• X- Pour la bonne cause (3)

  •  
    LES LUCIOLES DE ROQUEBRUNE SUR ARGENS par jullie68

    Notre fils Jérôme sait que sa mère et moi aimons les randonnées pédestres et cette année, il nous avait inscrits pour les « Lucioles » de Roquebrune-sur-Argens dans le Var.  Ils nous étaient donc difficile de refuser et ce d’autant que le 23 avril, deux jours avant cette randonnée nocturne, c’était mon anniversaire. Alors bien sûr, Jérôme avait tout orchestré et manigancé et il était évident qu’une reculade de notre part aurait été malvenue. C’est ainsi que nous avons pris la voiture direction Fréjus et le soir de cette randonnée, avec Dany, nous étions fins prêts pour parcourir les 14 kilomètres de la randonnée sélectionnée (voir carte IGN). En réalité, trois balades bien distinctes avec des distances de  7, 14 et 21 km pouvaient être choisies par les concurrents mais en ce qui nous concerne, nous partions bien évidemment dans l’inconnu le plus absolu. Il y avait même un trail réservé aux adeptes de ce sport et aux randonneurs bien plus sportifs que nous. Or mis lors d’égarements mémorables mais totalement involontaires, jamais, nous n’avions randonné de nuit et bien sûr c’est une expérience que nous avions envie de connaître même si nous l’appréhendions un peu, à cause des problèmes articulaires de Dany. Vers 20h30, nous sommes en famille et avec quelques amis devant la Salle des Fêtes de la place Germain Ollier pour récupérer nos dossards respectifs. Il y a un monde fou et des files d’attente. Nous avons même retrouvé Cathy et Fred, de formidables amis avec lesquels j’avais accompli le Tour pédestre du Capcir en 2013. Stands divers et variés, concurrents déguisés, orchestre en fanfare, animateurs et organisateurs sur les estrades micros en main, il règne une ambiance du tonnerre sur la ligne de départ. Le bruit court que plus de 2.000 concurrents se sont inscrits et une évidente effervescence monte au fil des minutes dans l’attente du signal annonçant le départ. Ça promet. Quand vers 21 heures, le signal est donné, la nuit est pratiquement tombée. Toute cette foule se met en branle et la randonnée se transforme d’abord en un tranquille et lent défilé dans les jolies ruelles de la cité. En musique, la fanfare ouvre tranquillement les hostilités. Nous sommes parmi les premiers mais la foule est si dense qu'il nous est très difficile d'évaluer la quantité de personnes qu'il peut y avoir devant et derrière nous. Quelques brefs arrêts dans la cité, le temps pour les musiciens de faire entendre leurs cuivres et leurs timbales, puis tout ce petit monde repart gentiment au rythme des joyeuses harmonies. Soudain, à la sortie de la ville, la longue procession s’arrête et un gigantesque bouchon se forme instantanément. En effet, les tout premiers marcheurs ont atteint la dernière rue bitumée qui s’est soudain muée en un chemin terreux puis en un sentier très étroit entrant dans la garrigue. Alors bien évidemment, cet entonnoir n’est pas adapté à recueillir un tel flot de concurrents. Nous attendons et je ne sais pas pourquoi mais au moment même où nous repartons, là les choses changent tout à coup. A l’instant même où l’important cortège se remet en route pour entrer dans le goulot de ce petit entonnoir très rétréci que forme la petite sente, tout se précipite. Sans que je sache vraiment pourquoi, la vitesse s’accentue soudainement à l’endroit même où tout devient plus sombre car nous venons d’entrer dans le maquis et dans un sous-bois de petits chênes verts. Tout le monde presse le pas. Certains en sont même à courir pour dépasser ceux qu’ils estiment trop indolents. Moi, qui n’ai pas vraiment envie de  courir ; ça n’est pas dans mes habitudes ; je mets ça sur le compte des plus jeunes, qui sont les plus nombreux et qui n’ont pas envie de rester « coincer » derrière d’éventuels « traînards » de mon acabit. Ça court, ça dépasse à droite comme à gauche, malgré l’étroitesse du chemin. Pour Dany et moi, la balade nocturne que l’on espérait plutôt paisible se transforme en une épreuve rapide assez inattendue. Bien que cette cadence dépasse notre rythme de marche habituel, on tente tant bien que mal de rester au contact des amis et de notre groupe familial. Seulement éclairés de notre lampe frontale et d’une « luciole » phosphorescente offerte à tous les concurrents, cette « rude » cavalcade est peu évidente car le peloton reste toujours aussi compact et en plus, le terrain est loin d’être plat et souple. Il est même assez dur et caillouteux et même très pierreux par endroits. A cela s’ajoute, le franchissement de petits rus où les rochers sont glissants. L’itinéraire monte, descend, monte, descend et nécessite assez souvent vigilance et prudence ; enfin c’est le sentiment que j’en ai personnellement ; et pour Dany et moi, bien évidemment, garder ce rythme soutenu est une gageure. Sans que je sache en fournir la distance, peut être le tiers du parcours, on va tenir cette cadence le plus longtemps possible et rester au contact du flot des concurrents jusqu’à « l’explosion » inévitable. Explosion « cardiaque » et manque de souffle bien sûr mais surtout explosion articulaire avec pour Dany, le réveil de ses problèmes arthritiques récurrents et pour moi, la renaissance d’une vieille tendinite du genou droit, résultat d’une accidentelle glissade sur un rocher bien trop humide car recouvert d’argile. Le pire pour moi, c’est qu’outre cette tendinite du genou droit, souvenir du Tour du Capcir, une douleur nouvelle s’éveille au même endroit sur le genou gauche. Alors bien évidemment, par la force des choses, je vais freiner des quatre fers et Dany se joint à moi dans cette nouvelle allure plus conforme à nos tracas et à nos possibilités. On décide d’arrêter-là cette « course aux échalotes » ou plutôt aux « lucioles ». Désormais, on a pris la décision de flâner. Les amis et la famille ont beau nous attendre, nous ne pouvons pas aller plus vite et chacun des petits points d’animation sont autant d’arrêts bienvenus. La plupart en auront assez de nous attendre et je ne les blâme surtout pas. Je les comprends même. Quand au principal point de ravitaillement, il arrive avec enchantement : plaisir de manger et de boire bien sûr, qui plus est au bord d’un petit lac et donc dans un cadre agréable et dans une belle ambiance, mais surtout bonheur de sortir des ténèbres et de retrouver pour un laps de temps aussi court soit-il la lumière même si elle n’est qu’artificielle. Comme le dit si justement un proverbe persan « le jour a des yeux et la nuit a des oreilles ». Or ce qui nous manque le plus dans cette randonnée, ce sont d’abord les yeux car Dany et moi sommes surtout des contemplatifs. Ici, impossible de savoir où l’on marche vraiment, même si quelques modestes repères apparaissent dans la nuit noire simplement éclairés par la clarté céleste et par nos faiblardes loupiotes : éclairage des villes ou de maisons isolées,  petits bois de chênes, pinèdes plus hautes, ruisseaux qu’on entend plus qu’on ne les voit, obscurs vallons et sombres collines plus ou moins lointaines. Or là, on ne voit que ça c’est à dire des ombres, des silhouettes, c'est-à-dire pas grand chose et de ce fait, on ne fait surtout qu’entendre. Le bruit sourd des ribambelles de godillots martelant le sol bien sûr, mais aussi les voix et parfois les rires ou les fous rires savoureux des autres concurrents, le ruissellement des multiples cours d’eau, les croassements de ceux qui les habitent, les stridulations des grillons,  et très curieusement, le gazouillis de nombreux oiseaux qu’on aurait pu croire endormis à cette heure si tardive. Il faut dire que tout ce petit monde faunique peu habitué au bruit des humains doit être le premier surpris de tout ce tapage nocturne. Alors après cet appréciable et sympathique entracte qu’a été le ravitaillement et afin de terminer au mieux cette randonnée, Dany et moi avons continué à flâner jusqu’à l’arrivée, en compagnie de Jérôme qui, avec beaucoup de prévenance, nous avait attendus. Nous avons flâné mais en claudiquant et nous ne pouvions guère aller plus vite. De ce fait, je l’avoue, j’ai vu arriver avec satisfaction, les premières maisons de Roquebrune car autant le dire, les 14 km de cette balade nocturne ont sans doute étaient les plus longs de ma mémorable expérience de randonneur. D’abord parce que j’ai souffert des deux genoux et ensuite parce que l’essentiel m’a manqué : « VOIR ! » ou n’était pas là : « DECOUVRIR ! » Cette randonnée nocturne était sans doute à faire et nous l’avons faite mais je ne pense pas que nous renouvellerons l’expérience car nous préférons et de très loin, marcher en pleine lumière. Toutefois, il faut néanmoins reconnaître que les organisateurs d’ASCS (*) ont accompli des prouesses pour mettre en œuvre une telle logistique et à ce titre, il faut bien évidemment les féliciter et les remercier pour cette superbe 11eme édition. Il faut d’autant plus les remercier que les sommes récoltées servent à lutter contre la pauvreté et la misère de notre monde, alors bien évidemment ce n’est pas la besogne qui manque et les besoins sont sans limite. Alors un conseil, allez faire cette randonnée des Lucioles de Roquebrune-sur-Argens car au delà de nos petits bobos, de nos petits problèmes physiques et du regard futile que nous pouvons porter sur cette randonnée, il y a bien évidemment de nombreux aspects positifs. Le premier est bien entendu de faire une bonne action mais il y aussi un côté très festif, convivial, agréable et même sans doute très attractif pour les plus jeunes qui trouvent ici une façon saine de se défouler et de faire des rencontres.  Les quelques points d’animation et de ravitaillement sont toujours très colorés et très sympathiques avec des bénévoles souriants et prévenants et de la musique pour que l’ambiance ne retombe pas malgré les kilomètres s’additionnant dans les mollets au fil du temps. Alors, j’ai déjà proposé à Jérôme de refaire cette même balade mais un jour de grand beau temps, histoire de bien voir tout ce que nous avons raté…..Si ça se produit, je vous raconterais ça dans mon blog……et qui sait peut être sous le titre très insolite « des Lucioles diurnes de Roquebrune-sur-Argens…. ». Carte IGN 3544 Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

