•  
    Ce diaporama est agrémenté de chansons interprétées par Elmore James extraites de son album "40 Exciting Legendary Blues Tracks: Tribute To Elmore James, “King of Slide Guitar”. Elles ont pour titre : I Believe, Stranger Blues, Look On Yonder Wall, Shake Your Moneymaker, The Sky Is Crying.

    De nombreux lacs pyrénéens sont l’objet de légendes plus ou moins merveilleuses voire effroyables pour certaines d’entre-elles. Il y est souvent question d’« encantadas » (femmes enchantées), de « donas d’aygua » (femmes d’eau), de « fadas » (fées) devenues parfois « bruixas » (sorcières) par d’habiles manigances des doctrines religieuses. Le lac d’Aude en Capcir n’échappe pas à cette règle. Pourtant, nous y sommes allés randonner et je peux vous assurer que je n’ai rien vu de tout ça, mais il est vrai que ces histoires sont ancestrales et le plus souvent légendaires. Dommage, me direz-vous car selon la tradition et ce que j’ai pu lire dans « Légendes du Roussillon » d’Horace Chauvet aux Editions Lacour, il paraît qu’« aux bords des étangs, les bergers avaient l’occasion d’admirer les belles fées habillées de blanc qui peignaient leur chevelure ondoyante, en se mirant dans les eaux argentées. Elles avaient le don de séduire quiconque les approchait….. » Alors c’est vrai, Dany et moi avons été séduits mais pas par une fée mais par cette randonnée elle-même qui, depuis, le Pla del Mir (1.800m), station de ski des Angles, nous a tour à tour emmenés vers le lac d’Aude puis vers le Mont Llaret (2.376 m). Une balade plutôt longue et pas si facile que ça car les montées sont quasi constantes jusqu’au dernier objectif qui est en même temps le point culminant de cette boucle. Mais après tout, n’est-ce le propre d’une randonnée en montagne que de monter toujours plus haut pour faire plus de découvertes ? C’est exactement ce qui s’est passé !  Comme indiqué, le départ s’effectue du Pla del Mir, principale station de ski des Angles. Le chemin démarre à gauche du vaste parking et passe derrière le chalet de l’école de ski.  Sur la façade du chalet, un panonceau a été cloué indiquant  : « Boucle PR.9 - Lac d’Aude – 12 km – 435 m de dénivelé – 4h – difficulté : difficile ». Mais attention, pour ma balade, il ne faut pas se fier à ce panonceau, d’abord parce que le P.R.9 n’est pas une boucle mais un simple aller et retour et que la difficulté est plutôt moyenne que difficile pour le randonneur lambda. Enfin, une chose dont je suis sûr c’est que nous sommes bien sur le GRP du Tour du Capcir balisé en jaune et rouge. J’en suis d’autant plus sûr que j’ai accompli ce tour en 2013 et que j’ai emprunté cette portion en sens inverse venant des Bouillouses direction les Angles puis Matemale. C’était notre toute dernière étape qui en comptait quatre. Ce GRP passe derrière le parc animalier puis en longe la clôture toujours sur une bonne et large piste qui s’élève puis se stabilise avant de redescendre légèrement à l’approche de la Jasse du Pla del Bouc. Les premiers beaux paysages et panoramas s’entrouvrent. Ici au Pla del Bouc, on laisse un petit abri sur la droite étonnamment entouré de gros blocs granitiques dont trois ont été agencés sous la forme d’un imposant lieu de pique-nique. Juste après, on enjambe un passage canadien. Ici, une grande enseigne verticale mentionne « Porte Entrée ». Entrée de quoi ? Je ne saurais vous le dire avec certitude mais à cause du passage canadien,  j’ai supposé qu’il s’agissait de l’entrée d’une zone d’estives qui est également mentionnée sur une autre pancarte. Peu après, la piste que l’on poursuit devient plus pentue et se faufile au milieu d’une forêt de pins à crochets. Elle se stabilise à nouveau. On enjambe un premier petit ru mais attention ce n’est pas encore l’Aude et simplement un de ses affluents originels. L'Aude, le célèbre fleuve audois qui a donné son nom à tout un département est là, quelques mètres plus loin.  Ici, il s’agit d’un minuscule ruisselet aux eaux cristallines, d’un mètre de large tout au plus, dont le débit est si pépère qu’il a du mal à se faufiler au milieu des quelques ridicules roches qui entravent à peine son parcours. De ce fait, il zigzague, semble hésiter sur le chemin à prendre au milieu des herbes rases et des pins et bien évidemment, on est très loin de l’image du grand fleuve capable d’arroser tout une région, d’alimenter plusieurs lacs de barrage et de creuser de profondes gorges du Pays de Sault jusqu’à celui du Razès. En arrivant à hauteur d’une baraque entourée d’un enclos, on délaisse la  piste qui continue vers la gauche et  on emprunte à droite un large chemin qui file vers la Jasse de Bernardi et son imposant refuge. Sur la droite, le Puig del Pam laisse entrevoir son mamelon tourmenté et sur la gauche, les sommets du Haut-Conflent et de Cerdagne se révèlent derrière la frange d’une brume bleutée. A hauteur de cet abri et grâce à un panonceau (1.940m), on notera que nous nous sommes élevés pour l’instant de 140 mètres seulement sur les 576 mètres de dénivelé qui sont à accomplir jusqu’au sommet du Mont Llaret. D’ailleurs, le large chemin plat se termine, se rétrécie peu à peu et devient mauvais sentier en s’élevant dans la forêt. Ce sentier continue de monter plus vaillamment sur un terrain parfois plus difficile car caillouteux et parfois tourbeux car bourré de fondrières et de racines apparentes.  Après une vaste clairière entourée de falaises ocres et boisées, le parcours devient bien meilleur car herbeux mais il se faufile désormais dans un étrange ossuaire d’arbres desséchés. Si certains gisent sur le sol tels d’immenses carcasses, la plupart sont encore debout et c’est un piètre spectacle que tous ces sapins morts, squelettiques et dépouillés et ce coin ressemble d’autant plus à un cimetière que quelques blocs de granit paraissent faire office de pierres tombales. On évite de se fier à un panonceau qui indique : Sentier nordique –Lac d’Aude – reste 7,7 km. Non, le Lac d’Aude est à moins de 3 km ! On quitte ce coin lugubre au profit d’une petite zone humide faite de quelques tourbières alimentées par de menus filets d’eau qui s’échappent de l’Aude toute proche. Au milieu des pins à crochets, des genévriers rabougris et des rhododendrons fleuris, les pelouses herbeuses et grasses remplacent très rapidement les tourbières. Sur notre droite,  l’oblongue montagne qui apparaît n’est ni plus ni moins que notre principal objectif du jour, le Mont Llaret (2.376m) et son tout proche acolyte le Roc d’Aude (2.325m). Après une dernière « bonne » élévation, le chemin s’aplanit et quelques minutes plus tard, le miroir gris bleu du lac d’Aude apparaît immobile et brillant en contrebas de la forêt. On y descend mécaniquement vers son rivage d’abord pour quelques belles photos mais surtout parce qu’on sait d’avance qu’il n’y aura pas d’endroit plus agréable pour pique-niquer. Ici, au fond de ce petit cirque à la fois lacustre, végétal et minéral tout respire la douceur et la quiétude.  Dans un silence quasi religieux, seuls sont perceptibles le tintement lointain de quelques clochettes bovines et le gazouillis de rares passereaux occupant le faîte des conifères les plus hauts. Même les rares  randonneurs qui font le tour du lac, semblent le faire à pas de velours. Ce calme et ce silence sont si apaisants et l’air que l’on respire au bord du lac si vivifiant qu’on ne quitte qu’à regrets cette source de l’Aude. Ici, on délaisse le Tour du Capcir filant vers les Bouillouses au profit d’un étroit sentier balisé partant vers le nord-ouest.  Le balisage devient jaune. Ce sentier longe un petit ruisseau, à sec en juillet, le traverse puis grimpe au milieu des pelouses largement parsemées de nombreuses roches granitiques. Ces pelouses rases laissent parfois la place à des prairies de graminées un peu plus hautes et de ce fait, elles sont le paradis de nombreux bovins qui trouvent dans cette herbe délicate à la fois le fourrage à ruminer et la litière pour s’y vautrer.  Finalement à 2.220 m d’altitude, on atteint un collet où le regard embrasse des panoramas époustouflants sur une immense partie du Capcir : Massif du Carlit, lac des Bouillouses, la Vallée de la Grave et de la Têt, j’en passe et des meilleurs….Tout en dominant le lac des Bouillouses et à nos pieds la belle forêt de Malpas, le parcours en balcon descend plein nord, se redresse un peu en atteignant de vastes herbages au dessus desquels apparaissent les bulbes arrondies des deux Péric, les prémices de la Serra dels Alarbs et du Puig del Pam. Ici, un panonceau mentionne un sentier dit des Angles numéroté 7. Clairement et comme mentionné, ce P.R arrivant de la Balmette devrait nous amener très facilement vers le Mont Llaret et les Angles mais en réalité, nous allons hésiter entre deux chemins balisés de marques de peinture jaune. Nous optons pour le plus évident c'est-à-dire pour le plus large dont les profondes ornières indiquent qu’il est amplement emprunté par des véhicules de type « tous terrains. C’est  la bonne option et outre qu’il va bien au Mont Llaret, une fois encore les vues aériennes y sont sublimes. Plus on monte et plus les vues lointaines se font jour. Pour moi, cette portion du chemin présente d’autres atouts : une flore variée et très colorée et des oiseaux que j’ai peu l’occasion de photographier car toute cette nature végétale et ornithologique ne se rencontre quasiment qu’à cette altitude-là. Une fois encore, le chemin s’aplanit un peu. Le Mont Llaret et sa haute croix de bois reconnaissable sont là dans la ligne de mire. On quitte la piste pour y filer tout droit mais le sommet nous ne pourront guère l’approcher car un groupe de jeunes vacanciers l’ont carrément envahi. Ils sont bien sympathiques ces jeunes et l’on plaisante assez facilement avec eux mais quand on veut s’approcher de la croix pour une photo-souvenir, aucun d’entre eux ne bougent et ils semblent se l’être définitivement appropriée.  Nous n’insistons pas et de ce fait, nous ne garderons de ce sommet qu’une seule photo au pied de son pinacle. Pas vraiment déçus car l’essentiel est accompli, nous profitons de cet arrêt pour terminer notre casse-croûte et dès qu’il est fini, nous filons vers le Roc d’Aude. Là, dans cette douce descente, nous retrouvons une bonne et large piste terreuse qui descend vers les arrivées des télésièges et des téléskis. Plutôt que d’emprunter les pistes qui descendent en zigzaguant, nous coupons court grâce à un raccourci qui  nous emmène directement à la station de pompage de Bigorra et à la télécabine des Pèlerins. Là, aux Pèlerins, nous prenons à droite le large chemin qui descend parallèle à la piste de ski dite des Rhodos et un peu plus bas dite de le Soucarade. Devant nous, un beau renard qui avait choisi la même option que nous, s’enfuit, non sans avoir au préalable longuement hésité entre le bois et le ravin. De toute évidence, on le dérange car soit la chasse est déjà ouverte soit l’heure du casse-croûte est déjà arrivée. La piste nous entraîne directement vers le Pla del Mir où cette jolie balade se termine. Le circuit décrit ici est long de 17 km environ pour des montées cumulées de 920 mètres. Panoplie du parfait randonneur avec notamment de bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont vivement conseillées sur ce terrain très disparate mais assez rocheux et caillouteux par endroits. Carte I.G.N 2249 ET Top 25.

    Enregistrer


    votre commentaire
  • Les Contribuables Associés vous connaissez ? Moi, voilà environ 3 ans que je me suis abonné à leur magazine « les Enquêtes du Contribuable » et que je reçois régulièrement au format PDF leur bulletin trimestriel « le Cri du Contribuable ». Cette année, j’ai sauté le pas et j’ai effectué un don car finalement j’ai été convaincu par leur combat : « moins de dépenses publiques pour moins d’impôts ». Les Contribuables Associés est une association Loi 1901 à but non lucratif complètement indépendante des partis politiques. Elle a été créée en 1990 et est reconnue d’intérêt général. Elle est forte de plus de 300.000 adhérents ce qui peut paraître un chiffre très modeste au regard de son objet premier qui est « de mettre en œuvre les articles 14 et 15 des Droits de l’Homme et du Citoyen » qui sont :

    « Art. 14. Tous les citoyens ont le droit de constater par eux mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.

    Art. 15. La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. »

     

    Au regard de ces  2 objectifs premiers mais qui ne sont pas les seuls, tous les citoyens que nous sommes payant impôts, taxes et percevant des prestations sociales devraient être adhérents. Il suffit d’aller visiter leur site Internet, de lire leurs statuts, leurs comptes et constater que tout y est parfaitement clair et sans doctrine partisane.

     

    A titre d’exemple et pour que vous ayez une meilleure idée de leur combat, je vous communique leur dernière « newsletter » relative à la redevance télé. Elle est si juste et si symptomatique de la société du « toujours plus financier » et du « toujours moins culturel » dans laquelle nous vivons. Je ne sais pas vous mais moi je trouve que la télévision est devenue au fil des ans de plus en plus débilitante et je la regarde de moins en moins souvent alors une redevance qui augmente presque chaque année ça ne me convient pas du tout ! Elle me convient d’autant moins quand je sais que l’utilisation de cet argent n’est pas convenable et que l’essentiel de cette taxe n’est pas affectée pour améliorer les programmes télé.

     

    Pour lire la newsletter, cliquez sur les photos pour les agrandir ou sur taille réelle :

     


    votre commentaire
  • Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons extraites de l'album "Living Country Blues Vol.1" interprétées par Bowling Green John Cephas & Harmonica Phil Wiggins. Elles ont pour titres : "Black Rat Swing","Eyesight To The Blind", "Guitar & Harmonica Rag" et "Rising River Blues"

    Voilà la dernière balade pédestre réalisée lors de nos vacances dans les Hautes-Pyrénées. Soyons francs, c’est bien grâce à une amie, Laurence Lacabanne pour ne pas la nommer, que nous avons pu réalisé cette superbe randonnée en direction du Cap de Hont Nère (1.916 m) et du joli village de Mont à partir du célèbre col de Peyresourde (1.569 m). Laurence Lacabanne est une « friend blog » ou une « friend website » comme disent les anglais, c'est-à-dire que nous nous connaissons qu’au travers de mon blog et d’Internet. En France, on pourrait le traduire par « amie de sites Internet » mais comme ça pourrait avoir une autre connotation du style « site d’amitié » ou « site de rencontres », je préfère l’anglais car sinon je serais à l’opposé de ma pensée. Laurence anime un club de randonnées pédestres à Auriac-du-Périgord. En juin 2010 et suite à ce que j’avais considéré comme un « fantastique contact », j’avais eu l’occasion d’écrire un petit billet sur mon Journal Mensuel pour la remercier de sa gentillesse et de sa prévenance. Depuis, Laurence et moi continuons à échanger quelques messages et chaque année on se souhaite les meilleurs voeux par messagerie interposée. Quand Laurence a su que nous partions en vacances dans les Hautes-Pyrénées et dans la Vallée du Louron en particulier, c'est-à-dire sur « ses terres » comme elle me l’a écrit, elle m’a aussitôt communiqué une demi-douzaine d’idées de randonnées pédestres et voilà comment on s’est retrouvé en ce 26 juin 2015, avant dernier jour de nos vacances pyrénéennes, à marcher sur ces superbes crêtes ondulées et verdoyantes servant de frontière entre les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Soyons francs jusqu’au bout, ce jour-là, le Cap de Hont Nère n’était pas notre principal objectif  et comme conseillé par Laurence, nous visions plutôt le Sommet du Pouyaué à 2.062 m d’altitude mais plusieurs concours de circonstances nous ont contraints à raccourcir cette « fabuleuse » randonnée. Voilà comment ça s’est passé. Le col de Peyresourde, bien connu des fans du Tour de France cycliste et des cyclistes en général est, par grand beau temps, un lieu que je qualifierais de « fantastique ». Et croyez-moi, ce mot n’est pas galvaudé. Nous, au cours de cette semaine de vacances, nous avons eu le bonheur d’y passer à diverses reprises mais parfois avec des météos assez diverses et bien évidemment quand le temps est gris et pluvieux, ça change tout.  Mais attention, quand le ciel est d’un bleu cristallin, comme nous avons eu la chance de l’avoir au départ de cette balade, on reste scotché devant ces vastes prairies verdoyantes qui ondulent presque à perte de vue telles de débonnaires montagnes russes. Alors bien sûr, quand on aime la marche comme je peux l’aimer, on a envie d’y aller voir de plus près, histoire de « s’en mettre plein les yeux ». Quand à Dany, quand elle voit toute cette herbe rase et verdoyante, elle n’a qu’une envie : « s’y rouler dedans ! »  Chacun son truc, me direz-vous !  Alors voilà, j’ai le plus brièvement possible évoqué toutes les raisons de cette balade. Ce matin-là, quand nous démarrons du col de Peyresourde nous engageant dans la piste qui s’élève au dessus du chalet refuge ; en réfection à ce moment-là, résultat d’une avalanche hivernale ; il est déjà plus midi. Autant dire que nous ne sommes pas en avance car outre cette balade, pour laquelle il faut bien le dire nous partons un peu dans l’inconnu, nous avons prévu, d’aller à  Arreau en fin d’après-midi, pour visiter une volerie de rapaces : « les Aigles d’Aure ». Comme très souvent quand la fin des vacances approche, nous voulons faire un tas de choses et tenter de rattraper le temps perdu. Si je précise que nous partons un peu dans l’inconnu c’est parce qu’ici, il n’y aucun itinéraire balisé, que je n’ai pas de G.P.S et que je dispose comme unique repère d’un simple bout de carte I.G.N. Enfin pour l’instant, le chemin est tout simple et surtout, il est très agréable avec déjà de superbes panoramas. En outre, et pour mon plus grand plaisir, dans cette petite et magnifique Forêt domaniale de la Neste du Louron, les oiseaux, les papillons et les fleurs sont pléthores et une fois encore, l’objectif de mon appareil photo ne sait plus à quel saint se vouer. Si le chemin est beau, la faune et la flore abondante et superbe et les paysages à couper le souffle, à bien y regarder de plus près, ça ne doit pas être ainsi en toutes saisons. En effet, sur ces pentes très abruptes, les arbres arrachés ou secs sur pieds et les branchages en tous genres sont légion quand aux arbres qui ont déjà été coupés à leur base, c’est une véritable armée de souches que l’on aperçoit sur tous les versants de la forêt.  Alors bien sûr, rien d’étonnant de voir qu’à partir d’une certaine élévation, de nombreuses barrières anti-avalanches aient été installées. Je suppose qu’en hiver, cet endroit, si beau aujourd’hui, doit être parfois d’une très grande hostilité. Par grand beau temps hivernal, j’ai constaté sur le Net, avant de venir, que ces lieux sont beaucoup plus fréquentés en hiver et notamment en raquettes qu’ils ne le sont aux autres saisons. Après ces quelques réflexions, finalement, le large chemin se termine devant une barrière derrière laquelle un vaste troupeau d’ovins est entrain de ruminer. Des moutons, il y en a un peu partout sur le flanc de la montagne, mais une pauvre brebis, toute penaude, elle, s’est mise à l‘abri à l’ombre d’un talus. Elle paraît mal en point et même quand on s’approche d’elle, elle ne bouge pas d’un pouce. Nous la laissons tranquille. Après la barrière, la piste se poursuit à plat vers le nord-ouest mais nous choisissons de partir à l’opposé en longeant une clôture. Le patou, que nous n’avions pas vu jusqu’à présent, et pour cause, dort dans les hautes herbes d’un fossé. A notre passage, il lève un œil, nous regarde et reprend sa position apathique très éloignée de celle du gardien de troupeau que l’on attend de lui. Tant mieux pour nous car je me souviens des nombreuses fois ou des patous nous ont mis dans des situations peu confortables et où la peur du chien vociférant après nous, nous effrayait mais paradoxalement cette crainte se mêlait à notre envie de lui caresser son épais pelage opalin. Nous dominons la forêt qui se termine à la droite même de l’étroit sentier que nous cheminons désormais. De tous les autres côtés, la végétation n’est faite que d’une pelouse rase et uniforme. Plus rien n’arrête le regard, or mis bien sûr, l’arrondi même de la colline que nous devons gravir se trouvant sur notre gauche. Quand nous arrivons au sommet de la crête, des panoramas grandioses s’entrouvrent magnifiquement sur toute la Vallée du Larboust et de manière bien plus large et bien plus lointaine, sur l’ensemble du Luchonnais. Plus loin encore,  la longue chaîne des Pyrénées étire ses pics les plus hauts. J’ai lu, que parmi eux et quelque part, le pic d’Aneto était visible mais comme j’ignore où il se trouve, j’essaie de le chercher mais sans réelle conviction. On se dit que c’est sans doute le plus haut que l’on aperçoit légèrement sur la gauche. A cet instant, nous tournons à gauche et en suivant une étroite sente, nous gravissons la petite croupe du Lampet. Au sommet, à 1.804 m d’altitude,  nous nous arrêtons un instant au pied d’un vieux pluviomètre, car désormais, outre les paysages luchonnais, c’est toute la chaîne montagneuse s’étirant sur la gauche que nous apercevons en plus. Voilà les fameuses « montagnes russes » et verdoyantes que nous devons cheminer et ça jusqu’à son sommet le plus ultime, le Pouyaué. Ensuite, nous avons prévu de descendre jusqu’au village de Mont avant d’entamer le retour vers le col de Peyresourde. Voilà le programme tel que je l’ai imaginé sur Géoportail soit une quinzaine de kilomètres environ.  Mais tout ça, c’était sans compter sur ce étroit sentier qui après le sommet  du Pic Arrouy (1.850 m) s’est finalement, et on ne sait pas trop pourquoi, arrêté de filer sur la crête préférant traverser une mauvaise moraine pentue, terreuse et caillouteuse, et parfois même très boueuse, rendant notre progression bien difficile et par endroits, assez périlleuse il faut bien le dire. Ici, une pauvre brebis et son frêle agnelet se sont abrités à l’ombre d’une petite grotte et après quelques photos, nous les laissons tranquilles car le tout jeune nourrisson tête sans cesse sa mère avec gloutonnerie. Nous les  laissons d’autant plus volontiers que l’attention que réclame cette courte traversée sur cette moraine nous fait perdre un temps infini. Un seul faux-pas et nous voilà entrain de rouler quelques dizaines de mètres plus bas. Le seul intérêt que je retire de cette difficulté, c’est la présence inattendue de quelques jolis oiseaux que je peux photographier assez facilement car ils viennent boire dans les restes d’un ruisselet et manger quelques vers et insectes dans cette bouillie étrangement composé d’eau, de pierres, de boue, de bouses et de crottes de moutons. Grives, alouettes, tariers pâtres et monticoles de roches sont au rendez-vous de cette amalgame glissant et délicat pour nous mais apparemment si agréable pour eux. Après ce difficile passage, nous parvenons à rejoindre la crête et sa pelouse verdoyante bien plus praticable. La suite sur une sente herbeuse mais bien évidente devient beaucoup plus simple même si la déclivité pour monter au Cap du Hont Nère est de plus en plus pentue au fil de l’ascension. Seules quelques fleurs nouvelles et un joli papillon vont freiner cette montée. Quand nous arrivons au sommet,  il est 14h30 et Dany et moi sommes pour une fois en total désaccord. Elle est partisane de descendre directement vers le village de Mont que nous apercevons en contrebas derrière nous et moi, je suis plutôt disposé à poursuivre vers le Pouyaué droit devant. Après une courte chamaillerie, je cède à sa préférence et me rallie à son point de vue qui consiste à dire que rien n’indique que nous verrons beaucoup plus de panoramas que ceux que nous apercevons déjà d’ici. Nous redescendons le petit dôme en longeant désormais une clôture que finalement nous enjambons pour filer tout droit en direction de Mont. Ici, pas de réel problème d’orientation et seules quelques graminées un peu plus hautes parfois et quelques tourbières asséchées mais en mottes sont un frein à notre marche en avant. Ici, nous gardons en point de mire, d’abord une étroite « caminole » formée par les troupeaux puis une piste plus large que nous apercevons un peu plus bas encore. Après les avoir rejoint tour à tour, un peu moins d’une heure plus tard, par monts et par vaux, ou plutôt par croupes et ravines, nous voilà à l’entrée du superbe hameau de Mont. Une visite presque au pas de course nous permettant de découvrir une jolie fontaine, une belle table d’orientation, la magnifique église Saint-Barthélemy superbement décorée d’incroyables fresques et enfin un oratoire dont l’Histoire très intéressante nous est contée sur quelques ludiques panonceaux. Le tout avec de vues splendides sur la Vallée du Louron. Nous finissons la visite de Mont par quelques jolies venelles encadrées de maisons plus belles les unes que les autres. Comme conclusion à cette belle découverte et comme nos pensées sont déjà sur le chemin du retour et surtout vers les « Aigles d’Aure », nous accélérons encore le pas et tentons de ne pas nous laissés distraire par tant de beautés. Nous retrouvons très sensiblement l’itinéraire pris à l’aller mais avec cette fois l’inconvénient d’un plus grand nombre de dénivelés à gravir. Finalement, cet itinéraire nous entraîne sur un bon chemin jusqu’au Pas de Matac puis après quelques raccourcis ; enfin c’est ce que nous pensons ; nous retrouvons la clôture initialement enjambée. En la suivant, elle nous entraîne tout en descente vers un enclos au pied du Cap de Montsarré. Ici, nous retrouvons la bonne piste filant directement vers ce petit bout de la Forêt domaniale de la Neste du Louron ou de Peyresourde selon si on se fie à la carte IGN ou à la pancarte plantée près du refuge. Le troupeau d’ovins vu à l’aller s’est mis en mouvement et s’étire désormais sur tout le flanc de la montagne. A notre vue, le patou semble venir vers nous mais d’un pas toujours aussi nonchalant. Pour nous, cette seule présence suffit à freiner nos ardeurs. Nous quittons de quelques mètres la piste mais le chien passe pratiquement sans nous regarder et s’en va boire un peu d’eau dans une vielle baignoire faisant office de fontaine. En tous cas pas un seul aboiement à notre encontre et quelle drôle d’attitude pour ce chien qui est censé être le « gardien du temple ». La descente vers le col de Peyresourde s’effectue au pas de charge pour Dany très en colère après moi, de me voir encore flâner et photographier sans cesse fleurs, oiseaux et papillons qui semblent « s’être donné le mot » pour que je ne finisse jamais cette magnifique balade. Il est 16h30 passé quand nous récupérons notre voiture et filons sans plus tarder vers la volerie d’Arreau. Mais aujourd’hui, il était écrit que nous aurions tout faux ! Pas d’ascension au Pouyaué mais pas de rapaces non plus ! En regardant le site Internet des « Aigles d’Aure », je n’ai pas fais attention  que la volerie ne serait ouverte l’après-midi qu’à partir du mois de juillet ! Or, nous ne sommes que le 26 juin ! Pas de chance me direz-vous ? Non, bien au contraire !  Nous en avons eu beaucoup : un temps superbe avec un ciel pur comme du cristal (enfin surtout au début !), des montagnes si merveilleusement verdoyantes, des panoramas somptueux, un joli brin de village et tout ça pour une balade de 4h30 et d’une distance approximative que j’estime entre 12 et 14 km. Que demander de plus ?  Une fois encore, je me suis intéressé à la toponymie des lieux cheminés. En occitan-gascon, le Cap de Hont Nère c’est le sommet  (cap) de la fontaine (hont) noire (nere). Le « Pouyaué » tout comme le « Puyo » ou le « Pouey » s’est toujours dans la toponymie pyrénéenne le monticule, l’éminence, la cîme, le pic au même titre qu’un « puy » ou qu’un « puig ». De la même façon que le lac d’Oô signifiait le « lac du lac », le « sommet du Pouyaué » est un doublon toponymique signifiant le « sommet du sommet ». Enfin « Peyresourde » c’est la « pierre source » selon le livre de Robert Aymard « Toponymes pyrénéens- Répertoire géographique et étymologique des deux versants des Pyrénées » Editions Lacour-Rediviva. A tous les lecteurs de cet article, je précise que le tracé mentionné sur la carte I.G.N joint à ce dernier se veut comme toujours le plus précis possible mais qu’en l’absence d’un G.P.S et dans l’impossibilité d’enregistrer un « tracback », il ne peut être que très approximatif au regard d’un itinéraire très souvent hors sentier. De ce fait et comme pour tous les tracés que je fournis dans mon blog, il ne saurait m’engager dans une quelconque responsabilité en cas d’égarement des personnes qui voudraient l’utiliser sans plus de précautions. Carte I.G.N 1848 OT Bagnères-de-Luchon  - Lac d’Oô - Top 25


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires