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Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques interprétées par le New York Ska-Jazz Ensemble. Elles ont pour titre : "Lullaby of Skaland", "This Is Like", "Kaného" et "Sticks" et sont extraites de leur album "Minor Moods".
Bien qu’il nous l’indique clairement, pas besoin du « Lexique Pyrénéen » pour définir le Puig Pédrous ou Pedròs comme étant un pic « pierreux ». Toutefois, attention à ne pas confondre ce modeste sommet à 437 mètres d’altitude dont le départ de la balade s’effectue depuis Ille-sur-Têt avec d’autres sommets portant le même nom mais situés à des hauteurs beaucoup plus conséquentes et respectables. A titre de quelques exemples, vous pourrez vous amuser à grimper tous les puigs ou pics Pedròs régionaux et vous n’aurez pas tant de distance que ça à accomplir pour le faire car il y en a un dans le département de l’Ariège situé près du Carlit et culminant à 2.842 mètres, il y en a un aussi en Catalogne espagnole dans le nord de la province de Gérone encore beaucoup plus haut avec ses 2.905 mètres et enfin il y en a un également entre la Principauté d’Andorre et la Haute-Ariège dressant son dôme arrondi à 2.715 mètres mais que l’on trouve plus souvent écrit « Pédrons ». En tous cas, si le challenge vous tente, sachez qu’ils sont tous des objectifs de randonnées pédestres. En cherchant bien sur les cartes IGN, vous en trouverez peut être même quelques autres. En tous cas, celui qui nous intéresse aujourd’hui n’a de comparable avec les trois autres que les « pierres » qui le composent et qui lui ont données son nom car pour le reste et notamment pour ce qui concerne le dénivelé à accomplir pour en atteindre son pinacle, c’est le « jour et la nuit ». Non, ici le départ s’effectue à 145 mètres d’altitude au pied des toutes proches et célèbres « Orgues » d’Ille-sur-Têt qui ont beau dresser fièrement leurs cheminées de fées mais il faut bien l’avouer, tout ça reste très modeste en terme d’élévation. Non, ici les aspects sportifs et dépaysements de la balade ne seront en rien analogues aux trois autres hauts sommets pyrénéens. Alors bien sûr, il ne faut pas pour autant se dire que cette balade est sans intérêt car bien au contraire quelques trouvailles restent à découvrir comme par exemple le fait qu’elle démarre d’une agréable aire de pique-nique bordée par la Têt et un joli plan d’eau où s’ébattent de nombreux colverts. De l’autre côté de la piste qu’il faut emprunter vers l’ouest, le site classé des Orgues dévoile les premières draperies de sable de son amphithéâtre minéral. Quelques mètres plus loin, il faut suivre un panonceau « Puig Pedròs » se présentant sur la droite. L’itinéraire balisé de marques de peinture jaune grimpe immédiatement sur un mauvais sentier au dessus du Ravin de la Coume Dardenne. Malgré une chape de brume laiteuse, les vues sur les Orgues et sur Ille-sur-Têt s’entrouvrent magnifiquement. Le sentier continue à se faufiler dans une végétation typiquement méditerranéenne très dense où l’on notera les traces d’anciens incendies. Malgré ces incendies à répétition et grâce à des sous-sols très aquifères, quelques arbres et arbustes comme des pins parasols, des chênes verts ou blancs, quelques mimosas, des bruyères arborescentes, des cistes ont su résister à ces tourments et à la sécheresse qui sévit sur ces sols arénacés, siliceux ou parfois argileux. Tout en suivant le balisage jaune, rien ne s’opposera à sortir de temps à autre du sentier pour aller voir de plus près, un orri ou des feixes avec leurs murets en pierres sèches au style cyclopéen, vestiges d’un intense et courageuse activité humaine qui a sévit aux siècles précédents. De ces vieilles cultures, ils restent encore quelques oliviers et amandiers qui ont su contrarier les affres du temps. Peut être que quelques vététistes ; ils sont nombreux dans ce secteur, vous obligeront à vous garer le temps d’un passage éclair et souvent poussiéreux. Avec une déclivité très modeste mais bien présente, les panoramas se dévoilent sur la Plaine du Roussillon, le Massif du Canigou et Força Réal. Plus on monte et plus les chaos pierreux se font présents. Un panonceau vous propose déjà une variante vers Casenoves. Mais on a tout le temps de flâner, alors on poursuit le chemin principal. Le sentier finit par atteindre une large piste sableuse que l’on traverse en se dirigeant vers un petit magma rocheux qu’un artiste à tenter de transformer en œuvre d’art en y insérant quelques visages. Le sentier se poursuit toujours en surplomb de la Coume Dardenne où sur le flanc du ravin on aperçoit encore les innombrables terrasses en espaliers ayant servi jadis à diverses cultures. Après ce cheminement sur la crête du dôme arrondi du Serrat des Maillols, on atteint un premier sommet pierreux à 392 mètres d’altitude. Là, de nouveaux panoramas plus amples et plus lointains se font jour à 360 degrés. Si un tour d’horizon est inévitable, on cherche immédiatement où pourrait bien se trouver le Puig Pédrous dans ces successions de collines et de ravins insondables, et quand on l’aperçoit droit devant dans la ligne de mire que forme le sentier, on n’ose à peine croire que l’on va devoir ou pouvoir monter à son sommet. Il y a d’abord une belle dépression que constitue le ravin de la Bernouse et puis juste derrière, une pyramide excessivement pierreuse : c’est le puig Pédrous. La première réflexion est de se dire que cette modeste élévation porte formidablement bien son nom. La deuxième réflexion viendra un peu après quand on aura atteint avec beaucoup de simplicité le fond du ravin de la Bernouse, ses nombreuses pistes qui le jalonnent sur un terrain plutôt très plat et beaucoup moins hostile qu’on le pensait initialement. Ici, les ruines d’un ancien cortal et de grands prés laissent à penser que l’homme y a vécu peut être un peu plus facilement que tout autour. Le sentier part à gauche en direction de l’objectif du jour en montant et descendant successivement deux petites ravines. Pour ne pas avoir été suffisamment attentifs au balisage pas très évident il faut bien le dire, je suis parti en direction du Bois Nègre faisant ainsi le tour du puig sans jamais m’en approcher, avant de me raviser. Si la « bonne » grimpette vers le sommet est rude, elle l’est beaucoup moins que je l’avais auguré depuis le Serrat des Maillols. Bien évidemment, si le Puig Pédrous est un bien joli mirador, il est surtout remarquable par sa borne frontière qui délimitait jadis les royaumes de France et d’Aragon. Cette borne, haute de 2 mètres environ est similaire à celles que l’on avait pu découvrir près de Bélesta lors de la balade intitulée « À travers les âges ». Elle est d’autant plus remarquable que son pied est gravé d’une croix pattée et d’une mention « 1658 » qui serait la date à laquelle elle aurait été rénovée, un an avant la signature du Traité des Pyrénées de 1659 qui la rendit ainsi obsolète. Enfin tout ça, c’est ce que l’on peut lire dans les divers topo-guides mais d’autres historiens ne seraient pas d’accord avec cette version et l’ancienneté de toutes les bornes de ce secteur du Roussillon. Comme ont du le faire les vieux constructeurs de cette borne, des garde-frontières royaux, des soldats de tous bords et d’innombrables randonneurs, j’ai embrassé la borne, j’ai posé mes fesses sur ces blocs rocheux puis j’ai déjeuné au sommet de ce joli belvédère granitique avant de prendre le sentier du retour. Celui-ci m’a entraîné sur une nouvelle crête dominant à gauche le ravin de Casenoves et à droite, celui de Bellagre. Ce qu’il y a de bien, c’est que cet itinéraire tout en balcon évite longuement la piste terreuse que l’on aperçoit en contrebas. Néanmoins, on finit par la rejoindre et la suite en direction du hameau ruiné de Casenoves est une simple formalité. On longe les petites parois alluvionnaires que le lit de rivière Têt a creusé au fil des siècles et quand on arrive à Casenoves, les restes de ce vieux village avec sa belle chapelle, sa tour et ses oliviers séculaires constituent bien évidemment la dernière découverte de cette jolie balade. Avant de venir, j'ai appris que la chapelle avait possédé d'étonnantes peintures murales datant du Moyen-Âge, peintures qui ont connu une véritable Histoire digne d'Arsène Lupin ou de Rocambole. Celle-ci vous est contée sur Wikipédia. Ici, on s’y arrête longuement pour humer l’air du temps, pour profiter de la plénitude du lieu, pour écouter les oiseaux, pour voir le soleil se couchait sur le Canigou. Moi, en regardant les vieux oliviers, je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à les voir bouger comme les arbres de la Forêt Enchantée ou bien à voir surgir de leurs troncs creux, des gnomes, des elfes, des fées ou bien encore des Simiots. Non, les Simiots sont originaires du Vallespir et sans doute, ai-je lu trop de légendes roussillonnaises et quand deux amoureux arrivèrent dans mon dos, c’est moi qui finis par bondir de frayeur. La fin du parcours, je l’ai terminé en longeant la Têt en quête de photos animalières et une fois encore, j’eus le « nez creux » car outre une bergeronnette des ruisseaux assez commune mais qui accepta très difficilement la pause, j’eus l’agréable chance de photographier un superbe martin-pêcheur aux couleurs chatoyantes et surtout une étonnante écrevisse dont j’ignorais qu’il ait pu y en avoir dans la Têt. A mon retour, j’ai bien tenté d’en savoir un peu plus sur les écrevisses des Pyrénées-Orientales mais Internet n’est pas bien bavard sur ce thème. Alors j’ai tenté d’approfondir le sujet et là, j’ai appris qu’il y avait au moins 7 ou 8 espèces d’écrevisses en France dont trois autochtones et les autres d’origines étrangères, la plupart de ces dernières étant envahissantes et nuisibles……Alors parmi toutes ces espèces, j’ai essayé de savoir laquelle figurait sur ma photo. Là, une fois encore, je me suis mis à chercher sur le Net et à force de comparer les écrevisses entre elles, j’ai supposé qu’il s’agissait peut-être de l’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) à cause de son rostre notamment…..et vous savez quoi, dans la nuit, j’ai fait un rêve étrange où je me voyais transformé en parfait collabo entrain de dénoncer l’écrevisse de ma photo aux autorités compétentes car j’avais lu tout un tas de choses négatives à son sujet. Et quand je me suis réveillé, j’ai pensé : « C’est fou qu’a partir d’une simple balade et d’une toute petite bestiole aperçue dans la Têt, j’ai pu ainsi emplir ma tête (Tiens ça rimes !). Moi, faire du mal à un animal ? Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.
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Il y a quelques jours, j’ai reçu dans ma messagerie, un mail en provenance de ma cousine relatant une partie du dénouement de l’affaire du « Ponant », cette fameuse affaire du détournement par des pirates somaliens de ce navire de luxe qui avait fait la « une » des médias pendant quelques semaines en avril 2008. L’affaire n’étant pas récente et ma cousine m’envoyant sans cesse des mails de toute nature, canulars y compris, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un « hoax (*) », tant son contenu me paraissait peu vraisemblable. Voilà ce qui était écrit et je n’ai rien modifié car j’ai fait un simple copier/coller :
« ELLE EST PAS BELLE NOTRE JUSTICE
Vous souvenez vous du bateau de croisière français « le Ponant » détourné par des pirates somaliens ?
Vous souvenez vous que plusieurs pirates avaient pu être interpellés en mer, par les commandos de la Marine français, alors qu’ils étaient encore en possession d’une partie de la rançon qui avait été versée ?Saviez-vous que ces pirates avaient comparu en juin dernier (**) devant une Cour d'Assises française ?
Saviez-vous que leurs merveilleux avocats commis d’office (donc payés par nos impôts) sont parvenus, grâce à un extraordinaire tour de passe-passe, à les faire passer pour des victimes ?
En effet....... ces pauvres pêcheurs de langoustes somaliens ont été interpellés par des autorités (françaises) n’ayant aucun pouvoir légal dans les eaux territoriales d’un pays souverain (la Somalie), puis ont été déportés de force (donc toujours illégalement) en France !
Verdict : libération immédiate des pirates et versement d’une indemnité de 90.000 euros à chacun, pour préjudice moral. Mais leurs avocats ont déjà annoncé qu’ils faisaient appel car ils exigeaient 455.000 euros chacun ! L’histoire ne dit pas s’ils vont également exiger que leur soit restituée la partie de la rançon qui a été récupérée…
Espérons que les valeureux commandos de Marine qui ont pourchassé ces dangereux criminels ne seront pas poursuivis à leur tour pour arrestation illégale et détention arbitraire…"(**) juin 2012.
Alors, ce message m’a intrigué et j’ai voulu savoir si c’était un vrai « hoax » ou s’il y avait une part de vérité. Le résultat m’a, je l’avoue, heurté car si tout n’est pas vraiment exact et notamment la durée de la peine (4 ans) effectuée par les intéressés, tout n’est pas faux non plus et cet étrange verdict a été repris sous diverses formes et de diverses manières par quelques médias français. Toutefois, très peu, il est vrai, évoque les 90.000 euros d’indemnités de dédommagement au titre de la détention abusive car comme toujours quand la vérité est embarrassante pour les citoyens que nous sommes, tout ou presque est fait pour nous la cacher. Cette affaire en est une parfaite illustration. Si l’affaire vous choque comme elle a pu me choquer car 90.000 euros et encore moins 455.000, je ne les trouve pas tous les matins sous mon oreiller, voici quelques liens qui vous confirmeront la réalité d’une « bonne » partie de ce message et même quelques nouvelles informations plutôt surprenantes :
20 minutes.fr : . http://www.20minutes.fr/societe/1036006-90000-euros-indemnites-acquittes-ponant
Le figaro.fr : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/06/97001-20121106FILWWW00619-ponant-indemnisation-pour-2-acquittes.php
Rfi : http://www.rfi.fr/afrique/20121108-france-indemnites-somaliens-acquittes-affaire-ponant-piraterie
Je vous rappelle que tous les individus arrêtés, coupables ou pas, légalement ou pas, l’ont été car ils étaient en possession d’importantes sommes d’argent juste après la remise de la rançon par les autorités françaises. On est donc en droit de se demander comment de simples et pauvres pêcheurs de langoustes somaliens (c’est comme ça que ce sont décrits les innocentés !) aient pu se retrouver avec des sommes d’argent aussi conséquentes s’ils n’étaient pas partie prenante ou au moins complices de l’arraisonnement du « Ponant » et de la prise d’otages. Avec la clémence de ce verdict, on est en droit de se demander, si une justice somalienne aurait eu la même indulgence vis-à-vis de pirates français ? Alors d’accord ou pas d’accord avec cette généreuse indemnisation ? Voilà quelques interrogations qui se posent à juste titre dans cette rocambolesque affaire. Si cette affaire vous intéresse vraiment comme elle m’a intéressée quelques jours, sachez que quand vous tapez « affaire du Ponant » dans Google, le célèbre moteur de recherche sort plus de 73.000 sites, blogs, articles, forums, etc….sur le sujet. Il y a donc de quoi lire et de quoi vous faire votre propre opinion. La mienne, je me la suis faite et comme beaucoup de décisions laxistes prises par ce gouvernement en matière de justice, en voilà une de plus que je voulais porter à la connaissance du plus grand nombre.
(*) Hoax :Hoax est un mot anglais qui désigne, un mensonge créé de toutes pièces, conçu pour apparaître crédible et véritable ; ce canular peut parfois avoir un but malveillant. En français, le sens du mot hoax est restreint au canular informatique.
(**) juin 2012.
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Ce diaporama est agrémenté de musiques de DJ Maretimo extraites de sa compilation "Spring Lounge 2019"
Le Roc de Jornac, vu depuis la route D.26b qui mène à Urbanya.
Quand on possède un pied à terre à Urbanya, le Roc de Jornac constitue ce que j’appellerais une balade digestive. Jugez plutôt : un peu plus de 3 kilomètres pour y aller, le double évidemment pour en revenir avec un dénivelé d’environ 250 mètres à l’aller et de 40 mètres au retour. C’est un peu la raison pour laquelle, je n’avais jamais osé décrire dans mon blog cette courte balade presque dérisoire. Puis fin août, j’ai réussi à transformer cet aller-retour en une boucle un peu plus longue et un peu plus intéressante permettant de faire quelques nouvelles trouvailles, de voir les mêmes panoramas sous d’autres angles et de donner ainsi un peu plus d’attraits à celle-ci et là, j’ai finalement estimé que le terme de « randonnée » prenait pleinement son sens, d’autant qu’au delà de l’aspect paysager d’autres belles découvertes floristiques et fauniques étaient venues enjolivées ma balade. C’est donc cette boucle à ce Roc de Jornac (1.051m) que l’on trouve parfois écrit « Journac » que je décris ci-dessous. Ce Roc de Jornac, je l’ai déjà évoqué à quelques reprises dans certaines de mes randonnées précédentes autour d’Urbanya ; Serrat de Calvaire et Serrat Gran notamment ; car le départ et une partie du parcours et notamment le début est identique à ces balades. On emprunte le chemin de Saint-Jacques puis on poursuit plus haut à gauche des dernières maisons du village. Depuis quelques temps, le sentier est balisé en bleu mais à vrai dire, on y prête peu d’attention. L’itinéraire devient simple car on reste sur le sentier le plus évident pendant longtemps, on enjambe deux petits correcs descendant de ravins celui de la Coma Formia et immédiatement après celui de Vallurs. Puis plus haut, on passe devant les ruines du mas Cubères (Cubera) où immédiatement après le sentier s’élargit et se transforme en une piste carrossable. En tous cas, on marche jusqu’à rencontrer une longue clôture délimitant la commune de Conat de celle d’Urbanya et on se trouve là, à la côte 1098 sur la carte IGN. Si une piste pas très évidente et une clôture montent à gauche, piste empruntée lors de la balade autour du Serrat de Calvaire et clôture suivie lors de la balade au Serrat Gran, il faut les délaisser et suivre celle qui descend en direction d’un mamelon que l’on aperçoit en contrebas. Ce mamelon à la fois herbeux et rocailleux, c’est le Roc de Jornac. Il peut parfois paraître aride mais il ne faut pas trop s’y fier car selon les saisons, il est très diversement et magnifiquement fleuri : en juillet par exemple, c’est un tapis jaune d’orpins âcres aux superbes petites fleurs étoilées qui recouvre le dôme puis un mois plus tard et comme par enchantement, ce sont de petits alliums (ail) blancs ou mauves qui tapissent le sommet du roc. Vu depuis la côte 1098 et avec cette vision aérienne, il faut bien avouer qu’il s’agit d’un roc assez banal à première vue, pourtant, pour vraiment en juger, il est préférable de le regarder depuis la route qui même à Urbanya car il est visible dès que l’on amorce le dernier tronçon de départementale qui longe le profond vallon éponyme. Et là, il faut bien reconnaître que l’on a un tout autre regard sur lui : un piton massif et excessivement rocheux et pratiquement inculte depuis son sommet jusqu’à sa base avec une falaise abrupte et d’un seul tenant de plus de 400 mètres de hauteur et c’est ces caractéristiques-là qui vont donner de l’intérêt à cette balade car les vues plongeantes sur le ravin d’Urbanya et les alentours y sont tout simplement époustouflantes. Ce ravin, les historiens l'ont appelé le Vallon des Seigneurs car ces derniers ont très longtemps régné sur Ria, Conat et une bonne partie de ce Haut-Conflent. Mais l'Histoire du secteur de cette montagne est beaucoup plus ancienne et d'ailleurs, en amorçant la descente vers le roc, un dolmen est visible sur le côté gauche du chemin. Enfin quand je dis visible, ce dolmen est assez anodin car très au ras du sol et un œil non averti pourra aisément passé à côté sans le remarquer. En tous cas, il s’agit bien d’un édifice mégalithique figurant sur la liste des monuments du département de cette période sur le site Internet Wikipédia. Juste à côté et au milieu des broussailles, j’ai cru voir un autre dolmen, il est vrai assez biscornu mais j’avoue ne pas être un spécialiste. Mais en tous cas après observation, il s’agit bien de plusieurs pierres dissociées posées les unes contre les autres et ressemblant à une tombe. Dolmen mégalithique ou hasard de la nature ? Au bout de cette descente, il faut remonter un peu pour atteindre le sommet du Roc constituant comme je l’ai dit plus haut, un superbe belvédère car en surplomb de très impressionnants ravins dont celui où coule la rivière d’Urbanya et plusieurs « correcs » dont celui de Jornac. Ici, certains à-pics peuvent donner le vertige et les randonneurs sujets à ces symptômes sont priés de rester en retrait des endroits les plus abrupts. Les autres aussi d’ailleurs car les rochers de schistes sont très friables et peuvent parfois s’avérer très dangereux. Pour le reste, les panoramas sont grandioses de tous côtés vers la Plaine du Roussillon et le Massif du Canigou et plus près de nous et dans une ronde absolue où défile une succession de montagnes et de sommets comme le Massif du Coronat, celui du Madres et la dense forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya dominé par quelques pics évoqués dans certaines balades comme le pic Lloset, le pic de la Moscatosa, le pic de Portepas, le pic de Tour et le Serrat de Miralles. A nos pieds, on peut encore apercevoir quelques rares vestiges d’un pastoralisme ancien avec notamment ceux des hameaux d’Arletes et de Nabilles dont on dit qu’ils auraient été abandonnés depuis des lustres à cause de la peste mais plus certainement à cause des difficultés dues à la sécheresse dans ce secteur très aride de la montagne. Si quelques minuscules sentiers semblent se poursuivre au bout du roc et descendre dans les ravins en direction de Conat, j’avoue que je ne m’y suis pas risqué et en la circonstance, j’ai préféré faire demi-tour. J’ai donc repris le chemin en sens inverse jusqu’à la côte 1098 où là, j’ai emprunté un large chemin (toujours balisé en bleu) montant vers une côte 1136 sur la carte IGN. Ce chemin est parfois un peu embroussaillé mais je l’ai toujours vu praticable même si c’est vrai qu’il file essentiellement au milieu des rosiers sauvages, ronciers, prunelliers et autres hauts genêts à balais. On coupe une barrière de comptage des véhicules puis peu après la côte 1136, les petits arbustes laissent la place à d’immenses frênes et cerisiers. Un peu plus loin, on rencontre sur la droite des vestiges d’une baraque en pierres sèches. On poursuit tout droit sur ce chemin qui petit à petit amorce une courbe en direction du nord-ouest et dès lors qu’il atteint une intersection de plusieurs larges chemins où poussent de hautes fougères, il faut prendre à gauche un sentier se faufilant au milieu d’elles sur 150 à 200 mètres environ. Peu après quelques murets en pierres sèches qui se trouvent sur la gauche, le sentier arrive sur un large faux plat et amorce un virage à droite à 90 degrés toujours au milieu des fougères. Parfois très hautes, ces fougères peuvent cacher le sentier et parfois même, semblent être un obstacle à la balade mais il suffit parfois de se faufiler pour retrouver son chemin assez aisément. Tout en descente, le retour côtoie encore de multiples vestiges ruraux et pastoraux (feixes, cortals) Une fois sur ce sentier, on reviendra très facilement vers Urbanya et on retrouvera l’itinéraire pris à l’aller à hauteur d’un collet séparant le Serrat de l’Homme de celui de Calvaire. Urbanya n’est plus qu’à un kilomètre et à quelques minutes. Cette jolie petite balade se termine et quand je visionne les photos de mes trois ou quatre balades effectuées vers le Roc de Jornac, je me dis que cette randonnée, j’aurais pu l’intituler le « Sentier des papillons » tant les lépidoptères de toutes sortes sont les protagonistes principaux et systématiques de cette randonnée quelque soit la saison. Ici sur ces « solanas » qu’on pourrait croire arides, pousse, aussi bien au printemps qu’en été, une flore incroyablement variée et généreuse. Ici, les insectes et notamment les abeilles et les papillons se livrent une lutte sans merci pour butiner cette fertile nature jusqu’aux derniers beaux jours. Pourtant, malgré la présence de cette prolifique petite faune, j’y ai aperçu, presque à chaque fois, bien d’autres animaux sauvages comme un chevreuil, un lièvre, des perdrix grises ou rouges, des vipères, des lézards des murailles ou bien des lézards verts et d’innombrables oiseaux, passereaux ou rapaces mais le problème c’est que tout ce petit monde n’est pas toujours bien disposé à se laisser photographier. Puis dernièrement, un groupe de cerfs m’a enfin laissé sans voix tant ils m’ont surpris au moment où je m’y attendais le moins. Sans voix mais pas sans photos car j’ai pu en prendre trois vraiment superbes. La boucle telle que décrite ici est longue de 8 à 9 kilomètres environ. Le dénivelé est de 310 mètres environ. Pour avoir cheminé ces sentiers à diverses reprises, je vous conseille d’effectuer cette boucle plutôt du début du printemps au début de l’été, c’est à dire assez vite avant que la végétation s’empare plus amplement des sentiers débroussaillés. Plus tard, les ronces courent un peu partout et rendent la marche assez laborieuse. Pantalons longs et bonnes chaussures de marche sont vivement conseillés sur ce terrain. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.
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