emportés comme des fétus de paille par la violence des bourrasques. Les grives et les alouettes sont les plus reconnaissables car celles qui s’opposent le mieux aux rafales. Ailes déployées, elles luttent et se posent quelques mètres plus loin. Idem pour un couple de perdrix que le vent ne semble pas freiner dans leur quête à s’éloigner de moi. Quelques battements d’ailes lourds et bruyants et les voilà déjà, 100 mètres plus loin au fin fond d’une ravine. Le vent faiblit toujours car le large chemin continue de descendre dans un vallon dominé par le Serrat de la Murtra. Cette colline sert de paravent. J’atteins et enjambe une petite combe asséchée puis le chemin remonte en direction d’une vaste ruine. C’est le Cortal de la Murtra. Des panoramas se dévoilent sur d’autres ravines entourées de basses collines. Au fond de l’une d’entre elles, et sur un terrain limoneux et dénudé, un vignoble rectangulaire aux souches parfaitement alignées détonne dans ce paysage disloqué de maquis. Derrière la ruine, un étroit sentier prend le relais du large chemin, et toujours à l’abri du vent, s’élève en douceur sur le flanc est du « serrat ». Il est jalonné de nombreux cairns, petits et grands,  faciles à ériger, tant les cailloux sont sur le sol le revêtement le plus commun. J’ajoute mes propres pierres aux édifices déjà constitués. Au sein de cette minéralité croissante, une flore nouvelle apparaît. Les magnifiques orchis géants en sont les plus beaux représentants mais il y a aussi de nombreux pieds d’ajoncs et de luzerne aux fleurs d’un jaune flamboyant ainsi que des prunelliers aux jolies petites fleurs blanches. Il vaut mieux éviter de se frotter à ces derniers arbustes à cause de leurs épines noires dont elles tirent leur autre nom. J’y observe les premiers plants de « murtra », le fameux myrte qui donne enfin un sens au patronyme de cette colline essentiellement calcaire et donc bicolore. Le blanc du calcaire et le vert de la végétation, sous un ciel que la tramontane tente de colorer d’azur, je trouve ça beau. Le vent faiblissant au fil du jour, les nuages resteront présents, s’étiolant parfois ou bien devenant carrément menaçants au fil de leur passage du nord-ouest vers le sud-est. Là où je me trouve, il fait très beau pour l’instant et c’est bien là l’essentiel, mais au loin, au sommet de la colline du Montolier, une longue écharpe nuageuse s’accroche à cette modeste élévation à 717 mètres d’altitude. Dans cet horizon grisâtre, apparaît le globe opalin de la station radar. Lors d’une jolie et ludique balade au départ de Périllos, j’avais gravi cette colline voilà 2 ans. D’ailleurs, en contrebas et sur ma droite, je reconnais la minuscule chapelle Sainte Barbara, également découverte en cette occasion. Le sentier s’aplanit quelque peu et soudain, au bout du « serrat », le hameau de Périllos semble surgir de la garrigue comme une étrange apparition. A cet instant, me reviennent à l’esprit, les nombreuses lectures le plus souvent mystiques à son propos. Il faut dire que vu d’ici, avec la tour ruinée de son vieux château et le clocher-mur de son église romane, il a tout du hameau fantôme.  Ces premiers éléments sont les plus apparents et le peu de vie autour, voire l’absence totale de toute humanité pendant de longues années, ont probablement contribué à ce mysticisme. Quelques petites sauges échappées d’un jardin colorent de mauves les bas-côtés du sentier. Avec les moutardes sauvages aux fleurs jaunes, elles forment de très beaux massifs.  Le minuscule village est rapidement là, mi-magnifiquement restauré, mi-toujours ruiné. J’en apprécie toujours les quelques textes, de bienvenue ou historiques, écrits à l’attention des visiteurs.  C’est une belle initiative que malheureusement on ne rencontre que trop rarement dans les hameaux. Les premiers occupants que j’aperçois se résument à des volées de moineaux et à des rouges-queues noirs plus solitaires jouant sur les toitures et les murets. Or mis, quelques menues restaurations nouvelles, rien n’a vraiment changé depuis ma dernière venue, alors je n’ai pas vraiment envie de m’éterniser. Je me contente d’une nouvelle visite, presque au pas de course, que seules quatre dames très sympathiques arrivent à enrayer. Tout comme moi, elles déambulent dans le hameau. Une conversation s’engage, au cours de laquelle j’apprends que la plus âgée des quatre, qui est sans doute nonagénaire,  a fait jeunesse ici et y a longtemps vécu, avant de déménager sous d’autres cieux, poussée par un exode rural inéluctable. Les autres dames, un peu plus jeunes, la soutiennent et de ce fait, je comprends aisément que notre rencontre et notre conversation ne soient pas leur priorité. Je ne les retiens pas plus que ça et préfère les laisser partir vers leur quête de souvenirs. Des souvenirs pour cette très vieille dame qui se balancent sans doute entre les bons de son enfance et de plus douloureux liés au déracinement ultime. Je me souviens avoir lu bien des raisons et bien des calamités à cette désertification lente mais inexorable de Périllos : le phylloxera à la fin du 19eme siècle, la guerre de 14/18, la grippe espagnole, puis de nouveau la guerre de 39/45, la sécheresse et l’éloignement. Eloignement de la révolution industrielle et de l’urbanisation des villes. Loin des grands axes routiers et économiques, il n’en fallait pas plus et le hameau a vu partir son dernier habitant en 1970. Aujourd’hui le milieu associatif solidaire s’évertue à tenter de lui redonner un peu de vie. Un « hostal », c'est-à-dire une auberge, en est la preuve même si elle est fermée à la mauvaise saison. Je poursuis ma balade toujours grâce au tracé G.P.S que j’ai enregistré. Il m’entraîne en contrebas du hameau, en direction de la route bitumée que je délaisse très vite au profit d’un chemin bien évident qui se faufile au milieu des buis puis de hauts genévriers. Depuis ce chemin, je surprends un énorme sanglier. Il déboule dans les éboulis d’un ravin se trouvant en contrebas et s’engouffre sans coup férir dans des bosquets où il disparaît. Au même instant et au même endroit, un rapace s’élève dans le ciel et j’en suis à me demander si les deux épisodes fauniques ne sont pas liés. Le rapace, sans doute une buse, a-t-elle dérangé le sanglier dans son sommeil ou peut-être est-ce le contraire ? Le parcours descend dans ce petit ravin, la Coma d’En Canaval, puis remonte aussitôt, ôtant toute monotonie et le transformant en une courte mais rude « montagne russe ». La dernière de ces montagnes offre quelques paysages nouveaux presque à 360 degrés. Vers la Serre de Vingrau, vers  Périllos dont la vision d’ici est bien différente et plus loin, vers la colline tabulaire de Salveterra » où a été érigé le château d’Opoul. Cette dernière image me donne une petite idée du chemin déjà parcouru. Très étonnamment, si la garrigue reste typiquement méditerranéenne, la végétation a quelque peu changé et j’observe par exemple et pour la première fois, des cistes cotonneux et des lauriers-tins, tout deux fleuris. Ici, les plants de ciste sont très nombreux et entièrement recouverts de ces fleurs roses si belles mais qui ont toujours cet aspect chiffonné si curieux. Il y a aussi des euphorbes, de minuscules jonquilles  jaunes et des tulipes sauvages orange. Les buis, les genévriers, les nerpruns, les pins sont également plus nombreux mais dans l’ensemble cette végétation reste plutôt rase. Un œil sur mon bout de carte I.G.N pour constater que l’eau a toujours été une obsession et si les combes sont nombreuses, elles sont le plus souvent asséchées. Elles ne se remplissent et s’écoulent que lors d’orages violents mais à condition qu’ils soient durables dans le temps. L’Aiguera de Nyerra, les Aiguerasses, la Font de l’Ase, la Fonteta, autant de noms qui sont le reflet de l’importance de l’eau et de cette hantise à en manquer.  Dans les Corbières, de l’eau il y en a beaucoup, mais elle est souterraine et si on en veut, il faut aller la chercher, parfois très profondément. Ici, le sourcier était le sorcier. On l’appréciait mais on le craignait. La crainte était qu’il ne trouve pas l’eau tant espérée. Un puits asséché était considéré comme un grand malheur. L’exode rural n’est pas étranger à ces difficultés d’approvisionnements en eau et les quelques bergeries en ruines qui parsèment mon parcours sont les témoins abandonnés de ce passé, loin d’être simple. Il est 12h30, je m’arrête à proximité de l’une d’entre elles. Il s’agit du Cortal Botet. Envahi par la végétation, il m’offre un ombrage propice au pique-nique envisagé et quelques pierres gisant à terre pour y poser mes fesses.  La tramontane a carrément cessé. Les oiseaux sont de sortie mais les photographier reste compliqué car le chant de mes appeaux ne semble pas convenir à ceux qui logent ici, dans les arbres et les murailles. Du coup, je pars à l’aventure, sandwich en mains pour tenter d’en surprendre quelques uns. Une mésange et un bruant sont les perdants de cette partie de cache-cache. J’abandonne le cortal. Les papillons se font plus présents et si la plupart se résument à de gros et beaux Flambés, qu’elle n’est pas ma surprise de découvrir pour la première fois autant de « Proserpines ». Je me souviens que la dernière fois où j’avais photographié cette jolie espèce bariolée de blanc, de rouge et de noir, c’était lors d’une balade à la « Trancade d’Ambouilla », non loin de Villefranche-de-Conflent. Le spécimen aperçu et photographié était plutôt décati car sans doute en fin de vie. Ici, je suis ravi,  car ces superbes papillons volent en tous sens, et en plus ils semblent peu craintifs, se posant sur de nombreux supports, minéral ou végétal. Au loin et en contrebas, j’aperçois la Vall d’Oriola, les toitures rouges de ses quelques bâtisses et ses vignes qui l’entourent sur sa partie nord. Au beau milieu de l’une d’elles, j’y distingue clairement le genévrier séculaire. Un rapproché photographique me le confirme, « oui, il semble bien que ce soit lui ! » Il ne me reste plus qu’à partir à sa découverte. Le chemin est désormais tout en descente et atteindre la « Belle Auriole » en traversant le lieu-dit l’Iglesieta n’est qu’une simple formalité. L’Iglesieta, signifiant « petite église », je suis étonné de n’avoir rencontré en chemin aucun vestige d’un vieil édifice religieux, à moins que le nom fasse référence à cette petite chapelle que je découvre ici au Vall d’Oriola, dédiée à Saint-Joseph.  Parmi les panonceaux indicatifs, il y a celui mentionnant le « Vieux Genévrier », alors je traverse la propriété déserte sans trop me poser de question, entrant même dans la minuscule chapelle, toujours entraîné par ma curiosité immodérée. Je m’assoie et y médite de très longues minutes, sans prier, mais en ayant comme très souvent en pareil cas de tendres pensées pour les êtres qui ne sont plus de ce monde mais qui continuent à être chers à mon coeur. Après cet instant de recueillement, le vieil arbre n’est plus très loin et de surcroît, un vigneron occupé à des replantations m’en  indique gentiment le plus court chemin. Après quelques courts zigzags dans la garrigue, le genévrier est effectivement là, incroyablement majestueux,  car solitaire au milieu du vignoble. Ma première réflexion est de me dire « mis dans un petit pot, quel extraordinaire bonsaï il ferait ! » et il serait sans contestation aucune, « le plus beau de ma collection ! » mais aussitôt une deuxième pensée me traverse l’esprit : « comment cet arbre a-t-il pu si durablement et si magnifiquement franchir tous les affres du temps ? ».  Je ne vois qu’une explication à cette interrogation. Toutes les personnes qui l’ont côtoyé ou croisé, l’on trouvait si remarquable et si admirable que personne n’a jamais osé s’en prendre à lui et l’abîmer. Oui, vénérable est le terme le mieux approprié car il inspire le respect. Plus tard, le père du propriétaire de la « Belle Auriole », parlant de lui, me dira qu’il pense qu’il était déjà là au temps des Romains et que très probablement, il se trouvait au milieu d’un vignoble déjà existant. Alors, ils n’étaient pas si fous que ça les Romains qui ont trouvé que cet arbre ne gênait en rien la culture de la vigne ! Sa vision plus proche ne fait que confirmer ce que l’on pense de loin. Il est très beau. Creux pour ne pas dire caverneux comme la plupart des vieux arbres qui ont souffert du temps et de la sécheresse. Noueux à souhaits, son écorce entièrement rainurée est bien celle du genévrier mais elle a un aspect parfait et lisse que n’ont pas les arbres plus jeunes dont la surface des branches est rêche. Ici, les branches sont bien épaisses et donc solides, avec cette ramification et cette coiffe végétale quasi irréprochables, ce petit air penché que des siècles de tramontane lui ont donné, lui offrant ainsi un port si naturellement somptueux. Un vrai « bonsaï » grandeur nature que les hommes ne sont capables de reproduire qu’artificiellement, à l’aide de matériels et de techniques de « tortures » infligées aux arbres qu’ils manipulent. Le fan de « bonsaïs » que je suis sait que l’aspect sec ou mort s’appelle « jin » ou bien « sharimiki » et consiste à ôter de force mais toujours avec prudence l’écorce du tronc qui est censée protéger l’arbre. Les branches, penchées ou tortueuses,  sont obtenues grâce à des poids où à des liens en cuivre que l’on laisse un temps suffisant pour qu’elles prennent les formes voulues. Les genévriers se prêtent bien à toutes ces techniques, mais ici, rien de tout ça. Tout est naturel et ç’est bien cela qui est si beau et si insolite en sus de son âge hors du commun si prodigieux. La Nature est la plus douée des artistes, je le savais déjà mais voilà un bel exemple supplémentaire ! Avant de repartir, je ne peux m’empêcher de le photographier sous toutes les coutures, puis je m’assoies en m’adossant à son tronc, occasion d’y manger une compote, mais surtout prétexte à recueillir un peu de son énergie et de sont influx qui lui ont permis de traverser les siècles. Je ne sais pas si c’est vrai mais j’ai lu ça il y a peu de temps : « se mettre en contact avec un arbre par en recueillir un peu de sa vitalité ». Toujours incrédule à ce genre de choses, je me dis que l’arbre est si exceptionnel que ça ne coûte rien d’essayer. « Auprès de mon arbre, je vivais heureux, je n’aurais jamais du m’éloigner de mon arbre.... » chantait Brassens et je pense que les propriétaires de la Belle Auriole doivent la fredonner souvent cette chanson. Heureux de cette belle découverte, je m’éloigne du vieux genévrier en traversant une vigne et en rejoignant une piste dont un panonceau m’a appris qu’elle se dirigeait vers Vingrau. Au milieu de cette vigne, mon regard est tiraillé entre le vieil arbre qui s’éloigne derrière moi et les nombreux oiseaux très occupés à se délecter des graines de graminées que la tramontane a jeté à terre. Je fais le choix de m’intéresser aux deux en les photographiant. Force est de reconnaître que l’arbre est un modèle plus docile. Je retourne vers la Vall d’Oriola et me venge sur quelques oiseaux qui gambadent sur un petit amas de fumier et de copeaux de bois. Sous d’immenses pins, sans doute séculaires eux aussi,  j’ y rencontre en cette occasion le père du propriétaire. Or mis la conversation déjà évoquée à propos de l’ancienneté du genévrier, j’apprends qu’il vient aider son fils dans quelques travaux de restauration. Outre l’activité vinicole et agricole, son fils s’est spécialisé dans la fabrication et la distribution de spiruline, cette algue si vivifiante paraît-il. Quand à la « Belle Aurore », elle fait gîte et chambres d’hôtes, non sans difficultés car l’électricité n’est obtenue qu’à l’aide d’éoliennes et surtout de panneaux solaires qu’il faut acheter, installer, maintenir et rentabiliser car il s’agit d’un lourd investissement. Quand à l’eau et comme je le disais plus haut, elle continue à être une denrée rare dans ce secteur des Corbières. Je quitte ce lieu si agréable car si paisible, qui se veut si loin du monde et de la civilisation. Un monde et une civilisation qu’il faut néanmoins séduire et attirer car  il faut y survivre et ce n’est sans doute pas facile. J’emprunte la route asphaltée. Un couple de touristes un peu paumés arrête leur voiture à ma hauteur : « Bonjour Monsieur, il se trouve où le vieil arbre ? ». Je leur indique le chemin tout en pensant qu’un gros travail de marketing, bien en profondeur,  doit être accompli avant que la « Belle Auriole » devienne un lieu bien plus connu et fréquenté pour autre chose que son genévrier. Après tout, c’est bien à cause de l’arbre que je suis là moi aussi ! Je ne suis pas un spécialiste mais je verrais bien le genévrier comme logo d’une campagne publicitaire en faveur du gîte mais d’un autre côté, je me dis que ça serait faire prendre un risque à ce trésor végétal qu’il faut impérativement préservé de toute agression. Notre monde est si fou ! Dans un pré bordant la route, deux superbes chevaux retiennent mon attention et celle de mon numérique. Ils tournent la tête mais restent indifférents à mon passage préférant mastiquer du foin qu’en faire. Dans ce coin si silencieux et si pacifique, je les comprends. Mon G.P.S m’intime de partir à gauche sur un large chemin qui entre à nouveau dans le maquis. Des alouettes sautillent dans ce qui ressemble à un ru asséché. Quelques mètres plus loin, valse hésitation car une intersection se présente mais par bonheur, deux randonneuses, à peine entrain de déjeuner, m’indiquent le bon chemin qui est censé rejoindre le château et donc la ligne d’arrivée. Je les écoute et leur fait confiance tant elles semblent sûres de leur fait. Je leur fais d’autant plus confiance que mon G.P.S est indécis et imprécis et en outre, je n’ai pas trop envie de m’éterniser car l’énorme molosse qu’une d’entre-elles tient seulement par le collier a l’air grognon. Il grogne en m’observant fixement, naseau en l’air, gueule ouverte, crocs apparents et babines gluantes. Il est très dissuasif et je comprends que ces deux jeunes dames n’aient aucune crainte à se promener toutes seules dans cette garrigue si déserte. J’appréhende que sa maîtresse en perde le contrôle car à coup sûr il se jetterait sur moi. Du coup, je les remercie et les quitte sans tarder et en accélérant le pas, pourtant la pente qu’il me faut gravir est de très loin la plus sévère de la journée. Si sévère qu’arrivé à son terme, je m’allonge tout essoufflé contre un vieux muret en pierres sèches, bien à l’abri de la petite brise qui a remplacé la tramontane. J’en profite pour finir les restes de mon casse-croûte sous les circonvolutions d’un épervier. Quelques vues s’entrouvrent magnifiquement, sur la mer et le Canigou enneigé et comme le terme de cette balade n’est plus très loin, j’exploite au mieux cette pause ensoleillée. Quelques minutes plus tard, accompagnées de leur gros chien, les deux serviables randonneuses arrivent vers moi. En les voyant approcher, je me dis qu’à coup sûr, le molosse va se ruer sur moi mais non, une laisse agrémentée d’une longe l’en dissuade et d’ailleurs, sans doute trop occupé à flairer des odeurs animales, il passe sans aucun regard vers moi.  Ouf ! Ma mémoire est toujours vivace et elle garde profondément enfouie les deux expériences où j’avais été confronté à de redoutables dobermans. Tout s’était bien terminé les deux fois, mais l’expression bien connue : « N'est pas sage qui n'a pas peur », je la fais mienne. Je termine cette balade par un feu d’artifice photographique floral car ici les fleurs sont légions : centranthes, muscaris, ails roses, narcisses, phalangères, laitues, cynoglosses, lamiers. Un bouquet final que je clôture par l’étrange photo d’une voiture complètement rouillée, déjà vue ce matin, et dont je me demande encore comment elle a pu atterrir ici, si loin dans ce désert essentiellement rocailleux et végétal ? J’en cherche en vain la marque et je repars. Le col, où j’avais tant lutté contre le vent pour démarrer cette randonnée, est là, à quelques encablures. Une faible brise me pousse vers lui. Le Roc Redon, est là, sur ma droite, mais bien trop loin du sentier pour que l’envie de m’y rendre se matérialise. Il s’agit d’un insolite bloc rocheux solitaire servant en même temps de cabane et de lieu de varappe pour débutants. J’ai lu également qu’il y aurait une citerne, l’eau remontant d’un puits souterrain naturel. Finalement, je garde cette découverte pour une prochaine fois et je continue me disant que j’ai bien fait de ne pas m’être laissé intimider par la tramontane et d’avoir insisté tant j’ai pris plaisir à cette jolie balade. Telle qu’expliquée ici, errements inclus, elle a été longue de 13,4 km pour des montées cumulées de 532 mètres. Le dénivelé est de 184 m entre le point le plus bas à 216 m sur la route menant au Vall Oriola, non loin du Cortal Sanyes et le plus haut à 400 m au lieu-dit Les Ières sur le Serrat de la Murtra.  Carte I.G.N 2547 OT Durban – Corbières - Leucate Top 25.


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