• Diaporama mis en musique sur 3 chansons interprétées par Tevin Campbell :

    "Always in my heart", "Everything you are" (featuring Coko) et "Infant child".

    La Chapelle Saint-Jacques-de-Calahons (531 m) depuis Catllar (331 m)

    La Chapelle Saint-Jacques-de-Calahons (531 m) depuis Catllar (331 m)


    Après la Serre du Bosc del Prior, c'est-à-dire la crête du Bois du Prieur, restons sur le thème de la prière avec cette fois-ci tout un prieuré ! Celui de Saint-Jacques de Calahons. Combien de fois mes randonnées m’ont-elles amené à découvrir de vieilles chapelles ? Parfois irrémédiablement oubliées et ruinées voire en piteux états mais quelquefois très bien restaurées. Ces dernières sont le plus souvent fermées car malheureusement les associations les ayant rénovées ont désormais la crainte de les voir dégradées voire vandalisées quand elles contiennent quelques richesses ou plus simplement quelques objets de piété. De nos jours, les pires déprédations viennent même se nicher aux tréfonds de nos montagnes, j’en ai fait l’amère expérience plusieurs fois et cela, quelque soit le type de patrimoine. Bien sûr, l’Histoire est pleine d’agressions envers des édifices religieux et très souvent si les chapelles ont été oubliées, la raison première en était l’insécurité. Les anachorètes qui vivaient retirés du monde étaient très souvent des proies faciles pour les pilleurs de toutes sortes ceci expliquant leur quasi disparition et l’abandon de très nombreux ermitages. A cette insécurité est venue s’ajouter une désaffection des pèlerins, une carence des fidèles et le coût pour entretenir tous nos édifices religieux parfois très éloignés des principales voies de communication. On pourrait penser que les temps ont changé et que l’ont vit dans une époque bien plus civilisée mais non, pas vraiment. Les guerres inter religions ou contre les religions ont pris d’autres visages, d’autres dimensions mais elles sont encore là, bien présentes. Le conflit de Daesh arrivant jusqu’à nous en est un parfait exemple. De nos jours, les chrétiens qu’ils soient d’Europe ou d’Orient continuent à être persécutés comme ils l’ont été depuis des lustres. Quand j’ai appris que dans une chapelle de notre beau département, la vie érémitique existait encore, j’ai voulu aller voir et là je l‘avoue ma déception fut grande quand une fois de plus, j’ai découvert une chapelle fermée. Cette chapelle, c’était celle de Saint-Etienne de Pomers au dessus de Clara dont je vous ai conté la visite en décembre 2012. Oh non, mon idée première n’était pas d’aller ennuyer l’ermite Cassien mais surtout d’aller découvrir dans quel décor, dans quel cadre, cette vie ascétique pouvait encore subsister. J’avais appris qu’il avait lui-même restauré la chapelle au prix d’indescriptibles efforts et j’avais le sentiment que d’aller lui rendre visite, c’était en quelque sorte lui rendre hommage, d’autant que j’avais lu qu’il accueillait les randonneurs toujours de bonne grâce. Malheureusement, l’ermite Cassien n’était plus là. Alors, la question qui m’est venue aussitôt à l’esprit c’est de me demander s’il existait d’autres chapelles avec une vie érémitique ? Eh bien oui mais je ne l’ai su que récemment ! A la chapelle Saint-Jacques de Calahons exactement, située dans une combe au dessus de Catllar. Alors bien évidemment, aller la découvrir lors d’une balade pédestre est devenu un objectif avec toujours la même idée : de nos jours, dans quel cadre cette vie solitaire se réalise-t-elle ? Au moment où je prends la décision d’y aller, Dany et moi nous sommes à Urbanya et sur la carte I.G.N, je constate qu’à vol d’oiseau, Catllar est à moins de 10 km. 9,7 km exactement. Mais nous ne sommes pas des oiseaux, alors nous prenons la voiture et la route en début d’après-midi car la balade programmée est relativement courte et facile : moins de 8 km et 225 mètres de dénivelé seulement. 13H45, nous voilà à Catllar sur la ligne de départ et devant un panneau signalétique on ne peut plus explicite : «Cami de Sant Jaume de Calahons » et dessous un panonceau de randonnée indiquant un « Chemin de St Jacques ». D’emblée, nous démarrons sur une rampe plutôt raide et chaude car bétonnée depuis peu. Son nom est « Cul de sac de San Jaume de Calahons ». J’espère que ce n’est pas le cas car j’ai prévu de faire une boucle. Seuls, devant nous, un couple de merles semblent disposés à nous accompagner, mais non, ils s’envolent et je reste planté là à m’évertuer à vouloir les photographier correctement. Immédiatement, l’élévation offre d’amples tableaux sur Catllar, la Vallée de la Têt et le Massif du Canigou. Sur la droite, le Pla de Balençou n’a pas son aspect habituel. En général plutôt oblong, d’ici il paraît très ramassé. Le parcours tourne le dos à tous ces beaux paysages mais comme le regard est constamment attiré, les demi-tours sont incessants. Ils le sont d’autant plus, qu’ici, contempler les panoramas et reprendre son souffle, ça va de pair. Quand la rampe cimentée se termine, on enjambe un étroit canal et là, un nouveau panneau « Chapelle St Jacques de Calahons » nous invite à prendre un étroit sentier se faufilant dans la garrigue. Nous voilà, sur le bon chemin, celui de Saint-Jacques, mais seulement de Calahons et rien avoir avec celui de Compostelle si j’en crois le remarquable site Internet de Monsieur Yvan Marquié. D’ailleurs, en observant la carte I.G.N, on remarque que ce sentier est appelé « Cami del Llenguadoc ». Inutile de traduire. De toute manière, peu importe le nom du sentier car nous voilà définitivement partis pour plus de deux heures hors de la modernité et c’est aussi pour cette raison que nous sommes là et que nous aimons marcher dans des coins comme celui-ci, un peu oublié de tout et de tous. D’ailleurs, à y regarder de plus près, on se demande pourquoi la chapelle est dédiée à Jacques et pas à Pierre, car les pierres c’est ce qui captive d’abord le regard. Elles sont omniprésentes et sous diverses apparences et tailles : Sous nos pieds avec les sempiternels cailloux que l’on tente en vain d’éviter, mais aussi sous la forme de gros magmas rocheux où l’itinéraire se transforme en anguille pour les esquiver. A gauche et à droite du sentier, elles nous cernent sur la forme de longs et hauts murets en pierres sèches. Elles sont également présentes dans l’élévation de vieux enclos jadis destinés à la culture de la vigne, culture aujourd’hui totalement disparue de cette colline. Elles jalonnent le chemin dans la formation de quelques cairns balisant la parcours, dans celle de quelques cabanes ou orris dont la visite est proposée, dans divers amoncellements dus aux épierrements successifs, dans la vision d’une ancienne carrière de kaolin, et bien sûr dans l’édification des rares monuments présents ici : oratoires et chapelle finale incluse. Sous cet aspect pierreux, cet itinéraire me rappelle un peu celui de la « Tourèze mystérieuse », balade au départ de Latour-de-France et déjà contée dans mon blog. En m’intéressant à l’Histoire de Saint-Jacques de Calahons, j’ai même appris que « depuis des temps immémoriaux, chaque famille catllanaise possède son coin aménagé sous les arbres, avec des pierres qui servent de table et de sièges ». A cet inventaire et dans un secteur un peu plus vaste, viennent s’ajouter divers dolmens et même une « pierre tombale » dite de l’ermite, c’est dire si dans ce petit bout de collines, la pierre est une dominante essentielle à la vie et à la mort de tout un chacun. Tout en flânant et en ponctuant de quelques arrêts ce dédale pierreux, mais heureusement un peu végétal aussi, nous mettons, depuis le canal,  une heure pour atteindre la chapelle. Là, après les traditionnelles photos souvenirs et la signature d’un livre d’or, nous prenons le temps d’une visite minutieuse car l’église d’une grande sobriété est superbement rénovée avec par exemple de très jolis petits vitraux. Quand à l’ermite, il nous fait le plaisir de venir nous saluer au sein même de son petit jardin potager, mais peut être est-il surtout inquiet de savoir qui nous sommes et a-t-il la crainte de nous voir piétiner ses jolies plates-bandes ? Après cette brève entrevue, et la fin de cette découverte étonnante et studieuse qu’est la chapelle et ses extérieurs, nous la quittons définitivement. Cette fois, direction une aire de pique-nique près d’une belle fontaine à l’eau non potable mais de toute manière asséchée à cette époque de l’année. Heureusement que nous avons notre eau et en quantité suffisante car le temps est lourd et bien trop chaud pour un 13 novembre. Elle vient à la fois rafraîchir nos nuques brûlantes et nous aider à avaler le petit en-cas que nous avons pris soin d’emporter. Après ce dernier intermède, nous prenons le petit sentier qui au fond et à droite de l’esplanade se poursuit vers la crête de Les Illes. Cette crête descend ensuite vers les lieux-dits Gratallops (gratte-loups) et l’Argentiner. Au préalable, le sentier suit et domine très longtemps le ravin du Correc de Les Illes et de ce fait, offre très souvent de belles vues lointaines et quelquefois à 360°. Le Canigou n’étant pas encore enneigé et se détachant derrière un halo d’un bleu gris, la vue la plus remarquable reste celle que l’on a du village de Eus et de son imposante église Saint-Vincent-d’En-Haut. Je regarde le village avec un brin de nostalgie et le souvenir d’un merveilleux Tour du Pays Fenouillèdes réalisé avec mon fils. C’était il y a quatre ans déjà. Sur la crête de Les Illes puis dans sa descente, on prend soin de toujours rester sur l’itinéraire le plus évident bien balisé de cairns et de quelques marques de peinture jaune, en évitant d’abord les petites sentes partant à droite ou à gauche et les diverses pistes qui se présentent à la fin de cette longue inclinaison. Là, au lieu-dit l’Argentiner, on retrouve la route départementale D.24, celle-là même qui nous a vu démarrer de Catllar. Il suffit de l’emprunter vers la droite sur moins de 2 km pour retrouver la ligne de départ. Quelques raccourcis paraissent éviter le bitume mais comme nous les avons que peu ou pas empruntés, je ne saurais trop vous les conseiller. Tout inclus, cette balade a duré 2h40 et comme nous avons encore beaucoup de temps devant nous, nous décidons d’aller visiter Catllar que nous ne connaissons pas le moins du monde. Là, l’église dédiée à Saint-André est ouverte et une visite guidée est en cours. Après la fin de non-recevoir essuyée à Corneilla-de-Conflent lors de la précédente randonnée à la Serre du Bosc del Prior et dans des conditions similaires, nous redoutons un nouveau refus. Mais non,  la guide est charmante et compréhensible et accepte très gentiment que l’on déambule dans l’église mais silencieusement. Quelle chance nous avons car cette église d’architecture romane est magnifique avec un majestueux maître-autel central enjolivé d’un superbe et monumental retable. En réalité, nous décomptons 7 autres petites nefs avec d’autres retables et décorums tous plus beaux les uns que les autres. Quand aux autres œuvres, elles sont nombreuses et souvent très intéressantes. Grâce à la guide qui veut bien nous accompagner de longues minutes, nous apprenons beaucoup de choses sur leurs fondements ou leurs origines et sur Catllar aussi. Je tiens donc à remercier cette aimable personne au travers de ce récit. Bonnes chaussures de marches à tiges hautes et eau en quantité suffisante sont conseillées sur ce parcours. Telle qu’expliquée ici, visite de Catllar et de son église incluse, la balade est longue de 8 km. Le dénivelé entre le point le moins élevé (309 m) et le plus haut (536 m), juste avant le sanctuaire (531 m), est de 227 m quand aux montées cumulées, elles sont de 440 m environ. Tous ces chiffres rendent ce parcours plutôt facile et réalisable en toutes saisons.  Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

     


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  • Ce diaporama est enjolivé de la chanson "Vénus"  écrite par Ed Marshall et Peter De Angelis, successivement interprétée ici par les excellents Frankie Avalon, Les Compagnons de la Chanson, Johnny Tillotson, Gloria Lasso, The Lettermen, Johnny Mathis.

    La Serre du Bosc del Prior (828 m) depuis Corneilla-de-Conflent (548 m)

    La Serre du Bosc del Prior (828 m) depuis Corneilla-de-Conflent (548 m)


    Avec Dany, mon épouse, on marche ensemble depuis de longues années. Un peu moins désormais à cause de ses problèmes articulaires. En randonnée, je la connais par cœur. Je sais ce qu’elle aime et je sais aussi ce qu’elle n’aime pas. Malgré ça, il m’arrive parfois d’être très embêté dans les challenges qu’elle me fixe. C’est le cas en cette magnifique journée d’automne. Nous sommes début novembre. L’envie de marcher est là, mais elle m’a fixé dans la balade qu’elle est prête à faire, les contours suivants : pas trop loin, c'est-à-dire pas trop de route à faire en voiture depuis Urbanya où nous résidons, pas plus d’une dizaine de kilomètres à marcher, un dénivelé le plus modeste possible et la connaissant, je sais que c’est environ 300 mètres au maximum, et enfin et surtout de beaux panoramas à observer, de préférence à l’heure du pique-nique. Rien que ça ! Ce n’est plus un challenge c’est une prouesse, un défi qu’elle me demande ! Alors, je reprends un à un les éléments. Pas trop loin, ça exclut automatiquement toutes les régions autre que le Conflent. La Cerdagne et le Capcir où depuis Urbanya nous allons marcher habituellement sont bien trop loin. Les autres régions du département équivaudraient à rentrer à notre domicile. Il faut donc que je cherche ou que j’invente une randonnée d’une dizaine de kilomètres et de 300 mètres de dénivelé maximum dans le Conflent. Marcher à Urbanya ? Non, les dénivelés sont bien trop costauds à moins de refaire des balades déjà faites des dizaines de fois. De beaux panoramas ? Il n’y a pas d’inquiétude à avoir car dans le Conflent, je connais peu de randonnée où le Canigou ne soit pas la toile de fond. Alors, je me mets à chercher sur la carte I.G.N et le Conflent uniquement, et à force de la scruter, figurez-vous que je finis par trouver la randonnée presque idéale. En regardant la carte cadastrale sur Géoportail, je l’ai naturellement intitulé la « Serre du Bosc del Prior » car l’itinéraire emprunte une longue crête qui s’appelle « la Serre » circulant dans un bois au joli nom de « Bosc del Prior », le « Bois du Prieur ». Cette balade démarrant depuis le très beau village de Corneilla-de-Conflent et filant jusqu’à celui de Fillols, au pied du Canigou, tout semble réuni pour en faire la randonnée rêvée de Dany. Avec l’itinéraire tel que je l’imagine sur mon logiciel CartoExploreur tout rentre parfaitement dans le moule. Un premier tracé succinct me donne une boucle de 10,800 km de distance et de 280 mètres de dénivelé. Si je rajoute une visite de Fillols, on ne devrait pas dépasser les 12 km et les 300 m de dénivelé. En ce 7 novembre 2015, il n’est pas encore 10h quand nous démarrons de Corneilla-de-Conflent. Personnellement, j’ai découvert ce village, très récemment, lors d’une agréable randonnée sur le Circuit des Minerais au mois de mai dernier. Revenir ici, m’enchante car j’ai immédiatement aimé ce village paisible avec son imposante et merveilleuse église Sainte-Marie dont malheureusement, je ne connais toujours pas l’intérieur. Il y a également une tour moyenâgeuse. Après quelques photos souvenirs de ces deux monuments, nous nous mettons vraiment en route. Au centre du village, mon GPS m’indique une altitude de 540 mètres. Derrière l’église, je constate qu’une affiche explique quelques balades et parmi elles, il y en a une, « le Circuit Roman », dont le tracé est sensiblement similaire au mien sauf le retour depuis Fillols. Quand à la partie intitulée « la Serre », moi, je l’ai prévue au retour alors que là, elle amène le randonneur directement vers Fillols. Je prends une photo de l’affiche et du circuit, ça peut toujours servir. Dany est partie devant, car moi je traîne déjà. Il faut dire que d’emblée, un oiseau plutôt étrange est venu provoquer mon goût immodéré pour l’ornithologie et la photo. Un oiseau que je ne connais pas en tous cas et dont j’apprendrais le nom qu’après l’avoir rechercher sur Internet : un Capucin bec de plomb (Lonchura malabarica) dont la lecture de son statut en France m’apprend qu’il ne serait présent que dans la région PACA et jamais vu dans les Pyrénées-Orientales sauf en cage. Alors migration nouvelle ou échappé d’une volière ? L’avenir nous le dira ! Au départ, le sentier reprend à l’identique celui du P.R Circuit des Minerais. Il n’y a donc pas de difficultés, le balisage jaune est bien présent et il suffit de le suivre. Tout en montant, les paysages se dévoilent sur Corneilla, sur le Vallon du Cady, sur le Massif du Canigou, sur le pic des Tres Estelles et sur la Serre de Badebany plus connu sous le nom de Canalettes à cause de son incroyable sous-sol. Dany paraît ravie même si l’essentiel du dénivelé est là, sur cette portion de la boucle imaginée. La déclivité est plutôt douce et tout va bien pour l’instant. Contempler la flore, la faune et les paysages sous un soleil radieux suffit à notre bonheur commun. Moi, j’y rajoute le plaisir de la photographie.  Au lieu-dit Cabanels, je retrouve quelques aspects déjà découverts au mois de mai dernier : murets en pierres sèches, ruines, terrasses et autres vestiges agropastoraux, postes de chasse et orris. La météo est superbe et le ciel est même un peu trop opalin en raison des fortes différences de températures entre la nuit et le jour. Cette brume laiteuse s’estompe peu à peu et il fait déjà bien chaud. Un temps idéal pour randonner mais un peu moins pour prendre des photos, la luminosité n’étant pas suffisamment parfaite. En moins d’une heure, nous avons atteint le Roc Ample, intersection de chemins à 704 mètres d’altitude. Dix minutes plus tard, nous voilà devant les enclos de La Collade où de nombreuses « gasconnes » en sont déjà à se prélasser en mâchonnant leurs dernières ripailles. Le fourrage était bon, le soleil est presque au zénith et l’herbe est tendre, alors elles en profitent pour se reposer avant la prochaine traite ou peut être l’abattoir. Lait ou viande, je ne sais pas ce qui les attend vraiment. Nous repartons sans tarder car pour Dany et moi, cette vision d’un cheptel ou d’un seul animal nous laisse toujours dans la perplexité, tant l’on sait la dimension du gaspillage dans l’alimentation contemporaine. Le parcours étant désormais nouveau pour moi, je rallume mon G.P.S et sort de ma poche mon bout de carte où se trouve le tracé enregistré. A cette intersection, il y a quatre directions et celle que nous devons prendre est la piste qui file vers le nord-est. Elle contourne le lieu-dit « Font de la Berjoan ». Ici, mon G.P.S ne captant pas bien les satellites, nous empruntons la bonne piste qu’après quelques longs instants d’hésitations. Quelques ramasseurs de champignons, têtes baissées et culs en l’air, sont bien trop occupés à chercher leurs joyaux champêtres, de gros cèpes en l’occurrence, pour perdre du temps à nous indiquer le bon chemin. Quelques mètres plus loin et au regard de nos pas hésitants, une très gentille demoiselle s’approche de nous et nous confirme que nous sommes bien sur la piste menant à Fillols. La piste est large et la haute forêt de pins sylvestres, sapins et autres cèdres de l’Atlas bien agréable à cheminer. Elle devient d’autant plus agréable que très vite un ample panorama s’entrouvre sur un vaste plateau bosselé et boisé et sur le pic du Canigou et toute sa partie nord-ouest de son massif si fracturé. En effet, vu d’ici, les flancs du massif sont une succession ininterrompue de ravins et de protubérances rocheuses ou boisées. L’automne a déjà largement coloré tous ces paysages. Des couleurs chaudes. Aussi chaudes pour le plaisir de nos yeux que la météo du jour sur nos têtes.  Il n’est pas encore midi quand nous atteignons la chapelle ruinée de Saint-Pierre de Fillols. Face au Canigou et dominant Fillols, ce sont les abords herbeux et ensoleillés de cette vieille chapelle romane qui vont faire office d’aire de pique-nique improvisée. Assis directement sur l’herbe et dos contre un mur de l’église, nous allons y rester une bonne heure à casser la croûte et à nous reposer en écoutant les chants entêtants mais ô combien apaisants de nombreux oiseaux qui ont élus domicile dans un immense chêne tout proche. Après cette longue pause, nous partons visiter Fillols où l’essentiel de la vie semble tourbillonner autour de sa belle église Saint Félix. Là, une fois Fillols découvert, retour vers Saint-Pierre puis montée assez sévère mais très courte vers des pylônes qui s’élèvent au dessus de la Serre. Sur ce large layon sableux au milieu de la belle forêt du Bosc del Prior, une fois la pente gravie, le chemin se stabilise puis chevauche de tous petits mamelons avant de redescendre vers la Collade. Ici et comme je l’avais supposé en imaginant le tracé de cette balade, les vues sont superbes mais rarement à 360 degrés. Vers le nord, les pins empêchent le plus souvent toute vision. Dommage. En tous cas, Dany continue d’être aux anges et c’est bien là l’essentiel. Il faut dire que les vues sur Corneilla et tout le Conflent en général y sont somptueuses. Moi, je suis également enchanté, car sur cette crête, les papillons à photographier y sont encore plutôt nombreux malgré la saison automnale déjà bien avancée. Il est vrai que la plupart du temps, ils sont complètement "escagassés" comme on dit dans mon beau pays de Provence. Ils ont fait de la résistance pour parvenir vivant en novembre mais à quel prix le plus souvent ? Gagnent-ils quelques semaines de vie à cause du réchauffement climatique ? En retrouvant la Collade et son enclos à bétail, j’ai la conviction d’avoir déjà atteint mon but : celui d’avoir su trouver une belle et facile randonnée pour le bonheur de Dany ! Désormais, il ne reste plus qu’à redescendre vers Corneilla-de-Conflent, ancienne capitale et résidence d’hiver des comtes de Cerdagne. Dix siècles sont passés mais décidément, il faut bien admettre que nos gouvernants anciens n’étaient pas si idiots que ça. Ils savaient où il faisait bon vivre. Ils savaient s’entourer d’hommes ingénieux pour construire de superbes édifices dont certains ont réussi à traverser le temps. Ils savaient ce qui était bon pour leur peuple et ce qui ne l’était pas ! Pas vraiment comme aujourd’hui, il faut bien l’avouer ! Telle que nous l’avons réalisée, visite de Fillols incluse, cette balade est longue de 13,4 km. Le dénivelé est de 280 m et les montées cumulées de 765 m. Une balade idéale à faire en toutes saisons. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

     

     


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  • Je veux rester "souverain" dans mon pays et vous ?


     

    Je veux rester « souverain » dans mon pays et vous ? En lisant cette phrase, vous serez quelques-uns à vous dire : « Voilà, Gilbert a fini par péter les plombs ! », ou alors vous continuerez à lire cet article et c’est le but de la manœuvre même si je tiens à le dire, ce dernier n’est pas là pour convaincre qui que ce soit. Non, comme souvent, je donne mon point de vue sur un sujet, c’est tout. J’ai décidé que le sujet de Mon Journal Mensuel de ce mois de juin serait la « souveraineté », non pas de la France en premier lieu, mais de son peuple de préférence. La « souveraineté nationale » doit aller de pair avec la « souveraineté populaire ». Si je dis que je suis un « souverainiste », je prends d’emblée le risque que l’on me traite de « gaucho extrême » voire de « nazi »….tant le thème est désormais saboté pas de très nombreux médias français. A la solde des gouvernants et dans la désinformation la plus totale, ils ont pris la sale habitude d’assimiler le « souverainisme » au « populisme » en affublant ces deux mots de connotations « extrêmement » malsaines, calomnieuses et surtout accusatrices d’une mal-pensance pour ceux qui soutiennent ces idées. Il suffit de voir les procès qui régulièrement sont faits au philosophe Michel Onfray à ce propos par de très nombreux médias. Il est vrai que vouloir sortir de cette Europe des Traités, de cette Europe de la finance, de cette Europe des diktats allemands et luxembourgeois, de cette Europe d’aujourd’hui qui n’a que du mépris pour les peuples, ce n’est pas être dans la bien-pensance. Bon, d’un autre côté, je ne suis pas le seul à le vouloir mais vous n’y trouverez ni Hollande, ni Valls, ni Sarkosy, ni Juppé, ni Fillon, c'est-à-dire aucun des favoris de la future présidentielle et aucun de ceux qui gouvernent notre pays depuis des lustres. On voit bien dans quel mur tous ces gens-là nous ont menés. En contrepartie, des personnages aussi disparates que Mélenchon, Marine Le Pen, Dupont-Aignan, Chevènement, De Villiers, les députés Marie-Françoise Bechtel (République Moderne) ou Jacques Myard (L.R) se disent tous « souverainistes » et demandent au minima une révision du système européen. De l’extrême-gauche à l’extrême-droite en passant par le centre, une poule n’y retrouverait pas ces poussins et un candidat souverainiste intègre et déterminé à des élections, ses électeurs !

     

    C’est donc un problème en France mais qui n’est pas seulement français car le Royaume-Uni va offrir à ses concitoyens un référendum sur ce sujet dès le 23 juin prochain. Ce futur vote a pris le nom de Brexit signifiant "British Exit", tout un programme ! Décideront-ils ou pas de rester dans cette U.E dont ils ont toujours voulu retirer les marrons du feu ? Attendons de voir ! A force de vouloir mettre les mains dans le feu, on finit pas se brûler. Notons au passage qu’avant de se brûler et pour ne pas les voir sortir définitivement de l’Europe, quelques faveurs conséquentes de la part de Bruxelles sont venues les aider à choisir. Et nous les Français alors ? C’est pour quand un grand référendum sur le sujet ?

     

    En raison des nombreuses manifestations, mouvements de grèves, blocages de raffineries et événements divers qu’a connu la « fameuse » Loi de la toujours souriante ministre du travail El Khomri, l’indéboulonnable président luxembourgeois de la commission européenne Jean-Claude Juncker est venu porter sa « bonne parole » essentiellement financière devant le Congrès des Maires de France. Les maires râlant devant la suppression d’un grand nombre de dotations de l’Etat, le « roi européen de l’oppression financière » en a profité pour rappeler les objectifs budgétaires que la France se doit de tenir impérativement. On connaît le refrain par cœur : notre déficit public ne doit pas dépasser 3% de notre PIB. Ecraser les peuples européens, il connaît Jean-Claude et il sait le faire, mais arrêter un flot incessant de migrants mettant à mal nos finances publiques et par là même notre identité nationale et notre sécurité, là il est moins éloquent !

     

    L'Europe a su créer la paix entre pays européens et c'est déjà énorme mais l'ultralibéralisme de sa gouvernance met à mal l'avenir de ses peuples. Les écarts se creusent entre les plus riches et les plus pauvres. Pour que quelques milliardaires puissent continuer à se remplir les poches, la paix est essentielle en Europe mais elle ne doit pas se faire au détriment de ses populations. Mourir à la guerre peu de gens y aspirent, crever dans la misère encore moins !

     

    Oui, j’aimerais bien que l’on décide nous-mêmes de l’avenir de notre pays, de ce qui est bon ou mauvais pour les français, de ce qui est bien ou mal, pour l’éducation, pour sa sécurité, pour son agriculture, pour son élevage, pour son commerce, qu’on choisisse nos lois et nos réformes à mettre en œuvre pour qu’il y ait moins de chômage, moins de pauvreté, moins de précarité, pour que nos jeunes aient un avenir moins sombre, qu’on choisisse nous-mêmes si l’on veut ou pas des produits chinois, des immigrés, des réfugiés, des travailleurs détachés payés 3 francs six sous, si on veut une ubérisation de tous les services……Les traités européens sont de véritables carcans, quand aux différents traités transatlantiques qui se manigancent et se dessinent sur notre dos, ils seront à n’en pas douter un véritable coup de grâce pour notre économie française déjà si moribonde. A l’heure où j’écris cet article, nous sommes les derniers de la classe européenne et les principaux voyants économiques français sont au rouge, ce n’est pas moi qui le dit mais des économistes reconnus. Les inondations et les conflits cégétistes ne vont pas arranger cette facture déjà si lourde. Seul Hollande dit que ça va bien ou mieux et je pense qu’il continuera de la dire jusqu’en mai 2017 !

     

    Alors comment faire pour s’y retrouver dans ce capharnaüm politique et savoir si l’on doit être souverain ou pas dans son pays ?

     

    Faire un petit rappel de la définition de quelques mots n’est jamais inutile et comme Le Larousse et bien d’autres dicos sont là pour nous y aider sur le Net, profitons-en !

     

    Souverain : plusieurs définitions à ce mot selon s’il s’agit d’un adjectif ou d’un nom.

     

    L’adjectif :

    a)- Littéraire. Qui, dans sa catégorie, atteint le plus haut degré de qualité : Le souverain bien. Un bonheur souverain.

    b)- Se dit d'un pouvoir qui n'est limité par aucun autre : La Chambre est souveraine.

    c)- Qui émane d'un organe souverain et n'est susceptible d'aucun contrôle : Décision souveraine.

    d)- Qui manifeste un sentiment de supériorité absolue : Faire preuve d'un mépris souverain.

    Le nom :

    e)- Personne qui exerce le pouvoir suprême ; monarque, roi, empereur.

    f)- Monnaie d'or anglaise, frappée d'abord en 1489 par Henri VII. (En 1816, la Monnaie de Londres émit sous ce nom une pièce d'or de 20 shillings, équivalant à une livre sterling.)

     

    Souveraineté

     

    g)- Pouvoir qui l'emporte sur les autres : La souveraineté de la raison.

    h)- Caractère de quelque chose de souverain : La souveraineté d'une décision.

    i)- Pouvoir suprême reconnu à l'État, qui implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire national (souveraineté interne) et son indépendance absolue dans l'ordre international où il n'est limité que par ses propres engagements (souveraineté externe). (L'article 3 de la Constitution française de 1958 dispose que « la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».)

     

    Souverainisme

     

    j)- Doctrine des défenseurs de l'exercice de la souveraineté nationale en Europe.

     

    Populisme

     

    k)- Idéologie et mouvement politique (en russe narodnitchestvo) qui se sont développés dans la Russie des années 1870, préconisant une voie spécifique vers le socialisme.

    l)- Idéologie politique de certains mouvements de libération nationale visant à libérer le peuple sans recourir à la lutte des classes.

    m)- Tendance artistique et en particulier littéraire qui s'attache à l'expression de la vie et des sentiments des milieux populaires

     

    Voilà les bases sont jetées et maintenant reste à savoir dans quelle(s) définition(s) je vais me situer en disant « je veux rester souverain dans mon pays ». Autant le dire, aucune définition n’a vraiment ma faveur et on a même le sentiment que le Larousse a voulu coller à la situation présente, "européenne" et complaisante. Hors mis la fin du i) avec le rappel de l’article 3 de la Constitution française qui l’emporte sur toutes les autres grâce à la précision de son explication dans laquelle je peux me retrouver, les autres définitions ne sont pas parfaitement adaptées à ma pensée. Par ricochet, j’adhère au j) bien que le mot « Europe » me paraisse superflu et trompeur.

     

    Je serais donc un souverainiste qui s’ignore mais cette démonstration a l’avantage de la clarté. Quand à savoir, si je suis « populiste », la définition du chapitre l) ne me déplaît pas puisque le but final du « populisme » serait, selon le Larousse, de libérer le peuple sans violence. Tout ça me convient très bien.

     

    Hier, et alors que j’étais parti avec l’idée d’écrire cet article et de le développer, j’ai lu, comme je le fais régulièrement, un article de Médiapart. Le titre de cet article de Michel-Lyon était « Souverainiste ! Populiste ! » et ça ne pouvait pas mieux tomber ! J’ai bien aimé cet article et je l’avoue, étant dans la plus parfaite harmonie avec l’analyse de ce journaliste, je me suis dit inutile de faire long ce que d’autres écrivent bien mieux que moi. Le sujet est évoqué de manière bien plus vaste que notre petit bout de France dans un monde si grand, mais l’essentiel des inconvénients de l’ultralibéralisme ou du néolibéralisme, appelons-le comme on veut, est dit. Les preuves apportées sur leurs méfaits sur le plan mondial sont justes, réelles et assez concises.

     

    Alors, voilà le lien vers ce petit article auquel j’adhère sans compter !

     

    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-mots-pieges-du-neoliberalisme/article/310516/51-souverainiste-populiste

     

     

     

     

     

     


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