• Arrêts inclus et en flânant, il faut moins de trois heures pour effectuer cette jolie petite balade intitulée « le Chemin de Saint-Martin » que vous pouvez également retrouver dans le guide intitulé 34 randonnées en Agly-Verdouble. Elle démarre du pittoresque et historique village de  Latour-de-France et sur un itinéraire parfaitement balisé et agencé de nombreux panonceaux, elle file vers la séculaire chapelle dédiée à Saint-Martin. Par endroit malheureusement bitumé, un large chemin ancestral court rectiligne au milieu des vignes et des prairies souvent clôturées de longs murets de pierres sèches. D’ailleurs, dans ce décor de garrigues plutôt aride, balayé de surcroît une grande partie de l’année par la tramontane, les hommes au fil des siècles ont défrichés et labourés les terres à tour de bras créant ainsi des amoncellements de pierres en tout genre. Décombres de nombreux cortals isolés ou ruines de minuscules hameaux oubliés, longues murettes servant à délimiter les parcelles, puits et canaux, beaux orris et jolies capitelles, vestiges de castells ou de chapelles, toutes ces pierres prouvent ô combien les activités agricoles, pastorales, martiales et religieuses ont été intenses au cours des siècles précédents. Les historiens savent peu de choses de ce vaste plateau granitique et de ce petit ravin des Canorgues qui domine la belle vallée de l’Agly, si ce n’est qu’ils ont été très longtemps occupés par des chanoines qui y cultivaient des vignes bien sûr, mais aussi des vergers et des champs de céréales.  Ces mêmes chanoines ou peut-être d’autres écclésiastiques seraient sans doute les bâtisseurs et les premiers occupants de cette chapelle romane Saint-Martin qui daterait du 12 ou 13eme siècle. Jouxtant la chapelle, qui aurait longtemps servie d’habitation, subsiste encore une grande porte fortifiée et quelques ruines d’une très vieille enceinte laissant supposer qu’il s’agit des vestiges d’un ancien château féodal. Le départ s’effectue depuis l’aire de pique-nique de Latour-de-France où se trouve un panonceau indiquant la marche à suivre. Le village s’est longtemps appelé Triniac en référence à une tour de surveillance qui protégeait la cité et la frontière avant le traité des Pyrénées. Au 18eme siècle, la nouvelle graphie La Tour de France se met en place en souvenir de cette tour et par le fait même que  le village ait été pendant très longtemps un ultime bastion de la France juste avant la frontière avec l’Espagne. Comme dans de nombreuses communes, la contraction de La Tour en Latour venant plus tard et tout naturellement par l’écriture. On quitte l’aire de pique-nique en franchissant le pont sur l’Agly et en remontant vers le village. Au panneau signalétique « Latour-de-France », on tourne à droite, on emprunte le « chemin Le Cros » puis à la fourche, on poursuit tout droit en délaissant sur la droite le « chemin de Sainte Eulalie » par lequel on terminera notre balade. Tout en montant, on laisse sur la gauche, un bâtiment ayant la forme d’un fortin mais il s’agit, semble-t-il, d’un réservoir d’eau. Puis le chemin rocailleux continuant à s’élever en longeant une longue murette de pierres sèches, il laisse entrevoir de beaux panoramas sur la commune mais aussi sur l’ample et longue vallée de l’Agly, les collines de Força Réal et celles de la Tour del Far. L’itinéraire quasi rectiligne jusqu’à la chapelle Saint-Martin alterne la souplesse d’un chemin herbeux, la dureté et le tranchant des gravillons et des cailloux et enfin pour finir les ornières d’une route qui fut en son temps goudronnée. Avec une signalétique parfaite à un carrefour de sentiers qu’on prend soin de lire, on atteint aisément la chapelle puis après cette visite, on revient sur ces pas jusqu’à ce croisement pour descendre par la gauche en direction de Planèzes que l’on aperçoit sur l’autre rive de l’Agly. On descend sur cette route asphaltée en prêtant attention qu’il faudra prendre un peu plus bas, un étroit sentier balisé en jaune qui file à main droite dans le ravin des Canorgues. On enjambe ce maigre ruisseau par un petit pont de bois et on poursuit ce tracé où l’on découvre deux superbes orris dont un se dresse légèrement à l’écart du sentier. Tout en descente avec de jolies vues sur le vallon, on finit par atteindre un canal d’irrigation qui file parallèle au sentier et rejoint quelques mètres plus loin une piste qui n’est autre que le chemin de Sainte Eulalie aperçu au départ. Ce large chemin se faufile au sein de rudimentaires cabanons où vignes, vergers, jardins potagers et pelouses resplendissent, sans doute irrigués par ce vieux canal d’arrosage. Si à notre époque, on autorise ces quelques prélèvements, il n’en a pas toujours été ainsi et il fut un temps où les rois faisaient valoir leurs droits de propriété sur les eaux ainsi canalisées. Ici dans ce terroir aux versants si arides, la gestion de l’eau a donc, de tout temps, revêtu une importance capitale et, de nos jours, elle est même devenu un enjeu économique crucial. Mais si l’eau est essentielle à la vie de Latour-de-France, le vin l’est tout autant. Alors je vous conseille de l’eau au départ de cette jolie randonnée et du vin à l’arrivée car il y en a de très bons ! Après 7 à 8 kilomètres de cette belle flânerie, on retrouve le « chemin Le Cros », Latour-de-France et le vaste parking de l’aire de pique-nique où l’on a laissé son véhicule. Bien que ne l’ayant jamais réalisé, sachez que l’on peut rallonger ce circuit par un détour au très beau château de Cuxous dont j’ignore si une visite est encore possible ayant lu sur Internet qu’il était destiné à être transformé en luxueuses chambres d’hôtes. Carte IGN 2448 OT Thuir - Ille-sur-Têt Top 25.

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  • Ce diaporama est enjolivé de 4 chansons interprétées par Johnny Mathis. elles ont pour titre : "The Windmills Of Your Mind", "Feelings""Misty" et "Maria".

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    Voilà déjà quelques années que je n’étais plus monté à la Tour de Goa à partir de Vernet-les-Bains. 7, 8 ans, 10 ans, je ne sais plus exactement. Les fois précédentes, j’y étais sans doute monté au printemps ou en été car je ne me souviens pas de ces magnifiques teintes jaunes orangées que  prennent en automne les chênaies environnantes et de ces  splendides vues plongeantes que l’on a sur la belle cité thermale en montant dans la forêt. Il est vrai que cette fois, je n’ai pas pris le départ le plus simple qui démarre en principe de l’établissement thermal, passe devant le Casino et monte directement dans la forêt. Non, cette fois-ci, j’ai pris un chemin plus tortueux, mais néanmoins balisé en jaune, qui part aussi des Thermes, passe derrière l’ancienne « Laiterie », s’élève au dessus d’un minuscule étang, tourne en épingle à cheveux puis monte sur un dénivelé tout en douceur au dessus de Vernet en passant devant deux grottes dont une est aménagée d’un banc en pierres. Ici, on est sur le sentier d’un tout petit circuit pédestre qui s’intitule « la Belle Epoque ». Ce circuit est appelé ainsi, car au début du siècle précèdent, la cité, très fréquentée par de nombreuses personnalités, bénéficiait d’une fastueuse renommée.  Le plus connu d’entre eux était le célèbre et génial écrivain britannique Rudyard Kipling qui aimait venir marcher dans ce secteur bordant le torrent du Cady. Cette petite boucle, qui n’est qu’une simple promenade, présente l’avantage de rejoindre le tracé de la Tour de Goa après quelques jolis belvédères sur la commune chère au Prix Nobel de littérature.  Il suffit pour cela d’éviter de redescendre sur la cité en prenant à main gauche un chemin barré d’une croix jaune et on rejoint aisément  le bon itinéraire à un premier panonceau indiquant : « Pic de la Péna – 0h30 ».  Ce P.R. toujours balisé en jaune et qui s’élève très sèchement, on ne va plus le quitter jusqu’à la vieille tour à signaux. Paradoxalement, si la partie la plus difficile est cette ascension zigzagante de la Péu (Pied) de la Péna, tant qu’on ne voit pas le pic lui-même, on monte régulièrement en forêt sans crainte et ce n’est qu’au moment où l’on aperçoit ce sommet au dessus de soi alors que l’on atteint un premier collet rocheux, que l’on appréhende la suite tant le pic de la Péna semble à l’aplomb, escarpé et encore très haut. En réalité, on va atteindre très facilement ce premier sommet qui culmine à 1.062 m en le contournant par la droite.  Bien qu’au collet précèdent, on aura déjà eu droit à un joli aperçu du flanc ouest du Canigou, sans doute le plus beau, et du vallon de Casteil, les panoramas à 360 ° qui s’entrouvrent depuis le Pic de la Péna sont sublimes : Toujours le Canigou bien sûr, mais aussi d’autres pics comme celui des Sept Hommes, des Tres Estelles ou du Mont Coronat pour n’évoquer que les principales montagnes, mais en réalité, c’est une immense partie du département qui se dévoile dans toute sa splendeur. A partir d’ici, c’est une longue crête à cheval entre les vallées de la Rotja et celle du Cady que l’on va chevaucher toujours à découvert avec de magnifiques vues de tous côtés. Véritables montagnes russes où les pics, versants et ravins aux jolis noms se succèdent pour le plaisir des yeux : Puig de la Falguerosa (1.126 m), Artigue de Monet, Pic de la Riudère (1.192 m), Ravin des Vignes, Goa, la Solane, on finit par atteindre la Tour de Goa (1.268 m) après plus de 600 mètres de dénivelé positif et plus de 1.140 mètres de montées cumulées depuis le départ. Les historiens semblent savoir peu de chose de cette vieille tour à signaux construite sans doute pendant l’éphémère règne où les rois de Majorque (13eme ou 14eme siècle) ont administré les comtés du Roussillon et de Cerdagne. Comme toutes les nombreuses tours du département chargées sans doute de prévenir la venue d’un éventuel agresseur par des signaux de fumées, la Tour de Goa était en liaison avec certains châteaux du royaume et d’autres tours à signaux plus ou moins lointaines (Massane, Madeloc, Far, etc.…). En raison de sa forme cylindrique et des nombreuses meurtrières fortifiées par d’impressionnantes pierres de taille dont certaines en marbre blanc, les historiens supposent qu’il s’agissait d’une tour à vocation plutôt défensive. Perchée sur ce point de vue exceptionnel du Haut-Conflent, aujourd’hui cette tour est très belle car elle a été restaurée en 1990 par une poignée de courageux bénévoles comme l’indique une plaque commémorative. Elle est située sur la commune de Sahorre que l’on peut aisément apercevoir au fond du vallon de la Rotja depuis cette terrasse naturelle où une superbe table d’orientation a été élevée au bout du terre-plein. Grâce, à cette table d’orientation combinée à une rose des vents, chacun peut mettre un nom à toutes les merveilleuses découvertes qui défilent à 360° autour de ce promontoire remarquable, point géodésique de surcroît. On poursuit notre boucle, en empruntant un large chemin qui descend plein sud vers le col de Jou (1.125 m). C’est drôle mais chaque fois que je parviens à ce col, je ne peux m’empêcher de repenser avec amusement et tendresse  à mes défunts beaux-parents et à une anecdote cocasse vieille de plus de 30 ans qui me revient à l’esprit systématiquement : Alors qu’en famille, nous venions de pique-niquer au col, mon beau-père avait ôté son dentier et l’avait soigneusement enveloppé dans un mouchoir en papier. Au moment de quitter les lieux, ma belle-mère apercevant ce mouchoir sur le banc l’avait tout naturellement jeté dans la poubelle la plus proche. Ce n’est que plusieurs heures plus tard après être rentrés à la maison que mon beau-père s’est inquiété de son dentier qu’il ne retrouvait plus. Après maints questionnements, j’ai fini par en déduire que le dentier de mon beau-père était resté dans le Haut-Conflent ! Alors, nous voilà repartis, mon fils et moi, pour une nouvelle balade nocturne au Col de Jou, espèce d’étrange chasse aux trésors, où lampe de poche électrique en mains, mon fils finit par retrouver avec bonheur les « miraculeuses » dents de son grand-père maternel au fond d’une poubelle. Voilà pour la désopilante anecdote du col de Jou dont on a ri bien souvent en famille chaque fois qu’elle revenait en souvenir à quelqu’un ! (voir le poème que j'ai écrit sur le lien suivant : http://craquades.kazeo.com/3-Poemes-vrais-et-amusants/Le-dentier-du-beau-pere-Fran-ois,a2117219.htmlAu col de Jou, il faut prendre à gauche, un sentier qui démarre en ouvrant un petit portail sur lequel est indiqué « Direction Casteil ». Ce sentier descend dans un épais sous-bois et un kilomètre plus bas, il coupe la D.116 et continue tout droit en longeant un maigre ruisseau boueux. Il se faufile au milieu de quelques jolis vergers et jardins potagers avant de rejoindre le parc animalier de Casteil puis le village que l’on traverse par le boulevard de Saint-Martin du Canigou. A la sortie du village, on retrouve la D.116 que l’on quitte pour de courts raccourcis mais que l’on reprend définitivement pour rejoindre Vernet-les-Bains. Arrêts inclus, j’ai mis 5h30 pour réaliser cette boucle que l’on peut, bien sûr, effectuer dans le sens contraire où elle est bien plus facile. Il existe également d’autres itinéraires pour atteindre la Tour de Goa, à partir de Sahorre ou de Fuilla par exemple. A partir de Vernet-les-Bains, il y a aussi des variantes à ce circuit avec par exemple une boucle qui passe par le Pic de l’Alzina et la superbe abbaye de Saint-Martin du Canigou. Personnellement, je préfère consacrer une journée à la découverte de ce lieu historique, joyau de l’art roman que j’aurais sans doute l’occasion de vous présenter dans ce blog au cours d’une autre très belle balade autour de Casteil et de Vernet-les-Bains. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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  • Suite à quelques récents problèmes (mais ce n’étaient pas les premiers !) que je viens de rencontrer avec ce qu’il me reste de ma belle-famille, je voulais rendre hommage à mes beaux-parents que j’ai beaucoup aimé au point que lorsque mon père est décédé en 1980, j’ai considéré mon beau-père comme mon propre « paternel » tant nous étions proches l’un de l’autre. Il faut dire qu’il me le rendait bien, puisqu’en société, il n’hésitait pas lui-même à crier sur tous les toits qu’il me considérait comme son propre fils. Pendant les nombreuses années où je les ai connus, je ne me souviens pas avoir eu une seule altercation avec eux. Mes beaux-parents étaient ce que l’on appelle des « braves gens », travailleurs, sans histoire et sans problème, respectueux des autres et honnêtes. Ils avaient des principes qu’ils tenaient de l’éducation qu’ils avaient reçus mais c’étaient de bons principes. Par exemple, ils n’aimaient pas devoir de l’argent et d’ailleurs, j’ai souvenir que mon beau-père avait une « sainte » horreur des crédits qu’il évitait de faire dès qu’il le pouvait. Mes beaux-parents, je peux le dire, étaient irréprochables à tous points de vue et  si je devais donner une couleur pour décrire leurs façons d’être et de se comporter, je dirais qu’ils étaient « blancs ». Sans tache. Blancs comme neige.

    Mes beaux-parents sont enterrés au cimetière sud de Perpignan et même si c’est un lieu où je ne vais pas spécialement avec « enthousiasme », j’y vais en tous cas avec tendresse, sans appréhension et sans mauvaise image du passé. Cela n’a pas toujours été le cas car ma belle-mère est morte dans mes bras en 1987 d’une crise cardiaque et j’ai longtemps été obsédé et surtout désarçonné par les images de cette mort aussi pénible et rapide qu’inattendue. En outre, elle n'avait que 71 ans et je trouvais ce départ injuste tant je pensais qu’elle était heureuse chez nous auprès de nos enfants et de sa fille. Quand à mon beau-père, il est parti un an avant, en 1986, il avait 75 ans et ce sont les cigarettes qu’il fumait trop excessivement qui l’ont sans doute tué. Mais quand je revois sa photo sur la pierre tombale, je ne me souviens que des très bons souvenirs que nous avons partagés ensemble au cours des nombreuses parties de pêche dont nous étions de fervents adeptes ou bien lorsqu’il me donnait vaillamment la main à parfaire la maison que ma femme et moi venions d’acheter.

    Je n’ai donc aucune crainte à aller rendre visite à mes beaux-parents et pour moi ce n’est pas une corvée bien au contraire, c’est un retour vers le passé que ne m’est ni désagréable ni contraignant d’autant qu’en me rendant sur leur tombe, je passe inévitablement devant ce gant blanc de Marcel Cerdan. Un gant aussi blanc que pouvaient l’être mes beaux parents. Voilà un sportif que j’aurais bien aimé connaître mais il est parti bien trop tôt pour cela et j’avais seulement 6 mois quand l’avion qui l’amenait prendre sa revanche contre Jake LaMotta s’est écrasé sur l’archipel des Açores le 28 octobre 1949. C’est bizarre car malgré qu’il fût mort, j’ai, pendant mon enfance et ma jeunesse, toujours entendu parlé de lui comme quelqu’un qui semblait là, encore bien réel, bien actuel, bien vivant. Il n’existait pas seulement dans le cœur des gens qui l’aimaient ou qui parlaient de lui, non, il était là, bien présent, comme si un prochain match allait être programmé. Enfant, pendant très longtemps, j’ai attendu ce matche dont j’étais déjà certain que le « bombardier marocain » sortirait vainqueur. Je pense qu’il devait en être de même pour beaucoup d’enfants de ma génération. Pour moi, enfant des rues de Marseille,  Marcel Cerdan était l’image du sportif parfait qui s’était pleinement accompli dans un sport d’une extrême rudesse mais où la « triche » ne peut pas exister : Champion de France, champion d’Europe puis champion du monde en 1948 contre Tony Zale qu’on appelait pourtant le « roi du K.O ».

    C’est bizarre quand je vais voir mes beaux-parents et que je passe devant ce gros gant blanc et le tombeau de Marcel Cerdan, je ne peux m’empêcher de me dire que la vie est parfois mal faite et en tous cas injuste. En tous cas, mourir à 33 ans, à la force de l’âge comme est parti Marcel Cerdan, c’est insupportable. Moi, je n’y vois pas de manifestation divine mais certains croyants y verront un signe, puisque c’est l’âge où Jésus a assurément été crucifié. Marcel était né en 1916 comme ma belle-mère. Marcel avait vécu toute sa jeunesse à Casablanca dans la ville même où mes beaux-parents avaient mené l’essentiel de leur existence avant de venir en France tout comme Marcel.

    Etranges trajectoires,  car de Casablanca, leurs trois destins les ont amenés à venir se reposer pour l’éternité au cimetière sud de Perpignan.

    Les tombeaux sont à quelques mètres l’un de l’autre et les voilà désormais réunis tous les trois près de ce gant blanc, symbole pour moi, de bons souvenirs, de joies, de bonheurs que ces trois personnes m’ont donné au cours de mon enfance, de ma jeunesse et de ma vie mais inévitablement empreints de nostalgie et de mélancolie.

    Oui, mais avant tout cela, ce gant blanc est synonyme des grandes qualités de cœur que mes beaux-parents et Marcel Cerdan possédaient. Trois destinées à la fois bien différentes et si ressemblantes à bien des égards. Trois destinées, blanches comme ce gant de boxe.


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  • Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Footprints In The Snow" chantée par Bill Monroe & The Bluegrass Boys.

    Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

    La neige est tombée sur le Haut-Conflent du côté de Mantet, mais après ce temps de saison, le grand soleil tant attendu a fait sa réapparition dans un incroyable ciel bleu azur absolument purgé de tout nuage. C'est l'occasion rêvée d'aller pratiquer son activité favorite qu'est la randonnée en raquettes. Ici, au Pla Ségala (*), au dessus du col de Mantet, à quelques kilomètres seulement de Perpignan, sur cet immense plateau dénudé, une bonne couche de poudreuse immaculée attend les raquetteurs. Si la neige vient juste de tomber, c’est dans un vaste espace vierge et quasiment sans aucune autre trace d'un quelconque passage humain que l’on pourra sans nulle retenue se livrer à sa passion ou à son loisir préféré que sont la randonnée en général et les raquettes en particulier. Avec des panoramas époustouflants quasiment à 360 degrés, et dans une quiétude quasi religieuse où seuls les craquements des raquettes sur la neige se font entendre, on passera une magnifique journée dans un monde inhabituel et assourdissant de « silences ». Le départ s’effectue du col de Mantet à 1.760 mètres d’altitude que l’on atteint par la D.6 qui est parallèle à la superbe vallée de la Rotja puis à la sinueuse ravine de la rivière Campeilles. Depuis Perpignan et pour arriver au col, après Prades, il vous aura fallu traverser les jolies communes de Ria, Villefranche-de-Conflent, FuillaSahorre et Py, sachant que le village perdu de Mantet se situe, lui, de l’autre côté du col. D’ailleurs, depuis le col, on l’aperçoit à l’aplomb et si le hameau est accessible en voiture depuis 1964 seulement, on peut également l’atteindre par le célèbre G.R.10 en quelques minutes seulement. J’ai un faible pour l’incomparable beauté qui se dégage de cette vallée verdoyante et pour ce village de Mantet que j’ai découvert en 2001, à l’occasion d’un périple sur le G.R.10 entre Mérens-les-Vals et Mantetles Conquérants de l'agréable ). Le col de Mantet, lui, est à la jonction des trois immenses réserves naturelles de NyerMantet et Py. Autant dire que dès le départ vers le Pla Ségala, on va cheminer dans un décor exceptionnel où le désir de protéger et de gérer la nature n’est pas un vain mot. Tout en profitant de ces lieux uniques, gardez à l’esprit cette notion et dites vous que l’on est des privilégiés et que si les responsables des parcs sont aussi là pour sensibiliser le public, c’est à chacun d’entre nous de respecter ces sites précieux pour les laisser dans le meilleur état possible aux futures générations. (Si dans cet article de mon blog, j’insiste sur cet aspect écologique, c’est parce qu’à la fonte des neiges, il m’est arrivé, à ma grande consternation et à de multiples reprises, de trouver des restes (sacs plastiques, bouteilles, gobelets, boîtes de conserves, etc..) de déjeuners et autres pique-niques sur des prairies situées dans cette réserve naturelle). Avec un peu plus de 3 kilomètres pour un dénivelé de 430 mètres environ, la montée en raquettes vers le Pla Ségala s’avère relativement sportive. Essentiellement en sous-bois de pins et sapins, le sentier, tout en montant, laisse néanmoins la possibilité d’ouvertures sur de très beaux paysages et des vues splendides sur la vallée de l’Alémany et les hautes montagnes environnantes. Un fois, le Pla Ségala atteint, c’est un immense terrain de jeu que l’on a devant soi et même s’il est conseillé de suivre les quelques panonceaux du balisage, on a que l’embarras du choix dans l’orientation à prendre pour satisfaire notre envie d’avaler de « grands espaces ». Du Pla Ségala et si le temps est clair et propice, les panoramas se dévoilent sur une grande partie du Conflent, mais aussi sur les tout proches massifs du Canigou et des Tres Estelles. Le Pla Ségala étant une vaste étendue quasi rase et désertique d’environ trois kilomètres de long depuis la Font de Mouscaillou jusqu’au pied de la cime de Pomarole, on peut l’arpenter à sa guise surtout par grand beau comme on a eu cette chance lors de notre dernière sortie. Mais attention le temps peut changer, le brouillard ou le vent se lever et dés lors, il faudra faire preuve de prudence et de sagesse, suivre le balisage et le cas échéant, rebrousser chemin si nécessaire. A la bonne saison, le Pla Ségala est un passage possible vers le Vallespir et un passage obligé vers de très hauts pics du département comme le Roc Colom (2.507 m), le Mort de l’Escoula (2.463 m) voire vers le pic de Costabonne (2.465 m) mais aussi vers tous les autres hauts sommets du HRP des Pyrénées-Orientales sur la crête frontière avec l’Espagne. Alors, en toutes saisons, le Pla Ségala peut être un terrain de prédilection pour se consacrer à notre plaisir qu’est la randonnée pédestre. Comme tout bon randonneur, on écoutera la météo avant de partir et on partira bien équipés surtout en hiver ! Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

    Toponymie du nom Ségala : En occitan, le nom signifie "terre à seigle". Il est fort probable que le Pla Ségala ait été appelé ainsi car jadis on devait y cultiver du "seigle" à la bonne saison. Ce nom a été également donné à deux autres régions de France, une qui se trouve à cheval entre le Tarn et l'Aveyron et l'autre dans le Lot. Ces régions du Massif Central étant intimement liées et partageant les mêmes terres siliceuses.  (Sources Wikipédia)

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  • Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques de Georg Friedrich Haendel  : 1) "Sarabande", thème principal du film "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick joué par The City of Prague Philharmonic Orchestra dirigé par Nic Raine puis 2) "Lascia ch'io pianga" extrait de l'opéra Rinaldo, HWV 7 plus connu sous le nom de "La Liberta" chantée par Ewa Mallas-Godlewska et Derek Lee Ragin pour le film "Farinelli" 


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    Longue de 23 kilomètres, la rivière Rotjà qui signifie « rivière rouge » est, à son origine, un petit cours d’eau qui descend vers le village de Py des flancs abrupts du  Pic de  la Mort de l’Escoula (2.463 m) où il prend sa source.  D’ailleurs le mot « Rotjà » ou « Roja », mais en catalan on prononce phonétiquement le « t »,  on le retrouve dans bons nombres d’autres endroits proches de Py sans doute, en tous cas je suppose, à cause de la couleur rouge de certains minerais riches en oxyde ferrique : les Conques de Rotjà, les Esquerdes de Rotjà, le Porteille de Rotjà, le Pas de Rotjà, la Soula de Rotjà. D’ailleurs, l’histoire de Py fait mention d’une mouline à fer dès l’an 1127 et on y trouve également un lieu-dit dénommé la Farga (la forge). Dans sa sévère descente vers Py qui en fait une rivière à risques lors de fortes précipitations, la Rotjà récupère les eaux de multiples petits ruisseaux pour devenir un vrai torrent impétueux en arrivant près du village. Heureusement l’essentiel du village de Py a été construit en amont de la Rotjà et reste à l’abri du gros des débordements.  Il fut si fougueux au fil des siècles, qu’il a fini  par former un large et profond vallon. Quelques inondations et coulées de boue récentes sont encore dans les mémoires comme celles de 1992, 1999 et 2009. Après Sahorre, le lit du torrent jusque là accidenté et tourmenté, se calme un peu dans sa partie la plus plane puis il s’apaise vraiment en arrivant à Fuilla dans la section la plus large de sa jolie vallée. La Rotjà traverse ces quelques localités puis trouve sa confluence avec la Têt près de Villefranche-de-Conflent, la belle cité fortifiée par Vauban  et inscrite au patrimoine de l’Unesco depuis 2008. Tous ces beaux petits villages méritent qu’on s’y attarde, autant pour la beauté des lieux où ils s’inscrivent, que pour la richesse de leur patrimoine historique et la diversité de leurs atouts économiques. En effet, dans ce vallon, on y cultive le safran, la micro algue fortifiante qu’on appelle spiruline, les pommes pour la vente mais aussi pour faire d’exceptionnels jus de fruits naturels et de très bonnes pâtes de fruits, on y élève des chèvres et des brebis pour fabriquer de remarquables fromages de pays, la rosée et le vedell (veau un peu plus âgé) des Pyrénées et l’agneau catalan pour l’excellence de leurs viandes,  la charcuterie du coin a franchi allégrement les versants de la vallée et pour terminer, la pisciculture  y est également présente à Sahorre pour le plus grand bonheur des amateurs de pêche à la truite. Enfin, je ne peux pas finir cette courte description de la vallée de la Rotjà sans dire que sa partie la plus haute est située au sein dans la merveilleuse réserve naturelle de Py qui, avec ses 3.930 hectares, est une des plus vastes de France. L’essentiel de la surface de cette réserve naturelle est occupé par une splendide forêt avec une flore et une faune exceptionnelles mais dont il faut avoir conscience qu’elles restent fragiles. C’est donc une bonne partie de cette extraordinaire vallée que nous allons dominer dans cette belle randonnée que j’ai intitulée,  ( mais comment faire autrement ? ) :  « Balcon sur la Rotjà ».  Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas démarrer par le bas mais par le haut, puisque le départ est donné au col de Jou à 1.125m d’altitude où il faudra bien sûr revenir, mais le but premier est d’abord d’atteindre le petit village de Py situé lui à seulement 1.020 mètres du niveau de la mer. Le col de Jou,  on l’atteint par la D.116 après avoir traversé les communes de Vernet-les-Bains et de Casteil. Là, on laisse sa voiture au parking et on emprunte la piste qui monte vers le refuge de Mariailles. On tourne le dos à la Tour de Goa perchée sur son éminence et on marche pendant 450 mètres sur cette piste qui file plein sud.  Dès le premier virage atteint, on délaisse la piste au profit d’un large chemin qui, toujours tout droit, se dirige vers le col de la Mandre. Après le lieu-dit Marquirol sur la carte IGN, le sentier bifurque plein ouest sur des paysages qui dominent déjà la vallée de la Rotjà avec de profondes vues sur Sahorre. Chemin en balcon sur le vallon de la Rotjà et les villages de Py et Sahorre, vue sur le Massif du Tres Estelles, grottes, vestiges de l’exploitation des carrières de marbre blanc, cortals,  vestiges pastoraux et agraires et arbres aux feuillages multicolores dans cet automne déjà bien entamé, on ne s’ennuie pas sur cet itinéraire au modeste dénivelé ( 188 m) où l’on rejoint le beau village de Py en deux heures de temps. Il suffit de suivre les panonceaux indiquant le village et le balisage jaune qui traverse d’abord la Sola puis le Bac de Tonnet pour descendre très sèchement dans un étroit sentier tout en sous-bois dans les Cortals del Bosc. On débouche au village de Py entre les lieux-dits la Farga et les Mollères puis on remonte la rivière sur sa rive gauche jusqu’à rencontrer la D.6. On poursuite en traversant le pont et le centre du  village de Py est là à gauche à moins d’un kilomètre. Je vous recommande vivement la visite du village et de sa belle église romane consacrée en 1022 et dédiée à Saint-Paul ainsi que la découverte de la Maison de la Réserve aux périodes, bien sûr, où celle-ci est ouverte.  Après un agréable pique-nique ou un délicieux repas pris à l’excellent café-restaurant La Fontaine, le retour s’effectue par le célèbre G.R.10. Il suffit de reprendre la D.6 en direction des Mollères, d’enjamber la Rotjà par le pont et de suivre le traditionnel balisage blanc et rouge sur un étroit sentier qui va s’élever parallèle à la vallée. Un fois encore, mais de manière bien plus proche cette fois, ce sentier va être un véritable balcon sur la Rotjà. Ici, le chemin est quasiment le pendant de celui que j’avais décrit dans ce blog, qui s’appelle le Tour du Tres Estelles et que l’on aperçoit d’ailleurs de l’autre côté du vallon. L’essentiel du dénivelé va se situer sur cette portion du chemin mais avec 183 mètres jusqu’au col de Jou, la déclivité reste néanmoins très modérée et seule la traversée de quelques gros éboulis peut s’avérer contraignante pour les marcheurs les moins expérimentés. Vous pourrez terminer cette boucle par une courte ascension à la Tour de Goa, mais un autre circuit plus attrayant au départ de Vernet-les-Bains permet de découvrir cette belle tour à signaux qui a été restaurée et que je vous décrirais sans doute très prochainement dans ce blog. Arrêts et pique-nique  inclus, notre groupe de randonneurs du Club « Rando Marche Stéphanoise » de Saint-Estève avons mis 6 heures pour effectuer ce circuit. Comptez donc 4h30 à 5 heures de marche effective pour une quinzaine de kilomètres environ sans compter la visite de Py. Quelque soit la saison, je recommande de bonnes chaussures de marche et l’équipement complet du parfait randonneur n’est pas superflu sur ce circuit aux sentiers et terrains très disparates. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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