    (*) Association Sportive et Culturelle pour la Solidarité. Cliquez sur ASCS et vous en saurez plus sur les actions menées.


    1 commentaire

  • Bon an, mal an, j’ai toujours donné quelques euros à plusieurs associations caritatives comme les Restos du Cœur, l’Arc, les Orphelins de la Police, l’Ifaw, le Téléthon, etc…et quelquefois encore pour des causes exceptionnelles comme le dramatique séisme d’Haïti ou bien le terrible tsunami de 2004 dans l’Océan Indien mais je dois l’avouer, participer à deux marches, en deux jours consécutifs, pour deux bonnes causes, cela ne m’était jamais arrivé.

    Bien sûr, je n’en tire aucune gloriole mais quand on aime la marche comme je peux l’aimer c’est un vrai petit plaisir que d’avoir participé à ces Virades de l’Espoir organisées dans mon village. Après avoir marcher la veille contre Groupama pour « Libérer le Madres », voilà une cause que je connaissais mal et avoir entendu Armand Abad, le représentant départemental de l’Association « Vaincre la mucoviscidose »  énoncer les sanglots dans la voix, les prénoms de tous les enfants malades du département avait quelque chose de tout spécialement émouvant. Rien qu’à cause de ça, j’étais content d’être venu, d’avoir fait un don et cela suffisait à mon bonheur…

    Mais au moment de partir, mon attention fut attiré par un véhicule qui était garé sur le parking appartenant sans doute à  l’Association et sur lequel était apposé le logo de Groupama sur la carrosserie. Bien évidemment, je fis la déduction que le groupe d’assurances participait certainement à cette opération. Après vérification sur le Net, j’eus la confirmation que cette hypothèse s’avérait juste et que Groupama participe bien à travers sa Fondation pour la Santé aux Virades de l’Espoir…

    A vouloir trop en faire, ne risque-t-on pas de passer pour une girouette ?  Un jour d’un côté, un jour de l’autre !!!

    Vous ne trouvez pas que c’est compliqué tout ça ? Moi si !

    Vous pouvez faire un don en cliquant sur le lien suivant :

    "VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE"

    Définitions du dictionnaire :

    Mucoviscidose : maladie héréditaire caractérisée par un épaississement des sécrétions muqueuses qui provoque une  insuffisance respiratoire et digestive.

    Virade : marche ou randonnée effectuée sans durée définie, à laquelle les participants amènent des dons pour un objectif médical ou humanitaire.  


    votre commentaire

  • A l’appel du Collectif pour « Libérer le Madres », j’étais ce samedi 29 septembre 2012 au col de Jau puis au Refuge de Caillau ! A 9h15 et donc en retard il est vrai, ce qui ne m’a pas permis d’assister aux discours des élus et organisateurs et de partir randonner vers le sommet du Madres ou au pic de la Rouquette. Il faut dire que ce retard auquel il a malheureusement fallu que j’ajoute le temps exécrable qui régnait dans le secteur n’ont pas été propice à courir derrière les plus rapides et les plus courageux des participants qui avaient démarré beaucoup plus tôt que moi. Les quelques « fâcheuses » expériences dont une déjà vécue dans ce secteur de la Glèbe par temps de brouillard m’ont appris à être prudent en montagne et l’âge aidant…j’ai préféré renoncer à tenter cette aventure tardive. Alors oui, j’y étais mais pas question d’en faire une affaire personnelle même si  d’un autre côté, j’y trouvais bien sûr un intérêt fortement personnel. Comme vous le savez, je suis un fou de randonnées et je possède depuis peu une petite maison à Urbanya alors bien évidemment une interdiction de marcher sur ces territoires de Cobazet (*) et du Madres aurait été dramatique pour moi car c’est une vaste partie de « mon » domaine habituel de marche qui aurait été amputé.  Alors je rectifie : « Nous y étions ! » car selon l’Indépendant, c’était plus de 500 personnes qui avaient fait le déplacement malgré des prévisions météo désastreuses (qui se sont avérées justes !) et un revirement de dernière minute du Président de Groupama qui, la veille même de la marche programmée, avait annoncé sa propre « marche ». La sienne, c’était une marche arrière si tardive et si inattendue que peu de gens y ont cru vraiment. Nombreux et moi le premier ont pensé qu’une fois de plus Monsieur Cornut-Chauvin nous « baladait » encore. J’ai donc profité de cette journée pour rencontrer quelques personnes très sympathiques et pour aller faire un tour à la mine de talc car après tout c’est bien ici que tout a commencé. Et plutôt que de vous relater cette histoire, je vous conseille à ce propos d’aller lire un communiqué signé Anne-Marie Delcamp paru sur la page Facebook d’Unitat Catalana.

    Au moment où je laissais ma voiture au col de Jau pour partir vers le Refuge de Caillau,  j’ai entendu deux détonations de fusils de chasse venant da la vallée de la Castellane et j’ai aussitôt pensé aux animaux qui avaient  « trinqués ». Puis, dans la foulée suivante, je me suis dit que le domaine n’était apparemment pas interdit à tout le monde. En arrivant au refuge, j’ai constaté qu’il y avait une majorité de randonneurs et d’amoureux de la nature et j’ai donc été très surpris d’apprendre que parmi les participants, certains chasseurs s’étaient également mobilisés. Ne connaissant pas grand-chose à la chasse mais après les coups de feu entendus , j’en ai conclu qu’il y avait sans doute « chasseurs » et « chasseurs » et mon étonnement fut encore plus grand tant je pensais que les intérêts des chasseurs et des randonneurs étaient diamétralement divergents. Moi, je vais plus souvent à la montagne pour ce qu’elle est c'est-à-dire pour la beauté de ses paysages, de sa flore et de sa faune et bien moins pour ce qu’elle possède même si de tant à autre récolter des fruits rouges pour faire des confitures ou ramasser des champignons sont d’agréables moments de bonheur. Par contre, marchant très souvent tout seul, il m’arrive parfois de croiser ou de surprendre des animaux dont il faut bien reconnaître qu’ils ont une phobie prodigieuse de l’homme. Et là, force est de reconnaître que la chasse y est sans doute pour beaucoup. Les périodes de chasse sont-elles sans doute beaucoup trop longues et même si certaines prises sont limitées et fortement réglementées, les animaux, eux, ne le savent pas et ils ont depuis longtemps inscrits dans leur gêne cette peur de l’humain.

    Je rêve donc, pour mes petits-enfants, qu’il n’y ait plus d’espaces privés à la montagne et qu’il n’y ait jamais plus d’interdiction de randonner. Je rêve pour eux d’un Conservatoire de la Montagne comme il existe déjà un Conservatoire du Littoral….mieux, je rêve pour cette contrée du Madres d’un petit espace entièrement préservé et réservé à la flore et la faune, une espèce de petit parc «Yellowstone » à la française où les « grands » animaux et les plus petits aussi n’auraient plus jamais peur de l’homme….

    C’est si bon de rêver !!!

    Liens intéressants :

    Pétition pour libérer le Madres 

    Mosset, le collectif communique 

    Article de l'Indépendant-Le Madres libéré !

    (*) si l'histoire du Domaine de Cobazet vous intéresse, cliquez ici.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique