• Il y a quelques jours, j’ai terminé la lecture d’un livre intitulé « Rêves et réalité » de Bernard Gimbernat, livre autobiographique paru aux Presses Littéraires, il y a quelques années déjà. L’auteur y raconte son enfance et sa jeunesse passée dans son village natal et roussillonnais de Théza. Bien que n’étant pas catalan de naissance, j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à lire ce livre car j’y ai retrouvé quelques expériences infantiles et scolaires similaires et quelques analogies émotionnelles avec ma propre enfance.

    Si aujourd’hui, j’ai envie de parler de ce livre et de son auteur, il y a plusieurs raisons à cela :

    La première, c’est qu’il y a quelques mois, j’avais déjà lu un premier livre de cet auteur dont le titre « Antonin, le forgeron des Madres » avait interpellé le passionné de randonnées que je suis. Et oui, que voulez-vous les Madres, terrain de jeu de quelques belles excursions pédestres et encore très récemment avec une étape au sommet du massif lors d’un mémorable Tour du Capcir en septembre 2013, ça évoquait quelque chose pour moi et je voulais savoir qui était cet Antonin, forgeron de son métier.

    Et là ô surprise, à la lecture de ce très beau roman, si le Massif du Madres est plutôt absent du bouquin, l’action se passe à Urbanya, dans le village même où j’ai acheté une petite maison, il y a maintenant un peu moins de quatre ans et où je me régale à randonner. La surprise s’amplifia encore quand quelques semaines plus tard après cette lecture, j’ai appris que Bernard Gimbernat y possédait lui-même une maison.

    La lecture d’ « Antonin, forgeron des Madres » entraîna celle de « Rêves et réalité » et nul doute que je suis parti pour lire l’intégralité des bouquins de Bernard. Sans le connaître, je me permets de l’appeler par son prénom car je sais que Bernard Gimbernat est un type bien. On le ressent dans ses bouquins toujours empreints de poésie, de douceur, de sagesse et je dirais même d’humilité et d’utopie. Bien que n’ayant lu que deux livres, je n’ai aucune peine à imaginer que Bernard Gimbernat est sans doute un grand rêveur et un contemplatif comme je le suis moi-même.

     

    Aujourd’hui, la raison principale de ce billet de mon Journal Mensuel, c’est d’avoir lu dans « Rêves et réalité » que Bernard avait préféré stopper sa passion pour le cyclisme sur route plutôt que de participer à cette farce macabre qu’est le dopage dans ce sport. Très doué si j’en crois le palmarès amateur que j’ai trouvé sur le site Internet familial, dans les rubriques "associations sportives" puis "cyclisme", Bernard serait sans doute devenu un grand champion professionnel si les dés n’avaient pas été pipés à la base. Si chez les Gimbernat, le cyclisme semble être une affaire de famille, Bernard a commencé à rêver d’être un champion en s’identifiant aux petites figurines en métal ou plastique comme je l’avais fait moi-même étant enfant. Je me souviens qu’avec mon frère Daniel, nous nous partagions la cinquantaine de petits coureurs cyclistes que nous avions à la maison, nous leur donnions les noms des plus grands champions de l’époque puis nous organisions des Tours de France virtuels ou bien nous reprenions les grandes « classiques » du calendrier (Milan-San Remo, Paris-Roubaix, championnat du monde, etc….). Au grand dam de ma mère, nous dessinions à la craie sur le carrelage rouge du salon ou de la cuisine, les parcours à réaliser par les coureurs sous la forme de longs circuits sinueux que nous saucissonnions de multiples barrettes. Chaque petite barre correspondait au chiffre 1 du dé que nous lancions et quand le dé tombait sur le 6, nous étions les plus heureux car le petit coureur qui attendait son tour pour avancer, sautait d’un seul coup de 6 petites barrettes. Dès l’arrivée finale franchie par tous les coureurs, nous  notions dans un cahier d’écolier tous les résultats. Les dés n’étaient pas pipés et chaque petite figurine avait une chance identique de figurer à l’arrivée. Si tous les coureurs avaient des noms prestigieux tels que Bobet, Coppi, Bartali, Darrigade, Bahamontés puis un peu plus tard Anquetil, Rivière ou Poulidor, tous partaient sur un même pied d’égalité. Sans le savoir, Poulidor est arrivé plus souvent premier et devant Anquetil que dans sa vraie vie de cycliste professionnel. En réalité, ce n’était ni ces figurines ni ces grands champions qui couraient mais bien mon frère et moi car avant toute chose nous rêvions de leur ressembler. Mais Marseille étant plus une ville de ballon que de cyclisme, nous avons joué au foot mais la passion pour le vélo est restée très longtemps. Puis j’ai vieilli, le dopage est apparu au grand jour et j’ai cessé de rêver.

    Cette année encore et comme je le fais maintenant depuis quelques années et depuis l’affaire Lance Armstrong notamment, je vais faire l’impasse sur les étapes du Tour de France à la télé. Le cyclisme a fini de me faire rêver et ne m’intéresse plus…En quelques années et avec de trop nombreuses affaires de dopage, je suis passé du Tour des Rêves au Tour des Hypocrites. Ce sport ne m’intéresse plus car il n’est plus qu’une grande pitrerie où tous les intervenants sont des tricheurs et des menteurs qu’ils soient membres de fédérations, organisateurs, médias, managers, sponsors ou coureurs.

    Ce n’est pas la « dope » en soit qui me déplaît car il suffit que chaque coureur prenne la même et surtout sans danger et sans risques pour leur intégrité physique pour rétablir une égalité des chances mais le fait que le fric soit devenu plus important que la santé même des sportifs. On connaît les nombreux décès précoces et on sait ce qu’il est advenu d’un Anquetil, d’un Fignon, d’un Claveyrolat, d’un Pantani, d’un Jimenez, d’un Oosterbosch, d’un Coppi, d’un Nencini, d’un Ocana, d’un Louison Bobet, d’un Hugo Koblet pour ne citer que les plus célèbres d’entre-eux, morts bien trop jeunes. En cherchant bien et en y rajoutant quelques oubliés, je pourrais facilement doubler ou tripler cette liste. Bien sûr, on ne peut sans doute pas imputer tous ces décès au dopage mais le doute subsiste et sera là encore longtemps. Car comment pourrait-il en être autrement quand de nombreux coureurs sont pris en flagrant délit et sont à nouveau considérés comme de grands champions quelques mois plus tard ? Comment pourrait-il en être autrement quand on connaît et qu’on évoque le cas de Lance Armstrong, qui après un début de carrière très prometteur, puis un cancer des testicules, a fini par survoler, envers et contre tous, le cyclisme professionnel pendant plus d’une décennie. On connaît la suite….et quand il dit qu’on ne peut pas gagner un Tour de France sans se doper, il est très bien placé pour qu’on lui fasse confiance. Comment pourrait-il en être autrement quand le dernier vainqueur Froome n’a pas encore franchi la dernière étape 2013 des Champs-Elysées que la suspicion pèse déjà sur lui au regard de sa morphologie qui n’a rien d’exceptionnelle, il faut bien l’avouer.

     

    Non le cyclisme ne m’intéresse plus et les Tours des Rêves de mon enfance sont déjà bien loin……Les dés de mon enfance sont tombés aux oubliettes et ceux du cyclisme sont pipés depuis longtemps et pour longtemps encore.

     

    Merci Monsieur Bernard Gimbernat pour votre attitude digne d’un grand et vrai champion…..vis à vis du dopage. J’espère qu’un de ces jours, j’aurais le plaisir de vous saluer à Urbanya pour vous remercier de vive voix et histoire que vous me dédicaciez vos bouquins....


    votre commentaire
  • .
    Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par Michel Jonasz. Elles ont pour titre : "Je Voulais Te Dire Que Je t'Attends", "Les Vacances Au Bord de la Mer""Dites-Moi" et "Joueurs de Blues"
    LE-SENTIER-DE-LA-CLAPE
    SENTIERCLAPEIGN
    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

    C’est en rangeant des bouquins et en retrouvant un topo-guide édité par l’Office de Tourisme de Gruissan, un petit dépliant de 3 pages, que l’idée m’est venue d’aller découvrir ce "Sentier de la Clape" que je ne connaissais pas. En réalité, le dépliant précisait qu’il y avait 3 petites balades intitulées  la  Goutine,  la Chapelle des Auzils et le cimetière marin. N’ayant pas trop envie de me rendre à Gruissan à plusieurs reprises, j’avais décidé de faire une seule longue randonnée de ces trois petits circuits et au regard de la carte qui figurait sur le dépliant, cela semblait tout à fait possible car la distance de 17 à 18 kilomètres ainsi assemblée restait néanmoins raisonnable. Ce circuit, je l’avais programmé pour le 26 janvier, si le temps le permettrait. Le 26 janvier venu, aidé par une modeste tramontane, le ciel était pur et le temps propice à cette sortie et nous avons donc pris la route de Gruissan, direction l’Office du Tourisme, comme l’indiquait le topo-guide.  En réalité, et contrairement aux indications mentionnées, le départ n’était pas là, à l’Office du Tourisme mais à quelques kilomètres de distance, sur le chemin communal des Auzils, petite route perpendiculaire à la Départementale 332 qui va de Gruissan à Narbonne Plage. Première erreur sans gravité, or mis le fait que nous avons pris un peu de retard à chercher le vrai point de départ qui se trouve en réalité entre les lieux-dits La Garrigue et le Peyral où se trouve un panneau explicatif des trois balades mentionnées plus haut. La deuxième erreur que j’ai faite, c’est de vouloir faire de ces trois balades, un seul circuit « trois en un », comme la célèbre huile dégrippante et lubrifiante du même nom, et là, c’était sans compter que de l’huile, Dany n’en n’aurait déjà plus dans ses articulations au bout de 10 kilomètres et que sa polyarthrite la ferait souffrir au point d’être obligé d’écourter cette balade. Ce sera donc l’occasion de retourner à la Clape un peu plus tard, histoire de découvrir le bel intérieur de la jolie chapelle Notre Dame des Auzils dont nous avons trouvé la porte close et peut-être même de rajouter dans mon herbier photographique, la rarissime et survivante Centaurea corymbosa, c'est-à-dire en français la Centaurée en corymbe que l’on appelle plus communément la Centaurée de la Clape, fleur qui ne pousse qu’ici et dont l’avenir serait critique si j’en crois les botanistes s’étant penchés sur son cas. Pour le reste, il suffit de suivre soit les explications du dépliant ; assez confuses et peu claires, il faut bien l’avouer ;  ou mieux et comme nous l’avons fait nous-mêmes, se fier à un tracé préenregistré dans un GPS, même si personnellement, j’ai fait le choix de faire le circuit dit de la chapelle à l’envers de celui préconisé gardant comme un dessert le meilleur pour la fin. Au départ et dans les deux cas, le balisage conduit le randonneur vers le lieu-dit la Goutine ( où un autre circuit de randonnée est possible) en marchant dans le Rec, lit d’un petit ruisseau le plus souvent asséché et en tous cas très sec ce jour-là. Le sentier se poursuit dans un sous-bois de pins, se faufile entre de hautes parois rocheuses où une première découverte se fait jour quelques minutes plus tard avec le Trou de la Crouzade, grotte d’habitation préhistorique se trouvant sur le flanc droit de la falaise. Peu après, le sentier finit par atteindre quelques marches que l’on gravit et qui accède à une courte corniche surplombant de quelques mètres les « Marmites de la Goutine ». Même si une grosse corde sert de garde-fou et si la hauteur n’est pas vertigineuse, elle est suffisamment élevée pour que le passage demande attention et prudence surtout si des enfants sont de la partie.  Une fois la corniche passée, le sentier débouche dans une jolie clairière verdoyante, plantée d’oliviers et entourée de pins au lieu-dit le Rec d’Argent. On traverse la pinède et quelques minutes plus tard, on débouche sur le parking bas de la chapelle des Auzils dont on aperçoit la blanche façade au dessus des arbres. Ici démarre l’allée des naufragés du cimetière marin montant vers la chapelle. Vous pouvez bien entendu partir immédiatement à la rencontre de ces toutes proches découvertes et suivre les indications du dépliant mais si comme nous, vous êtes venus pour randonner, ce ne sera qu’au retour d’une longue boucle sur la Montagne de la Clape que la chapelle et le cimetière marin seront l’occasion d’une pause et d’une flânerie bien méritées. Pour mon circuit, il vous faudra donc traverser la route bitumée, prendre la piste qui lui est parallèle quelques instants et qui file vers le nord-est en effectuant une boucle autour du Roc de Notre Dame. Une fois sur cette piste, on ne la quitte plus et en arrivant à une intersection près du parking haut de la chapelle, il suffit d’emprunter celle qui file plein nord où se trouve une barrière métallique blanche et rouge. A partir d’ici, nous sommes sur le plateau de Notre-Dame et les vrais panoramas s’entrouvrent sur les petites collines environnantes, la Vigie et sa tour de surveillance, sur la  « Grande Bleue », ses plages à perte de vue et l’ample étendue forestière presque exclusivement composée de pins d’Alep. Au bout d’un kilomètre, on quitte la piste au profit d’un raide sentier caillouteux qui grimpe vers une vaste étendue de garrigues intitulé « Malementide ». Si le Pech Redon, point culminant de la Clape et la Méditerranée et ses proches stations balnéaires, Gruissan, Narbonne-Plage, Saint-Pierre-la-Mer restent les principales attractions, ici, les vues se font plus lointaines tant vers l’est que vers le sud. C’est ainsi que la courbure du Golfe du Lion est nettement visible si l’on regarde vers Valras-Plage et le Cap d’Agde mais aussi de l’autre côté, vers les Pyrénées-Orientales où la mer se termine avec les prémices de la longue chaîne pyrénéenne fermant l’horizon. En plein cœur d’un maquis typiquement méditerranéen, un étroit sentier file désormais vers l’ouest montant et descendant dans de minuscules talwegs donnant un court aspect sportif à cette balade plutôt facile. Puis au moment où le sentier amorce un angle droit, la vue porte vers les étangs et l’intérieur des terres où la cité de Narbonne avec sa monumentale cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur apparaît dans la plaine. Peu de temps après, dans la bien nommée « Garrigue de Figuières », on finit par atteindre, sans trop sans rendre compte, le modeste point culminant de cette balade, à 200 mètres d’altitude. Après la bonne sente longeant la falaise et filant vers le sud au milieu d’une basse végétation, à la côte 158 sur la carte IGN, on quitte l’itinéraire intitulé Sentier de la Clape au profit d’un autre sentier retournant vers la Chapelle des Auzils. A partir de là, le chemin devient plus laborieux car il alterne petits éboulis rocailleux et ravines excessivement pierreuses où les articulations en général et les chevilles en particulier sont amplement mises à contribution. Après ces quelques difficultés, on finit par retrouver l’intersection des chemins et le parking haut de la chapelle des Auzils. Ici, commencent la découverte et la flânerie promises au début de cet article que l’on peut même agrémenter par un repos bien mérité sur l’esplanade de la chapelle. La chapelle étant fermée, on réserve l’essentiel de la pause à regarder le bleu intense des panoramas maritimes en avalant un opportun casse-croûte. La flânerie, elle, est consacrée à la lecture de quelques panonceaux explicatifs et à celle des nombreux épitaphes se trouvant sur les cénotaphes du cimetière marin. 26 tombes sans corps érigées en souvenir de nombreux navigateurs audois disparus en mer et autant de récits de naufrages qui font froid dans le dos.  On finit la balade par la visite du « Jardin de l’Ermite » puis par la découverte des stèles en hommage à tous les marins gruissanais morts dans l’exercice de leurs difficiles et périlleux métiers qu’ils soient militaires ou civils. Dany, elle aussi, n’est pas loin du chavirage car n’ayant plus d’huile dans ses « gréements »,  c’est ici qu’elle baisse pavillon et que notre long cabotage prévu « 3 en 1 » se transforme en un soudain et judicieux virement de bord et en la programmation immédiate d’un retour direct au port. Elle juge que la longue régate déjà effectuée est amplement suffisante pour elle. Les voiles sont définitivement affalées et comme un nœud marin, la boucle se referme ici au parking bas de la chapelle où nous reprenons l’itinéraire emprunté à l’aller par la clairière du Rec d’Argent, les « Marmites de la Goutine » et le petit ruisseau asséché du Rec. Ici pas de risque de naufrage et les marins du dimanche et d’eau douce que nous sommes ont donc fait l’impasse sur l’épreuve intitulée la Goutine qui démarre de ce même parking bas de la chapelle et que rien ne vous interdira de faire si ça vous chante (voir tracé bleu sur la carte). Telle qu’effectuée, la balade a été longue de 14 kilomètres environ. Chaussures à tiges hautes sont vivement conseillées sur ce terrain parfois très caillouteux et donc « tord-chevilles » car pour ceux qui ne le sauraient pas, le mot « clape » vient de l’occitan « clap » signifiant « pierre » et « clapàs », un tas de pierres ou un amoncellement de cailloux. Si j’en crois le site Internet de la Ville de Gruissan, la chapelle Notre Dame des Auzils sera ouverte du vendredi 11 avril au dimanche 1er juin 2014, du mercredi au dimanche, le matin de 10h à 12h30 et l’après-midi de 15h à 18h30. Pendant cette période, elle est fermée les lundis et mardis mais reste ensuite ouverte tout l’été. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.


    votre commentaire
  • Organisée par le Comité Départemental de la Fédération, la 21eme Fête de la Randonnée Pédestre se tiendra le 27 avril 2014 au Boulou. Des randonnées pour tous les niveaux seront organisées mais pour en savoir plus sur cette manifestation, vous trouverez ci-dessous la plaquette du programme. Cliquez sur les deux photos pour les agrandir. 

    21EME-FETE-RANDO-2

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires